En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/358

LES DELEGATIONS PLAIDENT EN FAVEUR DU RENFORCEMENT DE LA COOPERATION REGIONALE DANS LA LUTTE CONTRE LES DROGUES ET LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE

12 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/SHC/358


LES DELEGATIONS PLAIDENT EN FAVEUR DU RENFORCEMENT DE LA COOPERATION REGIONALE DANS LA LUTTE CONTRE LES DROGUES ET LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE

19981012 L'Iran préconise la mise en place d'une "ceinture de sécurité" autour de l'Afghanistan pour empêcher le trafic de drogue à partir de ce pays

Il est indispensable de renforcer la coopération régionale en matière de lutte contre les drogues et la criminalité transnationale organisée, en promouvant notamment l'échange d'informations et la coopération judiciaire, ont estimé ce matin les délégations au cours du débat sur la prévention du crime et la justice pénale, et le contrôle international des drogues. En matière de lutte contre les stupéfiants, les problèmes spécifiques auxquels font face les pays de transit ont également été largement évoqués. Ainsi, les représentants de l'Iran, de la Turquie et du Pakistan dont les pays sont situés sur les routes qui relient traditionnellement les pays producteurs de drogues de l'Asie et les pays consommateurs, essentiellement en Europe, ont fait part des mesures prises par leur Gouvernement pour mettre fin à ces trafics sur leur territoire, ainsi que des efforts qu'ils déploient au niveau régional pour renforcer la coopération en matière de lutte contre les drogues et les activités connexes.

Le représentant de l'Iran s'est déclaré particulièrement préoccupé par l'augmentation de la production de drogues en Afghanistan, alors que la situation politique dans ce pays exclut que l'on puisse y mettre fin dans un futur proche. Partant, l'Iran préconise la construction d'une "ceinture de sécurité" autour de l'Afghanistan afin d'empêcher les drogues de sortir du pays. Le représentant du Pakistan a estimé, pour sa part, que ce sont les événements de 1979 en Afghanistan qui ont modifié la situation dans toute la région et fait du Pakistan un pays de transit, tout en provoquant une forte augmentation de la consommation intérieure.

Les représentants du Bélarus, du Kirghizistan et du Kazakhstan se sont inquiétés, pour leur part, de l'augmentation des crimes économiques et financiers dans les pays à économie en transition qui sapent les efforts des gouvernements sur la voie de l'économie de marché et de la démocratie.

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Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Canada (au nom de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande); Philippines; Indonésie; Brésil; Pologne; République islamique d'Iran; Kirghizistan; Bélarus (au nom de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie, de la Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de la Fédération de Russie, du Tadjikistan, du Turkménistan, et de l'Ouzbékistan); Côte d'Ivoire; Turquie; Myanmar; Pakistan et Kazakhstan.

La Commission poursuivra ses travaux demain à partir de 10 heures.

PREVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE

CONTROLE INTERNATIONAL DES DROGUES

Suite du débat général

Mme KELTIE PATTERSON (Canada), s'exprimant au nom de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada, a affirmé que ces pays sont résolus à s'attaquer au problème de la drogue sur leur propre territoire. Ils reconnaissent la nécessité d'une coopération internationale accrue en ce domaine, soutenue par l'action des organisations régionales et multilatérales. Ils demandent en particulier au Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) de continuer à jouer un rôle directeur en ce qui a trait à la diffusion des pratiques exemplaires et à l'adoption d'une approche équilibrée de la problématique des drogues. La représentante a mentionné le rassemblement de jeunes "Youth Vision Jeunesse", tenu sous les auspices du PNUCID à Banff, à Alberta, en avril de cette année, à l'occasion duquel plus de 200 jeunes représentant 24 pays ont dégagé les pratiques exemplaires permettant de prévenir l'abus des drogues chez les jeunes. Emanant des jeunes eux-mêmes, la "Vision de Banff" est un message de grande portée. Le Canada soutient les activités du PNUCID visant à prévenir la toxicomanie chez les jeunes.

Quant à la criminalité, la Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie reconnaissent depuis longtemps l'importance d'une approche équilibrée, fondée sur la coopération multilatérale et bilatérale pour ce qui concerne les questions touchant la justice pénale et la prévention du crime. Ces pays ont participé à l'établissement de nouvelles normes et pratiques internationales axées sur la lutte contre la criminalité qui soient conformes aux normes internationales en matière de droits et de libertés fondamentales. Ces pays appuient la recommandation d'ECOSOC de commencer le travail au titre d'une convention pour la lutte contre la criminalité transnationale.

Mme MARIA LOPEZ (Philippines) s'est réjouie des progrès et des efforts déployés par la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre la criminalité transnationale organisée, mentionnant en particulier deux conférences qui se sont tenues récemment à Manille. La mise en oeuvre de la Déclaration politique et du Plan mondial d'action de Naples restent le principal défi à relever, a-t-elle ajouté. En ce qui concerne la future convention contre la criminalité transnationale organisée, les Philippines appuient une démarche non exclusive. Il doit s'agir d'une convention-cadre qui permettra de lutter contre toutes les formes de criminalité transnationale organisée, en particulier le trafic des êtres humains, le trafic d'armes, de stupéfiants, et les délits liés à l'environnement. Les Philippines sont particulièrement préoccupées par l'exploitation transnationale des femmes et des enfants, en particulier leur exploitation sexuelle. Elles appuient la proposition visant à créer des normes internationales dans ce domaine.

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Mme Lopez a demandé l'appui de la communauté internationale pour deux projets élaborés au niveau régional, l'un portant sur la lutte contre le trafic des femmes et des fillettes et l'autre visant à prévenir la corruption, et promouvoir la transparence et la responsabilité des gouvernements. Ces deux projets adoptent une démarche flexible dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Les priorités sont la mise en place de mesures de prévention, le renforcement du système d'enquête et d'instruction, et la promotion de la transparence. La représentante a encore mentionné un projet de centre régional contre la criminalité transnationale organisée. Une réunion d'experts de haut niveau doit être organisée cette année encore en vue de la création de ce centre. Il s'agit d'une priorité de la région, a dit Mme Lopez.

M. ABDURRAHMAN M. FACHIR (Indonésie) a fait savoir que l'Indonésie se sent encouragée par les efforts réalisés ces dernières années pour faire face au problème du crime transnational organisé, et ce grâce au soutien des Nations Unies et des Etats Membres. Le représentant estime que le nouveau Centre de prévention du crime international, organe central des Nations Unies sur cette question, doit être en mesure de fournir aux Etats Membres l'expertise technique et l'assistance nécessaires. Le représentant a fait cependant remarquer que des problèmes financiers sont en passe d'entraver les travaux de ce Centre. Il est regrettable de constater que le manque de ressources vient ralentir les efforts pour trouver des solutions à des problèmes aussi importants que la prévention de la criminalité et la justice pénale.

Pour les pays en voie de développement, l'assistance technique est essentielle, a noté le représentant, qui a invité les pays donateurs à être plus généreux. L'Indonésie souhaite que les décisions prises il y a quatre ans à la Conférence ministérielle mondiale sur le crime organisé transnational continuent à être mises en pratique. La délégation appuie les travaux d'élaboration, par un groupe d'experts, d'un avant-projet de convention internationale de lutte contre le crime transnational. Elle soutient le projet de création d'un comité spécial en vue de l'élaboration de ce texte et souhaite que les pays en voie de développement puissent y participer pleinement. Concernant, enfin, la Déclaration de Manille adoptée en début d'année afin de renforcer la coopération régionale en matière de lutte contre la criminalité transnationale, le représentant a indiqué que l'Indonésie est prête à fournir les efforts nécessaires dans ce combat, aux niveaux régional, subrégional et international.

M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a expliqué que la stratégie du Brésil pour combattre le crime organisé passe par la modernisation de la législation, la coopération entre les polices, le renforcement de la police fédérale et de la police de la route ainsi que la coopération internationale. Pour mener à bien cette stratégie, le Gouvernement a mis en place, dans chaque état brésilien, des conseils régionaux de sécurité publique. Il a également signé ou

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renouvelé plusieurs traités bilatéraux et multilatéraux concernant notamment la coopération policière, l'extradition, le rapatriement de fonds, l'assistance judiciaire, l'échange d'informations et le transfert de prisonniers. La législation nationale a été récemment complétée pour couvrir certaines questions telles que le blanchiment d'argent, la possession et la déclaration d'armes de petit calibre, la surveillance aérienne de l'Amazonie et la lutte contre le crime organisé en général. Le principe de base de la politique brésilienne en la matière est que prévenir vaut mieux que guérir, d'où l'importance de mesures telles que la réhabilitation des anciens détenus ou la décentralisation du système pénitentiaire. Le Brésil a fait de gros efforts pour améliorer la prévention de la criminalité et aligner son système pénitentiaire et sa police criminelle avec les principes défendus par les Nations Unies sur cette question. Le Gouvernement fédéral a pris des dispositions pour répondre aux problèmes de respect des droits de l'homme et de surpopulation dans les prisons. Le Brésil s'est également attaqué au problème de la drogue. Le Secrétariat national anti-drogue, créé en juin dernier, a pour double mission de définir une politique nationale en la matière et de veiller à la coordination de toutes les actions gouvernementales dans ce domaine. Ici encore, le Brésil préfère la prévention à la répression et encourage la réhabilitation des toxicomanes et la mise en place de campagnes pour faire prendre conscience aux jeunes des dangers de la drogue. Le Brésil a également allongé la liste des pays, en Amérique du Sud ou ailleurs, avec lesquels il a signé des accords concernant la lutte contre la drogue. Dans ce cadre, la coopération entre les pays du Marché commun du cône sud (Mercosur) ou la création d'une unité de police commune à la frontière entre l'Argentine, le Paraguay et le Brésil sont des éléments essentiels.

M. MACIEJ KOZLOWSKI (Pologne) a rappelé la proposition émise, il y a deux ans, par le Président polonais en vue de l'élaboration d'une convention contre le crime transnational organisé, destinée à accroître la coopération internationale en ce domaine. Jusqu'à l'année dernière, on doutait qu'une telle convention soit possible, malgré les ouvertures de l'après-guerre froide. La criminalité constitue une menace pour la démocratie en ce qu'elle pénètre les bases du système et les corrompt.

On reconnaît actuellement la nécessité d'un instrument juridique pour lutter contre le crime transnational organisé. Le représentant a souligné le succès qu'ont représenté à cet égard les rencontres au niveau des experts qui se sont tenues à Varsovie et à Buenos Aires, ainsi qu'à la session de la Commission de la prévention du crime et la justice pénale. Le représentant a affirmé que la réunion de Varsovie, en février de cette année, a représenté un tournant, en ce que les experts s'y sont mis d'accord au sujet d'un avant- projet. Grâce aux travaux accomplis ensuite lors de la session de la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale et la rencontre de Buenos Aires, la teneur de l'avant-projet de la Convention a fait l'objet d'un large consensus, et la Pologne espère que ses dispositions deviendront bientôt

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une réalité. Les résultats positifs de ces rencontres ont encouragé la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale à recommander la création d'un comité intergouvernemental spécial pour élaborer une convention internationale exhaustive contre la criminalité transnationale organisée. La Pologne appuie cette recommandation. Le Comité spécial devrait se pencher sur le dispositif de la convention, ce qui n'exclurait pas de nouvelles discussions sur l'élaboration de nouveaux instruments judiciaires. Cette convention, a estimé le représentant, devrait traiter, et ceci de façon intégrée, des défis que posent les cartels criminels organisés, et de l'adoption éventuelle de protocoles additionnels.

M. MOHAMMAD S. AMIRKHIZI (République islamique d'Iran) a indiqué que son pays, qui est situé entre les principaux producteurs de drogue à ses frontières orientales et les pays consommateurs à ses frontières occidentales, principalement en Europe, est fortement affecté par le transit des drogues illicites sur son territoire. La culture du pavot, le trafic et la production de drogues en Afghanistan et leur passage par l'Iran ont considérablement alourdi la tâche des forces de l'ordre iraniennes. En Iran, le nombre de toxicomanes atteint actuellement 1,2 million, dont 10% sont des héroïnomanes. L'Afghanistan est devenu le plus grand producteur de stupéfiants dans le monde. Les autorités iraniennes sont particulièrement préoccupées par l'augmentation des superficies consacrées à la culture du pavot dans ce pays. Partant, le Gouvernement a renforcé ses installations le long de ses 1200 km de frontières avec l'Afghanistan et le Pakistan. Outre les coûts financiers importants de ces mesures, au cours des dix dernières années, 2600 membres des forces de l'ordre sont morts en luttant contre les trafiquants de drogue. Malgré tous ces efforts, le trafic de drogues a augmenté, alors que les mesures prises par le Gouvernement ne bénéficient d'aucune aide de la communauté internationale.

Il est clair que les initiatives et les efforts anti-drogue de l'Iran ont eu un effet immédiat et direct sur la diminution du trafic d'héroïne en Europe, a poursuivi le représentant. Sur les 103 tonnes de drogues confisquées en 1998, plus de 60% l'ont été dans les zones frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan. La question de la culture illicite du pavot et de la production de stupéfiants en Afghanistan doit donc constituer une priorité de la région et de la communauté internationale. Les événements désastreux et la guerre civile ont fait de l'Afghanistan un pays ravagé, devenu un sanctuaire de la violence, du terrorisme, de la production et du trafic de drogues. On estime en effet que 70 à 80% de l'héroïne saisie en Europe occidentale vient de l'Asie du Sud-Est. Partant, l'Iran estime qu'il est indispensable de créer une ceinture de sécurité autour de l'Afghanistan. Puisqu'il n'est actuellement pas possible de stopper et d'éradiquer les cultures de pavot dans un avenir proche, il faut empêcher les drogues de sortir du pays, a déclaré le représentant. Il a souhaité que les efforts de la communauté internationale en vue de rétablir la paix dans ce pays permettent par la même occasion de réduire considérablement la production et le trafic de drogues en provenance d'Afghanistan.

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Mme ZAMIRA B. ESHMANBETOVA (Kirghizistan) soutient les travaux accomplis par la communauté internationale lors de la session extraordinaire de l'Assemblée internationale consacrée aux drogues, et plus particulièrement les principes visant à réduire l'offre et la demande de stupéfiants de type amphétamine et de précurseurs, et à éradiquer la culture des plantes servant à fabriquer les drogues. Le représentant a cité pour preuve de l'importance accordée par son pays à cette session extraordinaire le fait que le Premier Ministre du Kirghizistan lui-même y était présent.

Depuis 1991, année de la Déclaration d'indépendance du Kirghizistan, les efforts se sont multipliés pour contrer la culture, la préparation, la consommation et le trafic illégaux de stupéfiants et de substances psychotropes et de leurs composants. En avril, la législation a été renforcée avec une loi sur les drogues, les substances psychotropes et les précurseurs.

Le pays travaille, avec la participation de l'ONU, à renforcer le contrôle régional et national en ce domaine, avec le concours de spécialistes qualifiés. Le représentant a déploré dans son pays la présence de phénomènes sociaux négatifs et de corruption liés au phénomène des drogues. Il a remarqué que certaines mesures libertaires adoptées par son pays tendent hélas aussi à faciliter le transit et la diffusion des drogues, telles que la libre circulation économique, le commerce électronique, et la levée des contrôles douaniers. Le Kirghizistan ne dispose pas d'ouverture sur la mer, mais des pays voisins d'Asie centrale, ayant accès à l'Océan indien, permettent au trafic des drogues de s'amplifier. Le Gouvernement est préoccupé de la culture croissante de certaines plantes comme le cannabis sur son territoire. Ce phénomène est favorisé par un climat favorable : les plantes sont donc souvent cultivées dans les maisons, parfois par des familles entières. Il faut donc identifier des méthodes de destruction, et dans ce combat comme dans celui contre la toxicomanie toujours croissante de sa population, le Kirghizistan demande l'aide et le soutien de la communauté internationale. Il s'agit de rompre le cercle vicieux de l'offre et de la demande, et de procurer à la population de l'aide médicale, des équipements pharmaceutiques et des mécanismes de réinsertion.

M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus), s'exprimant au nom de l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Fédération de Russie, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan, a estimé que la situation actuelle en matière de criminalité n'était pas rassurante, en raison de l'intégration et des liens entre le monde criminel international, les trafiquants de drogues et les trafiquants d'armes. Les crimes commerciaux sont également en augmentation. En outre, la criminalité se professionnalise, ce qui constitue un défi à la sécurité et la stabilité internationales. Pour le Bélarus, l'efficacité d'un instrument de lutte dans ce domaine dépendra à la fois de la coopération entre les divers secteurs de la société et de la coopération au niveau mondial. A cet égard, le représentant a souligné l'importance du dixième Congrès des Nations Unies sur la prévention de la criminalité et le traitement des délinquants.

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Les Etats de la Communauté d'Etats indépendants (CEI) appuient l'élaboration d'une convention contre la criminalité transnationale organisée. Au niveau régional, des mesures communes ont été prises en vue de lutter contre ce fléau. Un traité régional sur la criminalité transnationale organisée est en cours d'élaboration. Il est prévu de renforcer la coopération en matière de lutte contre l'immigration illégale et en matière de crime informatique, ainsi qu'entre les organes judiciaires avec pour objectif de redéfinir les relations juridiques dans divers domaines. On s'efforce en outre de créer un espace anti-criminel informatique. Il est prévu également de créer une banque de données d'utilisation collective sur les citoyens étrangers et les personnes sans citoyenneté qui ont des activités criminelles sur le territoire de la CEI. Les Etats de la CEI sont convaincus que seuls les efforts communs permettront de renverser la tendance négative actuelle de la criminalité transnationale organisée.

Mme DIENEBOU KABA CAMARA (Côte d'Ivoire) a fait remarquer que la Côte d'Ivoire, comme la plupart des pays de la sous-région est confrontée au problème de la consommation et du trafic de la drogue. Avec l'assistance du PNUCID et de l'Union européenne, le Gouvernement ivoirien a mis en place des structures et formé un certain nombre d'experts en la matière, mais leur nombre reste insuffisant. Les activités de structures telles que la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD), le Comité de lutte anti- drogue (CILAD), le Bureau national des stupéfiants (BNS) ou l'Unité de formation à la lutte contre la drogue en Afrique (UFDA) sont concentrées sur la sensibilisation et l'information, les stages de formation et les séminaires à l'adresse des psychiatres, des pharmaciens, des magistrats, les forces de l'ordre, les journalistes et autres agents impliqués dans la lutte contre la drogue.

Sur le plan sous-régional, la Côte d'Ivoire a abrité deux conférences organisées par le PNUCID qui ont abouti à la définition d'une plate-forme de lutte sous-régionale. La Côte d'Ivoire a ratifié les différents instruments internationaux relatifs à la lutte contre l'abus des drogues et pris des mesures en vue de leur application effective. Elle invite les Etats à procéder à une harmonisation des législations nationales en vigueur pour accroître l'efficacité de la lutte sur le plan régional et international. En vue de permettre à tous les Etats Membres de présenter en 2008, date butoir pour la réduction sensible de la demande et de l'offre de stupéfiants dans le monde, un bilan positif des résultats obtenus dans la mise en oeuvre des recommandations de la 20ème session extraordinaire, la Côte d'Ivoire propose à la communauté internationale d'accroître l'assistance technique et financière pour renforcer l'action nationale et régionale de lutte contre la drogue; créer une banque centrale de données transfrontalières pouvant accueillir toutes les informations dans le domaine de la criminalité; mettre en place un fonds spécial au niveau sous-régional chargé de recueillir les produits saisis liés aux activités criminelles, ce fonds pouvant financer la prévention

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en matière de drogues; encourager les contacts directs et la collaboration directe entre les différents services impliqués sur la plan national et sous-régional; aider à la création d'un centre de traitement et de réinsertion sociale des toxicomanes dans les pays africains.

M. AHMET ARDA (Turquie) a rappelé que, conformément à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, son pays est l'un des deux producteurs traditionnels de tiges de pavot. La méthode utilisée pour la culture est coûteuse mais sûre, et il n'y a pas de détournements vers des circuits illicites grâce aux efforts des cultivateurs et des forces de l'ordre. Le Gouvernement s'efforce d'édifier un cadre juridique sain sur lequel fonder tous ses efforts de lutte contre les drogues, comme le blanchiment d'argent, la réduction de l'offre et de la demande, tout en contribuant aux efforts internationaux visant à éradiquer le problème de la drogue. En avril dernier, la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie ont signé un Accord de coopération sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, le blanchiment d'argent, le trafic d'êtres humains, le trafic d'armes et les crimes connexes. Il a été convenu d'inviter d'autres pays à signer cet accord. Répondant à l'initiative de la Turquie, l'Organisation de coopération économique (OCE) a établi un bureau de coordination en vue d'aider les Etats Membres dans leur lutte contre les drogues. La Turquie a signé, pour sa part, 43 accords de coopération dans ce domaine.

La Turquie se trouve géographiquement sur les principales routes du trafic illicite des drogues : la route des Balkans et la route orientale de la Méditerranée, qui lient le Triangle d'or et le Croissant d'or à l'Europe. Avec ses ressources limitées, le Gouvernement a pris des mesures efficaces pour faire cesser le trafic de stupéfiants et de précurseurs chimiques dans les deux directions. Le détournement des précurseurs chimiques fait partie intégrante de la stratégie globale de lutte contre les drogues. Le représentant a attiré l'attention sur le fait que le trafic illicite de drogues génère des revenus pour les organisations terroristes et les organisations criminelles transnationales. En 1997, les autorités turques ont saisi 2,5 tonnes d'héroïne, 13,3 tonnes de cannabis et 4,3 tonnes de morphine qui étaient en possession d'un groupe terroriste. La Turquie appuie l'idée d'élaborer une convention qui viserait notamment à éliminer les sources financières du terrorisme.

M. U PE THEIN TIN (Myanmar) a déclaré que son pays était déterminé à éliminer totalement la culture du pavot et la production d'opium sur son territoire, en utilisant toutes les ressources à sa disposition, et par ses propres moyens. Le Gouvernement applique depuis 1996 le Plan pour l'élimination totale des drogues sur 15 ans qui doit libérer le pays des stupéfiants d'ici à l'an 2011. Le Myanmar pense que cet objectif pourra être atteint à cette date ou même avant, pour autant que les efforts qu'il met

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en oeuvre soient appuyés par la compréhension et la coopération de la communauté internationale. Le Comité central pour le contrôle de l'abus des drogues a organisé récemment, avec le Gouvernement japonais et le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), un séminaire sur le développement alternatif au Myanmar. En coopération avec les organisations internationales pertinentes, le PNUCID va apporter son plein appui à la mise en oeuvre des programmes de développement alternatif. Les pays donateurs se sont engagés à allouer une aide de 15,5 millions de dollars, dont 3,8 millions ont déjà été reçus pour la région de Wa. Ce Programme de développement alternatif constitue une contribution très importante aux efforts du Gouvernement.

Pour la première fois depuis l'indépendance, le pays connaît la paix et la tranquillité, grâce à la volonté et la détermination communes du Gouvernement et de la grande majorité de la population. Un climat favorable au travail règne au Myanmar, a assuré le représentant, émettant l'espoir que le PNUCID ne subira pas de pressions de la part de ceux qui "s'accrochent à leurs vues étroites pour faussement juger la situation politique d'autres pays". Le représentant a indiqué que malgré l'impact négatif de la crise financière régionale sur l'économie du Myanmar, son Gouvernement poursuivra ses efforts de lutte contre le fléau de la drogue.

M. MOHAMMAD SIDDIQUE KHAN KANJU (Pakistan) a indiqué que son pays est signataire de la Convention de l'Association de l'Asie du Sud pour la coopération régionale (SAARC) sur les stupéfiants et substances psychotropes, et a contribué à l'établissement du Comité de l'Organisation de coopération économique (OCE) pour le contrôle des drogues. Au niveau bilatéral, le Pakistan travaille en collaboration avec l'Inde pour l'échange d'informations sur les drogues. Le Comité Inde-Pakistan se réunit régulièrement pour coordonner son action concernant les réseaux, le transit et les précurseurs. Le Pakistan travaille également avec l'Iran dans la lutte contre les drogues.

L'évolution géopolitique au cours des deux dernières décennies a eu une incidence directe sur le problème des drogues dans le pays. Jusqu'en 1979, le problème des drogues y était quasiment inconnu. Mais l'évolution des pays voisins a profondément modifié la situation de la région, et le Pakistan est de nos jours un pays où sévissent lourdement la culture et le transit des drogues. Le Gouvernement s'y attache en priorité à combattre les drogues illicites. Depuis le début des années 90, le Pakistan soutient le Programme mondial d'Action adopté par l'Assemblée générale lors de sa 17ème session, en 1990. La réduction de la demande et la réduction de l'offre se voient accorder une égale importance. Ces dix dernières années, le Pakistan a connu d'importants succès dans sa lutte contre le fléau de la drogue. Mais la tâche est rendue difficile par l'action des cartels transnationaux organisés.

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Depuis 1979, la culture du pavot est interdite au Pakistan, et les sanctions envers les trafiquants ont été durcies. Celles-ci comprennent la peine capitale et la confiscation totale des biens. Une section armée antidrogue spéciale, dirigée par un général, assure le bannissement effectif des drogues illicites. Des agences d'application de la loi veillent, par une action coordonnée, à contrôler l'entrée des stupéfiants sur le territoire. La production domestique d'opium a décru, passant de 800 tonnes dans les années 80 à 24 tonnes en 1997.

Le Pakistan a pris un certain nombre de mesures au niveau national, visant à assurer la prévention de la toxicomanie. Une large campagne de sensibilisation a été renforcée par l'action des médias et de la presse écrite, ainsi que par les activités des organisations religieuses, des groupements de jeunes et des ONG. Les programmes scolaires incluent de l'information antidrogue. Le Gouvernement pakistanais a prévu des traitements et des mécanismes de réinsertion et de réintégration sociale pour les toxicomanes, qui peuvent suivre un traitement sans crainte de se voir poursuivis. Un centre de traitement et de réhabilitation a été établi dans chaque district, et les valeurs familiales constituent un soutien pour les efforts de l'Etat en la matière. La pauvreté qui mine le Pakistan est un facteur d'aggravation de la toxicomanie et du trafic car elle est souvent à l'origine de l'apparition de passeurs. Le Pakistan en appelle à l'intervention de la communauté internationale, au travers des fonds et des programmes de l'ONU et de l'action des institutions de Bretton Woods, pour élaborer des stratégies destinées à contrer la pauvreté dans son pays.

M. MARAT TASMAGAMBETOV (Kazakhstan) a estimé que l'augmentation des crimes économiques et financiers était particulièrement inquiétante dans les pays à économie en transition car ils sapent les efforts entrepris par ces pays. Seule la coopération internationale, sous la coordination des Nations Unies, peut rendre la lutte contre les diverses formes de criminalité transnationale organisée efficace. Le Kazakhstan se félicite de l'assistance technique fournie par le Centre de prévention de la criminalité internationale et appuie l'adoption d'une convention contre la criminalité transnationale organisée en tant qu'instrument efficace de lutte contre ce fléau. Le représentant s'est déclaré convaincu que le dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants qui doit se tenir en l'an 2000 donnera un nouvel élan à la lutte contre la criminalité internationale.

Au niveau national, le Kazakhstan s'efforce de combattre la toxicomanie. Il a pris des mesures et mis en place des réformes en vue de renforcer la lutte contre la corruption qui règne dans le pays, comme le non-paiement systématique des impôts. On prévoit, en particulier, de créer de nouveaux organes spécifiques de lutte contre la corruption. Un nouveau code pénal est entré en vigueur récemment et un projet de législation visant à combattre le crime organisé et à punir les gains illicites est en cours d'évaluation.

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Organisation

La Commission a décidé de confier à ses vice-présidents la coordination des projets de résolution relatifs aux divers points à l'ordre du jour.

Mme Victoria Sandru (Roumanie) a été chargée des points suivants : développement social (Point 100); promotion de la femme et mise en oeuvre de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Points 103 et 104); questions relatives aux droits de l'homme : application des instruments relatifs aux droits de l'homme (Point 110 a); et questions relatives aux droits de l'homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l'exercice effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales (Point 110 b).

M. Roger Ball (Nouvelle-Zélande) a été chargé des points suivants : promotion et protection des droits de l'enfant (Point 106); Programme d'activités de la Décennie internationale des populations autochtones (Point 107); application et suivi méthodique de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne (Point 110 d); et rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme (Point 110 e).

M. Luis Carranza-Cifuentes (Guatemala) a été chargé des points suivants : prévention du crime et justice pénale, et contrôle international des drogues (Points 101 et 102); rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés : questions relatives aux réfugiés et aux personnes déplacées et questions humanitaires (Point 105); élimination du racisme et de la discrimination raciale, et droit des peuples à l'autodétermination (Points 108 et 109); et situations relatives aux droits de l'homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux (Point 110 c).

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