AG/803

LE SOUDAN REITERE SA DEMANDE D'UNE MISSION DU CONSEIL DE SECURITE POUR FAIRE TOUTE LA LUMIERE SUR L'ATTAQUE DES ETATS-UNIS CONTRE L'USINE D'AL-CHIFAA

29 septembre 1998


Communiqué de Presse
AG/803


LE SOUDAN REITERE SA DEMANDE D'UNE MISSION DU CONSEIL DE SECURITE POUR FAIRE TOUTE LA LUMIERE SUR L'ATTAQUE DES ETATS-UNIS CONTRE L'USINE D'AL-CHIFAA

19980929 La Jamahiriya arabe libyenne demande des négociations pour régler toutes les modalités d'un procès des suspects de l'attentat de Lockerbie

L'Assemblée générale, poursuivant ce matin son débat général, a entendu plusieurs ministres des affaires étrangères et représentants exprimer leurs préoccupations au sujet des conflits qui frappent leur région ou leur pays. Le terrorisme, les transferts d'armements et les flux de réfugiés ont été évoqués par plusieurs délégations.

M. Mostafa Osman Ismail, Ministre des relations extérieures du Soudan a affirmé que l'usine d'Al-Chifaa, "attaquée lâchement" par les Etats-Unis le 20 août, ne produisait que des médicaments. Il a réitéré sa demande de l'envoi d'une mission d'établissement des faits du Conseil de sécurité.

M. Abuzed Omar Dorda, Ambassadeur de la Jamahiriya arabe libyenne a demandé des négociations entre toutes les parties pour déterminer les procédures pratiques d'un procès des deux suspects dans l'affaire de Lockerbie devant un Tribunal écossais aux Pays-Bas. Si des négociations directes s'avéraient impossibles, elles pourraient être menées par l'intermédiaire du Secrétaire général de l'ONU, a-t-il ajouté.

M. Farouk-Al-Shara, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a regretté la crise à laquelle fait face le processus de paix au Moyen-Orient du fait de l'intransigeance d'Israël. La région et sa population ont besoin que soit établie une paix juste et globale qui soit fondée sur le retrait d'Israël du Golan syrien, du Sud-Liban et de la Bekaa occidentale, afin que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et le principe de la terre pour la paix, la reconnaissance du droit des Palestiniens à l'autodétermination et à un Etat indépendant sur leur territoire national, soient respectés.

Ont également participé au débat les personnalités suivantes : M. Guido de Marco, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Malte; M. Taufa Vakatale, Vice-Premier Ministre de Fidji; M. Boris Shikhmuradov, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Turkménistan; M. Joseph Kokou Koffigoh, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo; M. Tofik Nadir Ogly Zulfugarov, Ministre des affaires étrangères de l'Azerbaïdjan.

(à suivre 1a)

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L'Assemblée générale a d'autre part reporté à cet après-midi l'examen de la proposition du Secrétaire général de proroger le mandat de Mme Ogata en tant que Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés pour une période de deux ans commençant le 1er janvier 1999 et devant s'achever le 31 décembre 2000.

L'Assemblée générale poursuivra son débat général cet après-midi à partir de 15 heures.

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Débat général

M. GUIDO DE MARCO, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Malte : en commémorant cette année le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, nous renouvelons notre engagement sur ses principes. La Déclaration universelle manque néanmoins d'un mécanisme de sanctions judiciaires et l'heure est venue de tirer les leçons des déclarations régionales des droits de l'homme, comme celle de l'Europe qui a institué la Cour européenne des droits de l'homme.

Des violations choquantes des droits de l'homme nous imposent le devoir de fournir aux générations futures un mécanisme judiciaire international pour établir avec certitude la culpabilité des criminels de guerre et prendre des dispositions pour leur châtiment. En adoptant, à Rome, en juillet dernier, les statuts de la Cour pénale internationale, nous avons posé les fondations d'une institution efficace et crédible qui en elle-même est déjà une dissuasion contre les crimes haineux qui tombent sous sa juridiction. Nous souhaitons que l'élan acquis par la création de cette institution puisse être conservé afin de lui permettre d'entrer rapidement en fonction et de connaître effectivement des crimes contre l'humanité partout où ils sont commis.

La vigilance doit rester à l'ordre du jour et l'extension indéfiniment des traités sur la non-prolifération des armes nucléaires et sur l'interdiction complète des essais nucléaires est une étape positive. Néanmoins, les essais conduits par deux Etats non signataires au Traité nous rappelle le danger inhérent à l'arme nucléaire et nous exhortons tous les pays à faire preuve de retenue. Malte a accueilli favorablement l'annonce faite la semaine dernière par les ministres de l'Inde et du Pakistan de leur intention de devenir parties au Traité. Aucun effort ne doit être épargné en vue de l'application des traités pertinents non seulement en ce qui concerne les armes nucléaires mais de toutes les armes de destruction massive. Dans cette optique, Malte est fier d'avoir participé à la mise en place d'un régime de contrôle et de vérification qui interdit la production des agents chimiques à des fins de fabrication d'armes chimiques, tout en respectant les utilisations positives de l'industrie chimique.

Mon gouvernement a été reconduit dans ses fonctions il y a moins de trois semaines et ce changement d'administration a relancé notre rapprochement vers l'Europe. Nous avons réactivé notre candidature à devenir membre de l'Union européenne. L'élargissement de l'Union européenne est une étape importante vers la solidarité et la coopération dans l'établissement d'une paix durable. Comme tous les pays méditerranéens, Malte est préoccupée par les problèmes récurrents dans la région qui demandent un nouvel engagement de tous. La question de Chypre est l'une de ces plaies ouvertes dont les répercussions politiques et économiques dépassent largement les limites géographiques de l'île. De même, les problèmes au Moyen-Orient montrent qu'il est nécessaire que les engagements pris lors des Accords d'Oslo soient respectés et réaffirmés.

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Le nouveau millénaire signifie aussi la commémoration de la naissance de Jésus Christ lorsque le message apporté aux hommes était "Paix sur terre", et c'est précisément ce message qui sera au coeur des débats que l'Assemblée générale aura sur le thème "Bethléem 2000" cette année. La stabilité dans la Méditerranée dépend de multiples initiatives basées sur la coopération et la confiance. C'est pourquoi nous insistons sur la nécessité d'établir un Pacte de stabilité pour la région. Nous notons avec satisfaction que les relations entre les Nations Unies et l'Organisation pour la coopération et la sécurité (OSCE) en Europe se renforcent. Malte a depuis toujours oeuvré pour un plus grand engagement des partenaires méditerranéens dans l'OSCE.

La réforme des Nations Unies est une autre de nos priorités, notamment une revitalisation de l'Assemblée générale qui, de par son caractère démocratique et universel, est l'expression ultime du principe d'égalité des Etats. Des progrès ont été enregistrés quant à la réforme du Conseil de sécurité sans que nous ayons pour autant atteint le consensus. Toutefois la question de la transparence et de l'ouverture du Conseil restent posées. L'absence de consensus en ce qui concerne l'élargissement de la composition du Conseil à de nouveaux membres permanents ne devrait pas constituer un obstacle et nous sommes favorables à une augmentation des membres non permanents pour le moment.

Les problèmes de l'environnement restent cruciaux et Malte soutient activement les recommandations de la Force d'urgence des Nations Unies pour l'environnement et entend participer aux consultations qui auront lieu sous ses auspices. L'Année des océans entre dans sa phase finale et Malte suggère que cette assemblée générale institue un Comité biennal chargé d'examiner toutes les questions relatives aux océans.

M. KOKOU JOSEPH KOFFIGOH, Ministre d'Etat chargé des affaires étrangères et de la coopération du Togo : l'Afrique se démocratise, mais elle a besoin de paix et de sécurité pour réussir. L'Afrique est le continent le plus affecté par les grands fléaux de la planète , mais son évolution s'inscrit aussi dans une dynamique de progrès. Les fléaux qui entravent son développement sont connus: les maladies endémiques, la sécheresse, la pauvreté, l'instabilité politique, les conflits ethniques, les guerres civiles et les conflits régionaux. Ces fléaux ont tendance à masquer les réussites, comme la progression constante du taux de croissance économique de certains Etats, et le vaste mouvement démocratique destiné à construire des Etats de droit qui se poursuit sur notre continent avec pour corollaire l'adoption de nouvelles constitutions et la mise en place d'organes indépendants pour les appliquer.

Le Togo est de ces Etats qui se sont dotés d'institutions garantissant l'Etat de droit et capables d'arbitrer les litiges pouvant surgir dans le nouveau contexte de démocratisation. C'est dans ce cadre que la Cour constitutionnelle du Togo a proclamé les résultats de l'élection présidentielle du 21 juin après avoir arbitré les litiges nés du scrutin. Le Togo, par ma voix, invite tous ses partenaires au sein des Nations Unies à

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appuyer sans discrimination les efforts de tous les pays d'Afrique qui se sont engagés dans la difficile voie de l'édification d'un Etat de droit, car la paix en Afrique est également à ce prix. Si nous pouvons nous réjouir de la fin de certains conflits, notamment au Libéria et en Sierra Leone, nous ne pouvons manquer d'exprimer des inquiétudes face à la crise régionale dans les Grands Lacs, à la reprise des hostilités en Angola, à la persistance de la crise somalienne, et à la confrontation armée entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Le dialogue et la concertation doivent être la voie privilégiée de règlement des différends entre Etats, et à ce propos, il convient que la communauté internationale mette fin à l'embargo imposé à la Libye à travers la solution juridictionnelle acceptée par ce pays.

S'agissant du maintien de la paix, le Togo qui soutient la recherche de la paix et de la sécurité pour tous, voudrait souligner la nécessité de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, conformément au chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. Il faudrait à cette fin mettre en place des mécanismes régionaux appropriés, indispensables à la volonté commune d'assurer collectivement le maintien de la paix et de la sécurité. Le Togo s'emploie dans ce cadre à mettre en place avec les autres pays de la sous-région d'Afrique de l'Ouest, dans le cadre de la CEDEAO, un mécanisme viable et permanent de prévention, de gestion, de règlement des conflits et de maintien de la paix. C'est également dans ce cadre que s'est tenue la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO à Lomé le 17 décembre 1997 et qu'ont eu lieu les manoeuvres militaires conjointes "Cohésion Kompienga 98", du 16 au 21 avril 1998 qui ont réuni les forces armées du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Niger, du Nigéria, du Tchad, et du Togo.

Sur le plan économique, les contraintes économiques mondiales au nombre desquelles le fardeau persistant de la dette, la baisse des prix des produits de base, la diminution de l'aide publique au développement, les fluctuations monétaires et la protection de leurs marchés par les pays développés sont les principaux obstacles au développement des pays africains. Concernant le fardeau de la dette, le Togo soutient la déclaration de la huitième réunion consultative de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l'Afrique (CEA) tenue à Abidjan en janvier 1998 et estime que les efforts d'allégement de ce fardeau doivent se poursuivre. Le Togo réaffirme l'impérieuse nécessité de la tenue de la conférence internationale sur la dette extérieure de l'Afrique et sollicite le soutien de la communauté internationale à la concrétisation de cette proposition. Les pays africains ont affirmé clairement leur volonté de s'unir et, l'entrée en vigueur du Traité instituant la Communauté économique africaine, illustre cette volonté de progrès commun. Le Togo salue l'engagement du Gouvernement japonais aux côtés de l'Afrique à travers la Conférence de Tokyo pour le développement de l'Afrique (TICAD), destinée à trouver des solutions aux problèmes de développement du continent. Il se félicite de la convocation de TICAD II en octobre prochain à Tokyo.

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M. FAROUK AL-SHARA, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne : il est regrettable de devoir réaliser que, malgré la fin de la guerre froide, il n'y ait pas davantage de sécurité, de stabilité et de prospérité dans le monde. La prolifération des armes nucléaires se poursuit et a atteint l'Inde et le Pakistan. Lors de l'examen, en 1995, de la Conférence des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la possession par Israël de l'arme nucléaire est passée sous silence. La Syrie, les pays arabes et la plupart des pays du Mouvement des pays non alignés en appellent aux cinq pays nucléaires durant les examens ultérieurs de la Conférence de ce Traité pour qu'ils fassent en sorte qu'aucun pays ne soit exempté de son devoir d'adhérer au Traité, afin que le monde ne doive pas faire face à une nouvelle course aux armes nucléaires. La Syrie et les pays arabes demandent que la région du Moyen-Orient devienne une zone exempte d'armes nucléaires. Il est affligeant de réaliser que, depuis la fin de la guerre froide, les conflits régionaux se sont multipliés. Les récentes crises économiques et financières mondiales ont prouvé que la mondialisation de l'économie est un sabre à deux tranchants. Les répercussions des crises ne se limitent pas aux pays dans lesquels elles se produisent mais s'étendent aux pays exportateurs. La mondialisation est une source d'inquiétude du fait qu'elle privilégie le profit au détriment d'autres facteurs de développement et de justice sociale.

La marginalisation du rôle des pays en développement dans le processus de prise de décision au niveau international se poursuit. Il est regrettable que ces pays ne puissent pas bénéficier des possibilités économiques offertes par la mondialisation du fait qu'il existe des restrictions en ce qui concerne leur accès aux marchés internationaux ainsi qu'aux ressources financières et technologiques. La Syrie estime que les crises économiques et financières pourront se reproduire et atteindre tous les pays, même ceux qui se croient protégés, aussi longtemps que la devise dominante, le dollar américain, n'est pas stable. Il est possible que l'apparition d'une devise européenne puisse contribuer à établir une économie internationale et un système financier plus stable. Dans tous les cas, il faudrait construire un dialogue sérieux, dans le cadre des Nations Unies, entre les pays en développement, les pays développés et les institutions monétaires internationales afin d'établir une base solide pour une coopération internationale qui puisse protéger le monde des crises économiques et sociales.

En ce qui concerne le conflit israélo-arabe, la Syrie estime que le processus de paix entamé à Madrid, les assurances américaines et les résultats qui ont été atteints constituent une base solide qui ne peut, sous aucun prétexte, être ignorée. L'insistance du Premier Ministre israélien de suivre une politique hostile à la paix, son rejet des droits du peuple arabe sur les territoires occupés sous prétexte de la sécurité d'Israël - même si son arsenal militaire est un des plus modernes du monde - ne doivent pas continuer à défier le peuple arabe et la volonté de la communauté internationale. Il est clair qu'Israël n'étend pas son concept de sécurité aux territoires arabes

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qu'il occupe. La région et sa population ont besoin d'une paix juste et globale qui soit fondée sur le retrait d'Israël du Golan syrien, du Sud-Liban et de la Bekka occidentale, afin que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ainsi que le principe de l'échange de la terre pour la paix, la reconnaissance du droit des Palestiniens à l'autodétermination et l'établissement d'un Etat indépendant sur leur territoire national soient respectés. Le processus de paix fait face à une réelle crise du fait de l'intransigeance d'Israël qui continue de rejeter le principe de l'échange de la terre pour la paix et d'imposer une paix au peuple arabe fondée sur l'occupation et la poursuite de l'implantation de colonies de peuplement. La Syrie espère que les négociations pourront reprendre afin de garantir l'établissement d'une paix juste et globale dans la région.

La Syrie est inquiète pour ce qui est de l'unité et de l'intégrité territoriale de l'Iraq et lance un appel afin de faire cesser la souffrance du peuple iraquien et de mettre fin aux sanctions qui lui sont imposées. L'Iraq doit, quant à lui, respecter les résolutions du Conseil de sécurité. La Syrie croit qu'il faudra mettre fin aux sanctions contre la Libye et trouver une solution à cette crise dans un cadre législatif approprié qui ne soit soumis à aucune motivation politique. La Syrie condamne le terrorisme sous toutes ses formes. Elle estime toutefois que la lutte légitime d'un peuple contre l'occupation étrangère et pour son droit à l'autodétermination ne peut être considérée comme une forme de terrorisme. La Syrie condamne les tueries de civils innocents, où que ce soit, de même qu'elle condamne le terrorisme d'Etat exercé par Israël à l'encontre des Arabes. La Syrie estime que le bombardement de l'usine pharmaceutique au Soudan n'était pas justifié et constitue une violation des principes du droit international et de la Charte des Nations Unies. Elle soutient la demande qui a été faite par le Gouvernement soudanais au Conseil de sécurité d'envoyer une mission d'enquête pour vérifier les faits communiqués par les Américains.

M. TOFIK ZULFUGAROV, Ministre des affaires étrangères de l'Azerbaïdjan : les élections présidentielles du 11 octobre prochain se dérouleront sous le contrôle de 300 observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), du Conseil de l'Europe et d'autres organisations internationales qui garantiront des élections libres et démocratiques. L'économie du pays a également connu une évolution positive et le produit national brut (PNB) croît régulièrement. Aujourd'hui l'Azerbaïdjan, avec l'aide du FMI et de la Banque mondiale, s'engage dans la réforme de son système bancaire et la privatisation de ses entreprises publiques. C'est dans cette optique que l'Azerbaïdjan participe depuis cinq ans au programme TRASECA qui vise à ouvrir un couloir de transport Europe-Caucase-Asie. Ainsi, la Conférence internationale pour la restauration de "la Route de la soie" s'est tenue à Bakou les 7 et 8 septembre dernier et a réuni des délégations de 32 pays et de 13 organisations internationales. Les participants sont convenus d'un accord multilatéral de base sur le transport international pour le développement du couloir Europe-Caucase-Asie. Nous espérons que les institutions financières internationales témoigneront à ce projet l'intérêt nécessaire.

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La résolution du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est une question clef de la politique étrangère azerbaïdjanaise. Les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et les décisions de l'OSCE ont contribué à jeter les bases légales de la résolution du conflit. La Déclaration de Lisbonne qui reconnaît l'intégrité territoriale de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, garantit une grande autonomie au territoire du Haut-Karrabakh ainsi que la sécurité de sa population. En dépit des progrès réalisés, les récents événements politiques en Arménie ont entamé la dynamique lancée par le groupe de Minsk de l'OSCE. La pression militaire de l'Arménie sur l'Azerbaïdjan, son occupation continuelle d'une partie de son territoire et ses conditions posées pour la reprise des négociations ne permettent pas de parvenir à un accord juste et durable. En outre les transferts d'armes entre la Russie et l'Arménie, d'un montant de 1 milliard de dollars, n'ont pas pour seul effet d'entraver la possibilité d'un accord, mais constituent un facteur déstabilisateur pour toute la région. Une fois de plus, l'Azerbaïdjan se déclare favorable à une résolution pacifique du conflit et à une application stricte du cessez-le-feu jusqu'à ce qu'un accord soit réalisé. C'est dans cet esprit que l'Azerbaïdjan en appelle à l'Arménie pour qu'elle accepte les propositions faites par le groupe de Minsk. Il est particulièrement important que la communauté internationale maintienne avec détermination la position qu'elle a adoptée sur la résolution du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

En ce qui concerne la réforme de l'Organisation des Nations Unies, celle de son Conseil de sécurité est primordiale. L'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine devraient être représentées dans toutes les catégories de membres, en accord avec les réalités politiques actuelles. Compte tenu du fait que le nombre d'Etats a doublé dans le groupe de l'Europe de l'Est, nous maintenons qu'il faut leur allouer un siège supplémentaire parmi les membres non permanents. A propos de la réforme du Conseil de sécurité, nous attirons l'attention de l'Assemblée sur le fait que quatre des résolutions du Conseil relatives au conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan (822, 853, 874, 884) ne sont toujours pas appliquées. D'autre part nous demeurons préoccupés du fait que l'Azerbaïdjan ne soit toujours pas représenté au Secrétariat des Nations Unies.

L'Azerbaïdjan souffre d'un problème majeur de réfugiés qui ne peut pas être résolu avant que les forces d'occupation se soient retirées du pays. L'Azerbaïdjan est soutenu dans son action par les institutions des Nations Unies qui, au-delà de l'aide humanitaire directe, contribuent à la restauration du district de Fisuli, libéré de l'occupation des troupes arméniennes. Néanmoins nous sommes inquiets de la tendance actuelle à la baisse du volume de l'aide humanitaire. L'action du Programme des Nations Unies pour le développement a été primordiale pour aider l'Azerbaïdjan à régler certains de ses problèmes. Nous sommes particulièrement satisfaits du rôle du coordonnateur résident en Azerbaïdjan. A l'heure où le PNUD fait face à des contraintes financières, nous en appelons aux Etats Membres pour qu'ils augmentent leurs contributions volontaires.

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M. ABUZED OMAR DORDA (Jamahiriya arabe libyenne) : l'histoire montre que les combattants autoproclamés du terrorisme ont été les premiers à perpétrer des actes terroristes. Leur histoire n'est rien de plus qu'une série d'actes terroristes contre d'autres peuples. Ils ont tenté de qualifier des mouvements de libération de mouvements terroristes mais ont échoué dans leurs tentatives puisque la plupart de ceux-ci ont triomphé. Aujourd'hui, ils sont prêts à déployer le tapis rouge à leurs dirigeants, comme en témoigne la réception qui a été réservée la semaine dernière au Président sud-africain Nelson Mandela. Ce changement d'attitude est motivé par le désir de préserver leurs intérêts et d'obtenir davantage de bénéfices politiques et économiques. C'est pourquoi, il faut convenir d'une définition du terrorisme et appliquer les mêmes critères et les mêmes lois dans tous les cas. La Libye est prête à participer à tout effort en ce sens. Certaines personnes insistent pour lier l'Islam et le monde musulman au terrorisme, ce qui constitue en soi une forme de terrorisme. A présent que l'ennemi idéologique, incarné par le communisme, a disparu, les musulmans sont devenus les nouveaux ennemis. Or, qui a recruté, financé, entraîné et armé ceux qui se battaient en Afghanistan durant la présence soviétique ? Qui a appelé ces gens des "Moujahidines" et les appelle aujourd'hui des terroristes ? La libye est également préoccupée par la présence de bases militaires étrangères dans la région méditerranéenne et demande le démantèlement de ces bases qui constituent un danger pour les populations de la région.

A propos des derniers développements concernant la question de "Lockerbie", la Libye voit dans la résolution adoptée le 27 août dernier par le Conseil de sécurité une ingérence dans le travail et les procédures du tribunal qui serait appelé à juger les deux suspects et une restriction des droits de la défense des accusés, ainsi que la confiscation des droits juridiques de la Libye garantis par le droit et les coutumes internationales qui régissent les procédures et les éléments de preuves. Tout texte qui rendrait possible le transfert des deux suspects vers tout autre lieu que les Pays-Bas irait à l'encontre des initiatives régionales acceptées par la Libye. La référence dans la résolution à un tribunal compétent au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis laisse supposer que le transfert des deux suspects aux Pays-Bas serait une étape transitoire. La Libye estime qu'il s'agit d'une piraterie institutionnelle, justifiée par une résolution du Conseil de sécurité. La Libye a accepté un jugement devant un tribunal écossais siégeant dans un pays tiers. Ainsi, un tribunal écossais siégeant aux Pays-Bas répondrait aux dispositions de la résolution 883 (1993), alors qu'une cour qui siégerait au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis la contredirait. La Libye estime que la solution optimale, pragmatique et rapide réside dans des négociations entre toutes les parties en vue de parvenir à un accord sur les procédures pratiques d'application de l'option consistant à juger les deux suspects devant un tribunal écossais dans un pays neutre (les Pays-Bas). Si des négociations directes s'avéraient impossibles en raison de l'opposition des Etats-Unis et du Royaume-Uni, les pourparlers pourraient être menés par l'intermédiaire du Secrétaire général de l'ONU. L'accord devrait déterminer toutes les mesures pratiques, les engagements de chaque partie, et les droits et garanties devant être accordés aux deux suspects et à leur défense. Il devrait aussi stipuler

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de manière précise les obligations de toutes les parties pour que le procès des deux suspects constitue la dernière étape de la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité, et non la première. Cela devrait mener à la levée des sanctions imposées à la Libye et mettre fin aux tentatives visant à modifier l'évaluation de la situation sous prétexte que la Libye ne se conforme pas totalement aux résolutions du Conseil car elle a en réalité fait tout ce qui lui a été demandé de faire.

La Libye estime, en particulier, qu'il faut parvenir à un accord préalable sur la liste des témoins, tant libyens que de toutes les parties. La défense devrait avoir le droit de recevoir et d'examiner toutes les preuves et d'interroger les témoins dans le cadre d'un contre-interrogatoire. Il faut parvenir à un accord sur l'endroit où les suspects purgeront leur peine, en cas de condamnation, soit aux Pays-Bas, soit en Libye; garantir que les deux suspects ne seront pas extradés ou transférés au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis à aucun moment et sous aucun prétexte; parvenir à un accord sur les droits en matière de sécurité, ainsi que les droits légaux, personnels, sociaux, de santé et religieux des deux suspects à toutes les phases du procès, ainsi que sur les conditions du transfert des deux suspects vers les Pays-Bas qui garantisse leur sécurité pendant leur transfert, leur séjour et leur retour à l'issue du procès. Cet accord devrait être endossé par le Conseil de sécurité et mis en oeuvre sous la supervision du Secrétaire général.

Mme TAUFA VAKATALE, Vice-Premier Ministre et Ministre de l'éducation et de la technologie de Fidji : nous avons accueilli favorablement le changement dans le domaine du désarmement nucléaire quand nous avons adopté le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) il y a deux ans, texte que mon pays a été le premier à signer. Mais il y a quelques mois, l'Inde et le Pakistan ont procédé à des essais nucléaires, et ma délégation lance un appel à ces deux pays pour qu'ils reconsidèrent leurs ambitions nucléaires et adhèrent au CTBT. Au cours des décennies écoulées, les pays en développement ont lutté désespérément pour un changement dans les relations économiques internationales. Ce changement devait comprendre l'établissement d'un nouvel ordre économique international et un nouvel environnement économique international. Cette lutte fut menée dans le cadre des sessions annuelles de l'Assemblée générale, des sessions extraordinaires et des travaux du Conseil économique et social. La création de l'Organisation mondiale du commerce était supposée mettre en place les fondements d'un nouveau système de relations commerciales internationales qui aurait aidé au développement des pays en développement et des pays les moins avancés. En tant que petit Etat insulaire, nous demandons votre soutien et vous demandons de comprendre les besoins spéciaux et la vulnérabilité des petites îles, qui devraient être classées dans une catégorie séparée en tant qu'Etats désavantagés. Ce travail a déjà commencé par la mise en place de critères basés sur un index de vulnérabilité. Aux Nations Unies, le développement se mesure à partir d'un index de développement humain, qui prend en compte la progression du produit national brut, du revenu réel par tête d'habitant, de l'espérance de vie de la population et autres paramètres. Cependant les ouragans, comme celui qui

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vient de frapper les Caraïbes, le raz-de-marée qui a frappé la Papouasie- Nouvelle-Guinée et la sécheresse extrême qui frappe certains pays dont le mien, démontrent la vulnérabilité des petits Etats insulaires face aux catastrophes naturelles. A Fidji, le Gouvernement est obligé d'apporter une assistance spéciale en eau et en alimentation à plus de 54.000 foyers, soit plus du quart de notre population. A cause de la sécheresse, notre production de sucre sera réduite, cette année, de 50% et nous n'aurons pas de boutures et de semences de qualité pour un redressement sûr de la situation dans les années suivantes. Je lance un appel au système de soutien au développement des Nations Unies pour envisager des programmes spéciaux d'assistance en cas de catastrophes naturelles, ce genre de programmes existe déjà dans le cadre des Conventions de Lomé qui unissent les Etats de l'Union européenne aux Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Le développement durable est une question critique pour les Etats insulaires, pour qui le grand défi est d'équilibrer le développement économique et social et la protection de l'environnement. Depuis le Sommet de Rio, peu de progrès a été fait pour trouver des ressources de financement pour une transition vers le développement durable. Les pays en développement sont très déçus par cette situation et mon pays appelle à la mise en oeuvre des recommandations et des engagements de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement.

M. BORIS SHIKHMURADOV, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Turkménistan : il faut bien assimiler les forces socioéconomiques en oeuvre dans la mondialisation de l'économie afin de mieux en tirer parti. Le Turkménistan, qui est conscient de ses responsabilités à l'égard de la communauté internationale, a signé hier, au siège des Nations Unies, le Protocole de Kyoto à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Le Turkménistan a également transmit au Secrétaire général les instruments d'accession à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Le Turkménistan est gravement préoccupé par l'augmentation des attaques dont sont victimes le personnel des Nations Unies et le personnel associé. Il condamne ces attaques qui sont inacceptables du fait de la nature impartiale et noble des missions de l'ONU. Il est de ce fait essentiel que tous les Etats Membres soient parties à la Convention. Un renforcement du partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales est souhaitable du fait que les organisations régionales sont mieux à même de percevoir les signes avant-coureurs des conflits et faciliter la mise en oeuvre d'une diplomatie préventive. Le Turkménistan estime que la proposition pour l'établissement d'une unité spéciale afin de combattre le crime, le terrorisme, le trafic de drogue et le blanchiment de l'argent vient à point nommé. La récente vague d'actes terroristes, les bombardements en Tanzanie et au Kenya, le meurtre de diplomates iraniens en Afghanistan, exigent une coordination accrue des efforts de la communauté internationale.

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Le Turkménistan est particulièrement préoccupé par la persistance en Afghanistan des conflits armés qui a des incidences négatives sur la stabilité de la région et son développement économique. L'impact de ces conflits se fait particulièrement ressentir au Turkménistan dont la frontière avec l'Afghanistan s'étend sur près de 1000 kilomètres. Le Turkménistan estime qu'il n'y a pas d'autre alternative qu'un règlement pacifique, par des négociations politiques entre les parties au conflit, sous les auspices de l'ONU. Le Turkménistan soutient sans réserve les efforts de l'ONU, du Secrétaire général et de son Envoyé spécial, M. Brahimi, ainsi que les efforts entrepris dans le cadre du mécanisme "6 plus 2".

Le Turkménistan a besoin, du fait des mutations au plan international, de trouver de nouveaux itinéraires pour acheminer ses ressources en énergie vers les marchés internationaux. Il a élaboré une stratégie pour l'exécution de projets de construction d'oléoducs et a envisagé plusieurs options. L'infrastructure des oléoducs doit permettre d'assurer une augmentation du volume des livraisons de l'énergie ainsi que leur diversification afin de stabiliser et de garantir leur distribution internationale. Le Turkménistan estime qu'il est important de régler la question des réseaux internationaux d'oléoducs qui est comparable, par sa complexité, à celle de la navigation internationale dans les détroits, qui a été codifiée par la Convention du droit de la mer des Nations Unies adoptée en 1982. Il est important de garantir le transport des ressources énergétiques du fait que les pays qui en sont possesseurs sont souvent loin des marchés mondiaux et enclavés. Il est regrettable que certains pays exercent des pressions politiques et économiques afin d'influencer le développement de l'infrastructure internationale du transport par oléoducs.

En ce qui concerne la question de la Mer caspienne, il conviendrait d'élaborer de nouvelles approches pour en déterminer le statut. Une majorité des Etats riverains de la Mer caspienne, y compris le Turkménistan, sont favorables à la division de celle-ci en différents secteurs qui tiennent compte des intérêts de tous les Etats. Les richesses de la Mer caspienne sont un héritage commun, et devraient bénéficier à chaque Etat riverain. Le Turkménistan estime que ceux-ci doivent être prêts à chercher des compromis raisonnables afin de doter la Mer caspienne d'un nouveau statut juridique. Du fait que le processus de mise en place d'un nouveau statut de la Mer caspienne pourrait avoir des conséquences négatives sur la stabilité régionale, l'engagement des Nations Unies sur cette question serait souhaitable. Le Turkménistan se félicite de ce que la tendance à associer l'extrémisme à l'Islam soit en diminution. Le Turkménistan est favorable à la proposition du Président de l'Iran de déclarer l'an 2000 l'année du dialogue entre les civilisations. La neutralité du Turkménistan ne le protège pas des dangers et des tribulations du monde. Le Turkménistan cherche à maintenir des relations égales et justes avec tous les pays et à faire preuve d'impartialité politique. Il attache une grande importance au rôle de l'Organisation des Nations Unies qui est une institution internationale unique, et estime qu'il est nécessaire de la renforcer.

- 12 - AG/803 29 septembre 1998

M. MUSTAFA OSMAN ISMAIL, Ministre des relations extérieures du Soudan : la promulgation d'une nouvelle constitution au début de cette année renforçant les institutions civiles et le transfert pacifique du pouvoir sur la base du pluralisme politique renforceront la stabilité politique dans le pays. Le Soudan a aussi vu récemment une amélioration de sa situation économique reflétée dans les derniers rapports du FMI, et projette de commencer à exporter du pétrole l'année prochaine. Les efforts de paix dans le sud du pays et la réponse positive du Gouvernement à l'appel au cessez-le-feu lancé par les organisations régionales et internationales ont été rejetés par le mouvement rebelle, ce qui s'est traduit par la poursuite de la guerre et davantage de souffrances pour nos citoyens.

Après les attentats de Nairobi et de Dar es-Salaam, le Soudan avait manifesté sa disposition à coopérer pleinement aux efforts visant à appréhender et condamner les coupables et avait accordé à l'administration américaine l'autorisation de survoler son territoire pour évacuer les victimes. Le Soudan avait également assuré les responsables américains de sa pleine coopération. Or, le soir du 20 août, la population a été choquée par un acte de terrorisme haineux et lâche, similaire à ceux de Nairobi et de Dar es-Salaam. L'usine pharmaceutique de Al-Chifaa produisait des médicaments essentiels pour les enfants, les femmes et les personnes âgées et était un modèle de développement économique du pays. Le Soudan affirme que l'usine ne produisait que des médicaments, qu'elle appartenait au secteur privé, à un homme d'affaires soudanais sans aucun lien avec Oussama ben Laden. Elle était l'une des plus importantes du genre au Moyen-Orient et en Afrique.

L'Islam appelle au respect mutuel et au dialogue et rejette violence et injustice qui suscitent la haine. Le droit stipule qu'un accusé est innocent avant d'avoir été prouvé coupable. Or, le Soudan a été accusé, condamné et puni par les Etats-Unis qui ont agi en tant qu'adversaire, juge et partie, opposant et arbitre. Le monde entier et de larges segments de la communauté internationale ont rejeté l'agression américaine et sa justification. Pourtant, les Etats-Unis continuent de s'opposer à l'envoi d'une mission d'établissement des faits par le Conseil de sécurité, faisant valoir qu'ils ont trouvé des précurseurs chimiques dans des échantillons de sol prélevés près de l'usine. Pourquoi s'opposent-ils alors à l'envoi d'une telle mission pour vérifier ces allégations ? C'est actuellement la seule exigence du Soudan. Le projet présenté la semaine dernière par le groupe arabe au Conseil de sécurité demandait l'envoi d'une telle mission. Le Conseil a pour responsabilité et obligation de le faire. Il a, en outre, agi de même dans des situations similaires. Le Soudan appelle donc le Conseil à envoyer une telle mission au Soudan pour que la communauté internationale puisse vérifier la véracité des allégations américaines sur lesquelles les Etats-Unis ont fondé leur agression. Il s'agit d'une demande légitime. La lutte contre le terrorisme que le Soudan condamne sous toutes ses formes doit être fondée sur les principes de la légitimité internationale et la coopération. Le Soudan ne veut pas se lancer dans un affrontement avec les Etats-Unis mais est intéressé à l'établissement de relations normales et d'un dialogue constructif sur toutes les questions d'intérêt mutuel. Le peuple soudanais tient à maintenir de bonnes relations avec les Etats-Unis.

- 13 - AG/803 29 septembre 1998

Le Soudan est perplexe devant l'annonce par un représentant de l'administration américaine du versement prochain de 25.000 dollars en faveur des victimes des inondations dans le sud du Soudan. Le Gouvernement américain a lancé 17 missiles de croisière coûtant chacun 1 million de dollars contre l'usine pharmaceutique et verse maintenant 25.000 dollars pour des inondations dont le coût dépasse 40 millions de dollars. Le Soudan veut son usine qui produisait 50 % des médicaments du pays. Nous avons besoin de ces médicaments, en particulier en cette période d'inondations qui provoquent des maladies et des épidémies.

Le conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée risque de provoquer une détoriation de la situation dans la région. Le Soudan qui accueille des centaines de milliers de réfugiés provenant de ces deux pays est particulièrement affecté par ce conflit. Il appelle donc les deux pays à faire preuve de modération et à recourir à des moyens pacifiques pour régler leur différend. Les conflits en Afrique causent de nombreux problèmes, en particulier un grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées. Face à ces souffrances et afin de trouver une solution durable à ce problème, l'OUA a décidé d'organiser une conférence ministérielle du Comité des réfugiés et des personnes déplacées en décembre 1998 à Khartoum en décembre 1998. Nous attendons une participation efficace et le soutien de la communauté internationale pour assurer le succès de cette conférence.

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