AG/838

L'ASSEMBLEE GENERALE PROCLAME L'ANNEE 2001, ANNEE DES NATIONS UNIES POUR LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS

4 novembre 1998


Communiqué de Presse
AG/838


L'ASSEMBLEE GENERALE PROCLAME L'ANNEE 2001, ANNEE DES NATIONS UNIES POUR LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS

19981104 Elle engage la communauté internationale à fonder le monde de demain sur la tolérance, la compréhension et le respect mutuel

L'Assemblée générale a adopté ce matin, sans vote, une résolution présentée au nom des coauteurs par la République islamique d'Iran, relative au dialogue entre les civilisations. Aux termes de ce texte intitulé "Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations", l'Assemblée générale se déclare fermement résolue à faciliter et promouvoir le dialogue entre les civilisations et décide de proclamer l'année 2001, Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations.

Au cours du débat, les orateurs se sont félicités de l'initiative prise par l'Iran en vue de favoriser le dialogue entre les civilisations et promouvoir la tolérance, le respect mutuel et une interaction constructive entre les différentes cultures. Tous ont estimé que cette initiative contribuera aux objectifs communs de paix, de sécurité, de liberté, de tolérance et de justice. Un appel a été lancé pour remplacer la logique du "choc" des civilisations par celle du dialogue et bâtir un futur basé sur un nouveau paradigme de compréhension et de respect mutuel.

Certains ont insisté sur le fait que ce dialogue doit s'inscrire dans le cadre éthique et juridique commun établi par le système des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ils ont estimé que le dialogue sera favorisé par une société participative, basée sur la règle du droit, le respect des droits de l'homme et un système de gouvernement démocratique. L'élimination complète des armes nucléaires ainsi que la libération des peuples ont également été évoquées au cours du débat.

Les représentants suivants ont pris la parole: Sénégal, Egypte, Chypre, Autriche, au nom de l'Union européenne, Malaisie, Inde, République arabe syrienne et îles Salomon. L'Observateur de l'Organisation de la Conférence islamique est également intervenu. Le Japon et la Nouvelle-Zélande ont expliqué leur vote.

Auparavant, le Président de séance a exprimé sa profonde sympathie aux pays et aux peuples d'Amérique centrale qui ont été récemment tragiquement frappés par le cyclone Mitch.

Lors de sa prochaine séance, qui se tiendra le mardi 10 novembre à partir de 10 heures, l'Assemblée générale examinera le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs, le rapport du Conseil économique et social et le point 31 de son ordre du jour intitulé "Culture et paix".

DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS

Projet de résolution (A/53/L.23/Rev.1)

L'Assemblée était saisie d'un projet de résolution relatif à l'Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations aux termes de laquelle l'Assemblée se déclarerait fermement résolue à faciliter et promouvoir le dialogue entre les civilisations et déciderait de proclamer l'année 2001 Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations. Elle inviterait également les gouvernements, les organismes des Nations Unies, y compris l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture et les autres organisations internationales et les organisations intergouvernementales compétentes à préparer et organiser des programmes culturels, éducatifs et sociaux appropriés pour promouvoir le dialogue entre les civilisations, notamment des conférences et des séminaires, diffuser des informations et des ouvrages théoriques sur la question, et informer le Secrétaire général de leurs activités.

Déclarations

M. JAVAD ZARIF (République islamique d'Iran), présentant le projet de résolution relatif au dialogue entre les civilisations et à l'année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, a indiqué que l'initiative prise par le Président iranien, M. Khatami, de promouvoir et favoriser le dialogue entre les civilisations, a pour objectif de mettre en place un cadre approprié permettant d'élargir les horizons d'une interaction constructive et enrichissante entre les nations. Au centre de ce cadre, se trouve l'idée que la diversité de l'humanité est source de force et non de division. Cela conduit à considérer toutes les nations et tous les peuples indépendamment de leur race, de leur couleur, de leurs croyances et de leurs origines nationales. Le dialogue entre les civilisations se fonde en outre sur la sagesse collective qui aspire à la non-violence au sens large, grâce à une meilleure articulation des idées, des visions et des aspirations divergentes. Par essence culturelle et intellectuelle, le dialogue entre les civilisations part du postulat que la diversité entre les peuples est un don qui doit être reconnu et exploré à travers l'interaction et la communication. Etant donné le rôle fondamental de la culture dans la façon dont les politiques et les économies sont structurées, la promotion du dialogue entre les différentes cultures sur la base de la tolérance et du respect mutuel, permettra une réduction des tensions et contribuera à la paix et à la sécurité internationales, a déclaré M. Zarif.

A cet égard, il est impératif que chaque membre de la communauté internationale oeuvre à la promotion du dialogue entre les civilisations, grâce à une réflexion collective et interactive, afin d'avancer vers les objectifs communs de paix, de sécurité, de liberté, de tolérance et de justice, a souligné M. Zarif. Il a en conséquence appelé la communauté internationale à confirmer, au niveau politique, l'impératif catégorique du dialogue entre les civilisations et d'un avenir basé sur un nouveau paradigme

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de compréhension et de respect mutuel. Dans cette optique, il a engagé les délégations à apporter un soutien unanime au projet de résolution qui constitue à ses yeux un premier pas vers l'institutionnalisation de ce dialogue. En effet, en plus de la proclamation de l'année 2001, année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, le projet reconnait les réalisations civilisationnelles de l'humanité et pose l'impératif de la tolérance. M. Zarif a formé le voeu au nom de la multitude des cultures et des civilisations des Nations Unies, que le troisième millénaire soit celui du dialogue et non du "choc" entre les civilisations.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a rappelé que le premier Président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor lançait il y a une dizaine d'années, l'idée "d'une civilisation de l'universel" qui serait un "rendez- vous du donner et du recevoir" à l'occasion duquel chaque peuple, chaque nation, chaque pays, chaque région, chaque culture offrirait ce qu'il y a de meilleur aux autres pour, en retour, recevoir des autres ce qu'ils ont de meilleur à partager. Cette idée de "civilisation de l'universel" est aujourd'hui plus actuelle que jamais dans le contexte de la mondialisation de l'économie, de la culture et de la pensée ainsi que de l'interdépendance grandissante entre les nations, a fait remarquer le représentant.

Il n'y a pas d'autre issue pour la communauté internationale que la négociation et la conciliation des conceptions, des idées, en un mot le dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions. Combien de guerres auraient pu être évitées si l'esprit de compréhension, de dialogue, de tolérance et le sens du pardon avaient prévalu, s'est-il interrogé. Le dialogue des civilisations est possible et il est souhaitable car il n'est ni possible ni souhaitable d'uniformiser les cultures et les civilisations. La proclamation de l'an 2001 Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, serait une contribution d'une portée considérable de notre organisation universelle, dans notre combat commun pour la paix, le développement et la solidarité a-t-il fait remarquer.

M. MAGED A. ABDELAZIZ (Egypte) a déclaré que le débat d'aujourd'hui sur le dialogue entre les civilisations témoigne de la volonté de la communauté internationale d'entrer dans le nouveau millénaire avec une approche nouvelle basée sur des objectifs communs et une compréhension mutuelle. La communauté internationale refuse désormais d'être divisée par des considérations d'ordre idéologique, culturel, intellectuel et religieux. M. Abdelaziz estime qu'à la veille du nouveau millénaire le monde doit se faire à l'idée qu'il n'existe qu'une communauté internationale basée sur le pluralisme culturel et la diversité, et que la voie à suivre dans l'avenir est celle de l'interaction positive, de la complémentarité et de la coexistence entre les civilisations. Il a déclaré que le message à faire passer pour le nouveau millénaire est que les droits des peuples et des nations doivent être garantis sans distinctions, que l'action politique commune ne doit pas être conduite sur le principe des deux poids et deux mesures, qu'il faut parvenir à un désarmement rationnel et mettre fin à la course aux armements sans distinction et sans discrimination, que le développement doit être mondial, que l'environnement doit être

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préservé, qu'une position commune face au terrorisme international doit être adoptée, que tous les peuples doivent être libérés de l'oppression, du racisme et de l'occupation et enfin, que la règle du droit et les principes de la Charte des Nations Unies doivent être respectés. La réalisation de ces objectifs dépend selon M. Abdelaziz, de l'amorce d'un dialogue entre les civilisations qui permettrait de renforcer les concepts de coexistence et de tolérance. Il a ajouté que ce dialogue suppose qu'il n'y a pas de suprématie d'une civilisation sur une autre et qu'il est fondé sur l'égalité entre les civilisations indépendamment de leur ancienneté, de leur degré de développement et de leurs idéologies et croyances.

M. CONSTANTINE MOUSHOUTAS (Chypre) a noté que, dans le contexte de la mondialisation, la promotion de la coopération, de la tolérance et de la bonne compréhension par le dialogue n'est pas seulement un idéal noble, mais un impératif de survie. A cet égard, l'initiative de M. Mohammad Khatami, Président de la République islamique d'Iran peut être considérée comme visionnaire, sage et opportune. Il a estimé qu'il était temps d'institutionnaliser le dialogue entre les peuples de culture et de civilisation différentes afin de servir les idéaux de paix et de justice. Il a également indiqué qu'il était nécessaire de se préoccuper des tendances qui cherchent à décrire les diverses cultures et religions comme des menaces à la paix et à la coexistence.

M. Moushoutas a déclaré que la résolution, dont Chypre est l'un des coauteurs, comporte les éléments nécessaires pour institutionnaliser le dialogue entre les civilisations à travers l'organisation et la mise en oeuvre de programmes culturels, éducatifs et sociaux par les gouvernements et les organisations non gouvernementales. Il a donné son soutien à l'idée de déclarer l'année 2001, Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations.

M. HANS PETER MANZ (Autriche), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a rappelé que pour l'Europe, la diversité éthnique et culturelle a toujours été une réalité qui bien qu'ayant engendré un patrimoine d'une richesse extraordinaire, a également été la cause de conflits violents et parfois désastreux. Toutefois, grâce à la démocratie, au pluralisme et aux droits de l'homme qui ne peuvent prospérer qu'au sein de sociétés ouvertes et tolérantes, les pays européens ont trouvé la voie de la paix et de la stabilité. C'est pour cela qu'ils sont non seulement déterminés à renforcer leurs éléments au sein de l'Union mais également, à promouvoir la coopération, la démocratie, la règle du droit et les droits de l'homme dans leurs relations extérieures.

La communauté internationale de doit pas permettre que des théories telles que celle du "choc des civilisations" deviennent une réalité; l'Union européenne, qui a fait l'amère expérience des conséquences catastrophiques d'idéologies basées sur les peurs humaines, rejette le concept de la théorie de "choc" dans les relations internationales. C'est dans cet esprit que l'Union européenne soutient sans réserve le dialogue entre les cultures et les

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civilisations. Ce dialogue, dont la crédibilité au niveau national ne peut être garantie que grâce à un système de gouvernance démocratique, existe déjà sous différentes formes, a indiqué M. Manz, et doit être renforcé. A l'intérieur des pays, le dialogue sera favorisé dans une société participative, basée sur la règle du droit et du respect des droits de l'homme, y compris le droit à la liberté d'expression, d'association et de religion, et sur un gouvernement représentatif et responsable où les aspirations de tous les secteurs de la société sont représentés, a-t-il insisté.

Pour l'Union européenne, les Nations Unies sont certainement un forum idéal pour que ce dialogue se noue. En effet, les normes légales universelles établies sous leurs auspices, en particulier la Déclaration universelle des droits de l'homme, offrent un cadre éthique et juridique commun pour l'interaction pacifique que l'on recherche. Le dialogue, à l'intérieur de ce cadre, est une condition préalable à la paix et à la sécurité du monde d'aujourd'hui, a-t-il souligné. Mais il faut également éviter une fragmentation du droit international, des relations internationales et de la coopération sous des prétextes régionaux ou culturels, a mis en garde M. Manz.

M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a déclaré que sa délégation est convaincue du fait que le dialogue doit être la base de toute interaction entre les peuples, nations et civilisations. Rappelant les guerres, génocides et nettoyages ethniques, perpétrés à cause de différences religieuse, politique, sociale et économique, qui ont marqué ce siècle, M. Isa a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d'oeuvrer à la promotion du dialogue, de la coopération et du respect mutuel entre les peuples en vue du maintien la paix et de la sécurité internationales et afin d'encourager le développement et le progrès social à l'échelle mondiale. Il a ajouté que le recours au dialogue est nécessaire pour faciliter et améliorer la compréhension interculturelle. M. Isa a évoqué la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, pour mettre en cause la communauté internationale contre un tel choc, et lancer un appel au dialogue entre les civilisations à la veille du nouveau millénaire. Il estime que les peuples peuvent s'enrichir mutuellement et que le développement des technologies multimédia et la facilité de voyager offrent des opportunités pour l'interaction entre les peuples. Compte tenu du fait que les civilisations ne sont pas statiques, M. Isa accorde une importance encore plus grande à ce dialogue et estime que l'initiative de déclarer l'année 2001 Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations est très appropriée. La Malaisie considère toutefois que certains principes doivent être respectés dans le cadre de ce dialogue afin qu'il puisse réellement permettre de maintenir la paix et la sécurité internationales, développer des relations amicales entre les peuples et de renforcer la coopération internationale. M. Isa a notamment cité les principes du bien-être de l'humanité, du respect mutuel, de l'égalité entre les nations, de l'engagement en faveur de la paix, de la coopération et de l'intégrité.

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M. KAMALESH SHARMA (Inde) a regretté que depuis trop longtemps les Nations Unies soient confrontées à une absence de compréhension et d'appréciation, et souvent à des tensions entre les civilisations. M. SHARMA a rappelé que les récentes crises dans le Sud-Est asiatique causées en particulier par le retrait soudain des investissements étrangers indiquent bien ce manque d'empathie entre les civilisations qui fait que l'on traite les personnes comme des objets. Dans une économie mondialisée, si l'information est synonyme d'argent ou de pouvoir, la connaissance des uns et des autres doit être mutuelle.

Les civilisations doivent apprendre à communiquer. Il est inquiétant de voir qu'Internet qui pourrait nous mettre tous en relation, sert en fait à véhiculer des stéréotypes raciaux et culturels. Que pouvons-nous faire contre cela aux Nations Unies, s'est interrogé le représentant. Dans le monde en développement, les gouvernements et les peuples se trouvent à la merci des forces de la mondialisation qui sont pratiquement impossibles à maîtriser. Les spécificités des identités nationales sont en train d'être gommées. C'est pourquoi, plus que jamais, la nécessité d'un dialogue entre les civilisations s'est avérée importante. Il est essentiel que les différentes cultures ne créent pas des ghettos mais cherchent à se comprendre et engagent le dialogue. Nous avons trop entendu parler de choc des civilisations. Le représentant a ajouté que c'est la plus grande tâche de l'humanité d'éliminer complètement les armes nucléaires de la surface de la terre : ce serait le plus grand héritage que notre civilisation pourrait offrir aux prochaines générations.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré que si l'initiative iranienne se voyait accorder toute l'attention qu'elle mérite de la part communauté internationale, elle conduirait à la création d'un monde exempt d'armes. Il a souligné la tolérance qui est à la base de la culture arabe et qui a engendré une civilisation qui a beaucoup apporté à l'histoire ancienne tout en s'inspirant des autres civilisations. Il a précisé que le dialogue entre les cultures ouvre de grandes perspectives d'avenir pour tous les peuples qui pourront participer au progrès de nos sociétés et travailler à de l'élimination de la pauvreté, du racisme et de la xénophobie. Il a ajouté que la République arabe syrienne tend la main aux autres civilisations en Afrique, en Asie, en Europe et dans les deux Amériques afin de fonder la société de demain sur la justice, la solidarité et la coopération.

M. Mekdad a estimé que le projet de résolution reconnaît l'importance de l'interaction entre les civilisations et a lancé un appel pour que le projet soit adopté par consensus.

M. HAROLD FRUCHTBAUM (Iles Salomon) a déclaré que le concept d'un dialogue entre les civilisations est à la fois important et complexe. Evoquant les publications récentes qui font état de l'inévitabilité d'un choc entre les civilisations, M. Fruchtbaum a déclaré que sa délégation rejette cette théorie et soutient les efforts visant à promouvoir le dialogue, et partant la résolution d'aujourd'hui. M. Fruchtbaum considère que le concept d'un dialogue entre les civilisations implique un certain nombre de

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difficultés, par exemple comment définir "les civilisations" pour l'Année des Nations Unies pour un dialogue entre les civilisations, et quelle est la relation entre culture et civilisation. De toute évidence, a déclaré M. Fruchtbaum, il convient de réfléchir à la structure de cette Année des Nations Unies et notamment de définir qui sera appelé à y participer, et comment seront traitées des questions sensibles telles que le rôle de la religion et des droits de l'homme dans une civilisation. M. Fruchtbaum estime qu'il n'appartient ni au Secrétariat, ni aux institutions spécialisées des Nations Unies de répondre à ce genre de question, et que c'est dans le cadre d'un débat au sein de l'Assemblée générale qui sera ouvert à tous les Etats Membres que la planification de cette Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations doit se faire.

M. MOKHTAR LAMANI (Organisation de la Conférence islamique) a déclaré que l'histoire témoigne de l'ouverture et de la tolérance de la civilisation islamique qui a été fondée sur la base de la croyance et des contributions dans le domaines de la culture et des sciences. Il a précisé que la culture islamique est le fruit d'une société qui a établi une interaction entre la Grèce antique, l'Afrique et l'Europe. Il a insisté sur le fait que la civilisation islamique mettait l'accent sur la solidarité des hommes.

Il a fait remarquer que, dans l'histoire, tous les peuples ont connu des dangers mais que ceux-ci n'ont jamais été tels que ceux que fait planer, aujourd'hui, l'arsenal nucléaire. Il a estimé que malheureusement le renforcement des communications n'a pas permis d'établir une coexistence dans la paix et a exprimé l'espoir que l'initiative du président Khatami, qui a demandé que l'année 2001 soit déclaré Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, sera adoptée et appréciée. Il a précisé qu'un Groupe de travail établi par l'Organisation de la Conférence islamique préparait un séminaire sur ce sujet afin de recenser les initiatives mises en place. Il a souhaité que ce dialogue permette de jeter les bases d'un système fondé sur la coexistence.

Explications de vote

Le représentant du Japon a exprimé son soutien au projet de résolution, estimant que tous les Etats Membres des Nations Unies ne peuvent qu'appuyer l'esprit qui anime cette résolution. C'est dans cet esprit que le Japon, nation de culture et de civilisation, encourage l'échange et le dialogue entre les civilisations dont il espère qu'ils aideront à libérer le monde des conflits dévastateurs. Il faut se souvenir que la tolérnce et le respect de la diversité favorisent les droits de l'homme et les liberté fondamentales de tous, a-t-il ajouté.

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Le représentant de la Nouvelle-Zélande a expliqué que sa délégation se joint au autres Etats Membres qui ont appuyé la résolution sur le dialogue entre les civilisations et a felicité la délegation de l'Iran pour avoir pris cette initiative. Compte tenu du fait que la délégation néo-zélandaise n'a pas pu participer plus activement aux discussions ayant débouché sur la rédaction de ce projet de résolution, elle ne s'est pas porté coauteur de ce texte. La Nouvelle-Zélande appuie toutefois avec enthousiasme toute initiative en faveur d'un dialgue entre les civilisations et espère que ce dialogue permettra de réduire les tensions nord-sud.

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