PREMIERE COMMISSION : LES ETATS ONT L'OBLIGATION DE POURSUIVRE ET DE MENER A TERME DES NEGOCIATIONS CONDUISANT AU DESARMEMENT NUCLEAIRE
Communiqué de Presse
AG/DSI/203
PREMIERE COMMISSION : LES ETATS ONT L'OBLIGATION DE POURSUIVRE ET DE MENER A TERME DES NEGOCIATIONS CONDUISANT AU DESARMEMENT NUCLEAIRE
19981029 Elle est saisie de neuf projets de résolutionLa Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a été saisie cet après-midi de neuf projets de résolution qui portent, entre autres, sur la suite à donner à l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice concernant la licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale soulignerait, à nouveau, la conclusion unanime de la Cour selon laquelle il existe une obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme, des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects sous un contrôle international strict et efficace. L'Assemblée demanderait à nouveau instamment à tous les Etats de satisfaire immédiatement à cette obligation en engageant des négociations multilatérales en 1999 en vue de parvenir à la conclusion rapide d'une Convention sur les armes nucléaires interdisant la mise au point, la fabrication, l'essai, le déploiement, le stockage, le transfert, la menace ou l'emploi de ces armes et prévoyant leur élimination.
La Commission a en outre été saisie d'un autre projet relatif à la convention sur l'interdiction de l'utilisation des armes nucléaires. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale réitérerait sa demande à la Conférence du désarmement d'entamer des négociations en vue de parvenir à un accord sur une convention internationale interdisant en toutes circonstances l'emploi ou la menace de l'emploi d'armes. Elle a entendu quelques délégations, en particulier celle des Etats-Unis, qui sont intervenues sur le projet, présenté hier, qui porte sur "un nouvel ordre du jour en vue d'un désarmement nucléaire généralisé". Les délégations de la Malaisie, de l'Inde, du Kirghizistan, du Népal, de la Mongolie, du Japon, de l'ex-République yougoslave de Macédoine, de la Hongrie, de la Croatie, des Etats-Unis d'Amérique, du Pakistan, du Bélarus, de la Nouvelle-Zélande, de la France, de la Suède, et de l'Afrique du Sud, ont pris la parole.
La Première Commission poursuivra ses travaux demain matin à 10 heures.
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PRESENTATION DE PROJETS DE RESOLUTION
Aux termes du projet de résolution relatif à l'Avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires (A/C.1/53/L.45), l'Assemblée générale soulignerait à nouveau la conclusion de la Cour, selon laquelle il existe une obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace. L'Assemblée demanderait à nouveau instamment à tous les Etats de satisfaire immédiatement à cette obligation, en engageant des négociations multilatérales en 1999, en vue de parvenir à la conclusion rapide d'une convention sur les armes nucléaires interdisant la mise au point, la fabrication, l'essai, le déploiement, le stockage, le transfert, la menace ou l'emploi de ces armes, et en prévoyant leur élimination.
Aux termes du projet de résolution relatif à la Convention sur l'interdiction de l'usage des armes nucléaires (A/C.1/53/L.14), l'Assemblée générale réitérerait sa demande à la Conférence du désarmement d'entamer des négociations en vue de parvenir à un accord sur une convention internationale interdisant en toutes circonstances l'emploi ou la menace d'emploi d'armes nucléaires, et elle prierait la Conférence du désarmement de lui présenter un rapport sur les résultats de ces négociations.
Aux termes du projet de résolution relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale (A/C.1/53/L.2), l'Assemblée générale réaffirmerait le rôle universellement reconnu de l'Organisation des Nations Unies pour ce qui est de la création de zones exemptes d'armes nucléaires. Elle engagerait tous les pays à appuyer l'initiative visant à créer une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale, encouragerait les cinq pays d'Asie centrale à poursuivre leur dialogue avec les cinq Etats dotés d'armes nucléaires sur la question de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale...
Aux termes du projet de résolution relatif au centre régional des Nations Unies pour la paix et désarmement en Asie et dans le Pacifique (A/C.1/53/L.5), l'Assemblée générale réaffirmerait son appui énergique à la poursuite des activités et au renforcement du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique. Elle soulignerait l'importance du "Processus de Katmandou" en tant qu'instrument puissant pour le développement, dans la pratique d'un dialogue sur la sécurité et le désarmement à l'échelle de la région. Elle engagerait les Etats membres, en particulier ceux de la région d'Asie et du Pacifique, ainsi que les organisations internationales gouvernementales et non-gouvernementales et les fondations, à verser des contributions volontaires, qui sont les seules ressources du Centre régional, pour renforcer le programme d'activité du Centre régional et son exécution.
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Aux termes du projet de résolution relatif à la sécurité internationale et statut d'Etat exempt d'armes nucléaires de la Mongolie (A/C.1/L.10/Rev.1), l'Assemblée générale inviterait les Etats concernés à coopérer avec la Mongolie en vue de prendre les mesures nécessaires pour consolider et renforcer l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Mongolie, l'inviolabilité de ses frontières, sa sécurité économique, son équilibre écologique et son statut d'Etat exempt d'armes nucléaires, ainsi que l'indépendance de sa politique étrangère. Elle demanderait aux Etats membres de la région de l'Asie et du Pacifique d'appuyer les efforts menés par la Mongolie pour adhérer aux arrangements régionaux appropriés touchant la sécurité et l'économie.
Aux termes du projet de résolution relatif au désarmement nucléaire en vue de l'élimination définitive des armes nucléaires (A/C.1/L.42), l'Assemblée générale réaffirmerait qu'il est important que le Traité sur la non- prolifération des armes nucléaires soit universel et exhorterait les Etats qui ne sont pas parties au Traité à y adhérer sans délais et sans conditions; et elle demanderait aux Etats dotés d'armes nucléaires de poursuivre une action résolue, systématique et progressive afin de réduire globalement les armements nucléaires pour, finalement, les éliminer, et à tous les Etats de poursuivre des efforts déterminés visant le désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. L'Assemblée inviterait tous les Etats à n'épargner aucun effort pour empêcher la prolifération des armes de destruction massive, notamment les armes nucléaires, en confirmant et affermissant leur volonté de ne pas exporter d'équipements, de matériel ou de technologie qui pourraient contribuer à la fabrication de ces armes, et elle inviterait aussi tous les Etats parties au TNP à tout mettre en oeuvre pour assurer le succès de la Conférence d'examen qui aura lieu en l'an 2000.
Aux termes du projet de résolution relatif au maintien de la sécurité internationale et à la prévention de la désintégration des Etats par la violence (A/C.1/53/L.44), l'Assemblée générale soulignerait qu'il importe d'instaurer des relations de bon voisinage et des relations amicales entre les Etats afin de régler leurs problèmes, de prévenir la désintégration des Etats par la violence et de promouvoir la coopération internationale conformément à la Charte, et elle affirmerait qu'il est indispensable de respecter rigoureusement le principe de l'inviolabilité des frontières internationales et le principe de l'intégrité territoriale de tous les Etats.
Aux termes de la proposition de résolution relative à l'état de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction, (A/C.1/53/L.6/Rev.1), l'Assemblée générale réaffirmerait la décision prise par la quatrième Conférence d'examen, dans laquelle celle-ci a engagé le Groupe spécial d'experts gouvernementaux des Etats parties, à conclure les négociations sur un protocole en vue de renforcer la Convention, aussitôt que possible avant l'ouverture de la cinquième Conférence d'examen.
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L'Assemblée prierait instamment le Groupe spécial de soumettre son rapport, qui doit être adopté par consensus, aux Etats parties qui l'examineront lors d'une conférence spéciale. Dans ce contexte, elle demanderait à tous les Etats parties, d'accélérer les négociations et de redoubler les efforts qu'ils déploient au sein du Groupe spécial, pour formuler un régime efficace, rentable et pratique, et chercher à régler dans les meilleurs délais les questions en suspens en faisant de nouveau preuve de souplesse afin que l'élaboration du protocole puisse être menée à bien sur la base du consensus à une date aussi rapprochée que possible. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée engagerait tous les Etats signataires qui n'auraient pas encore ratifié la Convention à le faire sans tarder et les Etats qui ne l'auraient pas encore signée à y devenir parties rapidement, pour en faire un instrument véritablement universel.
Aux termes du projet de résolution relatif au Rapport de la Commission du désarmement (A/C.1/53/L.1), l'Assemblée générale prendrait acte du Rapport de la Commission du désarmement et recommanderait que la Commission du désarmement, à sa session d'organisation de 1998, adopte la création de zones exemptes d'armes nucléaires sur la base d'arrangements librement conclus entre les Etats de la région intéressée et les directives sur la maîtrise et la limitation des armes classiques et du désarmement aux fins d'examen à sa session de fond de 1999.
Aux termes du projet de résolution relatif à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (A/C.1/53/L.20/Rev.1), l'Assemblée générale invite toutes les Hautes parties contractantes au Protocole à participer à la première conférence annuelle, et note qu'en vertu des dispositions qui doivent être adoptées conformément au paragraphe 2 de l'article 13, elles peuvent décider d'inviter des représentants d'Etats non parties au Protocole et du Comité international de la Croix-Rouge. Elle demanderait instamment à tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait de prendre toutes dispositions pour devenir parties le plus tôt possible à la Convention et aux protocoles y annexés, en particulier au Protocole II modifié, afin que le plus grand nombre possible d'entre eux en appliquent sans tarder les dispositions, et demanderait aux Etats successeurs de prendre les mesures voulues pour que l'application de ces instruments deviennent universelle.
M. DATUK HASMY AGAM (Malaisie) a présenté le projet de résolution L.45 relatif au suivi de l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l'emploi des armes nucléaires. Il a affirmé que ce projet souligne que les Etats ont une obligation juridique de conclure leurs négociations menant au désarmement nucléaire sous tous ses aspects sous un strict et efficace contrôle international. Le projet rappelle également l'appel lancé par l'Assemblée générale selon lequel tous les Etats doivent immédiatement remplir leur obligation de mener des négociations multilatérales en 1999 afin de parvenir, au plus tôt, à l'élimination totale des armes nucléaires.
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Mme SAVITRI KUNADI (Inde), présentant le projet de résolution L.14, relatif à la Convention sur les armes nucléaires, a indiqué que le projet présente des propositions relatives à l'interdiction de la menace ou de l'usage de ces armes. Des Etats nucléaires se sont toujours, hélas, opposés à l'élimination de ces armes, considérées par leurs détenteurs comme un moyen de pouvoir. L'avis de la Cour internationale de Justice, en 1993, a interdit dans le domaine du droit humanitaire l'usage de ces armes. Nous demandons la levée de toute ambiguïté qui pourrait mener à une utilisation justifiée de moyens militaires nucléaires. La sécurité internationale en sortirait renforcée, et il serait demandé à la Conférence du désarmement de négocier une Convention allant dans le sens d'une élimination totale des armes nucléaires.
Mme ZAMIRA ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a présenté le projet de résolution L.2. Elle a déclaré que ce projet, fondé sur la résolution de l'an dernier, appelle tous les Etats Membres à appuyer toutes les initiatives en Asie centrale afin de parvenir à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale. Ce projet encourage également les cinq d'Etats d'Asie centrale à poursuivre leur dialogue avec les cinq Etats nucléaires.
M. NARENDRA BIKRAM SHAH (Népal) a présenté le projet de résolution L.5, relatif au Centre régional pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, qui est sensiblement le même que celui présenté l'an dernier. Il s'y ajoute une citation relative à un programme pour la sensibilisation de l'opinion publique, et notamment des jeunes, aux programmes de désarmement. Le Centre joue un rôle important dans la promotion de la paix dans cette région, et nous tenons à souligner l'importance du Processus de Katmandou en ce domaine. Nous demandons, par conséquence, aux Etats Membres de continuer à fournir leurs contributions volontaires au fonctionnement de ce Centre.
M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) a présenté le projet de résolution L.10/Rev.1, qui est le résultat de longues négociations. Si la formule de zone exempte d'armes nucléaires (ZEAN) ne semble pas être en ce moment, au vu de certains, pleinement applicable à des Etats individuels comme le nôtre, nous avons cependant pu prouver que la Mongolie assurerait mieux la sécurité de sa région et celle de ses voisins, si des arrangements spéciaux pouvaient être trouvés au cas qu'elle présente. Notre projet de résolution demanderait la reconnaissance et l'appui du statut de ZEAN accordé à notre pays. Le paragraphe 3 assurerait que le statut de ZEAN de la Mongolie soit reconnu et appuyé par tous les Etats Membres. Nous demanderions aux Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, de fournir toute l'aide qu'il est possible dans la création de la ZEAN qui nous concerne.
M. AKIRA HAYASHI (Japon) a présenté le projet de résolution L.42 relatif au désarmement nucléaire en vue de l'élimination définitive des armes nucléaires. Ce projet réaffirme l'importance du TNP et les efforts pour aboutir à son universalité et à sa pleine application afin d'atteindre l'objectif ultime d'un monde libéré d'armes nucléaires. Ce projet préconise certaines actions concrètes et réalistes qui devraient être poursuivies
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multilatéralement et entre les Etats nucléaires, immédiatement ou dans un avenir proche, à savoir la signature et la ratification, au plus tôt, du CTBT, la conclusion des négociations à la Conférence du désarmement de Genève sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, et l'ouverture de pourparlers multilatéraux sur des avancées éventuelles vers une convention interdisant la production de matières fissiles. Le projet appelle les Etats nucléaires à permettre la réalisation du processus START et à prendre des mesures unilatérales en vue de réduire les arsenaux nucléaires et d'ouvrir des négociations entre les cinq Etats nucléaires.
M. NASTE CALOVSKI (Macédoine) a présenté le projet de résolution L.44 relatif au maintien de la sécurité internationale face à la désintégration violente des Etats. Le projet L.44 est la deuxième résolution sur la désintégration des Etats. Il examine l'un des aspects les plus importants du maintien de la paix et de la sécurité internationales, celui de la prévention de la désintégration des Etats par la violence. Il examine la question de façon déterminée et insiste sur l'importance des activités des organisations internationales. Le projet vise la prévention de la désintégration des Etats par la violence et le maintien de la paix et de la sécurité internationales ainsi que la promotion de la coopération internationale. Le projet rappelle l'importance des relations de bon voisinage entre les Etats et demande à tous les Etats de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques conformément à la Charte des Nations Unies. Le représentant a indiqué que son pays a signé, ce matin, le CTBT.
M. TIBOR TOTH (Hongrie) a présenté le projet de résolution L.6/ Rev.1. Dans son préambule, ce projet note avec satisfaction que tous les membres du Conseil de sécurité et plus d'une centaine d'autres Etats Membres sont parties à la Convention sur l'interdiction de la fabrication et de l'usage des armes bactériologiques ou à toxines. Nous nous félicitons que le recours à ces armes soit interdit en vertu de l'article 5 de la Convention. Des mesures, visant à renforcer son régime devraient être introduites et de nouveaux progrès devraient être faits en vue d'aboutir à des mesures juridiquement contraignantes. Notre projet rappelle la tenue d'une réunion interministérielle informelle, tenue ici au Siège, et qui a réaffirmé un soutien sans faille à la Convention. Le projet demande à tous les Etats parties d'accélérer les négociations, afin que l'élaboration d'un protocole puisse se faire sur une base consensuelle, pour lui donner une dimension véritablement universelle.
Mme BESKER (Croatie) a déclaré que la question des mines terrestres intéresse particulièrement la Croatie, puisque l'utilisation des mines a eu des effets négatifs sur le développement économique et la normalisation sociale et politique du pays. En février 98, en Croatie une loi a été votée pour créer des centres d'action sur les mines. Il faudra 15 ans pour anéantir toutes les mines sur le territoire. Mon gouvernement a financé plus de 70%
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des opérations de déminage, a-t-elle dit tout en indiquant le soutien de la Croatie à la Convention d'Ottawa aux projets de résolution L.33 et L.20 ainsi qu'au protocole amendé, présenté hier par la Suède.
M. ROBERT T. GREY JR. (Etats-Unis) a déclaré que son pays aimerait commenter la proposition de résolution relative à un nouvel ordre du jour en vue d'un désarmement nucléaire généralisé, discuté mardi devant la Commission. Notre pays a pris des mesures substantielles de réduction des armements nucléaires. Nous avons éliminé plus de 2000 ogives de notre arsenal et avons cessé la production de matières fissiles depuis un certain nombre d'années. En comparaison des niveaux d'armements atteints pendant la guerre froide, nous avons réduit nos forces de 80%. Les auteurs de la résolution ne semblent pas croire en notre bonne volonté et notre bonne foi. Nous pourrions appuyer certaines des idées avancées dans leur proposition, mais nous rejetons certains des constats et affirmations contenus dans le préambule. Ce qui est alarmant, c'est d'abord l'absence de mention des essais nucléaires effectués par l'Inde et le Pakistan. Concernant le dispositif, nous aimerions voir une reconsidération des articles liés à la notion d'essais. Cette résolution lance des appels alarmistes, et nous tenons à répéter, ici, que les Etats-Unis ont un long bilan positif en ce qui concerne le contrôle des armes nucléaires. Nous considérons comme très prématurée l'affirmation selon laquelle un monde exempt d'armes nucléaires ne peut être atteint que grâce à la mise en place d'instruments juridiquement contraignants négociés de manière multilatérale. Nous pensons que la communauté internationale devrait d'abord se concentrer sur les mesures pratiques qui s'imposent avant d'atteindre ce point, au lieu de mettre en avant, de manière brusque, la nécessité d'engagements juridiques mal étudiés et mal cernés.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a déclaré que le projet de résolution L.34 relatif au désarmement régional reflète le consensus international virtuel pour appuyer la progression essentielle à la promotion du désarmement. Ce projet préconise des mesures de confiance au niveau régional qui traitent les dynamiques particulières des régions données, et souligne que le désarmement mondial et le désarmement régional doivent être poursuivis parallèlement, puisqu'ils sont complémentaires. Les mesures mises en avant par le projet contribueront à la paix et la sécurité internationale. Il appelle aussi les Etats à conclure des accords partout où cela est possible. Il a également commenté le projet de résolution L.42 présenté par le Japon. Il a estimé qu'il a trait à la non-prolifération et non au désarmement nucléaire et que son titre n'est pas adapté à son contenu. On n'y envisage pas l'élimination définitive de la menace nucléaire. Et le représentant a souhaité apporter une modification au texte où il demande à ce que soit biffée la référence à la résolution 52/38 K qui apparaît dans le deuxième alinéa du préambule, et la référence faite à la résolution 1172 du Conseil de sécurité.
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M. ALEG LAPTSENAK (Bélarus) a introduit le projet de résolution L.1 relatif au rapport de la Commission du désarmement, qui est le fruit de consultations concernant le fonctionnement de la Commission du désarmement. Celle-ci est reconnue comme le seul organe des Nations Unies sur le désarmement. Les paragraphes opératoires 4, 5, 7 et 8 ont subi des changements par rapport à ceux présentés l'année dernière. Une mention spéciale est faite à la bonne conclusion de l'examen des travaux de la Commission, conformément à la résolution 52/12B adoptée le 19 décembre 1997 par l'Assemblée. Le paragraphe 7 du projet de résolution, recommande que la Commission du désarmement adopte les questions suivantes pour son débat de l'an 1999 : la création de zones exemptes d'armes nucléaires sur la base d'arrangements librement consentis entre Etats; les directives sur les armes conventionnelles et le désarmement; et la préparation de la 4ème session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement. Comme nous le savons tous, la Commission s'est toujours réunie pendant trois semaines et un jour, mais, comme on l'a constaté aussi, l'emploi du temps surchargé, empêche certaines délégations de couvrir efficacement en même temps les travaux de la Conférence du désarmement et de ses organes à Genève, et ceux de la Commission à New York. C'est pourquoi, nous demandons que les travaux de cette dernière durent, au maximum, trois semaines.
M. CLIVES PEARSON (Nouvelle-Zélande) a répondu aux critiques formulées par plusieurs délégations sur le projet de résolution L.48, et notamment le Pakistan dont les observations sur certaines omissions dans le projet ont surpris. Le représentant a réfuté l'accusation selon laquelle le L.48 sape le TNP et a affirmé que le projet contient un appui sans ambiguïté au TNP et au processus de révision du TNP en cours en ce moment. Il contient plus de cinq références au TNP, et pour ceux qui l'ont étudié, il est clair qu'il ne le sape pas, mais l'étaye et l'entérine.
Mme JOELLE BURGOIS (France) a répondu à la délégation de l'Egypte qui a introduit hier un projet de résolution (L.40) sur le désarmement et l'espace extra-atmosphérique. La France, au début de la session de la Conférence du désarmement (CD), cette année, a montré son désir de voir la CD se concentrer sur la prévention de la course aux armements dans l'espace. La CD a décidé de confier à un Coordonnateur spécial une étude sur la nécessité de créer un comité spécial lié à la question. Des réflexions ont eu lieu sur cette question, qui au vu de l'évolution internationale, sont devenues réalité. Le tir de fusée ou de missile nord-coréen, survenu il y a quelques semaines, est venu confirmer les inquiétudes que se fait la communauté internationale, qui devrait engager une réflexion à long terme sur le sujet. On devrait chercher un consensus sur la question, et la France votera positivement sur la proposition présentée par l'Egypte, contrairement à la position qu'elle avait adoptée lors du vote de la résolution 52/37, présentée par le Bangladesh, en 1997.
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M. LARS BJARME (Suède) a déclaré que les progrès faits dans le domaine du désarmement ont été ralentis ces dernières années. Il faudrait donner une nouvelle impulsion au processus du désarmement, en particulier, le désarmement nucléaire. Le projet L.48 réaffirme l'importance des efforts internationaux pour le désarmement nucléaire. Il faut savoir contrôler les menaces actuelles au régime mondial de non-prolifération nucléaire. Ce projet préconise une approche claire et concrète pour faire avancer le processus de désarmement nucléaire et de non-prolifération. Elle est fondée sur une série de mesures que doivent prendre les Etats nucléaires. Il faut souligner que ce projet ne cherche en aucun cas à saper ou à détourner les travaux vitaux du cadre du TNP. Ce Traité constitue la pierre angulaire.
M. PETER GOOSEN (Afrique du Sud) a déclaré que les Etats-Unis ont soulevé des questions examinées avec succès à la dernière réunion. La logique dans le paragraphe 1 de la résolution L.48 rend les Etats-Unis perplexes mais fondamentalement, ils n'ont aucune difficulté à accepter le paragraphe 1 du dispositif qui est important puisqu'il demande aux Etats nucléaires de poursuivre leur engagement au désarmement nucléaire. Les Etats-Unis prennent au sérieux l'ensemble de la résolution et je me joins à eux pour lancer le même appel qu'eux à savoir que la résolution porte sur de trop nombreuses questions et sur la nécessité de procéder à un nouvel ordre du jour. Certains points les inquiètent, le préambule, notamment, qui, de leur avis, serait rédigé dans un style alarmiste; pourtant, il n'y a qu'à visiter l'exposition sur les vestiges de Nagazaki pour être de l'avis contraire. Le texte ne mentionnerait pas les essais nucléaires récents réalisés par deux pays, mais ce texte n'a pas pour vocation de traiter des essais nucléaires, d'autres résolutions traitent de ce sujet. Les Etats Unis n'ont pas su reconnaître les véritables objectifs de ce projet qui sont relatifs aux principes du TNP auxquels ils se sont engagés eux-mêmes.
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