En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/365

LES DELEGATIONS APPELLENT A DES MESURES CONCRETES POUR ELIMINER LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

19 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/SHC/365


LES DELEGATIONS APPELLENT A DES MESURES CONCRETES POUR ELIMINER LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

19981019 Une nouvelle approche tenant compte du symbolisme des rites de passage est préconisée pour lutter contre les mutilations génitales féminines

Poursuivant ce matin leur débat sur la promotion des femmes et le suivi donné à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, 1995), les délégations ont fait part des mesures prises au niveau national pour promouvoir la condition des femmes et la parité entre les sexes dans le cadre de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing.

Aucun pays du monde n'est épargné par la violence contre les femmes qui peut prendre diverses formes, tant physiques que psychologiques, et il est impératif de prendre des mesures concrètes pour éliminer ce fléau, ont souligné plusieurs délégations. Pour la représentante de Saint-Marin, la violence contre les femmes et les fillettes trouve son origine dans une culture largement répandue de la violence. Elle a rappelé, par ailleurs, que les mutilations génitales touchent actuellement 130 millions de fillettes et de femmes. A son avis, la criminalisation de ces pratiques, bien que nécessaire, ne contribuera pas, à elle seule, à résoudre ce problème. Il faut aller au-delà de l'interdiction et travailler sur des pratiques alternatives fondées sur la signification hautement symbolique des rites de passage et éliminant l'aspect douloureux et chirurgical. Une telle approche exige l'implication de tous les membres des communautés, y compris les chefs religieux et communautaires, les hommes de médecine et les guérisseurs traditionnels. Une initiative de ce type, appelée "circoncision par les mots", a été lancée avec un certain succès, a indiqué la représentante. Active sur le terrain, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'efforce pour sa part par des campagnes d'information à sensibiliser l'opinion publique et appuie les gouvernements dans la mise en place de programmes de lutte contre ces pratiques.

Le représentant de la République démocratique du Congo s'est indigné pour sa part du silence de la communauté internationale devant la gravité de la situation des femmes dans l'est de son pays et a appelé à la solidarité agissante de toutes les femmes du monde pour qu'"elles prêtent une oreille attentive aux cris de détresse des Congolaises vivant dans les zones occupées du pays".

(à suivre - 1a)

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Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration au cours du débat : Fidji; Venezuela; Liechtenstein; Australie; Soudan; Népal; Kirghizistan; Israël; République démocratique du Congo; Zimbabwe; Sainte-Lucie (au nom de la Communauté des Caraïbes, CARICOM); Jordanie; Bélarus; Nigéria; Costa Rica; Lituanie; et Saint-Marin. La représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est également intervenue.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures.

PROMOTION DE LA FEMME

SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES

Fin du débat général

M. SAKIUSA RABUKA (Fidji) a indiqué que le Premier Ministre de son pays a lancé un Plan d'action pour les femmes, qui définit les grandes lignes des projets, règlements et programmes consacrés aux femmes. Ces textes comprennent des dispositions visant à promouvoir les intérêts et l'intégration des femmes, ainsi que le respect de la parité entre les sexes. Parmi les objectifs décrits figurent la participation des femmes à la décision aux niveaux gouvernemental et semi-public, de façon à assurer la parité au sein des assemblées, comités, conseils, commissions et tribunaux; la promotion, par une campagne nationale, de foyers et de lieux de travail sûrs; l'amendement de la législation de façon à ce qu'elle réponde adéquatement aux besoins et préoccupations des femmes; le développement de microentreprises et de réseaux d'assistance financière pour protéger les activités économiques de femmes et de jeunes filles désavantagées.

Le Ministère de la femme et de la culture veille à la mise en place de ces programmes par un travail multisectoriel qui touche les ministères, la société civile et la communauté au sens large. Pratiquement, l'effort du Ministère se concentre, entre autres, sur l'établissement d'une liste de femmes qui ont le potentiel de participer au processus de prise de décision.

Depuis 1993, un Programme de développement social et économique en faveur des femmes a aussi été lancé pour leur assurer l'accès au microcrédit et favoriser leur intégration financière, grâce à un programme spécial conjoint avec la Banque de développement de Fidji. Le représentant a exprimé les remerciements de son pays à la Nouvelle-Zélande pour son aide en la matière.

Depuis 1995, la Commission d'amendement de la législation de Fidji s'est attachée à changer les lois jusque-là défavorables aux femmes, notamment en matière d'établissement de la preuve, d'emploi, du droit de la famille. Un amendement constitutionnel de 1997 vise à faciliter l'obtention de la citoyenneté et à éviter dans ce domaine la discrimination eu égard au sexe. Des efforts particuliers ont également été accomplis en vue de l'alphabétisation des femmes. Le Gouvernement est conscient du rôle des organisations non gouvernementales, et du fait que l'Agence du Gouvernement sur les femmes doit renforcer ses liens avec la société civile. Le Conseil national des femmes de Fidji fait des recommandations au Gouvernement sur les questions féminines. Malgré le travail accompli en matière de promotion de la femme, Fidji, un petit Etat insulaire, manque de ressources pour mettre en oeuvre les programmes qu'il souhaiterait lancer.

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M. NORMAN MONAGAS-LESSEUR (Venezuela) a déclaré que la promotion des femmes avait pris forme au niveau national dans le cadre du suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing. Malgré les progrès réalisés, l'injustice et l'iniquité, la pauvreté, le chômage, l'analphabétisme, le nombre de femmes affectées par le sida et la violence contre les femmes ont pris des proportions inacceptables. Face à cette situation, il importe de trouver sans tarder des solutions concrètes en vue d'éliminer toutes les injustices. La Constitution du Venezuela garantit l'égalité des femmes et des hommes et diverses mesures ont été prises pour améliorer la situation des femmes. Le Conseil national de la femme a lancé un projet de loi visant à lutter contre la violence à l'égard des femmes. Le Gouvernement assure la promotion de réseaux de solidarité qui aident les femmes et les enfants victimes de violence et les campagnes de sensibilisation à cette question ont été intensifiées. Le représentant a estimé que de grands efforts étaient encore nécessaires pour réaliser l'objectif d'une véritable égalité.

Mme CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) a noté que la quatrième Conférence sur les femmes a constitué un événement déterminant dans l'histoire de la défense du droit des femmes et a eu un impact direct sur leur statut au Liechtenstein. Suite à cette Conférence, le Liechtenstein a ratifié, en 1997, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, contribuant ainsi à l'objectif d'une ratification universelle de ce texte d'ici l'an 2000. Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a contribué et contribue toujours à améliorer le statut des femmes dans le monde, et le Gouvernement du Liechtenstein lui apporte son entier soutien. La représentante a fait remarquer que l'un des principaux problèmes rencontrés au Liechtenstein reste celui de la violence faite aux femmes. Dans le cadre des efforts fournis pour remédier à ce problème, le Gouvernement a invité le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme, Mme Radhika Coomaraswamy, à se rendre au Liechtenstein, ce qu'elle a fait au début de cette année.

L'adoption du Statut de la Cour pénale internationale constitue également, selon la représentante, un pas important dans le combat pour la défense du droit des femmes. La communauté internationale reconnaît par là que le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution, la stérilisation ou la maternité forcées et toutes les autres formes de violence sexuelle constituent des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. Le Liechtenstein a été l'un des premiers pays signataires de ce Statut et encourage sa mise en pratique. Il souhaite en outre voir les femmes jouer un rôle de plus en plus important dans des domaines tels que la diplomatie préventive ou encore la construction et le maintien de la paix après les conflits. Au sein même des Nations Unies, la représentante souhaite voir un nombre croissant de femmes accéder à des postes de haut niveau tels que celui de Représentant spécial du Secrétaire général, et voudrait que des mesures soient prises pour qu'un équilibre entre le nombre d'hommes et de femmes au sein du secrétariat soit effectivement atteint d'ici l'an 2000.

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Mme PENNY WENSLEY (Australie) a indiqué que son Gouvernement avait mis en place un large éventail de réformes et de législations antidiscriminatoires en vue de promouvoir la condition des femmes. Des mécanismes spécifiques ont été établis aux niveaux fédéral, de l'Etat et local pour offrir des conseils sur les questions relatives aux femmes et contrôler et évaluer les résultats des politiques et programmes du Gouvernement. Les actes qui violent les droits humains des femmes sont interdits et toutes les formes de violence physique et sexuelle contre les femmes ont été criminalisées. En novembre dernier, le Premier Ministre a organisé un Sommet national sur la violence domestique. Ce sommet a adopté une nouvelle initiative, le Partenariat contre la violence domestique, qui comprend de nouvelles approches visant à prévenir la violence domestique. Le Gouvernement a alloué des fonds d'un montant de 25 millions de dollars sur trois ans et demi à ce projet et s'est engagé à dégager 25 millions de dollars supplémentaires.

L'Australie estime que les pratiques violentes à l'égard des femmes ne peuvent être justifiées par les traditions et la culture. C'est pourquoi, préoccupé par les risques que courent les jeunes femmes et fillettes migrantes, le Gouvernement australien a pris des mesures en vue de prévenir les mutilations génitales. Des programmes et des services ont, en outre, été mis en place pour aider les femmes et les fillettes vivant en Australie qui ont déjà été victimes de telles pratiques. Bien que les femmes soient toujours sous-représentées dans la vie politique, des progrès significatifs ont été faits au cours des dernières années. Le Gouvernement a récemment élu, pour la première fois, une femme à la présidence de la Commission australienne des droits de l'homme et de l'égalité des chances, et une autre femme a été nommée au poste de Commissaire contre la discrimination sexuelle. Au cours des 10 dernières années, le nombre de femmes actives sur le marché du travail a augmenté de 30%. Celles-ci représentent actuellement 43% de la population active.

Il est très important que les Nations Unies donnent l'exemple et restent l'avocat des droits des femmes, a poursuivi la représentante. Elle a, notamment, souligné l'importance d'un partenariat efficace entre la Commission de la condition de la femme et la Commission des droits de l'homme. La représentante a déploré, par ailleurs, le fait qu'il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à l'objectif fixé en termes de représentation équitable des femmes au Secrétariat, en particulier au niveau D1 et supérieur. Elle a encouragé le Secrétaire général à nommer davantage de femmes aux postes de représentants spéciaux.

Mme IBRAHIM (Soudan) a expliqué que les femmes au Soudan jouent un rôle actif dans la vie publique et disposent d'un statut particulier, basé sur la prise de conscience du Gouvernement de leur importance. Les femmes soudanaises jouissent de droits politiques, c'est-à-dire qu'elles peuvent être nommées ou élues lors des élections nationales. Le Programme national

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pour les femmes de 1998-2000 prévoit la parité pour les femmes et leur pleine participation à la vie publique. La Constitution du Soudan, adoptée par référendum, précise que tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs, sans discrimination fondée sur le sexe, la religion ou la richesse.

Depuis l'indépendance du pays en 1956, les Constitutions successives, qu'il s'agisse des constitutions temporaires de 1964 et de 1973 ou de la Constitution permanente de 1998, ont toutes précisé les droits fondamentaux des femmes et leur protection contre la discrimination, comme l'établit l'article 21 de la Constitution permanente. Les femmes soudanaises ont accès aux emplois publics : nombre d'entre elles sont devenues ministres ou parlementaires. Leur taux de représentation est de 24% au Parlement et de 10% dans les assemblées populaires. Au niveau judiciaire, les femmes ont atteint les plus hautes fonctions. Le Code du travail prévoit, depuis 1973, la totale égalité des conditions d'emploi, et ceci est confirmé par les dispositions de la Constitution permanente. La Loi sur la fonction publique prévoit des rémunérations et avantages égaux pour les femmes et les hommes de compétence égale, et l'accès égal à la formation. Les femmes jouent un rôle important dans l'activité économique du Soudan où elles constituent 26,5% de la force de travail. Le Soudan a mis en place des unités de volontaires au Ministère des affaires sociales et au Ministère de l'agriculture. En 1993, le Directoire des femmes a été créé au sein du Ministre de la planification, de façon à coordonner les activités des femmes dans les Ministères fédéraux. Le pays s'attache également à combattre l'analphétisme des femmes. Mais la situation est difficile, a déclaré le représentant : l'on déplore l'absence d'assistance technique étrangère et l'afflux de personnes déplacées allant du sud vers le nord par suite de la guerre qui sévit depuis 30 ans dans le pays.

Mme SUPRABHA GHIMIRE (Népal) a souligné le lien entre la promotion des femmes et les performances économiques. L'exclusion et la marginalisation des femmes sont intimement liées à la pauvreté qui affecte de nombreuses parties du monde. Des efforts collectifs pour renforcer le pouvoir des femmes dans toutes les nations, les classes et les cultures sont indispensables pour assurer une croissance économique rapide et le développement général durable des pays. Dans de nombreux Etats, un écart persiste entre les droits des femmes garantis par la loi et leur condition effective. Le Népal est particulièrement préoccupé par la violence, tant physique que psychologique, à l'égard des femmes et lance un appel pour que des mesures soient prises en vue de mettre fin à toutes les formes de discrimination et de brutalité contre les femmes.

Au Népal, comme dans de nombreux pays en développement, l'analphabétisme touchent particulièrement les femmes. Partant, le Gouvernement a créé un Ministère de la femme et de la sécurité sociale, chargé exclusivement de la cause et des questions liées aux femmes. Des mesures ont également été prises pour impliquer davantage les femmes dans les efforts de développement, par le biais de programmes d'éducation et la nomination de femmes à des postes

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d'enseignantes dans les écoles primaires et secondaires. Une série d'activités en faveur des femmes, dans les domaines de la maternité, de la vaccination, des services de planning familial, de l'éducation, est également en cours. Des mesures pour encourager une plus grande participation des femmes dans les secteurs politique et administratif ont, en outre, été prises.

Pour le Népal, seule la démocratie peut permettre aux femmes de jouir de leurs droits et de progresser. Ce n'est qu'en renforçant les processus démocratiques que l'on pourra faire de la promotion des femmes une réalité, a déclaré la représentante, en soulignant à cet égard, l'importance des organisations communautaires. Au Népal, une première mesure en ce sens a été prise en réservant aux femmes 20% des sièges dans les Comités de développement des villages. La promotion des femmes exige d'urgence que l'on ait une vision plus large d'un nouvel ordre mondial dans lequel existent des opportunités égales et des droits égaux pour les hommes et les femmes. Cette vision doit inspirer notre travail futur en faveur de relations sur un pied d'égalité entre les sexes, a souligné la représentante.

Mme ZAMIRA B. ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a fait savoir qu'un Plan d'action national, axé sur 12 priorités, et la Commission de la condition de la femme s'attachent, au Kirghizistan, à promouvoir la femme. La représentante a mentionné les initiatives de femmes dans six régions de son pays. Des centaines d'organisations de femmes agissent au Kirghizistan en coopération avec d'autres Etats, et des centres de crise ont été créés pour procurer une assistance médicale et juridique aux femmes en difficulté. Le Gouvernement travaille à faciliter l'accès des femmes à la propriété foncière et au crédit. Les femmes représentent 51% de la population et 46% d'entre elles travaillent dans l'agriculture. 37% sont propriétaires terriennes mais n'ont pas accès aux machines ni aux engrais. Le Gouvernement oeuvre à les aider avec le microcrédit, et son effort est soutenu par l'action des banques internationales, des bailleurs de fonds, de la Banque mondiale, du PNUD, d'UNIFEM et de la Banque asiatique du développement. Malgré les succès accomplis, a noté la représentante, la condition des femmes au Kirghizistan est loin d'être idéale.

Mme NEOMI LEERAN (Israël) a rappelé la mise en place en Israël d'une Autorité pour la promotion des femmes et l'adoption, en 1998 et au terme d'un long processus légal, d'une Loi sur la promotion de la condition des femmes. Cette Loi a pour but d'encourager l'égalité des sexes en Israël, de lutter contre la violence faite aux femmes, de permettre une meilleure coordination entre les différents organismes qui s'occupent de la condition des femmes et d'améliorer l'éducation, la législation et la répression sur cette question. La première étape franchie par le Gouvernement suite à l'adoption de cette Loi a été l'établissement d'une Autorité pour la condition des femmes. Fondée en mars 1998 et mise en pratique le 1er juillet suivant, elle donne une nouvelle dimension aux efforts déployés depuis cinquante ans en Israël pour améliorer le statut des femmes. Cette Autorité encourage les efforts en ce sens, promeut l'égalité entre les sexes, combat la discrimination et prévient la violence contre les femmes.

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La représentante est revenue sur diverses actions déjà entreprises par l'Autorité. L'une d'elles concerne la mise en place de programmes pour l'égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre la violence domestique, en particulier celle faite aux femmes. L'éducation dès le plus jeune âge permet de prévenir ces problèmes. Au sein des forces de défense israéliennes, chaque nouvelle recrue assistera à un cours sur la prévention de la violence domestique et de la violence en général faite aux femmes. Les fonctionnaires du Gouvernement participeront, quant à eux, à un atelier sur la prévention de la violence.

Pour ce qui est du domaine de la santé, des efforts seront faits en direction des femmes, en particulier des femmes arabes, des nouvelles immigrantes et des ultraorthodoxes pour qu'elles subissent des tests médicaux, qui permettent notamment de détecter le cancer du sein.

Par ailleurs, une Loi sur le harcèlement sexuel est entrée en vigueur en 1998 et tous les salariés devront être mis au courant des dispositions de ce texte. Des programmes de formation dans les domaines de l'informatique et de la communications sont également mis en place, et s'adressent particulièrement aux femmes arabes, ultraorthodoxes et aux nouvelles immigrantes. Les familles monoparentales au chômage sont aidées à retrouver du travail pour ne plus dépendre seulement des fonds du Gouvernement. L'Autorité se préoccupe également de l'égalité des salaires entre hommes et femmes; elle encourage les femmes à progresser dans leur carrière professionnelle. La représentante a conclu en insistant sur l'importance du travail accompli depuis cinquante ans par les organisations des droits de la femmes et les organisations non gouvernementales en Israël.

M. ZENON MUKONGO NGAY (République démocratique du Congo) a affirmé qu'au moment où il s'adresse à cette Assemblée, des actes graves de viols de femmes et d'enfants, d'extermination, de déportation et de crimes odieux sont en train de se commettre sur une vaste échelle dans les zones occupées par les agresseurs de son pays. Les nouvelles en provenance de Goma, de Bukavu, et de Kisangani font état du comportement pour le moins dégradant et odieux des soldats envahisseurs qui n'hésitent plus à ouvrir le feu sur les femmes qui résistent à leurs sollicitations, a-t-il ajouté. Ils ont réussi à instaurer une société sans foi ni loi où les Congolaises de tous les âges et de tous les niveaux sont constamment exposées aux risques de contamination du virus du sida et des grossesses indésirables. Quelle interprétation peut-on donner au silence de la communauté internationale, a-t-il interrogé. La femme de Bukavu, de Goma ou de Kisangani est-elle différente de celle de New York, de Paris ou de Tokyo?

Le représentant a assuré que le Plan triennal de reconstruction nationale adopté par son gouvernement englobe dans tous ses aspects, la dimension sexospécifique. La femme congolaise s'est vue confier un rôle de premier plan dans les secteurs clefs de la vie nationale. Cette oeuvre,

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dont la bonne exécution a été interrompue par les activités maléfiques des agresseurs, encourage la prévention des abus contre les droits de la femme par la dénonciation, la tenue de sessions de formation, d'éducation et d'information ainsi que par la diffusion de messages. Des campagnes de vulgarisation de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes étaient en cours, alors que l'on se proposait par ailleurs de la traduire dans les quatre langues nationales.

L'époque où l'Afrique traditionnelle avait limité le rôle de la femme aux seuls travaux de ménage est déjà révolue. La femme africaine, première éducatrice et conseillère est désormais pleinement engagée dans le processus de recouvrement de tous ses droits à l'égal de l'homme, a poursuivi le représentant.

Pour conclure, il en a appelé à la solidarité agissante de toutes les femmes afin qu'elles prêtent une oreille attentive aux cris de détresse que lancent les Congolaises des zones occupées.

M. MACHIVENYIKA T. MAPURANGA (Zimbabwe) a déclaré que son pays avait identifié trois domaines prioritaires de préoccupation immédiate : l'habilitation économique des femmes, l'éducation et la formation, et la participation politique. Il a indiqué que des progrès avaient été réalisés dans ces trois domaines, ainsi que dans d'autres. Le Ministère des affaires nationales, de l'emploi et des coopératives a lancé, avec l'aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un projet sur la participation des femmes dans la politique et dans les processus de décision, qui vise à encourager les candidatures féminines aux élections. Sur le plan économique, le Gouvernement a facilité la création d'une banque de femmes, le projet OMA, dont l'objectif est de permettre aux populations rurales et urbaines marginalisées, et en particulier aux femmes, d'avoir accès aux services bancaires et au crédit.

Le Zimbabwe s'efforce également de renforcer ses mécanismes nationaux par l'établissement de coordonnateurs des questions de parité entre les sexes dans les ministères principaux. Ces coordonnateurs sont chargés d'assurer qu'une perspective sexospécifique soit intégrée dans tous les programmes, politiques et projets des divers ministères. A cet égard, tous les plans visant à favoriser la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing sont en cours et un département chargé des questions de parité entre les sexes a été créé, a affirmé le représentant.

M. Mapuranga a indiqué que, parmi les mesures qui doivent être prises pour assurer la compatibilité des lois nationales avec la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, le Zimbabwe doit amender la loi sur les terres communales en vue d'assurer que l'allocation de terres selon la coutume ne soit pas discriminatoire à l'égard des femmes.

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Au niveau de la Communauté de développement de l'Afrique australe, (SADC), le Zimbabwe a participé à la formulation du Plan d'action sous- régional pour la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. Les efforts régionaux sont toutefois entravés par l'absence de ressources, a souligné le représentant, exprimant l'espoir que la nomination de deux fonctionnaires chargés des questions de parité entre les sexes permettra de renouveler l'intérêt des donateurs en vue d'aider la SADC à réaliser son mandat. Le représentant a encore attiré l'attention sur la lutte contre le VIH/sida. L'introduction récente d'un condom féminin va renforcer la capacité des femmes à se protéger, a-t-il souligné, tout en déplorant le prix encore prohibitif. Pour éliminer ce fléau, nous avons besoin de votre aide, a conclu le représentant.

Mme SONIA LEONCE-CARRYL (Sainte-Lucie), s'exprimant au nom de la communauté des Caraïbes (CARICOM), a annoncé que son pays, ainsi que les autres Etats membres de la CARICOM, oeuvrent à intégrer une démarche soucieuse d'équité dans leur politique nationale. Les pays de la CARICOM ont apprécié l'assistance de l'UNIFEM et du Secrétariat du Commonwealth dans les missions d'exploration à Saint-Kitts-et-Nevis, et Antigua-et-Barbuda, destinées à mettre en place un environnement propice à l'analyse et à l'évaluation de la parité dans le processus de planification nationale.

Mme MAJALI (Jordanie) a souligné les progrès réalisés dans son pays en ce qui concerne la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. Le Comité national a élaboré des politiques et établi des priorités pour la promotion des femmes jordaniennes. Les législations existantes qui pouvaient contenir des clauses discriminatoires à l'égard des femmes ont été revues. Les législations dans les domaines du droit au travail, de la fonction publique et du statut civil ont été amendées. Les femmes devraient avoir les moyens d'agir au niveau politique et dans les processus de décision. En Jordanie, les barrières réelles ne sont pas législatives mais dépendent des stéréotypes, des traditions, du manque d'éducation et de formation, et de la pauvreté. Partant, le Gouvernement a mis en place des petits projets visant à fournir aux femmes l'accès au crédit et leur permettre de développer des activités indépendantes.

Dans le domaine de l'éducation, de nouvelles questions portant sur la santé des femmes et des enfants ont été intégrées dans le système scolaire. Des progrès ont été réalisés en matière de santé maternelle et infantile. Les femmes employées dans les secteurs de la santé, économique et de l'éducation représentent actuellement 69%.

La violence à l'égard des femmes nécessite des mesures spécifiques, a souligné la représentante. Pour sa part, la Jordanie condamne et punit toute forme de violence à l'égard des femmes. La Jordanie se félicite que les crimes sexuels contre les femmes aient été inclus dans le Statut de la Cour pénale internationale.

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Mme MONETTE VAN LITH, Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré que cette organisation considère les pratiques traditionnelles et coutumières affectant la santé des femmes et des enfants comme une forme de violence grave à leur encontre, qu'il faut éliminer. Les femmes, a noté la représentante, ont droit à l'intégrité corporelle et au bien-être social, matériel et mental. L'OMS s'oppose à ce que des professionnels de la santé, y compris les hôpitaux ou autres instituts de soin médical, participent à de telles pratiques. L'OMS a préparé du matériel et rédigé des directives destinées aux sages-femmes et au personnel médical, qui bénéficieront d'une formation spéciale quant à la prévention et à l'abolition des pratiques traditionnelles et coutumières contraires à la santé. L'OMS s'attache, par des campagnes de sensibilisation, à informer le public en la matière. En mars 1997, un Plan d'action régional pour l'Afrique a fixé des objectifs pour les pays de la région à court, moyen et long termes. L'OMS fournit une assistance technique à ces pays africains pour les aider à mettre en oeuvre leurs plans nationaux. Ainsi, le Nigéria a publié un Plan d'action pour contrer les pratiques de mutilations génitales exercées sur les femmes.

L'OMS a fait, avec l'UNICEF et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), une déclaration conjointe définissant le caractère complémentaire de leurs activités qui est d'appuyer les gouvernements et les organisations non-gouvernementales à protéger la santé des femmes et des enfants. Jusqu'à présent, ces trois organismes ont souffert, dans l'application de leurs programmes communs, d'un manque de ressources et d'un manque de coordination. Cette situation devrait cesser, vu leur meilleure collaboration, et l'on devrait aboutir à l'élimination, dans trois générations, des mutilations génitales des fillettes. L'OMS s'applique à récolter des informations et à promouvoir la recherche en ce qui concerne la fréquence de ces pratiques, les complications qui y sont associées, et les interventions nécessaires pour les éliminer. L'Organisation apporte son appui technique intensif à 6 pays en particulier. Une programmation des démarches de l'OMS est en cours, et le nouveau directeur général de l'Organisation veille à la collecte des connaissances et, pour ce qui concerne les ressources financières, s'apprête à demander l'aide du secteur privé.

M. IGAR GUBAREVICH (Bélarus) a souligné le fait que les femmes n'avaient dans aucun domaine les mêmes opportunités que les hommes. Dans de nombreux pays, les réalisations obtenues, notamment en matière d'emploi et de salaire, n'ont pas été suffisantes pour pouvoir changer de manière radicale la situation des femmes. Après les engagements, l'étape la plus difficile, celle du travail concret, est aujourd'hui arrivée. Le Bélarus a été l'un des premiers pays à adopter un Plan national d'action en faveur des femmes dans le cadre du suivi de la Conférence de Beijing. En 1997, le Gouvernement du Bélarus a adopté une stratégie nationale de développement qui a pour objectif de promouvoir les droits des femmes et d'accroître leur participation dans les organes centraux et locaux du pouvoir. Des mesures concrètes ont été prises pour atteindre les objectifs fixés à Beijing.

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C'est aux Etats Membres que revient la responsabilité de mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing, a déclaré le représentant, tout en soulignant l'importance de la coopération internationale et de l'assistance des Nations Unies, en particulier pour les pays en transition qui connaissent des difficultés économiques. Pour le Bélarus, un rôle important dans l'exécution des décisions politiques est joué par les organes d'activités opérationnelles de l'ONU. Le représentant a souligné en particulier l'assistance précieuse du PNUD. En collaboration avec ce Programme, divers projets ont été mis en place au Bélarus. Le représentant s'est également félicité de l'appui apporté par le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) à diverses activités dans son pays. Il a souhaité que les pays donateurs participent plus activement aux activités du Fonds dans la région. Le Bélarus appuie la session extraordinaire en l'an 2000 qui sera consacrée à la révision du Programme d'action de Beijing.

Mme NGOZI UKAEJE (Nigéria) a d'abord noté que depuis l'adoption de la plate-forme d'action de Beijing, le Gouvernement et le peuple nigérians ont franchi plusieurs étapes importantes pour la promotion des droits de la femme. Des programmes tels que ceux sur le soutien de la famille ou sur le développement économique familial, et des institutions gouvernementales comme le Ministère fédéral de la femme et du développement social et les Ministères d'Etat sur les femmes qui travaillent en collaboration avec les organisations non gouvernementales au Nigéria, élaborent et mettent en place des opérations de promotion de l'égalité des femmes. Tous ces mécanismes institutionnels ont apporté un réel soutien aux femmes des villes et des campagnes ces dernières années. Des ateliers ont été mis en place pour une meilleure application de la plate-forme de Beijing. Le Ministère de la femme et du développement social a publié des livres et des manuels d'instruction simples dans le but de faire évoluer les fausses idées reçues, les attitudes et les pratiques discriminatoires envers les femmes, encore en place au Nigéria.

En 1985, le Nigéria a ratifié sans réserves la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La représentante a également rappelé qu'afin de sensibiliser la population, une série d'ateliers sur l'égalité entre les hommes et les femmes a été organisée par le Ministère de la femme et des affaires sociales en collaboration avec les institutions spécialisées des Nations Unies telles que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) etc. Le PNUD a coordonné les activités de soutien à la femme nigériane du Forum interinstitutions. La représentante a, enfin, réaffirmé la détermination du Nigéria face au problème de l'émancipation de la femme, une question toujours d'actualité dans ce pays.

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Mme DEYANIRA RAMIREZ (Costa Rica) a déclaré que son pays a incorporé à sa législation des dispositions et des normes spéciales, visant à lutter contre la discrimination à l'égard des femmes. La représentante a mentionné, entre autres, la loi contre la violence domestique, la loi d'assistance aux femmes vivant dans des conditions de pauvreté, la loi instaurant l'Institut national des femmes, et le décret pour la création du Ministère de la condition de la femme. La réforme du Code électoral a permis que 60% des postes dans les Assemblées cantonales et provinciales soient détenus par des femmes. La représentante a souligné qu'il était important pour les Costa-Riciennes que soient aussi lancés des programmes sociaux leur permettant de participer à leur propre promotion.

Mme RASA OSTRAUSKAITE (Lituanie) a estimé qu'il faut aujourd'hui discuter de l'application des plans nationaux d'action même si certains pays sont toujours en train de les élaborer. Pour sa part, la Lituanie a mis en place un Plan national d'action qui identifie divers domaines prioritaires. Des mesures spécifiques ont été prises pour mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing. Pays associé à l'Union européenne, la Lituanie adapte ses lois pour se conformer aux directives européennes, notamment en matière de politique d'emploi. Un mécanisme visant à assurer la parité entre les sexes a été établi. Au niveau du Parlement, les questions féminines relèvent de la juridiction des femmes parlementaires. Au niveau gouvernemental, elles sont de l'autorité du Ministère de la famille et de l'enfant.

Les activités en faveur des femmes sont organisées en coopération avec les ONG et les divers partenaires de la société civile. La représentante a souligné le rôle important des ONG dans la mise en oeuvre de divers projets en faveur des femmes, en particulier en ce qui concerne la lutte contre la violence à leur égard. Un projet a été lancé dans ce domaine qui a reçu l'appui financier de la Norvège. La Lituanie se félicite des activités lancées à l'occasion de l'Année internationale des personnes âgées et appuie les travaux en vue de l'élaboration d'un indice du vieillissement. Le Gouvernement lituanien a créé un groupe consultatif chargé de faire des recommandations en vue de réaliser une société pour tous les âges, s'attachant particulièrement à la parité entre les sexes.

Mme MARINA FAETANINI (Saint-Marin) a déclaré que le taux de représentation des femmes à des postes de décision (21%) est remarquablement élevé dans son pays. Ces vingt dernières années, les femmes ont accédé à Saint-Marin à des fonctions prestigieuses, telles que celle de Capitaine de la République. La représentante a indiqué que la violence envers les femmes et les fillettes a pour contexte une société largement imprégnée de violence.

- 13 - AG/SHC/365 19 octobre 1998

Mme Faetanini a noté que les mutilations génitales affectent de nos jours 130 millions de femmes et de fillettes. Selon la représentante, la criminalisation de ces pratiques ne représente pas la seule solution à ce problème, car elle favorise l'éclosion de pratiques clandestines, aux effets parfois pires, voire mortels. Il s'avère nécessaire de remplacer ces pratiques par des alternatives éliminant le côté mutilateur, mais préservant la symbolique d'intégration sociale qui y était associée. La représentante a signalé une initiative en la matière, nommée "la circoncision par les mots", qui permet d'éviter le geste tout en gardant le symbole. Cette pratique "révisée" s'opère dans le respect de l'intégrité physique et du bien-être psychologique des femmes.

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