En cours au Siège de l'ONU

AG/811

LE RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L'ACTIVITE DE L'ORGANISATION EXAMINE PAR L'ASSEMBLEE GENERALE

5 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/811


LE RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L'ACTIVITE DE L'ORGANISATION EXAMINE PAR L'ASSEMBLEE GENERALE

19981005 L'Assemblée générale a entamé ce matin, sous la présidence de M. Didier Opertti Banán (Uruguay), l'examen du point 10 de l'ordre du jour de la cinquante-troisième session relatif au rapport annuel du Secrétaire général de l'ONU sur l'activité de l'Organisation (A/53/1). Le Secrétaire général avait présenté son rapport le 21 septembre dernier en prélude au débat général (voir communiqué de presse SG/2048-GA/9443 du 21 septembre 1998).

Au titre de cette question, l'Assemblée a entendu, outre M. Pawar, Membre du Parlement indien, les représentants des délégations suivantes: Pays-Bas, Argentine, Etats-Unis, Koweït, Malaisie, Ukraine, Brésil, Irlande, Colombie, Bangladesh, Allemagne, Australie, Mongolie, Fédération de Russie, Chine.

La plupart des intervenants se sont félicités de l'analyse faite par le Secrétaire général de la situation mondiale et des remèdes qu'il propose à l'Organisation d'apporter aux différents maux qui affligent la planète. Ils ont affirmé leur soutien au processus de réforme en cours afin d'habiliter l'Organisation à faire face aux défis du siècle prochain, renforcer la coopération internationale pour remédier aux effets négatifs de la mondialisation. Dans le domaine de la sécurité et de la paix internationales, les délégations ont insisté sur l'importance de la diplomatie préventive, considérant qu'il s'agit là d'une voie efficace pour éviter que de nouveaux foyers de conflits n'émergent et comme une alternative à l'approche "post facto" des conflits à laquelle la communauté internationale a eu communément recours jusque là. Les intervenants ont également abordé la question du développement, et certains ont insisté sur le fait qu'il ne peut y avoir de développement durable sans développement humain.

Au cours de sa prochaine séance qui se tiendra cet après-midi à 15 heures, l'Assemblée générale achèvera l'examen du rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation et entamera celui du point 20 de son ordre du jour relatif au renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours d'urgence en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale : assistance économique spéciale à certains pays ou régions.

Rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation (A/53/1)

Déclarations

M. JAAP RAMAKER (Pays-Bas) a déclaré que le rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation aborde à la fois les échecs et les succès des Nations Unies dans les domaines du règlement de conflits, de la paix et du développement. Le rapport est aussi un catalogue de suggestions raisonnables permettant d'aborder plus efficacement ces questions à l'avenir. Les Pays-Bas se félicitent de ce que le Secrétaire général ait mis l'accent sur l'importance des efforts internationaux à déployer pour la prévention des conflits. Trouver "post facto" des solutions aux conflits est en effet beaucoup plus couteux, aussi bien en termes de souffrances humaines qu'en pertes matérielles. Une telle politique préventive nécessite une approche plus globale, qui intègre des instruments politiques et de sécurité avec des activités de développement à long terme, de reconstruction à moyen terme et d'assistance d'urgence à court terme. Le Conseil de sécurité peut jouer un rôle crucial dans une telle stratégie globale, ce qui supposerait de sa part de ne pas se limiter à uniquement accorder de l'importance aux aspects politiques et militaires des crises et de se pencher davantage sur les aspects liés à la pauvreté, aux tensions ethniques et aux catastrophes naturelles qui sont à l'origine de nombreuses crises.

Le rapport est également un antidote contre la complaisance des Etats Membres en ce qui concerne les défis du développement. Les Pays-Bas partagent l'inquiétude du Secrétaire général face à la baisse de l'aide publique au développement alors que des peuples entiers vivent encore dans la misère. Pour leur part, les Pays-bas continueront à respecter l'objectif autofixé d'allouer 0.8 % du PNB au développement et ont l'intention d'augmenter leurs contributions à la coopération multilatérale pour le développement. Dans le domaine humanitaire, les Pays-Bas accueillent favorablement la réorganisation du Secrétariat et notamment la création du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires. M. Ramaker estime que c'est aussi le moment opportun d'aborder à nouveau le problème de la sécurité et de la protection du personnel humanitaire. Rappelant que la plupart des orateurs avaient évoqué la question de la mondialisation au cours du débat général, M. Ramaker a déclaré qu'il est indispensable de rechercher ensemble les moyens de gérer ce phénomène qui touche le monde entier de différentes façons. Par ailleurs, il est également important d'accorder une attention particulière à la promotion des droits de l'homme en intégrant cet aspect à toutes les activités de l'Organisation.

M. FERNANDO PETRRELLA (Argentine) a déclaré qu'il partage la vision du Secrétaire général sur le rôle que les Nations Unies devront jouer au XXIème siècle. La mondialisation et la libéralisation ont été le moteur du dynamisme économique. Mais la prospérité économique coexiste avec une pauvreté extrême et le volume de l'aide publique au développement diminue de manière constante. Les Nations Unies peuvent proposer des mesures qui permettront d'atténuer les effets néfastes de la mondialisation.

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La reforme des Nations Unies devrait tendre à corriger ces effets néfastes en permettant de faire entendre la voix des plus faibles. Il a ajouté que parmi les problèmes mondiaux, ceux de l'environnement nécessitaient un attention immédiate et il s'est félicité de l'adoption du Protocole de Kyoto. Il a, d'autre part, fait observer que la surveillance du respect des droits de l'homme ne devrait pas être considéré comme une activité indépendante des Nations Unies mais une activité qui s'inscrit dans toutes ses activités et en particulier dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix et du développement. De plus, les Nations Unies devraient également lutter contre le problème de drogue comme l'atteste la session extraordinaire qui s'est tenue à ce sujet en juin dernier ainsi que contre le terrorisme.

L'esprit de solidarité devrait aussi s'affirmer face aux menaces mondiales. Le représentant s'est déclaré en accord avec le Secrétaire général sur le fait que les conflits demandent une nouvelle forme de sensibilité et a réclamé une plus grande transparence dans le travail du Conseil de Sécurité. Il s'agit de connaître plus directement les réalités des pays affectés. Ainsi, est-il nécessaire d'établir une collaboration entre l'ECOSOC et le travail du Conseil de sécurité? L'Argentine est favorable à l'établissement de zones exemptes d'armes nucléaires comme moyen de parvenir progressivement à la dénucléarisation totale de la planète et promouvoir l'initiative consistant à faire de l'hémisphère Sud une région exempte d'armes nucléaires.

M. SHARAD PAWAR (Inde) s'est félicité de la vision du Secrétaire général qui place le désarmement au centre de la mission de paix et de développement de l'Organisation. Il s'est toutefois déclaré déçu par le fait que ce qui préoccupe les Nations Unies soit la non-prolifération, voire la réduction des armes nucléaires et non leur élimination totale. Ce que l'Inde souhaite, de concert avec le Mouvement des Non-Alignés, ce n'est pas une réduction de pure forme des armes nucléaires, accompagnée d'une modernisation des arsenaux, mais leur élimination, non dans un avenir lointain, mais à court terme.

S'agissant de la "nouvelle conception holistique de la sécurité" dont parle le Secrétaire général, M. Pawar a estimé qu'elle ne pourrait être mise en oeuvre efficacement que par un organe tel que l'Assemblée générale dont la composition est universelle et le mandat général et non pas, le Conseil de sécurité. M. Pawar a en outre rappelé qu'il n'est pas possible de réaliser une paix durable et juste sans que l'ordre mondial actuel, qui va inexorablement à l'encontre des intérêts des pays les plus pauvres, ne soit transformé. A cet égard, il a déploré la baisse constante des activités opérationnelles des Nations Unies dans le domaine de l'assistance au développement. Il a exprimé l'espoir que les pays développés augmenteront leurs contributions, sans conditions politiques, pour le développement. Il a également redit la préoccupation de son pays face au déclin des niveaux de financement de l'assistance humanitaire et a fermement soutenu la proposition du Secrétaire général en faveur d'une révision complète du financement des

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programmes humanitaires. Il faut avoir une approche qui lie les secours au développement et, dans cette optique, l'éradication de la pauvreté à travers un développement socio-économique durable offre la meilleure chance de briser le cercle vicieux du sous-développement, des conflits et de la misère.

M. Pawar a en outre estimé que le rapport du Secrétaire général tendait à simplifier les relations entre droits de l'homme, paix, sécurité et développement. Il serait inquiétant de ne chercher de solutions et de réponses à ces problèmes qu'à travers le seul renforcement de l'ordre légal. Cela ignorerait les facteurs historiques, sociologiques, idéologiques et économiques qui influent sur les comportements en matière de droits de l'homme. Si les droits de l'homme fondamentaux sont universels, il faut les aborder comme problèmes de développement. Une approche complète qui mette en avant les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement, serait plus cohérente avec le concept holistique des droits de l'homme que les Nations Unies devraient promouvoir.

M. PETER BURLEIGH (Etats-Unis) a déclaré que sous l'impulsion du Secrétaire général, la révolution tranquille s'enracinait au sein de l'Organisation et que des progrès étaient accomplis en matière de détermination des priorités, discipline budgétaire et rationalisation structurelle. Il a félicité le Secrétaire général pour la nomination de Mme Louise Fréchette au poste de Vice-Secrétaire générale et l'a encouragé à poursuivre ses efforts afin de rester sur la même voie et de faire en sorte que les missions soient calibrées de telle manière qu'elles aboutissent à des résultats. M. Burleigh a insisté sur le fait qu'il était nécessaire de revoir à la baisse les nouveaux programmes et de contrôler strictement leurs budgets.

M. Burleigh a par ailleurs noté que le débat général avait mis en évidence la question de la mondialisation. Les Etats-Unis, a-t-il déclaré, appuieront les efforts du Secrétaire général pour adapter l'Organisation à ce contexte mondialisé, notamment en renforçant la coopération entre l'Organisation et les institutions financières internationales. Il a cependant rappelé que le développement et la redistribution des fruits de la croissance économique, l'investissement humain et la bonne gouvernance étaient des questions de première importance. Il s'est déclaré impressionné par les changements mis en oeuvre aux Nations Unies pour coordonner l'aide humanitaire.

Commentant l'action de l'Organisation en matière de contrôle, d'audit et d'évaluation des programmes, M. Burleigh a estimé que les Nations Unies avaient su appliquer la leçon de la réforme.

M. MOHAMMAD A. ABULHASAN (Koweït) a réitéré le plein appui du Koweït aux efforts de réforme de l'Organisation des Nations Unies déployés par le Secrétaire général. Il a déclaré que ce rapport très complet aborde de façon précise les différents problèmes et souligne les insuffisances de l'Organisation ainsi que les raisons de ces insuffisances et propose les solutions pratiques pour les surmonter. Le Koweït estime que l'Organisation

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doit se soumettre à ces réformes et que le processus de reforme doit être un processus continu et non pas une action ponctuelle. Par conséquent, le Koweït encourage le Secrétaire général à poursuivre sur cette voie, en particulier pour ce qui est du renforcement des activités de l'ONU dans le domaine du développement. Le Koweït, qui fait partie du Mouvement des Non-Alignés et du Groupe des 77, s'associe aux observations de ces deux groupes, en particulier en ce qui concerne l'impact de la crise financière internationale.

Soulignant le succès de l'initiative récente du Secrétaire général en Iraq, le Koweït a insisté sur l'importance de la diplomatie préventive en général. Toutefois, le Koweït tient à rappeler également le problème du retour des otages koweïtiens et la restitution des avoirs koweïtiens et souhaiterait que le Secrétaire général accorde également une attention particulière à ces deux aspects du problème.

M. HASMY AGAM (Malaisie) a déclaré que sa délégation approuve pleinement la décision du Secrétaire général de soumettre un rapport à l'Assemblée générale du millénaire pour proposer des objectifs réalisables et les moyens institutionnels qu'il faudrait aux les Nations Unies pour les réaliser. Il a insisté sur le fait que les préparatifs à cet événement devraient se faire à travers un processus intergouvernemental. En matière de sécurité, des mesures collectives devraient être prises pour la prévention et la suppression des menaces contre la paix et la sécurité. L'Organisation doit notamment mettre l'accent sur la prévention. Compte tenu du lien entre la sécurité et le développement le Conseil de Sécurité devrait agir en étroite collaboration, avec l'Assemblée générale. La coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales devrait être renforcée dans le respect du principe de souveraineté des Etats. Le représentant a rappelé que le désarmement doit constituer une priorité. Sa délégation se félicite de ce que le Pakistan et l'Inde aient récemment annoncé qu'ils signeraient les traités sur l'interdiction complète des essais nucléaires et celui sur la non- prolifération. Le représentant a également insisté sur la nécessité de faire des efforts pour renforcer le protocole à la Convention sur les armes biologiques. La communauté internationale devrait être préparée à conclure les négociations dès que possible sur un protocole équilibré en matière de vérification de l'application de la Convention, en prenant en compte les intérêts des pays en développement, surtout en ce qui concerne le transfert de technologie. Le représentant s'est déclaré en faveur de la tenue d'une conférence internationale sur le thème du trafic des armes légères afin de sensibiliser le public.

Il a regretté la fait que l'aide publique au développement connaisse une baisse constante alors que le défi du développement reste posé. Ma délégation espère que des efforts seront déployés pour que des progrès soient accomplis dans le cadre de l'aide des Nations Unies aux pays en développement. Les Nations Unies devraient faire partie intégrante des discussions sur les réponses à donner à la récession économique suite au chaos du système

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financier international. Le représentant a rappelé que sa délégation appuie et apprécie le travail du Secrétaire général à ce sujet. La coopération internationale à un rôle vital à jouer pour inverser les effets pervers des activités humaines sur l'environnement. La Malaisie souhaite renforcer le dialogue avec les secteur privés à cet effet.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a réitéré la position de sa délégation sur la nécessité d'apporter des réponses mondiales aux défis mondiaux à travers des institutions mondiales. A cet égard, il s'est prononcé en faveur de la réforme de l'Organisation des Nations Unies afin d'en renforcer l'efficacité et l'aptitude à s'adapter aux nouvelles conditions d'un monde en mutation et il s'est félicité du rapport du Secrétaire général qui présente une vision d'ensemble de l'activité de l'Organisation dans les domaines clés pour lesquels elle est mandatée.

M. Yel'chenko a toutefois déploré l'absence dans le rapport d'une section prévisionnelle décrivant les objectifs spécifiques du Secrétariat pour l'année à venir et, plus encore, d'une annexe analytique contenant les coûts des différents programmes et activités de tous les organes des Nations Unies afin de permettre aux Etats Membres d'avoir une vision complète des problèmes du système dans son ensemble. Il a exprimé l'espoir que cet additif dont l'utilité est évidente sera inclu dans le prochain rapport. Concernant les trois premières parties du rapport, relatives aux activités de maintien de la paix et de la sécurité internationales, de la coopération pour le développement et des affaires humanitaires, il a regretté que certains domaines très importants du travail de l'Organisation aient été laissés de côté. Il a mentionné à ce titre les problèmes spécifiques concernant les pays à économies en transition. Pire encore, le rapport n'évoque pas les efforts de l'Organisation pour surmonter les conséquences des désastres technologiques comme celui de Tchernobyl, dont les dimensions mondiales ont pourtant plusieurs fois été soulignées par l'Assemblée générale.

M. CELSO AMORIM (Brésil) a rappelé que dans le contexte de la mondialisation, les Nations Unies offraient la possibilité de traiter conjointement tous les problèmes et avaient la légitimité nécessaire pour orienter les efforts de la communauté internationale en vue de limiter les effets néfastes de la mondialisation. M. Amorim a exprimé sa reconnaissance au Secrétaire général et s'est déclaré rassuré par les mesures concrètes qu'il a prises pour moderniser l'Organisation, revitaliser sa bureaucratie et améliorer sa gestion. Dans le cadre de la réforme, M. Amorim a rappelé la position du Brésil en ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité dont la composition et le fonctionnement sont le reflet d'une époque révolue. Il a estimé que le Conseil devrait s'ouvrir aux Etats qui comme le Brésil ne faisaient partie d'aucune alliance militaire.

M. Amorim a insisté sur le lien entre la paix et le développement économique et s'est déclaré favorable à un resserrement des liens entre le Conseil de sécurité et l'ECOSOC afin d'élaborer des réponses intégrées alliant les préoccupations sécuritaires aux variables économiques et sociales. Dans

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cet esprit, M. Amorim a rappelé l'attachement du Brésil a une culture de paix et de diplomatie et a félicité le Secrétaire général pour son action en Iraq et au Nigéria, ainsi que le rôle qu'il joue en vue de favoriser une résolution du conflit au Timor oriental.

M. RICHARD RYAN (Irlande) considère que le rapport du Secrétaire général donne fortement le sentiment que les Nations Unies sont en cours de revitalisation et jouent un rôle central dans la manière avec laquelle la communauté internationale aborde une multitude de problèmes internationaux interdépendants. Il appartient aux Etats Membres, qui ont une responsabilité partagée, de trouver des solutions aux défis de demain. Le processus de réforme, décrit comme une "révolution tranquille" par le Secrétaire général, a permis de parvenir à une plus grande unité des objectifs et cohérence des efforts de l'Organisation. L'Irlande se félicite en particulier de la création d'un Département des affaires de désarmement. Parmi les recommandations de réforme qui doivent encore être approuvées, l'Irlande attache une importance particulière à celle relative au compte pour le développement. Selon M. Ryan, ce rapport accorde également l'importance requise aux problèmes de pauvreté et de sous-développement en tant qu'obstacles à la paix. D'autre part, le rapport insiste à bon escient sur l'importance de la bonne gouvernance, des droits de l'homme et de la démocratisation. A cet égard, M. Ryan considère que les Nations Unies ont un rôle important à jouer. Rappelant que le rapport aborde également les problèmes liés à la mondialisation de l'économie, il a estimé qu'il était encore trop tôt pour savoir comment gérer ce phénomène afin qu'il profite à tous les pays. L'Irlande partage l'espoir du Secrétaire général qu'une large majorité de pays signera et ratifiera avant la fin de l'an 2000 les statuts de la Cour pénale internationale.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré que l'Assemblée du millénaire constitue une occasion exceptionnelle offerte aux dirigeants mondiaux d'examiner le genre d'Organisation requise pour le siècle prochain. Cet événement devrait être préparé grâce à une concertation intergouvernementale. Les réformes proposées par le Secrétaire général n'ont pas encore eu le temps de porter leurs fruits mais la délégation colombienne reste confiante qu'elles ne tarderont pas à le faire.

Le représentant a approuvé l'initiative du Secrétaire général d'amorcer un dialogue avec le monde des affaires et souhaite approfondir cette question. Le représentant a également souhaité que l'accent soit mis sur la prévention des conflits. L'Assemblée générale doit aussi étudier les principes généraux de la coopération dans le maintien de la paix et la sécurité internationales et doit discuter de tout ce qui a trait à ces questions. Il faut améliorer les relations entre les principaux organes de l'Organisation en maintenant la répartition des fonctions comme le prévoit la Charte. La situation économique et sociale dramatique contraste avec le fait que le volume de l'aide extérieure en faveur des pays en développement est en continuel déclin.

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C'est l'un des plus grands défis que doit relever la communauté internationale. L'ampleur du problème exige aussi l'engagement politique des pays industrialisés. La Colombie partage l'avis selon lequel la mondialisation ne peut être traitée que de façon multilatérale par les Nations Unies et les autres institutions internationales.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) s'est félicité de la présentation du rapport du Secrétaire général au début du débat général et a souligné la nécessité que soient identifiés dans ce rapport les problèmes qui posent un défi à la communauté internationale afin que les dirigeants du monde puissent y répondre au cours du débat général. Le rapport de cette année présente de façon équilibrée les problèmes substantiels et les questions liées à la réforme institutionnelle de l'Organisation. Le Bangladesh est à cet égard heureux de constater que la "révolution tranquille" commence à porter ses fruits.

Pour le Bangladesh, le mandat des Nations Unies en matière de développement revêt une importance toute particulière. Au vu des implications essentielles du travail du Groupe des Nations Unies pour le développement, il serait souhaitable qu'à l'avenir une place plus grande soit dévolue à ses activités. En ce qui concerne l'éradication de la pauvreté, le Bangladesh estime que le rôle émergent du micro-crédit aurait dû trouver sa place dans le rapport et que la situation des pays les moins avancés, du fait de leur vulnérabilité dans le processus de mondialisation, aurait dû faire l'objet d'une section séparée. Une section séparée, analytique et structurée aurait également dû être consacrée au développement social. Enfin, le Bangladesh a souhaité que le Secrétaire général inclue dans son prochain rapport, les activités relatives au droit au développement en tant qu'élément central du régime des droits de l'homme.

M. GERHARD HENZE (Allemagne) s'est déclaré satisfait par la "révolution tranquille" lancée par le Secrétaire général et par les changements déjà enregistrés en matière de communication et de procédures au sein du Secrétariat. Il a estimé que l'adoption d'une politique de financement pluriannuelle cherchant à établir un lien entre les résultats et les ressources marquerait une contribution significative à la revitalisation de l'Organisation afin d'améliorer l'action des fonds et des programmes des Nations Unies. En ce qui concerne la mondialisation, M. Henze a réitéré que les Nations Unies étaient l'institution la mieux adaptée pour relever les défis actuels et que l'Allemagne soutiendrait les efforts des Nations Unies en vue d'obtenir un soutien de l'initiative 20-20 visant à fournir des services sociaux de base, comme l'éducation et la santé, indispensables au développement.

Par ailleurs, M. Henze a rappelé l'attachement de l'Allemagne à l'adoption du statut de la Cour pénale internationale dont elle entend signer le Statut avant le cinquantième anniversaire de la Convention pour la prévention du génocide en décembre 1998. Toutefois, M. Henze a rappelé que, en accord avec les recommandations du Secrétaire général, il fallait consacrer

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plus d'efforts à la diplomatie préventive et éliminer les causes économiques et sociales des migrations et des conflits. Il a félicité le Secrétaire général pour les parties de son rapport qui analysent les sources des conflits en Afrique et a promis que l'Allemagne coopérerait activement à la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique.

MME. PENNY WENSLEY (Australie) a déclaré que son pays soutient pleinement le processus de réforme de l'Organisation en cours qu'elle considère comme un processus d'amélioration continue. Elle espère que les objectifs de ces réformes seront clairement identifiés et feront l'objet d'un programme d'action spécifique. Rappelant l'importance de l'Assemblée du millénaire pour définir ensemble le genre d'Organisation des Nations Unies pour le 21ème siècle, Mme. Wensley a déclaré qu'il fallait arrêter un programme d'action clair et réaliste et éviter que cette Assemblée ne soit que l'occasion de cérémonies couteuses. L'Australie souhaite toutefois que la réforme du Conseil de sécurité se fasse avant l'an 2000.

Mme. Wensley a rappelé les thèmes récurrents du débat général en matière de mondialisation à savoir qu'il ne s'agit pas d'un processus que la communauté internationale peut, ou veut arrêter, qu'il a permis de réaliser des bénéfices substantiels mais également engendré des coûts économiques et sociaux à court terme, et que la coopération internationale est désormais nécessaire pour réexaminer le fonctionnement du système financier international. Mme. Wensley est d'avis que la responsabilité première revient aux Etats eux-mêmes qui doivent veiller à avoir des politiques et mécanismes nationaux appropriés, y compris une gestion prudente et un secteur financier efficace et transparent. Par ailleurs, la coopération internationale doit jouer un rôle important en matière d'assistance aux pays caractérisés par une certaine insuffisance dans ces domaines. Pour sa part, l'Australie est dores et déjà activement engagée dans des programmes bilatéraux, régionaux et multilatéraux à cet effet, et se félicite d'avoir également participé aux programmes récents du FMI en Asie de l'Est. En matière de gestion de l'impact de la mondialisation, Mme. Wensley estime que les Nations Unies peuvent jouer un rôle important, en particulier en travaillant avec d'autres institutions et forums internationaux plutôt qu'en cherchant à jouer le même rôle.

M. J. ENKHSAIKHAN (Mongolie) a déclaré que concernant la réforme des Nations Unies de nombreuses questions restent à traiter. Il s'agit notamment d'inscrire toute activité nouvelle dans un calendrier précis, d'adopter un système de budgétisation basé sur les résultats, et d'établir un compte pour le développement. Les réformes devraient mettre l'accent sur le renforcement du rôle de l'Organisation et sur la promotion du développement. Le rôle de l'Assemblée générale devrait être renforcé. Quant au Conseil de Sécurité, ses activités requièrent plus de transparence. Les efforts dans ce sens doivent être poursuivis.

Le représentant a estimé que le travail préparatoire à l'Assemblée du millénaire doit commencer dès que possible afin de permettre aux Etats Membres d'élaborer leur vision commune du monde et du rôle que les Nations Unies

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devront jouer mais aussi de parvenir à leurs objectifs. Le représentant a indiqué son soutien pour les efforts que la communauté déploie au sujet du désarmement. La délégation mongole soutient la déclaration des huit nations sur la création d'un monde exempt d'armes nucléaires comme un pas important après les essais dans la région troublée de l'Asie du Sud. Dans ce contexte la Mongolie accueille avec satisfaction la déclaration de la Chine de ne pas reprendre ses essais nucléaires. Les deux commissions spéciales mises en place lors de la Conférence sur le désarmement peuvent avoir un rôle très important en augmentant l'assurance de sécurité des Etats non nucléaires et en interdisant la production de matières fissiles. En matière de sécurité internationale, la Mongolie a publié un livre blanc sur la défense et a pris des mesures pour participer aux activités de maintien de la paix. Ayant déclaré son territoire zone exempte d'armes nucléaires, la Mongolie oeuvre à l'institutionnalisation de son statut d'Etat non nucléaire.

M. SERGEY ORDZHONIKIDZE (Fédération de Russie) a appelé à la poursuite des réformes afin de promouvoir la consolidation de l'Organisation et de renforcer son efficacité pour faire face aux défis mondiaux les plus urgents. A cet égard, il a fait siennes les propositions du Secrétaire général d'accroître l'importance de la diplomatie préventive dont l'efficacité a été à nouveau prouvée lors de la crise avec l'Iraq. Il a également soutenu la proposition visant à établir une coopération plus étroite entre le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et surtout, conformément à l'Article 65 de la Charte, le Conseil économique et social. S'agissant des opérations de maintien de la paix, M. Ordzhonikidze a estimé qu'elles devaient être menées en fonction d'une menace réelle pour la sécurité internationale ou régionale et sous la condition que le Conseil de sécurité en supervise toutes les questions politiques, notamment et surtout, les questions d'un possible recours à la force. Si la Fédération de Russie est en faveur d'un renforcement de la coopération avec les organisations régionales en matière de maintien de la paix, il ne faut toutefois pas que cela affaiblisse le rôle clé des Nations Unies en la matière. La Fédération de Russie a également mis en garde contre une utilisation imprudente des sanctions, estimant qu'elles devaient avoir des buts et des conditions clairement définis, que les mécanismes pour une levée graduelle devaient être prévus et, surtout, qu'elle ne devaient pas causer la souffrance des peuples. M. Ordzhonikidze s'est en outre félicité de la tentative du Secrétaire général de définir le rôle des Nations Unies face aux défis actuels de la mondialisation et de ses conséquences en matière économique et sociale. Il a estimé que ce serait indubitablement une des questions majeures à laquelle l'Assemblée du millénaire devra s'intéresser.

Pour la Fédérations de Russie, comme pour d'autres pays de la Communauté des Etats indépendants, il est impératif de mettre en oeuvre les décisions de la Conférence régionale de Genève afin de régler le problème des réfugiés dans les républiques de l'ex-Union soviétique. A cet égard, M. Ordzhonikidze s'est dit préoccupé du fait que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés soit contraint d'abandonner certains de ses programmes par manque de ressources. Notant que l'ordre international devait être basé sur le droit

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international, le représentant de la Fédération de Russie s'est félicité de l'adoption du Statut de la Cour pénale internationale, ainsi que des efforts pour lutter contre la "société incivile". A cet égard, il a exprimé le désir de sa délégation de voir cette Assemblée adopter son projet de convention pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire.

Pour finir, M. Ordzhonikidze s'est déclaré très préoccupé par la situation financière de l'Organisation qui met en danger la mise en oeuvre des programmes approuvés mais, au delà, affaiblit le rôle et l'autorité de l'ONU sur la scène internationale.

M. SHEN GUOFANG (Chine) s'est déclaré satisfait du rôle croissant des Nations Unies en matière de désarmement et de résolution des conflits régionaux qui posent constamment de nouveaux défis à la communauté internationale. Il s'est félicité des efforts de l'Organisation visant à déterminer les causes et les racines des conflits. Il s'est alarmé des essais nucléaires conduits cette année et qui menacent la stabilité en Asie du Sud. Il a exprimé l'espoir que les Nations Unies et la communauté internationale travailleront ensemble en vue de l'application des résolutions du Conseil de sécurité et de la sauvegarde du régime de la non-prolifération nucléaire. D'autre part, M. Guofang a déploré que les ressources consacrées aux programmes des Nations Unies ainsi que le volume de l'aide internationale au développement soient continuellement en baisse alors que l'éradication de la pauvreté est l'une des préoccupations majeures des Nations Unies, et constitue de fait une forme de diplomatie préventive qui permettrait d'éliminer les causes des conflits régionaux. Il a exprimé l'espoir que les pays développés s'acquitteront de leurs obligations s'agissant d'aider les pays en développement à résoudre leurs problèmes et sortir du cycle des crises.

M. Guofang a rappelé la visite effectuée par Mme Robinson, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, qui s'est déclarée satisfaite des progrès accomplis en Chine. M. Guofang a également annoncé que la Chine venait de signer le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et travaillait en vue d'améliorer sa démocratie.

En ce qui concerne la réforme de l'Organisation, M. Guofang a insisté sur la crise financière des Nations Unies qui affecte l'effort de réforme. M. Guofang a déclaré qu'il fallait que le plus gros contributeur paie l'intégralité de sa contribution. Il a par ailleurs exprimé le soutien de la Chine aux réformes en cours et dit son espoir que le débat en cours contribuerait à améliorer l'efficacité de l'organisation.

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