AG/DSI/197

PREMIERE COMMISSION : LE CONTROLE DES ARMEMENTS DANS LES REGIONS OU SEVISSENT DES CONFLITS DEVRA ETRE PLUS STRICT

21 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/DSI/197


PREMIERE COMMISSION : LE CONTROLE DES ARMEMENTS DANS LES REGIONS OU SEVISSENT DES CONFLITS DEVRA ETRE PLUS STRICT

19981021 La Commission termine son débat général

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a achevé ce matin son débat général sur toutes les questions inscrites à son ordre du jour. Elle a, en particulier, examiné les points relatifs au désarmement nucléaires et au respect des conventions liées au contrôle et à l'interdiction de l'usage des armes de destruction massive, entre autres, les armes chimiques et bactériologiques. Sur ce point, l'Organisation pour l'élimination des armes chimiques a été invitée à se saisir de certains cas d'Etats qui continuent de fabriquer de telles armes et qui en font usage à des fins militaires.

Elle a entendu les délégués de la Zambie, du Népal et de Chypre, qui ont demandé une meilleure coordination des efforts de lutte, et une plus grande surveillance de la communauté internationale contre la prolifération des armes classiques et de petit calibre. Les représentants de la Syrie et du Soudan ont déploré le manque de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient. La Commission a entendu en outre la délégation de la Géorgie. Les représentants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de Chypre, de la République de Corée, de la République populaire démocratique de Corée, de la République arabe syrienne, d'Israël et de la Turquie, ont exercé leur droit de réponse.

La Première Commission reprendra ses travaux demain matin à 10 heures.

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Suite et fin du débat général

M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a déclaré que le Soudan accorde beaucoup d'importance aux travaux de la Première Commission. Il pense que la communauté internationale devrait négocier un programme de désarmement nucléaire total, conformément aux conclusions de l'Assemblée générale de 1978. Nous accordons une grande importance à la tenue de la prochaine Conférence d'examen du Traité de non-prolifération (TNP). Concernant les mines terrestres antipersonnel, le Soudan soutient l'application, sans faille, de toutes les clauses de la Convention d'Ottawa. Notre pays est l'un de ceux qui sont les plus affectés par les mines dans le monde. Pus de 2 millions de personnes déplacées ne peuvent rentrer sur leurs terres à cause de la présence de champs de mines terrestres antipersonnel sur les lieux. Nous soutenons, d'autre part, tous les efforts de la communauté internationale en vue d'éliminer la circulation illicite des armes classiques , notamment des armes de petit calibre, qui affectent la situation sociopolitique de notre pays, surtout dans les provinces du Sud. Cependant, le Soudan tient à préciser que les Etats doivent être libérés des contraintes lorsqu'il s'agit d'acquérir les armements dont ils ont besoin pour assurer leur sécurité et leur souveraineté. Les marchands d'armes et leurs gouvernements devraient arrêter la fourniture d'armes de petit calibre aux rebelles qui combattent notre gouvernement légitime et déstabilisent notre pays.

Il est dommage que le Registre des Nations Unies pour les armes conventionnelles ne tienne pas compte de la situation spécifique du Moyen- Orient, où Israël continue d'intimider et d'abuser les populations arabes. Les prérogatives de ce Registre devraient être élargies. Notre pays a été agressé, il y a peu de temps, par les Etats-Unis, qui ont bombardé une usine pharmaceutique civile, sous la fausse accusation qu'elle aurait servi à la production de substances chimiques interdites. La Commission a entendu, il y a deux jours, le Directeur général de l'Organisation pour l'élimination des armes chimiques. Selon son rapport, les Etats-Unis ne respectent pas les mesures de contrôle des produits chimiques régulés par les termes de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Israël, pour sa part, continue de transférer illégalement des substances chimiques destinées à la fabrication d'agents de guerre toxiques et d'armes interdites par la Convention. L'absence de réaction de la communauté internationale, face à ces actions, révèle l'existence de politiques injustes, fonctionnant sur le système honteux de deux poids deux mesures. Nous demandons que les textes juridiques internationaux soient appliqués de façon équitable à tous les pays.

M. HUMPHREY B. KUNDA (Zambie) : dans le processus de désarmement général et complet, la question des armes classiques demeure d'importance considérable. L'ironie des armes légères et de petit calibre est qu'elles diffusent des souffrances qui ne sont ni légères ni petites. Et il s'agit là, d'une source de préoccupation légitime pour toute la communauté internationale. Le continent africain est particulièrement affecté par ces armes où sévissent des guerres fratricides et une violence générées par l'utilisation des armes légères et de petit calibre considérées comme des

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armes de choix. La Zambie est alarmée et perturbée par la participation croissante des enfants dans les conflits actuels où les armes légères sont les seuls et uniques instruments de ces conflits. Il y a dix ans, 200 000 enfants de moins de 16 ans affirmaient avoir participé à des conflits dans 25 pays. Avec la prolifération de conflits intenses des générations entières d'enfants ont malheureusement été affectées. La Zambie estime qu'il est intolérable de laisser les armes légères et de petit calibre semer la mort et la souffrance notamment au sein des sociétés multi-ethniques les plus vulnérables où les tensions entre les groupes sont historiques. Les conséquences déstabilisantes de l'accumulation excessive, la prolifération, le transfert et l'utilisation de ces armes méritent l'attention générale la plus urgente.

M. KAMAL KOIRALA (Népal) a dit que les armes nucléaires continuent de poser une menace grave à la survie de l'humanité, et que le principal objectif de tous les efforts de désarmement devrait être celui de leur élimination totale. Les essais nucléaires, récemment conduits par l'Inde et le Pakistan dans la région de l'Asie du Sud, ont rappelé à la communauté internationale qu'elle ne doit faire preuve d'aucune complaisance et d'aucune faiblesse dans le domaine du désarmement nucléaire. Ce qui s'est passé en Asie du Sud, renforce notre engagement à militer pour une accélération des processus de négociations liés à l'élimination totale des armes nucléaires. Dans le domaine des armes classiques, le Népal est satisfait de la rapidité dont font preuve les Etats dans le processus de ratification de la Convention sur l'interdiction de la fabrication, de l'usage, du transfert et du stockage des mines terrestres antipersonnel. L'application de ce Traité, qui entre en vigueur au printemps prochain, devrait accorder la priorité à la destruction des stocks de mines existants, et au déminage urgent des zones affectées par ces engins. Une assistance efficace devrait être fournie aux victimes des mines, et la recherche de techniques de détection sûre de ces armes meurtrières, devrait être accélérée.

Le Népal apprécie le rétablissement, au sein du Secrétariat, du Département des affaires du désarmement, qui est le signe tangible de l'intérêt porté par l'ONU et la communauté internationale aux questions de sécurité. La prolifération des conflits locaux et régionaux, qui font de nombreuses victimes parmi les populations civiles, est due à la fabrication et aux déversements anarchiques d'armes légères et de petit calibre dans les pays en développement. Aussi, les efforts de désarmement ne doivent-ils plus se limiter aux armes de destruction massive, les massacres humains que l'on observe dans le monde, étant surtout le résultat de l'usage d'armes de petit calibre. Nous sommes préoccupés par le commerce et le trafic de ces engins, et nous nous réjouissons des initiatives de contrôle, prises dans certaines régions par des Etats Membres, comme, par exemple, le moratoire proposé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, et les mesures de contrôle et d'interdiction prises par l'Organisation des Etats américains. Mais davantage d'efforts et de moyens sont nécessaires de la part de la communauté internationale toute entière, si l'on veut véritablement résoudre la question.

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M. KHALIL ABOU HADID (République arabe syrienne) : mon pays, les pays arabes et les Non-Alignés lancent un appel aux Etats dotés de l'arme nucléaire pour qu'ils adhèrent au TNP. Toutefois, cet appel n'a pas reçu d'écho. La Syrie appelle à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen- Orient. La communauté internationale dans son ensemble, en particulier les deux pays qui ont réalisé des essais nucléaires cette année ont appelé depuis longtemps le club nucléaire à éliminer ses armes nucléaires au titre de l'article VI du TNP. Mais ces appels sont restés vains. Nous assistons toujours à une course aux armements, qui continuera tant que les Etats auront le monopole du nucléaire et viendront en aide à d'autres pour des raisons militaires, tandis que d'autres se voient refuser la technologie dont ils ont besoin à des fins pacifiques. L'accumulation et la prolifération se poursuivent sans relâche et représentent une source de terreur constante. Nous soutenons la création d'un comité spécial pour la conclusion d'une convention internationale sur l'élimination totale des armes nucléaires. Tous les Etats du monde doivent respecter cette convention.

Au Moyen-Orient, la question de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires est loin d'être réglée car un seul Etat a rejeté cette idée, n'a pas adhéré au TNP et a refusé de soumettre ses installations nucléaires aux inspections de l'AIEA. Israël n'a pas répondu aux appels du Conseil de sécurité, de l'AIEA et de la Conférence des Non-Alignés. L'acquisition d'armes nucléaires et de destruction massive par Israël dans cette région nous préoccupe et représente une réelle menace. Nous réaffirmons la nécessité de presser Israël pour qu'il accède au TNP et pour que toutes ses installations nucléaires soient soumises au régime de garanties de l'AIEA. Le processus de paix au Moyen-Orient est au point mort pour ce qui est du Liban et de la Syrie. De même pour la Palestine, un seul Etat dénie le droit aux Arabes de récupérer leurs territoires sous prétexte fallacieux de sécurité. Nous pensons que le Directeur général de l'Organisation sur l'interdiction des armes chimiques évoquerait les problèmes du nucléaire, mais il s'en est tenu à demander à certains Etats arabes, y compris le mien, de respecter le Traité sur les armes chimiques de 93, et n'a pas lancé d'appel à Israël pour qu'il respecte le TNP. Cela montre qu'il y a une différence de traitement et ce n'est pas acceptable. Le représentant d'Israël estimait, hier, que son adhésion au Traité sur les armes chimiques dépend des Etats arabes alors qu'en ce qui concerne le Traité sur les armes nucléaires, nous le respectons tous sauf Israël.

M. GEORGE VOLSKI (Georgie) : notre pays est victime d'un mouvement séparatiste qui mène une guerre civile à l'ouest du pays en Abkhazie. Le régime séparatiste qui avait pris temporairement le contrôle de certains secteurs n'a pas d'avenir. Mais il faudrait considérer l'urgence du sujet soulevé déjà par l'ex-République yougoslave de Macédoine qui observe que la violente désintégration des Etats est un risque réel. Le problème des mines terrestres antipersonnel est extrêmement important d'un point de vue pratique et moral. L'adhésion de la Georgie à la Convention d'Ottawa est une des questions les plus urgentes, mais la complexité de la situation est également compréhensible et, il est impossible de respecter entièrement les principes de

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cette convention au moment où le séparatisme contrôle une partie du pays. Nous espérons qu'au cours des réunions de la Commission, nous aurons l'occasion d'évoquer la création de mesures efficaces pour résoudre le problème des mines antipersonnel et les moyens d'assistance de la part des organisations et pays impliqués dans le conflit en Abkhazie. En ce qui concerne la transparence de l'armement, il n'existe aujourd'hui aucun mécanisme qui pourrait permettre de contrôler le flux des armes classiques sur les territoires, ni leur trafic illégal et de donner de l'information sur les stocks d'armes existants. Confrontés aux hors-la-loi, le problème des matières radioactives, chimiques et biologiques devient également de plus en plus inquiétant et urgent. La Géorgie salue et soutient tous les efforts visant à instaurer une paix durable grâce à des mesures pratiques dans le domaine du désarmement.

M. SOTIRIOS ZACKHEOS (Chypre) a déclaré que son pays est satisfait des efforts accomplis par la communauté internationale en vue de l'élimination totale des mines terrestres antipersonnel, qui affectent La République de Chypre. Nous tenons à répéter devant cette Commission que 40% de la superficie de notre pays, sont illégalement occupés par des forces étrangères, a dit le délégué. Chypre lance un appel à la communauté internationale, en vue de recevoir une aide et une assistance substantielles dans les opérations de déminage, et se réjouit des propositions et des mesures, prises dans le cadre de l'Union européenne, et qui vont dans le sens d'un contrôle plus strict de la circulation des armes légères et de petit calibre à travers le monde. Nous sommes pour une extension et une plus grande promotion des mesures visant à promouvoir la transparence et la confiance dans la réduction des forces armées et le désarmement, et à cet égard, nous rappelons l'appel et la proposition lancés par le Président de la République de Chypre pour la démilitarisation de l'île. Durant son allocution devant la plénière de l'Assemblée générale, faite en réponse aux résolutions du Conseil de sécurité sur le problème du conflit qui affecte notre pays, il a suggéré des voies concrètes pouvant mener à un programme réaliste de réduction des forces militaires qui se font face à Chypre. Il a proposé le démantèlement graduel de la Garde nationale de Chypre, la remise de tous les équipements militaires à une Force internationale de maintien de la paix, et la mise sous séquestre des montants financiers accumulés par les parties sur des comptes contrôlés par les Nations Unies. En retour, toutes les forces étrangères devraient se retirer de l'île, comme le demandent les différentes résolutions adoptées par l'ONU. Ces propositions resteront valables aussi longtemps qu'il le faudra, en vue de trouver une solution pacifique à la question de Chypre.

Droits de réponse

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée : afin de mettre fin à l'affrontement sur la péninsule de Corée, la réunification doit être basée sur une coexistence pacifique entre les deux Corées. Les Etats-Unis et le Japon parlent de coopération et de collaboration qui n'ont cours qu'avec le sud de la Corée. Ce que veulent ces deux pays, c'est une confrontation avec le nord du pays. Le concept de l'affrontement doit être

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éliminé grâce à un accord de paix entre les Etats-Unis et le nord de la Corée. La RPDC et les Etats-Unis mènent des négociations auxquelles s'oppose la République de Corée. Ces questions sont fondamentales et le sud de son côté, affirme que cela doit être résolu en premier lieu alors qu'ils veulent en fait désarmer le nord, à petits pas en utilisant ces prétextes.

Le représentant de la République d'Azerbaïdjan a déclaré que son pays a été poussé dans une guerre avec l'Arménie dans laquelle des armes utilisées sont interdites conformément au Traité CFC. L'Arménie contrôle 20% de mon pays. A l'évidence, le traité a été violé par un Etat partie qui a eu recours à la force contre l'intégrité d'un autre Etat partie. Mon pays pourrait avec toutes les justifications juridiques se trouver dégager de ces obligations inhérentes au Traité. Aucun autre Etat partie au Traité n'a mis en oeuvre de procédure pour le faire respecter. Nous n'avons jamais refusé d'inspection d'autres Etats. Mon pays appuie complètement la Convention d'Ottawa et ses dimensions humanitaires et de sécurité. L'utilisation des mines a des effets contraires au développement économique et social et mon pays appuie l'interdiction de ces agents. Nous n'avons d'autre alternative pour le moment, nous ne pouvons pas nous conformer à la Convention qui ne prévoit pas de mesures de réserve ou d'exception. Un Etat partie qui subit une attaque extérieure de son territoire, et qui, pour se défendre, utilise ce type d'armes entre en contradiction avec cette Convention. L'Arménie occupe plus de 20% de notre territoire et détient 20 millions de dollars d'armes offensives, c'est démesuré au regard de ses besoins. C'est une preuve de la conduite de l'Arménie, qui a des effets déstabilateurs sur toute la région. Mon pays a dû prendre des mesures appropriées pour se défendre, y compris l'utilisation de mines antipersonnel.

Le représentant de l'Arménie a déclaré que son pays n'est en rien responsable du conflit qui se déroule en Azerbaïdjan. Ce conflit est un problème purement interne à ce pays, dont le gouvernement refuse de reconnaître les revendications d'autonomie des habitants de la province du Nagorny-Karabakh, qui de ce fait, ont pris les armes contre le Gouvernement de l'Azerbaïdjan. L'Arménie, pour sa part, respecte scrupuleusement les accords négociés dans le cadre de la Conférence pour le désarmement et la sécurité en Europe. L'Arménie est en accord avec les termes du Traité de limitation des forces armées et des armements en Europe, et elle aimerait que l'Azerbaïdjan en fasse de même.

Le représentant d'Israël a rétorqué que le palmarès de la Syrie dans le domaine du désarmement laisse à désirer. Ce pays s'est systématiquement opposé à toutes les négociations menées par Israël en vue d'établir la paix et la confiance avec ses voisins arabes et avec les Palestiniens. La Syrie, d'autre part, soutient le terrorisme international, et est détentrice d'armes chimiques dont les vecteurs sont pointés sur Israël. C'est là un bilan pour le moins négatif, et qui ne donne pas à ce pays le droit de critiquer Israël en quoi que ce soit.

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Le représentant de la Turquie a dit qu'il est ironique d'entendre des appels à la démilitarisation de Chypre, alors que des armées étrangères conduisent des manoeuvres militaires autour de l'île. On rapporte que des appareils grecs seront déployés dans l'île, et des missiles antiaériens sophistiqués sont en cours de déploiement à Chypre par la partie grecque. Considérant le domaine nucléaire, la Turquie adhère à tous les instruments internationaux, et n'a pas besoin qu'on lui fasse de leçon.

Le représentant de la République de Corée a indiqué que le représentant de la RPDC n'a rien dit de nouveau qui pourrait faire avancer le règlement de la question. Les efforts en vue d'un règlement pacifique de la question nécessitent la patience et la tolérance ainsi que la restauration de la confiance mutuelle entre les deux parties. A cet égard, notre politique est de mettre un terme à l'affrontement de l'ère passée et d'ouvrir une nouvelle ère de paix véritable et durable.

Le représentant de la République arabe syrienne a exercé son droit de réponse : Israël représente un cas : il défie le droit international, le droit humanitaire et les Nations Unies. Nous regrettons de devoir rappeler que le représentant d'Israël n'a pas répondu aux questions qui lui ont été posées directement. Il s'agissait des inquiétudes de certains Etats de la région concernant Israël et la convention sur les armes chimiques, la tentative d'assassinat d'une personnalité arabe avec des armes chimiques organisée par le Mossad. Ils n'ont rien dit au sujet de cet avion transportant 190 litres d'agents chimiques qui s'est écrasé près d'Amsterdam. Dans un article du journal Jeune Afrique, on trouve la révélation de l'existence d'une grande usine en Israël qui fabrique des armes chimiques et biologiques, et des citations de diplomates et d'experts qui affirment que cette usine a pour nom "institut de recherche biologique". Les autorités israéliennes ont reconnu l'accident d'avion et l'existence de ces agents chimiques. Toutefois ces autorités affirment que ces agents chimiques n'ont rien à voir avec un programme d'armements chimiques.

Le processus de paix n'aurait pas pu commencer sans une aide sérieuse en sa faveur. La Syrie a répondu à l'appel de ses auteurs, notamment des Russes, et conformément aux résolutions 242 et 425 du Conseil de sécurité. Le processus de paix a été arrêté à cause du refus du Premier Ministre israélien d'accepter le principe de "la terre contre la paix".

Le représentant de Chypre a dit que la République chypriote était reconnue par la communauté internationale sous cette appellation, bien que cela paraisse déranger la Turquie. Il est regrettable que la Turquie refuse d'entendre les appels à la démilitarisation de l'île, ce qui démontre l'esprit d'agression de ce pays. La tension sur Chypre tient à la présence des troupes turques et à leur état d'alerte maximum continuel. La Turquie est toujours prête à nous menacer d'invasion militaire, comme elle le fait avec beaucoup de ses voisins. Nous aimerions voir le Gouvernement turque venir à la table des négociations pour trouver une solution pacifique à la question de Chypre.

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Quant à la participation de la Grèce à nos manoeuvres militaires, elle est tout à fait légitime, du fait de notre souveraineté et notre droit d'inviter qui nous voulons.

Le représentant d'Israël a déclaré que la Syrie dispose de gaz toxiques, de missiles balistiques à ogives de gaz toxiques qu'elle pointe sur Israël. Nous avons en conséquence bien des choses à craindre.

Le représentant de la RPDC a déclaré que, la semaine dernière, en répondant au représentant de la Corée du Sud, je concluais en affirmant qu'ils sont contrôlés par des forces extérieures, et que le retrait des troupes américaines de Corée est fondamental dans le processus de paix entre les deux Corée. Sans ces interventions extérieures, il n'y aurait pas eu de scission sur la péninsule. La Corée du Sud a oublié la cause fondamentale de l'affrontement et devrait avoir une politique indépendante.

Le représentant de la Syrie a dit que lorsqu'un pays comme Israël dispose de 200 ogives nucléaires et refuse de soumettre ses installations aux garanties de l'AIEA, celui-ci n'a pas le droit de poser de questions sur les initiatives d'armement de ses voisins qui ne sont qu'en état de légitime défense. Israël doit se retirer de tous les territoires arabes occupés, et nous sommes pour la création, sans condition, d'un Etat palestinien, bien qu'Israël s'évertue à bloquer le processus de paix. La Syrie est prête à reprendre des pourparlers de paix en vue d'une paix juste dans la région.

Le représentant de la République de Corée a déclaré qu'il avait écouté attentivement ce que disait notre collègue de la RPDC et ce n'était pas surprenant, mais décevant. Si j'entre dans le détail sur la présence des troupes américaines sur notre territoire, nous y passerions plusieurs heures mais on sait que c'est à des fins de défense, comme tous les pays qui se sentent menacés par des forces étrangères dans le monde et qui prennent des mesures de défense. Je n'ai pas besoin d'entrer dans les détails, en ce qui concerne la menace en provenance du nord et leurs arsenaux militaires importants et leur capacité à atteindre notre capitale.

Le représentant de la Turquie a dit que la "République chypriote turque" exercerait ses droits face aux allégations de Chypre, et que la Turquie comptait bien suivre de très près l'évolution de la situation dans l'île sur le plan militaire.

Le représentant de Chypre a répliqué en dénonçant l'ingérence de la Turquie, et en niant l'existence d'une "République chypriote turque". Chypre demande que des enquêtes soient faites en Turquie sur les activités d'une centrale nucléaire, dont le fonctionnement demeure sujet à caution.

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