LA TROISIEME COMMISSION ENTAME L'EXAMEN DES QUESTIONS RELATIVES AU DEVELOPPEMENT SOCIAL SUR FOND DE CRISE ECONOMIQUE ET SOCIALE DANS DE NOMBREUX PAYS
Communiqué de Presse
AG/SHC/352
LA TROISIEME COMMISSION ENTAME L'EXAMEN DES QUESTIONS RELATIVES AU DEVELOPPEMENT SOCIAL SUR FOND DE CRISE ECONOMIQUE ET SOCIALE DANS DE NOMBREUX PAYS
19981005 La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles, réunie sous la présidence de M. Ali Hachani (Tunisie), a entamé cet après-midi ses travaux de fond par l'examen du point intitulé "Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille".Dans sa déclaration liminaire, M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé aux délégations le contexte mondial incertain et la gravité de la situation économique et sociale dans de nombreux pays, qui constituent la toile de fond de leurs débats. Il a souligné le fait que les questions examinées par la Troisième Commission ont un impact direct sur les populations et a appelé à trouver des stratégies novatrices pour relancer le développement.
M. John Langmore, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a estimé, pour sa part, qu'il revient aux Etats Membres d'articuler des politiques socio-économiques efficaces. Pour réaliser le développement social, il a jugé indispensable d'intégrer la dimension sociale aux politiques économiques, de mettre en place des mécanismes de stabilisation des marchés financiers internationaux, et d'accorder la priorité aux programmes sociaux tels que l'éducation de base, la santé et la protection sociale. Il a invité les pays qui ne l'ont pas fait à formuler un pacte social national aux objectifs clairement énoncés et consensuels, et des politiques globales permettant de les mettre en oeuvre.
La représentante de la Chine a indiqué que la signature, ce matin, par le Gouvernement chinois, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, témoignait de l'engagement de son pays à protéger ces droits.
Outre la Chine, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Indonésie; Singapour; Bangladesh; Etats-Unis; Japon; Cuba; Costa Rica (au nom des Etats d'Amérique centrale); Arabie saoudite; République dominicaine; et Koweït. La représentante de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) est également intervenue.
(à suivre - 1a)
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En début de séance, M. Hachani a présenté les condoléances de la Troisième Commission au peuple de la Mongolie et à la famille de M. Sanjaasuren Zorig, à la suite du décès de ce fervent défenseur de la démocratie et des droits de l'homme en Mongolie.
La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi à partir de 10 heures. L'examen en séance plénière du point relatif à la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995) est prévu demain à partir de 15 heures.
DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE (Point 100)
Information de base
La promotion du progrès économique et social est au coeur des activités de l'ONU, selon l'engagement pris dans la Charte (article 55). Une paix durable repose en effet sur une double garantie de sécurité et de développement, et ne pourra se matérialiser que par l'amélioration des conditions de vie et le respect des libertés de tous, assurés au niveau planétaire.
Dans les années 90, la communauté internationale, a pris conscience de la nécessité du renforcement des liens entre croissance économique et bien- être. Elle a reconnu plus récemment l'opportunité d'un partenariat avec le secteur privé. L'on considère aujourd'hui que la prospérité sera impossible sans un partenariat associant les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et les milieux d'affaires.
Au cours des cinquante dernières années, la communauté internationale a défini dans le domaine du développement social toute une série de normes et de principes d'action. Au niveau opérationnel, les institutions, fonds et programmes du système des Nations Unies ont lancé de nombreux programmes en faveur de groupes particuliers de la population, enfants, jeunes, personnes âgées, femmes. Ainsi, en 1997, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a consacré environ 85% du total de ses ressources aux services des plus pauvres de la population. L'ONU s'est aussi attachée à promouvoir la participation des handicapés à la vie des personnes âgées.
La Troisième Commission accordera cette année une importance particulière aux personnes âgées et aux jeunes. La suite donnée au Sommet mondial pour le développement social (Copenhague - 1995) sera examinée directement en plénière, demain 6 octobre.
Une Conférence qui se tiendra en l'an 2000 sur l'application des Accords conclus au Sommet, est en préparation ainsi qu'un examen de haut niveau auquel l'Assemblée générale procédera, en juin 2000, pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des conférences mondiales sur les femmes tenues à Nairobi et Beijing.
Les personnes âgées
Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a lancé le 1er octobre 1998, l'Année internationale des personnes âgées (1er octobre 1998 - 31 décembre 1999) sur le thème "Vers une société pour tous les âges". Le Secrétaire général a désigné M. Alexandre Sidorenko, directeur du Programme des Nations Unies sur le vieillissement, comme coordinateur de l'Année.
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L'Année internationale des personnes âgées avait été proclamée par l'Assemblée générale en 1992, dix ans après l'Assemblée mondiale sur le vieillissement qui s'était tenue à Vienne en 1982 et avait adopté un Plan d'action international sur le vieillissement comprenant 62 recommandations pratiques axées sur l'éducation, l'emploi et le maintien du revenu, le logement et l'environnement, la santé et l'hygiène, la protection sociale et la famille.
Un Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour le vieillissement, centré sur l'aide aux pays en développement, avait été créé suite à la requête formulée par l'Assemblée générale en 1981. Un institut international du vieillissement a été fondé en 1988 à La Valette (Malte), ainsi que l'"Association de la Fondation Banyan" à Torcy (France) en 1991.
La nature et l'ampleur du vieillissement démographique seront notamment examinés en 1999 lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement (le Caire, 1994).
Les Jeunes
La Commission examinera également les questions relatives à la jeunesse et, en particulier, les résultats de la première Conférence mondiale des ministres de la jeunesse qui s'est tenue à Lisbonne du 8 au 12 août derniers. A l'issue de cette Conférence, qui était organisée par le Gouvernement du Portugal en coopération avec l'ONU, les participants ont adopté la Déclaration de Lisbonne sur les politiques et programmes en faveur de la jeunesse qui met notamment l'accent sur la participation des jeunes à l'élaboration des politiques qui les concernent. Le Portugal avait auparavant accueilli la troisième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies qui s'est tenue à Braga du 2 au 7 août et a adopté un Plan d'action en faveur de la jeunesse qui a été présenté à la Conférence.
Le Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà, adopté par l'Assemblée générale en 1995, et auquel les Gouvernements ont renouvelé leur appui à l'occasion de la Conférence, identifie 10 domaines d'activités prioritaires dont l'éducation, l'emploi, la pauvreté, la santé, l'environnement, la toxicomanie, la délinquance juvénile, les filles et les jeunes femmes. Pour chaque domaine, le Programme recense les principaux problèmes, définit des objectifs précis et propose des mesures devant permettre de les atteindre.
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Documentation
Rapport du Secrétaire général sur les Préparatifs pour 1999 (A/53/294)
La célébration de 1999, axée sur le thème de la "société pour tous les âges", visera à promouvoir l'application de 18 principes identifiés par les Nations Unies en 1991.
La notion de "société pour tous les âges", basée sur l'idéal d'égalité et d'équité pour tous les citoyens, s'inscrit dans le cadre de l'intégration sociale ou de la "société pour tous" prévue dans le Programme d'action du Sommet mondial pour le développement social tenu à Copenhague en 1995. Le débat qui aura lieu durant l'année devrait permettre de jeter les fondements d'un programme de recherche et d'une stratégie à long terme sur le vieillissement. Parmi les valeurs-clés de cette stratégie figurent, en plus de l'équité et de l'éthique, le caractère holistique de l'existence et la prise en compte des sexospécificités.
Le vieillissement démographique s'amplifie, surtout dans les pays en développement. Durant la seconde moitié de ce siècle, la durée moyenne de vie a augmenté de 20 ans. La pyramide des âges s'inverse, et l'on prévoit qu'en 2150, un tiers de la population mondiale sera âgée de plus de 60 ans. La proportion des personnes âgées dans les pays en développement dépassera 70% d'ici à 2030. A l'heure actuelle, un cinquième des personnes de plus de 60 ans vit en Chine. Les personnes âgées elles-mêmes continuent de vieillir, et 55% des plus de 60 ans sont des femmes. La majorité des personnes âgées vivent en milieu urbain. La nature et l'ampleur de ce phénomène seront examinées lors d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement en 1999.
Le cadre conceptuel de l'Année internationale des personnes âgées s'articule en quatre volets : la situation des personnes âgées; l'épanouissement de l'individu tout au long de sa vie; les rapports entre générations; l'interaction entre le développement et le vieillissement des populations.
La situation actuelle des personnes âgées requiert une nouvelle "culture du vieillissement", au sein de laquelle celles-ci seraient considérées à la fois comme agents et comme bénéficiaires du développement, et qui établirait un équilibre durable entre l'aide aux personnes âgées dépendantes et l'allocation de ressources en vue de l'épanouissement continu de l'individu. En effet, les étapes de la vie sont interdépendantes, et l'expérience personnelle antérieure influe sur les conditions de vie dans la vieillesse. A l'issue de l'industrialisation qui avait marginalisé les personnes âgées, victimes des préjugés cultivés par les médias, la postindustrialisation leur
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a assigné des rôles plus actifs et plus productifs au sein de la communauté, et leur impact sur le développement socioculturel continue d'évoluer. L'instauration d'une société pour tous les âges nécessite l'adoption de politiques qui renforceront l'autonomie et l'initiative personnelle des personnes âgées.
L'urbanisation et la migration constituent des facteurs de ségrégation, et il faut pour y pallier encourager une conception multigénérationnelle du cadre de vie, basée sur le renforcement du consensus et la coopération entre les générations. La famille, le quartier, les groupes ayant des intérêts particuliers et les grandes institutions sociétales fondées sur les principes de la réciprocité et de l'interdépendance constituent des milieux favorables à l'épanouissement de chacun, au profit de tous.
La phénomène du vieillissement affecte l'organisation de la société et des institutions nationales. Il faut donc adapter les schémas de production, de consommation, d'épargne et d'investissements, et réorienter les stratégies en matière d'économie, de santé et d'éducation. Ceci en veillant à l'intégration sociale des personnes âgées et en favorisant le dialogue entre les partenaires sociaux.
Le cadre opérationnel de 1999 consiste à sensibiliser l'opinion au thème prévu pour l'année; encourager une démarche prospective allant au-delà de 1999; atteindre les acteurs non traditionnels et enfin améliorer les réseaux pour la recherche et développer l'échange d'informations. Les jeunes ont été mobilisés pour se faire une image plus positive des personnes âgées et du processus de vieillissement.
Les aspects relatifs à l'égalité entre les sexes d'une société pour tous les âges sont intégrés dans les programmes de tous les organismes. Par ailleurs, l'une des stratégies adoptées lors des préparatifs de l'Année a été de mobiliser les secteurs de la population qui ont exclu jusqu'ici les personnes âgées de leurs préoccupations tels que les organismes de développement ou ceux qui ont adopté une approche classique du vieillissement mais pourraient être intéressés par de nouvelles idées et façons de voir, comme les médias et le secteur privé.
Toute une gamme d'activités sont déjà en cours dans le monde pour la célébration de l'Année. Près de 80 pays ont créé des comités nationaux.
L'organisme chef de file et de secrétariat de l'Année internationale des personnes âgées est le programme des Nations Unies relatif au vieillissement, qui relève de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales.
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La Commission est également saisie d'une lettre (A/53/378) du représentant permanent du Portugal transmettant les textes de la Déclaration de Lisbonne sur les politiques et programmes en faveur de la jeunesse, adoptée par la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse qui s'est tenue à Lisbonne du 8 au 12 août derniers, et du Plan d'action en faveur de la jeunesse de Braga, adopté par la troisième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies, qui s'est tenu à Braga du 2 au 7 août 1998. En adoptant la Déclaration de Lisbonne, les participants se sont notamment engagés à examiner la situation des jeunes et leurs besoins et tenir compte de leur propre perception des priorités, en assurant leur participation à un processus consultatif, et veiller à ce que les jeunes contribuent activement à la formulation, à l'application et à l'évaluation des politiques, programmes et plans d'actions nationaux et locaux en faveur de la jeunesse.
La Commission était aussi saisie d'une série de lettres adressées au Secrétaire général et transmettant les documents suivants : le Rapport de la Conférence internationale de Tokyo sur la prévention des conflits qui s'est tenue à Tokyo du 13 au 15 janvier 1998 (A/53/63); le texte du communiqué final (annexe I), de la Déclaration de Téhéran (annexe II), de la Déclaration de Téhéran sur la conception de l'avenir (annexe III), et des résolutions (annexes IV à VIII) de la huitième session de la Conférence islamique au sommet (Session de la dignité, du dialogue et de la participation) tenue à Téhéran, du 9 au 11 décembre 1997 (A/53/72); le texte du communiqué final de la vingt-cinquième session de la Conférence islamique des Ministres des affaires étrangères (session: "Pour un avenir meilleur en faveur des peuples de la Oumma islamique") qui s'est tenue à Doha, Etat du Qatar, du 15 au 17 mars 1998 (A/53/95); le compte rendu de la cérémonie de remise du prix "Franklin Delano Roosevelt International Disability Award" au Canada, qui s'est tenue le 2 mars 1998 au Siège de l'ONU (A/53/97); le texte de la Déclaration finale de la vingt-troisième session des ministres de la santé des pays du Mouvement des pays non alignés qui s'est tenue à la Havane les 25 et 26 juillet 1998 (A/53/356).
Déclarations liminaires
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné le contexte mondial très incertain dans lequel se déroulent les travaux de la Troisième Commission. La communauté mondiale n'a jamais été dans un état aussi mauvais, a-t-il déclaré, rappelant notamment l'augmentation de la pauvreté dans de nombreux pays, le chômage qui frappe partout et la mise à mal des services sociaux. Les débats se dérouleront cette année dans le contexte d'une situation économique et sociale terrible, bien pire que par le passé pour certains pays.
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Il avait été assuré que, dans les pays en développement, la mondialisation entraînerait une croissance plus rapide, ferait reculer le chômage et la pauvreté, et renforcerait la cohésion sociale. La crise de l'année passée érode ce pacte social. Il ne s'agit pas seulement d'une crise économique et financière, mais aussi d'une crise sociale qui a mis à mal le pacte sur lequel s'était construit le monde après la Seconde Guerre mondiale.
Partant, M. Desai a appelé à trouver de nouvelles stratégies pour relancer le développement. Les problèmes examinés par la Troisième Commission ont un impact direct sur les populations, a-t-il souligné. La réponse à la crise actuelle n'est pas de faire marche arrière et de renoncer à la mondialisation, mais d'aller au-delà du marché des capitaux et de revoir la distribution des richesses. Il a donc invité les délégués à ne pas oublier la dimension sociale en abordant la crise économique.
M. Desai a rappelé que les droits civils et politiques étaient intimement liés aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi qu'au droit au développement. Ce lien permet d'examiner tout le développement sous l'aspect droit au développement, et non en tant qu'acte de charité. Une telle approche permet, en outre, d'obtenir des résultats plus rapides et plus tangibles. Il faut s'efforcer d'arriver à un concept conjoint de ce corps de droits qu'il s'agisse des femmes, des handicapés, des jeunes, des personnes âgées, et mettre en place un cadre qui permette de renforcer ces droits. Cette approche permettra, en outre, de lancer des initiatives en matière de programmation. Peu de commissions ont un mandat à la fois dans le domaine normatif et dans le domaine opérationnel, a-t-il souligné, appelant la Commission à tirer profit de cette situation pour faire des recommandations pratiques.
M. JOHN LANGMORE, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, Département des affaires économiques et sociales, a noté que ce débat offre l'occasion unique de considérer la situation sociale du monde dans son ensemble et de se pencher sur des situations spécifiques que l'on retrouve partout, telle la condition des personnes âgées de 65 ans et plus.
La crise économique récente a plongé de nombreux pays dans une crise sociale grave. Dans d'autres pays, les problèmes socio-économiques se perpétuent, avec la pauvreté et le chômage concomitants, ou encore la marginalisation due à l'emprisonnement ou la maladie. Les dommages causés par la crise récente continuent de s'amplifier, et il est clair que le système financier international doit subir des modifications. Les préoccupations économiques des deux dernières décennies furent trop étroites.
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Il revient aux Etats Membres d'articuler des politiques socio- économiques efficaces. Les buts énoncés lors du Sommet social étaient la suppression de la pauvreté, la garantie de l'emploi et la création de conditions pour des sociétés stables et justes. Ceci requiert, selon M. Langmore, plusieurs mesures : d'abord l'intégration constante et complète de la dimension sociale de cette politique avec la dimension économique. Il faut deuxièmement stabiliser la situation financière internationale, absolument indispensable au développement social. Ensuite, la priorité doit être accordée aux programmes sociaux tels que l'éducation de base, la santé et la protection sociale. Enfin, un plus grand nombre de pays pourraient trouver un avantage dans la formulation d'un pacte social national aux objectifs clairement énoncés et consensuels, et des politiques globales permettant de les mettre en oeuvre. Cinquièmement, la meilleure façon dont les gouvernements peuvent encourager la croissance du secteur privé est d'assurer que le crédit soit disponible à des taux d'intérêt acceptables.
En ce qui concerne le premier point, M. Langmore a déploré qu'au niveau macro-économique, on ait trop négligé, ces dernières décades, l'emploi et l'équité. Les ministres des finances du Groupe des 77 ont remarqué que l'inflation n'est plus la priorité actuelle. Nous devons nous consacrer à la promotion de la croissance économique et de l'emploi, ce qui implique des changements d'orientation et de stratégie au niveau national. La stabilisation financière implique que les marchés financiers eux-mêmes deviennent des outils de développement. En ce qui concerne le dernier point, il implique la transformation de nombreux systèmes bancaires nationaux, et nécessite pour les banques centrales des pays industrialisés de prêter attention à l'impact de leur politique sur le reste du monde.
Débat général
M. SUTJIPTOHARDJO DONOKUSUMO (Indonésie) a mis l'accent sur l'importance du concept du développement individuel tout au long de la vie et sur la reconnaissance implicite que la santé et le bien-être des personnes âgées sont intimement liés aux opportunités et à un développement sain durant la première partie de la vie. A cet égard, il s'est félicité de l'adoption de la Déclaration de Lisbonne sur les politiques et programmes en faveur de la jeunesse. Il a, en particulier, attiré l'attention sur la nécessité de créer des opportunités d'emplois pour les jeunes, en tant que facteur central des politiques de réduction de la pauvreté. Malgré les objectifs retenus lors du Sommet social de Copenhague, 30% de la main-d'oeuvre est soit sous-employée, soit au chômage, a-t-il noté, appelant en particulier à promouvoir l'emploi dans les pays en développement.
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Des politiques de contraction adoptées en vue d'assurer la stabilité économique ont encore accru le chômage et la situation déjà difficile que connaissent certains pays en développement. Le représentant a aussi souligné la nécessité de promouvoir l'accès des jeunes femmes et jeunes hommes au crédit, à la terre, aux technologies et à l'information. Si la communauté internationale souhaite répondre aux attentes des jeunes, il faut adopter des politiques macro-économiques pragmatiques et réalistes, et inverser la tendance négative de l'Aide publique au développement (APD), alléger la dette, faciliter l'accès des produits des pays en développement aux marchés mondiaux, et réduire les risques de volatilité des marchés financiers.
L'Indonésie estime que la célébration de l'Année internationale des personnes âgées permettra de sensibiliser davantage l'opinion aux changements démographiques révolutionnaires en cours et à la nécessité d'adopter des politiques novatrices. Le représentant a émis l'espoir que les cadres opérationnel et conceptuel mis en place pour l'Année permettront d'obtenir des résultats tangibles. Il faudra à cette fin procéder à des recherches supplémentaires sur les implications du vieillissement des sociétés et adopter des mesures en faveur de l'épanouissement des individus tout au long de la vie. La qualité de la vie est en effet tout aussi importante que la longévité. Pendant cette Année, la communauté internationale doit s'attacher à voir comment traduire dans les faits l'idéal d'une société pour tous les âges, a-t-il conclu.
M. KISHORE MAHBUDANI (Singapour) a rappelé qu'il ne faudra à Singapour que 18 ans pour que la proportion de sa population vieillissante passe de 7 à 14%. Il aura fallu 84 ans à la Suède pour aboutir au même résultat. A Singapour aujourd'hui, 7% de la population a plus de 60 ans, en 2030 ce sera 18%.
A Singapour, la réponse à la question du vieillissement est guidée par la responsabilité personnelle. Chaque citoyen doit assumer sa participation à un système d'épargne obligatoire (Fonds d'aide central) auquel l'employeur cotise à hauteur de 20%. Un réservoir de fonds communs diminuerait la propension individuelle à l'épargne.
Deuxièmement, Singapour est d'avis que la famille doit avoir la première responsabilité des personnes âgées. Un proverbe dit qu'avoir chez soi une personne âgée, c'est avoir un trésor chez soi, l'attitude est donc positive vis-à-vis d'eux. Singapour est persuadé que l'Etat-providence n'est pas la meilleure solution, et il faut préserver des valeurs vieilles de 4000 ans, qui ont fait leur preuve.
Singapour a adopté une législation pour renforcer les valeurs traditionnelles en combinant les valeurs orientales et occidentales. Le gouvernement n'a pas un rôle minimaliste, il peut y avoir de sa part
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des rémunérations, ou l'aide au logement. Singapour a trois objectifs pour 1999 : la promotion d'un vieillissement productif, une sensibilisation et un renforcement du thème de l'année en comprenant les défis, et enfin le renforcement des liens multigénérationnels.
Mme JANNATUL FERDAUS (Bangladesh) a rappelé que les pays en développement connaissent les situations sociales les plus difficiles et que les segments les plus vulnérables de leur population, comme les personnes âgées, les chômeurs, les femmes et les enfants, sont ceux qui sont les plus affectés par cette situation. Pour assurer le développement social pour tous, il faut un engagement renouvelé aux niveaux national et international. La représentante a déploré le fait que le potentiel de contribution des personnes âgées au développement social est souvent ignoré et a suggéré de profiter de l'Année pour changer cette perception négative. Si on veut établir une société pour tous les âges, il faut mettre en place des politiques favorisant le développement de la personne tout au long de la vie pour la préparer à la vieillesse.
Le Bangladesh a établi de nombreux plans pour célébrer l'Année internationale et va mettre en place un plan national pour les soins de santé et le bien-être des personnes âgées. Le Bangladesh va, en outre, proposer un plan régional en faveur des personnes âgées pour l'Asie du Sud. Parmi les domaines de priorité qui ont été identifiés, figurent l'intégration de la famille, les services de santé et les soins médicaux spéciaux, la réduction de la pauvreté, les infrastructures de loisirs, le logement. La représentante a souligné le fait que dans ce monde vieillissant, il y a aussi un monde qui rajeunit. Les jeunes n'ont jamais été aussi nombreux. A cet égard, le Bangladesh estime que la Déclaration de Lisbonne présente un cadre complet de politiques en faveur des jeunes. La représentante a préconisé de procéder à des examens périodiques en vue d'évaluer la mise en oeuvre des efforts en faveur des jeunes. Enfin, elle a préconisé une attitude humaniste face aux problèmes des personnes handicapées. Le développement social est le fondement même de la paix, du progrès et de la prospérité. Il faut donc déployer des efforts concertés et soutenus dans ce domaine, en particulier dans le cadre du système des Nations Unies, a-t-elle conclu.
M. CLAIRBORNE PELL (Etats-Unis) a souligné que certains principes doivent guider notre action vis-à-vis des personnes âgées : elles doivent avoir la liberté de prendre des initiatives individuelles et de planifier et gérer leur vie; elles doivent avoir la possibilité de trouver un emploi, sans souffrir de discrimination fondée sur l'âge. Elles doivent jouir d'une protection contre la violation de leurs droits. Elles doivent pouvoir participer activement et apporter leur contribution dans les domaines civiques, culturels, etc.
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Dans le cadre de la "société pour tous les âges", la communauté internationale peut promouvoir la solidarité intergénérationnelle. Le problème des ressources disponibles est crucial mais nous devons avant tout collaborer avec la population âgée et trouver des solutions ensemble. Le 29 octobre, le Sénateur Glen, âgé de 77 ans, va aller dans l'espace, 36 ans après son premier vol. Il volera mieux et plus haut cette fois. Ceci devrait contribuer à donner une image positive du vieillissement.
Le représentant a cité une série d'activités entreprises par les Etats-Unis dans le cadre des préparatifs de l'année 1999. Le Président Clinton, dans un message le 29 septembre, a invité à rendre hommage aux personnes âgées dans le monde, qui sont les gardiennes de nos traditions et de nos valeurs.
Dans le but d'identifier l'action à entreprendre, le Congrès américain a tenu des débats sur la question du vieillissement et consulté à cette occasion diverses agences gouvernementales intéressées et des organisations non gouvernementales.
Le Gouvernement américain est conscient de l'importance du débat et le considère comme un défi, non comme une catastrophe. Il poursuivra son action visant à collaborer avec les personnes âgées bien au-delà de 1999. Il engage la communauté internationale à l'aider dans cette tâche.
Mme SONOKO NISHITATENO (Japon) a indiqué que d'ici à 2010, 20% de la population japonaise aura 65 ans ou plus. D'ici 2025, on s'attend à ce que ce chiffre s'élève de 25 à 30%. Traditionnellement, les familles japonaises prennent soin de leurs membres plus âgés. Mais, dans une société vieillissante, il leur est de plus en plus difficile, de même qu'aux institutions, de fournir tous les services dont ont besoin ces personnes.
Pour le Japon, la célébration de l'Année internationale des personnes âgées doit permettre de promouvoir la participation des personnes âgées aux activités sociales et le dialogue entre générations. Le Japon a mis en place les programmes et mesures en faveur des personnes âgées préconisés par les Nations Unies dans divers domaines. Dans le domaine de l'emploi, le Gouvernement encourage, par exemple, les milieux d'affaires à introduire un système d'emploi continu favorable aux personnes âgées. Les services d'aide aux personnes âgées sont en voie d'amélioration. La représentante s'est déclarée convaincue que les efforts de son pays en faveur de l'Année internationale des personnes âgées contribueraient à la réalisation d'une société pour tous les âges.
Il faut garder à l'esprit que ce sont les jeunes d'aujourd'hui qui constitueront la population âgée de demain. Ils jouent donc un rôle important dans la création de cette société pour tous. C'est pourquoi, les questions liées aux jeunes doivent être étudiées avec toute l'attention nécessaire.
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Pour le Japon, la coopération internationale est indispensable pour améliorer la situation des jeunes et les problèmes qu'ils rencontrent, comme la toxicomanie. Leur participation dans les conflits et dans le crime organisé requiert également des efforts concertés de la communauté internationale. Il faut, en outre, donner aux jeunes la possibilité de participer activement à l'élaboration des programmes en leur faveur, et en particulier des politiques visant à résoudre les problèmes auxquels ils font face.
S'agissant des personnes handicapées, le Japon s'est efforcé de renforcer la sensibilisation à cette question et d'offrir à ces personnes une égalité de chances. La représentante a rappelé le sort des personnes handicapées par des mines antipersonnel. Elle a assuré que son pays, qui a signé mercredi dernier la Convention d'Ottawa, était disposé à apporter son aide à toute opération dans ce domaine. La représentante a encore appelé à la poursuite des efforts en vue de la préparation de la réunion spéciale qui évaluera le suivi du Sommet de Copenhague. Elle a souhaité qu'une décision soit prise concernant le lieu où se tiendra cette réunion, remerciant dans le même temps le Gouvernement suisse qui a proposé d'accueillir cet événement.
M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a approuvé les résultats de la Conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse, qui s'est tenue à Lisbonne, au Portugal. Il a salué la célébration de l'Année internationale des personnes âgées à laquelle il a apporté son soutien. Dans ce contexte, le représentant de Cuba a mentionné la célébration du IIIe Congrès latino- américain de l'Association internationale pour la gérontologie et du Centre ibéro-américain des personnes âgées.
Cuba a un programme spécifique d'encouragement aux personnes âgées en tant que personnes actives. Il met à leur disposition des services médicaux hospitaliers et leur apporte des aides comme la sécurité sociale. En ce qui concerne les handicapés, Cuba appuie leurs organisations et promeut leurs activités, telles que des activités sportives ou artistiques. Le gouvernement a prévu un système d'écoles spéciales qui leur est destiné.
L'année 1998 a marqué le 5ème anniversaire de la Conférence de Vienne sur les droits de l'homme. Dans ce cadre, Cuba rappelle la proposition exprimée par sa délégation l'année dernière à la Troisième Commission concernant la nécessité d'un renforcement de la coopération internationale pour le progrès social, et l'opportunité de la rédaction d'une Charte internationale des droits de l'homme pour le nouveau millénaire, qui prêterait une attention spéciale aux droits des jeunes, des handicapés, des personnes âgées et des défavorisés. Cette charte serait calquée sur celle des droits et devoirs des peuples et des citoyens. Ceci pourrait utilement former la base des activités de programmation liées au développement social.
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Malgré les difficultés économiques et l'imposition du blocus illégal américain, Cuba continue de promouvoir la protection sociale, contrairement à la plupart des autre pays en développement, et malgré la chute des ressources consacrées à l'aide au développement. Pour l'année 1997, Cuba a consacré 33% de son produit national brut au développement. Le peuple de Cuba n'abandonne pas l'aspiration humaniste de son projet social et reste une "société de tous pour tous".
Mme EMILIA C. DE BARISH (Costa Rica), prenant la parole au nom des Etats d'Amérique centrale, a indiqué que les politiques adoptées par ces pays dans le domaine du développement social reposaient sur les programmes des Nations Unies. Au niveau national, le Forum national du Costa Rica a préparé un programme spécial pour les personnes âgées, qui comprend notamment une évaluation de leur situation, dans le cadre de l'Année internationale. Le Gouvernement a également élaboré un plan d'action à deux volets, incluant une évaluation des besoins des personnes âgées et une esquisse des mesures à prendre. Un programme en vue de promouvoir la dignité des personnes âgées a été lancé. Des aides complémentaires leur sont octroyées dans divers domaines afin d'améliorer la qualité de leur vie. La tutelle de ce programme est confiée à l'un des département de la caisse de sécurité sociale qui dispose d'une ligne téléphonique d'accès gratuit où les personnes intéressées peuvent se renseigner. Le Costa Rica entend, en outre, profiter de cette Année pour sensibiliser les jeunes aux problèmes des personnes âgées et à leur valeur sociale.
Pour sa part, le Salvador a lancé une série d'activités comprenant notamment la diffusion des programmes et activités des Nations Unies en faveur des personnes âgées et l'organisation d'un congrès. Le Gouvernement du Nicaragua a, quant à lui, effectué une analyse exhaustive de la situation des personnes âgées. Celles-ci disposent de services médicaux spécialisés et sont exonérées des impôts sur les revenus et sur les biens immobiliers. Elles bénéficient en outre de réductions tarifaires dans divers secteurs. En Amérique centrale, on estime que l'Année constitue un point de départ pour entamer une politique à long terme qui permettra de reconnaître le potentiel des personnes âgées, a-t-elle conclu.
M. NAIF BIN BANDAR AL-SUDAIRY (Arabie saoudite) a exprimé que la politique de son pays s'appuie sur la charia islamique et la participation de la population. Le gouvernement a érigé des règles légales pour protéger ses citoyens contre la coercition et assure ainsi la protection de leurs droits, tout en assurant le progrès. L'Arabie saoudite encourage les aides privées volontaires. Son but est de rendre les citoyens autonomes, mais il leur procure une assistance par un système de pensions en faveur des orphelins, veuves, divorcées, etc. Des associations bénévoles privées existent, qui basent leur action sur la charia. Le gouvernement encourage 142 organisations bénévoles en leur attribuant des dons annuels. L'Association pour les enfants handicapés a recours à des stratégies scientifiques et apporte son assistance
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aux nourrissons depuis la naissance jusqu'à l'âge de 2 ans. Elle participe à la réalisation d'études et de recherches entreprises à l'échelon arabe et international. Une Conférence internationale à laquelle ont participé 400 experts qui ont émis des recommandations quant à l'aide aux handicapés en matière d'emploi et de santé, a été organisée. Le gouvernement a émis une loi pour les organisations gouvernementales selon laquelle, si elles emploient plus de 50 travailleurs, elle doivent embaucher un taux minimal de 2% d'handicapés.
L'Arabie saoudite a atteint les objectifs du Sommet de Copenhague, grâce au développement global et son action perpétrée dans le respect moral et religieux des principes de la charia. Le bien-être du citoyen productif, ayant une source de revenu digne et honnête, lui importe avant tout.
Mme LI SANGU (Chine) a souligné la gravité du problème posé par le vieillissement de la population dans son pays. Sur 1,2 milliard d'habitants, la Chine compte actuellement 120 millions de personnes âgées de 60 ans et plus, soit 9,7% de la population, un taux qui augmente à raison de 3% par an. D'ici à l'an 2000, le pays devrait compter 130 millions de personnes âgées, soit 10% de la population. D'ici à la moitié du siècle prochain, il y aura plus de 400 millions de personnes âgées de 60 ans et plus, soit un quart de la population. Face à cette situation, le Gouvernement chinois a établi un réseau d'institutions chargées des activités concernant les personnes âgées. Un Comité national sur le développement a été créé, ainsi qu'une série de comités aux niveaux provincial, municipal et régional. Un système de sécurité sociale a été mis en place et un grand nombre de communautés et de maisons de retraite ont été construites. Des opportunités sont également offertes aux personnes âgées dans les domaines culturel et de l'éducation. Le Gouvernement s'est, en outre, efforcé de promouvoir une perception positive du vieillissement dans toute la société, cherchant notamment à valoriser les vertus traditionnelles de respect et de soins aux personnes âgées. Afin de marquer l'Année internationale des personnes âgées, les ministères pertinents vont lancer diverses célébrations et activités spécifiques.
La représentante a indiqué qu'à l'occasion du 50ème anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Gouvernement chinois avait signé ce matin le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cela témoigne de son engagement à protéger ces droits, a-t-elle souligné.
Mme JULIA ALVAREZ (République dominicaine) a déclaré que son pays a été le pionnier de la conception de l'idée d'une Année internationale des personnes âgées. La représentante a annoncé qu'à la date du 30 juin, le Sénat a approuvé un Code des droits des personnes âgées, et qu'un Conseil national des personnes âgées s'est vu chargé de veiller à l'application des politiques nationales énoncées dans ledit code. Ces dispositions, a-t-elle ajouté,
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ont force de loi. Le Conseil veille également à ce que chaque mois de 1999 soit marqué d'initiatives particulières. Mme Alvarez a noté que nous ne pouvons limiter notre intérêt à une année seulement.
La représentante a félicité le Secrétaire général pour son rapport "Préparations pour 1999, l'Année internationale des personnes âgées", qui reflète l'évolution de nos attitudes au cours des dernières années. Aujourd'hui, nous considérons en effet plus ce que les personnes âgés peuvent apporter que ce que nous pouvons faire pour elles. Dans les pays en développement, la famille a été le soutien des personnes âgées, mais l'industrialisation, la migration et l'urbanisation sapent cette tradition. Les efforts seront réduits à néant si nous ne prenons pas ces facteurs en compte, et si nous ne voyons pas que les personnes âgées sont une ressource et non une charge. Dans cette optique, cette Année doit être un point de départ effectif, non une célébration interminable. Il faut faire face à la grave réalité démographique en incorporant les personnes âgées à notre vie.
Comment, s'est interrogée la représentante, adapter le cadre social et politique à la réalité actuelle? Il faut utiliser le pouvoir des moyens d'information et supprimer les stéréotypes. Les mutations doivent être précédées d'un changement de perception. Il faut promouvoir des images des personnes âgés en tant que personnes humaines et productives.
Mme AL-AWADHI (Koweït) a souligné l'importance qu'attache son pays à la situation des personnes handicapées. Celles-ci bénéficient de services sociaux particuliers, y compris des aides financières, et des services de réhabilitation et d'appui. Une législation sur la protection sociale des handicapés a été promulguée en 1996. Le Koweït s'efforce d'atténuer les souffrances des personnes qui ont été victimes de l'agression iraquienne. Un grand nombre de personnes sont mortes sous la torture, d'autres sont restées handicapées. A la suite de la guerre, leur nombre a fortement augmenté au Koweït, en particulier celui des victimes des mines. La représentante a indiqué que 70% des victimes des mines antipersonnel sont des enfants et que de nombreuses personnes sont mortes dans les activités de déminage. Un groupe d'experts sur le déminage a confirmé qu'il reste de nombreuses mines sur le territoire du Koweït. Ces mines représentent une menace constante, a déclaré la représentante, estimant que la pose de mines a été l'un des crimes les plus odieux perpétrés par les Iraquiens lorsqu'ils ont envahi le Koweït. Selon la représentante, plus d'un million de mines ont été placées le long de la zone côtière. La politique koweïtienne en faveur des handicapés est fondée sur les programmes et résultats des grandes conférences mondiales et vise à promouvoir l'intégration des personnes handicapées dans la société, a conclu la représentante.
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Mme NINA SIBAL, Représentante de l'UNESCO, a expliqué que les connaissances et l'expérience des personnes âgées pouvaient être mises à profit par les jeunes générations. Ceci éviterait le processus de marginalisation des personnes âgées, qui devient une réelle source de préoccupation dans les pays en développement, ainsi que dans les pays industrialisés. C'est pour y pallier, a souligné Mme Sibal, qu'a été lancée l'Année internationale des personnes âgées, en vue de créer une société pour tous les âges.
L'Unesco apporte son soutien à cet effort et porte un intérêt spécial aux questions liées à l'éducation, qui ont été examinées lors de la "Conférence internationale sur l'éducation à l'âge adulte" qui s'est tenue à Hambourg, en Allemagne, l'année dernière. Ce type d'éducation englobe plus que les cours d'éducation continue : il comprend la réflexion des parties intéressées sur leur conception d'une amélioration possible de leur existence. L'écoute des réponses impliquerait peut-être de devoir initier davantage d'activités lucratives que de simples leçons.
L'Année doit être centrée sur les opportunités d'indépendance financière pour tous. L'Unesco et l'Association américaine des personnes retraitées ont initié un Mémorandum d'accord sur les activités qui les concernent. L'un de leurs points d'interaction et de coordination est précisément l'éducation réservée aux adultes, ce qui inclut la formation continue et la culture de la paix, avec l'accent mis sur l'action des volontaires du 3ème âge, et spécialement sur celle des anciens professeurs promouvant la culture de la paix dans les classes et par le biais des médias électroniques.
Durant la réunion sur l'impact social et économique de la mondialisation, a remarqué la représentante, le besoin a été reconnu de la nécessité de ressources financières accrues pour l'éducation. De nombreux pays oeuvrent dans cette voie, ce qui est encourageant et doit être interprété comme le signe qu'ils sortent de l'embûche des prêts, des remboursements et de la dette. Le Brésil et le Bangladesh ont doublé leur budget en ce domaine depuis 1990, et leur taux de croissance démographique va en diminuant. L'Afrique aussi semble être sur la bonne voie.
En ce qui concerne la jeunesse, l'Unesco a participé à la campagne internationale intitulée "La Jeunesse mobilise la jeunesse pour un XXIe siècle sans drogue". 36 jeunes, originaires de 25 pays, se sont rendus à la Consultation internationale de la jeunesse pour la prévention de l'abus des drogues au Siège de l'Unesco, en février 1998. A cette occasion, une Charte pour un 21ème siècle sans drogue fut rédigée et représente l'outil majeur de la campagne internationale contre l'abus des drogues.
L'Unesco organise, en octobre 1998 à Paris, la Conférence mondiale sur "l'Education supérieure dans la vision et l'action du XXIe siècle", ainsi que la Conférence sur l'éducation secondaire et la jeunesse à un carrefour", qui se tiendra en novembre 1998 à Bangkok.
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