LA COMMISSION INVITE LES ETATS-UNIS ET LA FEDERATION DE RUSSIE A NEGOCIER UN TRAITE START III SUR LA REDUCTION DES ARMEMENTS NUCLEAIRES OFFENSIFS
Communiqué de Presse
AG/DSI/213
LA COMMISSION INVITE LES ETATS-UNIS ET LA FEDERATION DE RUSSIE A NEGOCIER UN TRAITE START III SUR LA REDUCTION DES ARMEMENTS NUCLEAIRES OFFENSIFS
19981112 Elle accueille favorablement la création d'un mécanisme d'alerte rapide de prévention des conflits en Afrique centraleLa Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a adopté deux projets de résolution sur les négociations bilatérales relatives aux armes nucléaires et au désarmement nucléaire, et aux mesures de confiance à l'échelon régional et aux activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale. Aux termes du projet de résolution, relatif aux négociations bilatérales relatives aux armes nucléaires et au désarmement nucléaire, adopté par 136 voix pour, et 8 abstentions, l'Assemblée générale encouragerait le Bélarus, les Etats-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, le Kazakhstan et l'Ukraine à poursuivre leurs efforts de coopération visant à éliminer les armes nucléaires et les armements stratégiques offensifs sur la base des accords existants, et se féliciterait que d'autres Etats apportent également leur concours à cet effet. Elle demanderait instamment aux Etats- Unis d'Amérique et à la Fédération de Russie d'ouvrir des négociations en vue d'un accord START III dès que la Fédération de Russie aura ratifié START II, comme ils en étaient convenus dans la déclaration conjointe publiée à Moscou le 2 septembre 1998. Les représentants de l'Afrique du Sud, des Etats-Unis, de la Chine, du Royaume-Uni, de l'Iran, de Cuba, et du Pakistan ont expliqué leurs positions de vote sur ce projet de résolution.
La Commission a adopté en outre, sans vote, le projet de résolution, relatif aux mesures de confiance à l'échelon sous-régional et aux activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale réaffirmerait son soutien aux efforts visant à promouvoir les mesures de confiance aux niveau régional et sous-régional afin d'atténuer les tensions et les conflits dans la sous-région et de promouvoir la paix, la stabilité et le développement durable en Afrique centrale. Elle accueillerait favorablement l'établissement d'un mécanisme d'alerte rapide en Afrique centrale qui servira d'une part, comme un instrument d'analyses et de suivi des situations politiques des pays membres du Comité en vue d'y prévenir l'éclatement de futurs conflits armés; et d'autre part, en tant qu'organe technique à partir duquel les pays membres exécuteront le programme de travail du Comité, adopté en 1992 à Yaoundé, lors de sa réunion d'organisation. Les représentants de l'Algérie, du Viet Nam et de Cuba ont expliqué leurs prises de position sur ce projet de résolution.
La Première Commission reprendra ses travaux cet après-midi à 15 heures.
- 2 - AG/DSI/213 12 novembre 1998
Adoption d'un projet de résolution
La Commission a adopté par 136 voix pour, et 8 abstentions (République islamique d'Iran, République populaire démocratique de Corée, Inde, Liban, République Unie de Tanzanie, Cuba, Pakistan, République arabe syrienne) un projet de résolution sur les négociations bilatérales relatives aux armes nucléaires et désarmement nucléaire (A/C.1/53/L.49/Rev.1), aux termes duquel, l'Assemblée générale encouragerait le Bélarus, les Etats-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, le Kazakhstan et l'Ukraine à poursuivre leurs efforts de coopération visant à éliminer les armes nucléaires et les armements stratégiques offensifs sur la base des accords existants, et se féliciterait que d'autres Etats apportent également leur concours à cet effet. L'Assemblée demanderait instamment aux Etats-Unis d'Amérique et à la Fédération de Russie d'ouvrir des négociations en vue d'un accord START III dès que la Fédération de Russie aura ratifié START II, comme ils en étaient convenus dans la déclaration conjointe publiée à Moscou le 2 septembre 1998. Elle encouragerait et soutiendrait les Etats-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie dans les efforts qu'ils déploient en vue de réduire leurs armements nucléaires en continuant à donner à ces efforts la plus haute priorité afin de contribuer à la réalisation de l'objectif final consistant à éliminer ces armes. Elle inviterait les Etats-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie à tenir les autres Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies dûment informés des progrès enregistrés dans leurs discussions et dans l'application de leurs accords et décisions unilatérales concernant les armements stratégiques offensifs.
Explications de position
Le représentant de l'Afrique du Sud a indiqué que sa délégation avait eu des discussions avec les Etats-Unis et la Fédération de Russie sur ce projet. Mais nous n'avons malheureusement pas pu voir le texte final du projet avant ce matin. Les auteurs du projet devraient tenir les autres délégations informées des évolutions et des changements qui peuvent survenir dans le libellé. Nous voterons néanmoins pour ce projet.
Le représentant des Etats-Unis a présenté la version révisée du L.49. Il y a eu un changement dans le paragraphe 5 du dispositif, et les auteurs du projet ont éliminé du paragraphe 6 les références aux armes nucléaires, le concept de leur élimination qui y figurait, faisant aussi partie du paragraphe 11.
Le représentant de la Chine a indiqué que sa délégation a voté en faveur du projet de résolution, car le désarmement nucléaire entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie revêt une importance capitale pour le monde entier. Nous espérons que ces deux pays négocieront rapidement un Traité START III, et nous suggérons que les ogives nucléaires soient détruites au lieu d'être seulement entreposées après leur mise hors service.
- 3 - AG/DSI/213 12 novembre 1998
Le représentant du Royaume-Uni a dit que son pays appuie le projet de résolution L.49/Rev.1. Nous nous assurons, pour notre part, que nos armes soient incluses dans le cadre des négociations multilatérales concernant la réduction des arsenaux nucléaires, et nous appuyons fermement la ratification des mesures du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). Il s'agit, d'autre part, principalement, de réduire le nombre d'ogives opérationnelles notamment celles opérées par les sous-marins nucléaires. Nous pensons, aussi concernant la réduction des armements, qu'il faudrait mettre l'accent sur la surveillance et le recyclage du plutonium stocké par les différents Etats.
Le représentant de l'Iran a dit que sa délégation s'est abstenue sur ce vote à cause du fait que certains Etats dotés de l'arme nucléaire, ne parlent que de réduction des arsenaux, alors que la majorité des Etats Membres voudrait voir la question d'un désarmement nucléaire généralisé mise au centre de l'ordre du jour. D'autre part certains éléments, comme ceux contenus dans le paragraphe 13, ne sont pas vérifiables. Il serait illusoire de prétendre que le désarmement nucléaire puisse se faire seulement à travers des négociations bilatérales. L'avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice sur la licéité de l'usage d'armes nucléaires est là pour prouver que c'est une question à caractère universelle et qui relève donc du cadre multilatéral.
le représentant de Cuba a dit que ce projet contient des lacunes. Il ne tient pas, notamment, compte des inquiétudes exprimées par la majorité des Etats Membres sur la question des armements et des doctrines nucléaires. Ceci n'est, en fait, qu'une version édulcorée de textes qui avaient déjà été présentés les années passées. Cuba pense que le désarmement nucléaire réel ne peut se faire que dans un cadre multilatéral. Aussi nous nous sommes abstenus.
Le représentant du Pakistan a dit que son pays apprécie les efforts faits par les puissance nucléaires pour aller vers un désarmement nucléaire effectif. Les recommandations de la première session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le désarmement ont reconnu les efforts des deux principales puissances nucléaires en matières de réduction des arsenaux. Mais nous ne pouvons pas nous joindre à un vote positif du projet, car il sous- entend que certains pays ont le droit de s'arroger le bénéfice de la détention indéfinie d'armes nucléaires. Nous nous sommes donc abstenus.
Adoption d'un projet de résolution
La Commission a adopté sans vote un projet de résolution relatif aux mesures de confiance à l'échelon régional et aux activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (A/C.1/53/L.4/Rev.1), aux termes duquel l'Assemblée générale réaffirmerait son soutien aux efforts visant à promouvoir les mesures de
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confiance aux niveau régional et sous-régional afin d'atténuer les tensions et les conflits dans la sous-région et de promouvoir la paix, la stabilité et le développement durable en Afrique centrale. L'Assemblée accueillerait favorablement l'établissement d'un mécanisme d'alerte rapide en Afrique centrale qui servira d'une part, comme un instrument d'analyses et de suivi des situations politiques des pays membres du Comité en vue d'y prévenir l'éclatement de futurs conflits armés; et d'autre part, en tant qu'organe technique à partir duquel les pays membres exécuteront le programme de travail du Comité, adopté en 1992 à Yaoundé, lors de sa réunion d'organisation.
Explications de position
Le représentant de l'Algérie a indiqué que des consultations se sont tenues sur le projet qui est traditionnellement adopté par consensus, car cette année, il contient de nouveaux éléments. A propos de l'alinéa 11 du préambule et le paragraphe 8 du dispositif, sa délégation serait tentée de proposer des changements. Cependant, s'agissant d'un projet de résolution africain, l'Algérie se joint au consensus en espérant que, l'an prochain, ses propositions de changement seront tenues en compte. La décision de participer au consensus est également prise dans un esprit de coopération avec la présidence de la Commission. S'il y avait eu vote, sa délégation se serait abstenue sur l'alinéa 11 et sur le paragraphe 8 du dispositif et aujourd'hui, se dissocie complètement des paragraphes mentionnés.
Le représentant du Viet Nam a déclaré que sa délégation soutient les efforts des pays de la région de l'Afrique centrale et est convaincue de l'efficacité des mesures de confiance qui contribuent à la stabilité et à la sécurité de la région. Tout en soutenant ce projet, il a noté que le dernier alinéa du préambule, qui se rapporte à la création d'un centre sous-régional des droits de l'homme et de la démocratie en Afrique centrale, est un nouvel élément par rapport aux années précédentes et a estimé que cette question ne relève pas de la compétence de la Première Commission. Il a ajouté que sa délégation se dissocie de cet alinéa.
Le représentant de Cuba a déclaré que sa délégation s'est associée au consensus en estimant opportun d'envoyer un signal clair au comité consultatif. Toutefois sa délégation émet des réserves sur l'alinéa 11 du préambule et sur le paragraphe 8 en précisant que leur contenu n'est pas à remettre en question mais que ces deux paragraphes sortent de leur cadre. Ces paragraphes relèvent des travaux d'autres commissions.
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