En cours au Siège de l'ONU

AG/844

L'ASSEMBLEE GENERALE DEMANDE AUX ETATS LE TRANSFERT DE RESSOURCES ET DE TECHNOLOGIES NECESSAIRES AU DEMINAGE DES PAYS INFESTES

17 novembre 1998


Communiqué de Presse
AG/844


L'ASSEMBLEE GENERALE DEMANDE AUX ETATS LE TRANSFERT DE RESSOURCES ET DE TECHNOLOGIES NECESSAIRES AU DEMINAGE DES PAYS INFESTES

19981117 Les intervenants se félicitent de l'entrée en vigueur prochaine de la Convention d'Ottawa

L'Assemblée générale a adopté, ce matin, sans vote une résolution relative à l'assistance au déminage présentée par l'Autriche au nom des coauteurs. Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale demande aux Etats Membres, surtout à ceux qui sont le mieux en mesure de le faire, de fournir, selon les circonstances, les informations et l'assistance technique et matérielle nécessaires, et de s'employer dès que possible à localiser, éliminer, détruire ou neutraliser les champs de mines, pièges et autres engins, conformément au droit international. Elle prie instamment les Etats Membres, les organisations régionales, intergouvernementales et non gouvernementales et les fondations qui sont le mieux en mesure de le faire de fournir, selon les circonstances, une assistance technique aux pays touchés par les mines ainsi que d'encourager les travaux scientifiques de recherche- développement sur les techniques de déminage humanitaire, afin que les activités de déminage puissent être menées de manière plus efficace et moins onéreuse et dans les meilleures conditions de sécurité, et de favoriser la collaboration internationale dans ce domaine.

Au cours du débat les intervenants se sont félicités de la prochaine entrée en vigueur du Traité d'Ottawa le 1er mars 1999 qui marquera l'engagement de la communauté internationale de venir à bout au problème des mines. De nombreux orateurs se sont par ailleurs engagés, dans la mesure de leurs capacités, à accroître leur contribution financière en faveur de l'action antimines. Certains Etats ont estimé que la responsabilité du déminage, contrairement à ce qu'affirme le rapport du Secrétaire général, incombe pour beaucoup, aux pays qui ont posé les mines. Par ailleurs, l'importance du transfert inconditionnel de technologie en matière de déminage a été souligné et, à cet égard, ils ont préconisé que le Service d'action antimines des Nations Unies coordonne ce transfert.

(à suivre 1a)

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Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Autriche, au nom de l'Union européenne, Thaïlande, Japon, Etats-Unis, Norvège, Australie, Yémen, Uruguay, Jamahiriya arabe libyenne, Nicaragua, République de Corée, Chine, Nouvelle-Zélande, Fédération de Russie, Egypte, Pakistan, Soudan, Croatie, République islamique d'Iran, République démocratique populaire lao, Saint-Marin et Angola.

Lors de sa prochaine séance qui aura lieu le mercredi 18 novembre à 10 heures, l'Assemblée générale examinera le point relatif à Béthléem 2000 et le point relatif à la situation en Amérique centrale.

ASSISTANCE AU DEMINAGE

Rapport du Secrétaire général (A/53/496)

Le rapport fait suite à la résolution 52/176 du 18 décembre 1997 de l'Assemblée générale et contient des informations sur les activités de déminage des organismes des Nations Unies, ainsi que sur celles d'autres organismes et organisations non gouvernementales intéressés. Il porte plus particulièrement sur les programmes de déminage menés en Afghanistan, en Angola, au Cambodge, dans l'ex-Yougoslavie (en particulier en Bosnie- Herzégovine et en Croatie, y compris la Slavonie orientale), au Mozambique et dans la République démocratique populaire lao.

Le rapport traite également du fonctionnement du Fonds d'affectation spéciale. Le rapport relève les responsabilités en matière de déminage ont été transférées de l'ancien Département des affaires humanitaires, du Secrétariat de l'ONU, aujourd'hui Bureau de la coordination de l'assistance humanitaire, au Département des opérations de maintien de la paix.

Au niveau national, en particulier dans les communautés les plus exposées, le nombre croissant d'accidents a fait des programmes de sensibilisation aux dangers des mines un véritable impératif. A cet effet, les programmes et organismes des Nations Unies fournissent des informations détaillées sur la manière de détecter les mines et sur les dangers que celles- ci représentent et s'efforcent d'enseigner des comportements sûrs. Par ailleurs, le rapport note qu'il faut aller bien au-delà du simple déminage et s'inquiéter des aspects humanitaires. Avec la Convention d'Ottawa qui entrera en vigueur le 1er mars 1999, la communauté internationale reconnaît officiellement que l'élément humanitaire est au coeur du problème et qu'il doit en principe passer avant toute considération politique. D'autre part, il s'agit notamment de prendre en compte le fait que les mines terrestres entravent la relance socio-économique des communautés déchirées par les conflits, privent les habitants de leurs moyens de subsistance, marginalisent encore plus les pauvres en les contraignant à émigrer vers des villes surpeuplées, et sont susceptibles de neutraliser les mécanismes de survie et des familles.

Le rapport souligne le fait que le manque de ressources n'est pas le seul obstacle à l'exécution des programmes de déminage : l'absence de volonté politique nuit également à la réalisation des objectifs humanitaires du déminage. Par conséquent, il incombe au gouvernement du pays touché au premier chef de mener des actions de déminage et c'est lui qui doit coordonner et gérer tous les programmes nationaux en la matière.

( suivre)

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Projet de résolution (A/53/L.28)

L'Assemblée générale était également saisie pour l'examen de cette question d'un projet de résolution aux termes duquel elle engagerait instamment les Etats Membres, les organisations régionales, les organisations gouvernementales et non gouvernementales et les fondations à continuer d'apporter leur concours et leur coopération sans réserve au Secrétaire général, et en particulier, de lui fournir toutes les informations et données et les autres ressources qui pourraient être utiles au renforcement du rôle de coordination de l'Organisation en matière d'action antimines, en particulier dans les domaines de la sensibilisation au danger des mines, de la formation, de la réalisation de levés de champs de mines, de la détection et du déminage, de la recherche scientifique sur les techniques de détection des mines et de déminage ainsi que l'assistance aux victimes, y compris la distribution de matériel et fournitures médicaux et de la diffusion d'informations à leur sujet. Elle demanderait également aux Etats Membres, surtout à ceux qui sont le mieux en mesure de le faire, de fournir, selon les circonstances, les informations et l'assistance technique et matérielle nécessaire et de s'employer dès que possible à localiser, éliminer, détruire ou neutraliser les champs de mines, pièges et autres engins, conformément au droit international. Elle prierait instamment les Etats Membres, les organisations régionales, intergouvernementales et non gouvernementales et les fondations qui sont le mieux en mesure de le faire de fournir, selon les circonstances, une assistance technique aux pays touchés par les mines ainsi que d'encourager les travaux scientifiques de recherche-développement sur les techniques de déminage humanitaire, afin que les activités de déminage puissent être menées de manière plus efficace et moins onéreuse et dans les meilleures conditions de sécurité, et de favoriser la collaboration internationale dans ce domaine.

Déclarations

M. ERNST SUCHARIPA (Autriche) présentant le projet de résolution A/53/L.28 a indiqué qu'une approche intégrée et holistique comprenant le développement de leurs capacités d'action antimines nationales par les pays affectés, l'information sur le danger des mines et l'assistance aux victimes, permettrait la mise en oeuvre de programmes de déminage efficaces. Le représentant a rappelé que la responsabilité de l'action antimines revient à ceux qui les ont posées. Après avoir expliqué que le renoncement à l'emploi des mines antipersonnel représente un pas décisif, le représentant a déclaré que l'Union européenne (UE) prendra les mesures appropriées pour respecter les objectifs de la Convention d'Ottawa qui entrera incessamment en vigueur et participera activement aux conférences qui seront organisées après sa signature. L'UE appelle également tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait de devenir parties à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes classiques et aux protocoles y relatifs, et en particulier au protocole II amendé.

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De plus, des ressources substantielles sont requises pour réaliser l'objectif d'un monde libéré du fléau des mines antipersonnel. L'UE estime qu'afin que les ressources allouées soient mieux utilisées, la coordination internationale est essentielle. Le représentant a indiqué que pour 1998, l'UE prévoit d'accroître encore sa contribution à l'action antimines à hauteur de 60 millions de dollars américains. L'UE espère que le projet de résolution recevra un large soutien et sera adopté par consensus.

M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) a déclaré qu'en tant que pays en développement affecté par le problème des mines terrestres antipersonnel, la Thaïlande est particulièrement consciente du prix à payer par les individus et les sociétés exposées à ce problème. Tout en n'étant ni producteur, ni exportateur de mines, la Thaïlande souffre néanmoins de ce problème. M. Jayanama a rappelé que, par le passé, la Thaïlande a fait face par ses propres moyens au problème des mines et a également apporté son aide dans le domaine du déminage au Cambodge. La Thaïlande se joint aux efforts déployés par la communauté internationale pour renforcer la coopération internationale dans le domaine de l'action antimines. Il ajouté que son pays était fier d'avoir signé la Convention d'Ottawa qui fournit un cadre juridique à cette coopération internationale. Il considère que les efforts internationaux ne devraient pas se limiter à interdire les mines; ils doivent aussi comprendre un volet technique et financier.

A l'échelon national, la Thaïlande est entrain de mettre en place un cadre juridique et institutionnel pour compléter les efforts internationaux de l'action antimines. M. Jayanama a souligné le coût élevé associé à ce Plan d'action antimines, en particulier pour un pays en développement qui traverse une crise économique tel que la Thaïlande. Dans ce contexte, il a déclaré que, alors que l'aide des pays donateurs reste importante, les initiatives nationales devraient être encouragées. Il a en outre suggéré la mise en place d'un centre international de coordination de l'action antimines des institutions du système des Nations Unies car à l'heure actuelle cette action relève du Département de maintien de la paix, et, par conséquent seuls les pays qui accueillent une mission de maintien de la paix des Nations Unies peuvent bénéficier de l'assistance des Nations Unies pour le déminage. Compte tenu de ce fait, la Thaïlande estime que l'action antimines des Nations Unies devrait être du ressort du Département des affaires humanitaires.

M. MASAKI KONISHI (Japon) a déclaré que les mines infligent non seulement des souffrances inhumaines mais entravent également le développement économique et social. C'est pourquoi la délégation japonaise parraine et soutient la résolution présentée ce matin par l'Autriche. Il a estimé que la communauté internationale doit maintenant prendre des mesures concrètes tout en continuant à coordonner les efforts engagés par la Convention d'Ottawa. Il a indiqué que le fait que le Département du maintien de la paix se voit confier la responsabilité des actions antimines est un pas dans la bonne direction et que le Japon a l'intention d'apporter une contribution financière au Service d'action des Nations Unies contre les mines, afin qu'il puisse s'acquitter de sa mission de coordination.

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M. Konishi a salué le Forum international sur le déminage et l'assistance aux victimes qui s'est tenu à Phnom Penh le mois dernier et a fait part de quelques conclusions sur lesquelles a débouché le Forum, notamment en ce qui concerne le lien entre le déminage et le développement, l'échange d'informations entre les centres de déminage, la redéfinition des objectifs des actions antimines qui visent en premier lieu à réduire les risques encourus par des mines et à identifier les zones non minées afin qu'elles puissent être rendues à l'agriculture, et enfin la nécessité lors des transferts de technologies de s'assurer qu'ils sont accompagnés du capital nécessaire à l'évaluation et à la mise en oeuvre des opérations de déminage. M. Konishi a déclaré que des conférences de cette nature montrent comment la communauté internationale et les pays affectés par les mines peuvent partager l'information et engager la coopération. Il a également annoncé que le Japon ferait une contribution de 2.12 millions de dollars US au Fonds d'action volontaire des Nations Unies pour le soutien de son activité antimines.

MME PRISCILLA CLAPP (Etats-Unis) a indiqué que son pays attache la plus haute importance à la résolution présentée aujourd'hui et s'est dit déterminée à mettre un terme aux effets destructeurs des mines terrestres antipersonnel. Bien que les Etats-Unis n'aient pas encore été en mesure de signer les Traité d'Ottawa, leur engagement à assurer un déminage humanitaire mondial demeure entier, a déclaré Mme Clapp. A cet égard, en octobre dernier, l'administration américaine a lancé l'initiative "Déminage 2010" du Président Clinton, visant l'élimination de la menace des mines terrestres d'ici l'an 2010. Cet objectif ambitieux nécessitera plus que jamais la coordination des efforts de la communauté internationale dans son ensemble, ainsi qu'un investissement annuel d'un milliard de dollars, soit cinq fois ce que le monde a dépensé pour le déminage jusqu'à présent. Plusieurs conférences internationales ont permis de tracer la voie vers cet objectif et un large consensus existe sur ce qu'il faut faire, comment le faire et comment il faut s'organiser pour le faire. Dans cette optique, a rappelé Mme Clapp, les Nations Unies sont le point de convergence de la coordination internationale en matière de déminage.

Pour leur part, les Etats-Unis ont cherché de nouveaux moyens pour engager le secteur privé à participer au déminage humanitaire. Avec son programme "Adoptez un champ de mines", l'Association pour les Nations Unies a développé un nouveau modèle de partenariat public-privé. Cette année le partenariat public-privé le plus ancien celui qui existe, entre le Département de la défense, DC Comics et l'UNICEF, a permis l'élaboration de bandes dessinées en espagnol visant à sensibiliser les enfants en Amérique centrale. De même, l'utilisation des chiens dans les opérations de déminage a été encouragée grâce à la participation de diverses institutions publiques et privées. M. Clapp a souhaité que ces exemples encouragent de nouveaux efforts pour amener le secteur privé à participer plus largement au déminage humanitaire.

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MME JANNE HAALAND MATLARY, Secrétaire d'Etat de la Norvège, a rappelé à quel point les mines terrestres antipersonnel sont des instruments de terreur et constituent un sérieux obstacle au processus de réconciliation, de réhabilitation et de reconstruction. La représentante demande instamment aux pays qui ne l'ont pas encore fait de signer et de ratifier la Convention d'Ottawa dès que possible. En signant cette Convention en décembre de l'année dernière, la Norvège s'est engagée à contribuer à hauteur de 120 millions de dollars américains sur une période de cinq ans à l'action antimines. D'autre part, la Norvège s'engage à travailler en étroite relation avec le Service de l'action antimines des Nations Unies et les autres organisations de l'ONU afin de répondre aux défis humanitaires qu'impliquent les mines.

La représentante a par ailleurs souligné le fait que pour rendre plus efficace l'action en faveur du déminage, il est nécessaire d'agir à plusieurs niveaux. Il s'agit notamment d'améliorer la coordination à tous les niveaux, les systèmes de collecte de l'information, le transfert des compétences et le renforcement des capacités nationales, la réhabilitation et la réintégration des survivants aux mines, l'utilisation efficace et le développement de nouvelles technologies. La représentante a également souligné l'importance qu'une attention particulière soit accordée aux victimes des mines antipersonnel, allant de la réhabilitation à la réintégration sociale et économique sur le long terme.

MME PENNY WENSLEY (Australie) a déclaré que la Convention d'Ottawa représente un pas important vers l'interdiction totale des mines terrestres antipersonnel, et l'Australie la ratifiera dès mars 1999, lors de son entrée en vigueur. L'Australie continuera en outre à poursuivre les négociations, dans le cadre de la Conférence du désarmement, afin de parvenir également à l'interdiction du transfert des mines antipersonnel. Le déminage représente également une priorité pour le Gouvernement australien, qui a alloué plus de 35 millions de dollars des Etats Unis à l'action antimines depuis 1994 et s'est engagé à allouer 100 autres millions d'ici l'an 2005 à ce effort. L'assistance de l'Australie au déminage est consacrée à quatre pays en particulier: Cambodge, République démocratique populaire lao, Angola et Mozambique. L'objectif ultime de l'assistance de l'Australie est de développer les capacités locales des programmes de déminage des pays affectés par ce problème. Mme Wensley a déclaré qu'il faut veiller à ne pas devenir complaisant en considérant que tout ce qui pouvait être fait en matière de l'action antimines internationale a été fait, car il faut continuellement renouveler et améliorer les approches actuelles, mieux coordonner et cibler les actions, et chercher de nouvelles technologies mieux adaptées aux besoins. Mme Wensley a enfin déclaré que, en dépit de l'ampleur du problème des mines antipersonnel, il doit être mis en perspective. Elle estime que ce problème est surmontable à travers une action concertée des donateurs et des gouvernements des pays affectés par ce problème.

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M. AHMED AL-HADAD (Yémen) a estimé que la signature de la Convention d'Ottawa a représenté un grand pas vers l'élimination des mines terrestres antipersonnel qui sont causes de souffrances innombrables parmi les populations civiles innocentes et ont un potentiel destructeur pour le développement des pays bien après la fin des conflits. A cet égard, le Yémen est fier d'avoir été un des premiers Etats à signer la Convention puis le Traité sur l'interdiction complète des mines antipersonnel.

Le Yémen, qui a connu les conséquences destructrices des mines placées sur son territoire, a déployé beaucoup d'efforts en faveur du déminage. Toutefois, du fait de ses ressources limitées, les programmes de déminages n'ont pu être menés à leur terme. C'est pourquoi, la coopération internationale et le développement des capacités nationales en matière de déminage sont très importants. Il faut également intensifier l'action de prévention et de sensibilisation à ce problème, notamment auprès des enfants, a-t-il déclaré. Il faut aussi d'urgence apporter une aide technique aux pays concernés, mais aussi fournir aux Nations Unies toutes les informations qui peuvent faciliter le déminage. Le Yémen est reconnaissant pour l'aide fournie par les Etats-Unis à ses efforts de déminage. Il a souhaité que l'entrée en vigueur imminente de la Convention encourage la communauté internationale à se débarrasser des stocks et à éliminer les mines déjà posées.

M. JORGE PEREZ OTERMIN (Uruguay) a indiqué que l'Uruguay appuie la proposition du Secrétaire général, qui, en vue d'une meilleure coordination, à conféré au Département des opérations de maintien de la paix les responsabilités relatives aux activités de déminage. Le représentant s'est déclaré préoccupé par les effets terribles de l'impact des mines antipersonnel sur les femmes et les enfants qui meurent ou restent invalides. L'Uruguay soutient les actions en vue de faire de la région de l'Amérique latine, la première sur la planète, à être débarrassée du fléau des mines. Cet objectif, qui a été fixé par l'Organisation des Etats américains dans sa résolution intitulée "L'hémisphère occidental : une zone libérée des mines terrestres antipersonnel" de 1996 et 1997 constitue une priorité.

Au niveau régional, le représentant a accueilli avec satisfaction la Déclaration politique du MERCOSUR, de la Bolivie et du Chili, adoptée le 24 juillet 1998, aux termes de laquelle les Présidents des pays concernés ont décidé de s'engager plus avant dans le projet d'une région libérée des mines antipersonnel. L'Uruguay soutient pleinement le projet de résolution et espère qu'il sera adopté.

M. ISA BABAA (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que le fait que l'Assemblée générale consacre pour la sixième fois une séance au problème du déminage souligne la reconnaissance par la communauté internationale de l'ampleur du problème des mines terrestres. Ce problème constitue un obstacle au développement durable des pays touchés a-t-il ajouté. Soulignant que le manque de ressources n'est pas le seul obstacle au déminage, il a également évoqué l'absence de volonté politique qui contribue à aggraver la souffrance des pays affectés. M. Babaa a déclaré que ces pays ont besoin de développer

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leurs capacités locales de déminage et pour cela nécessitent une assistance technique et financière de la part de la communauté internationale. Le représentant libyen considère que la Convention d'Ottawa oublie la responsabilité juridique qui incombe aux anciens pays colonisateurs qui ont planté ces mines dans leurs colonies, et notamment la nécessité que ces pays versent des indemnités aux pays affectés en compensation des dommages créés. Il a notamment proposé que ces pays colonisateurs consacrent une partie de leur budget militaire aux activités de déminage et d'assistance aux victimes des mines dans leurs anciennes colonies. Le représentant libyen a également souligné l'impact des mines antipersonnel sur la famine dans le monde dans la mesure où elles sont souvent plantées sur des terres arables.

En ce qui concerne la Libye, qui est elle-même touchée par le problème des mines terrestres, M. Babaa a déclaré que le nombre des victimes ne cesse d'augmenter car le Gouvernement libyen ne dispose pas des cartes qui précisent la situation des mines sur le terrain. Il a fait part à l'Assemblée générale d'un Accord récemment passé entre la Libye et l'Italie et qui porte sur leur coopération en matière de déminage en Libye et d'assistance aux victimes. Cet Accord constitue selon M. Babaa un excellent précédent et il espère que les deux autres pays qui ont planté des mines sur le territoire libyen, à savoir l'Allemagne et la Grande Bretagne, suivront cet exemple.

M. ALFONSO ORTEGA URBINA (Nicaragua), s'exprimant au nom des pays d'Amérique centrale et de la République dominicaine, a rappelé que l'utilisation indiscriminée des mines terrestres antipersonnel est cause, chaque année, de la mutilation et de la mort de milliers de personnes, particulièrement des femmes et des enfants. Les programmes de déminage sont donc une nécessité humanitaire qui est au coeur des préoccupations de la communauté internationale et des pays concernés. Mais il est aussi indispensable d'exercer une action préventive, de sensibilisation, en particulier en direction des enfants et des femmes. Les pays d'Amérique centrale se sont engagés dans de vastes programmes d'élimination des mines posées notamment pendant les guerres civiles des années 80. Dans ce contexte, l'accent a été mis sur l'utilisation de chiens. En matière de prévention, un projet de bande dessiné a été réalisé avec le Département de la défense américain et la société DC Comics, destinée à sensibiliser et à informer les enfants sur le problème des mines. De même, un programme "enfant-enfant" a été mis en place en collaboration avec l'UNICEF pour former de jeunes instructeurs à la prévention des accidents.

M. Urbina a ensuite attiré l'attention de l'Assemblée sur les conséquences catastrophiques sur les efforts de déminage dans les pays d'Amérique centrale du passage du cyclone Mitch et des pluies diluviennes ainsi que des glissements de terrains qui l'ont accompagné. Celui-ci a rendu les opérations de déminage plus délicates. Elles prendront en conséquence plus de temps et nécessiteront des moyens accrus. Pour finir, M. Urbina a exprimé le soutien des Etats d'Amérique centrale et de la République dominicaine à la convocation prochaine d'un séminaire régional à Mexico, visant à déclarer l'hémisphère occidental, zone exempte de mines antipersonnel.

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M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) a observé que la présence de mines pose de sérieux problèmes à la reconstruction de la paix dans les situations d'après-conflits, notamment en ce qui concerne le retour des réfugiés, l'acheminement de l'aide humanitaire et le développement économique. Il a estimé que les Nations Unies doivent jouer un rôle central en assurant la coordination des divers efforts, nationaux, régionaux, internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux. Il a salué la création du Service d'action sur les mines au sein du système des Nations Unies. Il a estimé cependant que l'efficacité des actions antimines dépend de la volonté des Etats eux-mêmes et a insisté sur la nécessité d'élaborer des plans d'action spécifiques à chaque situation.

M. See-Young a regretté que la République de Corée ne puisse, du fait de sa situation, soutenir l'interdiction complète des mines antipersonnel. Il a toutefois signalé que l'établissement d'une paix durable ou le développement d'une alternative viable aux mines antipersonnel, lui permettrait d'accéder à la Convention d'Ottawa. Il a indiqué que l'interdiction complète du transfert de mines terrestres antipersonnel est l'objectif le plus urgent et le plus réaliste, dans la mesure où les mines utilisées dans les conflits sont le plus souvent importées. Il a également souhaité que les efforts de mobilisation et de coordination des actions antimines, engagés par les Nations Unies, se poursuivent.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a rappelé que le Gouvernement chinois a toujours accordé une importance aux problèmes humanitaires liés aux mines antipersonnel. Il a estimé que les Nations Unies jouent à cet égard un rôle fondamental. La Chine se félicite de la création du Service d'action antimines du Département du maintien de la paix. Il a déclaré qu'il faut imposer une certaine limite à la production des mines car il ne faut pas perdre de vue la nécessité de maintenir un équilibre dans la mesure où les mines contribuent aussi à la protection du droit humanitaire et représentent un moyen efficace d'autodéfense pour des pays qui n'ont pas d'autres moyens de se défendre. Cependant, il faut imposer des limites raisonnables à leur production. De plus, certaines mesures doivent être prises, telles que le contrôle efficace qui doit être effectué sur leur transfert.

Le représentant a indiqué que la Chine compte renforcer son action internationale en matière d'élimination des menaces qui pèsent sur des civils innocents à cause des mines posées au cours des guerres. La Chine, qui a connu les pires inondations du siècle, s'est néanmoins engagée à assister et à fournir une aide aux pays touchés par les mines. Elle prévoit notamment d'organiser des cours de déminage pour les pays très touchés par ces problèmes et de contribuer à l'équipement en matière de déminage des pays qui participent à ces programmes. La Chine continuera à appuyer ses efforts de déminage afin qu'il y ait davantage de terres cultivables. La Chine qui s'est associée au projet de résolution espère qu'il sera adopté.

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M. TREVOR HUGHES (Nouvelle-Zélande) a appelé les Etats qui ne l'ont pas encore fait à signer et à ratifier dans les meilleurs délais la Convention d'Ottawa. Il a toutefois exprimé quelques préoccupations en ce qui concerne les progrès qui restent à faire. Il a souligné notamment l'importance de coordonner efficacement les conférences, réunions et ateliers ayant trait au déminage. Il a également estimé que les Nations Unies doivent impérativement se placer au coeur de la coordination des efforts internationaux pour le déminage si l'objectif d'élimination complète des mines pour 2010 doit être atteint.

M. Hughes a insisté sur le fait que le Département des opérations de maintien de la paix et le Service d'action contre les mines doivent bénéficier de ressources suffisantes. Il s'est inquiété de l'éventuelle rupture de capacité opérationnelle et du risque de perte de mémoire institutionnelle qui peuvent découler de la mise à disposition de personnel gratis par les Etats au service des Nations Unies. Par ailleurs, il a déploré le reminage qui s'effectue actuellement en Angola malgré les efforts de la communauté internationale. Il a exprimé le souhait que la résolution présentée ce matin soit adoptée par consensus.

M. ANDREY GRANOVSKY (Fédération de Russie) a déclaré que le problème du déminage humanitaire présente une importance particulière pour la communauté internationale, ainsi que pour son pays. La Fédération de Russie est en faveur de l'adhésion au Protocole II à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques. Elle considère que la coopération internationale en matière de déminage est essentielle pour les pays affectés par les mines terrestres. En ce qui concerne l'action des Nations Unies dans ce domaine, la Fédération de Russie se félicite de la création dans le cadre du Département des opérations de maintien de la paix du service appelé "action antimine". Elle considère que les Nations Unies peuvent désormais jouer un rôle de chef de file dans ce domaine de l'action antimines à l'échelle internationale.

Il a déclaré que la réduction du danger des mines dans les zones de conflits régionaux représente une tâche prioritaire dans l'action antimines. Il a également noté que les forces des Nations Unies sont souvent déployées dans des zones où se trouvent des mines, ce qui compromet leur mission, ainsi que les missions humanitaires. La Fédération de Russie a elle même besoin d'appuis financiers dans son action antimines dans la CEI, mais elle reste toutefois disposée à participer aux activités de déminage sur une base bilatérale ou multilatérale car elle dispose de capacités humaines et techniques qui pourraient être mises à la disposition de la communauté internationale.

M. NABIL ELARABY (Egypte) a souhaité que l'intitulé du projet de résolution soit modifié pour être conforme à l'intitulé du point à l'ordre du jour et contienne le terme "assistance" qui revêt la plus haute importance pour la délégation de l'Egypte. Il a rappelé que le problème des mines est un problème avant tout humain et que le temps est venu de faire connaître au

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monde l'ampleur exacte de ce fléau par une évaluation précise de la dissémination des mines. A cet égard, l'Egypte est fermement convaincue de la nécessité de partager la charge financière et technique du déminage et de ne pas la laisser aux seuls pays infestés.

En Egypte, le problème des mines remonte à la seconde guerre mondiale et constitue un grave obstacle à la mise en valeur et au développement du pays. En effet, l'Egypte est le pays qui a le plus grand nombre de mines sur son territoire. Le Gouvernement égyptien s'est engagé, dans le cadre de ses ressources limitées, dans un ambitieux programme de déminage, à la fois très onéreux et nécessitant une technologie très avancée. L'Egypte ne peut s'en sortir seule et il faut que les pays qui ont infesté l'Egypte de mines fournissent des données sur leur emplacement. En outre, M. Elaraby s'est élevé contre l'idée développée dans le rapport du Secrétaire général selon laquelle la responsabilité première du déminage revient aux pays affectés. Il a insisté sur le fait que la responsabilité du déminage revient à l'ensemble de la communauté internationale et, d'abord, aux pays responsables de la pose des mines. L'Egypte espère que le centre d'action antimines tiendra compte de cette position et rectifiera cette appréciation erronée. En outre, tout en soulignant l'importance de l'action antimines, l'Egypte a souhaité que des éclaircissement soient apportés sur les quatre volets de l'action antimines à la lumière des réserves émises par de nombreux pays, au nombre desquels l'Egypte, au moment de la signature de la Convention d'Ottawa.

M. SHAQAT ALI KHAN (Pakistan) a noté qu'en Afghanistan, au Cambodge, en Iraq, au Mozambique, au Nicaragua, en Somalie et en Bosnie les mines terrestres antipersonnel sont la cause d'importants problèmes sociaux et économiques. Il a également rappelé que sur le territoire afghan se trouvaient encore plus de 10 millions de mines et que de nombreux réfugiés afghans, victimes des mines, étaient traités dans les hôpitaux pakistanais. M. Ali Khan a souligné l'ampleur des activités de déminage entreprises par le Pakistan notamment au Koweït, en Somalie, en Angola et en Bosnie. Sa délégation suit avec intérêt les activités du Service de l'action antimines des Nations Unies. Toutefois, elle ne partage par complètement l'explication du concept d'action antimines tel que défini dans le rapport du Secrétaire général. En effet, le Pakistan considère que le volet relatif au désarmement dans le domaine des mines ne devrait pas être du ressort du Département de maintien de la paix, mais plutôt relever des responsabilités d'autres instances compétentes en ce domaine du système des Nations Unies.

M. Ali Khan s'est félicité de la prise de conscience accrue par la communauté internationale, de l'ampleur des problèmes liés aux mines terrestres, et a déclaré que dans ce contexte les Nations Unies ont joué un rôle important dans la sensibilisation de l'opinion publique mondiale à ce problème et dans la mobilisation de ressources pour le déminage. Néanmoins, en dépit de cette évolution positive, M. Ali Khan estime que les efforts déployés par la communauté internationale pour faire face au problème des mines ne sont pas encore suffisants, en particulier en matière de déminage. En effet, cette activité est très couteuse, et au rythme actuel de 100 000

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mines par an, il faudrait des décennies pour venir à bout de cette tâche. Il a en outre préconisé la mise en place de mécanismes internationaux qui obligeraient les pays qui ont posé des mines de façon indiscriminatoire à payer pour des opérations de déminage.

M. Ali Khan a particulièrement insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d'apporter une aide supplémentaire à l'Afghanistan qui est extrêmement touché par le problème des mines antipersonnel, afin de mener à bien le déminage de son territoire dans les trois prochaines années. Il a en outre évoqué le rôle important qu'a joué le Pakistan dans les négociations du Protocole II amendé à la Convention sur l'interdiction de certaines armes classiques.

M. MOHAMED MUSTAFA M. AHMED (Soudan) a déclaré que le Soudan est un des pays sur lequel pèse l'épée de Damoclès. Les mines posées pendant la Deuxième Guerre mondiale tuent toujours sans discrimination . Leur nombre en est évalué à 3 millions. Le Soudan est un des pays les plus gravement touchés par ce fléau a rappelé le représentant. Le Soudan a essayé d'atténuer les effets délétères de ces mines dont un grand nombre continue d'avoir une incidence sur le développement du pays dans la mesure où les terres restent en friche et que les mines continuent de tuer et de faire de nombreux handicapés.

A cet égard, le représentant se félicite de la mission des Nations Unies visant à évaluer la portée réelle des mines. Le Soudan espère bientôt ratifier la Convention d'Ottawa bien que se pose encore le problème des insurgés qui au Soudan sont ceux qui en fait posent les mines et qui bien évidemment ne sont pas parties à la Convention. Les Etats qui donnent aux insurgés de telles armes se rendent coupables de terrorisme d'Etat. Le Soudan demande que la communauté internationale coordonne ses efforts en vue d'éliminer ce fléau mondial.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a rappelé que plus d'un million de mines sont encore réparties sur le territoire de la Croatie et ralentissent ses efforts en vue du retour des réfugiés et de la reprise de l'économie. Il a indiqué que, sans pour autant diminuer la responsabilité des Etats dans les opérations de déminage, la communauté internationale doit néanmoins affirmer sa volonté d'aider les Etats affectés et remplir ses engagements. Il a déclaré que, dans ce contexte, la Croatie qui a déjà ratifié la Convention d'Ottawa, attend avec impatience la première Conférence des Etats parties qui doit se tenir à Maputo au Mozambique. Elle espère que cette Conférence offrira aux Etats moyens et petits l'opportunité de cerner leurs obligations. A cet égard, il a estimé que l'application des dispositions de la Convention demanderait la mobilisation de ressources plus vastes que celles qui ont, pour le moment, été allouées et nécessiterait également une coordination plus efficace des efforts internationaux.

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M. Simonovic a indiqué qu'une action plus vaste est indispensable tant aux niveaux national, régional qu'international, et qu'elle doit s'accompagner des fonds et de l'assistance technique nécessaires. Il a soutenu que la mise en oeuvre de la Convention risque de s'avérer particulièrement difficile pour les Etats affectés dans la mesure où les activités de déminage et l'assistance aux victimes devront s'accroître. Il a estimé que ce problème mérite de recevoir une attention particulière dans la préparation du programme de suivi de la Convention d'Ottawa.

M. HADI NEJAD HOSSEINIAN (République islamique d'Iran) a estimé que les efforts en matière de déminage doivent être intensifiés si la communauté internationale souhaite réellement réduire les dégâts des mines terrestres. Il faut aussi qu'elle mobilise de toute urgence les ressources nécessaires à cette fin. Toutefois, le manque de ressources n'est pas le seul facteur qui réduit l'impact des programmes de déminage, a rappelé M. Hosseinian. Le manque de volonté politique de la part des pays développés qui ont la capacité de contribuer de façon substantielle à un déminage plus sûr, plus rapide et à moindre coût, grâce au transfert des équipements et de la technologie aux pays infestés, est bien plus grave.

La République islamique d'Iran en tant que pays infesté de mines à la suite de la guerre Iraq-Iran, a participé à toutes les négociations internationales sur le sujet et à soutenu toutes les initiatives visant à éliminer ces armes. Toutefois, ses demandes répétées d'assistance au déminage n'ont pas reçu d'écho de la part des pays développés qui produisent les équipements et la technologie appropriés. Il faut que des efforts soutenus soient déployés pour assurer le transfert des technologies de déminage aux pays qui en ont besoin. A cet égard, l'Iran considère que le service d'action antimines doit servir de point de convergence en matière de planification, de coordination de la recherche et de transfert de technologie pour le déminage. De son côté, le Département des opérations de maintien de la paix doit garantir qu'aucune restriction n'est imposée à l'accès à cette technologie. En outre, les pays ayant posé des mines dans des pays tiers doivent fournir tous les renseignements permettant de les localiser et de les détruire. Pour finir, la République islamique d'Iran considère que l'assistance au déminage est une nécessité humanitaire et qu'elle ne doit être liée à aucune condition.

M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a estimé que tous les efforts doivent être faits en vue d'intensifier la coopération internationale dans le domaine du déminage. Il a ensuite retracé l'évolution de la situation dans la République démocratique populaire lao qui demeure l'un des pays les plus affectés par les mines. Il a rappelé qu'en 1998, 68 accidents ont tué 25 personnes et blessé 43 autres pour la majorité des enfants. Il a fait état du programme mis au point par son Gouvernement, avec l'aide internationale, et du système des Nations Unies, notamment le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a permis de libérer 207,61 hectares et de

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détruire 33 059 munitions non explosées, de janvier à septembre 1998. Il a également indiqué les objectifs fixés pour 1999 et remercié les pays donateurs, les organisations gouvernementales et non gouvernementales.

M. GIAN NICOLA FILLIPPI BALESTRA (Saint-Marin) a dit la préoccupation de son pays devant le fait que plus de 60 pays sont encore affectés par les mines. Il a estimé qu'en dépit des efforts déployés par les Nations Unies, les organisations régionales, les gouvernements et les organisations non gouvernementales, une action concertée s'avère plus que jamais urgente et nécessaire. Pour sa part, Saint-Marin attache une importance particulière à l'éducation des populations sur les risques des mines, dans la mesure où l'ignorance de leur présence reste une des causes premières de leurs effets délétères.

M. Filippi Balestra s'est félicité de la ratification de la Convention d'Ottawa par le Mozambique qui constitue le quarantième Etat à le faire, permettait ainsi son entrée en vigueur. Il a déclaré que l'élaboration d'un cadre juridique représente un pas important dans la lutte contre ces ennemis cruels et destructeurs que sont les mines. D'autre part, il a insisté sur le fait que le combat contre les mines terrestres commence par le combat contre leur production et en a appelé aux Etats producteurs de mines terrestres pour qu'ils amorcent le processus de transformation de cette production.

MME JOSEPHA COELHO DA CRUZ (Angola) a déclaré que son pays partage la préoccupation de la communauté internationale relative à l'emploi des mines antipersonnel qui tuent et mutilent des civils, compromettent les efforts de développement et empêchent la liberté de circulation dans les zones où se sont déroulés des conflits. Elle a relevé que dans le cas de l'Angola, l'Institut national en charge du déminage travaille en étroite collaboration avec l'UNICEF en vue de coordonner la campagne de sensibilisation nationale aux dangers des mines antipersonnel. En dépit de la situation interne en Angola, le Gouvernement continue à respecter ses engagements au titre de la Convention sur l'interdiction de l'usage, de la production, et du transfert des mines antipersonnel. La représentante angolaise a rappelé que son pays était parmi les plus touchés par les mines terrestres et qu'à l'heure actuelle, s'y trouvaintt encore plus de 10 millions de mines. Elle a déclaré que le fait que l'Angola n'ait pas encore ratifié la Convention d'Ottawa, bien qu'il ait activement participé à son élaboration, ne signifie pas un changement d'attitude de sa part. En effet le Parlement a été déjà saisi des instruments de ratification. Mme Coelho a déclaré que les efforts déployés par le Gouvernement angolais et les ONG en matière de déminage ont été réduits de manière significative par la dégradation de la situation militaire à la suite de la reprise de l'activité de l'aile militaire de l'UNITA. Certaines ONG ont suspendu leurs travaux en Angola pour des raisons sécuritaires, et la situation affecte également les actions humanitaires sur le terrain. Le Gouvernement poursuit néanmoins son programme de déminage, mais reste confronté au grave problème de manque de ressources. En outre, l'Angola déplore le manque de technologies adéquates en matière de détection des mines.

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