SITUATION AU MOYEN-ORIENT : DE NOMBREUX APPELS A L'ASSEMBLEE GENERALE AU RESPECT DU PRINCIPE DE LA TERRE CONTRE LA PAIX
Communiqué de Presse
AG/860
SITUATION AU MOYEN-ORIENT : DE NOMBREUX APPELS A L'ASSEMBLEE GENERALE AU RESPECT DU PRINCIPE DE LA TERRE CONTRE LA PAIX
19981201 Au cours du débat que l'Assemblée générale a entamé cet après-midi sur la question du Moyen-Orient, elle a entendu de nombreux intervenants se féliciter de ce que le Mémorandum de Wye River ait permis de remettre le processus de paix israélo-palestinien sur les rails. La plupart ont toutefois été d'avis qu'il est de la plus haute importance de relancer les négociations sur les volets libanais et syrien du processus de paix afin d'instaurer une paix durable fondée sur le principe de la "terre contre la paix" et le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Alors que certains intervenants ont préconisé qu'Israël soit contraint par la communauté internationale à respecter ses engagements au titre des accords passés, et à respecter les résolutions pertinentes afin de rétablir un ordre mondial équitable, d'autres ont appelé au contraire les Nations Unies à encourager les parties à travailler afin de trouver une solution juste et durable aux problèmes qui continuent à les diviser et exprimé un soutien ferme de la part de la communauté internationale à ce processus. En outre, de nombreux intervenants ont insisté sur la nécessité de renforcer le régime du Traité sur la non prolifération nucléaire dans la région du Moyen-Orient, y compris en Israël, qui demeure le seul Etat de la région à n'y être pas partie et n'avoir jamais soumis ses installations nucléaires aux contrôles de l'AIEA.Les délégations suivantes ont pris la parole: Autriche, au nom de l'Union européenne, Israël, Indonésie, Palestine, Malaisie, Arabie saoudite, Inde, Etats-Unis, Koweït, Turquie, Kazakhstan, Sénégal, Egypte, Liban, Argentine, Jordanie, Bélarus , Yémen, Fédération de Russie et Japon.
Le représentant de la Syrie, a exercé son droit de réponse.
L'Assemblée poursuivra l'examen de ce point demain matin, mercredi 2 décembre, à 10h30.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Rapport du Secrétaire général (A/53/550)
Ce rapport est soumis par le Secrétaire général à l'Assemblée générale en application de la résolution 52/53 de l'Assemblée générale par laquelle elle demande aux Etats s'agissant du transfert par certains Etats de leurs mission diplomatique à Jérusalem en violation des la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité, d'appliquer les dispositions des résolutions pertinentes de l'Organisation. Le rapport fait également suite à la résolution 52/54 relative aux politiques israéliennes dans le territoire syrien occupé par Israël depuis 1967. Par cette résolution, l'Assemblée générale exige une fois de plus qu'Israël se retire de tout le Golan syrien occupé.
En vue de l'élaboration de ce rapport, le Secrétaire général a adressé des notes verbales au Représentant permanent d'Israël ainsi qu'aux représentants permanents des autres Etats Membres en les priant de l'informer des mesures que leur Gouvernement avait prises éventuellement ou envisageait de prendre afin de donner effet aux dispositions pertinentes de ces résolutions. Au 30 octobre 1998, 10 réponses avaient été reçues des pays suivants: Brunéi Darussalam, Fédération de Russie, Gambie, Guyana, Japon, Nigéria, Ouganda, Panama, Philippines et Ukraine. Ces réponses sont reproduites dans ce rapport.
Projets de résolution (A/53/L.52, A/53/L.53)
Aux termes du projet de résolution A/53/L.52 qui porte sur Jérusalem, l'Assemblée générale constaterait que la décision prise par Israël d'imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte de Jérusalem est illégale, nulle et non avenue et sans validité aucune. Elle déplorerait que certains Etats aient transféré leur mission diplomatique à Jérusalem, au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité et refusant de se conformer aux dispositions de cette résolution. L'Assemblée demanderait à nouveau à ces Etats de se conformer aux dispositions des résolutions applicables de l'Organisation des Nations Unies, conformément à la Charte des Nation Unies.
Aux termes du projet de résolution A/53/L.53 portant sur la situation au Moyen-Orient: le Golan syrien, l'Assemblée générale déclare qu'Israël ne s'est toujours pas conformé à la résolution 497 du Conseil de sécurité et demande à Israël de reprendre les pourparlers dans les voies de négociation avec la République arabe syrienne et le Liban et de respecter les garanties et engagements déjà convenus. Elle exige une fois de plus qu'en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité Israël se retire de tout le Golan syrien jusqu'à la ligne du 4 juin 1967. Elle demande à toutes les parties intéressées, aux coparrains du processus de paix et à la communauté internationale tout entière de faire tout le nécessaire pour assurer la reprise du processus de paix et son succès.
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Déclarations
M. ERNST SUCHARIPA (Autriche), s'exprimant au nom de l'Union européenne (UE) et des pays associés, a rappelé que le Processus d'Oslo a ouvert la voie à la reconnaissance mutuelle et à l'instauration d'une paix durable au Moyen- Orient. Toutefois, l'interruption des négociations et les actes de violence et de terrorisme ont miné l'espoir et la confiance dans le processus de paix. Aujourd'hui, grâce à la signature du Mémorandum de Wye River, les espoirs de paix sont de nouveaux permis. L'Union européenne appelle la communauté internationale à apporter son soutien aux parties en ce moment crucial du processus de paix. L'UE est également d'avis qu'il est de la plus haute importance de relancer les négociations sur les volets libanais et syrien du processus de paix afin d'instaurer une paix durable basée sur le principe de la "terre contre la paix" et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Par ailleurs, l'Union européenne réaffirme le droit d'Israël de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. C'est dans cet esprit qu'elle condamne vigoureusement tout acte de terrorisme et appelle toutes les parties à lutter contre ces actes. En ce qui concerne Jérusalem-Est, l'UE réaffirme les principes de la résolution 242 du Conseil de sécurité qui stipule que l'acquisition de territoires par la force est inacceptable. Il est indispensable que les parties honorent les engagements qu'elles ont pris à Madrid et à Oslo avec le ferme propos de restaurer et de renforcer la confiance mutuelle, a estimé M. Sucharipa. L'Union européenne appelle en particulier les parties à s'abstenir de prendre toute mesure unilatérale qui pourrait préjuger de l'issue des négociations bilatérales et réaffirme la nécessité d'appliquer strictement les dispositions de la quatrième Convention de Genève à tous les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est et au Golan syrien.
L'UE enfin renouvèle son ferme engagement en faveur du processus de paix et sa détermination à oeuvrer pour la reprise des négociations sur les volets libanais et syrien. Elle est disposée à participer à la mise en oeuvre du Mémorandum de Wye River et à contribuer aux négociations sur le statut final. De même, l'UE est déterminée à aider à la relance des négociations multilatérales initiées à Madrid. Reconnaissant en outre l'importance d'une économie saine pour la stabilité sociale et politique, l'Union européenne poursuivra son aide économique et technique.
M. DORE GOLD (Israël) a estimé que l'incapacité du Gouvernement libanais d'exercer son autorité sur son propre territoire a créé un vide favorable aux forces qui cherchent à déstabiliser la région. Selon lui, le terrorisme qui s'est répandu dans la plaine de la Bekaa frappe au-delà d'Israël à Barheïn, en Arabie saoudite et au Koweït et le moyen le plus rapide d'améliorer la sécurité au Moyen-Orient est de démanteler l'infrastructure terroriste internationale au Liban, sans attendre l'émergence d'institutions pluralistes dans la région, ni la signature de traités officiels entre tous les Etats de la région. Il a rappelé qu'Israël avait accepté la résolution 425 du Conseil
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de sécurité et son intention de retirer ses forces du Liban, à deux conditions toutefois. Il faut d'une part que l'autorité du Liban soit rétablie dans le sud du pays et que d'autre part, les frontières à l'intérieur desquelles Israël se retirerait soient reconnues par la communauté internationale. Israël tient à s'assurer que les zones dont il se retirera ne deviendront pas un tremplin pour le terrorisme.
M. Gold a indiqué que ceux qui font obstacle à un retrait israélien sont ceux qui sont le moins intéressés au bien-être du Moyen-Orient et en particulier du Liban. Il a cité à titre d'exemple les intérêts expansionnistes de l'Iran qui fait appel à la sympathie générale et détourne l'attention de ses ambitions hégémoniques dans la région du Golfe. Il a affirmé que des avions iraniens déchargent des munitions qui sont acheminées dans la Bekaa vers les forces Hezbollah et que la fréquence de ces livraisons n'a pas baissé depuis l'élection de M. Khatami. Au sujet de la Syrie, il a estimé qu'un retrait israélien affecterait la position de la Syrie au Liban et que la Syrie se sert de la guerre du Hezbollah contre Israël comme levier de négociation pour exiger le retrait israélien derrière la ligne du quatre juin 1967. M. Gold a déclaré qu'Israël n'acceptera pas la notion que le terrorisme direct ou indirect est un moyen légitime de forcer les négociations.
M. Gold a affirmé qu'Israël est prêt à reprendre les négociations avec la Syrie sans condition préalable. Or la base de ces négociations réside dans l'invitation à la Conférence de Madrid qui fait référence aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Il a rappelé que la ligne du 4 juin 1967 n'était ni sûre ni reconnue et qu'en pénétrant dans le Golan, Israël a pris le contrôle d'une position à partir d'où il était attaqué. C'est pourquoi Israël insiste sur des frontières sûres et reconnues. M. Gold a posé la question de savoir comment l'Assemblée générale peut lancer un appel pour qu'Israël accepte une frontière qui accorde à la Syrie des territoires acquis par la force, contrairement aux dispositions de la résolution 242 du Conseil de sécurité. Il a insisté sur le fait que le terrorisme doit cesser pour que s'établisse un régime de sécurité.
M. ARIZAL EFFENDI (Indonésie) a indiqué que l'examen de la question sur le Moyen-Orient a lieu à un moment opportun. A l'aube du nouveau millénaire, l'Organisation des Nations Unies doit intensifier ses efforts de façon à ce que cette région s'engage sur le chemin d'une paix et d'un développement durables. M. Effendi a accueilli favorablement la signature du récent Mémorandum de Wye River. Il ne reste plus, a-t-il souligné qu'à mettre en oeuvre scrupuleusement la volonté et la détermination des parties et de les transformer en réalité.
Le représentant est d'avis que le plus grand obstacle à la paix sont les colonies de peuplement, en particulier, dans et autour de Jérusalem. Les actions destinées à changer la composition démographique de la Ville sainte ainsi que les politiques de fermeture, de démolition et de confiscation des terres arabes sont toutes contraires à l'esprit et à la lettre des Accords signés par les parties et représentent une violation de toutes les résolutions
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de la légalité internationale. Le représentant n'a trouvé aucune justification à l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers entre la République arabe syrienne et Israël et entre le Liban et Israël. Les progrès sur ce sujet nécessitent que les négociations soient menées de bonne foi. Le règlement durable du conflit au Moyen-Orient ne peut intervenir que par le retrait inconditionnel d'Israël de tous les territoires arabes occupés en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité.
M. NASSER AL KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a déclaré que la situation au Moyen-Orient reste une menace pour la paix et la sécurité dans le monde. Il considère que le fait de n'être pas parvenu à ce jour à une paix durable dans cette région est le fait des politiques expansionnistes israéliennes au détriment des droits les plus fondamentaux du peuple palestinien et en violation de la souveraineté du Liban et de la Syrie. Il a rappelé qu'aucune résolution de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité sur la question du Moyen-Orient et la question de Palestine n'a été respectée par Israël; néanmoins, la communauté internationale n'a pas pris les mesures qui s'imposent conformément à la Charte et à la Convention de Genève. La Palestine espère toujours que cela se fera afin qu'il y ait un ordre mondial équilibré, impartial et sans deux poids deux mesures. M. Al-Kidwa a noté que depuis 1990, avec la relance du processus de paix, le monde a eu des espoirs de voir la paix au Moyen Orient et qu'il est vrai que de temps à autres le processus de paix connaît des progrès. Néanmoins, à maintes reprises il s'est trouvé dans l'impasse. Par conséquent, la seule voie propice à la poursuite de ce processus avec succès, selon M. Al Kidwa, est le respect des Accords qui ont été passés. Il a notamment insisté sur la nécessité de restituer les territoires occupés à leurs propriétaires légitimes et de proclamer un Etat palestinien, avec Jérusalem pour capitale. Il a ajouté qu'il fallait également faire des progrès pour débarrasser le Moyen-Orient des armes de destruction massive, y compris des armes nucléaires.
Les installations nucléaires israéliennes devraient être placées sous garanties de l'AIEA et qu'Israël devrait souscrire au Traité sur la non- prolifération nucléaire. Par ailleurs, M. Al-Kidwa a assuré l'Assemblée que la Palestine fera tout son possible pour lutter contre le terrorisme, conformément aux engagements pris. Il a toutefois insisté sur la nécessité de se pencher sur les causes économiques et sociales qui sont à l'origine du terrorisme au Moyen-Orient. Suite à la Conférence ministérielle pour le soutien de la paix et du développement au Moyen-Orient, qui a eu lieu à Washington, la Palestine remercie les pays donateurs, et en particulier les états membres de l'Union européenne, Etats-Unis, Japon, Norvège et les pays frères arabes du Golfe. Il a également souligné l'importance de convier une conférence des Etats Parties à la 4ème Convention de Genève afin d'examiner la mise en oeuvre des dispositions de cette Convention dans les territoires occupés.
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M. DATO' ABDULLAH AHMAD (Malaisie) a estimé qu'après dix-huit mois de statu quo, le Mémorandum d'accord de Wye River, constitue une avancée dans le processus de paix israélo-palestinien. La signature de cet accord devrait contribuer à créer un climat propice et à établir une confiance mutuelle entre les deux parties afin qu'elles puissent s'engager dans des négociations sur le statut. Le représentant a recommandé d'accorder aussi de l'importance à d'autres aspects de la question du Moyen-Orient, comme l'occupation israélienne du Sud-Liban, de la Bekaa, ainsi que du plateau du Golan. L'occupation continue du Sud-Liban et de la Bekaa par Israël constitue non seulement une violation flagrante de la souveraineté du Liban, mais elle est également source de violence et de répression. Au fil des ans, elle a causé un nombre alarmant de victimes civiles et des dommages considérables aux personnes et aux biens.
La Malaisie renouvelle son engagement sans réserve en faveur de la paix et de la sécurité au Liban et demande qu'il soit mis fin à l'occupation israélienne du Sud-Liban et de la Bekaa, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Tout en reconnaissant que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a, d'une certaine manière contribué à la stabilité dans la région, la paix ne peut être durable qu'en restaurant l'autorité effective du Gouvernement libanais dans cette région. A cet égard, la délégation malaisienne prend note de la décision prise en avril dernier par le Gouvernement israélien d'accepter la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité. Conformément à ladite résolution, le retrait d'Israël du territoire libanais devrait être immédiat et inconditionnel. M. Dato' s'est également déclaré préoccupé par l'absence de progrès dans le processus de paix entre Israël et la Syrie. Il a fait remarquer que l'Accord de 1995 entre Israël et la Syrie était considéré comme une avancée cruciale pour des efforts plus concrets en vue de passer à une nouvelle phase plus intensive. De l'avis de sa délégation, le maintien du dialogue entre les parties concernées, avec la coopération de la communauté internationale, constitue une contribution importante à la paix non seulement pour les deux pays, mais également pour l'ensemble de la région du Moyen-Orient. La Malaisie invite instamment le gouvernement israélien à abandonner sa politique provocatrice visant à renforcer les implantations de colonies de peuplement, de renoncer à la construction de nouvelles implantations sur le plateau du Golan et de se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
M. GAAFAR ALLAGANY (Arabie saoudite) a rappelé l'importance de la question de Palestine pour l'avenir de la paix au Moyen-Orient. Il a rappelé l'engagement de l'Arabie Saoudite dès le début du processus de paix et son attachement au principe de la terre contre la paix. Il a fait remarquer que les pays arabes ont tous adopté depuis lors une position constante ce qui indique qu'ils ne sont pas revenus sur leur positions. Il a déploré que le processus de paix instauré à Madrid ait connu des volte face successifs de la part du Gouvernement israélien, qui est revenu sur les Accords signés avec l'autorité palestinienne et a refusé de continuer les négociations avec la Syrie. Le Gouvernement israélien, a-t-il observé, a poursuivi une stratégie de colonies de peuplement, étendu la zone juive de Jérusalem et pris des
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mesures unilatérales qui ont fait déraper le processus de paix engagé à Madrid. Dans ces conditions, Israël doit être contraint de respecter les Accords qu'il a signés et de respecter les droits des palestiniens.
Il faut néanmoins, a-t-il reconnu, se féliciter de l'Accord signé à Wye Plantation et a exprimé l'espoir qu'il rouvrira la voie de la paix. Pour le représentant, la question du statut définitif de Jérusalem est la plus importante du conflit; c'est pour cela qu'Israël devrait s'abstenir de prendre des mesures unilatérales. Si le Gouvernement israélien veut vraiment poursuivre dans la voie de la paix, il doit s'engager à respecter les Accords conclus. Le Gouvernement syrien, pour sa part, est prêt à reprendre les négociations avec Israël là où elles se sont arrêtées. Il en a appelé à la communauté internationale pour qu'elle insiste sur ce fait auprès d'Israël.
M. Allagany a demandé que soient bannies toutes les armes de destruction massive au Moyen-Orient et a souhaité que tous les Etats de la région travaillent dans ce sens. Il a signalé, à l'attention de l'Assemblée, qu'Israël continue de rejeter l'adhésion au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et refuse de soumettre au contrôle international ses installations nucléaires. Il s'est opposé à la politique de deux poids deux mesures qui incite Israël à renforcer son armement. Il est temps, a-t-il conclu, que les énergies se tournent vers la paix et que le Moyen-Orient puisse redevenir une des sources de la civilisation humaine.
M. KAMALESH SHARMA (Inde) s'est félicité de ce que le processus de paix qui a commencé à Madrid ait permis de donner un nouvel élan aux efforts visant à mettre un terme au conflit israélo-arabe. L'Inde souhait ardemment que soit trouvé rapidement un règlement à ce conflit car le Moyen-Orient est voisin de l'Inde et revêt une importance stratégique, politique, économique et culturelle. La paix est possible, a rappelé le représentant. Mais elle ne peut être réalisée que par le biais de négociations directes. La paix ne peut pas être imposée de l'extérieur. M. Sharma a estimé encourageante la décision des pays arabes, en particulier de la République arabe syrienne et du Liban de prendre part au processus de paix au Moyen-Orient. Il s'est félicité de la signature du Mémorandum de Wye River qui a permis de lever beaucoup d'obstacles et espère que la mise en oeuvre du Mémorandum facilitera les négociations.
M. Sharma a par ailleurs déploré que les pourparlers relatifs à un accord de paix avec la République arabe syrienne et le Liban soient dans une impasse depuis plus de deux ans. L'Inde estime que des progrès doivent être accomplis des deux côtés. Elle espère que les négociations reprendront au point où elles ont été arrêtées afin qu'une paix globale puisse être établie dans la région.
M. PETER BURLEIGH (Etats-Unis) a indiqué que les Etats-unis sont fiers d'avoir une fois de plus travaillé étroitement avec la Russie pour faire aboutir le processus de paix. Il a noté que la situation au Moyen-Orient avait considérablement évolué: le Mémorandum de Wye River est appliqué,
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l'aéroport de Gaza est ouvert, les redéploiements de l'armée israélienne sont en cours et les négociations sur le statut final des territoires ont commencé. Il a toutefois déploré qu'en dépit de ces développements, cette assemblée ait été incapable de se mettre d'accord sur une résolution positive qui prenne note des progrès significatifs accomplis par les parties. Il considère inexplicable que l'Assemblée générale ne puisse pas les encourager à poursuivre leurs efforts pour trouver une solution juste et durable aux problèmes qui continuent de les diviser ou exprimer un soutien ferme de la communauté internationale à ce processus.
Les Etats-Unis considèrent que la résolution intitulée "Golan syrien", comme d'autres qui traitent du conflit israélo-arabe, ne sert qu'à compliquer le processus visant à parvenir à un résultat mutuellement acceptable. La Syrie et Israël se sont engagés à résoudre leur différend et à parvenir à un accord de paix durable. En tant que coparrain du processus de paix, les Etats-Unis sont fermement déterminés à les aider dans cette voie. Toutefois, les Etats-Unis ne sont pas convaincus que ce genre de résolution permettent l'instauration d'une atmosphère assurant le succès de ce processus.
Comme par le passé, les Etats-Unis s'abstiendront sur la résolution concernant Jérusalem. En effet, la question de Jérusalem et de son avenir doivent être décidés au cours des négociations sur le statut final et cette assemblée ne devrait pas s'ingérer dans une affaire aussi complexe et émotionnelle, a estimé M. Burleigh.
M. A. ABULHASAN (Koweït) a noté que la question du Moyen-Orient remonte à l'usurpation par Israël de la terre palestinienne en 1948 et à l'occupation de territoires arabes en 1967. L'instabilité dans laquelle vivent les peuples de la région du Moyen-Orient est due à la frustration provoquée par les Gouvernements israéliens successifs qui trichent avec les principes fondamentaux du processus de paix et des Accords passés avec l'Autorité palestinienne. Il a rappelé qu'en outre, Israël continue à ne pas respecter les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Le Koweït se félicite de la signature du Mémorandum de Wye River, qui devrait permettre de parvenir à un règlement définitif de ce problème. Il rend hommage aux Etats Unis pour les efforts déployés à cet effet. Le Koweït est convaincu que le succès de la mise en oeuvre de ce Mémorandum dépend des intentions pacifiques d'Israël et de sa capacité de renoncer à sa politique expansionniste, en particulier à Jérusalem. Le Koweit réaffirme son appui aux deux pays frères, la Syrie et le Liban et espère que le Gouvernement américain pourra exercer les mêmes pressions sur Israël que celles qu'il a exercées pour parvenir au Mémorandum de Wye River. M. Abulhasan a déclaré que le retrait d'Israël du Golan syrien permettra de tester la sincérité d'Israël dans son engagement en faveur du processus de paix. Il exige en outre qu'Israël n'attente pas à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Liban. M. ABulhasan a ajouté que son pays continuera de soutenir les efforts de développement déployés au Liban en vue de son relèvement.
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M. VOLKAN VURAL (Turquie) a félicité les dirigeants d'Israël et de la Palestine pour la signature des Accords de Wye River qui a permis de relancer le processus de paix. Le représentant a souhaité que les deux parties continuent de travailler dans la voie d'une application complète des accords d'Oslo. Face à l'appui important que la communauté internationale apporte à ce processus tant des points de vues politique qu'économique, le représentant a assuré l'Assemblée que son gouvernement ne manquerait pas d'y apporter son propre concours.
Le représentant a déclaré que les progrès récents ne devraient pas dissimuler l'existence d'obstacles majeurs au succès du processus de paix, parmi lesquels le refus d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. A cet égard, les parties sont tenues de respecter leurs obligations et, c'est pourquoi la poursuite des activités illégales d'Israël dans les territoires occupés en dépit des appels de la communauté internationale est très regrettable.
Le représentant de la Turquie a déclaré que le terrorisme, encouragé par les Etats dans certains cas, avait ruiné bien des efforts par le passé et pouvait faire de même dans l'avenir. Aussi a-t-il demandé que le terrorisme soit partout condamné et que toutes les mesures adéquates soient prises contre cette menace à la paix et la sécurité. Il a déploré l'absence de négociations multilatérales sur des sujets tels que le désarmement, le développement économique, la question des réfugiés et exhorté les Etats à restaurer l'esprit de coopération.
Le représentant a regretté l'arrêt des rencontres économiques au sommet entre les pays du moyen-orient et ceux d'Afrique du nord, soulignant leur importance pour l'avenir de la coopération en matière commerciale dans la région. A son avis le processus de paix serait incomplet tant que de telles initiatives ne seront pas à l'ordre du jour. Il n'y avait pas d'autre alternative que celle de la poursuite du processus de paix dans la région du Moyen-Orient pour mettre fin aux guerres et aux conflits a-t-il conclu.
M. AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a rappelé son soutien aux efforts que les Etats de la région et la communauté internationale déploient pour revitaliser et poursuivre le processus de paix au Moyen-Orient. Le représentant s'est félicité du Mémorandum d'accord de Wye River entre Israël et l'Autorité palestinienne. Il contribue de façon décisive à la poursuite du processus de paix a-t-il estimé. Le Kazakhstan est convaincu que la poursuite de la consolidation des Accords de paix entre Israël et la Palestine et le règlement rapide de la situation au Moyen-Orient sont dans l'intérêt de tous les Etats de la région et de la communauté internationale dans son ensemble. Il a appelé tous les pays de la région à faire preuve de bonne volonté et de sagesse dans la recherche des moyens de règlement des différends. Les parties doivent continuer à respecter les décisions de la Conférence de Madrid et les principes fondamentaux inscrits dans les résolutions du Conseil de sécurité.
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D'autre part, le représentant a estimé que la situation au Moyen-Orient ne peut pas évoluer sans des progrès notables entre Israël et le Liban, d'une part, et Israël et la République arabe syrienne d'autre part, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité. Enfin, le représentant a réaffirmé le rôle important que doivent jouer les Nations Unies pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient.
M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a rappelé que plusieurs initiatives ont été lancées au cours de la période durant laquelle le processus de paix est resté en léthargie afin de sortir les négociations de l'impasse. Aujourd'hui, la communauté internationale se félicite de la signature, le 23 octobre 1998, du Mémorandum de Wye Plantation, conclu grâce aux efforts déployés, avec courage et détermination, par le Président Clinton et le Roi Hussein de Jordanie. La conclusion de ce Mémorandum constitue une étape positive dans la mesure où elle a permis de débloquer le processus de paix et de ramener les parties à la table des négociations. On se félicite particulièrement de cette avancée significative dans la recherche d'un règlement pacifique et durable de la question de Palestine car la crise palestinienne se trouve au coeur du conflit au Moyen-Orient. M. Deguène Ka a exprimé l'espoir que cette percée vers la paix sera exploitée par les parties concernées et que les mesures arrêtées, comme les dispositions antérieures contenues dans les Accords d'Oslo et de Washington seront appliquées intégralement et de bonne foi. En le faisant, les parties ne donneront plus raison à nos craintes. Elles permettront ainsi à la région de vivre une nouvelle aube de paix; elles favoriseront la cohabitation, dans la sécurité, des populations israéliennes, palestiniennes et arabes, et stimuleront le développement avec tout le potentiel économique et culturel dont la région est porteuse. Car seule la paix pourra amener la sécurité pour tous et seule la sécurité pourra, à son tour, entretenir la paix.
La délégation sénégalaise considère qu'il est temps que les conditions soient réunies pour engager les négociations sur le statut final afin de permettre au peuple palestinien, dans la paix, d'exercer son droit à l'autodétermination, à l'indépendance et au recouvrement de sa dignité, conformément à la légalité internationale. L'Organisation des Nations Unies, en collaboration avec les co-parrains du processus de paix et l'Union européenne, pourrait contribuer grandement à favoriser un climat et des mesures de confiance entre les parties pour que les différentes négociations, entre les différents protagonistes concernés, se poursuivent et aboutissent rapidement à un règlement politique pacifique durable.
M. NABIL ELARABY (Egypte) a rappelé que le processus de paix initié à Madrid repose sur le principe de l'échange de la terre contre la paix. Or le Gouvernement actuel d'Israël refuse de reconnaître les progrès réalisés au cours des négociations entre la Syrie et l'ancien Gouvernement israélien. L'Egypte a réitéré son appui sans réserve au droit de la Syrie de se voir restituer la totalité du Golan dans la perspective de l'instauration d'une
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paix durable. En ce qui concerne le Liban, l'Egypte a également réaffirmé la nécessité d'appliquer strictement les résolutions relatives à ce pays et demande le retrait inconditionnel d'Israël du territoire libanais comme préalable à l'établissement de la paix entre ces deux pays.
S'agissant de la coopération économique au Moyen-Orient, M. Elaraby a rappelé que le Moyen-Orient est un tout indivisible et qu'il ne peut y avoir de coopération entre Israël et les Etats arabes tant qu'Israël persistera dans son refus de mettre fin à l'occupation de terres arabes. Il existe en effet un lien entre l'instauration d'une paix juste et durable et la promotion de la coopération économique entre tous les Etats de la région, de même que l'établissement d'une paix juste et durable est la base de la sécurité de la région, a souligné M. Elarraby. A cet égard, il a réitéré l'appel de l'Egypte visant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d'armes nucléaires. Depuis 1990, l'Egypte appelle également à faire du Moyen-Orient, une zone exempte d'armes de destruction massive. Mais, a noté M. Elarraby, cet appel s'est toujours heurté au refus systématique d'Israël d'engager des négociations dans cette voie et de soumettre ses installations nucléaires à tout contrôle.
M. SAMIR MOUBARRAK (Liban) a renouvelé son attachement au processus entamé à Madrid fondé sur la résolution 425 du Conseil de sécurité qu'Israël refuse d'appliquer et en a demandé l'application ainsi que le retrait d'Israël jusqu'à ses frontières de 1967. Il a précisé que le Liban rejette toute offre visant à dissocier les négociations de paix avec le Liban et avec la Syrie et a insisté sur la pleine solidarité et sur une coordination totale avec la Syrie pour des négociations communes. Il a rappelé que tant qu'Israël refuse d'appliquer le principe de la terre contre la paix, il n'y aurait aucun espoir d'instaurer une paix durable dans la région.
M. Moubarrak a expliqué que la violence au Sud-Liban montre à l'évidence l'échec total du concept de zone dite de sécurité créée par Israël, comme le confirme également les attaques menées par Israël au Nord de cette zone. Il a cité en exemple l'opération "Raisins de la colère" de 1996 qui a fait d'innombrables victimes civils sous les yeux de l'opinion publique internationale. Il a déploré le fait qu'Israël continue de fouler aux pieds la volonté internationale, de menacer l'infrastructure libanaise, et d'accuser ceux qui résistent contre l'occupation d'être des terroristes. Il a été clairement établi, a-t-il poursuivi, qu'Israël viole la quatrième Convention de Genève et que les Libanais continuent de souffrir de détentions arbitraires. Il s'est étonné de ce qu'Israël ne comprenne pas que sa politique du feu et de l'acier ne saurait conduire à la paix. Le peuple libanais a le droit de résister à l'occupation israélienne et de considérer que la forme la plus horrible du terrorisme est la violation du droit international, le refus de mettre en oeuvre les accords conclus, ainsi que le fait de favoriser l'expansion des colonies de peuplement et d'étouffer l'identité arabe de Jérusalem.
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Le Liban est résolu à ce que le peuple palestinien parvienne à l'autodétermination et à ce que les réfugiés puissent retourner dans leur foyer. A cet égard, toute tentative visant à installer des Palestiniens sur son territoire est inacceptable. Quant à la ville de Jérusalem, la décision d'Israël d'étendre ses droits est illégale et contraire aux résolutions 242 et 476 du Conseil de sécurité. Il a souligné la position centrale de Jérusalem dans le règlement de la question de Palestine et a dénoncé le fait que certains Etats ont transféré leur mission diplomatique à Jérusalem. M. Moubarrak a insisté sur le fait que le Traité sur la non prolifération ne peut avoir d'effet sur la région tant qu'Israël continuera à menacer la région de ses armes nucléaires. Le moment est donc venu pour qu'Israël comprenne qu'il n'y aura pas de paix sans restitution du territoire des autres.
M. FERNANDO PETRELLA (Argentine) a déclaré qu'il n'existe pas d'autres alternatives pour parvenir à la paix au Moyen-Orient que l'application, de bonne foi et de manière intégrale, des résolutions 242 (1967), 338 (1974) et 425 (1978) du Conseil de sécurité ainsi que des Accords d'Oslo qui permettront d'initier les discussions sur les questions délicates incluses dans le statut définitif des territoires et ce, le plus rapidement possible. Sa délégation a demandé instamment aux parties de s'abstenir de toute action qui pourrait préjuger du statut définitif des territoires. A cet égard, il a estimé que la construction d'installations sur les territoires occupés, y compris Jérusalem- Est, constitue une mesure unilatérale, contraire au droit international et qui affecte le résultat des négociations. Il a appelé à ce que de telles mesures soient reconsidérées et qu'Israël prenne en compte leurs effets négatifs à la lumière de ses intérêts permanents et fondamentaux qui consistent à vivre en paix avec ses voisins. Le représentant argentin a également condamné, sans équivoque, tous les actes de violence qui ont fait nombre de victimes parmi la population civile estimant que le terrorisme ne représente, en aucune circonstance, une réponse efficace ou acceptable et que le recours à de tels actes met en péril la poursuite du processus de paix. Cependant, l'Argentine réaffirme que l'Etat d'Israël a le droit de vivre à l'intérieur de frontières sûres, internationalement reconnues, sans violence ni menace.
M. HASAN ABU-NIMAH (Jordanie) a estimé que, malgré les progrès réalisés depuis la signature du Mémorandum de Wye River, d'autres avancées sur la voie de la paix restent à faire. Cependant les efforts déployés par le Roi Hussein à cette occasion, traduisent l'engagement du peuple jordanien en faveur du processus de paix au Moyen-Orient. Compte tenu du fait que les Nations Unies sont la base de la légalité internationale, il estime qu'elles ont un rôle primordial à jouer dans le processus de paix au Moyen-Orient, notamment en veillant au respect de ses propres résolutions. Il a rappelé à cet égard qu'Israël n'a toujours pas appliqué un certains nombre de résolutions des Nations Unies. En ce qui concerne la démarche de la Jordanie, il a déclaré qu'elle s'inspire de l'esprit de la Charte des Nations Unies et vise à l'instauration d'une paix juste, durable et globale au Moyen Orient. Il a ajouté que l'engagement de la Jordanie en faveur de la paix est un engagement stratégique car la paix permettra d'ouvrir de nouveaux horizons aux peuples de la région. Déjà en automne 1994, la Jordanie a signé un Accord de paix avec
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Israël, ce qui traduit sa volonté d'ouvrir la porte de la paix sans réserves. Toutefois, la paix n'est pas un document signé, mais plutôt une coopération basée sur le principe du respect mutuel. Il espère que, dans le cadre du processus de paix, on assistera bientôt à des négociations de même type entre la Syrie et Israël ainsi qu'entre le Liban et Israël. Le représentant jordanien a également souligné la nécessité d'appliquer les accords d'Oslo et de Madrid. Il a réaffirmé l'illégalité des colonies de peuplement juives et regretté que la situation évolue en sens contraire de la résolution adoptée par l'Assemblée l'année dernière, puisque la situation dans les territoires occupés n'a pas changé. Il a ajouté que la sécurité dans la région ne saurait être réalisée sans le respect des engagements pris au titre des Accords. Pour parvenir à une paix juste, durable et globale, les territoires occupés doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, et il doit être mis fin aux colonies de peuplement juives. Faisant observer que les Accords israélo- palestiniens de 1993 ont décidé de reporter certaines questions telles que le statut final de Jérusalem, jusqu'au dernier stade des négociations, il a déclaré que cela ne signifiait pas que l'une des parties avait le droit de changer les faits sur le terrain. Or, a-t-il poursuivi, on assiste actuellement à une judaïsation de la ville de Jérusalem. Les solutions sérieuses sont celles qui ne nuisent pas aux droits d'autrui. Il faut reprendre le processus de paix sur la base des Accords d'Oslo et de Madrid ainsi que sur celle des résolutions pertinentes. La Jordanie estime que toute mesure prise par Israël pour changer la base démographique et juridique de Jérusalem revient à imposer un fait accompli, ce qui est inacceptable. La Jordanie est très attaché à la protection des Lieux saints, or Jérusalem est la capitale des trois religions monothéiste.
M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) s'est félicité de la signature du Mémorandum de Wye River qui représente un important progrès dans les efforts déployés pour assurer l'application des accords déjà signés et relancer le processus de paix. Le Bélarus a suivi avec beaucoup d'inquiétude les difficultés du processus de paix qui ont contribué à la résurgence des tensions, aggravées par les difficultés économiques de la population palestinienne. Le Bélarus espère que la bonne volonté manifestée au cours des négociations se traduira par un respect scrupuleux par les parties de leurs engagements dans les délais prévus. Elles doivent faire preuve d'une volonté politique résolue d'appliquer les Accords et lutter contre tous les extrémismes. A cet égard, le Bélarus a réitéré sa ferme condamnation du terrorisme et évalué positivement les mesures prises par les autorités palestiniennes pour mettre fin aux activités des organisations extrémistes. Par ailleurs, le Bélarus considère toute mesure unilatérale visant à préjuger du résultat des négociations sur le statut final comme intolérable et condamne la poursuite des activités d'implantation de colonies de peuplement dans les territoires occupés par Israël.
En outre, convaincu que le développement est la clé de l'instauration d'une paix durable, le Bélarus appelle la communauté internationale à fournir l'assistance économique nécessaire aux autorités palestiniennes et se félicite des efforts de l'UNRWA qui continue d'apporter une aide économique et sociale
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au peuple palestinien. Dans le même sens, le Bélarus espère que la Conférence ministérielle des pays donateurs permettra d'accroître l'aide au développement des Palestiniens. Il a souhaité également que la relance du processus entre Israël et les Palestiniens contribuera à la relance des négociations sur les volets syrien et libanais et réitéré l'attachement du Bélarus à un règlement global et à l'instauration d'une paix juste et durable au Moyen-Orient.
M. MOHAMED AL-SINDI (Yémen) a rappelé l'importance du processus entamé par la Conférence de Madrid en 1991 et du principe de la terre contre la paix ainsi que des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il s'est félicité des démarches et des bons offices exercés par les Etats-Unis en tant que parrain du processus de paix et de la signature du Mémorandum de Wye River. Il faut à présent qu'Israël respecte ses engagements au titre des accords et s'abstienne de poursuivre sa politique d'implantation de colonies de peuplement. Il a insisté sur la nécessité d'un règlement global au Moyen Orient qui respecte le droit des Palestiniens à l'autodétermination et restitue à ses propriétaires légitimes tous les territoires arabes occupés y compris au Liban et en Syrie grâce à la reprise des négociations dans les meilleurs délais. Il en a appelé aux parrains du processus de paix pour qu'ils demandent à Israël d'envisager son retrait des territoires arabes et de s'engager sérieusement dans le processus de paix.
Il a rappelé que toute paix durable au Moyen-Orient doit s'accompagner de l'élimination des armes de destruction massive et de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. Il a exprimé l'espoir que le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires sera également signé par tous les Etats de la région.
M. SERGEY V. LAVROV (Fédération de Russie) a rappelé que la Fédération de Russie continuera à rechercher la reprise des négociations. L'approche russe se fonde sur les éléments de base du processus de paix et notamment sur la Conférence de Madrid. Moscou s'est félicité des Accords de Wye River qui permettront de passer aux négociations sur le statut final. La Fédération de Russie salue les efforts de toutes les parties, des Etats-Unies, ainsi que de l'Union européenne qui ont permis d'aboutir à cet accord qui est appelé à élargir l'autonomie palestinienne. Cependant il faut craindre que la multiplication des colonies de peuplement ne fasse échec aux meilleures volontés oeuvrant pour la paix. Les autorités palestiniennes considèrent avec raison cette pratique comme une violation des engagements souscrits au titre des Accords. Les parties doivent s'abstenir de toute réthorique d'affrontement et respecter les engagements pris a-t-il souligné. Les mesures contenues dans le Mémorandum doivent être appliquées.
Par ailleurs, le représentant a estimé que sans reprise des pourparlers entre Israël et la République arabe syrienne d'une part, et Israël et le Liban d'autre part, il n'y aura pas de paix au Moyen-Orient. La Russie a réaffirmé qu'elle apportera encore son aide au rétablissement d'un dialogue constructif. Par ailleurs, elle a estimé que tous les instruments doivent être utilisés et qu'en l'occurrence l'ONU a un rôle particulier à jouer.
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M. MASAKI KONOSHI (Japon) a reconnu l'importance du processus lancé par la signature du Mémorandum de Wye River et a cité les différentes initiatives prises par le Japon pour aider au bon déroulement du processus de paix. Il a également rappelé son engagement dans ce processus tant au niveau bilatéral qu'au niveau multilatéral. Il a exprimé l'espoir que les parties concernées continueront d'oeuvrer en vue d'une application loyale de toutes les dispositions du Mémorandum de Wye River et s'est déclaré encouragé par les récentes mesures positives amorcées par Israël, notamment son acceptation d'une phase de redéploiement de ses troupes sur la rive ouest. Il a estimé que l'ouverture de l'aéroport international de Gaza, le 24 novembre dernier, représente une évolution positive.
Il a attiré l'attention sur l'importance d'un règlement final et de la négociation sur la troisième phase de redéploiement des troupes israéliennes notant au passage qu'il se dégage clairement du Mémorandum de Wye River que les deux parties doivent s'abstenir de prendre des mesures unilatérales qui pourraient déstabiliser la situation. Il a exhorté les deux parties à résister au terrorisme et à démontrer leur engagement en faveur de la paix. Il a plaidé pour des négociations directes entre les parties concernées, y compris en ce qui concerne les questions syrienne et libanaise.
Droit de réponse
Le représentant de la République arabe syrienne, en réponse à la déclaration d'Israël, a estimé qu'elle présentait des revendications et des distorsions qui démasquent l'esprit de haine et les pratiques colonialistes d'Israël. Répondant à l'évocation par Israël de la présence de troupes syriennes au Liban, il a indiqué que cela n'avait rien à voir avec le processus de paix ou la situation au Moyen-Orient et qu'Israël était bien le dernier à pouvoir soulever cette question quand lui-même occupe une partie de territoire libanais. Il a rappelé que la présence des troupes syriennes en terre libanaise avait été souhaitée par les autorités libanaises.
S'agissant des agressions perpétrées contre Israël par la résistance libanaise, le représentant a rappelé que la résistance à l'occupation était un droit légitime consacré par la Charte des Nations Unies et qu'Israël n'était pas qualifié pour parler de terrorisme. A cet égard, il a évoqué le massacre de Cana qui constitue un acte de terrorisme d'Etat et l'occupation persistante des terres arabes qui constitue également un acte de terrorisme.
Le représentant de la Syrie a également rappelé que son pays était disposé à reprendre les négociations avec Israël là où elles se sont arrêtées mais qu'il s'était opposé au refus d'Israël. Répondant à Israël qui avait déclaré que le Golan était une question de sécurité, le représentant syrien a rappelé que la seule garantie de la sécurité est l'instauration d'une paix juste et durable fondée sur les principes de Madrid, au premier rang desquels, celui de l'échange de la terre contre la paix et l'application des résolutions
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des Nations Unies. En conséquence, la Syrie demande le retrait complet d'Israël du Golan jusqu'à la ligne de juin 1967 ainsi que du Sud-Liban. Si Israël recherche la paix, la porte est ouverte à la reprise des négociations où elles ont été interrompues, mais Israël ne doit pas chercher à tromper le monde en parlant de paix tout en poursuivant la colonisation et ses pratiques fondées sur la terreur, a conclu le représentant.
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