COUVERT FORESTIER TOUJOURS EN DECLIN
Communiqué de Presse
FAO/3708
COUVERT FORESTIER TOUJOURS EN DECLIN
19990302 Rome, 1 mars 1999.- Alors que les forêts couvrent toujours un quart des terres émergées de la planète, la perte nette de couvert forestier dans le monde est estimée à quelque 11,3 millions d'hectares par an, mais un nombre croissant de pays s'emploient à mieux gérer les forêts tout en tenant compte davantage des facteurs environnementaux, annonce aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).L'agence spécialisée des Nations unies indique, dans un communiqué de presse, que cette amélioration de la gestion des forêts au niveau mondial se traduit notamment par une révision des cadres législatifs forestiers, par des méthodes sylvicoles et des pratiques de coupe respectueuses de l'environnement, par une prise de conscience accrue des fonctions sociales et environnementales des forêts et par l'apparition de nouvelles technologies améliorant la rentabilité dans la production et la transformation du bois.
La situation des ressources forestières et les tendances de la gestion des forêts sont consignées dans le rapport "La situation des forêts du monde" (SOFO-State of the World's Forests) que la FAO vient de publier à l'occasion des travaux de son Comité des forêts (Rome, 1-5 mars) qui portent notamment sur les politiques forestières nationales, les perspectives des produits ligneux et les progrès en matière de gestion durable des forêts. Ce rapport est publié tous les deux ans à l'intention des responsables politiques, des experts et gestionnaires de la forêt, des chercheurs, des industriels et du public en général.
"Le monde entier s'est désormais engagé dans un processus d'amélioration de la gestion des forêts", souligne le rapport qui note, sur ce plan, une évolution au niveau des objectifs et des méthodes ainsi que des changements institutionnels. "En ce qui concerne les forêts naturelles exploitables pour le bois, leur superficie actuelle tend à se réduire à cause du déboisement et de la mise en réserve intégrale de certaines forêts à des fins de conservation. A titre d'exemple, les Philippines ont récemment interdit l'exploitation des forêts vierges et des peuplements anciens et les ont inclus dans leur système national intégré d'aires protégées. En Chine, une interdiction similaire a frappé la récolte de bois dans les forêts naturelles en juillet 1998. La même année, le Suriname a mis en réserve 1,5 million d'hectares de forêt naturelle (un dixième de ses terres émergées) alors que le Brésil, le Cambodge, la Nouvelle-Zélande, Sri Lanka, la Thaïlande et les Etats-Unis, entre autres, interdisaient ou réduisaient fortement la récolte de bois dans les forêts primaires".
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Du fait de l'augmentation de la population mondiale et de l'accroissement parallèle de la demande en produits et services fournis par les forêts, une approche plus large d'une bonne gestion du patrimoine forestier tente d'harmoniser les objectifs économiques et environnementaux ainsi que les autres fonctions des forêts. "Le respect de l'environnement a conduit plusieurs pays à mieux gérer leurs forêts naturelles pour des usages polyvalents. On assiste, dans certains cas, à une exploitation moins intensive du bois d'oeuvre et à une refonte des pratiques de gestion; parfois même, l'exploitation des forêts naturelles a tout simplement été interdite (...) Des lignes directrices et des codes de conduite ont été adoptés dans plusieurs régions de la planète", note le rapport.
"Le souci de réserver les forêts naturelles à la protection de l'environnement, à la conservation de la diversité biologique et aux loisirs a donné une plus grande importance, dans certains pays, aux forêts de plantation et aux arbres hors forêt pour l'approvisionnement en bois", indique le document.
"Les préoccupations d'un grand nombre de groupes d'intérêts sont prises en compte et, parallèlement, les communautés locales sont invitées à s'impliquer plus directement dans la planification et la gestion des forêts", précise le rapport qui met l'accent à la fois sur le rôle accru du secteur privé et des communautés locales, sur les codes de conduite en matière de gestion des forêts, sur l'influence des forêts sur le changement climatique et sur la libéralisation du commerce international des produits forestiers.
En ce qui concerne les feux de forêt, le rapport souligne qu'ils ont eu un effet certain non seulement sur le couvert forestier mondial, en 1997 et 1998, mais aussi du point de vue socio-économique. "En 1997, plus de 2 millions d'hectares de forêt dense humide ont brûlé au Brésil". En Indonésie, les incendies de 1997-1998 ont fait disparaître des pans entiers de forêts à Sumatra et au Kalimantan. "Une superficie estimée à environ 2 millions d'hectares (y compris des zones de savane herbeuse) avait déjà brûlé en 1997".
Le rapport fait état d'autres incendies de forêts. "Au Mexique et en Amérique centrale, les feux de forêt ont brûlé 1,5 million d'hectares. D'épaisses fumées ont couvert la région s'étendant jusqu'à Chicago, au nord des Etats-Unis"
La FAO ajoute que "les nombreux reportages sur l'ampleur inhabituelle des incendies qui ont éclaté en Indonésie, en Amazonie et au Mexique ont permis de mieux sensibiliser l'opinion publique à ces catastrophes dues principalement à l'action de l'homme".
Enfin, il est bon de signaler que les ministres des forêts de pays membres de la FAO se réuniront les 8 et 9 mars au siège de l'Organisation pour discuter de la gestion durable des forêts, de la lutte contre les incendies de forêts et de la nécessité d'instruments juridiques internationaux en matière de développement durable des forêts.
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