LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME INCONCEVABLE DE REALISER LA PAIX EN AFRIQUE EN L'ABSENCE DE MESURES PARALLELES POUR METTRE UN TERME A LA PAUVRETE
Communiqué de Presse
AG/818
LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME INCONCEVABLE DE REALISER LA PAIX EN AFRIQUE EN L'ABSENCE DE MESURES PARALLELES POUR METTRE UN TERME A LA PAUVRETE
19981009 La communauté internationale unanimement sollicitée pour appuyer les efforts nationaux et régionauxDans mon rapport, "j'ai dit qu'il fallait relever le défi d'une façon qui tienne compte de toutes ses causes et de tous ses aspects. Plus concrètement, j'ai préconisé d'encourager la croissance des investissements et la croissance économique, de maintenir l'aide internationale à des niveaux suffisants de réduire le fardeau de la dette et d'ouvrir les marchés internationaux aux produits africains. Ce sont là des objectifs sur lesquels nous pouvons tous tomber d'accords". C'est ce qu'a rappelé, ce matin, le Secrétaire général M. Kofi Annan alors que l'Assemblée générale allait se pencher sur le point 164 de son ordre du jour consacré aux causes des conflits et à la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique.
Le Secrétaire général avait dans un premier temps présenté son rapport au Conseil de sécurité le 24 avril dernier (voir communiqué de presse CS/919 du 24 avril 1998) car c'est le Conseil de sécurité qui lors d'un débat au niveau ministériel sur la situation en Afrique tenu le 25 septembre 1997, avait prié le Secrétaire général de lui présenter des recommandations concrètes sur les moyens de prévenir les conflits en Afrique.
En présentant son rapport ce matin, il a indiqué que son rapport n'aura d'intérêt que s'il permet de façon tangible et durable de changer la vie des populations les plus pauvres et les plus vulnérables d'Afrique.
Au cours du débat, les intervenants se sont accordés à reconnaître que la communauté internationale devrait porter une attention particulière aux problèmes de l'Afrique car, comme a déclaré le représentant de la Chine, "sans stabilité en Afrique, il ne peut y avoir de paix mondiale et sans développement en Afrique, la prospérité du monde est impossible". A cet égard, ils ont tous félicité le Secrétaire général pour la clarté et la pertinence de son analyse et de ses recommandations. Certains ont estimé que sa présentation devant l'Assemblée générale révélait un souci de transparence. Ils ont en outre souligné le rôle central que doit jouer l'ONU pour résoudre les conflits et promouvoir le développement tout en reconnaissant la nécessité de renforcer la coopération avec les organisations régionales.
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Pour l'examen de ce point, l'Assemblée générale a entendu les interventions des représentants des pays suivants : Burkina Faso, Autriche, au nom de l'Union européenne, Argentine, Malaisie, Algérie, Inde, Ukraine, Bangladesh, China, Koweït, République de Corée, Egypte et Jamahiriya arabe libyenne.
L'Assemblée poursuivra son débat sur ce point, cet après-midi, à partir de 15 heures.
LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D'UNE PAIX ET D'UN DEVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE (A/52/871)
Déclaration du Secrétaire général
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l'ONU, a présenté en ouverture du débat, son rapport et s'est félicité de l'intérêt qui lui est porté. Toutefois, a-t-il rappelé, la valeur de ce rapport ne se mesurera qu'à l'aune des progrès tangibles qu'il permettra aux peuples les plus pauvres et les plus vulnérables de l'Afrique d'accomplir. Nous avons besoin de solutions globales aux défis multidimensionnels posés pour, à la fois, assurer la paix et la sécurité et atténuer les rigueurs de la pauvreté en Afrique a-t-il déclaré avant de lancer un appel en faveur de la promotion de l'investissement et de la croissance économique par le renforcement de l'aide internationale, la réduction du poids de la dette et l'ouverture des marchés aux produits africains.
Bien que le destin de l'Afrique soit entre les mains des Africains, les partenaires du développement de l'Afrique peuvent aussi apporter une aide substantielles et plus efficace aux efforts du continent en vue de parvenir à une prospérité durable, a rappelé le Secrétaire général. A cet égard il s'est félicité des signes de prise de conscience par tous de l'urgence qu'il y a à relever les défis économiques qui se posent au continent. Il a défini cinq domaines prioritaires: l'accroissement du volume de l'aide publique au développement et l'amélioration de sa qualité; la conversion des dettes des pays les plus pauvres en dons; la facilitation de l'accès à l'initiative pour les pays pauvres très endettés (HIPC); des conditions d'accès plus faciles aux exportations africaines; et l'encouragement des investissements dans le continent qui a été largement marginalisé par le processus de mondialisation. Le Secrétaire général tout en se félicitant du soutien de nombreux gouvernements à ces propositions, n'a pas manqué de signalé qu'il existait un corollaire à ses recommandations à savoir que les Africains eux-mêmes créent les conditions d'un environnement sûr et stable. Il a d'ailleurs informé l'Assemblée des initiatives récentes qu'il avait prises pour sensibiliser les pays donateurs et les institutions internationales à l'importance de ces priorités. Il s'est déclaré convaincu que l'attention portée par l'Assemblée générale à son rapport, donnera une impulsion nouvelle à la mise en oeuvre de ses recommandations et inspirera ceux qui travaillent au service de l'Afrique.
Déclarations
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) en sa qualité de Président en exercice de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) a fait remarquer qu'en dépit des crises et conflits qui sévissent actuellement sur le continent, l'Afrique apporte, tous les jours, la preuve de sa détermination à régler les conflits par des moyens pacifiques, comme en témoignent notamment, les tentatives de médiation sous l'égide de l'OUA en Erythrée et en Ethiopie qui devraient reprendre d'ici la fin de ce mois, les efforts conjoints de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de la Communauté des
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pays lusophones (CLP) en Guinée Bissau. D'autre part le Président de l'OUA a l'intention de réunir en décembre prochain un sommet des Etats membres de l'Organe central pour la prévention et la gestion des conflits en Afrique. M. Kafando a signalé que les Etats africains s'étaient déjà engagés par la Déclaration de Ouagadougou à oeuvrer pour l'enracinement de systèmes démocratiques performants et qu'ils espéraient que la communauté internationale soutiendrait leurs efforts en s'acquittant de sa part de responsabilité.
Rappelant l'interaction entre paix et développement, M. Kafondo a annoncé que le Président Blaise Compaoré s'était fixé l'ambition d'organiser un sommet économique sur l'Afrique afin de proposer une thérapie originale apte à faire face aux problèmes de paupérisation et favoriser le passage des pays africains dans le circuit de la mondialisation. Cette initiative a déjà reçu l'appui du Secrétaire général des Nations Unies, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du directeur de la Banque mondiale. M. Kafondo a néanmoins estimé que l'Afrique souffrait du fait d'un système international injuste auquel s'ajoute le fardeau d'un endettement continu en dépit des quelques mesures d'allégement consenties.
M. ERNST SUCHARIPA (Autriche) a observé que l'Afrique se trouvait à un carrefour et qu'il faut s'attacher grâce à une approche intégrée à prévenir les conflits violents et à mettre l'accent sur la sécurité et le développement durable, deux questions intrinsèquement liées. La volonté politique qui se dessine en Afrique doit être appuyée par la communauté internationale. A cette fin, l'Union européenne (UE) prépare un Sommet qui aura lieu avec les Etats africains en l'an 2000 et offrira une occasion sans précédent de débattre au plus haut niveau des questions politiques et économiques d'intérêt commun. Le représentant a déclaré que l'UE qui est le principal bailleur de fond de l'Afrique est résolue à renouveler l'accord de partenariat avec les pays ACP et à transformer la Convention de Lomé en un cadre de coopération encore plus moderne. En matière de consolidation de la paix, l'UE est résolue à s'occuper des foyers potentiels de crise à un stade très précoce et à renforcer ses moyens d'alerte rapide. Cela suppose de trouver des solutions aux causes profondes des conflits dont les inégalités ne sont pas les moindres. L'assistance électorale ou le déploiement d'observateurs pour les élections, la mise en place d'institutions démocratiques constituent entre autres autant de priorités de nature à promouvoir l'Etat de droit et le développement économique et financier. Concernant la prévention des conflits, l'UE soutient activement les capacité et les moyens d'action de l'Afrique dans les domaines de la prévention et du règlement des conflits, notamment en appuyant les initiatives de l'OUA et d'organisations sous-régionales.
Outre la coopération au développement dont le rôle peut être décisif il faut aussi protéger les droits de l'homme et notamment les droits politiques et les libertés économiques, promouvoir la transparence et la responsabilité dans l'administration publique et lutter contre la corruption. Ce sont en effet des conditions sine qua non pour promouvoir le développement. L'UE approuve l'initiative du Secrétaire général de faire des enfants une "zone de
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paix" et demande à tous les Etats et à toutes les parties en conflits de cesser d'utiliser les enfants dans les combats et de respecter les normes internationales. Concernant la sécurité du personnel humanitaire et l'espace humanitaire, il s'agit entre autre de limiter les afflux d'armes avant et après les conflits dans les zones prédisposées aux conflits, d'utiliser l'aide humanitaire pour renforcer les structures locales et accroître l'autosuffisance. L'UE s'occupe actuellement de mettre en oeuvre le programme pour la prévention du trafic illicite d'armes conventionnelles et la lutte contre ce trafic.
En matière de développement durable, la lutte contre la pauvreté généralisée reste l'un des principaux défis en Afrique. A cet égard, l'UE reste engagée et à pour objectif de réduire de moitié la proportion des personnes qui vivent dans l'extrême pauvreté avant l'année 2015.
Le représentant a insisté sur le fait que la dette extérieure continue d'entraver sérieusement le développement durable dans bon nombre de pays pauvres en développement. L'UE participera pleinement à l'initiative en faveur des pays très endettés afin d'alléger le fardeau de la dette pour les pays les plus pauvres. Concernant la coopération économique et commerciale , l'UE aspire dans ses négociations avec les pays ACP à transformer progressivement l'ancienne coopération commerciale en un véritable partenariat économique.
M. FERNANDO PETRELLA (Argentine) a encouragé le Groupe de travail spécial a poursuivre son travail et à formuler des recommandations sur trois thèmes très importants : la nécessité d'endiguer les flux illicites d'armes vers le continent africain, l'adoption de mesures pour aider les gouvernements hôtes à maintenir la sécurité et la neutralité des camps de réfugiés et le renforcement de la capacité du Conseil de sécurité de superviser les activités menées dans ce sens par les Etats Membres. En matière de développement économique et social, partant du constat que malgré les efforts déployés par les gouvernements africains, le poids de la dette extérieure et la baisse des prix des produits exportables constituent des obstacles à son insertion dans un marché toujours plus mondialisé, M. Petrella a estimé que la communauté internationale devrait conjuguer ses efforts pour que ces obstacles ne deviennent pas insurmontables et promouvoir en priorité le développement des pays les plus pauvres.
Pour sa part, l'Argentine a pris l'initiative de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans l'Atlantique Sud. En matière de maintien de la paix, l'Argentine qui est actuellement présente en Angola et au Sahara occidental, réitère son offre d'assurer des formations dans le centre de formation de Buenos Aires pour les forces de maintien de la paix. L'Argentine est aussi active dans le domaine de l'assistance humanitaire, grâce à des programmes de déminage et d'assistance sanitaire et alimentaire dans plusieurs pays d'Afrique. Dans le même esprit de solidarité, par le biais du Fonds argentin de coopération internationale, l'Argentine participe à des programmes conjoints de coopération dans divers domaines avec plusieurs pays africains.
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M. HASMY AGAM (Malaisie) s'est félicité de l'adoption des résolutions 1196 et 1197 (1998)du Conseil de sécurité visant à renforcer l'embargo sur les armes dans les régions touchées par les conflits, mais il a souligné qu'il restait des efforts à faire pour qu'elles soient pleinement respectées. Sur la question des sanctions, M. Agam a déclaré qu'elles devaient être appliquées avec discernement et uniquement en cas d'extrême nécessité. Il a ajouté qu'elles devraient être ciblées et régulièrement réexaminées.
M. Agam a ensuite rappelé que la paix et la sécurité étaient liées au développement et que l'Afrique ne pourrait travailler à son développement tant que ses marchés ne seraient pas à l'abri des conflits. Il a exhorté par conséquent les pays développés à augmenter le volume de l'aide publique au développement qui est en déclin depuis plusieurs années. Estimant qu'il était important que le fardeau de la dette soit allégé, M.Agam a déploré que certains pays africains aient aggravé leur endettement par des achats d'armes. Il a suggéré que ceux-ci songent à réduire leurs budgets de défense, notamment leurs achats d'armes, afin d'agir sur leur endettement et instaurer une culture de la paix en Afrique.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a précisé que s'il est vrai que l'Afrique est un continent confronté à des problèmes aussi graves que complexes, c'est aussi un continent d'avenir et d'espoir qui s'est engagé dans la voie du redressement. Le représentant a déclaré que le plus grand défi que doit relever l'Afrique est celui du sous-développement avec tout ce qu'il implique. Il s'agit d'accompagner l'Afrique dans son effort de redressement. Cela signifie que la communauté internationale doit aller au-delà de ce qu'elle a jusque là, lancé comme initiatives ou consenti comme efforts, et dont le bilan n'est pas à la mesure des espoirs qui y ont été placés. De fait, l'Assemblée générale, l'ECOSOC, les institutions de Bretton Woods sont aujourd'hui conjointement interpellés et se doivent donc d'apporter leur contribution à l'effort de réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour aider l'Afrique à se relever. Il faut dans ce contexte mettre en place un Plan d'appui à l'Afrique, global et ambitieux, qui prendrait en charge de manière cohérente et intégrée les questions de l'investissement, de l'aide au développement, de la dette extérieure, des échanges commerciaux et des effets négatifs induits par les politiques d'ajustement structurel, sinon toute politique en direction de l'Afrique serait vouée à l'échec et relèverait de la simple gesticulation.
L'autre problème est la multiplication des conflits. Il est vital, a souligné le représentant, que l'ONU renforce sa coopération avec l'OUA qui mieux que quiconque connaît et comprend les causes des conflits. La diplomatie préventive comme les opérations de maintien de la paix, ou encore de l'acheminement de l'aide humanitaire devra être soumise au consentement de l'Etat concerné et dépendre de sa coopération. Le respect de la souveraineté des Etats et l'exigence de leur consentement sont fondamentaux pour l'aide humanitaire. De plus, il est essentiel de garder à l'esprit que l'aide humanitaire ne peut ni ne doit représenter une alternative à la prévention ou
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au règlement des conflits, pas plus qu'elle ne doit constituer un moyen de se donner bonne conscience ou de se dédouaner de son inaction. Le représentant a abordé la question de la prolifération d'armes et à cet égard, il a réaffirmé l'importance de ramener les dépenses d'armements et de munitions à 1,5 % du PIB.
M. SALEEM IQBAL SHERVANI (Inde) a fait remarquer que les défis qui se posent aujourd'hui à l'Afrique s'étaient déjà posés ailleurs. Malheureusement ce dont l'Afrique n'a pas bénéficié contrairement par exemple à l'Europe dévastée par la guerre, c'est d'une injection de ressources correspondant à ses besoins. Le développement de l'Afrique a été donc entravé par la pauvreté des ressources financières. M. Shervani a rappelé que la stagnation, voire le déclin de l'Afrique est due à une combinaison de pressions internes, de chocs externes et de modèles d'ajustements artificiels et exogènes imposés de l'extérieur. A son tour, la mondialisation s'est accompagnée de nombreux problèmes pour les pays en développement et à économies en transition. M. Shervani a déploré qu'alors que les besoins de soutien financier massif avaient été reconnus pour les pays d'Europe de l'Est, l'Afrique n'ait pas reçu le même soutien. A cet égard, il a exprimé sa préoccupation face au déclin constant du financement de l'aide humanitaire et son soutien aux propositions du Secrétaire général d'entreprendre une révision complète des modes de financement des programmes humanitaires.
M. Shervani a en outre insisté sur la nécessité d'envisager les processus de croissance économique et de bonne gouvernance de façon intégrée, jugeant que les progrès de l'une contribuent à l'amélioration de l'autre. Il a ajouté que tout en se félicitant de ce que le Secrétaire général ait prôné la nécessité d'une croissance basée sur l'exportation, il n'en déplore pas moins que les pays développés aient adopté des mesures protectionnistes et il a souhaité que la communauté internationale fasse tout ce qui est en son pouvoir pour assurer l'accès des produits africains aux marchés des pays développés.
L'Inde, estimant que les problèmes de l'Afrique méritent une attention particulière, s'est déclaré favorable à la tenue d'une conférence internationale ou d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale sur ses problèmes spécifiques. Le représentant a également réaffirmé son engagement en faveur d'une coopération Sud-Sud constructive et productive.
M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) s'est alarmé de l'afflux de réfugiés qui contribuent à accroître l'instabilité alors qu'un tiers des Etats de l'Afrique sub-saharienne sont engagés dans divers conflits ou guerres civiles. Il a observé que la paix et à la sécurité étaient intimement liées au problème du développement économique durable et a souhaité que les Nations Unies se dotent des moyens nécessaires pour relever ce défi. Il a toutefois averti que les efforts internationaux, notamment les sanctions et les missions de bons offices ou d'alerte rapide, ne pourront atteindre leurs objectifs que s'ils sont soutenus par une coopération régionale et locale.
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M. Yel'Chenko a annoncé que l'Ukraine s'efforçait depuis son indépendance de développer une coopération avec l'Afrique par la mise en place de partenariats et a encouragé les Etats africains à s'engager dans ce processus qui pour le moment n'en est qu'à sa phase initiale. Souhaitant que l'Afrique réussisse à établir la stabilité politique et la croissance économique durable, M. Yel'Chenko a estimé que la communauté internationale se devait d'aider l'Afrique dans cette voie.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a partagé l'avis du Secrétaire général selon lequel la prévention des conflits commence et finit par la promotion de la sécurité et du développement humains. La communauté internationale devrait encourager les gouvernements concernés à chercher une solution politique aux situations de conflits par le biais de médiateurs spéciaux et de commissaires mais aussi en ayant recours aux ressources des organisations régionales comme l'OUA sous l'égide des Nations Unies. S'agissant des violations du droit humanitaire et du caractère sacré de la personne humaine, le représentant s'est félicité de la nomination d'un Représentant spécial pour les enfants dans les conflits armés de façon à mettre particulièrement l'accent sur cette question. L'idée de faire des enfants une "zone de paix" pendant les conflits est également louable.
Le développement est un droit de l'homme fondamental et il est central à toute perspective de réduction des conflits en Afrique. Le Bangladesh croit que l'absence de développement est la source de tous les conflits. C'est pourquoi la communauté internationale doit encourager les pays africains à mettre tout particulièrement l'accent sur le domaine social. L'investissement dans les ressources humaines ne doit pas seulement être reconnu comme un produit de la croissance économique mais comme une force qui favorise le développement. Il faut également éliminer la pauvreté car elle conduit au mécontentement et à la haine.
Aucun effort national en Afrique ne peut être couronné de succès si les actions menées sont pas appuyées par le soutien dans réserve de la communauté internationale. Le représentant a insisté pour que 50% de l'aide des pays donateurs soient dépensés sur le continent. De plus, tous le créditeurs doivent transformer la dette bilatérale restante des pays africains les plus pauvres en subventions. L'accès aux marchés des produits des pays les moins avancés en Afrique (PMA) doit être facilité et garanti et la coopération régionale Sud-Sud doit être améliorée.
M. SHEN GUOFANG (Chine) a estimé que sans stabilité en Afrique, il ne pourrait y avoir de paix mondiale; que sans développement en Afrique, la prospérité du monde demeurait impossible. La résolution des conflits en Afrique est donc une tâche prioritaire de l'ONU, a affirmé M. Guofang. Pour ce faire, il faut d'abord respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des pays africains et de s'abstenir d'intervenir dans leurs affaires intérieures. Il faut en outre promouvoir la résolution des conflits par des moyens pacifiques et l'ONU doit jouer là, un rôle constructif de coordination et d'appui aux efforts menés au niveau régional, a-t-il indiqué.
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Il faut ensuite promouvoir le développement durable des économies sur le continent. A cet égard, la communauté internationale et, en particulier, les pays développés doivent honorer leurs engagements en matière de financement, d'allégement de la dette, d'accès aux marchés et aux biens, et créer un environnement sain et favorable au développement de l'Afrique.
La Chine, qui a toujours soutenu les efforts des pays africains pour résoudre leurs conflits et instaurer une paix durable, continuera à les aider à développer leurs économies nationales et à les assister sans y mettre aucune condition politique.
M. MOHAMMAD A. ABDULHASAN (Koweït) a regretté que les interventions extérieures en Afrique aient trop souvent cherché à profiter de l'Afrique plutôt qu'à l'aider. Il a déploré à cet égard que les ressources naturelles des pays africains aient été utilisées pour entretenir la violence plutôt que le développement. Le Koweït a-t-il déclaré, est particulièrement soucieux d'aider l'Afrique et il dirige le Comité arabo africain en alternance avec le Burkina Faso, ainsi que le Comité des Etats du Sahel afin de lutter contre la désertification. Il a précisé que le Fonds koweitien pour le développement finance de nombreux projets en Afrique, en accordant des crédits et en dépéchant sur place des missions d'assistance technique.
Toutefois, M. Abdulhasan a estimé qu'il était de la responsabilité des Etats africains de créer un environnement favorable pour recevoir l'aide des pays donateurs. Il les a exhortés à régler les conflits sanglants et à renoncer à la violence qui chassent les investissements étrangers et a souhaité que la volonté politique s'affirme dans un sens favorable à l'épanouissement de la paix et de la stabilité, notamment par la voie de l'intégration nationale et régionale.
M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) a rappelé que depuis les années 70 la République de Corée a toujours accordé la priorité à la promotion de relations de coopération avec les pays africains. Elle a en outre constamment augmenté son aide au développement en leur faveur. Il y faut cependant accroître d'urgence les efforts pour prévenir les conflits en mettant en place de mesures d'alerte avancées et d'une action préventive. Le représentant a salué l'idée de créer un Fonds spécial pour l'action préventive mais il a aussi insisté sur le fait qu'une réponse rapide aux conflits est cruciale pour en contenir l'intensité et alléger les souffrances humaines. L'une des manières les plus efficaces pour ce faire est de favoriser les capacités de maintien de la paix proprement africaines. A cet égard, Il est important pour les Nations Unies d'établir des relations plus étroites avec les organisations régionales et sous-régionales comme par exemple l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ou la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Il faut aussi tout mettre en oeuvre pour soulager les souffrances humaines pendant les conflits. Une attention particulière doit être accordée à la protection de l'assistance humanitaire et la sécurité du personnel humanitaire devrait être assurée conformément aux recommandations du
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Secrétaire général dans son rapport présenté au Conseil de sécurité. Il faut ensuite garantir la neutralité et la sécurité des camps de réfugiés et de séparer les combattants des réfugiés et personnes déplacées. L'idée d'établir une "échelle d'options" comme l'a proposée le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés doit être soutenue. Le représentant a également insisté sur la nécessité de faire des efforts pour réduire l'afflux d'armes sur le continent africain. Il convient de mettre en place un régime de contrôle régional et sous-régional.
La communauté internationale se doit de réduire la dette des pays africains et de renforcer la coopération au développement dans cette région.
M. NABIL ELARABY (Egypte) a estimé que le rapport du Secrétaire général illustrait la volonté de la communauté internationale de tirer les leçons du passé et de tourner les regards vers l'avenir pour régler les problèmes de l'Afrique. A cet égard, il apparait clairement que la communauté internationale doit déployer davantage d'efforts pour alléger le poids de la dette, inverser la tendance à la baisse de l'aide publique au développement et promouvoir un développement social et économique durable en Afrique. M. Elaraby a souligné à ce titre l'importance de l'ONU pour sensibiliser les donateurs et mobiliser les ressources. Il s'est en outre félicité de l'intérêt porté à la situation humanitaire et sociale de ces pays et a insisté sur la nécessité de fournir une assistance financière, technique et humanitaire accrue pour atténuer les conséquences sociales, économiques et écologiques de l'afflux de réfugiés dans certains pays. Il a en outre estimé qu'il fallait renforcer la coopération entre l'ONU et les organisations régionales au premier rang desquelles, l'OUA, afin d'améliorer la situation économique et sociale des pays du continent et promouvoir la paix.
M. Elaraby considère qu'il est inacceptable de reléguer complètement la Somalie dans l'oubli et a mis l'accent sur les obligations des Nations Unies en matière de rétablissement de la paix dans ce pays. Il a appelé à la levée des sanctions contre la Libye dans le cadre de la mission des bons offices du Secrétaire général. Il s'est enfin inquiété de la situation de violence persistante dans la région des Grands Lacs et déploré les conséquences des afflux massifs d'armes de petit calibre dans la pérennité des conflits en Afrique. Estimant que l'Afrique traverse aujourd'hui une étape historique où la démocratie et les droits de l'homme se renforcent, M. Elaraby a exprimé l'espoir que l'aspiration à la démocratie se concrétisera également au niveau international et que l'Afrique trouvera la place qui lui revient dans un Conseil de sécurité réformé.
M. ISA BABAA (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que les problèmes actuels tenaient au fait que de nombreuses ethnies ont été divisées par les frontières coloniales, que des forces étrangères ont confisqué les terres de l'Afrique et pillé ses ressources. Il a estimé qu'aujourd'hui la coopération
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multilatérale et la privatisation du secteur public ont forcé les Africains à CEDER leurs économies à des monopoles qui font des bénéfices immenses. Il a ensuite insisté sur le fait que ceux qui prétendent aider l'Afrique ne devraient pas lui imposer de conditions ou pilier ses ressources.
M. Babaa a ensuite évoqué conditions de l'aide internationale qu'il a jugé injustes. Il a estimé que sans accords qui garantissent à l'Afrique des prix justes et sans annulation de leurs dettes, les gouvernements africains ne pourront pas subvenir aux besoins fondamentaux de leurs populations, ce qui continuera d'entraîner des conflits. Il a déclaré que l'Afrique sait que la responsabilité de son développement lui incombe mais, a-t-il ajouté, le colonialisme doit faire amende honorable et lui verser les dédommagements qui lui sont dus.
M. Babaa a fait état des mesures économiques coercitives et notamment de celles imposées à la Jamahiriya arabe libyenne qui la privent de ses ressources et gèlent ses avoirs. Et malgré cela la Jamhiriya arabe libyenne s'efforce d'aider les pays africains, notamment en créant des banques en Afrique. Il a ensuite exhorté la communauté internationale et les Nations Unies à soutenir les initiatives régionales en Afrique et s'est félicité de ce que le débat d'aujourd'hui soit porté devant l'Assemblée générale et espère que cette initiative participait de l'effort de revitalisation de l'Assemblée.
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