AG/820

LA PREVENTION DES CONFLITS ET LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE TOUJOURS AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS DE L'ASSEMBLEE GENERALE

12 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/820


LA PREVENTION DES CONFLITS ET LA PROMOTION DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE TOUJOURS AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS DE L'ASSEMBLEE GENERALE

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L'Assemblée générale a continué cet après midi son débat sur les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique. La majorité des délégations ont insisté sur le fait que la prévention des conflits en Afrique est un préalable nécessaire à l'établissement d'une paix et d'un développement durable. Toutefois les intervenants ont mis en garde contre la limitation de la prévention des conflits aux aspects politiques. La préoccupation des conflits, ont-ils estimé, doit englober les aspects sociaux et économiques.

En outre, de nombreux intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'une meilleure coordination des différentes initiatives entre les gouvernements africains, les pays donateurs et les organisations internationales.

L'Assemblée générale a entendu les déclarations des représentants des pays suivants : Ethiopie, Indonésie, Cameroun, Zimbabwe, Gabon, Uruguay, Philippines, Tunisie et Erythrée. Le Comité international de la Croix-Rouge a également pris la parole.

Le président de l'Assemblée générale a précisé qu'un projet de résolution sur le point 164 sera présenté à une date ultérieure.

Auparavant, au titre des points 8 et 117 de son ordre du jour, l'Assemblée générale a adopté la recommandation du Comité des conférences autorisant expressément le Comité de l'information à se réunir au Siège des Nations Unies au cours de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale.

En fin de séance, l'Assemblée générale a adopté sans vote, sur recommandation de la Cinquième Commission, une résolution relative au budget- programme de l'exercice biennal 1998-1999.

La prochaine séance de l'Assemblée générale est prévue pour le mercredi 14 octobre, à 10 heures.

LES CAUSES DE CONFLITS ET LA PROMOTIONS D'UNE PAIX ET D'UN DEVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE : RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL (A/52/871)

Déclarations

M. DURI MOHAMMED (Ethiopie) a indiqué qu'en dépit des tragédies au Rwanda et en Somalie, cette dernière décennie a révélé des changements importants en Afrique. Il a relevé que de nombreux pays africains ont entamé des réformes visant à mettre en place un environnement favorable aux marchés et à renforcer la coopération régionale dans les domaines économique et de règlement des conflits.

Néanmoins, M. Mohammed a déploré la résurgence d'anciens conflits et l'émergence de nouvelles tensions à l'origine desquelles se trouvent les frontières héritées du passé colonial, comme en témoigne la situation dans la corne de l'Afrique. Il a toutefois signalé que le conflit actuel entre l'Ethiopie et l'Erythrée n'était pas le produit d'une dispute frontalière classique mais la conséquence de l'agression de l'Erythrée au mépris du droit international. L'Ethiopie, a-t-il précisé, s'est toujours efforcée de se conformer aux dispositions du droit international et de collaborer avec les diverses initiatives prises en faveur de la paix entreprises sous l'égide des Nations Unies et des organisations internationales. Reconnaissant que la solution des conflits en Afrique relève de la responsabilité des parties concernées, M. Mohammed en a appelé aux organisations des Nations Unies pour qu'elles veillent à l'application des normes et des principes du droit international. Il a ajouté que l'inaction de la communauté internationale risquait d'établir un précédent dont les conséquences seraient dangereuses pour la paix et la stabilité. A cet égard, M. Mohammed a insisté sur la nécessité d'une action internationale coordonnée qui adhère strictement aux principes de neutralité, d'impartialité et d'universalité.

M. HAZAIRIN POHAN (Indonésie) a réitéré le soutien de son pays aux efforts déployés par le peuple africain comme il l'a déjà fait lors de l'adoption de la position du Mouvement des Non-Alignés dans son Document final adopté à Durban, en Afrique du Sud. Le représentant s'est félicité de l'engagement pris par les Nations Unies, l'Organisation de l'unité africaine et les organisations sous-régionales et demeure confiant que leur détermination à résoudre les différends de façon paisible se manifestera par le dialogue et la négociation car les conflits en Afrique ne peuvent pas avoir une solution militaire. Cependant, il revient aux dirigeants africains d'évaluer leurs différences par rapport aux intérêts de leurs populations et de leurs pays. La résolution adoptée par le Conseil de sécurité le mois dernier a retenu l'attention de l'Indonésie en ce qu'il recommande de prendre une série de mesures qui contribueraient à la prévention et à la résolution des conflits. C'est seulement grâce à un développement économique et social durables que les populations africaines trouveront un intérêt à oeuvrer à une solution pacifique des différends. S'il existe une réelle volonté de la part

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de la communauté internationale de prévenir les catastrophes humaines et d'éviter des opérations de maintien et de consolidation de la paix coûteuses, des mesures concrètes, globales et concertées doivent être prises. Le représentant a également rappelé son soutien à tous les efforts de l'Assemblée dans l'exercice de ses attributions et la réalisation de ses responsabilités par rapport à l'Afrique.

M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a estimé qu'on ne peut plus préparer la guerre lorsqu'on veut la paix. Il faut désormais soutenir la paix pour prévenir la guerre. L'Afrique, théâtre de nombreux conflits, a besoin de paix. Pour que cette paix advienne, la tolérance et le respect de l'autre doivent non seulement prévaloir comme vertus africaines, mais aussi le droit, le dialogue et la concertation doivent prendre le pas sur les armes. A cet égard, la mission des Nations Unies est de prendre des mesures collectives et efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix. Déplorant que l'accent ne soit pas toujours assez mis sur les mesures de prévention, M. Eboutou a énoncé quelques mesures qui peuvent contribuer à prévenir les conflits, notamment le déploiement préventif de forces dans les zones où un conflit risque manifestement d'éclater. Il a insisté sur la nécessité de développer une culture de la paix et, surtout, de lutter contre le trafic illicite d'armes et la circulation des armes de petits calibres parmi la population. Mais, a souligné M. Eboutou, la prévention des conflits ne doit pas se limiter aux causes politiques. Elle doit intégrer les causes économiques. A cet égard, la pauvreté est une menace à la paix et la stabilité et le Conseil de sécurité doit s'y attaquer dans le cadre d'une conception holistique de la sécurité, car l'absence de développement constitue une menace à la prospérité, à la paix et à la sécurité du monde, a déclaré M. Eboutou.

M. MACHIVENYAKA MAPURANGA (Zimbabwe) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Namibie au nom des Etats de l'Afrique australe et s'est déclaré satisfait de ce que l'Assemblée soit saisie de l'examen de ce point. Il a estimé qu'une solution appropriée aux problèmes socio-économiques était la condition de la paix et de la stabilité en Afrique. A cet égard, M. Mapuranga a annoncé que le Zimbabwe accueillait favorablement les propositions du Secrétaire général relatives à l'augmentation des investissements et à l'accroissement du volume et de la qualité de l'aide publique au développement, à la réduction du fardeau de la dette, notamment par la mise en place de l'Initiative en faveur des pays très endettés (HIPC) et à l'ouverture des marchés internationaux aux produits africains. Il a rendu hommage aux pays créanciers qui ont d'eux-mêmes converti les dettes bilatérales de certains pays en subventions.

M. Mapuranga a ensuite fait état des efforts accomplis par les pays africains en vue de créer un environnement favorable à l'investissement et à la croissance économique, et a rappelé que les pays plus favorisés devraient faire preuve de solidarité afin que ces efforts aboutissent.

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M. DENIS DANGUE REWAKA (Gabon) a insisté sur le fait que les principes de base de la démocratie doivent être respectés en Afrique, car le développement du continent passe par la prise en compte de tous les acteurs de la société. Il est donc primordial que les populations prennent en charge elles-mêmes leur développement. En matière de développement durable, le représentant a rappelé la nécessité d'accompagner la croissance économique par des progrès sur le plan social et humain. De ce fait, une priorité élevée doit être accordée au développement des services sociaux afin de satisfaire les besoins essentiels et de favoriser les ressources humaines notamment dans les secteurs clés de l'éducation, de la santé et l'emploi. Par ailleurs, le représentant du Gabon a déploré que depuis des années l'aide publique au développement est en baisse constante. Il a appelé à une restructuration de l'aide internationale en engageant les pays développés à orienter cette aide vers les secteurs jugés prioritaires par les pays africains et à l'accroître substantiellement pour pallier l'insuffisance de l'investissement étranger direct et/ou l'insuffisance des ressources nationales. De même, les pays donateurs devraient respecter les engagements qu'ils ont librement pris, et s'efforcer d'harmoniser leurs programmes d'aide et d'assistance avec les plans arrêtés par les pays bénéficiaires. Concernant la dette, le représentant a souligné le fait que si des allégements ont été consentis par de nombreux pays donateurs, le nombre des pays bénéficiaires de l'Initiative en faveur des pays les plus pauvres et très endettés reste encore limité. En conséquence, le représentant a préconisé l'annulation de tout l'encours de la dette des pays les plus pauvres d'Afrique et de reconsidérer la situation de ceux dits à "revenu intermédiaire de la tranche supérieure" dans un délai raisonnablement court et dans le cadre des réformes d'ensemble de leurs économies respectives.

M. JULIO BENITEZ SAENZ (Uruguay) s'est dit convaincu de ce que le développement et le bien être de l'Afrique sont aussi le développement et le bien être de l'Amérique latine et des Caraïbes et contribuent au développement et au bien être du reste du monde. Dans cette optique, l'Uruguay a participé a plusieurs opérations de maintien de la paix en Afrique. Mais il faut également travailler de concert, dans le cadre des institutions multilatérales compétentes pour réduire de façon significative les tarifs agricoles qui atteignent aujourd'hui quelques 600%, a insisté M. Saenz. Il faut conjuguer nos efforts pour mettre fin aux subventions à l'exportation des produits agricoles des pays développés qui vont à l'encontre des objectifs d'amélioration de la croissance économique, de bien-être, de sécurité alimentaire et de développement durable des pays en développement. Nous pouvons être compétitifs sur un marché mondial sans distorsion, mais nous ne pourrons jamais rivaliser avec les trésoreries des pays industrialisés, a noté M. Saenz qui a souligné l'importance de la coopération technique entre pays en développement. A cet égard, l'Uruguay a créé avec d'autres pays d'Amérique du Sud et d'Afrique, l'Institut afro-latinoaméricain dont les objectifs sont notamment d'initier un rapprochement politique entre ces deux régions et de partager les expériences communes en matière de commerce, d'éducation, de santé et d'agriculture. De même, l'Uruguay a rejoint la zone de paix et de coopération de l'Atlantique sud qui constitue une aire de coopération politique et économique autant qu'un outil au service de la paix de la région.

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M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a exprimé sa satisfaction de voir cette question relative aux causes des conflits en Afrique portée à l'attention de l'Assemblée. Il a relevé que la résurgence des conflits en Afrique posait un défi à la communauté internationale dans son ensemble et à ses efforts en vue d'établir la paix, la stabilité et la prospérité mondiales. En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, M. Mabilagan a estimé que les actions de la communauté internationale doivent être coordonnées et faire intervenir les acteurs régionaux, tant dans l'élaboration des mesures que dans leur application.

La prévention des conflits étant facilitée par un développement durable, M. Mabilangan a déclaré qu'il était crucial de renverser la tendance à la baisse de l'aide publique au développement pour les pays dont l'économie en dépend et de trouver aussi une solution concertée au problème de la dette qui obère les ressources des pays africains.

M. ALI HACHANI (Tunisie) a exprimé l'espoir que l'élargissement du débat sur la question de l'Afrique, au niveau de l'Assemblée générale, facilitera la compréhension des problèmes du Continent et sensibilisera davantage la communauté internationale à la nécessité d'oeuvrer au développement des pays africains. Le représentant a rappelé à quel point le rôle des Nations Unies était fondamental en ce qui concerne la recherche de solutions aux conflits inter-Etats. De même, la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) revêt dans ce contexte une importance cruciale.

La Tunisie a-t-il déclaré estime que la prévention des conflits mérite d'être au centre des efforts visant à préserver la paix et la sécurité en Afrique. S'agissant du maintien de la paix, la formule de partenariat entre pays contributeurs de troupes et ceux qui fournissent des équipements constitue un moyen très utile pouvant aider à l'accroissement de la participation des Etats africains aux opérations de maintien de la paix. Le rôle des Nations Unies dans le lancement de ces opérations est primordial ainsi que la définition de leur mandat, leur financement et ce sur la base de la responsabilité principale du Conseil de sécurité en la matière. De même, la prévention des conflits ne doit pas se limiter aux aspects d'ordre sécuritaire mais doit également englober les aspects socio-économiques. Le représentant a, par ailleurs, insisté sur le fait que la communauté internationale doit soutenir les efforts de l'Afrique par des apports de ressources suffisantes et sûres. Il a préconisé des mesures en ce qui concerne l'allégement de la dette, mais aussi de l'aide à la diversification économique et également de la mobilisation de ressources financières additionnelles grâce à l'aide publique au développement (APD) ainsi que les encouragements prodigués au secteur privé afin qu'il investisse en Afrique. Pour ce faire, la coordination entre les gouvernements africains, les pays donateurs et les organisations internationales doit être plus renforcée a-t-il rappelé.

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M. HAILE MENKERIOS (Erythrée) a mis l'accent sur l'importance de tenir compte de l'héritage colonial dans les tentatives de résoudre les problèmes politiques et économiques de l'Afrique. Il a cependant mis en garde contre la tentation d'y trouver une excuse aux échecs des régimes africains et d'attendre toutes les solutions de l'extérieur. Parallèlement à l'éclatement de conflits, dûs en partie aux maux hérités du passé et au pillage économique, aux famines et autres désastres humains, la capacité de l'Afrique de travailler de concert pour la paix, la stabilité et le développement économique a augmenté et confirme une évolution positive sur le continent. Cette évolution est toutefois lente et dépend des progrès accomplis dans chaque pays vers l'établissement et le renforcement des institutions démocratiques, la mise en oeuvre de stratégies de développement adaptées et l'élimination de la corruption. A cet égard, M. Menkerios a estimé que le renforcement de la coopération régionale dans les domaines non seulement du maintien de la paix et du développement, mais aussi dans celui du renforcement du partenariat avec la communauté internationale pour accroître les capacités, augmenter les investissement et ouvrir les marchés est essentiels.

Au nombre des nombreux conflits qui affligent l'Afrique, il y a celui qui oppose l'Erythrée et l'Ethiopie. M. Menkelios a rappelé que celui-ci perdure du fait du refus de l'Ethiopie d'accepter une solution concertée avant le retrait des troupes érythréenes des territoires contestés. Il a estimé décevant que le gouvernement éthiopien rejette toute proposition de solution pacifique si l'Erythrée refuse son ultimatum alors que l'Erythrée a pour sa part ouvert la voie aux négociations. L'Erythrée rappelle son appui sans réserve à une solution pacifique et engage l'Ethiopie à faire de même. L'Erythrée se refuse à répondre aux menaces de recours à la force faites par l'Ethiopie et rappelle les violations des droits de l'homme perpétrées par les autorités éthiopiennes contre des ressortissants érythréens. On ne peut inverser les faits comme l'a fait le représentant éthiopien, a déclaré M. Menkélios qui a réaffirmé l'engagement de l'Erythrée à travailler pour rétablir la paix avec son voisin et la stabilité dans la corne de l'Afrique.

MME SYLVIE JUNOT (Comité international de la Croix-Rouge) a déploré que les récents conflits révèlent une détérioration du niveau d'adhésion aux normes humanitaires comme en témoignent les exactions commises contre les civils, notamment les femmes, les enfants et les réfugiés. Elle s'est également inquiétée de la privatisation de la guerre et de l'apparition de forces dépendant d'individus ou de groupes privés sur lesquels les autorités étatiques n'ont que peu d'influence. La représentante du comité international de la Croix-Rouge a signalé qu'en dépit des efforts des pays africains pour incorporer dans leur droit national des mesures adéquates de mise en oeuvre du droit international humanitaire, et notamment de poursuivre les auteurs d'infractions, les criminels de guerre échappent la plupart du temps à toute poursuite. Elle a néanmoins reconnu que la création des tribunaux ad hoc pour l'ex-Yougoslavie et pour le Rwanda, ainsi que l'adoption du Statut de la Cour

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pénale internationale donnent des raisons d'espérer. En ce qui concerne la prolifération des armes de petits calibres, Mme Junot a salué comme une initiative pionnière la proposition malienne d'un moratoire sur la fabrication, l'exportation et l'importation d'armes légères en Afrique de l'Ouest.

Elle s'est toutefois déclarée préoccupée par la tendance de certains Etats à recourir à l'action humanitaire en lieu et place de l'action politique et a rappelé que l'aide humanitaire ne saurait être un substitut. Reconnaissant le besoin d'une approche stratégique, elle a exhorté les politiques, les militaires et les humanitaires à harmoniser leurs interventions, à rechercher des synergies entre leurs actions dans le respect des interdépendances, des mandats et des spécificités respectives, sans pour autant soumettre l'ensemble de l'action humanitaire à des objectifs politiques.

Droits de réponse

Le représentant de l'Ethiopie a demandé que le conflit actuel entre l'Ethiopie et l'Erythrée ne soit pas passé sous silence. Selon lui, l'Ethiopie a été la victime d'une agression de la part de l'Erythrée alors que l'agresseur va répétant qu'il ne s'agissait que d'un conflit frontalier. L'Ethiopie prétend qu'il s'agit d'une agression commise par un membre des Nations Unies contre un autre pour corriger le tracé de sa frontière en violation de l'Article 24 de la Charte. Il a ensuite indiqué que, depuis le 12 mai, il y a eu des tentatives visant à régler ce problème sans que les conclusions auxquelles sont parvenues des parties tierces n'aient jamais suggéré que l'Ethiopie avait commis une agression à l'égard de l'Erythrée. Le représentant de l'Ethiopie a déclaré que dans la mesure où c'est l'Erythée qui a eu recours à la force, l'Ethiopie en tant que victime peut se prévaloir de l'Article 52 de la Charte pour repousser cette agression. Il a souligné que l'Ethiopie n'a jamais refusé le dialogue mais n'y reviendra qu'après que l'agression ait été reconnue, que l'Erythrée ait accepté les propositions des médiateurs qui attestent que les troupes erythréennes campaient sur un territoire sans administration ethiopienne avant le 12 mai et qu'elle accepte de revenir au statu quo ante 12 mai 98. Il a rappelé que ces propositions ont été appuyées par l'OUA.

Le représentant de l'Erythrée s'est refusé à débattre devant cette Assemblée qui n'a pas accès à la vérité. Il s'est dit d'accord avec le représentant de l'Ethiopie sur le fait qu'il est normal pour l'agresseur de se poser en victime. Plutôt que de répéter cela, l'Erythrée lance un défi au Gouvernement éthiopien de s'expliquer ici sur la proposition de nommer une commission d'enquête indépendante pour trancher qui est l'agresseur et qui est aggressé. Les tentatives passées de médiation ont abouti sur des propositions. Les deux pays ont été conviés à se rendre à Ouagadougou pour présenter les faits et faire leurs propositions. L'Erythrée a accepté de se rendre à cette réunion et est prête à coopérer aux efforts de paix de l'OUA. Elle espère que l'Ethiopie fera de même.

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Le représentant de l'Ethiopie reprenant la parole après la réponse du représentant de l'Eryhtrée a indiqué que celui-ci avait pour la première fois mentionné le Comité des médiateurs et les tentatives de paix de l'OUA. Répondant à l'affirmation erythréenne selon laquelle cette Assemblée n'a pas accès à la vérité, il a annoncé que des documents existent qui peuvent être distribués. Le représentant de l'Ethiopie a ensuite répondu au sujet de l'enquête indépendante, en rappelant qu'elle a été effectuée par le Comité des médiateurs. Tout au long du processus il y a eu des conclusions tirées que l'Erythrée a rejeté et que l'Ethiopie a accepté. Il a finalement ajouté qu'aucune mesure concrète n'était venue du côté érythréen et que si l'Ethiopie est prête à oeuvrer pour la résolution de ce conflit, elle n'est pas prête à laisser l'agresseur jouir du bénéfice de son agression.

Le représentant de l'Erythrée a rappelé que sa délégation vient d'entendre la menace d'utiliser la force proférée par le dirigeant de l'Ethiopie qui veut que l'Erythrée se retire des terres qui sont à la source du différend. Si l'Erythrée ne le fait pas l'Ethiopie utilisera la force. Le coeur du problème est bien la menace du recours à la force. L'Erythrée réaffirme qu'elle rejette l'utilisation de la force et souhaite parvenir à un règlement juridique et pacifique de ce problème. Le représentant a mis l'accent sur le fait que s'il y a des rapports sur les origines du conflit il souhaite qu'ils soient mis a la disposition de l'Assemblée. Le représentant a ajouté qu'il attend que le chef d'Etat prépare un rapport d'enquête et fasse des propositions. L'Erythrée est déterminée à coopérer à une solution pacifique mais pas avec des menaces de la part de l'Ethiopie visant à pousser l'Erythrée hors de ses terres. L'Erythrée est prête à une démilitarisation des zones près de la frontière et accepte la présence de l'organisme de contrôle dans ces zones. L'Erythrée entend défendre son territoire malgré les menaces du Gouvernement éthiopien.

Analyse des économies résultant de l'amélioration de l'efficacité globale obtenue à la suite de la neuvième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, grâce notamment à la restructuration du mécanisme intergouvernemental et à la réforme du Secrétariat. (A/53/485)

L'Assemblée générale a adopté sans vote, sur recommandation de la Cinquième Commission, une résolution aux termes laquelle l'Assemblée générale, soulignant qu'il importe de renforcer les capacités dont dispose la CNUCED en particulier dans les domaines prioritaires, approuve les propositions du Secrétaire général, étant entendu que le montant devant être utilisé par la CNUCED ne doit pas dépasser 5 526 600 dollars. L'Assemblée accepte l'utilisation du montant de 1 088 000 dollars pour financer les dépenses relatives aux experts qui participent aux réunions convoquées par les commissions, étant entendu qu'il ne s'agirait que d'une dépense non renouvelable dans le cadre de l'exercice 1998-1999, que ce financement ne

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devrait pas créer de précédent en ce qui concerne le financement par imputation sur le budget ordinaire de la CNUCED des dépenses relatives aux experts, et que les besoins des pays en développement seront spécialement pris en considération.

L'Assemblée générale déplore l'absence d'informations précises concernant les économies réalisées à la suite de la neuvième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. Elle prie le Secrétaire général de lui présenter à sa cinquante-quatrième session des informations détaillées sur les économies résultant de l'amélioration de l'efficacité globale obtenue suite à cette neuvième session.

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