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AG/872

LES ETATS ET LES INDIVIDUS DOIVENT S'ENGAGER DE MANIERE EGALE EN FAVEUR DE LA PROMOTION ET DE LA PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME

10 décembre 1998


Communiqué de Presse
AG/872


LES ETATS ET LES INDIVIDUS DOIVENT S'ENGAGER DE MANIERE EGALE EN FAVEUR DE LA PROMOTION ET DE LA PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME

19981210 Le respect des droits de l'homme sonne creux sans efforts sérieux pour éradiquer la pauvreté et renforcer les pouvoirs des individus et de leur communauté, ont convenu les délégations à l'occasion de la commémoration du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui s'est poursuivie cette nuit. La Déclaration universelle, ont-elles souligné, est un document vivant. Mais les individus ne s'approprieront véritablement les droits de l'homme que lorsqu'on aura résolu les situations qui les conduisent à se distancer de ces droits. Pour les délégations, la création d'un climat politique et économique favorable constitue donc la condition préalable à la matérialisation de la Déclaration universelle. Dans le contexte actuel de la mondialisation, la promotion et la protection des droits de l'homme ont pris une dimension internationale et dépendent donc aussi largement de la création d'un environnement international propice à leur réalisation. C'est par le dialogue et la coopération que l'on réussira à atteindre ces objectifs. La communauté internationale tout entière doit oeuvrer en étroite coopération et les Etats et les individus doivent être engagés de manière égale en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme.

Outre le Ministre des affaires étrangères du Sénégal, le Ministre de l'intérieur du Venezuela, le Ministre de la justice de la Lituanie, les Vices- Ministres des affaires étrangères de la Thaïlande et de la Pologne, le Ministre fédéral du Pakistan, et le Procureur général de l'Equateur, les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Bénin; Mozambique; Monaco; Islande; Botswana; Tunisie; Mongolie; Singapour; Argentine; Brésil; Croatie; Nigéria; Cuba; Chili; Colombie; Pérou; Chine; Roumanie; Malte; Costa Rica; Pakistan; Ouganda; Ukraine; Liechtenstein; Bangladesh; Inde; Egypte; Bélarus; Guyana (au nom de la Communauté des Caraïbes); Emirats arabes unis; El Salvador; Chypre; Kazakhstan; Paraguay; Uruguay; Liban; Burkina Faso; Allemagne; Viet Nam; Turquie; Côte d'Ivoire; et République de Corée. La représentante de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a également pris la parole.

La commémoration se poursuivra demain à partir de 10 heures.

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M. FASSASSI A. YACOUBOU (Bénin) : la célébration du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme témoigne de l'intérêt porté par l'ONU à la promotion de ces droits en faveur de tous les groupes humains, individus et peuples. L'importance accordée par chaque Etat à cet événement devrait être perçue comme le signe de l'attachement de tous les pays à ces droits. Le Bénin a mis sur pied un programme national d'information et de sensibilisation comprenant des séminaires et ateliers nationaux en français et en langues nationales en vue de la promotion des droits de la personne humaine. Le message de la Déclaration universelle est ainsi porté sur tout le territoire depuis le 12 novembre 1998, avec l'appui du PNUD et des autres institutions des Nations Unies. Le Gouvernement béninois reste attaché à la Déclaration et au Programme d'action de Vienne. Le spectre de la guerre doit être écarté du monde, surtout en cette fin de siècle qui voit tant de conflits internes générateurs de génocides. Le droit au développement doit être respecté, et une action préventive doit être conduite grâce à des programmes d'éducation en vue d'atteindre au respect universel des droits de la personne humaine.

M. CARLOS SANTOS (Mozambique) : nous reconnaissons que la première responsabilité de l'Etat est d'assurer aux citoyens la jouissance de leurs droits humains fondamentaux. La constitution de notre pays prévoit une société de justice sociale dans laquelle le bien-être matériel et spirituel est généré sans discrimination de race, de sexe, d'origine ethnique ou d'affiliation religieuse. Nous reconstruisons notre pays sortant d'une guerre dévastatrice, et nous développons une culture de paix fondée sur la réconciliation, la tolérance et la solidarité.

Le programme d'activités de célébration aujourd'hui au Mozambique se déroule dans tous les secteurs de notre société. L'intention est d'assurer à chacun la possibilité de connaître davantage ses droits, en tant qu'individu mais aussi en tant que membre de la communauté. L'élément clé de cette journée de célébration repose sur l'éducation en matière de droits de l'homme car sans la connaissance, les individus ne peuvent pas revendiquer leurs droits ni se plaindre de leurs violations. Nos objectifs ultimes sont l'élimination de la pauvreté, de l'analphabétisme et des maladies. Dans nos efforts, nous accordons une attention particulière à ceux qui souffrent le plus, tels que les femmes et les enfants. Nous sommes constamment en quête de l'amélioration de notre capacité à relever ces défis. Nous partageons les vues du Secrétaire général lorsqu'il estime que "le droit au développement est une mesure du respect de tous les autres être humains".

M. JACQUES BOISSON (Monaco) : c'est une longue et patiente histoire aux nombreux acteurs, auxquels nous devons une très profonde reconnaissance, dont il faut se souvenir en commémorant le Cinquantième Anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme. Ce texte inspire les lois fondamentales, la constitution ou les textes organiques de nos Etats. Si le mode d'expression des droits de l'homme peut prendre des formes différentes, les valeurs de référence qui en sont le socle restent et doivent rester

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fondamentalement les mêmes pour tous. La Principauté de Monaco, qui adhère aux normes reconnues par les instruments des Nations Unies, forme le voeu que le Cinquantième Anniversaire des droits de l'homme soit l'occasion de progrès marquants dans leur reconnaissance et leur respect de manière à ce que les droits de la personne deviennent une réalité quotidienne des peuples et des nations.

M. THORSTEINN INGOLFSSON (Islande) : plus de 60 instruments internationaux ont été élaborés depuis l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Les droits de l'homme sont indivisibles et universels. Toutefois, dans de nombreuses régions du monde, ces droits sont bafoués. Le renforcement des mesures en vigueur, notamment les procédures de pétition ainsi que des structures du Haut Commissariat aux droits de l'homme contribueraient largement à garantir le respect des droits de l'homme dans le monde. L'Islande se félicite de la création d'une cour pénale internationale et souhaite que les ressources nécessaires et la pleine coopération des Etats permettront d'en assurer l'efficacité.

M. LEGWAILA J.M.J LEGWAILA (Botswana) : il est indéniable que des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine des droits de l'homme depuis l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ainsi, le principe de la protection et du respect des droits de l'homme est désormais reconnu comme universel et indivisible.

En l'absence d'un mécanisme légal international, le Conseil de sécurité a été forcé d'instituer des Tribunaux spéciaux pour juger les responsables des génocides perpétrés en ex-Yougoslavie et au Rwanda. Cependant, l'on peut espérer que la création de la Cour pénale internationale jouera rapidement un rôle clef dans la promotion du respect des droits de l'homme à l'échelle internationale. En outre, il faut souligner le travail admirable effectué par le Haut Commissaire aux droits de l'homme en matière de surveillance des situations des droits de l'homme dans les démocraties en transition et de promotion de ces droits à travers l'éducation et le dialogue avec les Etats Membres.

La question du respect des droits de l'homme est toutefois délicate. En effet, il existe une corrélation indéniable entre pauvreté et conflits. Un environnement socioéconomique caractérisé par la pauvreté est une terre fertile pour les conflits, et là où il y a conflit, il ne peut y avoir de paix, de développement et de jouissance des droits de l'homme. Par conséquent, l'éradication de la pauvreté et la prévention de conflits sont les clefs de la jouissance et du respect des droits de l'homme. Il apparaît évident que la démocratie, la bonne gouvernance, la paix et le développement durable sont indispensables à la promotion, la protection et au respect des droits de l'homme et des autres libertés fondamentales.

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M. ALI HACHANI (Tunisie) : l'engagement du Gouvernement tunisien en faveur de la protection des droits de l'homme découle de la conviction que l'homme ne peut pas jouir de sa citoyenneté si tous ses droits ne sont pas respectés, dans le cadre d'une société sûre et stable, orientée vers un développement durable. Dans ce contexte, le Gouvernement tunisien a entrepris des réformes de fond dans différents domaines, assurant par exemple le pluralisme politique, la liberté d'opinion et d'expression et l'égalité entre les femmes et les hommes. Par ailleurs, le Fonds de solidarité nationale, qui collecte les contributions volontaires pour développer les régions reculées qui nécessitent une aide particulière, constitue un pilier dans la stratégie du Gouvernement conçue pour la protection des droits de l'homme. Nous avons cependant pris en compte les particularités de notre société dans l'application de la Déclaration des droits de l'homme, sans altérer le principe d'universalité. Aucun modèle unique ne peut être imposé dans ce domaine, et personne ne peut donner de leçon en la matière. Enfin, nous estimons qu'une importance particulière doit être reconnue au droit des peuples au développement.

M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) : la Constitution mongole de 1992 fut rédigée avec la participation active du peuple mongol et ses représentants au Parlement. Elle est fondée sur des idéaux progressifs et les critères internationaux en vigueur. Depuis 1990, la Mongolie poursuit des réformes démocratiques dans les domaines économique et politique. Le peuple a exercé son droit d'élire son chef d'Etat et ses représentants au sein du Parlement. La Constitution garantit également l'exercice des droits économiques, sociaux et culturels. Toutefois, alors que la Mongolie s'est engagée vers une économie de marché, les réalités économiques sont telles que le peuple ne peut pas jouir de ces droits et libertés. Le niveau de vie d'une importante couche de la population a baissé et on constate une montée de la pauvreté et du chômage. Les groupes les plus vulnérables de la société à savoir les enfants, les femmes et les personnes âgées, sont plus particulièrement touchés. Le Gouvernement mobilise toute ses ressources afin de mettre sur pied divers programmes et projets afin de remédier à cette situation. Nous sommes certains que la Mongolie saura surmonter ces difficultés.

M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) : la Déclaration universelle des droits de l'homme constitue une étape fondatrice pour la mise en place des normes sur les droits de l'homme au niveau mondial. Cependant, ce texte n'est pas parfait. De plus, le défi aujourd'hui est de s'assurer que les droits de l'homme ne soient pas utilisés comme instruments de guerre politique.

Troisièmement, le monde a changé depuis 1948, et la mise en valeur des droits au détriment des responsabilités a parfois conduit, dans certaines sociétés occidentales, à une culture de permissivité marquée par les tensions sociales que les sociétés traditionnelles observent avec préoccupation. Chaque société doit trouver l'équilibre entre les droits, et les besoins individuels et ceux de la communauté. La poursuite incessante des droits

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alors que l'on ignore les responsabilités déstabilise les communautés. Dans ce contexte, il est surprenant que la discussion demandée au sujet du projet de Déclaration universelle des responsabilités de l'homme, proposé par un groupe d'hommes d'Etat tels qu'Helmut Schmidt, Jimmy Carter, Mikhail Gorbatchev, Kenneth Kaudan ou Lee Kuan Yew, n'ait pas lieu aujourd'hui.

Enfin, il reste essentiel de souligner l'importance fondatrice de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui a créé un consensus international, et qui a servi de guide et d'inspiration pour les peuples du monde. Il fait cependant reconnaître que beaucoup reste à faire. Au mieux, on peut considérer que seul un tiers de la population mondiale jouit réellement des droits que nous célébrons aujourd'hui.

M. MARIA M. LORENZO ALCALA (Argentine) : aujourd'hui, toutes les nations ont reconnu la Déclaration universelle des droits de l'homme et de nombreux Etats Membres des Nations Unies ont également signé la plupart des Conventions et des Pactes s'y rapportant. En un demi-siècle, nous avons instauré l'indivisibilité et l'universalité des droits de l'homme. Le respect de ces droits est fondamental pour parvenir à deux autres objectifs primordiaux, le maintien de la paix et de la sécurité internationales et la promotion du développement économique et social. Les droits civils et politiques sont étroitement liés aux droits économiques, sociaux et culturels et au développement et à la démocratie. Nous estimons que les différentes réalités d'ordre historique, social ou culturel des Etats doivent être respectées mais ces particularités nationales ou régionales ne sauraient justifier des politiques qui se détournent des droits universellement reconnus de la personne humaine. En dépit de tous les progrès, le monde en développement souffre encore de l'intolérance, de la discrimination raciale, de l'antisémitisme, de la xénophobie, du néonazisme, du nettoyage ethnique, des conflits armés entre groupes majoritaires ou minoritaires, des différences sociales profondes et de pauvreté extrême. Ces terribles réalités devraient permettre aux gouvernements de coopérer avec le Secrétariat des Nations Unies, le Haut Commissariat aux droits de l'homme afin qu'aucun pays ou région ne se détourne des droits de l'homme, et ne revienne aux anomalies et injustices sociales.

M. JOSE GREGORI (Brésil) : cette occasion doit nous inspirer une réflexion sur la manière dont ces principes et ces normes se sont effectivement traduits dans la réalité de la vie quotidienne de la grande majorité des personnes. Malheureusement, l'idéal de paix, de justice, de liberté, d'égalité sociale n'est pas une réalité pour tous. Le droit fondamental à la vie continue à être menacé dans de nombreuses parties du monde. De plus, les forces de la mondialisation génèrent de profondes transformations qui rendent encore plus urgente l'attention qui doit être portée aux droits économiques et sociaux.

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La consolidation et le renforcement des processus démocratiques est indispensable pour l'exercice de la citoyenneté dans la promotion des droits de l'homme. Les Etats ont une responsabilité primordiale. C'est pourquoi, l'adoption par les Nations Unies de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et de protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement reconnus a une signification bien spéciale. La coopération internationale est également un autre élément d'une importance fondamentale, et elle doit être canalisée de préférence à travers les Nations Unies. Dans ce contexte, nous pensons qu'il serait utile que les Nations Unies préparent un rapport mondial sur les réalisations des ces trois générations des droits de l'homme avec pour objectif de participer à la mise en oeuvre de politiques de développement centrées sur la promotion des droits de l'homme. L'élaboration de ce rapport pourrait se transformer en une proposition commune de la communauté internationale au début du XXIème siècle.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) : la Déclaration des droits de l'homme représente l'esprit vivant des Nations Unies et nous conduit aujourd'hui, en ce jour de commémoration, à définir les priorités pour des développements futurs en la matière. Traduite en plus de deux cent langues, la Déclaration a démontré sa capacité à relier tous les peuples du monde. Les droits de l'homme font partie de l'héritage commun à toute l'humanité. Si la Déclaration universelle des droits de l'homme est un instrument vivant qui a inspiré de multiples actions, son but ultime, les droits de l'homme pour tous, est loin d'avoir été atteint.

Notre réunion, en ce jour anniversaire, est l'occasion de faire le point sur l'application de la Déclaration mais notre préoccupation essentielle doit être de parvenir à un consensus sur de nouveaux concepts de droits de l'homme pour le 21ème siècle. Cette année a vu la réalisation d'efforts menés en vue de traduire en procédures internationales concrètes les idéaux des droits de l'homme. L'adoption du Statut de la Cour pénale internationale en est un des exemples les plus marquants. La responsabilité de la protection et de la promotion des droits de l'homme incombe en premier chef aux Gouvernements.

Mon pays a adopté une constitution qui s'inspire des principes de la Déclaration. Les conflits armés qui se sont déroulés en Croatie et les graves violations des droits de l'homme qui en ont résulté sont la preuve que des mécanismes internationaux de prévention des conflits et que le concept de paix et de sécurité internationales doivent prendre en considération les impératifs liés à la protection de droits de l'homme.

M. AKUNWAFOR (Nigéria) : le Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme est l'occasion de conduire une réflexion sur leur développement dans toutes les régions du monde et de porter de nouveau l'attention sur les droits essentiels et sur le respect de la dignité humaine. La jouissance de ces droits est inaliénable. Ils incluent tant les droits civils et politiques que les droits économiques sociaux et culturels, la

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promotion des droits de la femme, des enfants et des minorités ainsi que le droit au développement. Dans son rapport à la 53ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Mme Mary Robinson, Haut Commissaire aux droits de l'homme, a très justement insisté sur la pauvreté comme obstacle principal à la jouissance des droits de l'homme. Les cinquante dernières années ont vu l'émergence d'une culture globale des droits de l'homme ainsi qu'un corpus de règles internationales pertinentes en la matière. Toutefois, l'universalité et l'interdépendance des droits de l'homme et des libertés fondamentales doivent conduire la communauté internationale à traiter de cette question de façon juste et équitable en plaçant tous les Etats sur un pied d'égalité. Alors que nous approchons du prochain millénaire, le monde continue d'être le témoin de violations de droits de l'homme qui ont le plus souvent une origine intra-étatique. Les plus graves d'entre elles ont conduit la communauté internationale à établir une Cour pénale internationale. Mon pays a ratifié l'ensemble des instruments en vigueur en matière de protection des droits de l'homme. Nous avons inauguré en juin 1996 une Commission nationale des droits de l'homme et je suis convaincu qu'une telle institution permettra de renforcer la jouissance effective de ces droits par le peuple nigérian.

M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) : pour l'écrasante majorité des pays de l'hémisphère sud, la Déclaration universelle des droits de l'homme n'a pas permis de satisfaire leur souhait le plus cher, à savoir l'autodétermination et le développement. Les Nations Unies ont la responsabilité urgente d'éviter que la crise économique mondiale actuelle ne retombe sur les plus défavorisés qui vivent dans les pays en développement. Sans cette crise, en temps normal, 12 millions de personnes meurent de faim, 12 millions d'enfants périssent chaque année, alors que le monde développé dépense quelque 75 milliards de dollars en nourriture pour animaux domestiques, produits cosmétiques et autres cigarettes. Il est indiscutable qu'au cours des années 1990, le fossé, déjà abyssal, entre le monde développé et le monde en développement s'est encore accru. Si nous n'agissons pas maintenant, les droits économiques, sociaux et culturels resteront la partie "immergée et invisible" des mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies, et le droit au développement demeurera, quant à lui, un beau conte de fée. C'est pourquoi, Cuba réaffirme qu'il faut inclure la Déclaration sur le droit au développement dans la Charte internationale des droits de l'homme. Les principes d'objectivité, d'impartialité et de non-discrimination doivent être les piliers d'une action concertée menée pour promouvoir et protéger les droits de l'homme dans le monde entier. Aujourd'hui, la solidarité n'est plus un choix de vie altruiste, mais un élément de survie de l'humanité. C'est seulement en reconnaissant pleinement notre diversité, si enrichissante, que la communauté internationale pourra progresser vers la pleine jouissance des droits de l'homme.

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M. RAMON JIMENEZ CARBO (Equateur) : la communauté internationale a fait preuve d'une réelle détermination et conviction afin de traduire la Déclaration universelle des droits de l'homme en une véritable pratique quotidienne. La Déclaration universelle a plus d'importance et de valeur que jamais dans l'histoire de l'humanité car elle représente l'espérance des êtres humains dans le monde entier. Il convient de rendre hommage à ceux qui ont donné au monde cette déclaration. L'Equateur est fier d'avoir participé activement à l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme. L'Equateur est un pays profondément engagé dans la défense et la promotion des droits de l'homme et réitère sa volonté de faire en sorte que les idéaux inscrits dans la Déclaration se traduisent dans la réalité pour tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants du monde. L'Equateur a réalisé des activités soutenues en faveur des droits de l'homme. Le premier Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, l'Ambassadeur Ayala Lasso, était équatorien. Comme preuve du fait que l'Equateur est déterminé à faire des droits de l'homme une réalité de la vie de ses citoyens, le Gouvernement a approuvé cette année le Plan national des droits de l'homme destiné à promouvoir les droits civils, politiques, sociaux et culturels ainsi que le droit au développement. Le Plan national tient compte des groupes les plus vulnérables de la population équatorienne notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées, les populations indigènes, les minorités sexuelles et les handicapés. Le Plan national a été réalisé grâce à une étroite collaboration entre le Gouvernement et la société civile. L'Equateur s'engage à s'efforcer, avec la collaboration d'organisations telles que les Nations Unies, à promouvoir une véritable culture de paix et des droits de l'homme en Equateur. Le 2 octobre dernier, le Président de l'Equateur, M. Jamil Mahuad, défenseur convaincu des droits de l'homme, a dit que le meilleur moyen de commémorer le Cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme serait qu'en 1998, les peuples de l'Equateur et du Pérou signent un accord de paix, ce qui ne manquera pas de favoriser le développement et d'améliorer la qualité de vie des populations des deux pays. Les espoirs du Président Mahuad étaient visionnaires. La signature de l'accord de paix entre les deux peuples frères - qui ont eu un différend territorial pendant plus d'un siècle et demi et ont eu de nombreux conflits armés - renforce les premiers mots de la Déclaration universelle qui dit que "la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde".

M. JUAN LARRAIN (Chili) : le Chili et son peuple ont été particulièrement attachés, dès le début, à la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'ambassadeur chilien de l'époque, M. Hernan Santa Cruz, ayant fait partie du groupe de personnalités qui la rédigèrent à un moment où le monde cherchait encore à comprendre l'amplitude des horreurs de la Deuxième Guerre mondiale et de l'holocauste. Les auteurs de la Déclaration pensaient que ce document pouvait éviter à l'humanité de retomber dans les mêmes horreurs et les mêmes souffrances. Le Chili, malheureusement, a depuis connu dans sa propre chair, combien fragile est la notion du respect de la personne

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humaine, quand plus d'un siècle de vie démocratique y fut interrompu. Pour le Chili aujourd'hui, l'universalité des droits de l'homme signifie assumer la dignité intrinsèque de tous les habitants de la planète, quelles que soient leurs culture, religion, condition sociale, origine ethnique, sexe et traditions. Ni la pauvreté, ni les particularités culturelles ne sauraient être invoquées pour justifier une limitation des droits de la personne humaine. La communauté internationale devrait intensifier ses efforts pour que les principes de la Déclaration universelle soient partout mis en application. Le prochain défi à relever est la mise en application du Statut de la Cour pénale internationale, approuvé à Rome au mois de juin dernier, et qui doit désormais être ratifié par les Etats pour que la Cour puisse entrer en fonction.

M. SUKHUMBHAND PARIBATRA, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande : au cours des cinquante dernières années, des progrès considérables ont été accomplis en matière de droits de l'homme. Une cour pénale internationale permanente est sur le point d'être créée. Un nombre croissant de pays intègrent les droits de l'homme dans leur politique nationale de développement. Les instruments sur les droits de l'homme sont devenus plus sophistiqués et concrets. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire. Des violations massives des droits de l'homme sont commises et des millions de personnes sont victimes de discrimination, de persécution et de répression en raison de leur race, religion, sexe, situation économique et sociale ou idéologie politique. Dans de nombreuses régions du monde, il est nécessaire de renforcer la société civile mondiale. Il incombe donc à la communauté internationale tout entière d'unir sa sagesse, son expertise et son expérience afin d'établir un partenariat en faveur des droits de l'homme véritablement efficace. La Thaïlande est prête à participer activement à la création d'un partenariat mondial. A l'occasion de la commémoration du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, elle se porte co-auteur du projet de résolution relatif à la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme et recommande son adoption. Cette déclaration constitue une pierre angulaire pour la cause des droits de l'homme. Elle affirme notamment que toute personne a le droit, individuellement ou en association avec d'autres, de promouvoir et de lutter pour la protection et la réalisation des droits de l'homme et des libertés fondamentales à la fois aux niveaux national et international. La Thaïlande est en voie de devenir partie au Pacte international des droits économiques, sociaux et culturels. La promotion et la protection des droits de l'homme constitue une question prioritaire pour le pays. C'est pourquoi, une Commission nationale des droits de l'homme est sur le point d'être mise en place. Elle fonctionnera, dans le cadre de son mandat, avec l'aide d'un ombudsman parlementaire et comportera une juridiction administrative, ainsi qu'un comité national chargé de formuler des politiques et un plan d'action en matière de droits de l'homme. Le Gouvernement thaïlandais envisage d'appuyer la création d'un mécanisme des droits de l'homme de l'ANASE.

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M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) : c'est un honneur pour la Colombie d'avoir été parmi les délégations présentes à Paris lors de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, par l'Assemblée générale, en 1948. Cinq décennies plus tard, la communauté internationale est pleinement consciente que le respect des droits de l'homme est la condition première d'une vie harmonieuse au sein de la société et que les efforts en vue de garantir le plein exercice de ces droits, aussi bien civils, politiques, que culturels et économiques, contribuent à la paix mondiale. La Colombie, souhaitant témoigner par des actes de l'importance qu'elle attache à cette commémoration, a signé ce matin le Statut portant création de la cour pénale internationale.

L'Etat colombien n'ignore pas les défis qu'il doit relever pour garantir à ses citoyens la pleine jouissance de leurs droits de l'homme. Réduire la violence engendrée par des groupes armés disséminés dans le pays est ainsi l'un de ses problèmes les plus urgents. C'est pourquoi, l'Etat colombien condamne l'usage des mines qui frappent de manière indiscriminée les civils. Jugeant cette pratique inhumaine, il a demandé au Congrès de ratifier le Protocole de la Convention sur les armes inhumaines et la Convention d'Ottawa. La Colombie insiste aujourd'hui une fois de plus pour que la communauté internationale condamne fermement ces armes. Le Gouvernement colombien est également conscient de l'impunité qui a cours dans le pays et il s'engage à encourager les enquêtes sur les violations des droits de l'homme, par le biais d'un organe spécial rassemblant les cabinets du Vice-Président, du Ministre de l'intérieur, du Ministre de la justice et du Procureur de la République. Il est de la plus haute importance de pouvoir compter sur le soutien de la communauté internationale pour mener à bien ces objectifs et la Colombie espère notamment que le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme sera maintenu sur son territoire.

M. FERNANDO GUILLEN (Pérou) : Aujourd'hui, nous pouvons affirmer en toute conviction que la Déclaration universelle des droits de l'homme a permis d'élaborer, depuis 1948, tout un ensemble de mécanismes du droit, à la fois évolutifs et substantiels. L'un des défis que les Etats doivent continuer de relever est de demeurer suffisamment proches et réceptifs pour permettre d'améliorer le système normatif relatif aux droits de l'homme et pour garantir une protection sans cesse plus efficace de ces droits. Nos efforts ne doivent pas se limiter aux seuls mécanismes dénonçant les violations des droits de l'homme, notre objectif suprême doit être d'atténuer les conditions d'inégalité matérielle qui empêchent individuellement les membres d'une société donnée de jouir pleinement de leurs droits de l'homme.

Pour sa part, le Pérou s'efforce jour après jour de garantir la complète mise en oeuvre de la Déclaration universelle de 1948 en insufflant son esprit dans les lois qui sont votées et en développant des programmes de promotion et d'éducation sur les droits de l'homme. La défense, la promotion, la protection et le développement des droits de l'homme sont une priorité pour les Péruviens et c'est pourquoi ils en défendent les principes d'universalité

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et d'indivisibilité ainsi que l'application indiscriminée. La politique nationale en matière de droits de l'homme repose sur le concept du "développement humain durable" et revêt un caractère pluridimensionnel, holistique et participatif, puisque nous avons compris que la société civile peut apporter une importante contribution à la promotion des droits de l'homme. Pour profiter de ce nouvel élan, le Gouvernement péruvien vient de créer le poste de "Défenseur du peuple", et il a également décidé d'instaurer un Ministère de la promotion de la femme et du développement humain.

M. QIN HUASUN (République populaire de Chine) : après la promulgation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Nations Unies ont adopté la Déclaration pour le droit au développement, et les droits de la femme, de l'enfant et des handicapés qui ont, depuis, reçu une attention soutenue et la reconnaissance internationale. Le concept des droits de l'homme couvre donc un grand nombre de domaines, et ces droits et les libertés fondamentales sont devenus un idéal universel pour les peuples du monde entier. La Chine accorde une haute considération au rôle positif joué par les instruments internationaux dans la promotion et la protection des droits de l'homme. Nous avons adhéré à 17 textes internationaux dans ce domaine, et nous avons signé la Convention internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels, et celle sur les droits civils et politiques. La Chine est un pays en développement de 1,2 milliard d'habitants, et nous ne connaissons que trop bien l'importance cruciale du droit à l'existence et du droit au développement, ayant, par des efforts étalés sur plusieurs décennies, résolu la question de la nutrition et des besoins fondamentaux du cinquième de la population mondiale. Les conditions de vie de la population chinoise se sont beaucoup améliorées, et c'est là une contribution majeure de la Chine à la cause universelle des droits de l'homme. Etat de droit, la Chine respecte également les droits individuels de son peuple et en protège les droits civiques et politiques, tout en s'opposant aux activités qui sont en violation des droits légitimes du peuple. Survivre et se développer sont les besoins de base des êtres humains et constituent aussi le droit humain le plus essentiel. Une des plus grandes significations de la Déclaration universelle des droits de l'homme, se manifeste dans sa reconnaissance des droits économiques et socioculturels. La communauté internationale devrait, par conséquent, établir un ordre international plus juste et plus équitable en vue d'aider les pays en développement à surmonter les difficultés de leur développement et à bénéficier d'un environnement international favorable.

M. ION GORITA (Roumanie) : la promotion et la protection des droits de l'homme revêtent une importance toute particulière pour la Roumanie qui a entrepris un processus de démocratisation en 1989. Mon pays est partie à tous les principaux instruments internationaux en la matière. Des efforts constants ont été déployés pour améliorer et actualiser le cadre juridique et institutionnel en matière de législation, de pluralisme politique et de respect des droits de l'homme. Une institution d'ombudsmans pour les droits de l'homme a été par exemple créée en 1997 dans le but de défendre les droits et les libertés des citoyens.

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Dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation aux droits de l'homme, la Roumanie a lancé un vaste "Programme national d'action" afin de consolider le respect des libertés fondamentales et les valeurs démocratiques, à travers l'éducation et l'information. Des représentants gouvernementaux, des acteurs de la société civile, des institutions nationales sur les droits de l'homme, des universitaires et d'autres personnalités ont été invités à se joindre aux efforts visant à améliorer la jouissance des droits de l'homme.

La protection des droits de l'enfant constitue l'une des préoccupations majeures du Gouvernement roumain. De même, l'égalité entre les hommes et les femmes est considérée comme le fondement du développement sain d'une société démocratique. En Roumanie, toutes les actions destinées à protéger les droits de l'homme sont effectuées en conformité avec les principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme et les engagements souscrits à Vienne.

M. VYTAUTAS PAKALNISKIS, Ministre de la justice de la Lituanie : la Déclaration des droits de l'homme ainsi que les autres Conventions des Nations Unies relatives à la protection des droits de l'homme, sont devenues parties intégrantes du système juridique lituanien. Afin de rendre le système de protection des droits de l'homme universellement efficace, il faut, à mon avis, identifier les deux aspects essentiels suivants. Premièrement, les Etats doivent mettre en place des politiques nationales "morales" qui garantissaient les droits de l'homme et les libertés fondamentales à leurs citoyens. Nous devons éduquer les individus à comprendre leurs droits et leurs devoirs envers l'Etat. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour que l'attitude des Etats envers les minorités soit tolérante, exempte de xénophobie, de racisme ou d'antisémitisme. Le deuxième aspect est étroitement lié au premier. Le potentiel des structures régionales devrait être intégré pleinement aux activités des Nations Unies. L'expérience des organisations régionales, à mon avis, permettra une plus grande compréhension de la complexité des problèmes auxquels la communauté doit faire face et contribuera à trouver des décisions universellement acceptées. L'influence de la société civile, l'attention de la communauté internationale et des organisations régionales constituent des clés pour le règlement de questions fondamentales.

Par ailleurs, l'adhésion de la Lituanie au second Protocole additionnel au Pacte international sur les droits civiques et politiques visant à l'abolition de la peine de mort et l'adhésion au sixième Protocole de la Convention sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans un avenir proche fourniront un soutien aux aspirations de la communauté internationale sur cette question.

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M. GEORGE SALIBA (Malte) : la commémoration du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme permet aux Etats Membres de renouveler leur engagement vis-à-vis de la défense des droits de l'homme. Ce document n'est aucunement dépassé et ne peut être facilement remplacé. Malte a défendu les actions entreprises, sur le plan international, pour assurer l'indivisibilité, l'universalité et le plein développement des droits de l'homme. L'engagement inconditionnel de Malte à la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales des individus figure au Chapitre IV de sa Constitution. Malte a, à ce jour, adhéré à 14 instruments internationaux dans le contexte de la promotion et de la protection des droits de l'homme. Elle a activement participé à différents comités et commissions de l'ONU consacrés aux droits de l'homme. Malte reconnaît l'importance du rôle joué par l'ONU dans le domaine des droits de l'homme. Les droits de l'homme n'ont de valeur que s'ils deviennent une réalité pour la société. Il n'y a pas plus grande hypocrisie que de vivre avec des droits de l'homme proclamés sur le papier et bafoués dans la pratique. Il est attristant de voir que, à la veille du 21ème siècle, des être humains continuent à vivre dans des conditions inhumaines et à ne pas pouvoir bénéficier de leurs droits humains fondamentaux. La Déclaration et le Programme d'action de Vienne réaffirment un certain nombre de principes dont Malte reconnaît l'importance particulière. Le droit au développement, figurant dans la Déclaration de Vienne, est un droit universel inaliénable. Il est du devoir des Etats, quels que soient leurs systèmes politique, économique et culturel, de promouvoir et de protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Pour commémorer le Cinquantenaire de la Déclaration des droits de l'homme, le Gouvernement de Malte a organisé un certain nombre d'activités dont un symposium sur différents aspects des droits de l'homme à Malte, la publication et la distribution de la Déclaration universelle en langue maltaise, la distribution d'un questionnaire sur les droits de l'homme dans les écoles, ainsi qu'une exposition au Ministère des affaires étrangères. Malte rend hommage aux organisations non gouvernementales qui contribuent à sensibiliser la population aux questions relatives aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales.

M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) : la Déclaration universelle des droits de l'homme a marqué la reconnaissance d'une différence qualitative dans la notion de communauté internationale et a garanti l'action de tous les Etats Membres des Nations Unies en faveur du respect universel et véritable de tous les droits inhérents à la personne humaine. Tout au long des cinquante dernières années, la Déclaration a été le phare guidant la communauté internationale, permettant à la fois l'élaboration de multiples instruments et textes de protection et de promotion des droits de l'homme et la création d'institutions de surveillance des libertés fondamentales.

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Toutefois, nul ne peut prétendre que la mise en place de cette trame en faveur des droits de l'homme a été suffisante et nous ne pouvons pas encore proclamer notre victoire dans cette cause noble et supérieure. Même si des progrès certains et nombreux ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire. Cette tâche qu'il convient encore d'achever passe par l'adhésion de tous les Membres des Nations Unies, sans exception, à tous les instruments multilatéraux de défense des droits de l'homme et par l'acceptation inconditionnelle des compétences des organes internationaux spécialisés. Cette tâche exige également que la communauté internationale progresse dans la définition et l'acceptation pleine et entière d'aspects encore trop peu considérés des droits de l'homme, tels les droits de la femme et la promotion et la protection véritables des droits économiques et sociaux. La victoire de la personne humaine au XXIème siècle dépendra par conséquent du fait que le plein respect des droits de l'homme devienne effectivement la responsabilité à la fois de chacun d'entre nous et de l'humanité tout entière.

M. ABDUL GHAFOOR (Ministre fédéral du Pakistan) : les religions monothéistes ont toujours considéré la dignité et la valeur des êtres humains comme sacrées et inviolables. Mais l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme a néanmoins donné un élan nouveau au mouvement mondial en faveur de ces valeurs. La Commission des Nations Unies pour les droits de l'homme et ses mécanismes et procédures a joué un rôle essentiel à cet égard. Mais avons-nous réellement achevé la vision et les objectifs de la Déclaration universelle? Nous pensons que la réponse à cette question reste encore négative. Le racisme reste vivant; des femmes et des enfants continuent de souffrir, en particulier dans les zones de conflits armés. La situation des réfugiés, des minorités et des autres groupes vulnérables est loin d'être satisfaisante. Le génocide qui a eu lieu dans la région des Grands Lacs en Afrique, la purification ethnique en Bosnie-Herzégovine, les massacres au Kosovo et la continuation de la violation des droits humains en Palestine et au Cachemire, sont les signes manifestes de l'insensibilité des responsables de ces crimes contre l'humanité. La pauvreté et le sous-développement sont des obstacles majeurs à la jouissance des droits de l'homme dans les pays en développement, où plus d'un milliard de personnes vivent dans un état de pauvreté abjecte. Ce chiffre, qui ne fait qu'augmenter, engendre des tensions sociales et des révoltes civiles dans ces régions. Aussi, l'éradication de la pauvreté devrait-elle être une des questions prioritaires dont s'occupera l'ONU au cours du siècle prochain. Nous pensons que le respect du droit au développement, qui établit un lien entre les droits politiques et économiques, faciliterait la création d'un environnement favorable aux droits de l'homme pour tous.

M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) : la commémoration aujourd'hui du Cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme est non seulement une occasion de célébrer ces droits, mais aussi de les promouvoir et de les renforcer à travers le monde. Des défis se posent aux droits de l'homme en cette période d'après-guerre froide où le monde connaît des disparités croissantes entre le Nord et le Sud en matière de richesses et de

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l'accès aux ressources. La mondialisation coïncide avec un accroissement des problèmes sociaux, de la pauvreté et du chômage, et il ne fait aucun doute que ce climat de changements et de vulnérabilité croissants donne naissance à de nouveaux défis à relever si l'on veut atteindre au respect des droits de la personne humaine au plan universel. Ces droits sont menacés par les accords internationaux d'investissements élaborés dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de l'Accord général sur les tarifs douaniers (GATT), et de l'Accord multilatéral sur les investissements (AMI). Ces accords internationaux peuvent contredire les traités multilatéraux sur les droits de l'homme et sur la préservation de l'environnement; le droit des peuples à choisir eux-mêmes leur avenir socioéconomique peut se trouver sapé par la liberté sans devoir de responsabilité accordée aux investisseurs étrangers. Certains ont dit que le relativisme culturel était en conflit avec le concept de l'universalité des droits de l'homme, mais nous pensons que ceux-ci sont indivisibles, se renforcent mutuellement, et sont essentiels à une gouvernance démocratique. Concernant notre pays, l'Ouganda, la sécurité de la vie et des biens des personnes y est garantie, et dans le cadre de la nouvelle Constitution, promulguée en 1995, des mesures de gouvernance démocratique en vue de donner plus de pouvoir à la base populaire et de construire la société civile, sont en cours d'exécution.

M. ASDRUBAL AGUIAR, Ministre de l'intérieur du Venezuela : voilà exactement un an, le Président du Venezuela a chargé la Commission nationale des droits de l'homme de procéder à un vaste programme de promotion des droits de l'homme, en vue notamment de préparer la présente commémoration. Le fruit le plus apprécié de cette démarche est sans doute le Plan national des droits de l'homme, né du travail conjoint et exemplaire entre le pouvoir exécutif et les organisations non gouvernementales oeuvrant en faveur des droits de l'homme. Aujourd'hui même, le Gouvernement vénézuélien a signé avec divers organismes, agences et institutions des Nations Unies un accord cadre pour la promotion et l'éducation sur les droits de l'homme. Libre de tout dogmatisme, la Déclaration universelle des droits de l'homme est la base commune et intemporelle pour la pratique de la tolérance entre tous les hommes. Le Venezuela, qui en est conscient, fait chaque jour des efforts en faveur des droits de l'homme et honore ses engagements internationaux dans ce domaine. Le pays est aussi partie à la majorité des instruments de protection des droits de l'homme, adoptés tant au niveau universel que régional. Lors des récentes élections, qui ont eu lieu en novembre dernier, l'ensemble du cadre politique national a été renouvelé sans violence.

Dans le système actuel de globalisation, fondé sur la liberté, il est essentiel de ne pas oublier le principe d'égalité. La pauvreté, l'ignorance, la discrimination et l'exclusion sont les formes nouvelles et contemporaines du totalitarisme qui fut à l'origine de la Déclaration de 1948 célébrée aujourd'hui. Le Venezuela se félicite de l'adoption récemment à Rome du Statut portant création de la Cour pénale internationale et de l'adoption hier, par l'Assemblée générale, de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme.

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Mme ASTRID HEIBERG, Présidente de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : la Déclaration universelle des droits de l'homme a guidé le travail qui a été accompli dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l'homme dans le monde entier. Elle a inspiré les mécanismes régionaux des droits de l'homme et est une source commune de valeurs allant au-delà des frontières et des cultures. Il faut féliciter l'Assemblée générale d'avoir non seulement commémoré la Déclaration universelle mais également d'avoir fait un nouveau pas en avant dans la défense des droits de l'homme. La déclaration d'hier de l'Assemblée générale sur "les défenseurs des droits de l'homme" est tout à fait conforme à l'esprit de ceux qui ont adopté la Déclaration universelle il y a cinquante ans. Non seulement la déclaration d'hier réaffirme l'engagement des Etats Membres de l'ONU en faveur des droits universels, indivisibles et interdépendants de l'homme, mais elle déclare également que les individus et les groupes qui luttent pour la protection et la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international ont également des droits. Pour des organisations telles que la Croix-Rouge et le Croissant- Rouge, il est de la plus haute importance que tous les Etats Membres acceptent le droit de toute personne qui défend les droits de l'homme. C'est par ses activités humanitaires que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge défendent et encouragent le respect des droits de l'homme notamment en procurant une aide alimentaire, des services de santé et des abris aux victimes de catastrophes naturelles. Ces activités permettent de promouvoir les droits de l'homme et de restaurer la dignité humaine. Là où la dignité humaine est menacée, la notion et le respect des droits de l'homme s'érodent inévitablement. Les organisations humanitaires se voient confrontées aux problèmes liés au manque de ressources, à la logistique et à la sécurité mais aussi aux politiques imposées par l'Organisation des Nations Unies, c'est-à-dire aux sanctions. Les sanctions sont un instrument légitime de la diplomatie. Pourtant, il est nécessaire de réaliser que les sanctions peuvent tuer. Elles appauvrissent fréquemment les personnes qui sont déjà vulnérables et peuvent créer des possibilité de s'enrichir pour les personnes qui trouvent des moyens d'exploiter la situation par le crime et le trafic. Les sanctions portent surtout préjudice aux plus faibles c'est-à-dire à ceux qui sont incapables de permettre le changement politique que demande la communauté internationale. Pour le Conseil de sécurité, l'imposition de sanctions fait apparaître une contradiction potentielle fondamentale en ce qui concerne la mise en oeuvre de deux de ses principes fondamentaux à savoir le promotion de la paix et la promotion des droits de l'homme. Les sanctions sont prévues pour prévenir les menaces à la paix et les violations des droits de l'homme. Mais, elles risquent de porter atteinte aux droits fondamentaux de l'homme au cours de leur application. Il est de ce fait besoin d'un mécanisme formel pour étudier les conséquences négatives possibles des sanctions. Il est également nécessaire de procurer une assistance aux groupes qui sont les plus vulnérables aux sanctions économiques.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) : le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a raison de dire que les droits de l'homme sont ce qui nous rend humains. L'histoire récente nous a clairement montré que ces droits font intégralement partie de la dignité humaine quand il s'agit de promouvoir la paix, la sécurité, le développement économique durable et l'équité sociale. Sans droits de l'homme authentiques, nous ne pouvons pas, en tant que communauté mondiale, aller de l'avant, et il est important de se rappeler, comme le stipule la Déclaration universelle, que "les droits de l'homme sont universels, indivisibles, interdépendants et liés". La Constitution de l'Ukraine, adoptée en 1996, comme celles d'un certain nombre d'Etats, est basée sur les idéaux humanistes de ce document. Malheureusement, nous vivons dans un monde où continuent de se perpétrer des massacres ethniques, raciaux ou religieux, et où des millions d'êtres humains continuent d'être dépossédés et chassés de chez eux, et arrêtés et emprisonnés sans aucune forme de procès. Nous continuons à vivre dans un monde où la torture reste une pratique courante, où plus d'un milliard d'êtres humains vivent dans la pauvreté, et où des millions d'enfants sont exploités et sexuellement abusés. Il est désormais de notre responsabilité de renforcer l'adhésion de la communauté internationale aux principes d'universalité et d'interdépendance des droits de l'homme et de les traduire dans la réalité quotidienne. Dans cette optique, une conférence internationale s'est tenue du 2 au 4 septembre de cette année. Organisée dans la ville de Yalta, en Ukraine, avec le soutien du Bureau régional du Programme des Nations Unies pour le développement pour l'Europe et la Communauté des Etats indépendants, elle a réuni des délégations en provenance de 27 pays d'Europe centrale, de l'est, du Caucase et d'Asie centrale. Un des résultats majeurs de cette conférence a été l'adoption d'un plan d'action, qui envisage la création, sous l'égide du PNUD, d'un réseau international de collecte et d'échanges d'information en matière de promotion des droits de l'homme.

Mme CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) : en dépit des progrès considérables accomplis dans le domaine des droits de l'homme et des nombreux instruments juridiques élaborés à cet effet, il reste encore beaucoup à faire pour en assurer la mise en oeuvre au profit de tout individu dans chaque pays. La Déclaration universelle des droits de l'homme stipule expressément que toute personne jouit des droits qui y sont énoncés. D'autres instruments importants en la matière, y compris la Déclaration sur le droit au développement, réaffirment ce principe. Cinquante ans n'ont pas suffi pour faire de la Déclaration universelle une réalité dans la vie des peuples et c'est le défi auquel on est confronté aujourd'hui. Les efforts visant la promotion de la diffusion de la Déclaration sont importants, mais leur mise en oeuvre ne peut être réalisée que si les Etats s'engagent à promouvoir et protéger les droits de l'homme, complétés et appuyés par la coopération internationale en tant qu'instrument essentiel pour réaliser cet objectif. Ces mesures exigent une véritable volonté politique et un engagement authentique en faveur des droits de l'homme. Il y a cinquante ans, la Déclaration universelle a établi un lien entre les droits de l'homme, et la paix et la sécurité internationales. Tous les Etats sont liés par cette disposition, mais son application est très lente.

( suivre)

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C'est pourquoi, il est nécessaire de renforcer les mesures existantes, notamment en renforçant le rôle préventif de l'ONU. Il faudrait également répondre de manière compétente et responsable à la question des acteurs non gouvernementaux - qui jouent un rôle de plus en plus important dans cette ère de prolifération de conflits internes dont les conséquences sont particulièrement dévastatrices sur la jouissance des droits de l'homme. L'adoption hier de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme constitue un événement important qui devrait contribuer à éliminer le fait que ceux qui luttent pour garantir la jouissance des droits de l'homme sont souvent eux-mêmes victimes de graves violations des droits de l'homme. En outre, le Statut de la Cour pénale internationale offre à la communauté internationale un moyen efficace de mettre fin à l'impunité et aux violations graves des droits de l'homme et du droit humanitaire.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) : depuis son adoption, la Déclaration universelle des droits de l'homme a inspiré plus de soixante instruments internationaux en matière des droits de l'homme. Elle demeure aujourd'hui la base sur laquelle a été établi l'ensemble du régime des droits de l'homme. La commémoration du Cinquantième Anniversaire permet de célébrer les progrès réalisés et de déterminer les objectifs prioritaires pour l'avenir. Au cours des cinquante dernières années, la promotion et la protection des droits de l'homme ont pris une dimension internationale et dépendent largement de la création d'un climat international propice par le biais de la coopération et du partenariat. Pour garantir les droits de l'homme au profit de tous, la communauté internationale tout entière doit oeuvrer en étroite coopération pour faire face à ce défi. Les Etats et les individus doivent être engagés de manière égale en faveur de la promotion et de la promotion des droits de l'homme. Il est essentiel de procéder en premier lieu à l'éradication de la pauvreté. Il faudrait ensuite empêcher que de nouvelles atrocités soient commises et que les violations des droits de l'homme restent impunies. La création d'une Cour pénale internationale marque un pas historique dans cette voie. Il faudrait compléter ces mesures par la création de mécanismes nationaux des droits de l'homme qui soient indépendants et efficaces. Enfin, il faudrait prendre des mesures immédiates pour garantir les droits des femmes et des enfants en particulier. Des efforts spécifiques sont nécessaires à l'égard des femmes vivant dans la pauvreté, des femmes handicapées et des femmes migrantes.

M. KAMALESH SHARMA (Inde) : la Déclaration universelle des droits de l'homme a inspiré un nombre considérable d'instruments juridiques nécessaires à la promotion et à la protection des droits de l'homme, mais il ne suffit pas d'élaborer des textes et de les mettre en oeuvre. Ils ne consistent pas simplement en une série de commandements - de nature humaine plutôt que divine. Une approche plus sure, voire même plus exigeante devrait répondre aux circonstances qui influent sur le comportement et créer des conditions propices à la jouissance des droits de l'homme. Il est nécessaire pour la communauté internationale d'axer ses efforts sur la création d'un climat politique et économique propice dans lequel les idéaux consacrés par la Déclaration universelle pourraient devenir une réalité.

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L'enseignement des droits de l'homme devrait être promu sans relâche et de manière très étendu. Comment avons-nous pleinement exploité le potentiel humain de la "raison et de la conscience" au coeur de la Déclaration ? Les principes énoncés dans la Déclaration universelle ont évolué dans une relation froide entre l'Etat-nation et l'individu entre le XVIIIème et le XXème siècles. De nouvelles forces économiques, technologiques, politiques et sociales sont actives à la veille du nouveau millénaire. L'individu se trouve maintenant non seulement confronté à la puissance de l'Etat, mais également confronté à une force beaucoup plus impersonnelle du marché mondial. Comment allons-nous appliquer la Déclaration universelle dans ce contexte ? Il est nécessaire de reconnaître et de renforcer un "agenda" des droits à la solidarité, dont le droit au développement en est une parfaite illustration.

M. NABIL A. ELARABY (Egypte) : l'Egypte a activement participé à l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui constitue un tournant majeur dans l'histoire de l'humanité. La Déclaration a permis de faire des droits de l'homme une réalité dans nos esprits et dans nos coeurs. Cinquante ans plus tard, il s'agit de voir dans quelle mesure la communauté internationale s'est véritablement attachée à respecter ce texte et d'identifier ce qu'il faut faire pour renforcer ce respect. Force est de constater que la situation actuelle ne correspond ni aux attentes des fondateurs, ni à celles de la communauté internationale. Des progrès ont certes été accomplis dans de nombreux domaines. Dans d'autres, toutefois, on constate des revers. Ainsi, les droits économiques et le droit au développement ne sont pas considérés sur un même pied d'égalité que les droits civils et politiques. Ceux-ci font aussi l'objet de violations graves, comme en témoigne la situation dans les territoires arabes occupés.

Un autre phénomène grave est la politique de deux poids et deux mesures adoptée dans le domaine des droits de l'homme. Or, dans le contexte actuel de mondialisation, la démocratie et le respect des droits de l'homme ne peuvent être réalisés que s'ils sont respectés à la fois sur le plan interne et sur le plan externe. A cette fin, il faut tenir compte de la diversité des cultures et des particularités nationales, et établir un dialogue pratique et un véritable partenariat entre les gouvernements, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, et la société civile, ainsi qu'entre les pays du nord et sud.

M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) : mon pays réaffirme son engagement en faveur de la lettre et de l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'homme, instrument unique qui a jeté les fondements de la compréhension contemporaine des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Les droits énoncés par la Déclaration ont été renforcés dans les pactes et les conventions internationaux sont intégrés dans la Constitution et la législation nationales. Les droits de l'homme sont universels, indivisibles et interdépendants. Il incombe à l'Etat d'en garantir la protection. Le Bélarus crée une société démocratique fondée sur la primauté du droit, du pluralisme politique et du respect des droits de l'homme.

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L'amélioration de la situation des droits de l'homme dans toutes les régions du monde ne pourra se réaliser que grâce à un dialogue constructif, direct et franc, d'une coopération étroite et d'une approche globale en la matière. Le Bélarus a mis en place un Comité national pour la commémoration du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. En outre, tous les journaux nationaux ont publié aujourd'hui le texte de la Déclaration universelle. Le Gouvernement procède actuellement à la mise en oeuvre des recommandations du Parlement visant notamment l'élaboration d'un programme national d'actions pour la protection des droits de l'homme. Le Bélarus attache la plus haute importance au développement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l'homme. A cet égard, le parlement a ratifié, cette année, la Convention de la Communauté des Etats indépendants sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales, à l'occasion du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) : depuis l'adoption, il y a cinquante ans, de la Déclaration universelle des droits de l'homme, beaucoup a été fait pour promouvoir et protéger les droits et les libertés fondamentales. De nombreuses nations se sont émancipées du colonialisme, l'apartheid a été finalement mis à bas en Afrique du Sud et le mouvement en faveur des droits de la femme s'est développé partout dans le monde. Surtout, il y a eu un amélioration notable de la condition humaine grâce à l'alliance stratégique des gouvernements, du système des Nations Unies et de la société civile pour oeuvrer ensemble à la protection et au renforcement des droits de l'homme.

Toutefois, en dépit de ces réalisations, on ne peut oublier que pour des millions de gens à travers le monde, les principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme restent une aspiration lointaine du fait des conflits ou des disparités socio-économiques qui dénient les droits fondamentaux à l'alimentation, au logement, à la santé ou à l'éducation, à des millions des personnes. Reconnaissant pleinement la menace que l'extrême pauvreté représente pour la jouissance de droits de l'homme, les pays de la CARICOM ont toujours cherché à offrir des conditions de vie décentes pour leurs peuples. Mais ils sont également convaincus que les droits de l'homme ne peuvent s'épanouir que dans un environnement démocratique.

M. YACUB YOUSIF AL-HOSANI (Emirats arabes unis): la déclaration universelle est un engagement important pour tous les habitants de cette planète. Toutefois, en dépit des progrès accomplis, il y a des raisons de s'inquiéter des violations des droits de l'homme dans le monde, notamment les purges ethniques et les masses de réfugiés qui en découlent. C'est pourquoi il est important d'appuyer les efforts du Haut Commissariat aux droits de l'homme et de les coordonner avec le développement économique et social durable.

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Sur la base de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le droit des peuples à l'autodétermination et les droits des peuples soumis à une domination coloniale doivent être défendus et protégés à ce titre. De même qu'il apparaît fondamental que la communauté internationale mette au point une méthode coordonnée et globale afin de s'attaquer à la famine, la pauvreté, la maladie et au retard dans le développement.

M. RICARDO G. CASTANEDA-CORNEJO (El Salvador) : de nombreux pays ont connu l'instauration de la démocratie et la mise en place d'un Etat de droit au sortir de crises douloureuses ayant engendré des pertes de vie humaines irréparables. Pour un pays comme El Salvador, le chemin n'a pas été facile, mais l'expérience s'est avérée utile quand il s'est agi de promouvoir et défendre, à travers les efforts individuels et collectifs, la cause commune des droits de l'homme.

Dans l'histoire récente, la communauté internationale a aussi été témoin d'atrocités qui ont bouleversé la conscience des nations; nous avons vu resurgir le fantôme du génocide et de l'intolérance, au moment-même où nous pensions entrer dans une nouvelle ère d'espérance. Ces événements, tout comme le nouvel environnement mondial, doivent être des motifs de réflexion afin de définir les valeurs pour la défense desquelles la communauté internationale doit renforcer les droits de l'homme; des valeurs qui évitent la confrontation et la politisation, encouragent la coopération et la solidarité internationale, et oeuvrent pour le respect et la défense des droits de l'homme partout dans le monde.

La Charte internationale des droits de l'homme, la Déclaration du programme d'action de Vienne, la Déclaration sur le droit au développement et les autres instruments des droits de l'homme permettent de nourrir de nouvelles espérances à l'approche d'un nouveau millénaire. Il est temps de mettre concrètement en oeuvre les principes et les aspirations contenus dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. La célébration de cet Anniversaire doit être l'occasion, pour tous les gouvernements, de renouveler leur attachement à ces principes.

M. SOTOS ZACKEOS (Chypre) : la Déclaration universelle des droits de l'homme représente la prise de conscience, par tous les peuples de la planète, de l'indivisibilité et de l'universalité des droits de l'homme. Elle établit également le principe qui définit la protection des droits de l'homme comme un problème concernant légitimement l'ensemble de la communauté internationale. De nombreux instruments protégeant les droits de l'homme sur les plans international et régional ont été mis en place depuis 1948, participant aux nombreux accomplissements des objectifs de la Déclaration.

Cependant, les conflits récents témoignent des efforts encore nécessaires. Chypre considère cet Anniversaire avec une attention particulière, car les droits de l'homme et les libertés essentielles de son peuple continuent à être bafoués par suite de l'invasion turque.

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Je voudrais réaffirmer notre conviction que le respect de l'état de droit et des droits de l'homme de tous les peuples, sans considération de race, de religion, de langue ou de sexe, reste la base solide sur laquelle construire des relations harmonieuses entre les Etats.

Mme AKMARAL K. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) : le pays réaffirme son engagement à l'esprit et à la lettre de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Les dispositions de ce document ont été à juste titre incorporées dans les constitutions de tous les pays du monde, y compris le Kazakhstan, et exercent une influence certaine sur le développement du droit international. L'intégration de la problématique des droits de l'homme dans tous les aspects des activités des Nations Unies constitue une preuve supplémentaire de la matérialisation de ces droits. L'importance de la Déclaration universelle, qui affirme les valeurs démocratiques et l'état de droit, est une donnée permanente. Le Président du Kazakhstan en a d'ailleurs souligné l'importance pour les Etats nouvellement indépendants. Le chemin de la démocratie étant difficile et long, depuis sept ans, le Kazakhstan met tout en oeuvre pour mener à bien les réformes politiques afin de garantir les droits politiques de tous ses citoyens. Le Président a pris de nouvelles mesures pour renforcer les institutions démocratiques en élevant la démocratie au rang de politique d'Etat. Les mesures prises ont été renforcées, cette année, par l'adhésion du Kazakhstan à quatre Conventions des Nations Unies relatives aux droits de l'homme, et la question de l'adhésion aux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme est à l'ordre du jour.

M. GENARO VICENTE PAPPALARDO (Paraguay) : La Déclaration universelle des droits de l'homme, l'un des instruments internationaux les plus importants de l'histoire et sorte de "Grande Charte pour toute l'humanité", forme la base et, depuis 50 ans, nourrit de ses principes tous les progrès accomplis en ce domaine. Elle est consacrée, comme au Paraguay, dans les législation et Constitution nationales.

Au Paraguay, beaucoup de progrès ont été réalisés depuis le rétablissement de la démocratie en février 1989, qui s'est opéré dans le cadre de la "démocratisation et du respect des droits de l'homme". Les droits de l'homme ont constitué, pour l'établissement de la démocratie et de ses institutions, la pierre angulaire du processus de transition. La République du Paraguay a ratifié la plupart des instruments faisant la promotion, la défense et la protection des droits de l'homme. Dans le cadre de la célébration de Cinquantenaire de la Déclaration, le Gouvernement paraguayen a incorporé le thème des droits de l'homme dans le calendrier scolaire du pays et souhaite que ce sujet fasse partie de la réforme éducative qui est en train d'être mis au point.

M. JORGE PEREZ-OTERMIN (Uruguay) : depuis la proclamation de la Déclaration des droits de l'homme, nombre de traités, d'accords et de résolutions émanant de diverses organisations internationales constituent, aujourd'hui, un système qui tend à perfectionner un mécanisme efficace pour éviter que se perpétuent les violations des droits élémentaires de l'homme.

( suivre)

- 23 - AG/872 10 dcembre 1998

L'Uruguay est partie à tous les instruments du mécanisme, non seulement sur le plan international mais également au niveau régional. Aujourd'hui, nous devons déterminer l'action future qui mettra un terme aux violations quotidiennes des droits de l'homme dans le monde. Peut-être le plus important réside-t-il dans la reconnaissance d'un plein exercice des droits de l'homme dans un contexte de paix, de développement et d'éducation au sein d'un régime gouvernemental démocratique. Et sans démocratie, il n'y a pas de paix possible, pas de développement de la justice, pas d'éducation libre et par conséquent pas d'exercice des droits de l'homme.

M. HASSAN KASSEM NAJEM (Liban): Le Liban consacre ses lois et les droits de l'homme dans sa constitution. Les droits de la presse et des médias sont respectés. La Déclaration universelle des droits de l'homme constituait, lorsqu'elle a été écrite, une réaction à la souffrance tragique vécue par des millions d'êtres humains dans l'Histoire. La commémoration de la Déclaration constitue une occasion pour évaluer l'engagement de l'humanité aux droits de l'homme. Cinquante ans après, les violations des droits de l'homme se poursuivent avec des actes, tels que les déplacements de population, l'occupation, la détention et les prises d'otages. Le seul langage de l'occupant est celui de l'oppression et de la suppression de la liberté.

Les Chartes et Conventions internationales mettant, l'accent sur les droits de l'homme reflètent des achèvements internationaux juridiques et politiques non négligeables. Le renforcement des instruments juridiques pour mettre en oeuvre les principes des droits de l'homme demeure l'objectif d'efforts constants de la part des diplomates et des hommes politiques. L'humanité aspire, dans le futur, à faire du concept des droits de l'homme une partie intégrante des systèmes politiques locaux, régionaux et nationaux. Ceci aura un effet direct sur les relations internationales et leur philosophie. Nous devons, par exemple, dans un avenir proche, réaliser le droit au développement. Ceci nécessite un consensus international et une responsabilité collective qui incombent aux gouvernements et aux représentants de la société civile.

M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso), au nom des Etats membres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) : sans avoir la force de loi d'une convention stricto sensu, la Déclaration s'est progressivement imposée par sa pertinence et son ambition humaine. Même si les deux Conventions qui accompagnent la Déclaration, à savoir le Pacte relatif aux droits civils et politiques et le Pacte relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels, tardent à être pleinement appliqués, la sensibilisation a fait son chemin. A tel point que, en prenant seulement le cas de l'Afrique, toutes les lois fondamentales des Etats du continent y font désormais référence. Dans le même temps, on assiste de plus en plus à un renforcement de l'arsenal juridique en faveur de la protection des droits de l'homme, comme en témoignent notamment le Tribunal international pour le Rwanda et le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Le dernier acquis dans ce domaine étant la Cour pénale internationale dont la mise en application aura une action déterminante et décisive sur le respect des droits de l'homme.

( suivre)

- 24 - AG/872 10 dcembre 1998

L'Afrique est le continent qui a le plus souffert de la violation des droits de l'homme. Pour avoir enduré au long des âges la condition humaine la plus dégradante, elle est désormais décidée à faire de la défense des droits de l'homme son cheval de Troie. Ainsi, a-t-on institué la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples et, il y a peu, la Cour africaine des droits de l'homme, sans compter les différents mouvements nationaux des droits de l'homme opérant sur le continent. Les droits de l'homme, c'est aussi le respect de la femme dans toute la plénitude de sa dignité, c'est protéger l'enfant contre les abus et les atteintes de la perversion sociale, c'est accepter l'handicapé comme une personne humaine à part entière, c'est comprendre et faire comprendre que secourir le pauvre, l'affamé ou le malade est un droit et non une faveur ou de la commisération. Le XXIème siècle se doit d'être celui du relèvement, de la considération de l'homme dans sa valeur intrinsèque.

M. JANUSZ STANCZYK, Sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de la Pologne : peu de gens estimaient que l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme pourrait changer le monde. Dès le début, la protection et la promotion des droits de l'homme a créé un élan unique pour l'évolution du droit international et celle des relations internationales. Les questions des droits de l'homme ont rapidement cessé de relever du seul domaine du droit international. Elles sont devenues l'objet de la politique des Etats et de l'action des mouvements sociaux, notamment d'un nombre de plus en plus croissant d'organisations non gouvernementales. Le développement des droits de l'homme constitue un facteur prééminent dans les relations internationales et il constitue au cours de l'après-guerre froide un élément de base du nouvel ordre international. Les défenseurs des idées et principes de droits de l'homme sont d'avis que le respect des droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ne garantit pas, en soi, pour les peuples, la liberté de choix et d'expression ou leur libre développement. C'est pourquoi, depuis l'adoption de la Déclaration, un nombre considérable d'instruments juridiques ont été élaborés, y compris les instruments contraignants comme les Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme et les conventions contre la torture, le racisme ou la discrimination à l'égard des femmes. La Pologne - qui est à l'origine de la Convention des droits de l'enfant - estime qu'il est particulièrement important que le Haut Commissaire et les mécanismes de la Commission des droits de l'homme, y compris les Rapporteurs spéciaux, puissent compter sur la pleine coopération des Etats Membres pour leur garantir un appui efficace. Le Gouvernement polonais demeure engagé en faveur d'un appui aux efforts visant le renforcement du rôle préventif de la Commission des droits de l'homme. La lutte en faveur de la réalisation des idéaux et principes des droits de l'homme est loin d'être achevée. Il est donc nécessaire pour la communauté internationale de multiplier ses efforts si l'on souhaite que les gouvernements acceptent les principes fondamentaux des droits de l'homme et qu'ils reconnaissent que leur protection effective n'est possible que lorsque les auteurs de violations des droits de l'homme sont tenus responsables de leurs actes.

( suivre)

- 25 - AG/872 10 dcembre 1998

La stratégie des Nations Unies pour la mise en oeuvre des droits de l'homme devrait viser à promouvoir un vaste programme d'assistance technique et de services consultatifs à l'intention de tous les pays qui en ont besoin et qui souhaitent coopérer avec les Nations Unies. Il faudrait doter le Haut Commissariat aux droits de l'homme des ressources budgétaires, des structures et d'un mandat appropriés pour faire face à la magnitude et à la diversité des besoins. En dépit des différentes formes de résistance régionale, culturelle et idéologique, la reconnaissance des droits de l'homme devient progressivement universelle. Le non-respect des droits de l'homme ne peut plus être justifié par les principes de souveraineté nationale et de non- ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat.

M. DIETER KASTRUP (Allemagne) : cinquante ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de grands progrès ont été réalisés, mais il faut admettre toutefois que pour beaucoup de personnes les éléments de cette Déclaration sont loin d'être la réalité. Personne ne peut prétendre qu'il n'est pas possible de progresser dans son propre pays. Les pauvres et les laissés-pour-compte n'ont aucune raison de célébrer. Ils ont le droit de réclamer leurs droits dès maintenant et nous sommes, par conséquent, dans l'obligation de lutter sans répit pour progresser dans le domaine des droits de l'homme. Nous avons beaucoup fait en termes de codification des droits de l'homme. En outre, les démocraties nouvelles ou réhabilitées ont prouvé que les droits de l'homme, la démocratie, la bonne gouvernance, l'Etat de droit, et le développement social et économique sont étroitement liés. Le respect des droits de l'homme les a rendues moins vulnérables face aux influences négatives externes.

Hier, nous avons adopté la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme qui sera désormais un document de référence. En outre, le droit international se développe rapidement pour mieux lutter contre l'impunité. L'adoption du Statut de la Cour pénale internationale constitue un pas important dans cette voie.

Lorsque la Déclaration des droits de l'homme a été adoptée en 1948, l'Allemagne, considérée à l'époque comme "pays ennemi" était absente, tandis que la Pologne et l'Afrique du Sud s'étaient abstenues. Je suis heureux que ces trois pays se soient débarrassés du national-socialisme, du communisme et de l'apartheid et qu'ils aient pu joindre leurs efforts pour apporter leur propre contribution à la promotion des droits de l'homme. Nous saluons aussi la contribution active de ces trois pays à l'élaboration de la résolution sur le Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée ce matin.

M. JACQUES BAUDIN (Sénégal) : le rôle de l'Organisation des Nations Unies dans le cadre de la promotion du droit au développement et de la lutte contre la pauvreté devrait être renforcé pour permettre à tous d'avoir une vie humaine décente. Nous devons déployer des efforts pour que tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme soient signés, ratifiés et mis en oeuvre par tous les Etats Membres.

( suivre)

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Nous devons également accorder davantage d'attention au respect et à la promotion des droits de l'enfant et à la lutte pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes sans oublier les droits des personnes âgées dont nous célébrerons en 1999 l'Année internationale.

Nous devons tout mettre en oeuvre pour que le Statut de la Cour pénale internationale entre en vigueur le plus tôt possible. Mon pays entend être parmi les premiers à déposer les instruments de ratification. Le Sénégal s'est porté coauteur du projet de résolution sur la Déclaration des droits et responsabilités des défenseurs des droits de l'homme. Cette déclaration souligne à juste titre la nécessité d'une coopération et d'un dialogue féconds à promouvoir entre les ONG et les autres acteurs de la société et les gouvernements. Mon pays a introduit l'enseignement des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans les établissements d'enseignement. L'art de bien discourir ne peut exclure l'art de bien faire et de respecter ses engagements.

M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam): aujourd'hui, dans les affaires internationales, la tendance en faveur de la paix, de la démocratisation, de l'indépendance et du respect des droits de l'homme est largement reconnue. Toutefois, dans de nombreuses parties du monde, le sous-développement demeure la menace la plus grave contre la jouissance effective des droits de l'homme. Notre cause commune en faveur des droits de l'homme, y compris le droit au développement, demande par conséquent des efforts concertés et un engagement fort.

Tandis que les droits de l'homme bénéficient d'un caractère universel, leur traduction et leur application dans le contexte national doit demeurer de la compétence et de la responsabilité de chaque Etat. Il faut tenir compte de la diversité complexe des problèmes, des réalités économiques, sociales et culturelles différentes et de la valeur unique du système qui prévalent dans chaque pays. Nous sommes fermement convaincus que la coopération sur la base du respect de la souveraineté, le dialogue de bonne foi et les négociations pacifiques, de préférence à la confrontation, l'imposition de conditions, à l'usage ou à la menace de l'usage de la force, ou encore à l'ingérence dans les affaires internes d'un autre Etat, sont le meilleur moyen de promouvoir et de protéger les droits de l'homme.

M. AHMET ARDA (Turquie): au cours des cinquante dernières années, les nombreuses idées présentes dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ont été traduites en actes et dans les législations nationales des pays du monde entier. Il est de plus en plus reconnu que les droits de l'homme ne comprennent pas seulement les droits politiques et civils, mais aussi les droits culturels, économiques et sociaux. La Déclaration universelle des droits de l'homme représente notre engagement à promouvoir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Il est clairement énoncé dans la Déclaration que la mise en oeuvre de cet engagement universel n'est pas seulement de la responsabilité des Etats, mais également celle de chaque groupe et individu.

( suivre)

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Les droits de l'homme constituent un concept dynamique. Depuis l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ce concept a continuellement évolué. Des perceptions et des défis nouveaux ont pris forme. L'importance du rôle donné aux Nations Unies dans la Déclaration est devenue cruciale. Toutefois, après cinquante ans d'efforts substantiels, nous sommes encore loin de cet idéal. Dans de nombreuses parties du monde, la pauvreté se développe. Les conflits ethniques et religieux coûtent chers en vies humaines. Le droit à la vie est souvent mis en danger. De telles situations érodent la base morale de nos engagements solennels.

Mme KABA CAMARA (Côte d'Ivoire) : les ONG pour la défense des droits de l'homme devraient non seulement "tirer la sonnette d'alarme" mais contribuer à la promotion des droits de l'homme en apportant leur assistance et expertise aux Etats. La communauté internationale n'a de cesse de condamner et de prendre des sanctions devant les cas de violations, mais parfois sans succès notable. Elle devrait rechercher avant tout, les causes profondes de violations et contribuer à la mise en place d'un environnement favorable au respect des droits. La Côte d'Ivoire a ratifié les principaux instruments internationaux pertinents et a coparrainé toutes les résolutions thématiques visant à la promotion des droits de l'homme. Elle s'attache en permanence à renforcer son état de droit, garant des libertés et de la solidarité. La pauvreté extrême est la négation même les droits de l'homme et des libertés fondamentales, comme l'a affirmé feu le Président Houphouët-Boigny "un homme qui a faim n'est pas un homme libre". Ma délégation salue les efforts déployés par l'UNICEF pour protéger les droits de l'enfant et encourage les initiatives prises par le PNUD et la Banque mondiale pour combattre la pauvreté et la discrimination à l'égard des femmes. Elle lance un appel pressant aux autres institutions et aux donateurs, pour soutenir les efforts des pays en développement qui cherchent à réaliser l'accès de tous à la santé primaire, à l'éducation, à l'alimentation, au travail et aux services sociaux de base.

M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) : l'expérience des cinquante dernières années a démontré la nécessité d'appliquer une approche globale comprenant des droits civiques et politiques, ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels. Comme l'affirment la Déclaration et le Programme d'action de Vienne, la démocratie, le développement et le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Le respect des droits de l'homme sonne creux sans efforts sérieux pour éradiquer la pauvreté, renforcer les pouvoirs des individus et de leur communauté, et pour promouvoir les droits de la femme.

L'adhésion universelle aux instruments internationaux est inutile, si la communauté internationale ne s'efforce pas de déployer ses efforts déterminés et soutenus afin d'assurer que leur respect est complet. Afin de prévenir collectivement les violations massives des droits de l'homme, il est essentiel que la communauté internationale élimine la culture de l'impunité qui règne de nos jours. La Cour pénale internationale doit entrer en fonction le plus rapidement possible et les Nations Unies doivent renforcer la présence sur le terrain de leurs fonctionnaires des droits de l'homme.

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