AG/859

L'ASSEMBLEE GENERALE ACHEVE SON DEBAT SUR LA QUESTION DE PALESTINE

1 décembre 1998


Communiqué de Presse
AG/859


L'ASSEMBLEE GENERALE ACHEVE SON DEBAT SUR LA QUESTION DE PALESTINE

19981201 L'Assemblée générale a achevé, ce matin, son débat sur la question de Palestine après avoir entendu plusieurs autres orateurs se féliciter de la signature du Mémorandum de Wye River qui a permis de relancer le processus de paix bloqué depuis 19 mois. Certains orateurs ont cependant réaffirmé le droit des Palestiniens à instaurer un Etat avec pour capitale Jérusalem-Est. Beaucoup ont souligné le caractère sacré, en particulier pour les musulmans, de la ville. Ils ont mis l'accent sur le problème posé par toute action unilatérale d'Israël qui pourrait préjuger du résultat des négociations sur le statut final. Ils ont également appelé Israël à cesser ses activités d'implantation de colonies de peuplement en violations de la quatrième Convention de Genève.

Plusieurs orateurs ont estimé que toute solution pacifique de la question de Palestine doit nécessairement tenir compte de la nécessité d'assurer le développement économique du territoire palestinien. Ils ont réaffirmé la responsabilité de la communauté internationale et, en particulier des Nations Unies à l'égard du peuple palestinien et ont lancé un appel pour qu'il soit fourni aux autorités palestiniennes l'assistance dont elles ont besoin. L'ouverture de l'aéroport international de Gaza a été favorablement accueillie comme un pas dans la bonne direction.

Dans l'ensemble, les participants ont rappelé qu'une paix durable au Moyen-Orient passe nécessairement par le règlement de la question de Palestine ainsi que par le retour des réfugiés dans leurs foyers et le retrait d'Israël de tout les territoires arabes occupés.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Viet Nam, Algérie, Sri Lanka, Ghana, Yémen, Ukraine, Togo, Guyana, Afrique du Sud, Egypte, Pakistan, Tunisie, République islamique d'Iran, Namibie et Qatar. Israël et l'Observateur de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.

L'Assemblée générale se prononcera sur les quatre projets de résolution dont elle est saisie au titre de ce point, demain mercredi 2 décembre, dans l'après-midi.

Lors de sa prochaine séance qui aura lieu cet après-midi, à partir de 15 heures, l'Assemblée générale examinera le point de son ordre du jour relatif à la situation au Moyen-Orient.

QUESTION DE PALESTINE

Déclarations

M. PHAM QUANG VINH (Viet Nam) a déclaré que sa délégation note avec préoccupation que les difficultés persistent en dépit du Mémorandum de Wye River signé en octobre dernier et a estimé qu'il est indispensable que les Accords d'ores et déjà conclus entre les parties soient appliqués de bonne foi et les engagements respectés. Sa délégation a réaffirmé son soutien sans ambiguïté au peuple palestinien dont la cause est juste. Il a estimé que la question palestinienne requiert une solution juste et durable qui assurera la restauration des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris celui de retrouver un Etat. Il a souhaité que les récents progrès accomplis conduisent à une nouvelle avancée vers la paix et que les Accords conclus soient dûment appliqués. Les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle important, surtout en ce qui concerne la mobilisation de soutiens et d'aides internationaux en faveur du peuple palestinien. La délégation du Viet Nam s'est félicitée de l'adoption par l'Assemblée générale de la résolution 52/250 relative à la participation de la Palestine aux travaux des Nations Unies et attend le jour où la Palestine jouira pleinement du statut de membre de l'Organisation.

M. ABDELKADER MESDOUA (Algérie) a déploré que les nouveaux espoirs suscités par la signature du Memorandum de Wye River aient une nouvelle fois été déçus, comme l'ont été tous les espoirs nés des divers Accords intervenus depuis la Conférence de Madrid en 1991, du fait du refus d'Israël de respecter ses engagements et de la poursuite de l'occupation et de la politique de colonisation. Encore récemment, a-t-il indiqué, Israël s'est moqué du processus de paix en cours en proclamant la poursuite de la colonisation, ce qui va à l'encontre de la lettre et de l'esprit de tous les Accords signés avec la partie palestinienne.

Comme chaque année, à l'issue de cette session, des résolutions réaffirmant les droits fondamentaux du peuple palestinien seront adoptées et resteront lettre morte. Pour M. Mesdoua, cela ne se produirait pas si la communauté internationale faisait montre de volonté politique. La responsabilité des Nations Unies sera toujours valable tant que la question de Palestine qui se trouve au coeur de tout règlement du conflit iraélo-arabe, n'aura pas trouvé de solution juste et durable garantissant les droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris celui d'avoir un Etat avec Al-Qods pour capitale. Si la résolution de la question de Palestine est essentielle à tout règlement du conflit israélo-arabe, celui-ci passe également par la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris le Sud-Liban et le Golan syrien, a rappelé M. Mesdoua. Pour l'Algérie, c'est la seule solution sérieuse permettant le retour des territoires occupés à leurs propriétaires légitimes et l'instauration d'une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient.

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M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka) s'est félicité de la signature du Mémorandum de Wye River et du travail du Comité pour l'exercice des droits inaliénables des Palestiniens. Toutefois, il a rappelé les conclusions du rapport du Comité et a attiré l'attention sur les efforts qui restent à faire dans la voie de la coopération et de la réconciliation. Il s'est également félicité des perspectives économiques qui s'offrent aux Palestiniens, suit à la signature de ce Mémorandum et par le soutien renouvelé des Nations Unies. Il a exprimé l'espoir que l'élan donné par la signature du Mémorandum de Wye River et par l'esprit de coopération et de bonne volonté qu'il a engendré, permettra d'établir une paix durable pour tous les peuples de la région.

M. YAW OSEI (Ghana) a exprimé son soutien au Mémorandum de Wye River, qui jusqu'ici n'a reçu qu'une réponse frileuse des gouvernements du Moyen- Orient qui craignent par expérience que son application ne soit repoussée ou dénaturée. Le représentant a observé que la menace principale qui pèse sur le Mémorandum est la violence des éléments extrémistes palestiniens et Israéliens, dont l'objectif est de détruire le processus de paix. Dans ce contexte, il a estimé que l'Autorité palestinienne doit contrôler les activités de groupes suspects, et le Gouvernement israélien doit poursuivre le retrait de ses troupes commencé à Oabatiya, et la libération des prisonniers palestiniens comme c'est le cas des 250 prisonniers qui viennent d'être libérés.

Le représentant a réitéré son soutien au droit inaliénable du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat souverain, avec Jérusalem comme capitale. Dans ce contexte, il a regretté la décision israélienne d'étendre les limites et sa juridiction sur Jérusalem ce qui viole l'esprit et la lettre des accords d'Oslo et de Madrid. Préoccupé par la détérioration continue des conditions socio-économiques de la population palestinienne, le représentant a exprimé son soutien à la décision commune d'Israël et de l'Autorité palestinienne de construire le site industriel de Karni à Gaza. Il a cependant noté que le succès de l'entreprise dépend largement de la coopération des douanes et des officiers de sécurité israéliens qui contrôlent l'accès aux marchés étrangers. Le représentant a également rappelé le travail important effectué par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

En ce qui concerne les pratiques du Gouvernement israélien qui violent le droit humanitaire international, le représentant a indiqué que les exigences de sécurité ne constituent pas des justifications suffisantes. Au contraire, l'insécurité découle directement de ces pratiques, a-t-il ajouté. De plus, l'application par Israël du Mémorandum de Wye River doit s'accompagner de l'application de toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations Unies, en particulier celles qui concernent l'évacuation des territoires occupés du Golan syrien et du Liban.

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M. ABDULLA AL-SHAMMAM (Yémen) a rappelé la célébration hier de la Journée de solidarité avec le peuple de Palestine. Il a évoqué dans ce contexte la mise en oeuvre du Mémorandum de Wye River et s'est félicité en particulier du retrait de troupes israéliennes de certains territoires occupés. Il a cependant observé qu'il est nécessaire que les accords bilatéraux concernant la bande de Gaza et Hebron, ainsi que la poursuite du retrait des troupes et la restitution de leurs territoires aux Palestiniens soient conduits jusqu'à leur terme. Le représentant a souligné la nécessité de parvenir à un règlement définitif de la question palestinienne, c'est-à- dire à la création d'un Etat palestinien indépendant, avec Jérusalem comme capitale. A cet égard, il a appelé à l'application immédiate et intégrale des Accords, et au démantèlement des colonies installées depuis 1967. Le représentant a exhorté la communauté internationale à venir en aide aux Palestiniens, tant du point de vue économique que social. Les Nations Unies a-t-il conclu devraient jouer un rôle plus actif dans le processus de paix, jusqu'à ce qu'une solution juste et durable soit trouvée.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) s'est félicité de la conclusion du Mémorandum de Wye River après 19 mois de blocage du processus de paix. Il a accueilli favorablemnt le début des négociations sur le statut final des territoires occupés ainsi que le nouveau redéploiement de l'armée israélienne de Cisjordanie. Parallèlement, l'Ukraine est profondément alarmée par la poursuite d'activités terroristes qui menacent le fragile processus de paix. Elle a ainsi réitéré sa ferme condamnation de tout acte terroriste quels qu'en soient les auteurs ou les motivations. M. Yel'Chenko s'est dit convaincu que l'application complète par les parties de toutes les dispositions sécuritaires prévues par le Memorandum de Wye River, en particulier concernant la lutte contre les organisations terroristes, est vitale. L'Ukraine encourage les parties à rester fidèles au processus de négociations pour parvenir à un règlement juste et durable de la question de Palestine sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et du principe de la terre contre la paix.

En ce qui concerne les activités de construction de colonies de peuplement, l'Ukraine appelle le Gouvernement israélien à s'abstenir de mener de telles activités et à ne pas préjuger du résultat des négociations sur le statut permanent, y compris sur la question éminemment sensible de Jérusalem. En outre, l'Ukraine est en faveur de la convocation d'une conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève, bien qu'à son avis, le moment choisi pour cette conférence doive être mûrement réfléchi afin de ne pas menacer le cours des négociations et le processus de redéploiement actuels.

L'Ukraine est par ailleurs convaincue que les Nations Unies demeurent investies de la responsabilité première de garantir l'exercice des droits inalénables du peuple palestinien, y compris celui à l'autodétermination et à fonder son propre Etat. Elles doivent rester le principal garant de la

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légitimité internationale concernant la question de Plaestine. M. Yel'Chenko a en outre estimé que toute solution pacifique de cette question doit tenir compte du besoin urgent de développement économique du territoire palestinien. A cet égard, une attention particulière doit être accordée aux projets économiques israélo-palestiniens, a-t-il indiqué.

M. ROLAND Y. KPOTSRA (Togo) a rappelé que les Palestiniens subissent les conséquences néfastes de l'intensification des politiques et pratiques israéliennes d'occupation qui constituent une violation grave des dispositions de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, et se révèlent contraires au processus de paix engagé à Madrid et aux engagements subséquents. Il a relevé que l'adoption par l'Assemblée générale, le 18 novembre dernier, d'une résolution intitulée "Bethléem 2000" constitue un signe évident de la détermination de la communauté internationale à contribuer, dans toute la mesure du possible, à la restauration de la paix dans la région. Il a estimé que cette paix passe par la cessation des pratiques unilatérales et dépend de l'application rigoureuse et de bonne foi des engagements souscrits ainsi que de la détermination des parties à éviter de recourir à des surenchères et à rejeter toutes les actions aventureuses et jusqu'au-boutistes.

M. Kpotsra a indiqué qu'il revient au coparrains du processus de paix, au Conseil de sécurité et à l'ensemble de la communauté internationale de tout mettre en oeuvre pour apporter un soutien constant et soutenu à ce processus; l'objectif ultime étant la reconnaissance du droit de tous les Etats de la région, y compris Israël, de vivre à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues, mais aussi et surtout la création d'un Etat palestinien. Il a estimé que l'Accord issu des réunions de Wye Plantation ouvre la voie à des négociations sur le statut définitif et que la poursuite de la dynamique imprimée au processus de paix requiert que les parties s'imposent d'énormes contraintes et beaucoup de retenue tout au long des négociations futures.

M. INSANALLY (Guyana) a déclaré que la question de la Palestine doit être résolue grâce à l'instauration définitive de la paix au Moyen-Orient. Il a ajouté que la paix ne sera possible qu'à condition que les Palestiniens puissent exercer leurs droits inaliénables mais aussi qu'un terme soit mis aux disputes entre Israël et la Syrie et Israël et le Liban. Il a estimé que les négociations entre ces parties doivent se dérouler conformément à la résolution 242 du Conseil de sécurité. A cet égard, le Gouvernement du Guyana demande instamment au Gouvernement d'Israël de coopérer afin de résoudre ces différends. Il a rappelé que le processus de paix est fondé sur le principe de la terre pour la paix, qu'un tel principe ne peut être écarté ou abandonné et qu'en dépit de plusieurs résolutions des Nations Unies appelant Israël à cesser sa répression, ce pays persiste à mener des activités d'installation de colonies de peuplement en Palestine et sur les territoires occupés. Il a fait observer que les terres et propriétés palestiniennes et arabes sont constamment confisquées, nombre de leurs habitations détruites, et que des

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milliers de Palestiniens sont détenus en Israël, où, selon des rapports, ils subissent la torture. Selon le représentant, à présent qu'Israël a étendu ses frontières à Jérusalem et créé "une municipalité-parapluie" pour l'administrer, il est à craindre que ces événements ne servent à affaiblir le processus de paix. Il a conclu en appelant la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éliminer les épreuves auxquelles le peuple palestinien ne cesse d'être confronté.

M. KHIPHUSIZI JELE (Afrique du Sud) a estimé que la construction d'une paix durable nécessite la restauration complète et la reconnaissance des droits inaliénables des Palestiniens à l'autodétermination, et la restitution de tous les territoires arabes occupés depuis 1967, rappelant ainsi les décisions du douzième Sommet du Mouvement des pays non alignés, tenu à Durban, en septembre 1998. Il a observé que les tentatives de remplacer la politique de "terre pour la paix" par une politique de "sécurité pour la paix" ne peut mener qu'à une augmentation des tensions dans la région. Dans ce contexte, le processus mis en place à Wye River démontre que la voie vers une paix durable et juste au Moyen-Orient passe par un dialogue soutenu, a-t-il noté. Il a observé que ce processus demande que toutes les parties concernées appliquent honnêtement toutes les décisions prises. Or, l'acceptation conditionnelle d'Israël du Mémorandum, et son apparent manque d'engagement politique et moral créent une inquiétude. Le représentant a appelé le Gouvernement israélien à s'abstenir de tout acte provocateur et de toute violation de l'esprit et de la lettre des accords conclus, et à cesser toutes les politiques et pratiques relatives aux colonies de peuplement. De même , il a exprimé son inquiétude face aux mesures restrictives et répressives dont les Palestiniens sont l'objet, et qui les limitent dans leurs déplacements et leurs activités économiques.

M. NABIL ELARABY (Egypte) a rappelé que depuis 50 ans, après de multiples guerres et traités de paix, la question de Palestine reste inscrite à l'ordre du jour et l'Etat arabe prévu dans le Plan de partage initial n'a jamais été créé. Il a estimé qu'il convient d'établir la responsabilité des Nations Unies et de la communauté internationale à ce sujet et qu'il faut se rendre compte que la question de Palestine est au coeur de ce conflit et doit être résolue pour que la paix s'instaure durablement dans la région. M. Elaraby s'est félicité, qu'après dix-neuf mois de retard de la part des Gouvernements israéliens, la signature du Mémorandum de Wye River permet enfin de mettre en oeuvre les dispositions des accords du passé. Il faut à présent que cet accord soit mis en oeuvre scrupuleusement et dans les délais indiqués et que les mesures intérimaires qui restent encore à prendre, le soient avant de parvenir à un statut définitif. Il s'est également félicité de la réouverture de l'aéroport international de Gaza. M. Elaraby s'est néanmoins déclaré préoccupé par les actions unilatérales d'Israël visant à renforcer la position des colons ce qui constitue une violation de la Quatrième Convention

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de Genève. Il en a appelé à la communauté internationale pour qu'elle assume ses responsabilités à cet égard et a rappelé que les bases de la paix conclue en 1979 avec Israël, interdisent à l'Egypte de valider toute action israélienne visant à se soustraire au principe de la terre pour la paix, établi clairement dans cet Accord.

M. Elaraby a exprimé sa préoccupation à la suite de la déclaration israélienne faite hier. Il a insisté sur le fait qu'il faut se tourner vers l'avenir au lieu de rester ancré dans le passé. En réponse à la déclaration israélienne, il a déclaré que la bande de Gaza ne fait pas l'objet de controverse et doit être restituée par Israël. Il a également rappelé que la bande de Gaza n'a jamais été sous occupation egyptienne mais que l'Egypte l'a gérée conformément à un accord conclu avec Israël. Il a estimé que le Conseil de sécurité doit agir conformément à ses propres résolutions qui stipulent qu'Israël doit restituer les territoires occupés. Il a réaffirmé l'engagement de l'Egypte en faveur du processus de paix et son soutien au peuple palestinien qui a connu cinquante années de souffrances.

M. MIAN ABDUL WAHEED (Pakistan) a réaffirmé sa conviction qu'il ne peut y avoir de règlement durable au Moyen-Orient sans règlement durable de la question de Palestine. La réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien et le retrait d'Israël des terrritoires occupés sont des conditions essentielles à tout progrès significatif du processus de paix et les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité constituent les fondements d'une paix globale et durable au Moyen-Orient. M. Abdul Waheed s'est félicité de la conclusion du Memorandum de Wye River et a insisté sur la nécessité d'assurer son application complète afin de rétablir une atmosphère de confiance qui favorisera les négociations sur le statut final.

Pour le Pakistan, la question d'Al-Qods Al-Sharif, occupé depuis 1967 par Israël, reste l'élément central de tout règlement global. En effet, a rappelé M. Abdul Waheed, il n'y aura pas de paix durable possible dans la région sans le retour d'Al-Qods et de tous les territoires occupés au peuple palestinien. M. Abdul Waheed s'est en outre félicité de l'adoption par l'Assemblée générale de la résolution relative à "Bethléem 2000" et a réitéré l'appel lancé aux autorités israéliennes pour qu'elles garantissent un accès libre aux sites sacrés à tous les croyants.

Enfin, M. Abdul Waheed a rappelé que les autorités nationales palestiniennes ont besoin d'une aide économique substantielle pour atténuer les souffrances du peuple palestinien et pour reconstruire leur économie dévastée. Il est impératif que la communauté internationale, et en particulier les Nations Unies, continuent à encourager, à assister et à soutenir le processus de paix et à fournir une aide d'urgence aux autorités palestiniennes, a-t-il indiqué.

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M. ALI HACHANI (Tunisie) a réaffirmé l'importance de la question de Palestine. La Tunisie a souligné l'importance de l'Accord de Wye River et a apprécié les efforts des Etats-Unis dans ce cadre. Les développements négatifs qu'a connu le processus de paix montrent la nécessité de mettre en oeuvre les engagements souscrits au titre de ces accords. Israël continue à se dérober à ses responsabilités. Il se doit de respecter scrupuleusement le Mémorandum d'accord. Le Gouvernement israélien doit mettre un terme à sa politique de tergiversation afin de garantir le succès des négociations. Israël devrait mettre en application les étapes de retrait des territoires occupés. Israël devrait mettre un terme à ses actes illégaux incompatibles avec les résolutions du Conseil de sécurité. Il faut qu'il mette un terme à sa pratique qui consiste à imposer un blocus économique au peuple palestinien et libère les prisonniers politiques. Il doit revenir à la table des négociations avec la Syrie et le Liban afin qu'ils puissent récupérer leurs territoires occupés.

Le représentant a maintenu, par ailleurs, que l'ONU a une responsabilité vis-à-vis du peuple palestinien qui doit être réaffirmée. Le représentant s'est félicité de ce que le statut d'observateur accordé à la Palestine à l'ONU ait été renforcé. La Tunisie a exhorté la communauté internationale et les pays donateurs à poursuivre leur aide et à appuyer les efforts du peuple palestinien. La Tunisie a rappelé qu'elle a toujours soutenu le peuple palestinien dans les différentes étapes de ses efforts en vue de retrouver ses droits légitimes et renouvèle son soutien à ce peuple dans sa quête de l'autodétermination.

M. MEHDI DANESH-YAZDI (Iran) a noté que l'indignation internationale et la condamnation d'Israël n'ont malheureusement pas contribué à changer les comportements inhumains à l'encontre des palestiniens, ni les pratiques illégales dans les territoires occupés. A cet égard, il a évoqué la situation des prisonniers palestiniens et arabes en Israël, la confiscation des terres palestiniennes, y compris à Jérusalem, les 4 millions de palestiniens qui vivent toujours dans des camps de réfugiés et la situation économique difficile dans les territoires. En outre, M. Danesh-Yazdi a insisté sur l'importance de la question d'Al Qods soulignant que la politique israélienne de judaïsation de Jérusalem a causé l'indignation et la colère dans le monde arabe. Il a déclaré que la situation actuelle au Moyen-Orient est toujours marquée par des blessures et des injustices du fait des politiques expansionnistes israéliennes. L'occupation continue de la Palestine, du Sud- Liban et des hauteurs du Golan, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, illustre la politique israélienne de domination et d'agression. Le représentant iranien estime que cette même politique est poursuivie par l'accroissement des capacités militaires israéliennes, en particulier de son arsenal nucléaire. Il a déclaré que l'arsenal militaire israélien représente une menace sérieuse pour la sécurité et la stabilité de la région et contrevient à toutes les initiatives de désarmement au Moyen-Orient. Il a ajouté que le refus persistant d'Israël de souscrire aux différents traités internationaux et d'accepter le régime de contrôle de l'AIEA représente un obstacle à la

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création d'un environnement sûr dans la région. L'Iran considère que tant que les politiques israéliennes d'agression , de terrorisme d'Etat, d'occupation, de violation des droits de l'homme et d'expansionnisme persistent, la situation difficile au Moyen-Orient persistera aussi.

M. GERHARD THERON (Namibie) a estimé que la signature du Memorandum de Wye River a non seulement adopté des mesures qui feront avancer le processus de paix, mais a également fourni aux parties concernées une opportunité d'assurer qu'une paix durable est instaurée dans la région. Il a exhorté les coparrains du processus de paix, le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à redoubler, maintenant plus que jamais, d'efforts en vue d'accélérer ce processus.

Il a rappelé l'engagement de la Namibie en faveur d'une solution rapide de la question de Palestine et a annoncé qu'elle accueillerait une réunion régionale africaine, en avril 1999 à Windhoek, qui portera le titre, "Réunion africaine de soutien des droits inaliénables du peuple palestinien". Il a également réaffirmé son soutien au peuple palestinien et à l'OLP, ainsi qu'au Secrétaire général des Nations Unies dans leurs efforts en vue d'assurer que le système des Nations Unies contribue au développement économique et social des Palestiniens, ce qui est essentiel à l'établissement d'une paix durable au Moyen-Orient.

M. NASSER ABDULAZIZ AL-NASSIR (Qatar) a rappelé que les Nations Unies ont une responsabilité éthique et historique envers les Palestiniens. Au cours des négociations qui ont débouché sur le Mémorandum de Wye River, la partie palestinienne a fait preuve de beaucoup de souplesse. On ne peut que souhaiter à présent, a-t-il déclaré que ce Mémorandum soit mis en oeuvre rapidement. Le représentant du Qatar a en outre mis l'accent sur l'importante question du droit au retour des 750 000 réfugiés palestiniens, consacré par les instruments juridiques internationaux, mais toujours dénié par Israël. Il a en outre évoqué la poursuite des activités de colonisation, des expulsions et des démolitions de maisons palestiniennes par Israël, ce qui constitue une violation de la quatrième Convention de Genève, des résolutions du Conseil de sécurité, de la lettre et de l'esprit de tous les accords signés et, finalement va à l'encontre de la paix. M. Al-Nassir a en outre demandé a Israël de reprendre les négociations sur les volets libanais et syriens là où elles se sont arrêtées et a souhaité que tous les efforts soient coordonnés pour garantir les droits inaliénables du peuple palestinien, permettre l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale et l'instauration d'une paix durable fondée sur le retrait d'Israël de tous les territoires arabes occupés.

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Droits de réponses

L'observateur de la Palestine a tenu à répondre à une déclaration qui à son avis tenet de déformer les faits et de détruire la base de la paix au Moyen-Orient et de l'entente entre Palestiniens et Israéliens. Il a estimé que dans sa déclaration le représentant d'Israël a nié le fait qu'il y a une terre palestinienne et un peuple palestinien, il a nié l'occupation de territoire et s'est efforcé de légitimer la présence des colons sur les terres palestiniennes. Le représentant de la Palestine a qualifié cette position non seulement d'extrémiste mais aussi de mythologie et de légende qui vont à l'encontre des principes et des dispositions de la Charte des Nations Unies et sapent tout processus de paix au Moyen-Orient.

Le représentant de la Palestine a déclaré que non seulement l'Autorité palestinienne rejette cette déclaration, mais également la communauté internationale dans son ensemble. Il a estimé que cette déclaration israélienne a des conséquences sur la question importante de l'indépendance de la Palestine et de la création de l'Etat de Palestine l'an prochain ce qui constitue de la part d'Israël un acte unilatéral qui contredit les accords conclus. Il a ajouté que cette position est une menace et un défi lancé à tous et s'est inquiété, compte tenu des positions exprimées par Israël, de la possibilité de parvenir à un accord final avant l'expiration des accords de 1993.

Le représentant d'Israël a déclaré qu'il souhaite aller de l'avant dans le processus de paix et qu'il est déterminé à poursuivre la paix avec le peuple palestinien. Il a rappelé que cette position avait été clairement définie hier par le représentant permanent. Il a également déclaré que l'observateur de la Palestine continue de nier la légitimité d'Israël ce qui ralentit les progrès dans le processus de paix.

L'observateur de la Palestine a fait remarquer que le représentant israélien ne peut même pas prononcer le nom approprié de sa délégation, ce qui pose la question de savoir ce qu'il en est de la réalité. Il a insisté sur le fait que la délégation palestinienne s'est engagée à assumer ses obligations juridiques et qu'elle ne nie pas la légitimité israélienne mais qu'elle ne peut pas accepter que le représentant israélien nie que les territoires occupés depuis 1967 font l'objet d'un différend. Il a demandé si une solution juridique peut être atteinte sans compromis et a rappelé qu'Israël ne peut gagner sur tous les terrains. Il a demandé à l'Organisation des Nations Unies de juger de ce qui se passe dans son enceinte et de prendre ses responsabilités.

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