AG/834

L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION APPELANT AU RENFORCEMENT DE LA COOPERATION ENTRE L'ONU ET LA COMMUNAUTE DES CARAÏBES

29 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/834


L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION APPELANT AU RENFORCEMENT DE LA COOPERATION ENTRE L'ONU ET LA COMMUNAUTE DES CARAÏBES

19981029 Elle entame son débat sur la coopération entre l'ONU et l'Organisation de l'unité africaine

L'Assemblée générale a adopté, cet après-midi, sans vote, une résolution relative à la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (CARICOM), présentée par le Guyana au nom des coauteurs. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée générale demande au Secrétaire général de l'ONU de continuer à oeuvrer, en consultation avec le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, à la promotion de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes et prie instamment les institutions spécialisées des Nations Unies de collaborer avec le Secrétaire général de la CARICOM pour engager des consultations et des programmes communs avec la Communauté et ses institutions associées.

En présentant le projet de résolution M. R. Insanally a déclaré que les Nations Unies représentent un bouclier face aux diverses menaces, notamment face aux catastrophes naturelles, qui pèsent sur les petits Etats insulaires vulnérables comme ceux de la CARICOM. Les orateurs se sont félicités en particulier des actions menées pour lutter contre le trafic des stupéfiants. Ils ont également remercié la communauté internationale pour son intervention rapide après le passage du cyclone Georges.

Les représentants des pays suivants sont intervenus: Autriche, au nom de l'Union européenne, République dominicaine, au nom des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, Jamaïque et République de Corée. L'Observateur permanent de la CARICOM auprès des Nations Unies a également pris la parole.

Auparavant, l'Assemblée à examiné la question relative à la coopération entre l'ONU et l'Organisation de l'unité africaine pour laquelle elle était saisie d'un rapport du Secrétaire général.

Les participants au débat se sont félicités de l'ouverture d'un Bureau de liaison des Nations Unies à Addis Abeba. Il ont en outre souligné l'importance de la coopération entre les deux organisations dans le domaine du maintien de la paix et ont appelé à un soutien accru des Nations Unies au mécanisme de l'OUA de prévention, de gestion et de règlement des conflits en

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Afrique. En matière de développement économique et social, beaucoup ont rendu hommage aux efforts qui ont été déployés par les pays africains eux-mêmes et ont estimé qu'il fallait que la communauté internationale les soutienne davantage.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Burkina Faso, au nom de l'OUA, Autriche, au nom de l'Union européenne, Nigeria, au nom des Etats d'Afrique, Sénégal, Swaziland, Tunisie, Japon, Norvège, Malawi, Zimbabwe, Ethiopie, République de Corée et Bénin. L'Observateur de l'OUA est également intervenu.

A l'issue du débat, le Président de séance a annoncé qu'un projet de résolution sur ce point serait présenté ultérieurement à l'Assemblée générale.

Le Président de séance a en outre annoncé que l'Assemblée examinera, au cours de sa prochaine séance qui se tiendra le lundi 2 novembre à partir de 10 heures, les rapports de la Cinquième Commission sur les point 125, 136 et 140 de son ordre du jour. Elle procèdera ensuite à l'examen de la question des Iles Falklands (Malvinas) et du rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Elle examinera, le mercredi 4 novembre, le point 168 de son ordre du jour intitulé "Dialogue entre les civilisations".

COOPERATIONS ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE

Rapport du Secrétaire général (A/53/419)

Pour l'examen du point 35 de son ordre du jour, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général soumis en application de la résolution 52/20 du 24 novembre 1997.

Au cours de la période considérée, les Secrétaires généraux des deux organisations ont poursuivi leur coopération dans un certain nombre de domaines et se consultent régulièrement sur les grandes questions africaines d'intérêt commun. Ils examinent également la nécessité de resserrer leurs liens afin de renforcer leur capacité mutuelle de prévenir et de résoudre les conflits en Afrique. Ils ont réalisé un progrès important dans cette direction en convenant de se rencontrer deux fois par an afin de discuter des domaines prioritaires de coopération et de coordonner leur action.

En outre, la coopération dans les domaines de la paix et de la sécurité s'est poursuivie notamment à travers le programme de coopération entre l'ONU et les organisations régionales dont est chargé le Département des affaires politiques. Le Département des affaires politiques organise également des rencontres avec les membres du Groupe d'Etats d'Afrique et des consultations périodiques avec le bureau de l'Observateur permanent de l'OUA à New-York. Un bureau de liaison des Nations Unies a en outre été ouvert auprès de l'OUA en avril 1998 et est chargé de faciliter l'échange d'informations et la coordination des initiatives et des efforts dans les domaines de la diplomatie préventive, du rétablissement et du renforcement de la paix. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme ont également poursuivi leur coopération avec l'OUA.

La coopération s'est en outre renforcée dans le domaine du développement économique et social notamment avec les institutions suivantes: PNUD, PNUE, PAM, Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat), HCR, CNUCED, OIT, FAO, UNESCO, OMS, Banque mondiale et FMI. L'Union postale universelle, l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour le contrôle des drogues ont également continué à renforcer leur coopération avec l'OUA.

Déclarations

M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso), s'exprimant au nom de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), a rappelé que de par leur idéal commun qui est de garantir la paix, l'ONU et l'OUA sont complémentaires et leur coopération a aujourd'hui valeur d'exemple. En effet, on assiste à une véritable institutionnalisation des relations entre les deux organisations dont la seule ombre demeure le statut marginal dans lequel on confine le Bureau d'observation de l'OUA à New-York, a ajouté M. Kafando. Il a demandé que

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soient étendus à ce Bureau les mêmes privilèges et immunités accordés aux autres missions diplomatiques pour lui permettre de s'acquitter honorablement de sa mission. Pourtant, cette coopération demande à être renforcée au regard des défis immenses auxquels le monde est confronté.

Dans le domaine du maintien de la paix, l'ONU peut non seulement contribuer à renforcer structurellement le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits en Afrique, mais aussi apporter un appui technique et logistique. Dans cette optique, a indiqué M. Kafando, une contribution de l'ONU au Fonds de l'OUA pour la paix serait une contribution appréciable. De même, il serait souhaitable que le Secrétaire général délègue un représentant à toutes les réunions africaines afin de pouvoir mieux appréhender les problèmes africains. En outre, l'Afrique compte beaucoup sur sa coopération avec le système opérationnel des Nations Unies pour réussir son développement. A cet égard, M. Kafando a souligné la nécessité d'une approche renouvelée qui mette l'accent sur une assistance en matière de stratégie et de méthodologie du développement afin que l'aide soit adaptée aux réalités spécifiques de l'Afrique. Les institutions spécialisées de l'ONU doivent également aider l'Afrique à prendre en compte la dimension culturelle de son développement et appuyer les efforts de l'OUA pour promouvoir les ressources humaines. L'ONU peut aider activement l'OUA dans encore bien des domaines, a estimé M. Kafando, qui a toutefois indiqué que dans l'immédiat, la coopération concrète que l'OUA attend vivement des Nations Unies est un appui franc et massif pour l'organisation du Sommet économique de 1999.

M. ERNST SUCHARIPA (Autriche), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a déclaré qu'il considérait comme essentiel que les pays africains et les organisations régionales jouent un rôle majeur dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique. Or la prévention des conflits en Afrique constitue une priorité pour l'Union européenne; c'est pour cette raison qu'en mai 1998, l'Union européenne avait adopté une "Position commune sur les droits de l'homme, les principes démocratiques, le respect du droit et la bonne gouvernance en Afrique". Cette position commune est une approche constructive qui soutient les efforts de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), des organisations sous-régionales et des Etats. L'Union européenne a également mis au point un mécanisme consultatif avec l'OUA qu'elle entend renforcer afin de développer le dialogue avec l'OUA et les organisations sous-régionales et de soutenir leurs efforts dans les domaines d'alerte rapide, de diplomatie préventive, de maintien de la paix et de sensibilisation à l'importance du respect des droits, de l'Etat de droit et d'une société pluraliste.

Il s'est félicité du fait que le Sommet de l'OUA qui s'est tenu à Ouagadougou en juin 1998, ait accepté de tenir dans la première moitié de l'an 2000 un Sommet des chefs d'Etats et de Gouvernements de l'Union européenne et de l'OUA. Il a estimé que ce sommet offrait la possibilité d'un débat au plus haut niveau politique sur les sujets politiques et économiques d'intérêt commun.

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M. Sucharipa a noté qu'en dépit des progrès enregistrés en Afrique, le nombre des conflits se multiplie, notamment dans le région des Grands Lacs, en République démocratique du Congo où il a appelé les parties concernées à s'accorder immédiatement sur un cessez-le-feu et à la cessation de l'ingérence étrangère. Il s'est également déclaré préoccupé par la situation en Angola où il a instamment demandé aux dirigeants de l'UNITA d'observer les accords du Protocole de Lusaka, de renoncer à toute ambition militaire et de s'abstenir de se réarmer. A ce sujet, il a ajouté que l'Union européenne prenait toutes les mesures afin d'appliquer les sanctions décidées par le Conseil de sécurité et a exhorté tous les Etats à faire de même afin d'encourager l'UNITA à respecter ses obligations. Il a également appelé les parties aux conflits sévissant en Guinée-Bissau à continuer leurs négociations afin de trouver une solution pacifique au conflit.

En ce qui concerne le développement économique durable en Afrique, il a déclaré que l'Union européenne restait engagée dans la lutte contre la pauvreté. Il a réaffirmé que l'Union européenne, qui est le principal bailleur de fonds de l'Afrique, qui contribue au deux tiers de l'aide publique au développement en faveur de l'Afrique sub-saharienne et dont le marché est le plus ouvert aux produits africains, s'engage à renouer son accord de partenariat avec les pays, Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) et à donner à la Convention de Lomé un cadre de coopération plus efficace qui demeurera puissant au 21ème siècle.

M. IBRAHIM A. GAMBARI (Nigéria) a qualifié la relation entre l'Organisation de l'unité africaine et les Nations Unies de positive dans la mesure où l'importance de la proximité et de la familiarité des organisations régionales avec les situations locales et les environnements de conflits ou de conflits potentiels sont reconnues. Le représentant a rappelé que l'OUA a été constante dans ses efforts visant à prévenir les conflits et arriver à une solution pacifique des conflits locaux tout en travaillant étroitement avec le Conseil de sécurité.

Après avoir rappelé que la prévention des conflits est la clé du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique comme partout dans le monde, il a estimé que la diplomatie préventive, le désarmement, l'interdiction des armes légères, ainsi que le déploiement de troupes à titre préventif dans les zones de tension sont tous autant de moyens à explorer dans le but de renforcer la coopération entre l'OUA et l'ONU. L'OUA agissant en tandem avec le Conseil de sécurité, il est impératif que les Nations Unies accroissent leur soutien logistique et financier à l'OUA et aux autres organisations régionales et sous-régionales de façon à leur permettre de devenir des partenaires encore plus efficaces des Nations Unies. Par ailleurs, le représentant a souligné que les efforts de développement économique constituent sans doute une condition essentielle à la paix et la stabilité en Afrique. Le représentant a également souligné que les deux organisations devraient accroître la fréquence de leurs consultations de façon à maximiser la réalisation de leurs objectifs tout en évitant la duplication non nécessaire des efforts et des ressources.

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M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a souligné l'importance particulière que revêt, pour sa délégation, le thème de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Le délégué a relevé le rôle déterminant que joue l'OUA dans la prévention et le règlement des conflits ainsi qu'en matière de développement du continent, notamment grâce à son mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits et de l'implication des organismes sous-régionaux. Il relève dans le domaine économique que la lutte contre la pauvreté, la fourniture de services sociaux de base, la maîtrise de la pression démographique, la poursuite du processus d'intégration économique régionale ont constitué autant d'efforts déployés pour consolider les bases d'une croissance économique durable en Afrique. Selon lui, la coopération multiforme que l'Afrique entretient avec l'ONU dans différents domaines a été décisive. Aujourd'hui l'ensemble de la communauté internationale partage l'idée que la meilleure façon d'assurer la paix et la sécurité en Afrique est de promouvoir le développement durable du continent. Cette approche adoptée par les Nations Unies est actuellement mise en oeuvre, de manière concertée par les pays d'Afrique et par les organismes opérationnels des Nations Unies, dans le cadre de l'Initiative spéciale pour l'Afrique.

Le délégué souligne enfin que les nombreux défis auxquels l'Afrique est confrontée exigent du temps, de l'énergie et des réponses globales de la part de l'Organisation des Nations Unies, de son système et de toute la communauté internationale.

M. MOSES M. DLAMINI (Swaziland) s'est félicité de l'ouverture d'un bureau de liaison des Nations Unies et de l'OUA, à Addis Abeba, qui renforcera encore la coopération entre ces deux organisations, ainsi que de l'ouverture d'un Bureau de coordination des affaires humanitaires, qui permettra à l'OUA d'être mieux informée. Il s'est déclaré favorable à la réouverture du Centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique et a estimé que ce Centre avait un rôle important à jouer dans la promotion des mesures de confiance au niveau régional et, par là-même, dans la promotion du développement durable. Il a ajouté qu'il était donc nécessaire de doter le Centre des ressources nécessaires afin de permettre au directeur qui vient d'être nommé de renforcer les activités et le programme du Centre.

M. Dlamini a indiqué que la coopération dans le domaine économique et social demeurait centrale et a remarqué que la participation du Bureau du Coordonnateur pour l'Afrique et les pays les moins avancés au Sommet de l'OUA qui s'est tenu à Ougadougou en juin 1998, témoignait d'un engagement positif en faveur du développement économique et social des pays africains. Toutefois, il a noté que dans ce domaine, les engagements pris n'étaient pas toujours suivis d'effets positifs et que, sept ans après l'adoption du nouvel Ordre du jour pour le développement de l'Afrique, la situation s'est empirée et réclame une action urgente pour faire face aux problèmes qui minent

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l'Afrique. Il a estimé que cette situation ne changerait pas à moins d'une volonté politique claire et d'un engagement de la communauté internationale pour que le taux de croissance soit plus élevé et que les ressources supplémentaires soient mobilisées.

M. ALI HACHANI (Tunisie) a indiqué que l'Afrique est déterminée à prendre en main sa destinée en comptant en premier lieu sur ses propres capacités et sur la solidarité et la coopération inter-africaines. Mais elle a besoin du soutien résolu et de la solidarité de la communauté internationale pour faire face aux défis de la guerre, de la pauvreté et des épidémies. A cet égard, M. Hachani s'est félicité de la tradition de consultation instaurée entre les Secrétaires généraux des deux organisations qui, avec l'ouverture d'un Bureau de liaison des Nations Unies auprès de l'OUA, est de nature à renforcer la coopération.

Notant que la coopération entre les deux organisations avait enregistré des résultats encourageants dans le domaine du maintien de la paix, M. Hachani a souligné la nécessité de renforcer les capacités de l'OUA en la matière et d'encourager les efforts du mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l'OUA en le dotant des moyens adéquats. Cependant, a-t-il rappelé, l'instauration de la paix et de la sécurité en Afrique passe inévitablement par l'élimination des causes profondes de ces conflits. Le développement durable est donc un facteur essentiel et l'ONU peut jouer dans ce domaine un rôle crucial, a déclaré M. Hachani, qui a ajouté qu'il fallait aussi accorder une attention particulière au problème de la dette des pays africains. Après avoir observé que l'Afrique a accompli d'importants progrès sur la voie de la démocratie, de la promotion des droits de l'homme et des réformes économiques, a finalement indiqué M. Hachani, il a estimé que ces progrès méritent le soutien de la communauté internationale dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats africains.

M. MASAKI KONISHI (Japon) estime que l'on ne saurait assez insisté sur l'importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales en matière de développement économique et de prévention de conflits. Il a observé que les questions de prévention des conflits et de développement sont étroitement liées en Afrique, c'est pour cette raison qu'il a préconisé de s'attaquer aux causes des conflits afin de pouvoir faire face aux problèmes de développement en adoptant une approche qui engloberait les aspects politiques, économiques et sociaux. A cet égard, le Japon a lancé des initiatives qui devraient contribuer à renforcer les efforts de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, notamment en organisant la première Conférence internationale de Tokyo sur les stratégies préventives et la semaine dernière, la deuxième Conférence de Tokyo sur le développement africain (TICADII), à laquelle ont pris part le Secrétaire général des Nations Unies et de nombreux chefs d'Etat africains. La TICAD II a débouché sur l'adoption d'un Plan d'action qui identifie des domaines critiques de développement et préconise des objectifs concrets tout en encourageant la communauté internationale à coopérer pour les atteindre. Le Japon coopère aussi bilatéralement avec l'Organisation de l'unité africaine

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(OUA) a rappelé M. Konishi, notamment par sa contribution au Fonds pour la paix de l'OUA. Il a déclaré que son gouvernement est convaincu que la coopération croissante entre l'ONU et l'OUA servira de modèle à d'autres organisations régionales et sous-régionales dans leurs efforts pour la paix et le développement.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s'est réjoui de l'accent mis dans le rapport, sur la coopération et la coordination entre l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et les organisations sous-régionales notamment dans le domaine de la prévention des conflits et du développement régional. La tenue de réunions régulières et l'existence de mécanismes de coordination tels qu'ils sont détaillés dans le rapport pourraient s'avérer être des mesures importantes afin d'assurer une meilleure coordination entre les Nations Unies et ces institutions et les organisations sous-régionales. C'est dans ce domaine que l'OUA pourrait jouer un rôle important.

La Norvège contribue financièrement et ce, depuis plusieurs années déjà, au renforcement de la capacité de maintien de la paix et de prévention des conflits en Afrique. Sont témoins, à cet égard, le mécanisme de résolution des conflits qui s'efforce de trouver des solutions aux situations de conflits ainsi que le programme "Formation pour la paix" dans la région de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Cependant la persistance des crises en Afrique démontre l'urgence d'une assistance accrue dans ce domaine. C'est dans cet optique que le Gouvernement norvégien s'est, en coopération avec d'autres partenaires, engagé à poursuivre ses efforts pour renforcer la capacité de l'Afrique dans les domaines du maintien de la paix et de la prévention des conflits.

M. DAVID RUBADIRI (Malawi) s'est félicité de ce que la coopération entre les deux organisations se soit renforcée et se soit stabilisée au cours du temps. Par ailleurs, le Malawi est persuadé qu'il faut accorder un rang de priorité élevé aux stratégies visant à prévenir les conflits. La résolution des conflits devrait venir en deuxième solution. Le représentant a souligné que les consultations et les échanges d'information fréquents qui ont lieu entre le Secrétaire des Nations Unies et l'OUA constituent une évolution importante. De plus, le Département des affaires politiques de l'ONU, dans son rôle de superviseur des programmes de coopération, mérite des ressources et un soutien substantiels de façon à ce qu'il puisse mieux exercer son mandat.

Le représentant du Malawi a en outre souligné que son Gouvernement attache une importance considérable aux travaux du Bureau de la coordination des affaires humanitaires dans sa tâche de renforcement des capacités des organisations africaines ainsi que dans sa tâche consistant à favoriser une meilleure gestion des catastrophes et situations d'urgence. Le Malawi espère que cette coopération sera renforcée et que la marginalisation de courte durée du continent ne sapera pas ce partenariat existant.

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M. MACHIVENYIKA T. MAPURANGA (Zimbabwe) a réaffirmé l'importance que l'Afrique attache aux programmes de coopération de l'OUA avec les Nations Unies. Le représentant a souhaité réitérer dans ce contexte son appel aux Nations Unies et par là même à la communauté internationale, afin qu'elles accordent de façon concrète leur aide aux mécanismes de l'OUA en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits. Le soutien international est nécessaire aux institutions et mécanismes africains afin de leur permettre de jouer un rôle actif comme partenaires des Nations Unies en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix en Afrique.

Par ailleurs, le représentant a rappelé que les tentatives africaines pour mettre sur pied une Communauté économique de l'Afrique et pour revitaliser les groupes sous régionaux ont continué à connaître peu de succès dans un contexte international non favorable. Ainsi, le Zimbabwe estime que les Nations Unies ont une place unique en matière de fourniture de directives politiques, de mobilisation de ressources et de coordination des efforts en faveur du développement économique et social et du bien-être des populations africaines. La communauté internationale doit accorder la priorité à la formulation et au développement des initiatives africaines, mais surtout, et de plus en plus, à leur mise en oeuvre.

M. DURI MOHAMMED (Ethiopie) a déclaré que, compte tenu du fait que la situation générale en Afrique demeure précaire, en particulier pour ce qui est de la paix et de la sécurité, il est d'autant plus important de renforcer la coopération et la coordination entre les Nations Unies et l'OUA. L'Ethiopie se félicite des initiatives prises en ce sens, et en particulier de la mise en place d'un mécanisme de consultations régulières entre les secrétariats des deux organisations. Il a souligné l'importance de la coopération entre l'ONU et les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Dans ce contexte, M. Mohammed note avec satisfaction la création d'un bureau de liaison des Nations Unies avec l'OUA et, au niveau de sa sous-région, la coopération entre les Nations Unies et les organisations sous-régionales telle que l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD). L'Ethiopie, étant chargée par l'OUA et l'IGAD de contribuer à trouver une solution pacifique à la situation en Somalie, attache une importance particulière au rôle et au soutien des Nations Unies en vue de trouver une solution durable à cette crise. Dans les domaines économique et social, l'Ethiopie se félicite du rôle que joue de nombreuses institutions des Nations Unies dans la région en coopération avec l'OUA, et en particulier la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, le PNUD, le FNUAP, la FAO, l'OMS et l'UNESCO. M. Mohammed a estimé que le niveau de cette coopération entre l'ONU et l'OUA doit être maintenu afin de pouvoir mettre en oeuvre les ordres du jour économiques et politiques décidés par les pays africains. Il considère que l'expérience a montré le caractère primordial de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales ainsi que dans le domaine

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du développement économique et social. Toutefois, a-t-il estimé, cela ne signifie pas que le rôle des organisations régionales peut se substituer à celui des Nations Unies, et en particulier à celui du Conseil de sécurité, qui restent les premiers responsables du maintien de la paix et de la sécurité internationales.

M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) a déploré que des conflits armés persistent sur le continent africain, menaçant ainsi la paix et la sécurité régionales et entraînant des situations humanitaires désolantes des déplacements massifs de personnes et des violations des droits de l'homme. Qui plus est, ces conflits détruisent les ressources nécessaires au développement économique et social a-t-il ajouté. Afin de faire face à cette situation, M. See-Young estime que la communauté internationale se doit de déployer davantage d'efforts pour renforcer la coopération et la coordination entre les Nations Unies et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ainsi qu'avec les organisations sous-régionales. Dans ce contexte, il se félicite de la coopération croissante entre le Conseil de sécurité et le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l'OUA, et de la création du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les activités préventives.

M. See-Young a souligné que son Gouvernement poursuit depuis les années 70 la promotion des relations de coopération avec l'Afrique. La République de Corée a également participé à un certain nombre d'opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique dont l'UNOSOM II, UNAVEM III et la MINURSO. Elle poursuivra également sa politique de développement en Afrique dans le cadre de son aide publique au développement.

M. FASSASSI YACOUBOU (Bénin) s'est félicité des efforts accomplis pour améliorer la coopération entre les deux organisations et notamment de l'ouverture d'un bureau de liaison des Nations Unies et de l'OUA à Addis Abeba pour l'action préventive, le rétablissement et le renforcement de la paix et des processus démocratiques en Afrique. Il a accueilli favorablement l'institution de deux réunions annuelles à New York et à Addis Abeba pour l'échange d'idées et d'informations et les concertations régulières entre l'OUA et divers départements d l'ONU afin de faire le bilan sur la mise en oeuvre des programmes de coopération en cours et arrêter de nouveaux programmes.

Il a également signalé la fourniture par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme de conseils et d'assistance technique aux gouvernements africains et à l'OUA. Il a estimé que le cadre stratégique en trois volets élaboré par ce dernier est un instrument important dont il convient d'assurer la mise en oeuvre méthodique et efficace. En accord avec les conclusions de la Conférence de Tokyo sur le développement de l'Afrique qui s'est tenue la semaine dernière, il a estimé que l'amélioration de la situation en Afrique reste la responsabilité du Continent, mais que le concours de la communauté internationale et des partenaires au développement est d'importance non négligeable.

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M. AMADOU KEBE, Observateur permanent de l'Organisation de l'unité africaine, a estimé que les changements fondamentaux que connaît aujourd'hui le monde ainsi que la multiplicité et la complexité des problèmes aigus de l'Afrique, appellent à un renforcement du cadre de coopération existant et imposent la définition de nouveaux axes. En effet, l'expérience montre qu'entre les programmes adoptés et leur exécution, des difficultés imprévues surgissent toujours, que la volonté politique des dirigeants ne suffit pas à aplanir. A cet égard, M. Kebe s'est félicité de la décision d'ouvrir un Bureau de liaison de l'ONU à Addis-Abeba.

Parmi les domaines de coopération qu'il considère comme étant "d'une impérieuse nécessité", M. Kebe a cité celui de la prévention des conflits dont l'OUA a fait la priorité des priorités. En effet, tout le monde convient qu'il faut permettre aux organisations régionales de jouer un rôle central dans les situations de conflit. Mais M. Kebe a rappelé que si certains conflits peuvent trouver une solution grâce à des initiatives régionales, d'autres sont d'une complexité telle qu'ils requièrent l'intervention de l'ONU. M. Kebe a également souligné le soutien bénéfique que l'ONU peut apporter aux processus de démocratisation, à l'institutionnalisation de la bonne gouvernance, au respect des droits de l'homme et à l'instauration d'une culture de la paix. Il a appelé à un renforcement de la coopération et de la coordination dans les domaines social et humanitaire, notamment pour faire face au problème de plus en plus grave des réfugiés et dans le domaine économique, pour la promotion de la lutte contre la pauvreté, de la croissance et du développement. En effet, si les pays africains se sont efforcés de créer et de consolider un environnement propre à favoriser le développement, la réponse de la communauté internationale, en revanche, s'est faite beaucoup attendre. Il a, à cet égard, appelé à réinventer, en cette ère de mondialisation, le principe de solidarité et une "mentalité de villageois" à l'échelle de la planète.

COOPERATION ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA COMMUNAUTE DES CARAÏBES

Rapport du Secrétaire général (A/53/275 et Add.1)

Le rapport a été établi en application de la résolution A/51/16 de l'Assemblée générale en date du 11 novembre 1996, intitulée "Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes", dans laquelle l'Assemblée générale a notamment prié le Secrétaire général de lui présenter, à sa cinquante-troisième session, un rapport sur l'application de la résolution.

La première réunion générale entre les représentants de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et ses institutions associées, et ceux du système des Nations Unies s'est tenue au Siège des Nations Unies en mai 1997. Au cours de la réunion, un accord de coopération a été signé entre les deux organisations. Les participants se sont en outre déclarés favorables à l'idée d'explorer et de définir de nouveaux domaines de coopération, compte tenu des contraintes

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financières et du fait que les ressources humaines sont limitées. A la troisième réunion entre l'ONU et les organisations régionales, le Secrétaire général a déclaré qu'une coopération accrue entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales était plus que jamais nécessaire et qu'il fallait approfondir la coopération pour la prévention des conflits meurtriers.

Par ailleurs, le rapport note que les services multimédias du Département de l'information ont contribué à renforcer la coopération entre l'ONU et la Communauté des Caraïbes en traitant d'un grand nombre de questions et d'activités concernant l'ONU et la CARICOM, dans le cadre notamment de communiqués de presse, de magazines radiophoniques et de reportages.

En matière de développement, la coopération entre le PNUD et la CARICOM se situe essentiellement dans le contexte du Cadre de coopération régionale pour l'Amérique latine et les Caraïbes et du Programme régional multi- insulaire des Caraïbes qui soutient les initiatives des pays membres de l'Organisation des Etats des Caraïbes orientales (OECO). Les programmes du PNUD sont axés principalement sur les thèmes de l'élimination de la pauvreté, la gestion de l'environnement, la gouvernance et le développement ainsi que le commerce et l'intégration, les questions intéressant les femmes constituant un thème commun à tous les autres.

Conformément aux mandats et recommandations issus des récentes conférences mondiales, particulièrement dans les domaines de l'élimination de la pauvreté et du développement social, le PNUD continue d'aider les gouvernements des Caraïbes à formuler et à mettre à exécution au niveau national des plans, stratégies et politiques d'élimination de la pauvreté. Pour ce qui est de la protection et de la régénération de l'environnement, un appui technique est actuellement fourni pour renforcer les capacités d'aménagement du territoire et exécuter des programmes qui lient la gestion de l'environnement à l'élimination de la pauvreté.

En matière de coopération technique, le rapport indique que le PNUD aide actuellement, dans le cadre du programme de la région des Caraïbes Capacités 21, les organisations nationales et régionales à élaborer des pages d'accueil sur le Web et à avoir accès à un point de contact régional du programme de constitution de réseaux pour le développement durable entre ces organisations.

En ce qui concerne le commerce et d'intégration, l'aide du PNUD à la région des Caraïbes a consisté à fournir un appui à la CARICOM. Le PNUD a, en particulier, aidé à la création de l'économie et du marché uniques de la CARICOM en élaborant un cadre juridique approprié, puis en facilitant sa mise en oeuvre. Un appui ciblé est également prévu afin de rendre la région plus compétitive pour ce qui est de la production de biens et de services, ce qui facilitera son intégration à l'économie mondiale.

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L'assistance du PNUD dans le domaine de la gouvernance a généralement porté sur les points suivants : renforcement des capacités pour la réforme des administrations publiques, consolidation des processus électoraux, renforcement des capacités des organisations de la société civile, aide aux pays se trouvant dans des situations particulières, et notamment un rôle de premier plan dans la coordination des efforts de mobilisation des ressources durant la phase de relèvement.

Par ailleurs, le PNUCID (Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues) et la CARICOM ont resserré leurs relations afin de coordonner leurs activités et de renforcer leur coopération au niveau régional dans le domaine du contrôle des drogues. La CARICOM participe en outre activement à la planification d'un système régional de surveillance épidémiologique afin d'évaluer et de surveiller les profils et tendances en matière d'abus des drogues dans les Caraïbes, projet du PNUCID dont le démarrage est prévu pour le second semestre de 1998.

L'additif A/53/275/Add.1 décrit, dans le cadre du suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits états insulaires en développement, la coopération entre le Département des affaires économiques et sociales et la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Le Département et la CARICOM échangent notamment des informations concernant les activités relatives à la mise en oeuvre du Programme d'action. Le rapport note que cet échange d'informations permet à la CARICOM de se tenir informée des travaux de la Commission du développement durable ayant trait aux petits états insulaires en développement et à la Commission de disposer à tout moment d'informations concernant la mise en oeuvre du Programme d'action dans les Caraïbes.

Projet de résolution (A/53/L.15)

L'Assemblée générale était également saisie d'un projet de résolution aux termes duquel elle demanderait au Secrétaire général de l'ONU de continuer à oeuvrer, en consultation avec le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, à la promotion de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes. Elle prierait ensuite instamment les institutions spécialisées et les autres organismes et programmes des Nations Unies de collaborer avec le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes pour engager des consultations et des programmes communs avec la Communauté et ses institutions associées. Elle recommanderait également aux représentants de la Communauté des Caraïbes et ses institutions associées et à ceux du système des Nations Unies de tenir leur deuxième réunion générale en 1999 dans la région des Caraïbes afin d'examiner et d'évaluer les progrès accomplis dans les activités entreprises et de se consulter sur les mesures et procédures nécessaires pour faciliter et renforcer la coopération entre les deux organisations.

( suivre)

- 13 - AG/834 29 octobre 1998

Déclarations

M. S. R. INSANALLY (Guyana) présentant le projet de résolution A/53/L.15 a réaffirmé l'importance que les Etats de la CARICOM (Communauté des Caraïbes) accordent à leurs relations avec les Nations Unies car elles s'avèrent bénéfiques pour leur développement et devrait par conséquent être renforcée. En effet, pour des petits Etats comme ceux de la CARICOM, les Nations Unies représentent un bouclier face aux menaces contre la paix et la sécurité. Le représentant a rappelé que l'ONU a largement contribué au fil des années à aider ces Etats dans la voie du développement économique et social. En coopérant avec le Comité de développement et de coopération des Caraïbes et d'autres institutions régionales, la CARICOM et les Nations Unies travaillent de concert afin d'assurer la mise en oeuvre d'Action 21 et en particulier du Programme d'action de la Barbade sur le développement durable des petits etats insulaires en développement.

Les problèmes de développement durable, de trafic de drogues, de protection de l'environnement, de préparation aux catastrophes naturelles et, de façon générale, tous les défis qui naissent du phénomène de la mondialisation et de la libéralisation rapide de l'économie revêtent une importance particulière pour les états de la CARICOM. La coopération avec les Nations Unies devrait ainsi viser à sensibiliser la communauté internationale à la vulnérabilité particulière des petites économies des Caraïbes. Les Etats membres de la Communauté des Caraïbes espèrent sincèrement que le projet de résolution sera adopté à l'unanimité , mais aussi que sa mise en oeuvre recevra un soutien positif et pratique du système des Nations Unies.

M. HANS PETER MANZ (Autriche), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a félicité la CARICOM qui, au cours de ses vingt-cinq ans d'existence, a enregistré de réels succès en matière d'intégration économique, notamment par la mise en place du marché unique, et dont la voix se fait de plus en plus souvent entendre dans la communauté internationale. Il a retracé l'historique des relations entre la CARICOM et l'Union européenne et a fait observer que dans le mesure où les Accords de Lomé IV expirerait en l'an 2000, l'Union européenne et la CARICOM devraient étudier de nouveaux éléments de coopération en faveur de l'intégration régionale et du renforcement des organisations régionales qui demeurent l'une des préoccupations de l'Union européenne.

En ce qui concerne les problèmes spécifiques qui se posent aux petits Etats insulaires en développement, qui sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, le programme d'action que la communauté internationale a approuvé à la Barbade en 1994, M. Manz a déclaré qu'il espérait que la mise en oeuvre du programme complet serait approuvée en 1999. Il a également réaffirmé le soutien de l'Union européenne aux efforts de la CARICOM pour faire face aux problèmes spécifiques qui se posent à elle.

( suivre)

- 14 - AG/834 29 octobre 1998

MME CRISTINA AGUIAR (République dominicaine) s'exprimant au nom des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, a rappelé que la région des Caraïbes se caractérise par sa survie dans un environnement naturel difficile. Les accords internationaux de ces vingt dernières années ont été déterminants pour les perspectives de coopération et de développement dans les Caraïbes et ont provoqué des changements radicaux dans les domaines politique et économique, pour les relations commerciales et au sein des organisations internationales. C'est pourquoi, les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes appuient le projet de résolution en faveur de la coopération entre l'ONU et la Communauté des Caraïbes (CARICOM), qu'ils considèrent comme une contribution à un meilleur échange d'informations, à une meilleure coopération et à une assistance technique accrue entre la communauté internationale et la Communauté des Caraïbes. Mme Aguiar a indiqué que la consolidation des moyens nationaux pour créer un meilleur avenir dans le cadre d'un processus de croissance économique durable qui garantisse l'amélioration de la qualité de la vie et la préservation des ressources naturelles, fait partie des priorités de la région des Caraïbes. A cet égard, elle s'est félicitée des programmes de coopération mis en oeuvre par certaines institutions des Nations Unies et la CARICOM et a mentionné particulièrement à cet égard les efforts du PNUD pour l'élimination de la pauvreté, pour aider les organismes de la CARICOM à faire face aux conséquences des catastrophes naturelles et pour promouvoir la bonne gouvernance. Elle s'est également félicitée de l'appui du Programme des Nations Unies pour l'environnement et du renforcement de la coopération en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants entre le système des Nations Unies et la CARICOM.

MME PATRICIA DURRANT (Jamaïque) s'est associée à la déclaration faite par le représentant du Guyana au nom des Etats membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). La Jamaïque se félicite en particulier du fait que, depuis le dernier examen de ce point à la 51ème session de l'Assemblée générale, la coopération entre l'ONU et la CARICOM a été institutionnalisée par la signature d'un Accord de coopération en mai 1997. Par ailleurs, la Jamaïque note avec satisfaction l'engagement de nombreuses institutions des Nations Unies dans des activités de coopération avec la CARICOM, et soutient pleinement leurs programmes de travail. A cet égard, Mme Durrant a déclaré que son pays attache une importance particulière à certaines initiatives notamment la collaboration CARICOM-ONU pour la mise en oeuvre d'Action 21 et du Plan d'action pour le développement durable des petits états insulaires ainsi que la coopération entre le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) et la CARICOM en matière d'initiatives régionales de contrôle des stupéfiants.

Pour l'avenir, la CARICOM est déterminée à poursuivre ses efforts dans le domaine du développement humain et compte pour cela sur le soutien des Nations Unies.

( suivre)

- 15 - AG/834 29 octobre 1998

M. CHANG-BEOM CHO (République de Corée) s'est félicité du fait que pendant ces deux dernières années, de nombreuses activités ont été mises en place de façon à renforcer la coopération entre la CARICOM et le système des Nations Unies. Le représentant a accueilli favorablement les récents développements qui constituent un fondement solide pour le renforcement et l'expansion de la coopération existante entre les deux organisations et amorcent la diversification de la coopération dans des domaines tels que la paix et la sécurité, le développement durable, les droits de l'homme, et le développement de la démocratie. A cet égard, la délégation de la République de Corée espère que la deuxième Réunion générale entre la CARICOM et le système des Nations Unies se tiendra en 1999 dans la région des Caraïbes de façon à faire le point sur les progrès accomplis et tiendra des consultations sur les mesures nécessaires pour intensifier la coopération entre les deux organisations.

En matière de prévention des conflits, le représentant a souhaité que les efforts se poursuivent dans le cadre d'une réunion de suivi qui aura lieu en décembre de cette année entre le Secrétariat des Nations Unies et les secrétariats des organisations régionales. La République de Corée a précisé que malgré la crise financière actuelle, la République de Corée continuera à contribuer activement aux efforts des pays de la CARICOM en matière de promotion de la paix et de la prospérité en faisant profiter de son expérience démocratique et de développement économique. La République de Corée apporte son soutien au projet de résolution A/53/L.15.

M. ORLANDO MARVILLE, Vice-Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, a exprimé la gratitude de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) pour l'assistance qui lui a été apportée par la communauté internationale lors des catastrophes naturelles dont elle a été victime.

La CARICOM fait une grande confiance aux systèmes multilatéraux et aux règles établies. Elle s'attend toutefois à ce que ces règles prennent en considération les divers niveaux de développement à l'intérieur des Etats souverains qui composent la communauté internationale. La CARICOM appelle à nouveau la communauté internationale à prendre en considération les besoins critiques des petits Etats vulnérables des Caraïbes afin que ceux-ci puissent continuer à bénéficier des dispositions mises en place par la Communauté européenne sur le régime des bananes.

Le trafic illicite des stupéfiants et des petites armes continue a être un sujet de préoccupation pour la CARICOM. Le délégué s'est réjoui du niveau de coopération mise en oeuvre par la communauté internationale dans ce domaine mais souligne la nécessité d'efforts accrus notamment dans les programmes visant sur la réduction de la demande des stupéfiants.

La Communauté des Caraïbes compte également sur le soutien de l'Organisation des Nations Unies et de la communauté internationale pour une reconnaissance internationale de la mer des Caraïbes en tant que zone spéciale dans le cadre du développement durable.

( suivre)

- 16 - AG/834 29 octobre 1998

Certains événements politiques critiques survenus dans la région ainsi que leurs résolutions ont forcé la communauté à se redéfinir. La CARICOM doit rechercher de façon active à renforcer ses procédures démocratiques. C'est dans ce contexte que s'inscrit l'adoption de la Charte de la société civile de la Communauté des Caraïbes. Celle-ci met en place des normes clés auxquels peuvent se référer les gouvernements et les gouvernés dans la communauté. Le délégué fait état de l'élargissement de la CARICOM qui inclut désormais la République d'Haïti et remarque la poursuite du travail en cours afin d'établir un marché et une économie uniques pour toute la région des Caraïbes. Le marché unique devrait devenir une réalité au 1er janvier 1999. Son but serait d'établir à l'intérieur de la Communauté, des économies d'échelles en créant un espace économique unique au lieu de continuer à fonctionner dans le cadre de petites économies cloisonnées.

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( suivre)

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