En cours au Siège de l'ONU

AG/DSI/194

L'ORGANISATION POUR L'INTERDICTION DES ARMES CHIMIQUES INVITE LES PAYS VOISINS D'ISR'L A SIGNER ET A RATIFIER LA CONVENTION SUR CES ARMES

19 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/DSI/194


L'ORGANISATION POUR L'INTERDICTION DES ARMES CHIMIQUES INVITE LES PAYS VOISINS D'ISRAEL A SIGNER ET A RATIFIER LA CONVENTION SUR CES ARMES

19981019 La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a poursuivi ce matin son débat général sur les questions inscrites à son ordre du jour. La Commission a entendu le rapport du Directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Les armes chimiques continuent de poser des menaces graves dans des régions du monde, notamment au Moyen-Orient, et en Asie du Nord-Est, est-il écrit dans le rapport. Elle a condamné le commerce et le trafic illicite des armes de petit calibre, qui mettent à mal l'équilibre économique et socio-politique de plusieurs régions du monde. Les délégués de la Namibie, du Kirghizistan et du Pérou ainsi que l'Observateur du Saint-Siège et le représentant du Comité international de la Croix-Rouge, ont souligné la responsabilité des pays producteurs dans ce domaine et les ont invités à mettre en place des règles et des codes de conduite permettant de limiter et de contrôler la possession de telles armes. Ils les ont invités en outre à assurer la mise en oeuvre de la Convention d'Ottawa.

Les représentants de l'Uruguay, du Sri Lanka, de Singapour, de la Tunisie, et de la République de Moldova se sont adressés à la Commission. Le représentant de l'Iran a exercé son droit de réponse.

La Première Commission reprendra son débat général demain matin à 10 heures.

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Suite du débat général

M. JORGE PEREZ OTERMIN (Uruguay) a regretté les progrès insignifiants réalisés en matière de désarmement nucléaire et le fait que les négociations en vue du Traité START III soient toujours dans l'impasse. La seule façon d'éliminer les armements de destruction massive, c'est de prendre la courageuse décision de les éliminer totalement. Le monde ne peut plus continuer de vivre sous la menace de l'utilisation de ces armes ni même comme simple moyen de dissuasion. Face à une telle situation, nous nous enorgueuillons de la déclaration politique des "Etats du Mercosur de la Bolivie et du Chili" qui prévoit un soutien aux activités de non-prolifération dans toutes les instances internationales pertinentes et a réaffirmé leur respect sans réserve du Traité de Tlateloclo. Nous espérons que la résolution sur la création d'un hémisphère Sud exempt d'armes nucléaires recevra le soutien de la majorité des Etats Membres. L'an dernier, l'organisation des Etats américains a adopté la Convention interaméricaine sur l'interdiction des armes à feu. C'est fondamental pour encourager la coopération contre la fabrication et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre. La communauté internationale a un rôle à jouer sur ce point. Nous appuyons l'appel en faveur de la convocation d'une conférence internationale qui prendra des mesures concrètes pour lutter contre le trafic des armes légères et de petit calibre. La délégation de l'Uruguay estime qu'une plus grande transparence et ouverture en matière d'armements sont essentielles pour établir la confiance entre les Etats. Nous lançons un appel aux Etats Membres pour qu'ils considèrent l'urgence de la convocation de la conférence du désarmement afin de commencer les travaux dès 1999.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a noté que le désarmement demeure la pierre angulaire de l'existence de l'ONU, et les armes de destruction massive, comme cela a encore été vérifié par ce qui s'est passé, cette année, en Asie du Sud, restent une menace à l'existence de l'espèce humaine. Nous attendons que l'Inde et le Pakistan adhèrent rapidement au Traité de non-prolifération. Mais il ne suffira cependant pas d'arrêter la prolifération des armes nucléaires. Il faut aller plus loin et penser à un désarmement nucléaire total. Nous espérons, dans ce cadre, voir aboutir un Traité START III de réduction des ogives et des vecteurs nucléaires entre la Fédération de Russie et les Etats-Unis.

Les mines antipersonnel continuent de faire des victimes civiles et de freiner le développement des pays qui en sont affectés. La Namibie, qui en fait partie, a signé la Convention d'Ottawa en 1997, et nous sommes heureux de l'annonce d'une réunion des Etats Parties, qui devrait se tenir à Maputo, au Mozambique, l'an prochain. Nous demandons à tous les Etats Membres, notamment, les plus puissants et ceux qui produisent des mines, de signer et de ratifier la Convention d'Ottawa, et demandons à la communauté internationale de nous aider à déminer les zones affectées. Les armes de petit calibre sont un autre sujet de grande préoccupation pour nous. Il faut que des efforts concertés soient faits pour leur collecte dans les pays

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affectés, et que nous mettions sur pied un mécanisme de contrôle de la commercialisation et de la circulation de ces armes, qui, nous le savons tous, représentent de gros intérêts financiers et économiques.

Mgr RENATO MARTINO (Saint-Siège) a appelé toutes les nations à ratifier le Traité sur les mines antipersonnel. Il a également remarqué que l'établissement du Groupe des experts gouvernementaux des Nations Unies sur les armes de petit calibre, ainsi que la Commission de Vienne sur la prévention du crime et la justice criminelle, constituent des étapes importantes dans le processus de lutte contre les armes de petit calibre. A cet égard, il a observé qu'une étude du Conseil pontifical pour la justice et la paix rapporte le fait que si certains Etats ont un contrôle sur le transfert international d'armes lourdes, peu d'entre eux, voire aucun, contrôlent la vente d'armes de petit calibre. Il a ajouté que la société civile a dans ce cas un rôle important à jouer. Le Saint-Siège appelle à l'adoption de mesures, telles que le renforcement de la police internationale ou le développement d'un système fiable de marquage des armes, afin d'identifier efficacement les individus et les groupes impliqués dans les trafics d'armes, contribuant par leurs activités illégales à la violence et à l'instabilité. En ce qui concerne les armes nucléaires, le représentant a salué la coalition du nouvel Agenda et les discussions tenues lors de la Conférence sur le désarmement au sujet d'un traité sur l'élimination des matières fissibles. Il a souligné que la revalorisation du Département du désarmement des Nations Unies montre que les Nations Unies donnent une plus grande priorité aux activités de désarmement.

Cependant, le représentant a dénoncé la rupture dans le processus préparatoire à la Révision 2000 du Traité sur la non-prolifération (TNP) ainsi que l'impasse dans laquelle se trouvent les ratifications de START II et du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires. Il a noté que les essais d'armes nucléaires exacerbent les dangers causés par un régime de non- prolifération faible, et que le danger de catastrophe nucléaire constitue un risque inacceptable. Dans ce contexte, il a rappelé l'Avis consultatif de la Cour internationale de Justice, déclarant que les Etats ont pour obligation de tenir des négociations menant à un désarmement nucléaire complet sous contrôle international strict et efficace. Un engagement à ne pas être le premier à utiliser les armes nucléaires devrait être pris par tous les Etats les possédant. Le représentant a souhaité la tenue d'une conférence internationale sur le désarmement nucléaire, soulignant la nécessité d'une action politique menée par chaque Etat en vue d'éliminer les armes nucléaires.

M. S. PALIHAKKARA (Sri Lanka) : au sujet des essais nucléaires en Asie du Sud, nous saluons les récentes déclarations du Pakistan et de l'Inde sur leur éventuelle adhésion au CTBT et leur intention de participer aux négociations de la Conférence du désarmement en faveur d'un traité sur les matières fissiles. Un processus plus pragmatique, engageant les pays à promouvoir leurs efforts afin de mettre un terme à l'escalade des essais nucléaires et au renforcement de la confiance et du désarmement, serait la

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meilleure façon de faire face à cette situation après les essais. L'ancien agenda n'est plus adapté à faire progresser les dossiers de l'après-guerre froide où l'un des grands défis d'aujourd'hui est celui du phénomène croissant du trafic illicite des armes. Les armes illicites, le terrorisme et les financements illégaux à l'étranger entretiennent les conflits dans les pays en développement, notamment. Nous pensons qu'il est aujourd'hui grand temps pour la Première Commission d'agir concrètement et par le biais de l'Assemblée générale pour faire figurer cette question à l'ordre du jour de la communauté internationale. Nous souhaitons saluer le Département du désarmement pour son initiative en faveur d'un point du jour consacré à la coordination des petites armes. Nous exhortons le Département du désarmement à accorder une priorité aux questions du commerce des armes dans ses travaux. Nous saluons également le Gouvernement helvétique qui a proposé d'accueillir une conférence sur le commerce illicite des armes sous tous ses aspects à Genève.

M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a indiqué que son pays signera, début 1999, le Traité sur l'interdiction des essais nucléaires. Il a rappelé la signature, par les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), du Traité pour la création d'une zone libre d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est, ainsi que le lancement d'un Forum régional pour la promotion de la paix et de la stabilité dans la région de l'Asie de l'Est.

Il a remarqué que la plupart des pays développés vivent dans la paix et la sécurité, les conflits ayant lieu, pour la plupart, dans le monde en développement. Une corrélation entre la paix et l'armement, et non entre la paix et le désarmement, peut en être déduite. Le représentant a regretté que les efforts des activistes du désarmement ne fassent qu'amoindrir la capacité de base des Etats à se défendre et à maintenir la loi et l'ordre sur leurs territoires. Il a souligné que les bonnes intentions des organisations non gouvernementales conseillant le désarmement ne sont pas mises en doute, mais il a parallèlement rappelé le droit légitime à l'autodéfense contenu dans l'Article 51 de la Charte des Nations Unies. A cet égard, le représentant a observé que plus le statut et l'efficacité des Nations Unies sont reconnus au sein de la communauté internationale, plus les petits Etats se sentent protégés. Or, il a noté l'affaiblissement des Nations Unies durant ces dernières années, dû en partie au non-paiement des contributions par certains Etats pourtant riches. Dans ce contexte, il est d'autant plus important que le travail de la Commission vise à augmenter, et non à réduire, la sécurité des petits Etats.

M. ALI HACHANI (Tunisie) a déclaré que le désarmement nucléaire doit rester au centre de l'agenda de l'ONU. Le désarmement nucléaire régional est un facteur essentiel de la consolidation des efforts de non-prolifération et du désarmement nucléaire à l'échelle internationale. Il participe aussi du renforcement des bases de la paix et de la sécurité à l'échelle régionale. La Tunisie a été l'un des premiers pays à adhérer au Traité de Pelindaba, qui crée une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique, et elle soutient l'existence des différentes zones exemptes d'armes nucléaires dans le monde.

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Le délégué a dénoncé le fait qu'Israël continue d'ériger des obstacles à l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, et ce, malgré les nombreux appels des Etats de la région et de l'Assemblée générale et en dépit de la demande contenue dans la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la Conférence de 1995 des Etats parties au TNP. Il a noté qu'Israël continue de refuser de se joindre au TNP et de placer ses installations nucléaires sous le régime des garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Ce faisant, Israël continue de poser une menace sérieuse et constante dans la région en même temps qu'elle entretient un déséquilibre flagrant par sa détention exclusive de capacités nucléaires en dehors de tout contrôle international.

M. Hachani se félicite de la conclusion à Ottawa, en décembre dernier, de la Convention sur l'interdiction totale des mines terrestres antipersonnel. La Tunisie, qui était parmi les premiers pays à signer cette Convention, espère déposer prochainement son instrument de ratification et se réjouit à la perspective de l'entrée en vigueur de la Convention en mars prochain. Le délégué a souligné l'importance des efforts soutenus et d'une action déterminée de la part de la communauté internationale afin de lutter contre la circulation et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre qui constituent une menace à la sécurité nationale et régionale des Etats et contribuent à leur déstabilisation.

Dans le domaine de l'élargissement de la composition de la Conférence du désarmement, la Tunisie estime que tout pays qui aspire légitimement à se joindre à cette instance en tant que membre à part entière, comme tel est son souhait, devrait pouvoir y accéder et ce pour un renforcement de la représentativité et de l'universalité de cette Conférence. C'est dans ce sens que la Tunisie invite la Conférence du désarmement à poursuivre ses négociations afin de décider, dès la première Réunion de 1999, de l'élargissement de la Conférence à cinq nouveaux membres.

M. IGOR CIOBANU (République de Moldova) : les conflits locaux sporadiques, l'accumulation excessive des armes légères et de petit calibre ont provoqué d'importantes perturbations économiques et sociales. La circulation des petites armes est un sérieux obstacle à la construction de la paix après la fin d'un conflit. Le trafic illicite et la prolifération des petites armes sont des menaces pour la sécurité et le développement économiques. Le lien entre les organisations criminelles et celles qui font le commerce illicite des armes légères est largement reconnu. Le temps est venu pour que la communauté internationale résolve le problème. Une convention internationale doit être convoquée sur ce thème où les Etats s'engageraient à adopter des mesures juridiques en faveur du contrôle interne des petites armes. Au cours des conflits dans l'Est de Moldova, d'énormes quantités d'armes légères et de petit calibre ont été transférées des dépôts de la 14ème Armée aux séparatistes. Pis encore, un large éventail d'armes conventionnelles est tombé dans leurs mains. Résultat, de nombreux groupes paramilitaires se sont formés à l'Est du pays. A cet égard, nous saluons les

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initiatives des pays membres en faveur de l'établissement d'une norme internationale concernant le désarmement des forces paramilitaires. Nous sommes prêts a élaborer un projet de résolution sur ce sujet et nous appelons au soutien de la communauté internationale. Nous voulons dire, aujourd'hui, que le transfert illicite des armes légères aux régimes séparatistes a été soutenu par un puissant groupe paramilitaire équipé et assisté par des troupes militaires étrangères qui sont d'ailleurs toujours situées sur le territoire moldave. La situation dans la région est préoccupante, notamment parce que la zone contrôlée par les séparatistes est aussi une zone de production et de trafics d'armes. Ces armes sont produites dans des entreprises qui faisaient partie des complexes militaires industriels de l'ancien bloc soviétique et qui atteignent des zones de conflits par le biais de pays tiers. L'Accord sur le retrait des armes et des forces militaires russes de notre territoire signé entre la Fédération de Russie et la République de Moldova en octobre 1994 n'a pas été ratifié par la partie russe jusqu'à présent. Nous estimons que l'accumulation d'armes étrangères classiques sur notre sol n'est pas conforme au Traité CFE. Le retour des armes et du matériel de groupes paramilitaires sur la rive gauche de la Dniester à leur emplacement initial est obligatoire. Il faut imaginer des stratégies sur la question de la prolifération, le commerce, les transferts des armes légères et classiques vers des zones de conflits et que les experts des Nations Unies préparent une Conférence internationale sur ce thème.

Mme ZAMIRA B. ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a dénoncé les essais nucléaires effectués par l'Inde et le Pakistan. Notre pays se réjouit cependant de l'annonce faite par les Premiers Ministres de ces deux pays, qui ont affirmé que leurs gouvernements étaient prêts à signer et à ratifier les instruments de non-prolifération existants. L'époque que nous vivons voit le monde traverser d'énormes difficultés, dues à la faim, la pauvreté, au chômage, au trafic de drogues et à la prolifération illégale d'armes de petit calibre. Les effets des conflits internes sur les pays ne se font plus seulement sentir à l'intérieur de leurs frontières et ne mettent plus seulement aux prises les parties combattant sur le terrain. En fait, des régions entières se trouvent entraînées dans ces luttes, qui mettent en danger l'existence de sociétés entières. A cet égard, la prolifération des petites armes se révèle aussi dangereuse sur le plan humain, que la prolifération des armes nucléaires. En fait dans certaines parties du monde, les armes de petit calibre sont devenues de véritable "armes de destruction massive", au vu du nombre élevé de victimes qu'elles font au sein des populations civiles.

Comme l'a dit le Secrétaire général dans son rapport annuel sur le travail de l'Organisation, 90% des victimes des armes de petit calibre sont des civils, dont une majorité de femmes et d'enfants. Aussi, ma délégation soutient-elle les recommandations du Groupe d'experts sur les armes de petit calibre, quand il recommande la tenue d'une conférence internationale sur leur trafic illicite. Nous nous réjouissons que la Suisse ait accepté d'abriter ce Sommet en l'an 2000. Notre pays cherche à promouvoir tous les efforts susceptibles d'aboutir à la paix et à la sécurité dans le monde. A cet égard,

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nous pensons que le développement économique est la seule voie qui puisse satisfaire les besoins d'épanouissement des populations de la planète. C'est pour cette raison que notre pays continue à oeuvrer pour la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale. Nous remercions les Nations Unies dans l'assistance qu'elles apportent aux Etats de la région, en vue d'aboutir à la rédaction de textes qui pourraient nous amener à un accord satisfaisant pour tous, et nous remercions les Etats Membres qui nous apportent leur soutien ici, au sein de la Première Commission.

M. FERNANDO GUILLEN (Pérou) : au cours des derniers mois des faits graves et injustifiés se sont produits et ont mis à mal le désarmement. Pourtant, ils n'ont fait que renforcer la prise de conscience qu'il faut se diriger vers un désarmement général et complet en tentant d'obtenir une ratification universelle des traités pertinents. A cet égard, nous nous félicitons de la ratification récente du TNP par le Brésil. Le Pérou souscrit aux objectifs généraux et plans d'action de la résolution 1172. Nous approuvons la proposition d'un groupe de pays en vue de l'établissement de zones exemptes d'armes nucléaires, nous saluons, notamment, le projet concernant l'Asie centrale et celui de la Mongolie spécialement. Nous soutenons que le système du Traité de Tlatelolco et tous les autres traités sur les zones exemptes d'armes nucléaires conduiront à une réunion de ces mécanismes en vue de l'élimination définitive des armes nucléaires de l'hémisphère Sud. Sur le thème des mines terrestres antipersonnel, nous avons déposé notre instrument de ratification à la Convention d'Ottawa au mois de juin dernier et nous affirmons toute notre satisfaction de sa prochaine entrée en vigueur, c'est un changement important. Nous nous portons coauteur avec le Canada et d'autres pays, d'un projet de résolution, que nous présenterons au cours de cette session, exhortant les Etats, qui ne l'ont pas encore fait, à signer et à ratifier cette Convention pour la conduire vers l'universalité.

M. PATRICK ZAHND (Comité international de la Croix-Rouge) a dit que l'entrée en vigueur du Protocole II de la Convention sur les restrictions de l'usage de certaines armes conventionnelles qui ont des effets traumatiques excessifs et indiscriminés, le 3 décembre prochain, renforcera la régime de cette Convention. La Croix-Rouge lance un appel pour que les armes laser aveuglantes soient bannies par tous les Etats Membres dans le strict respect des textes. Les termes de la Convention relatifs aux mines et aux pièges doivent aussi être appliqués sans restriction et même renforcés. Nous saluons la 40ème signature, apposée par le Burkina Faso, qui a permis l'entrée en vigueur du Traité d'Ottawa sur l'interdiction de l'usage des mines antipersonnel, au printemps prochain. Ce Traité contient des clauses relatives au déminage, et nous estimons qu'il est crucial que les Etats signataires apportent tout le soutien possible et nécessaire aux opérations de déminage. Nous demandons que les Etats fassent, d'autre part, des efforts substantiels en vue de respecter les aspects de la Convention qui touchent le domaine des mines anti-véhicules. Les pays producteurs devraient mettre au point des mécanismes de manipulation permettant d'éviter que ces mines ne détonnent au passage de civils ou de véhicules légers. La mise en application de toutes les clauses de la Convention d'Ottawa est une des plus hautes

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priorités concernant la bonne marche des opérations humanitaires dans les années qui viennent. Ceci requiert une mobilisation de moyens humains et matériels conséquents, et le Comité international de la Croix-Rouge, se tient prêt à assister les Etats Membres en vue de l'adaptation de leurs législations nationales aux objectifs recherchés par la Convention d'Ottawa. A cet égard, nous avons mis à la disposition de tous les pays un dossier de ratification de la Convention dans toutes les langues de l'Organisation des Nations Unies.

Les populations civiles ont payé un prix élevé à la prolifération des armes de petit calibre. La faim, et d'autres abus dont souffrent les populations, sont les conséquences de l'usage de ces armes, notamment dans les pays en développement. Le nombre de victimes civiles, à ce propos, est largement supérieur à celui des combattants tués lors des conflits. Nous sommes préoccupés par le fait que les efforts de secours, dans le but de venir en aide aux populations affectées, soient parfois réduits à néant par les dangers posés par la circulation illicite d'armes de petit calibre. Les pays producteurs sont responsables, devant la communauté internationale, de l'usage qui est fait des engins de mort qu'ils exportent. Nous les engageons par conséquent à considérer l'élaboration de règles et de codes de conduite basés sur le droit humanitaire. Ces règles devraient gouverner aux activités de transferts et de ventes d'armes et de munitions, et devraient permettre d'en contrôler la circulation et l'usage dans les régions qui sont aujourd'hui affectées par des conflits sans fin. La Croix-Rouge rappelle d'autre part, que l'usage des balles explosives a été interdit en 1868 par la Déclaration de Saint-Petersbourg. Nous sommes, de ce fait, très troublés par la décision de certains pays, de permettre l'usage de ces munitions par leurs forces armées. Nous demandons à tous les Etats Membres de revoir et de respecter leurs engagements à ce sujet, dans le respect de l'article 36 du Protocole additionnel I de la Déclaration, adopté en 1977.

M. JOSE MAURICIO BUSTANI (Directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques) a déclaré qu'il y a un an, lors de son allocution devant la Première Commission, son souci majeur était de faire adhérer la Fédération de Russie à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. La participation de ce pays, membre permanent du Conseil de sécurité, qui est aussi possesseur du plus grand nombre d'armes chimiques, était nécessaire pour un fonctionnement crédible de l'Organisation et pour le succès à long terme des termes et clauses de la Convention sur les armes chimiques. Peu après mon intervention devant cette Commission, la Fédération de Russie a conclu son processus de ratification et est devenue Etat partie à la Convention, un mois plus tard. Aujourd'hui, les Etats-Unis, qui ont commencé leur processus de destruction d'armes chimiques de leur propre volonté, bien avant l'entrée en vigueur de la Convention, sont le seul Etat partie qui ait été capable de lancer et de maintenir, de façon soutenue, un programme d'élimination de ses stocks d'armes chimiques. Dans les 17 premiers mois d'existence de l'Organisation, nos inspecteurs ont passé 13.000 journées de travail à procéder au contrôle de la destruction d'armes chimiques sur le territoire américain. Durant cette période, nous avons vu la destruction

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d'environ 200.000 munitions chimiques et de près de 2000 tonnes d'agents chimiques. Bien que ces nombres paraissent impressionnants, il faut se rappeler que plus de huit millions de munitions chimiques ont été dénombrées et déclarées dans les arsenaux des armées de la planète. Toutes doivent en principe être détruites à l'horizon 2007, si nous voulons respecter les clauses de la Convention.

La crise financière en Asie et d'autres facteurs, ont compliqué le processus de ratification de la Convention dans la région d'Asie du Sud-Est, notamment pour des pays aussi importants que l'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande, bien que les Gouvernements de ces pays nous aient réitéré leur engagement à respecter les objectifs et le propos de la Convention sur les armes chimiques. Nous sommes préoccupés par la difficulté à établir une communication acceptable avec le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée. L'adhésion de ce pays à la Convention est, à nos yeux, cruciale. Nous continuerons nos efforts dans ce sens dans le futur, et nous sommes reconnaissants à la République populaire de Chine de l'aide qu'elle nous apporte en vue d'atteindre cet objectif. L'autre zone géographique qui nous préoccupe est celle du Moyen-Orient, où un certain nombre d'Etas clefs n'ont pas signé ou ratifié la Convention. Cela est d'autant plus effrayant que cette région est celle qui a vu récemment une utilisation des armes chimiques, et celle où des pays sont ouvertement engagés dans la course aux armements chimiques. Israël est signataire de la Convention, et nous lançons un appel à l'Egypte, au Liban, à la Libye, au Soudan, à la Syrie, et au Yémen, pour qu'ils en fassent de même. L'Egypte, en suivant l'exemple israélien, pourrait, ici, démontrer son attachement au désarmement et à l'élimination des armes de destruction massive.

Droit de réponse

Le représentant de l'Iran a exercé son droit de réponse à la suite de la déclaration du représentant de l'Organisation sur l'interdiction des armes chimiques : je voudrais dire qu'en raison des efforts faits par nos autorités, nos instruments de ratification de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques seront très bientôt soumis à l'Organisation sur l'interdiction des armes chimiques. Nous espérons que l'application des principes énoncés dans cette Convention s'effectuera sur une base non discriminatoire, notamment ceux prévus par l'article XI de ladite Convention.

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