CS/1032

LE CONSEIL DE SECURITE EXIGE LA CESSATION IMMEDIATE DES HOSTILITES ENTRE L'ERYTHREE ET L'ETHIOPIE

27 février 1999


Communiqué de Presse
CS/1032


LE CONSEIL DE SECURITE EXIGE LA CESSATION IMMEDIATE DES HOSTILITES ENTRE L'ERYTHREE ET L'ETHIOPIE

19990227 Il se félicite que l'Erythrée ait accepté l'Accord-cadre de l'OUA

A l'issue d'une réunion relative à la situation entre l'Erythrée et l'Ethiopie, le Président du Conseil de sécurité, M. Robert Fowlers (Canada), a fait au nom des membres du Conseil la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité réaffirme ses résolutions 1177 (1998) du 26 juin 1998, 1226 (1999) du 29 janvier 1999 et 1227 (1999) du 10 février 1999 dans lesquelles il exhorte l'Éthiopie et l'Érythrée à ne pas recourir au conflit armé et à accepter et appliquer l'Accord-cadre approuvé par l'Organe central du Mécanisme de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits lors du sommet tenu le 17 décembre 1998 (S/1998/1223, annexe).

Le Conseil de sécurité exige la cessation immédiate de toutes les hostilités et demande aux parties de ne plus recourir à l'usage de la force.

Le Conseil de sécurité se félicite que l'Érythrée ait accepté l'Accord- cadre de l'OUA au niveau du chef de l'Etat et rappelle que l'Éthiopie l'a préalablement accepté. L'Accord-cadre de l'OUA demeure une base viable et judicieuse pour un règlement pacifique du conflit.

Le Conseil de sécurité réaffirme la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Éthiopie et de l'Érythrée.

Le Conseil de sécurité se déclare disposé à envisager toutes les mesures d'appui appropriées en vue de l'application d'un accord de paix entre les deux parties.

Le Conseil de sécurité exprime son appui constant aux efforts déployés par l'OUA, le Secrétaire général et son Envoyé spécial pour l'Afrique, M. Sahnoun, et les États Membres concernés pour parvenir à un règlement pacifique du différend frontalier.

Le Conseil de sécurité demeure activement saisi de la question.

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Le Conseil était saisi d'une lettre du Président érythréen, M. Isaias Afwerki, qui demande au Conseil "de condamner les ambitions territoriales de l'Ethiopie et l'agression contre l'Erythrée; de garantir l'application des résolutions du Conseil de sécurité et d'envoyer des observateurs pour vérifier les faits sur le terrain et la démarcation." Il fait également part de l'acceptation par son Gouvernement de l'Accord-cadre de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) "en vue d'ouvrir la voie à la démarcation rapide" des territoires contestés. Cette lettre sera publiée ultérieurement comme document officiel sous la cote S/1999/125.

Cette réunion a été convoquée à la demande urgente du Représentant permanent de l'Erythrée auprès des Nations Unies qui, dans un entretien téléphonique ce matin avec le Président du Conseil, s'est déclaré extrêmement préoccupé par les risques d'escalade du conflit. Selon lui, les forces éthiopiennes ont avancé de 10 kilomètres en territoire érythréen au-delà de la région contestée de Badmé.

L'Accord-cadre de l'OUA, approuvé le 17 décembre 1998 et accepté par l'Ethiopie, prévoit notamment le retrait des forces érythréennes sur leurs positions antérieures au début du conflit, le déploiement d'une force de paix et d'observation ainsi que la mise en place d'une commission neutre pour délimiter la frontière. Les hostilités entre les deux pays ont débuté le 6 mai 1998 et ont pour origine un différend frontalier qui porte sur le nord et le nord-est de l'Ethiopie. Depuis l'indépendance de l'Erythrée en 1993, les questions relatives à la démarcation des frontières n'ont jamais été vraiment résolues.

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