En cours au Siège de l'ONU

AG/812

L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION SUR L'ASSISTANCE AUX PAYS AFFECTES PAR LE CYCLONE GEORGES

5 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/812


L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION SUR L'ASSISTANCE AUX PAYS AFFECTES PAR LE CYCLONE GEORGES

19981005 Elle prend note du rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation

L'Assemblée générale a poursuivi cet après-midi, l'examen commencé le 1er octobre dernier du point 20 b) de son ordre du jour intitulé "Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours d'urgence en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale : assistance économique spéciale à certains pays ou régions". Au titre de ce point, elle a adopté sans vote la résolution A/53/L.2/Rev.1, présentée par l'Indonésie au nom des coauteurs et du Groupe des 77 et de la Chine, sur l'assistance d'urgence à Antigua-et-Barbuda, Cuba, la Dominique, Haïti, la République dominicaine et Saint-Kitts-et-Névis. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée générale prie instamment tous les Etats de la communauté internationale de contribuer généreusement, d'urgence, aux activités de secours, de relèvement et de reconstruction menées dans les pays touchés par le cyclone Georges.

Au titre de cette question, l'Assemblée a entendu les interventions de l'Autriche, au nom de l'Union européenne, du Guyana, s'exprimant au nom de la CARICOM et de la Fédération de Russie. Antigua-et-Barbuda est également intervenue après l'adoption de la résolution.

Auparavant, l'Assemblée générale a achevé l'examen du rapport annuel du Secrétaire général de l'ONU sur l'activité de l'Organisation (A/53/1) dont elle a pris note.

On pris la parole sur ce point, les représentants des pays suivants : ex-République yougoslave de Macédoine, Cuba, Suède, Philippines, Egypte, Belgique, Japon, Nouvelle-Zélande, République tchèque, Soudan, Pakistan, République islamique d'Iran, Uruguay et Italie.

Les réformes institutionnelles en cours dans l'Organisation ont été unanimement saluées par les intervenants dans la mesure où elles commencent déjà à porter leurs fruits et ont accueilli favorablement la proposition du Secrétaire général visant à renforcer la coordination entre le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC). Ils ont en outre souligné l'importance des efforts en matière de désarmement et de maintien de la paix et appelé à la mise en place d'une stratégie de prévention des conflits qui cherche à remédier à leurs causes profondes.

La prochaine séance de l'Assemblée générale se tiendra demain matin à partir de 10 heures.

Rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation (A/53/1)

Déclarations

M. NASTE CALOVSKI (Ex-République yougoslave de Macédoine) partage l'avis du Secrétaire général selon lequel les nations grandes et petites doivent faire face à des responsabilités et des difficultés nouvelles et que l'imprévisibilité est devenue notre lot. Au cours de cette session, l'Assemblée générale doit clarifier pour le 21ème siècle sa vision des relations et de la coopération internationales. Afin de réussir sur cette voie, les activités de l'Assemblée générale, et celles des autres institutions du système des Nations Unies, doivent être bien coordonnées et, à cet égard, le rôle du Secrétariat est essentiel. La mondialisation nous oblige à trouver des solutions globales et par conséquent à fixer des priorités nationales et internationales. C'est un fait certain que les petits pays, en transition ou non, sont le plus touchés par la dégradation des relations internationales et les incertitudes actuelles. Dans cette perspective, la présente session devrait avoir pour priorité la prévention des conflits, le règlement de ceux en cours, l'amélioration de la coopération économique internationale tout en tenant compte des difficultés des petites et faibles économies de nombreux pays en développement. M. Calovski a déclaré que, le succès de la Mission des Nations Unies de déploiement préventif (UNPREDEP) dans son pays, plaide en faveur de la diplomatie préventive. Après avoir rappelé que la stabilité en Europe de l'Est dépend largement de la situation au Kosovo et à Metohija, M. Calovski a insisté sur l'urgence d'une solution politique à ce conflit et sur l'importance pour la Macédoine et les pays de la région des questions relatives à l'intégration économique à l'Europe ainsi qu'à l'adhésion à l'OTAN.

En vue de définir les Nations Unies du nouveau millénaire, la Macédoine est en faveur de la poursuite du processus de réforme en cours et notamment le renforcement des prérogatives de l'Assemblée générale. Cette réflexion doit se baser sur le respect de tous les Etats Membres et sur leurs intérêts mutuels. A cet égard, il faudrait notamment garantir des opportunités de croissance à toutes les économies, le renforcement du respect du droit international, l'objectif ultime étant d'atteindre la paix, le développement, la justice et l'amélioration de la coopération internationale.

D'autre part, la Macédoine condamne le terrorisme sous toutes ses formes et considère qu'il faut renforcer les efforts de lutte contre ce fléau, à la fois aux plans national et international. M. Calovski estime aussi que la croissance et le développement durable sont des éléments clefs pour éliminer la pauvreté et pour l'amélioration des situations politiques, économiques et sociales dans tous les pays, qu'ils soient développés ou non.

M. BRUNO RODRIGUEZ (Cuba) a déclaré que les réformes qui s'imposent aux Nations Unies et dans le système multilatéral ne doivent pas se borner à une redéfinition et à une mise à jour des priorités et des structures existantes. En ce qui concerne le maintien de la paix, il faut éviter que les actions

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préventives soient mises en place en fonction de la notion de coût-bénéfice. De plus,le renforcement de la capacité de réaction rapide de l'Organisation en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales ne peut pas constituer un pouvoir exclusif du Conseil de sécurité.

Le désarmement nucléaire doit constituer la principale priorité en matière de désarmement. Le représentant estime que la Commission spéciale sur les matières fissiles doit négocier une convention qui constituerait un pas concret et réel en avant et pas simplement une nouvelle mesure de non- prolifération. Concernant les droits de l'homme, le déséquilibre des mandats et initiatives en faveur des droits civils et politiques s'accroit systématiquement. A l'instar de beaucoup d'autres Etats, Cuba considère le caractère interdépendant du développement et des droits de l'homme.

Le développement économique et social dans les pays les plus pauvres est de plus en plus difficile à réaliser étant donné la diminution des ressources de l'aide publique au développement, en particulier les contributions des pays donateurs. Il convient de préserver le caractère universel, multilatéral, neutre et non remboursable des activités pour le développement. La programmation des ressources doit constituer la prérogative des gouvernements impliqués et des organes en charge des fonds, programmes et institutions spécialisées.

La proposition du Secrétaire général d'adopter un système de budgétisation fondé sur les résultats doit être approfondie par l'Assemblée. Face à la situation financière précaire des Nations Unies, il faut que chaque pays contributeur s'acquitte en temps voulu et sans condition de toutes ses contributions. Dans ce contexte, Cuba est déterminée à s'acquitter de ses obligations et le pays est notamment parvenu à réduire sa dette de façon très significative malgré la situation économique difficile aggravée par le blocus imposé par les Etats Unis.

Les Nations Unies doivent empêcher que le droit international soit l'otage d'intérêts hégémoniques et de priorités supposées de sécurité nationale de la part des pays développés. Les Nations Unies ont besoin d'une assemblée du millénaire qui soit vraiment démocratique et qui respecte la solidarité humaine. Le représentant a insisté sur le fait que les pays en développement veulent être des acteurs conscients dans le processus de la mondialisation pour que soient respectées les particularités historiques, culturelles et économiques de leurs pays.

M. HENRICK SALANDER (Suède) s'exprimant au nom des pays nordiques, s'est félicité de ce que les efforts de réforme institutionnelle commencent à porter leurs fruits. A cet égard, l'organisation du travail dans quatre domaines essentiels - paix et sécurité, coopération pour le développement, affaires économiques et sociales internationales et affaires humanitaires - ont aidé le système à concentrer son travail et à améliorer la coordination des activités de l'Organisation pour une plus grande efficacité dans la mise en oeuvre de

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ses programmes. En ce qui concerne les droits de l'homme, envisagés de façon intersectorielle, les pays nordiques espèrent que cette vision contribuera à l'intégration des droits de l'homme à toutes les activités des Nations Unies et renforcera leur mise en oeuvre.

Le soutien politique et financier des pays nordiques au multilatéralisme en général et aux Nations Unies en particulier reste fort. Ils fournissent des contributions volontaires substantielles à la coopération pour le développement ainsi qu'aux opérations de maintien de la paix. A cet égard, M. Salander a souligné la nécessité d'un lien plus fort entre réponses politiques, militaires et humanitaires aux situations de crise et d'un renforcement des capacités de réaction rapide. Dans le même sens, les efforts de prévention des conflits doivent redoubler et les efforts régionaux, comme ceux de l'OSCE, encouragés.

Les pays nordiques soutiennent par ailleurs sans réserve les propositions du Secrétaire général visant à préparer un budget fondé sur les résultats et, forts de leurs propres expériences nationales, ils estiment que ce système pourrait renforcer de façon déterminante l'efficacité du travail de l'Organisation, sans qu'il ne soit forcément question de réduction des dépenses.

Pour finir, M. Salander a estimé qu'il était du devoir de la communauté internationale d'assurer à tous la redistribution des bénéfices de la mondialisation tout en limitant les risques. Notant que la mondialisation avait cours également dans la société civile, il a estimé que les Nations Unies devraient apprendre à aller bien davantage à la rencontre de la société civile, du monde académique et des organisation non gouvernementales.

MME MARIA LOURDES V. RAMIRO LOPEZ (Philippines) a estimé que le rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation reflète la tâche de plus en plus diversifiée dont les Etats Membres ont chargé les Nations Unies au moment même où ses ressources diminuent. A cet égard, elle souhaite que l'Organisation puisse bénéficier du soutien financier nécessaire de la part des Etats Membres et engage instamment ceux qui persistent à avoir des arriérés à remplir plus tôt leurs obligations. Les Philippines considèrent que tout nouvel effort de réforme de l'Organisation devrait aller dans le sens du renforcement du rôle des Nations Unies en matière de promotion de la coopération internationale pour le développement. En ce qui concerne la question de la sécurité et de la paix internationales, Mme Ramiro Lopez, quoiqu'en faveur de la prévention de conflits, souhaite qu'il y ait un accord général sur ce qui constitue une action préventive et partant, elle se joint à l'appel du Mouvement des pays non-alignés pour une reprise des discussions sur le concept de la diplomatie préventive et des actions préventives. Elle pose notamment la question de savoir quels sont les critères en vertu desquels une situation est considérée donnée comme "menaçante pour la paix et la sécurité internationales". Il faut donc qu'il y ait plus de transparence dans le domaine des activités préventives.

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En outre, les Philippines partagent l'avis du Secrétaire général selon lequel les défis du développement restent d'une importance capitale et les aspects liés au développement doivent être intégrés à toutes les activités des Nations Unies. A cet égard, le problème de la baisse constante de l'aide publique au développement devient préoccupante. Il appartient donc aux Nations Unies d'intervenir de façon décisive pour favoriser la coopération internationale et les actions visant à pallier l'impact négatif de la mondialisation. Les Philippines se félicitent également des efforts déployés par le Secrétariat pour la promotion des femmes, qui se traduisent notamment par le nombre croissant de femmes occupant des postes élevés au sein des Nations Unies. Il reste cependant des efforts à faire pour également permettre aux femmes originaires des pays en développement d'accéder à ces postes.

M. NABIL ELARABY (Egypte) a accueilli favorablement la proposition du Secrétaire général aux termes de laquelle, les Nations Unies devraient être prêtes au moment de l'Assemblée générale du millénaire, à relever les défis à venir. Néanmoins, il a exprimé le souhait que les préparatifs en vue de cette évaluation des possibilités futures des Nations Unies commencent dès maintenant. Le représentant de l'Egypte a proposé qu'un comité spécial soit crée de façon à rédiger clairement l'évaluation du passé et la vision d'avenir. A ce propos, la délégation égyptienne souhaite amorcer des consultations officieuses en vue de l'élaboration d'une résolution afin d'évaluer le passé et construire une base plus solide pour l'avenir.

D'autre part, M. Elaraby s'est déclaré favorable au réexamen de l'Article 65 de la Charte visant au resserrement des liens entre le Conseil de sécurité et l'ECOSOC. Il a ajouté qu'en tout état de cause, l'application de tous les articles de la Charte devrait être examinée et notamment celle de l'Article 43 qui fait obligation à tous les Etats Membres de l'Organisation de contribuer au maintien de la paix en mettant à la disposition du Conseil, à sa demande, des forces armées selon que de besoin.

M. ANDRE ADAM (Belgique) a déclaré que le message le plus important du rapport est que l'environnement mondial continue d'exiger une adaptation en profondeur de l'Organisation ainsi qu'une plus grande disponibilité du Secrétaire général pour rendre à l'Organisation une place centrale dans la vie internationale. La Belgique continue à soutenir entièrement le Secrétaire général dans ses efforts visant à transformer les Nation Unies en une Organisation plus intégrée et plus focalisée. Le représentant a fait observer qu'étant donné que les réformes s'inscrivent dans le cadre d'une initiative de restructuration globale, il est impératif que tous les Membres s'engagent afin d'apporter une réponse collective, rapide et sans équivoque. C'est à partir d'une réponse positive des Etats Membres et à partir d'une meilleure vision de l'intérêt général international que la communauté internationale pourra mieux concevoir le rôle global de l'Organisation dans la vie internationale. De plus, les relations entre les principaux organes intergouvernementaux pourront être dynamisées et un meilleur équilibre sera trouvé entre eux.

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Le représentant a par ailleurs insisté sur le fait que le nouvel environnement mondial exige une coopération plus systématique entre l'ONU et tous les autres acteurs qui s'emploient à promouvoir la sécurité politique et économique à tous les niveaux. A ce propos, la Belgique encourage le Secrétaire général ainsi que l'Assemblée à continuer à renforcer le dialogue entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. Etant donné la gravité de la situation financière de l'Organisation, la Belgique pense que les Etats doivent s'acquitter de leurs arriérés de paiement, causes du préjudice énorme à la communauté internationale. Enfin, le représentant a affirmé que la réforme du Conseil de sécurité constitue un autre exercice obligé par la réforme globale de l'Organisation. A cet effet, il s'agit d'éviter l'affrontement improductif ainsi que le report définitif de cet aspect fondamental de la réforme.

M. YUKIO TAKASU (Japon) a estimé qu'afin de renforcer l'efficacité de l'ONU en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, il faut promouvoir simultanément la paix, le développement et la réforme des nations Unies. A cet égard, il est essentiel que des réformes équilibrées soient menées de manière concommitante dans les domaines politique, financier et dw développement. Une réforme du Conseil de sécurité qui tienne compte des changements intervenus dans les relations internationales, est également souhaitable pour renforcer l'Organisation, a déclaré M. Tokasu.

Face aux conflits régionaux, il est plus important de les prévenir que d'avoir à les règler. Prenant acte du fait que les questions de développement économique et social sont des facteurs qui contribuent souvent à l'éclatement des conflits, le Japon a pris l'initiative d'accueillir la Conférence internationale de Tokyo sur la stratégie préventive où les participants ont souligné l'importance d'une approche globale des facteurs contribuant à la prévention des conflits. Dans cette optique, le Japon considère qu'il est urgent de prévenir la prolifération des armes nucléaires et de destruction massive, de renforcer l'efficacité du régime de non-prolifération et de promouvoir un réel désarmement.

Le Japon considère en outre le développement comme le défi majeur auquel le monde est confronté. Il faut l'aborder non seulement sous l'angle des problèmes du développement économique, mais également sous ceux qui ont trait au développement social, aux droits de l'homme et la bonne gouvernance. Pour que les Nations Unies soient pleinement efficaces, elles doivent démontré que grâce à leur contribution, la situation de l'Afrique s'est améliorée. Pour sa part, le Japon a mis en place une nouvelle stratégie de développement et accueillera bientôt la deuxième Conférence de Tokyo sur le développement de l'Afrique.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) s'est félicité de la "révolution tranquille" amorcée sous l'égide du Secrétaire général et a estimé que la nomination d'une Vice-Secrétaire générale avait renforcé la cohérence et la planification dans le travail de l'Organisation. M. Powles a également rappelé à l'Assemblée qu'elle se devait d'examiner les mesures permettant

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d'améliorer la budgétisation en fonction des résultats. Il s'est déclaré favorable au resserrement des liens entre le Conseil de sécurité et l'ECOSOC et à la plus grande coopération avec les institutions de Bretton Wodds.

En ce qui concerne l'accent mis sur le développement, M. Powles a rappelé les turbulences sur les marchés financiers, notamment en Asie, et a insisté sur la nécessité de renverser la tendance à la baisse constante de l'aide publique au développement. Pour le représentant néo-zélandais, les défis de la mondialisation doivent être relevés de manière multilatérale. A cet égard, les contributeurs a-t-il déclaré, devraient se mobiliser comme l'a déjà fait la Nouvelle-Zélande qui a augmenté sa part d'aide publique au développement de 26% en trois ans. Dans l'ensemble, M. Powles a estimé que la réforme commençait à porter ses fruits et qu'elle méritait d'être soutenue.

M. VLADIMIR GALUSKA (République tchèque) a déclaré que, même convaincu des succès des Nations Unies dans de nombreux domaines, il n'empêche qu'il faut reconnaître que beaucoup reste encore à faire. La période récente a démontré à quel point il était difficile de sortir l'Organisation de l'impasse héritée de l'époque de la guerre froide et de l'opposition Nord-Sud, et de créer un nouveau modèle pour les Nations Unies, capable de faire face efficacement aux exigences du monde d'aujourd'hui et de demain. A cet égard, M. Galuska s'est félicité de l'initiative lancée par le Secrétaire général pour l'Assemblée du millénaire, qui offre une opportunité unique aux Etats Membres de réfléchir sur le concept des Nations Unies pour le nouveau siècle. En vue de se préparer à cet exercice, il faudrait finaliser les réformes institutionnelles en cours et prendre des décisions par rapport aux propositions de réforme qui restent encore en suspens, en particulier celles relatives à l'inscription de toute activité dans une calendrier précis, au système de budgétisation basé sur les résultats et au compte pour le développement. Il apparait clairement que les réformes entreprises portent dores et déjà leurs fruits. M. Galuska considère néanmoins que la question de la construction préventive de la paix mérite que l'on y revienne en mettant l'accent sur les différentes causes de menace pour l'humanité et sur la relation entre la justice sociale, le bien-être matériel et la paix. A ce propos, il trouve particulièrement intéressante la suggestion de l'élargissement de la compétence du Conseil de sécurité aux domaines économique, social et de développement, grâce à une coopération plus étroite avec l'ECOSOC. En matière de maintien de la paix, il se félicite de l'amélioration des capacités d'alerte rapide des Nations Unies, ainsi que du système des accords relatifs aux forces en attente. Il considère également que le rôle des Nations Unies dans le renforcement de l'ordre légal international revêt une importance majeure, et rappelle à cet égard l'adoption des statuts de la Cour pénale internationale et la nécessité de relever le défis de son établissement réel conditionné par la ratification d'un nombre suffisamment important d'Etats.

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Le représentant tchèque a néanmoins relevé que le rapport du Secrétaire général ne reflètait pas de manière appropriée ce qu'on entend au sein des Nations Unies par le concept de développement durable, à savoir un équilibre entre des objectifs économiques, sociaux et environnementaux, ce qui ne ressort pas clairement des différents chapitres du rapport.

M. ELFATIH MOHAMED ERWA (Soudan) a déclaré qu'il appuie le Secrétaire général dans ses efforts visant à renforcer l'Organisation. Le représentant du Soudan apprécie le fait que le rapport du Secrétaire général ait mis en évidence les questions qui représentent des défis pour l'humanité. Certains pays utilisent la loi au service d'intérêts égoïstes. Le lancement de missiles par les Etats-Unis contre une fabrique de médicaments au Soudan est un exemple frappant qui souligne parfaitement cette tendance. Parmi les missions essentielles des Nations Unies figure la prévention de la guerre et il convient dans le contexte actuel de réaffirmer la primauté du droit. La tenue de l'Assemblée du millénaire permettra d'élaborer une nouvelle vision de l'avenir et le Soudan souhaite que l'on s'y prépare dès maintenant. Quant à la diplomatie, elle peut jouer un rôle fondamental dans la prévention des conflits, à condition de s'assurer au préalable l'assentiment de toutes les parties a souligné le représentant. Au sujet des sanctions imposées, il convient de ne pas viser des objectifs étriqués mais bien définis, un calendrier précis devrait être mis en place concernant leur durée et leur levée.

Concernant le droit des peuples au développement, il faut que la politique de deux poids et deux mesures ne soit pas appliquée.

Le Soudan réitère son appui aux efforts destinés à renforcer l'Organisation et souhaite contribuer à leur mise en oeuvre.

M. KHALID AZIZ BABAR (Pakistan) a estimé que la dispute à propos du Jammu-et-Cachemire qui est au coeur des tensions entre l'Inde et le Pakistan aurait, avec le problème de la nucléarisation de l'Asie du Sud, mérité davantage d'attention de la part du Secrétaire général. En effet, la question du Jammu-et-Cachemire constitue la plus ancienne dispute de l'histoire des Nations Unies du fait du refus de l'Inde d'accorder au peuple du Cachemire son droit à l'autodétermination. Le Pakistan souhaite en conséquence que le Secrétaire général poursuive ses efforts pour trouver une solution pacifique à ce conflit et s'engage, pour sa part, à faire tous les efforts pour trouver une solution négociée grâce aux pourparlers menés au niveau des ministres des affaires étrangères qui doivent reprendre à la fin du mois. Concernant la nucléarisation de l'Asie du Sud, le Pakistan a proposé des mesures tant au niveau bilatéral que par le truchement des organes multilatéraux compétents, pour que l'Asie du Sud reste exempte d'armes nucléaires, mais l'Inde a malheureusement rejeté toutes ces initiatives.

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Le Pakistan reconnait que le maintien de la paix peut être un outil valable de prévention des conflits et estime que des efforts doivent être menés pour trouver des solutions justes et durables aux problèmes et disputes persistantes, ce qui implique que les missions de maintien de la paix en cours soient maintenues et renforcées. En tant que bénéficiaire d'une des plus anciennes opérations de maintien de la paix, l'UNMOGIP, le Pakistan espère que le Secrétaire général renforcera cette opération qui apporte une contribution majeure au maintien de la paix dans la région. M. Babar a, à cet égard, exprimé sa préoccupation à la suite de l'attaque d'un véhicule de l'UNMOGIP par l'armée indienne dans la zone de cessez-le-feu de l'Azad Cachemire, dans le but ostensible d'empêcher la mission d'accomplir son travail de maintien de la paix.

M. HADI NEJAD-HOSSEINIAN (Iran) s'est alarmé de ce que dans un contexte économique qui réclame une plus grande coopération économique internationale, certains pays aient recours à des mesures coercitives unilatérales et mettent en place des lois internes à portée extraterritoriale. Il a également déploré la baisse constante de l'aide publique au développement alors que la récente crise financière affecte durement les acquis sociaux des pays en développement. Notant l'importance des activités d'intervention des Nations Unies par l'intermédiaire de ses programmes et autres fonds de développement, M. Nejad-Hosseinian a déploré que le manque de ressources pose un grave problème qui limite l'efficacité de la réforme structurelle entreprise. Il a d'autre part, rappelé que la République islamique d'Iran accueillait plus de deux millions de réfugiés de ses pays voisins, notamment de l'Afghanistan et, à ce propos, il a mentionné la nécessité de créer un mécanisme de coordination entre les diverses agences des Nations Unies afin de venir en aide aux pays d'accueil en développement.

Au regard des questions de désarmement, M. Nejad-Hosseinian s'est félicité de l'annonce de la création de deux comités spéciaux lors de la Conférence sur le désarmement, mais il a regretté que cette même Conférence n'ait pas réussi à créer un comité spécial sur le désarmement nucléaire. Il a, à ce propos, exprimé le souhait que les Nations Unies dirigent les efforts internationaux en vue d'établir des zones exemptes d'armes nucléaires, notamment au Moyen Orient.

M. JULIO BENITEZ SAENZ (Uruguay) a applaudi les efforts de prévention des conflits et souhaite que cette tâche reste la clef de voûte du travail des Nations Unies, notamment par la mise en place de systèmes d'alerte rapide et de renforcement des volontés politiques. M. Saenz s'est déclaré favorable à l'application de l'Article 65 de la charte visant au resserrement des liens entre le Conseil de sécurité et l'ECOSOC et a estimé que le Conseil de sécurité devrait également s'occuper des crises économiques et sociales. Pour lui, il était souhaitable de transformer l'éradication de la pauvreté en un objectif interdisciplinaire et que le thème du développement imprègne toutes les activités de l'Organisation.

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M. Saenz s'est également félicité de ce qu'à l'occasion de ce cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Statut de la Cour pénale internationale ait été approuvé à Rome. Il s'est réjoui de ce que le rapport du Secrétaire général place le désarmement au coeur des activités de maintien de la paix, et notamment la signature de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel. En ce qui concerne le désarmement nucléaire et les armes chimiques, M. Saenz a exprimé l'inquiétude de l'Uruguay, contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix, face à la diminution du nombre de personnes engagées dans les opérations de maintien de la paix alors qu'on n'assiste pas à une diminution du nombre de conflits.

Alors que le développement demeure un énorme défi en cette période de mondialisation, M. Saenz a estimé qu'il s'agissait désormais de palier ses effets néfastes et que seul le renforcement de Nations Unies permettrait d'atteindre ces objectifs.

M. PIER BENEDETTO FRANCESE (Italie) a estimé que le deuxième rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation démontre clairement que le processus de réforme mis en route l'an dernier porte dores et déjà ses fruits. En matière de désarmement, l'Italie accueille favorablement la création du Département des affaires de désarmement, ainsi que la création de deux comités spéciaux à la Conférence du désarmement sur des question relatives aux armes nucléaires. L'Italie a également activement participé à l'approbation du "Code de conduite" de l'Union européenne pour ce qui est de l'exportation d'armes. Elle travaille avec ardeur à la définition d'un cadre juridique international plus précis sur les questions relatives au transfert d'armes, à la non-prolifération, la détection et à la prévention du stockage des armes.

Dans le domaine du maintien de la paix, l'Italie soutient les efforts en cours, en vue de promouvoir les accords sur les forces en attente, qui permettraient aux Nations Unies de disposer d'une capacité de déploiement rapide. Dans le contexte des accords régionaux, l'Italie suit de près les initiatives des pays africains, et en particulier de l'OUA, pour améliorer leur capacité de réponse et d'intervention en cas de crise sur le continent. En matière de sanctions, l'Italie appuie pleinement l'avis du Secrétaire général selon lequel il faut recourir à des sanctions qui tiennent compte du facteur humain et des régimes de sanctions plus efficaces. M. Francese a également rappelé le soutien de son pays aux propositions de réformes visant à encourager la coordination internationale et à rationaliser les activités de l'Organisation dans le domaine du développement. A ce propos, il a fait remarquer qu'en 1997, 65% de l'aide publique au développement de l'Italie étaient sous forme d'aide multilatérale, dont 25% étaient canalisés à travers les programmes de développement des Nations Unies. Dans le climat actuel, marqué par la mondialisation, les Nations Unies ont un rôle unique à jouer comme point de référence pour permettre de regarder au delà des moments euphoriques ou de crises, et établir les bases d'une vision universelle.

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L'Italie se félicite de l'importance qu'accorde le Secrétaire général au renforcement de l'ordre juridique international et rappelle les trois aspects essentiels soulignés dans le rapport, à savoir le régime des droits de l'homme, l'activité des tribunaux internationaux spéciaux et la création récente de la Cour pénale internationale (CPI). En ce qui concerne la CPI, l'Italie est confiante que le processus de signature et de ratification de son statut avancera rapidement, ce qui lui permettra d'entrer en vigueur rapidement.

Renforcement de la coordination d'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale : assistance économique spéciale à certains pays ou régions

Assistance d'urgence à Antigua-et-Barbuda, Cuba, La Dominique, Haïti, La République dominicaine et Saint-kitts-et-Nevis dévastés par le cyclone Georges (A/53/L.2/Rev.1)

Aux termes de la résolution, l'Assemblée générale prie instamment tous les Etats de la communauté internationale de contribuer généreusement, d'urgence, aux activités de secours, de relèvement et de reconstruction menées dans les pays touchés et de soutenir financièrement les activités de secours que les pays touchés entreprennent aux niveaux national et régional en utilisant leurs ressources humaines propres et communes. Elles prie également le Secrétaire général, en collaboration avec les institutions financières internationales et les organes et organismes des Nations Unies, d'aider les Gouvernements d'Antigua-et-Barbuda, de Cuba, de la Dominique, d'Haïti, de la République dominicaine et de Saint-Kitts-et-Nevis à déterminer leurs besoins à moyen et à long terme et à mobiliser des ressources, et d'aider aussi à la tâche de relèvement et de reconstruction des pays touchés entreprise par leurs gouvernements respectifs.

L'Assemblée générale prie également les organes et organisations du système des Nations Unies et les autres organisations multilatérales de contribuer, en fournissant leur appui et leur assistance, au renforcement des capacités des pays de la région en matière de planification préalable aux catastrophes et de prévention de leurs effets.

M. MOCHAMAD SLAMET HIDAYAT (Indonésie) présentant le projet de la résolution a rappelé que le 20 septembre dernier l'ouragan qui avait commencé par toucher Antigua-et-Barbuda puis Saint-Kitts-et-Nevis, a continué par la République dominicaine, Haïti, Cuba et Porto Rico avant de toucher le sud-est des Etats-Unis. L'ouragan a détruit sur son passage une grande partie du secteur agricole, dont la culture de la canne à sucre qui a été gravement endommagée. Au-delà des pertes économiques, le cyclone a causé la mort de près de 500 personnes. La présente résolution met en évidence ces deux aspects et reconnait la réaction rapide des Gouvernements, des institutions spécialisées et des organes du système des Nations Unies, des ONG ainsi que des individus à titre privé. La résolution donne un aperçu de l'aide

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nécessaire pour identifier les besoins à moyen et à long terme des pays affectés. Le représentant s'est félicité de l'aide fournie par Cuba et l'Argentine comme étant de puissants exemples de la coopération Sud-Sud.

M. HANS PETER MANZ (Autriche), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a déploré les pertes en vies humaines et matérielles causées par le passage du cyclone Georges sur Antigua-et-barbuda, Cuba, la Dominique, Haïti, la République dominicaine et Saint-Kitts-et-Névis. L'Union européenne reconnait les effets immédiats de la catastrophe et la nécessité d'apporter des secours d'urgence à ces territoires. L'Union européenne, qui s'est portée coauteur de la résolution, a d'ailleurs déjà fourni des secours.

Mme PAULETTE CORNETTE (Guyana) au nom de la Communauté des Etats des Caraïbes (CARICOM) a exhorté l'Assemblée générale à adopter à l'unanimité de la résolution A/53/L.2/Rev.1 qui atteste du soutien et de la solidarité de la communauté internationale envers les pays affectés par le passage du cyclone Georges. Elle a insisté sur le fait que le désastre causé par le cyclone Georges a révélé une fois de plus la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement et la nécessité de leur accorder une attention particulière, notamment en ce qui concerne la fragilité de leur écosystèmes et de leurs économies qui les rendent particulièrement vulnérables aux forces de la nature. Elle a également remercié les Etats qui s'étaient déjà mobilisés afin de porter secours aux territoires sinistrés.

M. NIKOLAI V. TCHOULKOV (Fédération de Russie) a estimé qu'il était très important de renforcer la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe. La Fédération de Russie renouvelle son appui et sa solidarité aux gouvernements et aux peuples affectés par le cyclone Georges. Elle tient également a exprimer son soutien à la résolution relative à l'aide d'urgence au Bangladesh, adoptée la semaine dernière.

M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda) au nom des pays affectés par le cyclone Georges a exprimé ses remerciements et sa gratitude à la communauté internationale. Observant que le cyclone Georges avait suivi le sillage tracé sur ordinateur depuis sa naissance et traversé toutes les zones linguistiques, hollandaises, hispanophones, francophones et anglophones, M. Lewis a demandé à l'Assemblée de penser en termes de futur et d'allouer un fonds d'affectation spécial en faveur des petits Etats insulaires en développement qui tienne compte des vicissitudes particulières de leur environnement et leur vulnérabilité du fait de leur situation géographique.

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( suivre)

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