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AG/855

LE RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT RECOMMANDE PAR PLUSIEURS DELEGUES A L'ASSEMBLEE GENERALE

25 novembre 1998


Communiqué de Presse
AG/855


LE RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT RECOMMANDE PAR PLUSIEURS DELEGUES A L'ASSEMBLEE GENERALE

19981125 La constitution d'un groupe pour amorcer les préparatifs de l'Assemblée du Millénaire est envisagée

L'Assemblée a conclu cet après-midi son débat sur le point de son ordre du jour intitulé "Réforme de l'Organisation des Nations Unies: mesures et propositions".

Les participants aux délibérations se sont dans l'ensemble félicités des recommandations de l'Equipe spéciale des Nations Unies sur l'environnement et les établissements humains, visant à renforcer le rôle du PNUE en tant qu'organisme chef de file dans le domaine de l'environnement. Toutefois, certains ont déploré le peu de place faite à la décentralisation des activités du PNUE et au renforcement de ses bureaux régionaux. D'autres ont également souligné la nécessité d'assurer un financement adéquat des activités en matière d'environnement et de préserver l'indépendance du Centre des Nations pour les établissement humains (HABITAT).

Si la tenue d'une Assemblée du Millénaire en l'an 2000 a été accueillie favorablement par tous, ils ont néamoins insisté sur l'importance de sa préparation et de la définition de ses objectifs. Certains ont émis des réserves sur la nécessité de créer à cet effet une Commission spéciale de niveau ministériel et ont mis l'accent sur la nécessité de minimiser les dépenses compte tenu des difficultés financières de l'Organisation.

Enfin, la limitation dans le temps des nouvelles initiatives a paru souhaitable à beaucoup, bien qu'il faille encore en préciser les procédures et la portée.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Fédération de Russie, Philippines, Australie, Mexique, Ukraine, Pakistan, Guyana, au nom de la Communauté des Caraïbes, Viet Nam, Cuba, Tunisie, Brésil, Egypte, Fidji et Cameroun. L'Observateur de la Suisse est également intervenu.

En fin de séance, le Président de l'Assemblée générale, M. Didier Opertti, rappelant le souhait exprimé par les délégations de préparer l'Assemblée du Millénaire par des propositions concrètes sur le contenu des débats, a proposé de tenir, probablement dès la semaine prochaine, des consultations officieuses afin d'organiser un large débat qui précèdera la

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mise en place des mesures appropriées. En ce qui concerne le manque de temps dont certaines délégations ont fait état, s'agissant de l'examen du document intitulé "Etat de l'application des décisions exposées dans le rapport du Secrétaire général intitulé "Rénover l'Organisation des Nations Unies: un programme de réformes"", M. Opertti a proposé d'arrêter une autre date afin de pouvoir débattre de ces questions.

Lors de sa prochaine séance, qui aura lieu le lundi 30 novembre à partir de 10 heures, l'Assemblée examinera la situation en Bosnie-Herzégovine et deux rapports de la Cinquième Commission relatifs respectivement au rapport de Conseil économique et social et au barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses des Nations Unies.

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Déclarations

M. NIKOLAI TCHOULKOV (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation soutient une réforme véritable des activités du système des Nations Unies dans le domaine de l'environnement et des établissements humains. La Fédération de Russie approuve notamment les efforts entrepris par l'Equipe spéciale des Nations Unies dans ce domaine. Son pays, a-t-il précisé, est favorable à la création du Groupe de gestion de l'environnement. Dans le même temps, il importe de s'assurer que le Groupe ne fait pas double emploi avec la Commission interinstitutions sur le développement durable. La Fédération de Russie fait siennes les recommandations sur le renforcement de l'interaction entre les Conventions sur l'environnement et leur soutien par le PNUE. Néanmoins, les propositions sur une relocalisation des conventions et le développement des conventions dites "ombrelles" apparaissent encore prématurées. Les mesures proposées concernant les organisations du système des Nations Unies basées à Nairobi méritent d'être soutenues. Il est temps de coordonner les programmes du PNUE et d'HABITAT tout en prenant en compte leurs spécificités et en assurant le respect de leur autonomie.

M. Lavrov a accueilli favorablement la décision de désigner la 55ème Session de l'Assemblée générale comme Assemblée du Millénaire et espère que l'accent sera mis sur le besoin de minimiser les dépenses étant donné la situation financière actuelle de l'Organisation. La proposition de créer une Commission spéciale au niveau ministériel dans ce cadre ne parait pas justifiée et difficile à mettre en place, a ajouté le représentant.

En ce qui concerne l'environnement et les établissements humains, le représentant considère que les recommandations incluses dans le rapport du Secrétaire général doivent faire l'objet d'une grande attention de la part des Etats Membres. En matière de nouveau concept du Conseil de tutelle, le représentant estime que la proposition consistant à changer le mandat de ce

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Conseil doit être examinée de manière approfondie, en gardant à l'esprit les difficultés qui découleraient de l'amendement de la Charte des Nations Unies. Par ailleurs, la proposition de faire de la cinquante-cinquième Assemblée générale l'Assemblée du Millénaire pourrait donner aux Etats Membres une occasion unique de renouveler leurs engagements et de les ajuster aux objectifs de la Charte des Nations Unies. Enfin, le représentant est favorable à l'idée de soumettre les nouvelles structures organisationnelles et les engagements importants de financement à des limites temporelles.

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a indiqué que l'Organisation des Nations Unies doit améliorer ses capacités si elle souhaite demeurer un instrument international efficace, susceptible de relever les défis et les problèmes internationaux. La délégation des Philippines a rappelé que l'objectif principal de tous les efforts de réforme doit être de renforcer le rôle des Nations Unies dans la promotion d'une coopération internationale pour le développement et de remettre les questions de développement au coeur de

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l'ordre du jour des Nations Unies. Les propositions de changement à long terme devraient être considérées d'une manière ouverte et transparente afin de permettre à tous les Etats Membres de participer non seulement aux discussions sur ces questions mais surtout aux négociations concernant les projets de résolution.

En ce qui concerne l'environnement et les établissements humains, le représentant considère que les recommandations incluses dans le rapport du Secrétaire général doivent faire l'objet d'une grande attention de la part des Etats Membres. En matière de nouveau concept du Conseil de tutelle, le représentant estime que la proposition consistant à changer le mandat de ce Conseil doit être examinée de manière approfondie, en gardant à l'esprit les difficultés qui découleraient de l'amendement de la Charte des Nations Unies. Par ailleurs, la proposition de faire de la cinquante-cinquième Assemblée générale l'Assemblée du Millénaire pourrait donner aux Etats Membres une occasion unique de renouveler leurs engagements et de les ajuster aux objectifs de la Charte des Nations Unies. Enfin, le représentant est favorable à l'idée de soumettre les nouvelles structures organisationnelles et les engagements importants de financement à des limites temporelles.

M. PENNY WENSLEY (Australie) a estimé que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) devrait jouer un rôle de plus en plus important dans le développement d'une politique de l'environnement, en stimulant la coopération entre les gouvernements des pays en développement et les gouvernements de pays industrialisés. Il a regretté que le rapport du Secrétaire général sur le sujet (A/53/463) n'insiste pas suffisamment sur les aspects financiers. Il a également rappelé que la réforme interne du PNUE devrait constituer une priorité. Le représentant a par ailleurs exprimé son soutien à la désignation d'un Groupe de gestion de l'environnement pour améliorer la coordination au sein du Secrétariat sur les questions de l'environnement.

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Le représentant a souligné la nécessité de renforcer les liens entre les différentes conventions sur l'environnement. Tout en approuvant le principe des forums intergouvernementaux, il a exprimé des réserves quant à la lourdeur de l'ordre du jour concernant l'environnement, et au risque de chevauchement avec le programme de la Commission sur le développement durable. Il a indiqué qu'il doute des mérites de l'idée de participation universelle au Conseil de gouvernement du PNUE, qui représente dans la pratique des coûts élevés et un risque de diminution de l'efficacité du Conseil. Le représentant a exprimé son soutien à l'engagement des organisations non gouvernementales en faveur du PNUE et d'Habitat.

En ce qui concerne l'Assemblée du Millénaire, il a déclaré que cette opportunité ne devrait pas être gaspillée en perte de temps passé à élaborer des processus préparatoires et des célébrations vides de sens. Pour ce qui est du système de groupes électoraux, le représentant a estimé qu'il produit un niveau de représentation inadéquat pour de trop nombreuses sous-régions. Il serait donc temps de discuter des principes d'un nouveau système.

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M. GUSTAVO ALBIN (Mexique) a réitéré l'appui de sa délégation à l'effort de réforme initié par le Secrétaire général et a estimé que les progrès réalisés jusqu'à présent sont d'une façon générale satisfaisants. En particulier, le Mexique souhaite que soit renforcé et amélioré l'efficacité du Programme des Nations Unies pour l'environnement et se félicite à cet égard des recommandations formulées par l'Equipe spéciale. Toutefois, M. Albin a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général ne traite que de façon incidente et superficielle le thème de la décentralisation des activités du PNUE et du renforcement de ses bureaux régionaux. De même, les recommandation ne reflètent pas le progrès et la convergence des processus de dialogue et de concertation politique en matière d'environnement au niveau régional. La délégation mexicaine attache une grande priorité au renforcement du PNUE qui est la pièce maîtresse de l'analyse et de l'action dans le cadre toujours plus complexe d'une interaction pluridisciplinaire et institutionnelle.

S'agissant du nouveau concept de tutelle, le Mexique considère qu'il existe déjà un héritage juridique et un mécanisme institutionnel suffisants pour traiter des questions d'environnement et qu'il n'est pas nécessaire d'entreprendre de nouveaux efforts de réforme constitutionnelle en la matière. Pour finir, le Mexique s'est félicité des propositions du Secrétaire général concernant l'Assemblée du Millénaire et s'est déclaré disposé à participer aux consultations sur la limitation dans le temps des nouvelles initiatives. Le Mexique qui est en faveur de cette initiative, a toutefois estimé que des procédures, des critères et des paramètres clairs et objectifs devraient être mis en place.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a indiqué qu'il soutient les recommandations de l'Equipe spéciale des Nations Unies sur l'environnement et les établissements humains, tout en regrettant que le Groupe des pays d'Europe de l'Est n'ait pas eu la possibilité de participer à ses travaux. Il a

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remarqué que la recommandation 13 concernant le Forum économique global demande une définition claire d'un mandat afin d'éviter un chevauchement avec les travaux d'autres organes intergouvernementaux tels que la section de haut niveau de la Commission sur le développement durable. Le représentant a estimé qu'il est important de traduire toutes ces recommandations en actions coordonnées de tout le système des Nations Unies.

En ce qui concerne les réformes dans les secteurs économique et social, il a souligné la nécessité de renforcer l'interaction entre l'ECOSOC et le Comité administratif de coordination. De plus, le Cadre de travail d'assistance au développement des Nations Unies pourrait contribuer à la concentration des efforts de développement de tout le système des Nations Unies, et à établir une coopération efficace avec les institutions de Bretton Woods. En revanche, le représentant a exprimé son désaccord quant à la proposition du Secrétaire général concernant le Compte du développement, qui devrait être formé exclusivement des transferts de fonds provenant de l'amélioration de l'efficacité du travail quotidien du Secrétariat des Nations Unies.

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Abordant la question de l'Assemblée du Millénaire, le représentant a observé qu'il est temps d'en choisir le thème principal, par la tenue de consultations informelles de la plénière commençant avant la fin de cette session.

M. AKRAM ZAKI (Pakistan) a déclaré que le Pakistan apporte son soutien sans réserve à tous les efforts déployés pour renforcer le rôle central des Nations Unies et de sa Charte. Il a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général sur l'état d'avancement de la mise en oeuvre des mesures déjà décidées n'ait été mis à la disposition des délégations qu'hier, ce qui ne leur a pas donné le temps nécessaire de l'examiner dans le détail. Par conséquent, le Pakistan s'abstient pour le moment de faire des commentaires sur le contenu de ce rapport.

Evoquant le rapport du Secrétaire général sur l'environnement et les établissements humains, le représentant s'est associé à la déclaration faite par le vice-président du Comité de coordination conjoint du mouvement des non- alignés et du G-77. Il a estimé néanmoins que ce point de l'ordre du jour devrait être examiné par la Deuxième Commission.

Le Pakistan encourage les efforts du Secrétaire général d'intégrer les aspects environnementaux à ceux liés aux établissements humains dans les travaux des Nations Unies. En outre, le Pakistan soutient les recommandations faites par l'Equipe spéciale pour la création d'un Groupe de gestion environnementale (EMG) sous la direction du PNUE. Il partage en particulier la recommandation de l'Equipe spéciale que le Secrétaire général invite tous les gouvernements et les parties aux Conventions à évaluer les implications, les coûts et les dysfonctionnements opérationnels qui résultent de la dispersion géographique des secrétariats des différentes conventions. Par ailleurs, le Pakistan se félicite de l'ensemble des recommandations visant à exploiter les synergies de la localisation commune du PNUE et d'HABITAT. Pour

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ce qui est du renforcement de la participation des ONG aux travaux des Nations Unies, le Pakistan insiste sur l'action que le Secrétariat devrait mener, en collaboration avec le PNUE, Habitat et le PNUD pour identifier les besoins des ONG du sud. En ce qui concerne l'Assemblée du Millénaire, M. Zaki considère qu'il serait approprié pour l'Assemblée de créer un Groupe de travail à composition non limitée pour coordonner les contributions des Etats Membres à cette occasion.

MME ALISON E. DRAYTON (Guyana) a fait observer que le mandat du Vice- Secrétaire général répond à la demande des Etats Membres d'accorder une plus grande attention à l'accroissement des ressources dans le domaine de l'environnement qui est au coeur des activités des Nations Unies. La délégation du Guyana estime que pour mener à bien leur mandat, les Nations Unies devraient concentrer leur action sur la promotion de la stabilité économique. La représentante a rappelé que ce n'est que l'année dernière qu'un accord sur le financement et le développement a été trouvé sous les auspices des Nations Unies. En ce qui concerne les clauses-couperets, Mme Drayton a estimé que tous les efforts devraient être faits afin que les

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mandats de l'Assemblée générale soient respectés et honorés. Elle a notamment déploré que les Nations Unies manquent des ressources humaines et matérielles nécessaires pour mener à bien leur mission.

S'agissant de l'Assemblée du millénaire, la CARICOM accueille favorablement la proposition de la Belgique de faire de l'éradication de la pauvreté le thème de cette Assemblée. Il faut que les Nations Unies se penchent d'urgence sur cette question importante. Les Nations Unies devraient apporter leur soutien aux stratégies nationales pour la mise en oeuvre des programmes d'action et des engagements découlant des conférences mondiales et des sommets des Nations Unies. Cette aide devrait être apportée dans un cadre qui tienne compte des politiques économique et sociale qui affectent le développement durable. Enfin, la CARICOM souhaite voir un engagement mondial garantissant un processus ouvert aux représentants des organisations non gouvernementales.

M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) a déclaré qu'en perspective de l'Assemblée générale de l'an 2000 et de son succès, des préparatifs devraient être organisés dans le cadre d'un processus intergouvernemental, car une réforme de l'Organisation est inévitable à la veille du nouveau millénaire. Les contributions aux débats futurs sur ce thème sont attendues par le Viet Nam. La délégation vietnamienne souhaite également qu'au cours de cette 53ème session, l'Assemblée générale analyse, parallèlement à l'examen des questions de l'ordre du jour, l'impact des mesures d'ores et déjà approuvées. A cet égard, sa délégation attend le rapport du Secrétaire général avec intérêt. Il a noté avec satisfaction que les questions relatives au développement se soient vu accorder un rang de priorité élevé sur l'ordre du jour de l'Organisation.

M. BRUNO RODRIGUES PARILLA (Cuba) a insisté sur l'importance de la réforme de la gestion des ressources humaines qui constituent le seul recours

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des Etats Membres afin de s'assurer de l'application de leurs recommandations. Il a rappelé que la proposition de créer un Fonds d'affectation spécial pour le développement avait été bien accueillie par les pays en développement mais que ceux-ci attendent toujours de connaître des propositions ultérieures du Secrétariat en ce qui concerne les modalités et les objectifs de ce compte, notamment la liste des projets qui seraient financés avec les 13,1 millions de dollars approuvés par l'Assemblée générale dans le cadre de la résolution A/52/221. La délégation cubaine souhaite que les modalités d'utilisation de ce compte soient définies au cours de la présente session. En ce qui concerne la limitation dans le temps des nouvelles initiatives, il a expliqué que l'application de ce nouveau concept ne serait concevable que dans la mesure où elle ne contredirait ni l'esprit ni la lettre des normes et règlements financiers actuellement en vigueur. En effet, il n'est pas souhaitable que, sous couvert de maximiser l'efficacité des mandats concédés par l'Assemblée générale, les objectifs de l'Organisation soient modifiés.

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M. Rodrigues Parilla a estimé que la revitalisation de PNUE et des établissements humains est une priorité de la réforme et qu'à son avis cela passe par une revitalisation nécessaire du Centre de Nairobi. Il a recommandé que chacune des recommandations soit examinée attentivement par l'Assemblée générale et a insisté sur le fait que l'absence de ressources financières stables et suffisantes constitue le principal obstacle au développement du rôle du PNUE et du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT).

Quant à l'Assemblée du Millénaire, il a soutenu que le processus de préparation de cet événement devrait être un exercice transparent ouvert à tous les Etats membres intéressés. Il s'est rallié aux recommandations qui préconisent la création à cette fin d'un groupe de travail à composition non limitée.

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a appelé à la mise en oeuvre de certaines mesures proposées en vue de permettre une meilleure coordination des travaux entre les Conventions relatives à l'environnement, dans la mesure où elles respectent l'identité propre de chaque structure. Il a suggéré que cette coordination se fasse au sein de modules fonctionnels afin que les questions ayant trait aux ressources biologiques, produits chimiques et déchets puissent être traitées grâce à une interaction soutenue entre les secrétariats des diverses Conventions. En ce qui concerne la coordination des activités des différentes conventions issues de la Conférence de Rio et leur harmonisation avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), il a rappelé la demande des Etats africains tendant à consolider le Centre de Nairobi afin qu'il devienne une institution dynamique de l'Organisation.

Concernant la limitation dans le temps des nouvelles initiatives, il a estimé que les implications des dites "clauses- couperets" nécessitent un examen plus approfondi et davantage de discussions. La Tunisie, a-t-il

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ajouté, est d'ores et déjà favorable à ce qu'un débat de haut niveau soit consacré, au cours de la 55ème session de l'Assemblée générale, à un thème qui s'intitulerait "l'Organisation des Nations Unies au 21ème siècle", et qui constituerait le débat du millénaire. Toutefois, il a estimé que la soumission d'un rapport du Secrétaire général à ce sujet au milieu de l'été 2000 est une date trop tardive qui devrait être avancée de six mois afin de permettre aux Etats Membres d'en examiner le contenu.

M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a déclaré que sa délégation a étudié avec grand intérêt les différentes propositions d'actions et de recommandations, contenues dans le rapport du Secrétaire général sur l'environnement et les établissements humains, qui méritent la considération de l'Assemblée. Concernant l'Assemblée du Millénaire, il a estimé qu'elle représentera un moment unique pour les Etats Membres d'exprimer une approche claire du rôle de l'Organisation au cours du prochain siècle. Il a rappelé qu'il est important, qu'à la fin de l'année, la communauté ait une idée précise du processus de préparation et a souhaité que des consultations, au sein des Nations Unies ainsi qu'à l'extérieur, se déroulent tout au long de 1999 afin qu'un rapport

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sur cette question puisse être disponible dès le début de l'an 2000. Il a insisté sur le renforcement du multilatéralisme qui doit être un objectif commun à tous et a suggéré que le thème du Sommet du Millénaire porte sur "les nouveaux défis du système multilatérale face à la mondialisation".

M. MAGED A. ABDELAZIZ (Egypte) a déclaré son soutien à toutes les mesures proposées par le Mouvement des non-alignés et a rappelé à cet égard que le processus de réforme devrait être conduit par l'Assemblée générale. Il a accueilli favorablement les rapports présentés par l'Equipe spéciale et le Secrétaire général et a souligné l'importance de préserver l'indépendance du Centre de Nairobi en lui garantissant des ressources sûres malgré la décentralisation de ses activités.

L'Egypte, a-t-il déclaré, est favorable à l'adoption d'un projet du millénaire à l'occasion de l'Assemblée du Millénaire car elle ne doit pas se contenter de célébrations mais adopter un document concret rassemblant les aspirations des peuples pour le nouveau millénaire. Il a rappelé la proposition égyptienne selon laquelle la 53ème session devrait aborder sérieusement la préparation de cette Assemblée du Millénaire et pour ce faire, tirer les leçons de la préparation des événements passés, notamment, du cinquantième Anniversaire des Nations Unies. Pour ce qui est de la méthode, il a estimé qu'il était indispensable d'évaluer le passé et de tracer les lignes directives pour l'avenir.

Au regard des clauses-couperets, il a estimé qu'il fallait intensifier les consultations entre les Etats Membres et à ce sujet, il s'est de nouveau déclaré favorable aux propositions faites par le Mouvement des non-alignés.

M. POSECI W. BUNE (Fidji) a déclaré que la réforme doit aller plus loin que de simples retouches cosmétiques et proposer un remodelage complet afin d'adapter l'Organisation aux réalités du nouveau millénaire. Il a estimé que

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la restructuration des groupes régionaux et électoraux est d'une importance capitale et demande une attention immédiate, dans la mesure où le système actuel confine les Etats Membres dans un rôle accessoire. Il a ajouté qu'il souhaiterait une augmentation du nombre de groupes électoraux et une nouvelle configuration géographique. Il suffirait pour ce faire d'augmenter le nombre de sous-groupes au sein des groupes régionaux actuels ou de créer de nouveaux groupes électoraux qui tiennent compte des réalités politiques actuelles. Il a ajouté que les groupes régionaux actuels pourraient être augmentés de cinq à neuf afin d'établir une représentation géographique et démocratique équitable.

M. Bune a proposé un système de rotation entre les Etats Membres pour la représentation au sein des organismes et des commissions du système des Nations Unies. Il a ajouté qu'aucun Etat ne devrait être autorisé à servir un deuxième mandat consécutif, si d'autres membres du même groupe n'ont pas encore siéger. En dernier lieu, M. Bune a estimé que la réforme de la Charte est indispensable et que cette question pourrait être traitée lors de l'Assemblée générale du millénaire.

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M. TOMMO MONTHE (Cameroun) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de l'Afrique du Sud, au nom du Comité de coordination du Mouvement des pays non-alignés et du Groupe des 77 et la Chine. S'agissant de l'état de l'application des décisions de réformes relevant de la responsabilité du Secrétaire général, un bilan succinct est donné dans le rapport A/53/676. Le Cameroun estime que ces réformes ont été effectivement et activement appliquées. En ce qui concerne les rapports relatifs à la gestion des ressources humaines, du Fonds d'avance auto renouvelable, du Compte des dividendes pour le développement, de la budgétisation axée sur les résultats, de la planification des programmes qui sont actuellement soumis à l'examen à la Cinquième Commission, il importe selon M. Monthe de laisser du temps à cette Commission de proposer à l'Assemblée des recommandations techniquement viables afin qu'elle puisse prendre ses décisions en toute connaissance de cause. Il s'agit en effet de rechercher le renforcement des capacités analytiques, prospectives et opérationnelles grâce à une répartition géographique équitable, une compétence et une appropriation diversifiées des structures et des activités qui confortent la démocratisation dans la conduite quotidienne des affaires de l'ONU afin qu'elle ne devienne pas l'apanage d'aucun Etat ou groupe d'Etats.

Le Cameroun estime en outre que la question de la clause couperet est vitale pour la vie des Nations Unies. En outre, il partage l'opinion du Secrétaire général sur la nouvelle conception de la tutelle. En effet, en raison de l'interdépendance toujours affirmée des nations, les domaines qui concernent les intérêts communs supérieurs à l'humanité s'élargissent et méritent par conséquent une tutelle commune grâce à l'aménagement d'instances appropriées. Il a ajouté que si cela nécessite une orientation nouvelle du Conseil de tutelle, celle-ci devrait tenir compte des implications politiques et juridiques et des effets de double emploi avec les instances existantes. Le Cameroun appuie les orientations du Secrétaire général dans les domaines de

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l'environnement et des établissements humains, et en particulier le renforcement du statut du Centre des Nations Unies à Nairobi.

M. JENO C. A. STAEHELIN (Suisse) a déclaré que son pays adhère pleinement à l'analyse de l'Equipe spéciale selon laquelle l'Organisation des Nations Unies devrait adopter une ligne de conduite plus cohérente et plus efficace dans ses activités liées à l'environnement et au développement durable. L'observateur a affirmé qu'il fallait mettre un terme à la fragmentation institutionnelle et former des institutions capables de relever les immenses défis qui attendent la communauté internationale sur la voie de la durabilité écologique, économique et sociale. Il a ajouté que les réformes ne porteront leurs fruits que si les gouvernements donnent eux-mêmes des orientations coordonnées et cohérentes aux différents organes et institutions concernés.

Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) devrait assumer pleinement son rôle au sein du système des Nations Unies et renforcer sa fonction de coordination. Il a exprimé l'espoir que la composition du Conseil d'administration du PNUE deviendra universelle afin que cet organe

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puisse effectivement assumer sa responsabilité principale en matière d'évaluation de la performance environnementale du système des Nations Unies ainsi qu'en matière de définition des priorités d'action en matière d'environnement. Il faut a-t-il insisté, assurer au Directeur exécutif du PNUE un soutien politique de haut niveau et il s'est félicité de la proposition de l'Equipe spéciale de convoquer chaque année un forum mondial à niveau ministériel sur l'environnement. Il s'est déclaré préoccupé par le problème des dépenses de fonctionnement liées à la dispersion géographique des secrétariats des conventions. A ce sujet, il a proposé que les secrétariats des conventions soient réunis au sein du même module fonctionnel, et d'autre part qu'ils soient situés dans l'un des principaux centres de coopération internationale.

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