AG/816

L'ASSEMBLEE GENERALE APPROUVE L'ORDRE DU JOUR PROVISOIRE DU COMITE PREPARATOIRE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'AN 2000

7 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/816


L'ASSEMBLEE GENERALE APPROUVE L'ORDRE DU JOUR PROVISOIRE DU COMITE PREPARATOIRE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'AN 2000

19981007 Elle achève l'examen annuel de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et adopte les décisions proposées par la Cinquième Commission

L'Assemblée générale, au cours de sa séance de cet après-midi, a achevé la discussion entamée hier après-midi sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social. Elle a adopté sans vote une décision aux termes de laquelle elle approuve l'ordre du jour provisoire de la première session du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'an 2000 consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Copenhague.

Au cours des débats, la plupart des intervenants ont fait état des efforts fournis par leur gouvernement respectif pour honorer leurs obligations en vertu de la Déclaration et du Programme d'action de Copenhague, en dépit d'une conjoncture économique difficile. Les pays en développement et à économie de transition ont insisté sur la nécessité d'appuyer les efforts nationaux et régionaux par une plus grande coopération internationale.

L'ensemble des participants ont déclaré leur attachement aux engagements pris à Copenhague et exprimé le souhait que la session extraordinaire de l'an 2000 ne soit pas l'occasion d'une renégociation de la Déclaration de Copenhague, mais qu'elle donne une impulsion nouvelle à la coopération internationale en faveur du développement social.

Ont pris la parole au cours du débat les représentants des pays suivants: Vietnam, Jamaïque, Inde, République arabe syrienne, Egypte, Norvège, Côte d'Ivoire, Ukraine, Bangladesh, Sénégal, Iraq, Emirats arabes unis, Croatie, Philippines et Soudan. L'Observateur permanent de la Suisse a également fait part de l'offre de son Gouvernement d'accueillir la session extraordinaire de l'an 2000.

En fin de séance, l'Assemblée générale a en outre adopté sans vote les deux décisions recommandées par la Cinquième Commission (Administrative et budgétaire) sur le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l'Organisation des Nations Unies. Aux termes de celles-ci, l'Assemblée générale approuve les conclusions du Comité des contributions, qui juge que le non-paiement par les Comores et le Tadjikistan du montant nécessaire pour leur

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éviter de tomber sous le coup des dispositions de l'Article 19 de la Charte, était dû à des circonstances indépendantes de leur volonté. Par conséquent, l'Assemblée générale autorise les Comores et le Tadjikistan à participer au vote pendant toute la durée de la Cinquante-troisième session. Elle décide également, sans préjudice de l'Article 19 de la Charte et de l'article 160 du règlement intérieur de l'Assemblée générale, d'accorder à la Géorgie et à la Guinée-Bissau une dérogation provisoire pour une période de trois mois et de demander au Comité des contributions de réexaminer leurs cas lors de sa prochaine session.

Au cours de sa prochaine session qui se tiendra demain, jeudi 8 octobre, à partir de 10 heures, l'Assemblée générale procèdera à l'élection de cinq membres non permanents du Conseil de sécurité.

SUITE DONNEE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL (POINT 37)

Déclarations

M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) la Déclaration sur le développement social et le Programme d'action adoptés au Sommet mondial pour le développement social de Copenhague en mars 1995 se sont traduits par une volonté accentuée de promouvoir l'élimination de la pauvreté, l'emploi productif et l'intégration sociale.

Hanoi s'apprête à accueillir une importante Conférence internationale sur l'Initiative 20/20 (20% du PNB affectés au développement social) du 27 au 29 octobre prochain afin d'évaluer les progrès réalisés depuis la Conférence d'Oslo. La Conférence de Hanoi se concentrera sur la portée de l'investissement dans les services sociaux élémentaires et sur les moyens d'accroître l'efficacité des ressources destinées à ces services et d'optimiser leur qualité et leur accessibilité.

Le Viet Nam maintient sa politique de rénovation, baptisée "Doi Moi", et se félicite des succès considérables dans le domaine socio-économique remportés au cours des dernières années. L'emploi est une question majeure. Nous estimons qu'en l'an 2000 la main-d'oeuvre s'élèvera à 40 millions sur une population totale de 78 millions. Confrontée à la crise asiatique, la création d'emploi s'est avérée très difficile d'autant que la main-d'oeuvre vietnamienne manque d'efficacité et de formation. A peine 12,2 % des ouvriers présentent des compétences techniques adaptées à un milieu professionnel moderne. Aujourd'hui, presque 70% de la main-d'oeuvre travaille dans le secteur agricole, à peine 10,5 % dans l'industrie et la construction et 19,7% dans les services. Avec le développement économique, le pays souhaite se doter d'une main-d'oeuvre qualifiée représentant de 22 à 25% du total. Mais cela nécessite des changements profonds de méthodologie et d'organisation en matière de formation professionnelle.

Le Viet Nam attache aussi une grande importance à la condition des femmes mais surtout à l'élimination de la pauvreté. La priorité étant accordée à l'élimination de la faim et à la réduction de la pauvreté dans les régions montagneuses et reculées, les efforts du Gouvernement se sont concentrés sur la création de divers fonds destinés à la construction d'infrastructures, de routes, de réseaux de communication, d'électricité et d'approvisionnement en eau potable. En 1997, une baisse de 1,53 % du nombre de foyers vivant en dessous du seuil de pauvreté a été enregistré dans notre pays.

MME PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a déclaré que sa délégation appuie sans réserve la recommandation du Comité administratif de coordination (CAC) priant les institutions du système des Nations Unies d'utiliser pleinement les mécanismes nationaux existants tout en assurant que l'appui à la mise en oeuvre des plans d'action adoptés par les conférences au niveau national continue de se voir accorder un rang de priorité élevé par le système des

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Nations Unies. La délégation de la Jamaïque a-t-elle déclaré estime que l'adoption en juin 1998, par la Conférence de l'OIT, de la Déclaration sur les principes et droits fondamentaux sur le lieu du travail constitue un pas en avant dans la protection de la dignité du travailleurs en tant qu'êtres humains. La Jamaïque, dans son souci d'appliquer les recommandations adoptées par la Commission du développement social à sa dernière session, relatives à la promotion de l'intégration sociale et de la participation de toute la population y compris des personnes défavorisées et les groupes vulnérables, a déjà intégré dans son programme national le développement des ressources humaines, l'approche de la participation de la communauté au développement, le programme de cogestion et le renforcement du système judiciaire.

MME MAMATA BANERJEE (Inde) a déclaré qu'elle se félicite de ce que la communauté internationale ait reconnu que le développement ne saurait se restreindre au développement économique mais doit aussi englober l'aspect humain. La crise asiatique a mis en lumière les effets dévastateurs de la mondialisation sur le plan social. Le développement social peut être envisagé selon deux axes. Le premier axe est constitué par les valeurs fondamentales des droits de l'homme et des libertés fondamentales qui doivent être poursuivis indépendamment de l'économie. Le deuxième axe est celui de l'éradication de la pauvreté , l'emploi et l'intégration sociale qui sont très dépendants de l'état de l'économie. Il existe en effet une relation indissociable entre le développement économique et social.

Afin que les objectifs du Sommet social soient pleinement atteints, trois séries de mesures sont indispensables : un ensemble de politiques économiques et des mécanismes permettant une stabilité à court terme et une croissance et un développement à long terme ; un ensemble correspondant de politiques sociales et des institutions basées autant que possible sur ces politiques et enfin, le degré nécessaire de coopération internationale pour le développement comme il a été défini par les conférences des Nations Unies.

La représentante de l'Inde a par ailleurs préconisé une interaction accrue entre l'ECOSOC et les institutions financières internationales au niveau intergouvernemental, ainsi que le renforcement de la capacité des Nations Unies de formuler des politiques en intégrant les capacités analytiques, normatives et opérationnelles des Nations Unies dans le Département des affaires économiques et sociales. Les discussions et les prises de décisions au sein des institutions économiques et financières influentes et notamment au sein du Groupe des 77 devraient être ajustées aux objectifs du Sommet social.

M. AHMAD AL-HARIRI (République arabe syrienne) a estimé qu'il restait beaucoup à faire au regard des changements économiques actuels. Il a fait état des plans de développement mis en place en République arabe syrienne qui ont permis d'accroître le développement humain par l'éducation et la santé.

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La Syrie a ratifié 46 Conventions de travail y compris celle portant sur les conditions de la femme. M. Al-Hariri a précisé que l'enseignement est gratuit dans tous les cycles et pour tous les citoyens et qu'il est obligatoire dans le primaire.

M. Al-Hariri a remarqué qu'en dépit des engagements pris à Copenhague, la coopération internationale est au plus bas et que les Etats développés n'ont pas rempli leur obligations. Il faut donc réaffirmer, dans l'attente de l'an 2000, la nécessité d'une coopération internationale qui se fonde sur le respect mutuel. M. Al-Hariri fait remarquer à quel point l'occupation étrangère est un obstacle au développement, notamment l'occupation israélienne du Golan syrien qui a provoqué des flots de réfugiés. M. Al-Hariri a souligné que cette occupation et le pillage des ressources du Golan syrien affectaient la République arabe syrienne qui avait sans cesse besoin de plus de ressources et de services sociaux pour venir en aide à la population de réfugiés.

M. Al-Hariri a conclu en rappelant que le développement humain doit s'accompagner de valeurs et d'idéaux afin de protéger l'humanité de la délinquance, de veiller au respect de l'environnement et de créer un monde où l'homme exercerait librement ses droits fondamentaux.

M. MAGED ABDEL AZIZ (Egypte), reconnaissant l'importance des questions de développement social, a réaffirmé l'engagement de son pays à déployer tous les efforts nécessaires pour faire face aux problèmes en la matière. Toutefois, M. Abdel Aziz a insisté sur la nécessité de respecter les différences culturelles de chaque civilisation car rien ne saurait justifier l'imposition à des populations de pratiques qu'elle réprouvent. Il a en outre fait valoir que si la responsabilité du développement social incombe en premier lieu aux gouvernements nationaux, il est également tributaire d'un environnement international favorable. A cet égard, il a rappelé, à l'instar du Secrétaire général, que malgré les efforts déployés par les gouvernements, les problèmes de la pauvreté, du chômage et de l'intégration sociale demeurent une source de tensions et de conflits.

Pour sa part, l'Egypte a soumis un rapport sur le suivi du Sommet de Copenhague au niveau national dans lequel elle met en exergue les lignes principales de sa stratégie pour promouvoir le développement social. Celle-ci consiste notamment à assurer la croissance économique tout en limitant la croissance démographique, à réaliser la valorisation optimale de tout le potentiel humain en évitant la marginalisation de certains secteurs de la population, et à enraciner les pratiques démocratiques, en renforçant les institutions, en protégeant les droits et les libertés individuelles et en assurant la participation de tous à l'intégration sociale. M. Abdel Aziz a aussi insisté sur l'obligation d'éradiquer la pauvreté notamment en favorisant l'emploi et en mettant en place des filets de protection sociale.

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M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a rappelé que le Sommet social pour le développement avait mis au point un instrument pour faciliter l'action commune des pays en développement et des pays développés en faveur de l'accession universelle aux services sociaux de base: l'Initiative 20/20 que la Norvège s'est attachée à traduire en actions. Mais au-delà de l'engagement mutuel conformément à la ligne de cette initiative, les pays développés doivent réaffirmer leur engagement à attribuer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement (APD). La Norvège, déplore que les pays industrialisés s'éloignent toujours plus de cet objectif; elle est pour sa part prête à augmenter encore son volume d'aide au développement dans les années à venir. Pour les pays en développement les plus pauvres et les plus endettés, le problème de la dette constitue un obstacle majeur au développement. A cet égard, le Gouvernement norvégien a lancé une stratégie nationale d'allégement de la dette en concédant unilatéralement des réductions de dette, au cas par cas, en plus de celles octroyées dans le cadre des accords multilatéraux.

Par ailleurs, la Norvège considère que les défis posés par l'exploitation du travail des enfants doivent être relevés de façon active. Le Gouvernement norvégien accorde une place prioritaire à ce sujet qu'il considère autant comme une question de droit de l'homme que de développement. A cet égard, et dans le prolongement de la Conférence internationale sur le travail des enfants, il faut se concentrer sur les moyens de promouvoir et de soutenir le développement de programmes d'action nationale dans les pays qui sont confrontés à ce problème, a estimé M. Kolby qui a également mis l'accent sur les efforts à faire pour promouvoir l'intégration des personnes handicapées et des personnes âgées.

M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d'Ivoire) a déclaré que les conséquences sociales de la crise financière liée à la mondialisation sont catastrophiques. Il ne faut pourtant pas céder au découragement et faire, plus que jamais de l'homme, le centre du développement. La question essentielle posée à notre assemblée, est celle de l'adoption de mesures propres à garantir l'accès des populations à la sécurité sociale. Le Programme national de lutte contre la pauvreté adopté en 1997 met en oeuvre les actions visant à réaliser les objectifs fixés lors du Sommet de Copenhague. La part des dépenses publiques consacrées à la santé est en progression constante depuis 1994, ce qui a permis une amélioration sensible de la couverture sanitaire nationale dans notre pays.

La Côte d'Ivoire n'entend pas mener sa lutte pour une meilleure santé de façon isolée. Le Président Bedié a évoqué devant l'Assemblée Mondiale de la Santé les défis sanitaires majeurs auxquels est confrontée l'Afrique : le SIDA et l'ulcère de Buruli. Il a exhorté tous les Etats à la solidarité pour que la Santé pour tous devienne une réalité au 21ème siècle. Au plan régional, les initiatives de notre Président, lors du Sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine, pour la création d'un fonds Africain de lutte contre le SIDA et de l'initiative Africaine de lutte contre le paludisme témoignent de l'engagement de notre pays en faveur de la santé. Les chefs d'Etats et de Gouvernements de l'OUA ont salué cette action et ont adopté deux résolutions

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destinées au renforcement de la lutte contre ces deux grands fléaux. Toutefois, les pays africains doivent être aidés dans leurs efforts. A cette fin, nous réitérons l'appel lancé par le Secrétaire général aux pays membres de l'OCDE pour une action en faveur de l'Afrique.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a déclaré que l'Ukraine était d'avis que la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui aura lieu en l'an 2000 ne devrait pas renégocier le programme d'action de la Déclaration de Copenhague mais le réaffirmer et que d'autre part, cette session extraordinaire devrait accorder une attention particulière aux impacts de la mondialisation, ainsi qu'à l'approche intégrée pour l'éradication de la pauvreté et l'intégration sociale fondée sur le développement et la protection des droits de l'homme. M. Yel'Chenko a également indiqué qu'il accueillait favorablement l'offre du gouvernement suisse d'accueillir la session extraordinaire de l'an 2000 et de soutenir les pays qui n'avaient pas de représentant à Genève.

En ce qui concerne la mise en oeuvre des décisions prises lors du Sommet de Copenhague, M. Yel'Chenko a déclaré que le Président et le Gouvernement de l'Ukraine s'efforçaient de créer un environnement favorable à la réalité du marché, de promouvoir l'intégration sociale et la justice sociale, ainsi que le respect des droits des minorités. Il a ajouté que son Gouvernement s'efforçait de résoudre le problèmes des groupes les plus vulnérables de la population, notamment des jeunes, des personnes âgées, des femmes, des enfants et des handicapés.

M. MOHD ABDUS SHAHID (Bangladesh) a fait observer que, bien que des mesures aient été prises aux niveaux national, régional et international dans le cadre de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social, il reste encore beaucoup à faire. Il a estimé que le meilleur moyen de réaliser des progrès est d'éviter que l'attention ne soit axée sur les questions économiques au détriment des questions sociales, étant donné l'instabilité de la situation financière mondiale actuelle. Il ne faudrait pas sacrifier ceux qui sont à la périphérie de nos efforts pour relancer la croissance économique mondiale. Des mesures novatrices sont essentielles pour assurer la mise en oeuvre du Plan d'action de Copenhague. Dans le cadre des efforts visant à éliminer la pauvreté et à garantir le développement social, le Bangladesh considère le micro-crédit comme un instrument utile, car il répond non seulement aux questions liées à la pauvreté, mais en renforçant les activités économiques, il a créé des emplois et a amélioré les services de base, notamment l'hygiène et l'éducation. De l'avis de sa délégation, toutes les institutions du système des Nations Unies devraient placer au centre de leurs programmes respectifs l'objectif de mise en oeuvre du Sommet de Copenhague. Le rôle de la société civile peut contribuer considérablement à réduire la pauvreté, créer des emplois et renforcer la cohésion sociale.

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M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a estimé qu'il ne sera pas nécessaire de renégocier la Déclaration de Copenhague et le Programme d'action pour le Développement social adoptés à l'issu du Sommet de Copenhague en 1995 en raison de leur pertinence et de leur actualité dans le contexte de la crise financière en Asie. Trois ans après le Sommet et malgré les mesures adoptées, le représentant déplore notamment que la pauvreté n'ait pas reculé, que les conflits sociaux ne se soient guère atténués, que l'insécurité sociale demeure et que l'aide publique au développement continue de baisser. Le représentant a remarqué que dans certaines régions du monde ce tableau peu reluisant l'est encore moins et notamment en Afrique où les guerres civiles et autres conflits inter-Etats engendrent des dizaines de milliers voire des dizaines de millions de nouveaux laissés-pour-compte. Le représentant du Sénégal a estimé que même si la responsabilité première de la mise en oeuvre des résultats de Copenhague revient d'abord à chaque Gouvernement, il est de la plus haute importance que l'Organisation des Nations Unies, par l'intermédiaire de son Système et les autres partenaires au développement renforcent leur assistance aux pays démunis. Dans la perspective de ce partenariat dynamique avec les organismes des Nations Unies, il importe que l'accent soit mis sur le renforcement des capacités nationales et locales, sur la promotion de l'emploi productif et la lutte contre le chômage, sur la promotion d'un système de micro-crédit, sur l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base pour tous. Il importe également d'accorder davantage d'importance à la promotion des investissements sociaux et à la dimension sociale des programmes d'ajustement et de restructuration économique, monétaire et financier. Le Sénégal a rappelé que la pauvreté et la lutte pour son élimination demeurent l'un des défis majeurs à relever, durant la décennie pour l'élimination de la pauvreté. Il s'agit en définitive d'élaborer et de mettre en oeuvre une culture politique pour le progrès social, pour la paix et pour la démocratie.

M. Al HUMAIMIDI (Iraq) a affirmé que l'Iraq avait toujours eu à coeur de participer à la discussion de ce point particulier de l'ordre du jour, notamment du fait de la situation critique où se trouve l'Iraq à cause de l'embargo continu qui lui est imposé depuis huit ans. Cet embargo crée un obstacle au processus de développement et oblige l'Iraq à adopter des mesures afin de limiter les effets destructeurs de l'embargo, a-t-il déclaré. M. Al Humaimidi a rappelé que les gouvernements, afin de réaliser les objectifs de Copenhague, ont été priés de mettre en place les mesures nécessaires et d'établir une coopération internationale. Il a estimé que du fait de l'agression de 1992 contre l'Iraq et des sanctions, l'Iraq est privé des ressources financières et de la coopération internationale qui constituent les éléments de base permettant d'oeuvrer pour le développement social. Ainsi, a- t-il expliqué, l'éducation et la santé qui sont les pierres de touche du développement social se détériorent en Iraq du fait de l'embargo. Il a ensuite relevé que l'Iraq ne pouvant recevoir l'équipement nécessaire, la remise en état des structures détruites lors de la guerre, notamment concernant l'eau potable, étaient impossibles. Il a également souligné que

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dans le domaine de l'éducation, l'Iraq manque de tout, crayons, bureaux, manuels scolaires, et que les écoles ont besoin d'être rénovées. Parmi les effets désastreux de l'embargo, M. Al Humaimidi a également fait état des nouveaux défis lancés aux femmes afin de répondre aux besoins de la famille, ce qui entraîne une détérioration du rôle de la femme dans la société.

Il a ainsi suggéré que la communauté internationale évalue également l'effet des sanctions sur le développement social. Il a insisté sur le fait que le développement social en Iraq devrait commencer par une levée des sanctions qui n'ont aucun fondement dans la mesure où l'Iraq s'est plié aux résolutions du Conseil de sécurité.

M. MOHAMMAD SAMHAN (Emirats arabes unis) a déploré que malgré les engagements pris pour favoriser l'intégration sociale et le bien-être humain, les efforts déployés tant au niveau national qu'international n'aient pas permis de faire le bond quantitatif escompté pour améliorer la situation de nombreux pays et pour combler le fossé entre pays développés et pays en développement. Les Emirats arabes unis sont d'avis qu'il faut une nouvelle approche et l'adoption de stratégies basées sur la coopération et le partenariat qui assurent le transfert de technologies et de capitaux afin de permettre aux pays en développement de suivre le rythme de la mondialisation. Les conflits armés sont également des défis essentiels pour le développement social, voire les causes de problèmes transnationaux complexes comme le trafic illicite de drogues, d'armes, le terrorisme et le crime organisé, que seul le renforcement du partenariat international pourra relever. A cet égard, M. Samhan a préconisé le renforcement du rôle du système des Nations Unies dans les domaines économique, humanitaire et social.

Pour leur part, les Emirats arabes unis ont renforcé leur stratégie nationale de développement social en améliorant les services de santé et d'éducation, en favorisant l'intégration des groupes vulnérables tout en renforçant les concepts de cohésion sociale conformément aux principes de l'Islam. A cet égard, ils renforcent la place de la femme en en faisant un des piliers de la société, et favorisent l'intégration des minorités. Les Emirats arabes unis coopèrent également avec les organisations internationales et participent au financement de programmes dans certains pays en développement. M. Samhan a fait remarquer que le développement économique est un impératif catégorique et a appelé à une action commune pour répondre aux aspirations de justice et de bien-être de millions d'habitants des pays en développement.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a déclaré que la Déclaration de Copenhague et le Programme d'action adoptés lors du Sommet représentent un nouveau consensus sur le besoin de placer l'être humain au centre du développement. Le développement social requiert une approche intégrée et suppose la mise en oeuvre des conclusions de toutes les conférences mondiales : Rio (environnement), Vienne (droits de l'homme), Le Caire (crime), Copenhague (développement social), Pékin (la femme) et Istanbul (habitat). Il est nécessaire de ne pas seulement mettre l'accent sur le développement économique

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et social mais aussi sur tout l'éventail du développement à savoir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Le représentant a mis l'accent sur le fait que malgré les efforts nationaux, collectifs et notamment ceux du système des Nations Unies, beaucoup reste encore à faire eu égard aux engagements de Copenhague. Le représentant a souligné le mécontentement et la frustration des pays ayant une économie en transition car ils ont autant besoin de la coopération internationale que les pays en développement. Du point de vue du flux de l'assistance internationale, la Croatie en tant que pays de l'Europe centrale et de la Méditerranée devrait faire partie des Etats donateurs. Malheureusement, les coûts et les conséquences non seulement de la transition mais aussi de la guerre ont fait que la Croatie n'est pas en mesure d'assumer ce rôle. Néanmoins, au plan national la Croatie a mis en place un certain nombre de mesures destinées à donner suite aux engagements du Sommet social et notamment une politique nationale en faveur de l'emploi destinée, entre autres à réduire le chômage et le sous-emploi, et réduire le coût du travail. De plus, la Croatie a également mis en place une politique nationale pour la promotion et l'égalité des hommes et des femmes. Tout ceci va dans le sens de la mise en oeuvre du plan d'action de Pékin. Le représentant a enfin précisé qu'une interdépendance mondiale accrue requière également une solidarité internationale accrue de manière à réaliser les engagements du Sommet.

MME LINGLIGAY LACANLALE (Philippines) a déclaré que le principal objectif de la session extraordinaire de l'an 2000 devrait être de réaffirmer la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague et non de les renégocier. Elle a ensuite affirmé que dans le contexte difficile actuel, les pays en développement avaient fait de leur mieux en vue de respecter leurs engagements de Copenhague, et cela en dépit du lourd fardeau de la dette extérieure et des récents coups subis par leurs économies.

Mme Lancanlale a insisté sur le fait que les Philippines faisaient leur part d'effort et que le gouvernement avait recentré ses efforts pour alléger la pauvreté et fournir des services sociaux de base. Elle a indiqué que le Plan d'action sociale prévoit une réforme des infrastructures, un développement durable des ressources, un renforcement des institutions et une gouvernance participative, en se fondant sur un indicateur des besoins sociaux minimum en 33 points qui a été mis en place sur tout le territoire des Philippines. Tout en réaffirmant que les Philippines persiteraient dans leurs efforts en dépit des turbulences financières qui affectaient la région, elle a exhorté la communauté internationale à manifester sa solidarité par des mesures concrètes et notamment en respectant les engagements pris à Copenhague.

M. MOHAMED MUSTAFA AHMED (Soudan) a indiqué que son pays avait tenté une expérience pilote en matière de promotion de l'intégration sociale. Il a notamment concentré ses efforts sur le développement de l'éducation en créant un fonds d'aide aux étudiants. Les efforts du gouvernements se sont aussi attachés à élargir la base de l'éducation en construisant quelques 23 universités. Dans le cadre de ses efforts pour favoriser l'intégration

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sociale, le Gouvernement soudanais a encouragé les cérémonies de mariages collectives qui permettent aux secteurs défavorisés d'accéder à cette instituion qui contribue à la cohésion de la société. Convaincu que l'homme est tout autant acteur et cible du développemet social, le Soudan a toutefois quelques réservres contre la tentation d'imposer un mode unique de développement social sans tenir compte des différences culturelles.

M. Ahmed a en outre rappelé que le Soudan faisait face à des difficultés particulières dont l'agression américaine contre une usine de médicaments n'est que la dernière illustration. La guerre civile qui sévit au Sud du pays, provoquant l'exode de dizaines de milliers de personnes vers le Nord, ainsi que l'afflux de réfugiés des pays voisins sont d'autres problèmes qui freinent considérablemnt le développemnt social du pays.

M. JENO C. A. STAEHELIN (Suisse) a déclaré que la mondialisation et l'interdépendance ont démontré clairement qu'il n'est plus possible de rester un îlot de prospérité alors que le reste du monde souffre d'une grave crise économique. Il convient d'adopter une stratégie qui lie les politiques économiques et sociales. Le représentant a mis l'accent sur le fait que le protectionnisme, notamment dans les pays développés doit être supprimé et des politiques macroéconomiques doivent être harmonisées. De plus, les gains potentiels d'une économie ouverte doivent être mieux répartis au sein de chaque pays. Dans le cadre de la tenue de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale à Genève, le représentant a souhaité mettre l'accent sur plusieurs points. Premièrement, la Suisse prendra en charge tous les coûts supplémentaires qu'encoureraient les Nations Unies. Ainsi cela n'aura aucune implication budgétaire pour l'Organisation. Ensuite, la Suisse, grâce à une contribution volontaire fera en sorte d'accueillir dans les meilleures conditions possibles les participants à la conférence. Elle facilitera notamment la participation des pays les moins avancés (PMA) grâce à de nombreuses initiatives. Pour les pays qui n'ont pas de représentation à Genève, des bureaux entièrement équipés seront mis à disposition. Enfin, les meilleures conditions seront négociées pour les participants avec les différents services locaux. Enfin le Gouvernement suisse a indiqué sa volonté de fournir une aide basée sur l'évaluation des besoins individuels. Ainsi la Suisse fournira une aide pour le voyage entre deux villes aux pays appartenant au Groupe des 77 ayant des difficultés économiques particulières.

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