LE HAUT COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME PLAIDE EN FAVEUR D'UNE ALLIANCE MONDIALE POUR LES DROITS DE L'HOMME
Communiqué de Presse
AG/SHC/379
LE HAUT COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME PLAIDE EN FAVEUR D'UNE ALLIANCE MONDIALE POUR LES DROITS DE L'HOMME
19981102 La Commission entame l'examen de l'application et du suivi méthodiques de la Déclaration et du Programme d'action de VienneLa Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a entamé ce matin l'examen de l'application et du suivi méthodiques de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, adoptés par la Conférence mondiale sur les droits de l'homme de 1993. Dans ce cadre, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, a déclaré que l'évaluation quinquennale de la Conférence de Vienne devait impliquer tous les acteurs de la société et être pour la communauté internationale l'occasion de renouveler son engagement à assurer le respect universel de la dignité humaine.
Pour Mme Robinson, il importe notamment de prendre des mesures pour renforcer le respect des droits de l'homme au niveau national; de renforcer l'efficacité du système des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme; de créer un environnement favorable aux droits de l'homme et au développement humain; de développer des programmes globaux en vue de l'élimination du racisme, de la traite des femmes et des enfants et des violations massives des droits de l'homme; de renforcer la prévention, notamment en examinant les causes économiques, sociales, ethniques et autres qui provoquent les conflits et les déplacements de réfugiés; et de développer des partenariats de coopération novateurs avec les ONG et la société civile. De l'avis du Haut Commissaire, les progrès réalisés dans l'application de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne demeurent trop lents et déséquilibrés. Partant, elle a préconisé la mise en place d'une alliance mondiale en faveur des droits de l'homme, estimant que la Déclaration et le Programme d'action doivent continuer à guider les activités dans ce domaine.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole dans le cadre de ce débat : Brésil; Etats-Unis; Autriche (au nom de l'Union européenne et des pays associés); Cuba; Bangladesh; Japon; Norvège; et Egypte.
La Commission poursuivra l'examen de cette question cet après-midi à partir de 15 heures. Elle entendra également la présentation d'une série de projets de résolution relatifs au Programme d'activités de la Décennie internationale des populations autochtones; de l'élimination du racisme et de la discrimination raciale; et du droit des peuples à l'autodétermination.
QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L'HOMME : APPLICATION ET SUIVI METHODIQUES DE LA DECLARATION ET DU PROGRAMME D'ACTION DE VIENNE
Documentation
Rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme relatif à l'application de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne (A/53/372)
Ce rapport est transmis à l'Assemblée générale par une note du Secrétaire général. Le Haut Commissaire souligne dans ses conclusions que l'évaluation quinquennale a permis d'identifier les défis persistants qui se posent à l'application pleine et entière des normes internationales relatives aux droits de l'homme.
En ce qui concerne le renforcement de l'application des droits de l'homme au niveau national, les progrès qui relèvent de la responsabilité des gouvernements demeurent le principal défi. L'aide en vue de la réalisation de cet objectif devrait être renforcée au moyen d'un climat international de nature à favoriser la promotion et la protection des droits de l'homme. La prise en considération de façon équilibrée et dans un esprit de collaboration des questions qui préoccupent différents pays et régions a fait ses preuves et constitue une démarche constructive en vue de la promotion et de la protection des droits de l'homme à travers le monde.
Quant à l'amélioration de l'efficacité du système d'instruments internationaux des droits de l'homme, le Haut Commissaire souligne que la ratification universelle des six traités clefs en matière de droits de l'homme, y compris les protocoles facultatifs qui y sont liés, d'ici cinq ans, constituerait non seulement une étape décisive vers un engagement légal international partagé en vue de l'application de tous les droits de l'homme mais symboliserait également la volonté de la communauté internationale d'oeuvrer dans un véritable partenariat pour parvenir à des objectifs communs.
La reconnaissance du principe que les droits de l'homme sont universels, indivisibles et interdépendants a constitué l'un des aspects les plus délicats du consensus auquel est parvenu la Conférence mondiale. Afin d'être pleinement respectés et observés, les droits de l'homme doivent être mieux compris, encouragés et appliqués par la communauté internationale sous l'angle du développement, de la paix et de la sécurité.
Pour ce qui est de la création d'un climat favorable aux droits de l'homme et au développement humain, le Haut Commissaire souligne que l'élimination entre autres, de la pauvreté, de la famine et de l'analphabétisme doit être poursuivie en tant qu'objectif de l'ensemble de la communauté internationale. Les gouvernements et les institutions internationales doivent assumer cette responsabilité à l'égard des générations présentes et futures.
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Une démarche générale visant à prévenir les violations des droits de l'homme devrait être adoptée par les Etats et la communauté internationale, en particulier en s'attaquant aux causes profondes, y compris les causes économiques, sociales et ethniques et d'autres causes de conflits vues sous l'angle des droits de l'homme, du maintien de la primauté du droit et du renforcement des instruments démocratiques. L'élimination du racisme et des violations graves et massives des droits de l'homme, y compris les exécutions sommaires et arbitraires, la torture, et les disparitions involontaires doivent constituer l'objectif ultime des efforts aux niveaux national et international pour assurer le respect de la dignité humaine.
Afin de promouvoir et de protéger efficacement les droits de l'homme, les Etats devraient encourager l'établissement et/ou le renforcement des structures et des institutions nationales dans le domaine des droits de l'homme, de même que l'exploitation des programmes d'assistance technique. La communauté internationale devrait fournir des ressources appropriées à cette fin et veiller à leur meilleure utilisation aux niveaux national, régional et international.
La promotion et la protection au plan mondial des droits de l'homme qui devraient d'ailleurs constituer l'objectif du programme des Nations Unies au XXIe siècle, dépendront de la responsabilisation des nouvelles générations grâce à une connaissance réelle et à une compréhension des droits qui sont les leurs. L'éducation dans le domaine des droits de l'homme doit être au centre des systèmes d'éducation de tous les pays à travers le monde.
La contribution des organisations non gouvernementales et de la société civile dans son ensemble a été amplement reconnue comme étant essentielle pour assurer une promotion et une protection efficaces des droits de l'homme. Des démarches novatrices entreprises en coopération devraient être adoptées de manière à utiliser pleinement ce potentiel exceptionnel et à assurer une plus grande participation de la société civile à la prise de décision.
La communauté internationale se doit de reconnaître que, cinq ans après la Conférence, l'écart persiste entre la promesse des droits de l'homme et la réalité des conditions de vie des populations à travers le monde. Au début du XXIe siècle, la réalisation de tous les droits de l'homme pour tous demeure non seulement un défi fondamental mais une grave responsabilité. La communauté internationale doit trouver en elle la volonté de répondre adéquatement aux défis actuels et à ceux qui se profilent à l'horizon. La Déclaration et le Programme d'action de Vienne devraient continuer à guider nos activités en matière de droits de l'homme à travers le monde dans les années à venir, conclut le Haut Commissaire.
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Déclaration liminaire du Haut Commissaire aux droits de l'homme
Mme MARY ROBINSON, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a estimé que l'évaluation quinquennale de la Conférence de Vienne devait impliquer tous les acteurs. La participation des organisations non gouvernementales pourrait enrichir le débat et aider les gouvernements dans leur analyse des questions complexes relatives aux droits de l'homme afin de trouver des solutions optimales aux problèmes existants. Le cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et l'examen de "Vienne + 5" doivent être pour la communauté internationale l'occasion de renouveler son engagement et de renforcer son action en faveur des droits de l'homme afin d'assurer le respect universel de la dignité humaine, a-t-elle déclaré. La tendance planétaire en faveur de la démocratie et du développement qui régnait lorsque l'Assemblée générale a lancé les préparatifs de la Conférence a contribué à créer ce que l'on a appelé l'"esprit de Vienne", un esprit de coopération qui a lié les délégations en un partenariat créatif. L'examen quinquennal doit être à la fois rétrospectif et prospectif. L'analyse doit se concentrer en premier lieu sur ce qui doit être fait en vue d'un meilleur respect des droits de l'homme, d'une meilleure protection des populations dont les droits sont menacés et d'une meilleure assistance aux victimes des violations des droits de l'homme.
Un demi siècle après l'adoption de la Déclaration universelle, les droits de l'homme sont en train de devenir une mesure commune du progrès des Nations et de la communauté internationale dans son ensemble. La Conférence de Vienne a contribué à une prise de conscience croissante du lien inhérent entre les droits de l'homme et les problèmes des sociétés, ainsi que du fait que le développement durable, la prévention et la résolution pacifique des conflits exigent l'habilitation des populations grâce au respect effectif des droits de l'homme. Mme Robinson s'est également félicitée des progrès vers le développement d'une culture des droits de l'homme. Toutefois, on ne peut s'arrêter là, a souligné le Haut Commissaire, estimant qu'il est temps de passer à l'action pratique.
Pour Mme Robinson, il importe, en particulier, de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer le respect des droits de l'homme au niveau national. Il n'y a aucun pays dont les performances dans ce domaine ne peuvent être améliorées, a-t-elle souligné. A cet égard, elle a mis l'accent sur l'importance de renforcer les capacités nationales et le dialogue avec la société civile. Les Etats devraient envisager d'adopter des plans d'action nationaux en faveur des droits de l'homme, avec le soutien des programmes d'assistance technique de l'ONU. Il faudrait, en outre, travailler ensemble pour renforcer l'efficacité du système des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. A cette fin, Mme Robinson a souligné l'importance de la ratification universelle des six traités fondamentaux et l'adaptation des mécanismes des droits de l'homme de l'ONU aux besoins actuels et futurs.
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Il faudrait également prendre des mesures en vue de créer un environnement favorable aux droits de l'homme et au développement humain. Pour cela, il faut s'attaquer ensemble aux grands problèmes que sont la pauvreté, la famine, la malnutrition, le logement, la santé et l'analphabétisme. Il importe aussi de développer des programmes globaux en vue de l'élimination du racisme, de la traite des femmes et des enfants et des violations massives et graves des droits de l'homme, y compris les exécutions sommaires et arbitraires, la torture, et les disparitions involontaires. Pour Mme Robinson, il faut faire davantage pour prévenir les violations des droits de l'homme, notamment en examinant les causes économiques, sociales, ethniques et autres qui provoquent les conflits, les violations graves et les déplacements de réfugiés. Une telle approche inclut le renforcement de l'Etat de droit et des institutions démocratiques. Il importe enfin de développer des partenariats de coopération novateurs avec les ONG et la société civile afin d'utiliser au mieux les possibilités.
De l'avis du Haut Commissaire, les progrès réalisés dans l'application de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne demeurent trop lents et déséquilibrés. Il est évident que la réalisation pratique des droits de l'homme est un processus complexe qui demande du temps mais ceci ne doit pas être un prétexte pour accepter le statu quo, a-t-elle dit. Partant, elle a préconisé la mise en place d'une alliance mondiale en faveur des droits de l'homme avec la collaborations de tous les acteurs. La Déclaration et le Programme d'action de Vienne doivent continuer à tracer la voie des activités dans le domaine des droits de l'homme au cours des années à venir, a conclu Mme Robinson.
Débat général
M. HENRIQUE R. VALLE (Brésil) a fait observer que, malgré de sévères restrictions budgétaires imposées par la crise financière internationale, le Brésil s'est engagé à apporter sa contribution au Fonds d'affectation spéciale dans les domaines des droits de l'homme. La Conférence mondiale des droits de l'homme a été perçue au Brésil comme un instrument de promotion des valeurs démocratiques et des droits de l'homme. La Déclaration et le Programme d'action de Vienne ont eu pour effet de renforcer les liens entre le Gouvernement et la société civile, et ont constitué la principale source d'inspiration du Programme national d'action sur les droits de l'homme. De nombreux secteurs de la société brésilienne ont activement participé à l'élaboration de ce Programme, qui incorpore les aspirations de l'ensemble des citoyens. L'application et le suivi de la Conférence de Vienne passera, pour le Brésil, par la mise en oeuvre de son Programme national. L'action du Gouvernement est axée en priorité sur la transparence, la volonté politique et la coopération internationale.
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Mme BETTY KING (Etats-Unis) a déclaré que l'application et le suivi de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne se sont manifestés par l'accueil sur le territoire national de trois rapporteurs spéciaux sur les droits de l'homme. Les Etats-Unis ont, en 1994, ratifié la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, ainsi que la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les rapports relatifs sont en préparation, et, au sein de la Maison Blanche, un Bureau est organisé pour faire le bilan de la mise en oeuvre, par les Etats-Unis, des instruments liés aux droits de l'homme. Le pays envisage de ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, et le Président a demandé au Sénat d'agir rapidement en ce sens.
En 1997, le Président a lancé une stratégie nationale contre le racisme, axée sur cinq points. Il s'agit d'articuler une vision de réconciliation raciale; de sensibiliser les citoyens au problème du racisme et de promouvoir un dialogue constructif sur les différences raciales; d'agir fermement à tous les niveaux pour éliminer les écarts entre les races; et de trouver des solutions concrètes dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, du logement, de la santé, et du système pénal et judiciaire. Un Comité a été chargé de développer des programmes en la matière. Le Président a également organisé en 1997 une Conférence à la Maison Blanche sur les crimes de haine, et une réforme législative a été entamée. Le budget fédéral cette année prévoit un large soutien financier pour le renforcement des dispositions du Code civil.
Les Etats-Unis ont durci la loi fédérale interdisant la discrimination fondée sur le sexe pour les programmes et activités pris en charge par le Gouvernement fédéral. En 1994, le Congrès a adopté la Loi sur la violence à l'égard des femmes, qui prévoit des sanctions pour les coupables et l'établissement de programmes d'aide aux victimes. Un service téléphonique "hotline" est réservé aux victimes de violences domestiques. En 1996, un Conseil interinstitutions sur les femmes a vu le jour, chargé de veiller au suivi de la Conférence de Beijing.
La législation nationale a prévu des dispositions, ces dernières années, visant à protéger les enfants des sévices sexuels. La Loi du contrôle du crime violent et de la répression judiciaire déclare délit fédéral le fait de se rendre dans un pays étranger pour abuser sexuellement d'un enfant.
Le Gouvernement fédéral travaille en collaboration avec des tribus indiennes et d'Alaska, et un groupe de travail interinstitutions, créé en 1996, coordonne les initiatives fédérales et tribales dans les domaines de l'éducation, la santé, l'environnement et l'emploi. Le Gouvernement oeuvre avec les ONG à protéger les minorités religieuses. En 1996, le Secrétaire d'Etat a créé le Comité de conseil sur la liberté religieuse en dehors des frontières. Le Comité émet des recommandations en vue de la cessation des conflits à caractère religieux.
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M. CHRISTIAN STROHAL (Autriche), au nom de l'Union européenne et des Etats associés, s'est félicité des efforts accrus entrepris pour promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement. Cependant, comme cela était déjà précisé dans la Déclaration et le Programme d'action de Vienne, les Gouvernements ne peuvent pas invoquer le manque de développement pour justifier un non-respect des droits de l'homme. Le représentant a indiqué qu'il est relativement difficile de mesurer les progrès accomplis en la matière; c'est pourquoi l'Union européenne encourage la mise au point d'indicateurs communs que les Gouvernements pourraient adopter afin que les évolutions soient plus facilement mesurées. L'Union européenne se félicite de l'attention portée aux droits de l'homme dans le système des Nations Unies, spécialement en matière de développement, de progrès économique et social, et de l'importance croissante accordée à cette question dans la prévention et la résolution de conflits.
L'Union européenne partage les inquiétudes exprimées dans le rapport du Haut Commissaire aux droits de l'homme pour ce qui est du manque de bonne volonté de certains Gouvernements. Il est inacceptable que certains pays continuent de refuser la visite de rapporteurs ou de groupes de travail. L'Union européenne salue l'adoption du Statut de la Cour pénale internationale en vue de répondre aux crimes les plus haineux aux violations du droit humanitaire et de faire cesser l'impunité. L'Union invite les Etats à signer et ratifier le Statut afin qu'il puisse rapidement entrer en vigueur.
Depuis l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme il y a 50 ans, de nombreux mécanismes pour les protéger au niveaux régional et international ont été mis en place. Le représentant a estimé qu'il faut maintenant donner priorité à leur mise en pratique au niveau national. Il appartient en premier lieu aux Etats de promouvoir et de faire respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales sans discrimination d'aucune sorte, qu'elle soit historique, culturelle ou religieuse. Le représentant a rappelé que la ratification n'est pas une fin en soi. La Déclaration et le Programme d'action de Vienne précisent bien que les Etats ont pour obligation de prendre des mesures concrètes en la matière de droits de l'homme, en modifiant par exemple leur système judiciaire.
Dans les Etats membres de l'Union européenne, des comités nationaux ont été créés dans le cadre de "l'Année des droits de l'homme, 1998". Constitués de représentants du gouvernement, de partis politiques, de syndicats et d'organisations non gouvernementales, ils ont pour but de renforcer le dialogue entre les autorités de l'Etat et les représentants de la société civile, de soulever les problèmes et de chercher des moyens de renforcer les droits de l'homme. Ces comités pourraient conduire à la création, dans les ministères ou les parlements, de nouvelles structures spécialisées dans la question des droits l'homme qui viendraient s'ajouter aux systèmes administratifs et judiciaires déjà existants. L'Union européenne s'est
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construite sur une base respectueuse des droits de l'homme dans le cadre du Conseil de l'Europe et comme indiqué dans le Traité d'Amsterdam. Elle reste en contact avec les organisations non gouvernementales et les instituts de recherche sur cette question.
M. JUAN ANTONIO FERNANDEZ PALACIOS (Cuba) a indiqué que son pays aurait souhaité que l'examen quinquennal de la Conférence de Vienne ait lieu en plénière. Pour Cuba, le rapport sur le suivi de la Conférence ne répond pas non plus aux attentes. Le plan en est compliqué, voire parfois incohérent. Quant au fond, les éléments essentiels du Programme de Vienne qui n'ont pas encore été appliqués ont simplement été ignorés. Le mécanisme des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme n'a toujours pas été adapté, ni rationalisé, ni simplifié. Ce processus ne se limite pas à une révision des mécanismes de la Commission des droits de l'homme, a-t-il souligné. Selon lui, les efforts consentis à cette fin ont été vains en raison du manque de volonté politique des pays développés, qui curieusement montrent le plus grand enthousiasme à l'égard d'un tel processus dans d'autres domaines prioritaires de l'ONU. Ainsi, le Groupe de travail de la Troisième Commission sur les droits de l'homme a été démobilisé dans la pratique, avant même la réalisation de son mandat. Cuba est préoccupé face aux tentatives visant à soustraire la révision et l'adaptation des mécanismes de l'ONU dans le domaine des droits de l'homme du processus intergouvernemental.
Le représentant a également déploré le fait que la coopération internationale dans le domaine des droits de l'homme avait été affaiblie par les approches sélectives, inquisitoires et arbitraires des puissances désireuses d'imposer leurs propres objectifs politiques. La confrontation a obscurci la coopération, a-t-il déclaré.
Les droits économiques, sociaux et culturels continuent d'être la part invisible des mécanismes des droits de l'homme de l'ONU, et sont relégués à une condition inférieure, a estimé le représentant. Selon lui, la mise en oeuvre complète et sans condition du droit au développement constituerait une contribution indispensable à la veille du prochain millénaire. En outre, il semble que l'appel de la Conférence mondiale de s'abstenir d'adopter des mesures unilatérales qui fassent obstacles aux relations commerciales entre les Etats et empêchent la réalisation complète des droits inscrits dans la Déclaration universelle, soit tombé dans les oreilles de sourds. Cuba souhaite des actions plus déterminées des mécanismes des droits de l'homme dans ce cadre.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que son pays, en vue de l'application et du suivi de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, s'est appliqué à institutionnaliser les droits de l'homme. Le Gouvernement s'apprête à soumettre un projet de loi au Parlement pour la création d'une commission nationale sur les droits de l'homme. Les travaux préparatoires ont inclu la participation d'institutions gouvernementales,
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d'ONG oeuvrant pour les droits de l'homme et d'autres acteurs de la société civile. Il reviendrait notamment à cette commission de rédiger les dispositions légales d'aide aux victimes. Le Bangladesh prône la ratification universelle des six traités internationaux fondamentaux en matière de droits de l'homme, et l'élimination de la pauvreté comme condition de leur application.
M. YUKIO SATOH (Japon) a fait part des résultats de la Deuxième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD II) qui a eu lieu le mois dernier. Le Programme d'action qui a été adopté fixe des objectifs et des actions spécifiques en vue de promouvoir le développement de l'Afrique dont la mise en oeuvre contribuera de façon significative à la promotion et la protection des droits de l'homme sur ce continent. Ainsi, l'un des objectifs du Programme est de réduire le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté de moitié d'ici à 2015. Le Programme appelle en outre les pays africains à mettre en place des institutions de droits de l'homme indépendantes et à promouvoir l'éducation civique, en mettant un accent particulier sur l'éducation aux droits de l'homme. Un autre objectif est d'assurer l'éducation primaire universelle de tous les enfants africains d'ici à 2015. Pour atteindre cet objectif, le Japon continuera à jouer un rôle de chef de file dans la coopération au développement en faveur de l'Afrique, en dépit de ses difficultés économiques et financières. Le Gouvernement japonais a l'intention de fournir 90 milliards de yens en prêts au cours des cinq prochaines années.
Le Japon a par ailleurs accueilli trois symposiums sur les droits de l'homme dans la région Asie-Pacifique depuis 1995 et a participé aux ateliers sur les arrangements régionaux pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la région. Le Japon estime que davantage de ressources, provenant du budget ordinaire de l'ONU, devraient être allouées aux activités dans le domaine des droits de l'homme. Les opérations sur le terrain devraient bénéficier d'un plus grand soutien et la coopération devrait être renforcée en vue d'assurer leur efficacité ainsi que la sécurité du personnel, a-t-il souligné, en préconisant l'établissement d'une base financière stable pour ces opérations. Il a annoncé que le Gouvernement japonais avait récemment décidé de faire une contribution de 180 000 dollars en faveur de l'Opération droit de l'homme au Kosovo, en réponse à l'appel lancé par le Haut Commissaire aux droits de l'homme. Pour le Japon, la communauté internationale a encore un long chemin à parcourir avant de réaliser les potentiels de la Conférence de Vienne.
M. JANIS BJORN KANAVIN (Norvège) a indiqué que le Gouvernement norvégien assure activement le suivi de la Conférence mondiale, et a décidé de soumettre au Parlement, en 1999, un plan d'action sur les droits de l'homme. Le Gouvernement a renforcé ses institutions en matière des droits de l'homme en nommant un Ministre aux droits de l'homme, chargé du respect de ces droits par des efforts coordonnés et constants. Un comité a, en outre, été créé
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au niveau ministériel, qui règle les consultations entre ONG, employeurs, organisations professionnelles, universités et organes de l'Etat.
Le gouvernement a présenté récemment un projet de "Loi sur les droits de l'homme" au Parlement. Cette loi, qui devrait être adoptée dans quelques mois, incorporera dans la législation norvégienne la Convention européenne des droits de l'homme et les pactes internationaux sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels - ainsi que leurs protocoles. La Loi stipule que les Conventions priment sur les dispositions nationales. L'amendement apporté à la Loi de procédure pénale a permis au Gouvernement de retirer sa seule réserve à la Convention relative aux droits de l'enfant. Un amendement récent au code du travail fait un délit pénal de toute discrimination sur base de sexe, couleur, race, citoyenneté ou orientation sexuelle.
Le Gouvernement est actif dans le domaine de l'éducation, par la diffusion de pamphlets et de livres, de campagnes de promotion et par l'instauration d'un nouveau programme d'enseignement couronné par une maîtrise sur les droits de l'homme à l'Université d'Oslo.
M. MAGED A. ABDEL AZIZ (Egypte) a estimé que les droits de l'homme devaient être traités de manière globale et que tous les intervenants devaient être considérés sur un pied d'égalité. Les droits économiques, sociaux et culturels doivent bénéficier de la même attention que les droits civils et politiques. A cet égard, il a souligné l'importance de la coopération internationale, tout en rappelant que la responsabilité première en ce qui concerne le respect des droits de l'homme incombe aux gouvernements. Il a rejeté toute mesure qui irait à l'encontre de la souveraineté des Etats Membres. L'Egypte estime que la démocratie, la justice et le développement constituent les conditions fondamentales au respect des droits de l'homme pour tous. Le développement est un impératif des droits de l'homme mais ne peut être défendu aux dépens des autres droits. La recherche du bien-être économique en dehors du respect des autres droits de l'homme n'est pas valable, a-t-il souligné.
L'Egypte a adhéré à plus de 18 instruments relatifs aux droits de l'homme et s'efforce d'adapter sa législation nationale aux obligations auxquelles elle a souscrit en vertu de ces instruments, tout en tenant compte de ses particularités nationales. Pour l'Egypte, il est essentiel de ne pas politiser les droits de l'homme, d'éviter d'utiliser les droits de l'homme pour s'ingérer dans les affaires intérieures des Etats en vue de réaliser des objectifs économiques ou nationaux, de s'abstenir d'appliquer une politique de deux poids deux mesures dans l'examen des situations des droits de l'homme, et de tenir compte de la diversité et du pluralisme des cultures. La communauté internationale peut tirer davantage parti de cette diversité culturelle dans le cadre d'un consensus qui évite de s'aligner sur une seule culture,
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a-t-il souligné. Le représentant a souligné l'importance de l'éducation et indiqué qu'à cet égard, l'Egypte avait enregistré des progrès significatifs en intégrant les droits de l'homme dans les programmes universitaires, et les programmes de formation des forces de police, lesquelles ont un niveau d'étude universitaire.
Documentation
En début de séance, le Président de la Commission, M. Ali Hachemi, a attiré l'attention des délégations sur une lettre du Président de la Cinquième Commission, datée du 26 octobre 1998 et publiée sous la cote A/C.3/53/10, dans laquelle ce dernier sollicite l'avis de la Troisième Commission sur les révisions proposées au plan à moyen terme pour 1998-2001 pour trois programmes se rapportant au contrôle internationale des drogues, à l'aide humanitaire et aux affaires économiques et sociales. M. Hachemi a indiqué qu'il reviendrait ultérieurement sur cette question.
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