YASSER ARAFAT SOLLICITE L'APPUI DE L'ASSEMBLEE GENERALE POUR LA CREATION D'UN ETAT PALESTINIEN
Communiqué de Presse
AG/802
YASSER ARAFAT SOLLICITE L'APPUI DE L'ASSEMBLEE GENERALE POUR LA CREATION D'UN ETAT PALESTINIEN
19980928 La République populaire démocratique de Corée propose un plan de réunification de la péninsule coréenne"Nous n'avons pas perdu foi dans le processus de paix et nous continuerons à respecter nos obligations conformément aux accords existants". C'est en ces termes que Yasser Arafat, Président de l'Autorité palestienne a exposé la position de la Palestine cet après-midi au cours du débat général qui s'est poursuivi à l'Assemblée générale. Evoquant la détérioration sérieuse du processus de paix au Moyen-Orient, le Président de l'Autorité palestienne a souligné la nécessité de créer un Etat palestinien et a sollicité à cet égard l'appui de la communauté internationale, d'autant que la période de transition de cinq ans prendra fin le 4 mai 1999, a-t-il rappelé. D'autre part, il a demandé à l'Etat d'Israël de respecter les Accords conclus dans le cadre des négociations de paix.
La lutte contre le terrorisme a également été évoquée par le Ministre des affaires étrangères de la Tanzanie. Rappelant les attentats terroristes perpétrés contre les ambassades américaines de Tanzanie et du Kenya, il a appelé au renforcement du régime juridique international contre le terrorisme. "Les auteurs de tels crimes haineux ne doivent trouver refuge nulle part", a-t-il souligné". Pour sa part, le Ministre des affaires étrangères de l'Algérie a estimé que le moment était venu de considérer l'élaboration d'une Convention globale de prévention et de lutte contre le terrorisme qui servirait de cadre juridique indispensable à la mise en oeuvre d'une coopération internationale en la matière.
Le Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée a, quant à lui, proposé un plan de réunification de la péninsule coréenne en cinq points qui comprend notamment la formation d'une coalition entre le Nord et le Sud de la Péninsule coréenne et les pays voisins. Il a également rappelé que la présence militaire américaine constitue un obstacle majeur à la réunification.
(à suivre - 1a)
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Outre le Vice-Président des Seychelles, M. James Michel, et le Vice- Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Croatie, M. Mate Granic, l'Assemblée générale a entendu les Ministres des affaires étrangères suivants: M. Kassymjomart Tokaev (Kazakhstan), M. Momodou Lamin Sedat Jobe (Gambie), M. Muratbek Imanaliev (Kirghizistan) et le représentant d'Antigua-et-Barbuda, M. Patrick Albert Lewis.
L'Assemblée générale poursuivra son débat général demain mardi 29 septembre à partir de 10 heures. Auparavant elle entamera le point 16 de son ordre du jour relatif à l'élection du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
M. JAMES MICHEL, Vice-Président des Seychelles : ma délégation considère que le développement doit être en tête de l'ordre du jour d'une Organisation des Nations Unies rénovée et qu'une plus grande part des ressources des Nations Unies doit être consacrée au développement, notamment pour répondre aux besoins croissants et essentiels des pays en développement. Le monde doit relever un grand défi, celui de l'éradication des bidons-villes du village mondial. Si nous voulons en finir avec la pauvreté, il faut trouver les moyens de corriger les déséquilibres actuels. Les petits pays à économies en développement, doivent faire face à l'énorme tâche qui consiste à renforcer leurs capacités institutionnelles et d'exportation afin de prendre place dans cet environnement international compétitif. Il faut que la communauté internationale reconnaisse qu'elle doit nous offrir un soutien adéquat pour accomplir cette transition. A cet égard, ma délégation appelle l'Union européenne à accepter la demande des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) d'une prolongation des préférences commerciales lors des négociations en cours en vue d'un accord qui remplacerait la Convention de Lomé IV. Une véritable coopération doit prendre en considération les besoins de développement spécifiques des partenaires les plus vulnérables qui doivent s'adapter aux exigences de la compétitivité. Nous avons besoin de temps et d'une période de transition et de préparation pour nous adapter.
Nous, petits Etats insulaires en développement, nous sommes les membres les plus faibles et les plus vulnérables de la communauté internationale. Ce fait est bien établi, mais malgré la reconnaissance de nos contraintes particulières, il est décevant de constater que les bonnes intentions sont encore loin d'être traduites en actions. Comment pouvons-nous interpréter l'inertie apparente dans la mise en oeuvre de "l'indice de vulnérabilité"? Comment peut-on interpréter l'indifférence face aux problèmes que nous rencontrons en particulier en matière de sécurité, de développement durable et de protection de l'environnement? La vulnérabilité nous a cependant enseigné certaines choses. L'environnement pour nous n'est pas une mode. Il ne s'agit pas pour nous de donner des leçons mais d'être la conscience du monde. Tandis que certains, beaucoup plus développés et puissants que nous, polluent et pillent, nous préservons et protégeons. Mais cela a un coût. Nous espérons des nations industrialisées qu'elles soient plus responsables et qu'elles se conforment aux engagements pris à Kyoto et, surtout, qu'ensemble, elles mettent fin au désordre dans lequel nous sommes tous! La vulnérabilité nous a aussi appris à vivre dans une harmonie raciale. La force de notre cohésion sociale tient à notre diversité raciale et nous ne pouvons comprendre les guerres, la violence, le terrorisme et la barbarie que voyons se multiplier autour de nous au nom d'idéologies malsaines, religieuses, raciales ou politiques. Pendant que nous nous efforçons d'atténuer notre vulnérabilité, les lois non-écrites et la logique de la coopération internationale font que nous sommes devenus les victimes de nos efforts et de notre gestion prudente de l'aide. Les réponses aux défis du nouvel ordre international doivent passer par la solidarité et la coopération internationales à travers le multilatéralisme. On ne trouvera de solutions durables aux problèmes africains qu'à travers une approche concertée et intégrée.
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M. JAKAYA MRISHO KIKWETE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République-Unie de Tanzanie : ma délégation partage la volonté générale des Etats Membres des Nations Unies de renforcer le rôle du Conseil de sécurité et de revoir sa composition. La Tanzanie, et l'Afrique, souhaitent un Conseil de sécurité plus élargi, plus représentatif et plus démocratique dans lequel chaque membre a un rôle légitime à jouer. L'Afrique, demande et mérite deux sièges permanents au sein d'un Conseil élargi. Par ailleurs, l'efficacité des Nations Unies dépend largement de sa stabilité financière, or celle-ci est de plus en plus précaire. Cela est imputable pour beaucoup au non-paiement des contributions de la part de certains Etats Membres, y compris parmi les contributeurs les plus importants, pour des raisons politiques.
Suite à l'attentat à la bombe a Dar es-Salaam, qui avait pour cible l'ambassade des Etats Unis, la Tanzanie tient à réitérer sa gratitude aux gouvernements, organisations et individus qui ont exprimé leur solidarité avec elle et lui ont apporté un soutien économique. Cet attentat et celui commis à Nairobi nous ont rappelé que le terrorisme est un problème mondial et qu'il faut déployer des efforts concertés à l'échelle internationale pour le combattre. Les auteurs de ces crimes haineux ne doivent trouver refuge nulle part dans le monde. Il faut renforcer le régime juridique international contre le terrorisme. Tout comme le terrorisme, le problème de la drogue est une menace à l'échelle mondiale que l'on doit combattre à travers la coopération internationale.
Pour ce qui est de la situation dans la région des Grands Lacs, j'aurais souhaité pouvoir l'aborder sur une note plus positive. La situation au Burundi reste précaire, en dépit des négociations en cours dans le cadre des pourparlers de paix d'Arusha, et la Tanzanie continue à accueillir des réfugiés burundais, la situation en matière de sécurité ne s'étant guère améliorée dans leur pays. Dans quelques semaines une nouvelle série de négociations se déroulera à Arusha, avec de nouveau Mwalimu Julius Nyerere comme facilitateur. La paix au Burundi dépend entièrement de la volonté des parties au conflit et la Tanzanie leur demande à nouveau de poursuivre sur la voie du dialogue.
Pour ce qui est de la République démocratique du Congo, le conflit interne et externe menace d'entraîner le pays et toute la région dans l'anarchie prolongée et la guerre. La région, à travers l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a déployé des efforts en vue de garantir le cessez-le-feu et de lancer un processus politique en vue de trouver une solution pacifique au conflit. La résolution de ce conflit dépend de la volonté des parties à travailler en vue d'un règlement global basé sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, le respect des droits de tous les citoyens de ce pays et, tenant compte des craintes légitimes des Etats voisins pour leur sécurité. La Tanzanie demande à la communauté internationale de soutenir les efforts régionaux en cours afin d'éviter une catastrophe en République démocratique du Congo.
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L'instabilité dans la région des Grands Lacs continue d'être à l'origine de flux importants de réfugiés. La Tanzanie a accueilli des milliers d'entre eux et continue à le faire, en tant que Membre responsable de la communauté internationale et des Nations Unies. Toutefois, compte tenu des circonstances, notre persévérance s'essouffle et notre hospitalité ne doit pas être considérée comme éternelle. Tout en demandant un plus grand soutien de la part de la communauté internationale pour l'aider à faire face a ce problème, la Tanzanie lui lance également un appel pour s'attaquer plus efficacement aux causes du problème. Elle demande à cette Assemblée et à la communauté internationale d'encourager les pays des Grands Lacs à résoudre les conflits politiques de la région, et souhaite des mécanismes pour une meilleure répartition des coûts de la charge des réfugiés.
L'Afrique connaît une série de conflits dévastateurs et accepte la responsabilité première de leur résolution. L'OUA joue un rôle important dans la recherche de solutions pacifiques pour la région à travers des partenariats avec des groupes et organisations sous-régionaux. Cependant, l'OUA et l'Afrique méritent le soutien de la communauté internationale et en particulier des Nations Unies. Le Tribunal international criminel pour le Rwanda, que la Tanzanie a l'honneur d'accueillir, travaille dans des circonstances difficiles et il est regrettable que ses difficultés aient reçu plus d'attention que ses réalisation. La Tanzanie reste fermement engagée à soutenir ce Tribunal. Par ailleurs, l'adoption du statut de la Cour pénale internationale est un pas important dans le rapprochement critique entre le droit international pénal, le droit humanitaire et les droits de l'homme.
La Tanzanie est inquiète par la baisse du taux de croissance du continent, qui traduit sa fragilité. Elle se prononce en faveur de la création d'un système de commerce international équitable, et non discriminatoire qui permettrait d'améliorer les opportunités de développement des pays africains. La question du développement durable en Afrique continue également d'être largement affectée par le poids de la dette extérieure de ses pays et les niveaux de pauvreté demeurent très élevés. Cette pauvreté est à l'origine de nombreux problèmes et conflits et, compte tenu de l'interdépendance des Etats, aucun pays, y compris les pays développés, n'est à l'abri de ces problèmes.
M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda) : cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de la CARICOM dont Antigua-et-Barbuda a l'honneur d'être membre. Malgré les prévisions des "prophètes de l'Apocalypse", la CARICOM a fait beaucoup plus que survivre en matière de coopération. Malgré les difficultés, nous avons mis en place des institutions stables que nous devons à des dirigeants pleins de ressources et au soutien du peuple. Mais il est tout a fait aisé de les renverser. Nous sommes animés de la même détermination qu'autrefois pour les sauvegarder.
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Malgré les bienfaits que l'on accorde à la mondialisation, la plupart des pays en développement doivent en faire les frais. Depuis la mise en place de l'Organisation mondiale du commerce, la tendance est plus à l'exclusion qu'à l'intégration ainsi qu'à la marginalisation plutôt qu'à l'intégration, en particulier des pays qui avaient pourtant des perspectives optimistes. Une fois de plus nous devons attirer l'attention de la communauté internationale sur le commerce de la banane dont notre pays est exportateur. L'Accord de Lomé défavorise les petits pays des Caraïbes exportateurs de bananes et si elle ne bénéficie pas d'une certaine protection l'industrie de la banane des pays de la CARICOM risqueraient de péricliter et de s'effondrer ce qui entraînerait de graves problèmes sociaux. Les institutions financières multilatérales qui accordent des aides aux pays en développement continuent à considérer le PNB comme critère de base pour juger de l'état de leur économie. La mondialisation et la libéralisation sont censées faire des miracles indépendamment de l'état des économies. Les petits Etats épris de paix comme le nôtre se sont trouvés assujettis aux normes de l'Organisation mondiale du commerce.
Le système commercial d'échange multilatéral doit être équitable et les déséquilibres des présents accords devraient être rectifiés. Les bénéfices du système économique mondial devraient profiter aux Etats en proportion de leur besoins et non de leur part dans le commerce international. L'OMC doit trouver une cohérence dans sa politique économique globale. Ainsi la paix et la prospérité pourront assurer des assises stables pour des relations internationales basées sur les avantages mutuels.
Mon Gouvernement a salué la Session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue en juin dernier. L'influence des trafiquants de drogue oblige notre Gouvernement à opérer des prélèvements dans ses ressources déjà très limitées pour se doter de nouveaux textes de loi et réhabiliter des personnes dépendantes. Il s'agit d'un défi considérable pour des sociétés comme la nôtre. Il est possible que nous devenions des victimes involontaires de la drogue. Les petits Etats insulaires côtiers des Caraïbes ne peuvent pas opposer une défense efficace au trafic de drogue. Compte tenu de nos capacités limitées, nous reconnaissons l'importance de la coopération internationale pour développer les instruments permettant de lutter efficacement contre le trafic de stupéfiants. Mon Gouvernement se déclare en faveur d'une approche rationnelle du problème du contrôle de la drogue par les Nations Unies au XXIème siècle. Nous devons adopter une stratégie globale et une action concertée pour créer un monde sans drogue auquel nous aspirons tous.
Dans le domaine économique, les Caraïbes ont toujours été marginalisées. Antigua-et-Barbuda est vouée a avoir un revenu moyen, ce qui constitue un handicap puisque seul le PNB est retenu comme critère décisif. Notre défi consiste par conséquent à convaincre les agences internationales que nous devrions figurer en priorité sur leurs liste concernant l'aide au développement.
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M. YASSER ARAFAT, Président du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine et Président de l'Autorité palestinienne : pour la première fois, la Palestine participe au débat général de l'Assemblée générale. Cette participation est la manifestation de la résolution adoptée par l'Assemblée générale sur la participation de la Palestine aux travaux des Nations Unies, ce qui représente une étape importante dans la voie qui mène à l'octroi du statut d'Etat Membre. Pour ce qui est de la question du désarmement nucléaire et de la non-prolifération des armes de destruction massive, nous soutenons fermement les objectifs poursuivis par la communauté internationale. Tout autant préoccupant est la détention par Israël de l'arme nucléaire, son refus d'adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire et de placer ses installations nucléaires sous supervision de l'Agence de l'énergie atomique. Ce qui s'est passé récemment en Asie du Sud-Est doit nous encourager à engager une coopération sincère et prendre des engagements communs dans ce domaine.
Au mois de mai dernier, le peuple palestinien a commémoré les cinquante ans de sa dépossession et cinquante années de souffrance. Malgré ces années amères, la question la plus ancienne touchant aux réfugiés n'a toujours pas trouvé de réponse et notre terre est toujours sous occupation. Nos ressources naturelles sont exploitées et la ville d'Al Qods Al Charif est toujours victime de tentatives de judaïsation et de mesures administratives artificielles. Nous souffrons de la confiscation des terres, de la démolition des maisons, de la confiscation des cartes d'identité, de mesures d'isolement de la ville de Bethléem et du conflit qui sévit à Hébron et dans les autres villes palestiniennes. On refuse toujours à huit millions de Palestiniens de jouir du droit à la souveraineté sur leur terre. Notre peuple, en dépit de tout cela a pu survivre et préserver son identité. Il a choisi l'option de la paix et la volonté de la communauté internationale. Par conséquent, nous avons décidé, avec nos frères arabes, de participer au processus de paix qui débuta à Madrid en 1991. Nous avons ensuite franchi une étape importante en signant les Accords d'Oslo avec Israël le 13 septembre 1993. Ce développement portait les promesses d'une réconciliation et d'une coexistence entre les peuples, la naissance d'un nouveau Moyen-Orient, et le début de l'établissement d'une paix permanente et globale dans la région. Chaque partie a obtenu des réalisations tangibles et le peuple palestinien a été en mesure d'ériger ses institutions et de s'attaquer aux conséquences destructives de longues années d'occupation. Le peuple palestinien a participé à des élections générales et à l'établissement de l'Autorité palestinienne. Cette tendance générale s'est poursuivie jusqu'à ce qu'un coup fatal soit porté au processus de paix avec l'assassinat de Yitzhak Rabin, mon partenaire dans le processus de paix, la paix des braves.
Un nouveau chapitre a commencé avec la mise en place du Gouvernement de Benjamin Netanyahu qui a adopté des principes de politiques générales qui n'étaient pas conformes aux accords existants. Le Gouvernement a tenté publiquement de se débarrasser des principes du processus de paix contenus dans les résolutions 242, 338, et 425 du Conseil de sécurité et du principe de l'échange de la terre contre la paix.
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Ce gouvernement a mis un terme à la mise en oeuvre des accords contractés, à l'exception du redéploiement d'Hébron qui a eu lieu grâce aux efforts importants consentis par le Gouvernement américain. Le Gouvernement israélien a cessé de respecter les engagements qu'il a pris au cours de la période de transition. Ni la première phase de redéploiement qui devait être lancée le 7 mars 1997, ni la deuxième phase prévue pour le 7 septembre 1997, n'ont été mises en oeuvre. Ces deux phases ainsi que la troisième, qui n'a pas été mise en oeuvre cette année, auraient dû conduire au retrait par Israël de 90 % de notre territoire. Ces mesures et les prises de position du Gouvernement de M. Netanyahu ont mené à l'impasse du processus de paix du côté palestinien comme du côté syrien et libanais et à la tension générale qui règne dans la région. Il est grand temps que la communauté internationale exerce des pressions tangibles sur Israël pour que les accords signés à la Maison Blanche, les résolutions internationales et le principe de l'échange de la terre contre la paix soient respectés.
Afin de mettre un terme à la détérioration de la situation, la partie palestinienne a cherché à intensifier ses efforts, notamment sous le parrainage des Etats-Unis et du Président Clinton auquel nous exprimons notre reconnaissance. La Partie palestinienne a accepté l'initiative américaine relative aux questions en suspens malgré qu'elle soit en deçà de nos exigences légitimes. La partie israélienne rejette toujours cette initiative et continue de tenter de la vider de son sens. Nous demandons donc au coparrain américain de dénoncer les responsables de l'impasse du processus de paix. Nous demandons aux Etats-Unis de prendre des mesures qui soient à la mesure de leurs responsabilités vis-à-vis du processus de paix, de leurs intérêts, de leur crédibilité dans la région du Moyen-Orient et de protéger cette région des dangers résultant de l'impasse du processus de paix. Nous remercions le Président Clinton pour avoir ce matin organisé une réunion importante à la Maison Blanche associant les deux parties en vue de sortir le processus de paix de l'impasse. Dans ce contexte, nous appelons toutes les autres parties concernées à intensifier leurs efforts, et en particulier la Fédération de Russie ainsi que la Chine, et le Japon. Nous demandons également à l'Union européenne, qui a des intérêts économiques et politiques dans la région, de prendre rapidement des mesures pour sauver le processus de paix. Nous demandons également à tous ceux qui soutiennent l'initiative franco-égyptienne d'organiser une conférence internationale associant tous les Etats déterminés à sauver le processus de paix.
Nous n'avons pas perdu foi dans le processus de paix et nous continuerons à respecter nos obligations, conformément aux accords existants. Mais nous ne renoncerons pas à nos droits nationaux ni aux droits inaliénables du peuple palestinien. Je lance un appel à tous ceux qui sont présents dans cette salle - source de légitimité internationale et de paix, gardien de la liberté, de la sécurité et de la stabilité, de la prospérité et de la justice - pour qu'ils se rangent à nos côtés, d'autant que la période de transition de cinq ans touche à sa fin le 4 mai 1999. L'Etat indépendant de Palestine doit voir le jour pour incarner les droits de notre peuple à l'autodétermination.
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Nous continuerons à poursuivre l'objectif de la paix des braves dans le Moyen-Orient. Tout le monde sait qu'une paix à 100 % signifie des conditions de sécurité à 100% et une liberté à 100 %. Je demande à Israël de respecter les accords contractés, en particulier dans le domaine de la sécurité, de la protection des Palestiniens et des Israéliens et de la lutte contre le terrorisme. Il n'y a pas d'alternative à la paix. Aidez-nous à l'obtenir.
M. KASSYMJOMART TOKAEV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan : sept ans après avoir opté pour la démocratie et l'économie de marché, le Kazakhstan est aujourd'hui engagé sur la voie des réformes politiques visant à renforcer la démocratisation et résoudre les problèmes sociaux, combattre la corruption, améliorer l'administration de l'Etat ainsi que protéger et garantir les droits et libertés de tous les citoyens de notre société multiethnique. Ce faisant, nous renforçons le pluralisme et garantissons la liberté de conscience, d'expression et de la presse et consolidons les bases d'une société démocratique laïque. Le Kazakhstan est d'avis que pour construire l'Etat il faut s'intégrer dans l'économie et la politique mondiales. C'est pourquoi, nous développons et renforçons nos institutions financières, ce qui nous a permis de faire face sans trop de peine à la crise économique qui a frappé l'Asie et la Communauté des Etats indépendants (CEI). En ce qui concerne l'intégration, notre Président s'est fait l'avocat de la conclusion d'un traité pour la création d'un espace économique unique au sein de la CEI. Le Kazakhstan qui poursuit une politique de coopération constructive a créé une zone de sécurité et de bon voisinage à ses frontières.
En tant que pays eurasien, il considère comme une priorité de sa politique étrangère le développement de relations amicales, équitables et mutuellement bénéfiques avec les pays de l'Est et de l'Ouest. A cet égard, le renoncement volontaire du Kazakhstan à son héritage nucléaire et son attachement sans réserve au régime de la non-prolifération constituent des signes évidents de notre bonne volonté. Il y a quelques jours, lors de la deuxième Conférence internationale sur les problèmes de la non-prolifération qui s'est tenue à Kurchatov, sur l'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk, le dernier silo de lancement de missiles stratégiques a été fermé. Le Kazakhstan continue de plaider en faveur de la création de structures de sécurité sur le continent asiatique et se félicite des progrès de l'idée de la convocation d'une conférence sur l'interaction et les mesures d'établissement de la confiance en Asie. C'est la même idée qui a conduit, en juillet dernier à Almaty, à la réunion des dirigeants du Kazakhstan, de la Chine, de la Fédération de Russie, du Kirghizistan et du Tadjikistan sur les questions de coopération et de renforcement de la confiance dans la région. Les accords signés avec la Chine sur le tracé de la frontière sino-kazakhe constituent une contribution majeure au renforcement de la sécurité et de la stabilité régionale. De même, la Déclaration russo-kazakhe d'amitié éternelle et d'alliance pour le vingt et unième siècle ainsi que le Traité d'amitié éternelle entre le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan sont d'une extrême importance.
En tant que partisan décidé du renforcement de la sécurité régionale et
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internationale, le Kazakhstan condamne fermement les entorses faites au régime de non-prolifération et engage l'Inde et le Pakistan a signer sans délais les Traités sur l'interdiction complète des essais nucléaires et sur la non- prolifération des armes nucléaires. De même, le Kazakhstan oeuvre à la constitution d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale.
Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation qui prévaut en Afghanistan. Il n'existe pas de solution militaire à la crise et un processus de paix ne pourra se mettre en place qu'en mettant fin aux ingérences extérieures et en soutenant les initiatives de paix du Secrétaire général. Un autre problème majeur aujourd'hui est le terrorisme international et le crime organisé. Ces phénomènes sont doublement dangereux lorsqu'il s'agit de terrorisme nucléaire et lorsque le crime organisé est associé au trafic de drogues. Or nous assistons à une évolution étrange dans la mesure où la production de drogue devient une composante essentielle de certaines économies nationales. C'est ainsi que les drogues en provenance de l'Afghanistan se retrouvent dans tous les pays du monde.
Un autre problème qui nous affecte aussi est le séparatisme et il est temps de le déclarer hors-la-loi. Quant à la détérioration de l'environnement, elle jette une ombre sur le futur de l'humanité. Ainsi, le désastre de la mer d'Aral concerne tout le monde et des mesures concrètes doivent être prises pour le résoudre. Le Kazakhstan, du fait de sa situation géographique particulière et de l'enclavement de l'Asie centrale en général, est attaché au développement des réseaux de transport, en particulier des hydrocarbures et à la coopération avec les institutions spécialisées des Nations Unies en la matière. Dans le même sens, une solution au problème du statut juridique de la Mer Caspienne est d'une importance stratégique pour le Kazakhstan.
M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères de l'Algérie : le processus de réforme des Nations Unies intervient à un moment opportun où des nouvelles problématiques se posent à nous avec une forte interpellation de nos aptitudes à mettre en commun les ressources nécessaires à l'identification des enjeux collectifs en cause et à la formulation des politiques de nature à y apporter les réponses porteuses de nos aspirations partagées. Ces nouvelles problématiques sont notamment la mondialisation, l'interdépendance, le développement, la paix et la sécurité collectives. La mondialisation a longtemps été présentée comme un vecteur de prospérité universelle. Pourtant, de nombreux pays ont exprimé leurs doutes et lancé des mises en garde quant aux dysfonctionnements et aux périls dont serait lourde une mondialisation qui ne serait pas assujettie à des formules de régulation, de coordination et de maîtrise appropriées. A défaut de ces mécanismes de régulation, la mondialisation, plutôt que d'être un facteur d'intégration, s'est révélée être un facteur d'exclusion.
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A défi global doivent répondre des mécanismes globaux de régulation, de coordination et de concertation; dans l'attente, les mécanismes existants doivent pouvoir être consolidés dans leur fonction de prévention et d'intervention. Par ailleurs, des démarches volontaristes dynamiques doivent pouvoir accompagner les intégrations régionales comme une composante de la mondialisation équilibrée et maîtrisée. La problématique de l'interdépendance est structurellement liée à celle de la mondialisation. Pourtant, l'érosion de la coopération internationale pour le développement autant que les failles du présent système de relations économiques mondiales représentent encore des entraves décisives sur la voie de l'aménagement des interdépendances.
Au bout du compte, au coeur de la problématique de la mondialisation et de l'interdépendance, se pose celle du développement, une problématique nodale mais de plus en plus destinée à la marginalisation dans nos débats et dans la formulation des politiques économiques à portée mondiale. Enfin, la problématique de la paix et de la sécurité collective a connu l'irruption de nouveaux phénomènes, en l'occurrence du terrorisme. En tant que phénomène global, le terrorisme exige de la part de la communauté internationale une réponse globale. A cet égard, l'Algérie se réjouit de constater que, après l'avoir longtemps sous-estimé et mal analysé, la communauté internationale semble de plus en plus prendre la mesure des dangers dont il est porteur et réaliser qu'aux actions unilatérales et sporadiques des Etats doit se substituer une riposte collective et déterminée pour le combattre. L'Algérie est convaincue que le moment est venu de considérer la question de l'élaboration d'une Convention globale de prévention et de lutte contre tous les actes de terrorisme comme cadre juridique indispensable à l'organisation et à la mise en oeuvre d'une coopération internationale en la matière. Cette action doit se traduire par des actions convergentes et soutenues de la communauté internationale visant le démantèlement des réseaux de soutien multiformes et les bases arrières du terrorisme, le tarissement de ses sources de financement et le jugement des auteurs d'actes terroristes. La tenue du Sommet mondial sur le terrorisme auquel ont appelé les chefs d'Etat des pays non-alignés dernièrement à Durban, pourrait constituer une étape décisive dans cette direction.
Au sujet du Sahara occidental, l'Algérie apporte un appui ferme au Plan de règlement des Nations Unies, en coopération avec l'OUA, appelant à la tenue d'un référendum d'autodétermination libre, régulier et impartial. C'est donc le lieu d'en appeler ici avec solemnité et un sens accru de l'urgence au strict respect des engagements contractés et de réaffirmer la responsabilité des Nations Unies, et en particulier du Conseil de sécurité, dans la mise en oeuvre intégrale et scrupuleuse du Plan de règlement et de l'Accord de Houston afin que le peuple du Sahara occidental exerce son droit inaliénable à la libre décision de son destin.
L'Algérie a bâti sa politique extérieure sur les principes d'ouverture, de solidarité, de bon voisinage et de coopération. Elle oeuvre en Méditerranée à l'instauration de la paix, de la stabilité, de la coopération et de la prospérité.
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C'est dans cette optique que l'Algérie s'est attelée à la négociation d'un accord d'association avec l'Union européenne visant la mise en place d'une coopération rénovée et mutuellement bénéfique. Pour ce qui est du processus de paix au Moyen Orient, l'heure est au pessimisme en raison de la grave impasse où la dynamique de paix semble s'être installée. Le reniement par l'Administration israélienne des engagements contractés à Oslo et à Washington, son rejet du principe "la terre contre la paix", et son refus de mettre fin à sa politique de colonisation ont fini par avoir raison du processus de paix en menaçant toute la région d'un retour à la logique de confrontation. Face à cette situation, il importe de rappeler que le règlement juste et définitif du conflit du Moyen-Orient passe par le retrait total et inconditionnel des forces israéliennes des territoires palestiniens et arabes occupés et l'exercice du peuple palestinien de son droit à l'autodétermination, y compris la création d'un Etat libre et souverain, avec El Qods comme capitale.
Pour ce qui est de la situation en Afrique, l'Algérie appelle au règlement des conflits intra et interafricains à travers le recours aux mécanismes africains existants et notamment du Mécanisme central de prévention, de gestion et de règlement des conflits en Afrique.
M. MOMODOU LAMIN SEDAT JOBE, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de la Gambie : depuis que nous avons renoué avec notre tradition démocratique, nous faisons tous les efforts possibles pour consolider ce processus de manière harmonieuse. Mais favoriser la démocratie sur fond de pauvreté n'est pas une tâche aisée car si les besoins fondamentaux du peuple ne sont pas satisfaits, il se désintéresse de la politique. Conscient de cette réalité, le Gouvernement du Président Jammeh a rapidement mis en place un programme socioéconomique mettant l'accent sur la santé, l'éducation et l'agriculture.
Nous sommes préoccupés par la marginalisation croissante des pays les moins avancés. Le volume total de nos exportations continue à se situer en dessous des 0,4% des exportations mondiales. Cette tendance négative mérite une action coordonnée de façon à améliorer cet état de fait. La mondialisation et la libéralisation doivent être gérées à travers un effort international concerté, de manière à éviter une aggravation de la marginalisation des pays en développement.
Concernant la sécurité, je tiens à féliciter les membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et son groupe de contrôle (ECOMOG) ainsi que toutes les autres organisations sous-régionales africaines pour leur bon travail en vue d'assurer la paix et la sécurité. Nous appelons la communauté internationale à appuyer les efforts déployés par le gouvernement de la Sierra Leone pour restaurer son contrôle sur toute l'étendue de son territoire.
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Nous espérons que l'initiative conjointe de la CEDEAO et de la communauté des pays de langue portugaise (CPLP) conduira au règlement du conflit en Guinée-Bissau. Nous estimons que le cessez-le-feu conclu à Praia le 26 août doit être respecté. Le problème de Lockerbie dure depuis trop longtemps. Le gouvernement de la Gambie se félicite que les Etats-Unis et le Royaume-Uni aient accepté la proposition libyenne de juger les deux suspects dans un pays neutre. Elle réaffirme pleinement son soutien aux efforts déployés par la Jamahiriya arabe libyenne pour leur garantir un procès juste.
Par ailleurs, ma délégation est gravement préoccupée au sujet de la menace que représente la drogue. Le Gouvernement de la Gambie s'engage à limiter le problème de la drogue sur son territoire et à coopérer avec tous les pays à cet égard. La communauté doit affronter un autre problème qu'est le terrorisme. Le Gouvernement gambien le condamne sous toutes ses formes et ses manifestations.
Afin d'entrer dans le nouveau millénaire avec une vision collective d'un monde meilleur, il est nécessaire de réformer et revitaliser l'Organisation. Dans ce contexte, les réformes de l'Organisation devraient aller dans le sens d'une meilleure promotion de la paix et du développement. Les Nations Unies représentent un forum et un cadre adapté à la réalisation de ces objectifs. L'Organisation est plus pertinente aujourd'hui que jamais et nous devrions tous contribuer à lui insuffler une nouvelle vitalité et à faire en sorte que ses décisions soient respectées.
M. MURATBEK IMANALIEV, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan : la réforme de l'Organisation des Nations Unies exige plus de temps et d'efforts que prévus, mais elle aura un caractère incomplet si elle ne s'applique pas à tous ses organes et, en particulier, au Conseil de sécurité. Il faut non seulement améliorer les méthodes de travail du Conseil mais également en élargir la composition et le Kirghizistan appuie l'élargissement dans les deux catégories de membres, permanents et non permanents, en tenant compte d'une répartition géographique équitable. En tant que pays enclavé, le Kirghizistan s'intéresse au développement de nouveaux réseaux de transport afin de faciliter l'accès de la région aux biens, aux capitaux et aux services ainsi qu'au développement de la coopération régionale. A cet égard, la doctrine de notre président sur la renaissance de la route de la soie, qui suppose l'instauration d'une zone de stabilité, de sécurité et de coopération dans le région, est de première importance.
Pour un pays à économie en transition, il est important de voir ses efforts, appuyés par les organisations multilatérales afin de l'aider à intégrer l'économie de transition, il est également très important de voir ses efforts appuyés par les organisations multilatérales afin de pouvoir entrer de plein droit dans l'économie mondiale.
( suivre)
- 13 - AG/802 28 septembre 1998
Trois domaines restent au coeur de la stratégie de développement du Kirghizistan : l'économie, l'écologie et le développement social. L'écologie occupe une place toute particulière. En effet, le Kirghizistan est un pays composé à 95% de montagnes. A cet égard, le Kirghizistan est heureux de voir le soutien dont a bénéficié son initiative en vue de proclamer l'année 2002, année internationale des montagnes.
La politique éprise de paix du Kirghizistan visant à l'instauration d'un monde multipolaire suppose un avenir débarrassé de la menace nucléaire. Nous souhaitons le renforcement du régime de non-prolifération et nous nous félicitons de la tenue, après l'adoption par l'Assemblée générale d'une résolution faisant de l'Asie centrale une zone exempte d'armes nucléaires, de la réunion de Bishkek en juillet dernier qui a rassemblé des experts de pays d'Asie centrale et des représentants des puissances nucléaires et des Nations Unies.
En outre, le Kirghizistan appuie tous les efforts de paix dans le monde, mais il serait souhaitable qu'on accorde davantage d'importance à la diplomatie préventive afin d'éviter que des différends ne deviennent des conflits ouverts. Le Kirghizistan est en particulier extrêmement préoccupé par la situation en Afghanistan et au Kosovo ainsi qu'en Afrique. Les conflits armés sont accompagnés de violence, de mouvements massifs de réfugiés, de trafic d'armes illégal et de violations des droits de l'homme, mais aussi profitent au développement du terrorisme et du crime organisé. Le Kirghizistan est particulièrement inquiet des menaces de terrorisme nucléaire et appelle la communauté internationale à conclure rapidement ses travaux sur le projet de convention contre les actes de terrorisme nucléaire.
M. CHOE SU HON, Vice-Ministre des affaires étrangère de la République populaire démocratique de Corée : nos scientifiques et techniciens ont mis sur orbite avec succès un satellite artificiel portant un lanceur de missiles. Cette mise sur orbite constitue un événement historique qui témoigne de l'importance de nos progrès scientifiques et technologiques et contribuera au maintien de la paix et au progrès de la science au service de l'humanité. La division de la péninsule coréenne ne doit pas durer. En raison de manoeuvres militaires actuelles dirigées contre la République populaire démocratique de Corée, la menace d'une autre guerre de Corée est imminente. Ce danger doit être écarté à tout prix et à cet effet, il est indispensable d'obtenir la réunification du pays. Le Gouvernement de notre République a toujours estimé que la Corée devrait être réunifiée sous la forme d'une confédération. En avril dernier, Kim Jong II a fait une proposition en cinq points en vue de la réunification du pays, à savoir l'adoption d'une politique de réconciliation de la part des autorités de la Corée du Sud, la tenue de dialogues en vue de l'unité et de la réconciliation de la nation tout entière, la promotion de la coexistence, une prospérité et des intérêts partagés entre le Nord et le Sud et une solidarité, ainsi qu'une coalition entre le Nord, le Sud et les pays voisins.
( suivre)
- 14 - AG/802 28 septembre 1998
Nous soutenons l'initiative d'organiser des pourparlers en vue de la réunification et de l'amélioration des relations entre le Nord et le Sud de la Corée. Ce dialogue Nord-Sud doit placer les intérêts communs au-dessus de tout autre préoccupation. Personne ne devrait permettre que ce dialogue serve des intérêts politiques malhonnêtes et la cause de la division. Si les autorités de la Corée du Sud font preuve de volonté sincère en vue de la réunification, en prenant des mesures telles que l'abolition de la "Loi nationale sur la sécurité", nous accepterons de les rencontrer et de tenir des consultations sur l'avenir commun de la nation. Nous travaillerons ensemble à la réunification. Pour atteindre cet objectif, les pays qui sont intervenus dans la région, notamment les Etats-Unis et le Japon, devraient s'abstenir de tout acte qui freinerait les efforts du peuple coréen. L'armée américaine est la principale entité militaire en Corée du Sud. Il s'agit d'un phénomène anormal dans le cadre des relations internationales contemporaines qui est le produit d'un état d'esprit anachronique. La présence militaire américaine constitue l'obstacle majeur à la réunification pacifique de la Corée. Devant cette auguste Assemblée, nous demandons instamment aux Etats-Unis de retirer leurs forces du Sud de la Corée et de mettre un terme aux relations belligérantes qu'ils entretiennent avec nous. Nous sommes convaincus que le maintien de la paix dans la péninsule coréenne passe par la dissolution du commandement militaire de l'ONU en Corée du Sud et par la conclusion d'un accord de paix entre les deux pays. Le Japon devrait présenter des excuses sincères et adopter des mesures compensatoires pour les crimes qu'il a commis contre notre peuple. Le fait que le Japon a fait tout un remue-ménage à la suite du lancement de notre satellite et a saisi le Conseil de sécurité constitue un manque de respect flagrant pour la communauté internationale.
Les récents développements en Asie du Sud-Est nous rappellent que le désarmement, en particulier le désarmement nucléaire, est une priorité à l'ordre du jour des Nations Unies. Il ne sera pas possible de mettre un terme à la prolifération des armes nucléaires tant que les Etats dotés de telles armes maintiennent un monopole nucléaire. Les Nations Unies devraient à cet égard renforcer leur rôle dans le domaine du désarmement et nous estimons qu'il est indispensable d'organiser une quatrième session spéciale de l'Assemblée générale sur le désarmement.
M. MATE GRANIC, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Croatie : la Croatie est en train d'apprendre que l'économie de marché peut tout à la fois offrir des opportunités de succès que des risques d'échec. La Croatie aujourd'hui, quoique toujours handicapée par la transition, la reconstruction, le retour des réfugiés et des personnes déplacées et la réconciliation, affirme sa position dans les questions politiques et économiques en Europe centrale. Son intégration dans les institutions euro-atlantique constitue en outre un objectif stratégique. En dépit du fait que la guerre est finie, la Croatie se débat encore avec les héritages des agressions qu'elle a subies et qui se traduisent par un nombre de revers : infrastructure économique dévastée, personnes portées disparues, victimes de la guerre et de nombreux réfugiés qui regagnent leur foyer.
( suivre)
- 15 - AG/802 28 septembre 1998
Le pays passe par une double transition : de la guerre à la paix et de la démocratie à l'économie de marché; il oriente tous ses efforts vers la reconstruction, la croissance économique, le développement et la normalisation de ses rapports avec les pays voisins. En ce qui concerne la Bosnie- Herzégovine, la Croatie a été le premier Etat à la reconnaître comme un Etat souverain et indépendant et lui a apporté son soutien. A ce propos, les élections récentes en Bosnie contribueront à l'établissement de la paix et de la stabilité. La Croatie a également fait des progrès importants dans ses relations avec la République fédérale de Yougoslavie (RFD), et notamment la signature de pas moins de 10 Accords bilatéraux. La Croatie espère que la question de la sécurité dans la région de Prevlaka sera rapidement négociée et reste disposée à ouvrir sa frontière avec le Monténégro et de poursuivre la démilitarisation de ses frontières. La fin des mandats de la Mission d'observation des Nations Unies à Prevlaka (MONUP) et du Groupe d'appui des Nations Unies composé de contrôleurs de la police civile (UNCIVPOL) représenterait une nouvelle étape dans la vie de la Croatie, et confirmerait sa souveraineté et son intégrité territoriale.
En dépit du soutien et de la coopération de la Croatie au Tribunal international criminel pour l'ex-Yougoslavie, elle n'est pas satisfaite de ses résultats. Les inculpations faites à ce jour ne reflètent pas l'ampleur des crimes de guerre commis par les différentes parties au conflit. En outre, certains parmi les plus grands criminels de guerre, tels que Karadzic, Mladic et Martic, sont toujours en liberté au vu et au su de la communauté internationale. La Croatie partage les inquiétudes internationales face à la situation au Kosovo et la menace qu'elle représente pour la paix et la sécurité dans la région. Elle condamne également les crimes contre l'humanité qui y sont perpétrés et dénonce toutes les formes de terrorisme. La Croatie est en faveur d'une solution pacifique et négociée qui respecte l'intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie et le droit des Albanais kosovars à leur autonomie.
En ce qui concerne la réforme de l'Organisation des Nations Unies, la Croatie considère qu'il faut que celle-ci porte à la fois sur les besoins de l'Organisation et sur son efficacité à l'échelle internationale et qu'il appartient aux Etats Membres de s'associer aux efforts faits en ce sens. Elle est en faveur de la réforme du Conseil de sécurité, et en particulier son élargissement. Compte tenu de l'importance de l'ECOSOC en tant que forum international pour aborder les questions liées à la mondialisation, la Croatie attache une importance capitale à sa candidature en son sein pour la période 2000-2002.
Il est nécessaire aujourd'hui d'améliorer les structures et les mécanismes sécuritaires internationaux, et en particulier les formes que peuvent prendre les opérations de maintien de la paix à savoir notamment des missions de diplomatie préventive et de police civile. Dans ce contexte, la Croatie a informé le Secrétaire général de sa volonté de devenir un Etat fournisseur de contingents.
( suivre)
- 16 - AG/802 28 septembre 1998
Les questions du désarmement et de la sécurité internationale sont fondamentales dans nos efforts pour préserver et renforcer la stabilité dans un monde de plus en plus instable. La Croatie est particulièrement touchée par le problème des mines antipersonnel, et rappelle que plus de 2 millions de mines ont été disséminées sur son territoire pendant la guerre. Elle a ratifié la Convention d'Ottawa en mai 1998. Par ailleurs, le terrorisme international constitue également une menace pour la paix et la sécurité mondiales, et la Croatie se prononce en faveur du renforcement de la coopération internationale pour que les responsables des actes terroristes soient traduits en justice.
Le rôle des Nations Unies reste d'une importance capitale pour le monde. L'Organisation a notamment joué un rôle important en Croatie, à la fois en temps de guerre et actuellement, alors que les mandats des deux missions arrivent à leur terme. Toutefois, la présence des Nations Unies en Croatie se poursuivra à l'avenir dans le cadre d'un partenariat pour le développement.
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( suivre)