LE SECRETAIRE GENERAL PLAIDE DEVANT L'ECOSOC EN FAVEUR D'UNE MONDIALISATION A VISAGE HUMAIN ET D'UNE CONTRIBUTION CONSTRUCTIVE DE L'ONU A CET EGARD
Communiqué de Presse
ECOSOC/435
LE SECRETAIRE GENERAL PLAIDE DEVANT L'ECOSOC EN FAVEUR D'UNE MONDIALISATION A VISAGE HUMAIN ET D'UNE CONTRIBUTION CONSTRUCTIVE DE L'ONU A CET EGARD
19990203 Le Conseil économique et social a poursuivi cet après-midi les travaux de sa session d'organisation pour l'année 1999. En début de séance, le Président du Conseil, M. Paolo Fulci, a rappelé les objectifs que s'est fixé le Conseil pour cette année. Faisant rapport au Conseil sur les activités du Comité administratif de coordination dont il est Président, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a souligné la nécessité de préparer l'ONU à contribuer de manière constructive à la gestion et la réduction au minimum des risques et des incertitudes liés à la mondialisation. Il a souligné l'importance du dialogue engagé entre le CAC et l'ECOSOC et a rappelé la nécessité d'utiliser au maximum le potentiel du Comité. Parmi les initiatives prises par le CAC, le Secrétaire général a mentionné l'appel lancé, en collaboration avec les responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en vue d'apporter une aide immédiate aux personnes les plus touchées par la crise financière, et l'engagement visant à aider les pays à mettre en place les réformes structurelles et institutionnelles nécessaires, ainsi que des services sociaux et des filets de sécurité.En 1998, le CAC a examiné les questions relatives à l'élimination de la pauvreté, aux droits de l'homme, à l'égalité entre les sexes, à la population, au contrôle international des drogues, à la lutte contre les catastrophes naturelles et à l'établissement de la paix. Il s'est efforcé de mobiliser une réponse à l'échelle du système en adoptant des déclarations conjointes, en recourant au mécanisme interinstitutions, et en promouvant la collaboration au niveau des pays via le système du Coordonateur-Résident. Il s'est également concentré sur les moyens de développer une réponse du système au rapport sur les causes de conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique. Le CAC a également poursuivi ses échanges sur le processus de réforme du système et s'est engagé à faire du Comité une pièce centrale d'un système plus uni et plus efficace.
Le défi aujourd'hui est de créer un monde global à visage humain. Nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers. Il faut construire sur les progrès déjà réalisés et faire du Conseil un organe plus efficace dans la promotion du progrès social et des conditions de vie, a dit M. Annan.
Les représentants des pays suivants ont fait des observations : Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Allemagne (au nom de l'Union européenne et des pays associés); Fédération de Russie; Norvège; et Bangladesh. Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, a répondu aux commentaires et questions des délégations.
Le Conseil économique et social poursuivra les travaux de sa session d'organisation vendredi 5 février à partir de 10 heures.
( suivre)
- 3 - ECOSOC/435 3 fvrier 1999
Remarques liminaires
M. PAOLO FULCI, Président du Conseil économique et social, a rappelé l'objectif de faire de l'ECOSOC l'organe principal de l'ONU chargé des questions économiques et sociales. A cette fin, a-t-il dit, l'ECOSOC doit pouvoir à nouveau se réunir dans sa salle de manière permanente. Evoquant les objectifs spécifiques des travaux du Conseil cette année, M. Fulci a déclaré que l'élimination de la pauvreté devait commencer par l'atténuation de la pauvreté qui sera le thème du débat de haut niveau de la session de fond de l'ECOSOC qui se tiendra en juillet à Genève et le leitmotiv des travaux du Conseil tout au long de cette année. Il faut un manifeste de l'ECOSOC pour lutter contre la pauvreté qui est l'ennemi principal de l'humanité. Toute stratégie de lutte contre la pauvreté doit se concentrer avant tout sur l'Afrique, a-t-il poursuivi. Il faut tout mettre en oeuvre pour permettre aux pays africains de réaliser leur pleine capacité. A cette fin, une coordination étroite est nécessaire. M. Fulci a souligné la nécessité de renforcer davantage les relations de travail et la coordination avec les institutions de Bretton Woods. Il a rappelé que trois réunions de haut niveau étaient prévues à New York et à Washington avec ces institutions. Le Président du Conseil a insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre l'article 65 de la Charte qui décrit l'appui que peut fournir l'ECOSOC au Conseil de sécurité à la demande de celui-ci et a indiqué que des contacts avaient déjà été engagés à cette fin. Cet appui peut notamment être fourni dans les domaines de la paix et de la sécurité, de l'assistance humanitaire et des droits de l'homme. S'agissant du renforcement des comités et organes de l'ECOSOC, M. Fulci a déclaré que le Conseil devait continuer de jouer son rôle central tout en poursuivant les efforts de rationalisation. Il faut une nouvelle méthode de travail pour l'ECOSOC, a-t-il dit, insistant sur la nécessité d'exploiter les possibilités offertes par les nouvelles technologies.
Allocution du Secrétaire général
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a déclaré que l'un des grands défis aujourd'hui est de gérer et de réduire au minimum les risques et les incertitudes liés à la mondialisation. Le Conseil et le Comité administratif de coordination sont actuellement dans un processus de transformation qui doit aider à préparer le système à apporter une contribution constructive à l'effort international visant à relever ce défi mondial. Le dialogue amorcé, l'an dernier, entre le Conseil et moi-même, en ma qualité de Président du CAC, revêt une importance encore plus grande cette année, a souligné le Secrétaire général. La cure de jouvence du Conseil a été encouragée par un nouvel esprit de motivation et une culture croissante de la consultation et de la coopération au sein du CAC. Pour promouvoir les objectifs de la paix et du développement, les composantes intergouvernementales et interinstitutions du système doivent agir en tandem. La coordination implique un dialogue continu et un engagement réel de tous les partenaires.
( suivre)
- 4 - ECOSOC/435 3 fvrier 1999
Le Secrétaire général a insisté sur la nécessité d'utiliser au maximum le potentiel du CAC. L'un des points centraux des discussions du CAC à l'automne dernier a été l'examen des implications de la crise financière mondiale et la réponse apportée par le système de l'ONU. Avec la participation active des responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, les membres du CAC se sont engagés à agir. Ils ont, entre autres, lancé un appel urgent en vue d'apporter une aide immédiate aux personnes les plus touchées. Ils se sont engagés à travailler ensemble pour aider les pays à mettre en oeuvre les réformes structurelles et institutionnelles nécessaires et mettre en place des services sociaux et des filets de sécurité. Le travail réalisé par le CAC en 1998 montre comment le système peut agir de manière constructive avec le Conseil sur les questions et les priorités mondiales. Les questions abordées au cours de l'année écoulée comprennent l'élimination de la pauvreté, les droits de l'homme, l'égalité entre les sexes, la population, le contrôle international des drogues, la lutte contre les catastrophes naturelles et l'établissement de la paix.
Le CAC s'est efforcé de mobiliser une réponse à l'échelle de tout le système en adoptant des déclarations conjointes, en activant le mécanisme interinstitutions, et en promouvant la collaboration au niveau des pays via le système du Coordonateur-Résident. Il s'est concentré sur les moyens de développer une réponse du système au rapport sur les causes de conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique. Les résultats de ses délibérations devraient aider le Conseil à développer l'approche globale préconisée dans ce rapport lorsqu'il examinera la question du développement de l'Afrique dans le cadre de son débat sur la coordination.
En 1998, le CAC a poursuivi ses échanges sur le processus de réforme en cours à l'échelle du système. La réforme du CAC fait partie intégrante de la réforme globale de l'ONU. Les membres du CAC se sont engagés à faire du Comité une pièce centrale d'un système plus uni et plus efficace. A cette fin, plusieurs mesures et décisions ont été prises. Le Secrétaire général a mentionné, à cet égard, la création du Bureau des affaires interinstitutions dont la fonction principale est de fournir un soutien au CAC et à ses organes subsidiaires et de promouvoir les échanges d'informations entre les organisations du système. Le Bureau contribuera à renforcer les liens entre le CAC et l'ECOSOC, et les organes gouvernants du système. Les responsables du CAC sont en outre convenus de ce que la planification stratégique doit être au centre de l'attention du CAC afin d'aider le système à développer une vision unifiée et cohérente. Cela sera facilité par des mécanismes consultatifs incluant des groupes de directeurs exécutifs et un système d'information spécifique reliant tous les directeurs exécutifs. Enfin, les liens entre le système et la société civile deviennent de plus en plus fort.
La mondialisation est un fait. Le défi actuel est de créer un monde global à visage humain. Nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers. Il faut construire sur les progrès réalisés et faire du Conseil un organe plus efficace pour atteindre les objectifs de la Charte de promouvoir le progrès social et d'améliorer les conditions de vie dans une plus grande liberté.
( suivre)
- 5 - ECOSOC/435 3 fvrier 1999
Commentaires des délégations
Mme JUNE PERSAUD (Guyana, au nom du Groupe des 77 et la Chine), a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine sont heureux de la participation du Secrétaire général à nos travaux, ce qui nous donne une meilleure connaissance du fonctionnement du Comité administratif de coordination (CAC). Une meilleure coordination entre le Secrétariat de l'ONU et les organes intergouvernementaux est essentielle pour l'identification et la poursuite des objectifs communs et pour le renforcement des actions sur le `plan multilatéral. Le Conseil doit jouer un rôle important pour une interaction accrue entre les différents organes de développement du système de l'ONU. L'élimination de la pauvreté est devenue un objectif central du système des Nations Unies et le Groupe des 77 et la Chine attendent, cette année, un apport substantiel de la part du débat de haut niveau de l'ECOSOC, en vue de mieux orienter les modalités et les conditions de la lutte pour l'éradication de la pauvreté.
M. GERHARD HENZE (Allemagne, au nom de l'Union européenne, des Etats d'Europe centrale et de l'Est associés à l'Union Européenne, de Chypre, de l'Islande et du Liechtenstein): l'Union européenne pense que le Comité administratif de coordination (CAC) et le Conseil économique et social (ECOSOC) devraient agir en collaboration étroite et devraient démontrer une volonté concertée en vue de rendre les actions en cours au sein du système des Nations Unies et de ses institutions spécialisées mutuellement enrichissantes les unes pour les autres. Plus d'élan devrait être donné aux échanges d'information , d'idées et d'expériences. L'Union européenne qu'à l'avenir, l'ECOSOC sera informé des résultats des réunions du CAC aussitôt que possible et qu'un document officiel d'information sera disponible juste après ces réunions. Le CAC devrait présenter au Conseil des recommandations visant des actions concrètes, en vue d'améliorer la coordination au sein du système des Nations Unies sur les questions soumises à l'examen du Conseil. Nous pensons cependant que l'échange d'information ne peut à lui seul suffire pour une meilleure coordination . D'autres initiatives devraient être prises, y compris la distribution de nouveaux rôles pour atteindre les objectifs que nous partageons, et le fonctionnement du CAC doit aller dans cette direction.
L'Union européenne pense que les problèmes multiples auxquels fait face l'Afrique sur le plan du développement durable ne peuvent être résolus qu'en adoptant une approche globale et coordonnée, qui engagerait le système des Nations Unies, les organisations régionales et sous-régionales ainsi que les gouvernements nationaux et les sociétés civiles des pays concernés. L'Union européenne, dans ce cadre se réjouit de l'accent mis par le Secrétaire général sur les droits de l'homme, la démocratie, l'Etat de droit et la bonne gouvernance dans la lutte pour la paix et le développement durable sur le continent africain. Nous partageons le point de vue du Secrétaire général sur la nécessité de faire participer au maximum les Etats africains eux-mêmes dans la création d'un environnement favorable à l'investissement et à la croissance. Nous apprécions vivement les efforts du système des Nations Unies en vue d'intégrer pleinement les droits de l'homme dans ses politiques et
( suivre)
- 6 - ECOSOC/435 3 fvrier 1999
programmes, et nous demandons que des efforts accrus soient menés pour augmenter la coordination et la coopération interinstitutions pour promouvoir ces droits, en particulier les droits des femmes dans leurs activités. Enfin, l'Union européenne se soucie beaucoup de la sécurité des personnels des Nations Unies et dans ce cadre, nous avons parrainé, lors de la 53ème session de l'Assemblée générale, les résolutions concernant la protection et la sécurité des personnels humanitaires.
M. SERGUEI LAVROV (Fédération de Russie) a appuyé le renforcement des relations entre le Conseil économique et social et le Comité administratif de coordination et a préconisé l'établissement d'un lien plus régulier. Il a encouragé le Secrétaire général à poursuivre ses efforts dans ce sens. M. Lavrov a attiré l'attention sur le fait que l'ECOSOC obtient parfois des idées, des informations et des propositions de divers organes du système auxquelles il n'est pas toujours en mesure de réagir. Partant, il a insisté sur la nécessité d'établir une coopération à double sens avec le CAC afin que le Conseil puisse répondre aux propositions qui lui sont soumises. Il s'est réjoui du renforcement des relations avec les institutions de Bretton Woods et a souhaité la poursuite et l'approfondissement de cette tendance, en particulier à la lumière des tâches à réaliser pour créer une nouvelle structure financière mondiale. Il a souligné la nécessité d'évaluer la manière dont cette coopération se déroule au niveau de chaque pays. A cet égard, il a demandé si le Secrétariat avait des suggestions à proposer.
S'agissant des relations avec le Conseil de sécurité, M. Lavrov a estimé que la situation en Haïti, examinée ce matin par le Conseil de sécurité, constituait un exemple de situation où la coopération entre les deux organes est utile. Il a suggéré la tenue de consultations entre les Présidents de l'ECOSOC et du Conseil de sécurité pour examiner comment l'ECOSOC pourrait contribuer à résoudre les problèmes de Haïti. Ces problèmes ne peuvent, en effet, être résolus uniquement via le maintien de la paix; il faut aussi apporter une aide à la reconstruction économique.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a dit que son pays est très attaché aux travaux du CAC et aux interactions entre le CAC et le Conseil. Etant entendu que le CAC est avant tout un organes de coordination il est essentiel que, ses travaux se fassent en proche collaboration avec le Conseil pour atteindre des résultats tangibles sur les opérations de terrain. Notre opinion rejoint sur ce plan celle émise par l'Union européenne. Nous souhaitons, d'¡autre part,que des progrès soient faits sur la manière dont l'ONU travaille avec les autres institutions internationales. Beaucoup a été fait en ce qui concerne le cadre international d'action des organes de l'ONU, mais il faudrait que plus de coordination soit faite sur le plan interinstitutions. Le Secrétariat et l'ECOSOC devraient se pencher sur ces aspect de la question.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a appuyé les propositions présentées en début de séance par le Président du Conseil économique et social. Il a déploré que le document du CAC pour 1998 qui sera présenté lors de la session de fonds de l'ECOSOC en juillet ne soit pas disponible. Il a
( suivre)
- 7 - ECOSOC/435 3 fvrier 1999
souhaité qu'à l'avenir les délégations puissent au moins disposer d'un résumé écrit des activités du CAC. Il a suggéré d'examiner les activités du CAC dans le cadre du segment de coordination plutôt que dans le cadre du segment général comme cela se fait actuellement.
Répondant aux observations et questions des délégations, M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a indiqué qu'il était prévu que le CAC fasse rapport de ses activités au Conseil économique et social, même si cette disposition est actuellement quelque peu caduque. Il a estimé que les nouvelles évolutions dans le cadre de la réforme de l'ECOSOC devraient également se traduire dans la manière de faire rapport et a demandé aux délégations de réfléchir aux meilleures modalités à cet égard. Il a appuyé l'idée de fournir au Conseil un résumé des activités du CAC avant sa session de fond. Lors de ses discussions sur les incidences politiques du processus de réforme, le CAC s'est concentré sur les incidences au niveau de la politique générale mais aussi sur les questions de fond. C'est de ces discussions qu'est sortie l'idée du cadre stratégique dont l'application est toutefois compliquée par des conditions difficiles sur le terrain, comme c'est le cas en Afghanistan. S'agissant du lien avec le monde des affaires, M. Desai a souligné les efforts déployés par le Secrétaire général, notamment lors du Forum économique mondial de Davos. Evoquant les nombreux exemples de responsabilités communes au CAC et à l'ECOSOC, il a souhaité qu'une enceinte soit trouvée pour que les deux organes puissent poursuivre leur dialogue sur les diverses questions. Il a déclaré que le Secrétariat déployait des efforts en vue de faciliter et de renforcer le rôle de coordination de l'ECOSOC dans les domaines économique et social.
* *** *
( suivre)