LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE L'EGYPTE MET EN GARDE CONTRE LES EXIGENCES DE SECURITE D'ISR'L QUI CONDUISENT LE PROCESSUS DE PAIX DANS L'IMPASSE
Communiqué de Presse
AG/799
LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE L'EGYPTE MET EN GARDE CONTRE LES EXIGENCES DE SECURITE D'ISRAEL QUI CONDUISENT LE PROCESSUS DE PAIX DANS L'IMPASSE
19980925 L'entrée en vigueur, le 1er mars prochain, de la Convention d'Ottawa sur les mines terrestres accueillie avec satisfactionL'Egypte condamne la politique israélienne qui a recours au prétexte de sécurité pour justifier l'occupation vidant ainsi la notion de sécurité de tout son contenu. Les pays arabes demandent à Israël de réviser sa politique car tout ce qui sera imposé aujourd'hui sans équité s'effondrera demain. C'est ce qu'a déclaré entre autres M. Amre Moussa, Ministre des affaires étrangères de l'Egypte qui a pris ce matin la parole devant l'Assemblée générale.
Les questions de paix et de sécurité ont été au centre du débat général qui s'est poursuivi ce matin à l'Assemblée générale. Les intervenants se sont accordés pour reconnaître que paix et stabilité sont deux facteurs indispensables dans la voie de la prospérité. La réalisation d'un monde stable et sûr, aspiration légitime de tous, passe en premier lieu par la résolution des conflits qui sévissent, parfois depuis plusieurs décennies, dans de nombreuses régions du monde. C'est ainsi que le Président de Chypre a appelé les dirigeants de la communauté chypriote turque à rechercher une solution durable au différend qui les oppose, car l'intérêt de Chypre réside dans l'unité et l'interaction des deux communautés. Le Président de la République d'Arménie a, quant à lui, mis la communauté internationale en garde contre les dangers d'instabilité régionale qui se profilent dans le Karabakh, du fait notamment de l'accumulation d'armes conventionnelles.
Au-delà du règlement pacifique des conflits, les intervenants ont jugé impératif de renforcer de manière urgente les activités générales de désarmement. Ainsi, pour le Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires devrait être l'une des plus hautes priorités. Il a ajouté que son pays est actuellement en train de mettre en place les instruments nationaux nécessaires à sa ratification. Soulignant également l'importance du contrôle et de l'élimination des armes classiques, le Ministre des affaires étrangères du Canada s'est félicité de l'entrée en vigueur le 1er mars prochain de la Convention d'Ottawa sur les mines terrestres. Il a, en
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outre, fait part de l'initiative canadienne de consolidation de la paix, qui a pour objectif de trouver des solutions aux problèmes particuliers des sociétés qui se relèvent d'un conflit. Le Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Nouvelle-Zélande a, quant à lui, souligné la nécessité de conclure dès 1999 un protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques.
L'établissement d'une véritable culture de la paix, du dialogue et de la tolérance et du respect mutuel a été présenté comme l'étape ultime à la réalisation d'une paix mondiale durable. A cet égard, le Président de l'Arménie a condamné les actes de génocides commis à travers le monde au cours des dernières années et il a réitéré son souhait de voir la Convention contre les génocides célébrée cette année en même temps que le 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Ministre des affaires étrangères de l'Egypte a vivement critiqué les intellectuels et penseurs politiques auteurs de la théorie du "choc des civilisations" et il a invité l'ONU à jouer plus que jamais son rôle de tribune et d'outil de concertation et d'égalité entre les peuples. Poursuivant dans cette optique, le Ministre des affaires étrangères du Canada a dénoncé la tendance croissante des membres permanents du Conseil de sécurité à contrôler de plus en plus l'ordre du jour de l'instance et à marginaliser les membres élus, pratique qu'il a qualifiée de contraire aux principes démocratiques qui animent les institutions politiques de cette fin de siècle.
Les Chefs d'Etat et de Gouvernement suivants ont pris la parole devant l'Assemblée ce matin : M. Robert Kocharian, Président de l'Arménie; M. Glafcos Clerides, Président de Chypre; M. Donald Charles McKinnon, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Nouvelle-Zélande; M. Soon-young Hong, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée; M. Amre Moussa, Ministre des affaires étrangères de l'Egypte; M. Jacques Poos, Vice-Premier Ministres et Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur et de la coopération du Luxembourg; M. Lloyd Axworthy, Ministre des affaires étrangères du Canada; M. Nguyen Manh Cam, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Viet Nam; et M. Indrek Tarand, Sous-Secrétaire permanent au Ministère des affaires étrangères de l'Estonie.
Le débat général de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale se poursuivra cet après-midi à partir de 15 heures.
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Allocution de M. Robert Kocharian, Président de la République d'Arménie
M. ROBERT KOCHARIAN, Président de la République d'Arménie : 1998 a été une année faite de signaux d'alarme et de souffles d'espoir. Nous avons assisté à la fois à des reculs et à des avancées dans notre quête de paix et de sécurité internationales. Nous avons en particulier assisté à des grands progrès vers le règlement de l'un des conflits les plus longs et les plus impitoyables, celui d'Irlande du Nord. L'accord de paix irlandais a prouvé au monde qu'il n'est jamais trop tard pour trouver des réponses à des problèmes apparemment insolubles. Malheureusement les conflits armés, les actes de terrorisme et d'autres formes de violence ont ébranlé le monde durant l'année écoulée et ont eu des conséquences négatives sur la stabilité et la sécurité internationales. Partie aux traités sur la non-prolifération des armes de destruction massive, l'Arménie est profondément inquiète des conséquences possibles des essais nucléaires menés par l'Inde et le Pakistan. L'Arménie soutient la proposition d'accord relative à l'interdiction de la production de matières fissiles à des fins de fabrication d'armes nucléaires et autres dispositifs explosifs.
Cette année marque aussi le 50ème anniversaire de l'adoption de la Convention sur la prévention et la punition du crime de génocide. Comme on le sait, la communauté internationale n'avait pas à l'époque, formellement condamné le génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman en 1915, et cela avait encouragé certains régimes à commettre de nouveaux crimes de génocide. Après l'Holocauste, les Nations Unies se sont penchées sur le problème du génocide, le définissant comme un crime contre l'humanité, et ont adopté le 9 décembre 1948 la Convention mentionnée ci-dessus. Malgré cela, au cours des cinq dernières décennies, des crimes de génocide ont été commis dans différentes parties du monde. L'Assemblée générale, sur présentation de l'Arménie et de cinq autres Etats a mis dans son programme de cette année la question du 50ème anniversaire de la Convention sur les génocides. Nous espérons qu'en conjuguant ses efforts dans la lutte contre le crime de génocide, l'humanité fera un pas décisif vers l'élimination de ce crime au siècle prochain.
La violation par l'Azerbaïdjan du Traité sur les forces conventionnelles en Europe représente un facteur de souci et d'inquiétude pour la stabilité politico-militaire dans notre région. Dans trois domaines de limitation des équipements des forces terrestres, notre voisin dépasse largement les limites nationales fixées par le Traité. Le règlement pacifique des conflits régionaux est l'un des plus importants garants de la stabilité et de la paix dans notre région de Transcaucasie, et l'Arménie est respectueuse du cessez- le-feu établi dans la zone du conflit du Karabakh en mai 1994. Nous exprimons ici notre reconnaissance pour la contribution du Groupe de Minsk et des Etats qui, individuellement, ont contribué au maintien de la médiation et du cessez- le-feu.
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Allocution de M. Glafcos Clerides, Président de la République de Chypre
M. GLAFCOS CLERIDES, Président de la République de Chypre : Chypre a souffert pendant plus de vingt-quatre ans des conséquences de l'invasion turque ainsi que d'une occupation de plus d'un tiers de son territoire. Malgré la volonté de la communauté internationale, à travers de nombreuses résolutions, et la volonté des Chypriotes grecs a négocier de bonne foi, aucune solution n'a pu être trouvée pour résoudre le problème de Chypre. Cela s'explique par le fait que la Turquie viole de façon flagrante les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale sur la question. Nous rappelons les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale appelant, dans un premier temps, au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République de Chypre ainsi qu'à la non-reconnaissance d'une République turque de Chypre Nord.
Pour ce qui est des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale appelant au retrait de toutes les troupes armées étrangères présentes sur le territoire de la République de Chypre, la Turquie ne les a pas respectées. L'importance des troupes turques postées sur le territoire chypriote a même fait dire à M. Boutros-Ghali, dans son rapport au Conseil de sécurité, que la partie Nord de la République de Chypre était la zone la plus militarisée du monde.
Par ailleurs, les résolutions des Nations Unies en faveur du retour des réfugiés dans l'île n'ont pas été mises en oeuvre à cause de l'opposition des troupes turques. De plus, la Turquie n'a pas respecté le dispositif de certaines résolutions concernant la composition démographique du territoire chypriote. En effet, en encourageant l'immigration de plusieurs milliers de ses citoyens, la Turquie envisagerait de modifier à son avantage la composition démographique de Chypre.
Le dirigeant chypriote turc, M. Denktash, a récemment proposé comme solution la création d'une confédération chypriote, violant ainsi toutes les résolutions de l'ONU qui préconisent plutôt une fédération bizonale et bicommunautaire ayant une seule et unique souveraineté et une seule citoyenneté pour tous les Chypriotes. L'intention inavouée de la Turquie, a poursuivi le Président, est de créer un protectorat, voire une colonie turque à Chypre.
La non-application des résolutions des Nations Unies sur Chypre ne peut que ternir l'image de l'ONU et de ses principaux organes. Si nous voulons résoudre le problème chypriote, qui perdure depuis plus de 40 ans, c'est vers l'avenir qu'il faut regarder. Une fois de plus, j'invite M. Rauf Denktash à oeuvrer avec nous à la recherche d'une solution durable qui profitera aussi aux générations futures. L'intérêt de Chypre réside dans l'unité et l'interaction des deux communautés.
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Pour conclure, le Président Clerides s'est une nouvelle fois prononcé en faveur de la création d'une fédération bicommunautaire et bizonale indivisible pouvant plus tard devenir membre de l'Union européenne.
M. DON MICKINNON, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Nouvelle-Zélande : depuis la fin de la guerre froide, le mécanisme de maintien de la paix des Nations Unies a été utilisé comme jamais auparavant. Il a enregistré des succès remarquables mais aussi quelques échecs. De nombreuses leçons peuvent être tirées de cette expérience et les futures opérations de maintien de la paix doivent s'en inspirer. Aujourd'hui de moins en moins de troupes portent le béret bleu et les pays contributeurs de troupes éprouvent des difficultés à se faire rembourser. Les arriérés du plus grand contributeur tant pour le maintien de la paix et qu'au budget régulier jettent une ombre sur l'Organisation. La totalité des arriérés a atteint un niveau alarmant. La communauté internationale ne peut se permettre de laisser l'incertitude budgétaire amoindrir la capacité des Nations Unies.
Dans la région du Pacifique Sud, les pays ont pris l'initiative d'apporter une réponse régionale à un problème régional. En effet, les contributions de l'Australie, de Fidji, de Vanuatu, des îles Salomon et de la Nouvelle-Zélande ont eu un rôle crucial dans le règlement de la crise de l'île de Bougainville. L'Accord de Lincoln, signé en Nouvelle-Zélande, en janvier dernier a formalisé le cessez-le-feu tout en préparant la voie à une éventuelle participation des Nations Unies. La Nouvelle-Zélande se félicite donc de la décision de l'Organisation d'installer un petit bureau politique sur l'île. Cet engagement ne peut que contribuer à consolider le processus de paix à Bougainville.
Concernant les questions de l'environnement, la Nouvelle-Zélande se réjouit de voir son Ministre de l'environnement présider les travaux de la dix-septième session de la Commission du développement durable. Il est à espérer que cette session permettra de faire progresser l'application de l'Agenda 21 et de prendre des mesures supplémentaires pour la réalisation des objectifs du Sommet de Rio. Il est également approprié qu'au cours de l'Année des Nations Unies sur l'océan, le thème des océans et des mers soit inscrit dans l'ordre du jour de la Commission ainsi que l'examen de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade, en prévision de la session extraordinaire que l'Assemblée générale tiendra l'année prochaine sur la question.
Il faut espérer aussi que la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention cadre sur le changement climatique fournira l'occasion de résoudre les questions restées en suspens dans le Protocole de Kyoto. S'agissant du financement du développement, il convient de décider si, dans leur forme actuelle, les institutions de Bretton Woods sont adaptées au 21ème siècle. Le clivage Ouest-Est ayant disparu, il faut s'attacher à résoudre le clivage Nord-Sud. Il convient de saluer, à cet égard, la contribution de la Mission des petits Etats du Commonwealth. Elle a mis en exergue la vulnérabilité particulière des petits Etats et conduit à la création d'une équipe spéciale
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de travail réunissant le Commonwealth et la Banque mondiale sur une question qui concerne directement les travaux menés par le Conseil économique et social et la CNUCED sur la question de la vulnérabilité.
Concernant le désarmement et le contrôle des armes, la Nouvelle-Zélande se déclare encouragée par les déclarations faites à l'Assemblée générale, ces derniers jours, et formule l'espoir que l'année 1999 verra l'ensemble des pays signer sans conditions le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires. L'engagement de la Nouvelle-Zélande en faveur du désarmement complet, y compris de l'élimination des armes nucléaires, a été réitéré dans une Déclaration datée du 9 juin dernier publiée conjointement par huit Ministres des affaires étrangères. Actuellement, la Nouvelle-Zélande travaille avec d'autres pays à l'élaboration d'une résolution fondée sur les questions citées dans la Déclaration. La Nouvelle-Zélande attache beaucoup d'importance à la conclusion dès 1999 d'un protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques. A la suite d'une initiative de l'Australie, la Nouvelle-Zélande a présidé, la semaine dernière, une réunion de Ministres à l'issue de laquelle une Déclaration, exhortant les gouvernements à s'engager dans ce sens, a été publiée.
M. HONG SOON-YOUNG, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée : en dépit de la crise économique et financière qui frappe actuellement l'Asie, la première préoccupation de la République de Corée n'est pas d'ordre économique. Le nouveau Gouvernement vient de lancer la "politique du rayon de soleil" en faveur de l'engagement constructif envers la République populaire et démocratique de Corée (RPDC). Après tant d'années de division, de guerre et de confrontation, un changement dans les relations entre nos deux pays exige la restauration et la culture du respect mutuel. Pour atteindre ces objectifs, le Président de la République de Corée a décidé de faire reposer sa politique sur trois principes : le rejet de toute provocation militaire de la part de la RPDC; aucune tentative de la part de la République de Corée d'absorber son voisin du nord et la promotion active de la réconciliation inter-coréenne, des échanges et de la coopération. Le Gouvernement encourage le secteur privé à multiplier en toute liberté les initiatives d'échange et de coopération avec la RPDC. La République de Corée est disposée à aider la RPDC à surmonter les difficultés économiques et alimentaires auxquelles elle est confrontée, car elle est persuadée que des consultations entre les deux pays sont indispensables au redressement économique de la RPDC. M. Hong a espéré que les Nations Unies joueront un rôle de médiateur et de facilitateur. Le Président de la République de Corée a proposé d'établir un dialogue permanent entre les deux Corées, mené à niveau ministériel afin de parvenir à une nouvelle ère de réconciliation et de coopération. Malheureusement, la RPDC a réagi passivement et presque négativement à cette suggestion. La République de Corée espère sincèrement que les dirigeants de la RPDC mettront de côté leurs réticences pour répondre de manière positive à cet appel au dialogue et à la collaboration. Nous aimerions revitaliser et mettre en oeuvre l'Accord inter-coréen de 1992 et pour ce faire, mon Gouvernement s'attachera à éviter les tensions et à créer
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un climat pacifique dans la péninsule par la voie du dialogue quadripartite. Nous tenons à réaffirmer que notre objectif immédiat est la coexistence pacifique.
Pour ce qui est de la situation actuelle de l'économie mondiale, contrairement aux attentes, la communauté internationale est frappée par une vague d'effets négatifs de la mondialisation rapide. Ainsi, les pays d'Asie, longtemps considérés comme des modèles de développement économique, sont aujourd'hui confrontés à une grave crise financière. Prise dans ce tourbillon économique soudain, la communauté internationale ferait bien de mettre au point une stratégie commune permettant d'utiliser au maximum les possibles bénéfices économiques de la libéralisation des marchés et de la mondialisation. C'est pourquoi, nous soutenons l'initiative des Nations Unies en vue de renforcer le dialogue et la coopération avec les institutions du système de Bretton Woods. De plus, malgré la croissance globale de l'économie internationale, les pays les moins avancés continuent d'être marginalisés. En tant que membre d'une communauté, nous devrions accorder davantage d'attention à la dégradation de la situation de ces pays. Pour sa part, la République de Corée appuie le développement durable des pays les moins avancés en participant à de nombreuses organisations de coopération régionale.
Les rapides changements en matière de sécurité internationale qui ont suivi la fin de la guerre froide font que les Nations Unies sont désormais confrontées à de nouveaux défis liés à la prolifération et au transfert des armes de destruction massive. La République de Corée déplore profondément les récents essais nucléaires entrepris par l'Inde et le Pakistan et elle leur demande d'adhérer rapidement au Traité de non-prolifération nucléaire et au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. L'entrée en vigueur de ce dernier devrait d'ailleurs être l'une des plus hautes priorités des activités de désarmement. Mon Gouvernement, quant à lui, est actuellement en train d'effectuer les démarches nationales permettant la ratification de ce traité. Nous tenons à rappeler que la RPDC, en tant qu'Etat partie au Traité de non-prolifération nucléaire, est tenu de satisfaire pleinement aux accords de sécurité de l'Agence internationale de l'énergie atomique. La RPDC devrait également geler toutes ses activités nucléaires et à terme démanteler ses installations. La communauté internationale devrait faire pression sur la RPDC pour qu'elle cesse de conduire ses recherches sur les matières fissiles ainsi que tout essai ou exportation. Avec les Etats-Unis et le Japon, la République de Corée poursuivra ses efforts en vue de faire progresser le projet KEDO en faveur de la paix et de la sécurité de la région. Les deux Corées devraient renouveler leurs efforts pour mettre en oeuvre la Déclaration conjointe de 1992 sur la dénucléarisation de la péninsule.
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M. AMRE MOUSSA, Ministre des affaires étrangères de l'Egypte : au lendemain de la fin de la guerre froide à la fin des années 80, certains ont parlé du "choc des civilisations". Les débats continuent autour de cette théorie, et tournent autour de l'humanité et de son avenir. Elle peut choisir un avenir fait de conflits et de conflagrations ou un avenir de coexistence pacifique et de paix. Nous, les membres et représentants de la communauté internationale assemblés ici aux Nations Unies, ne pouvons et ne devrions pas ignorer, en cette période historique, les arguments dangereux développés dans cette théorie destructive qui va contre notre oeuvre commune et les obligations collectives que nous avons acceptées dans le cadre de la vie internationale. Nous, les enfants du vingtième siècle, devons y répondre clairement, car, pouvons nous laisser un appel aussi négatif sans réplique ou correction? Ce que le Président Clinton a dit devant cette assemblée, lorsqu'il a rejeté cette théorie, et qu'il a déclaré respecter la civilisation islamique, devrait réellement être pris en considération et apprécié. De notre point de vue, nous devons aller vers le siècle prochain avec la certitude que nous sommes une seule communauté fondée sur des règles de pluralisme intellectuel, religieux, culturel, et sur la diversité. Nous devons réaffirmer que cette diversité ne porte pas préjudice à l'unité de la communauté internationale; elle renforce plutôt cette unité, et lui confère un dynamisme basée sur une compétition saine, une coexistence positive et une appréciation commune de ce qu'ont réalisé les multiples sociétés qui constituent la société des nations et qui ne peut se fonder uniquement sur les oeuvres d'une seule société, ou se réclamer seulement d'une seule culture. Le véritable chemin à suivre est celui des interactions positives, des complémentarités et de la coexistence entre civilisations. Il n'est pas dans la création de causes de conflits, pas plus qu'il ne s'agit d'attiser des flammes, ou de susciter la confrontation et le choc des civilisations.
Parlant du désarmement, l'évolution récente a mis en évidence la faillite du régime de non-prolifération nucléaire dans sa forme actuelle, qui manque d'universalité. Depuis cette tribune, pendant les trois dernières décennies, l'Egypte a appelé de manière constante à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. Cet appel a été renforcé par notre initiative de 1990, qui visait à rendre la région libre de toutes armes de destruction massive. Aujourd'hui, je voudrais réitérer cet appel en vue de maintenir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région du Moyen-Orient. De même, l'Egypte s'est jointe ici à sept autres Etats dans une déclaration appelant à un nouvel agenda pour le renforcement de l'engagement international en faveur d'un monde exempt d'armes de destruction massive, une initiative que nous vous invitons tous à soutenir. Permettez-moi de rappeler à ce sujet l'appel du Président Hosni Moubarak de réunir une conférence internationale sur ces armes à un moment mutuellement convenu.
Concernant la réforme du Conseil de sécurité, la position de l'Egypte reflète celle des pays non alignés, à savoir que cette réforme doit se faire à l'intérieur d'un cadre de travail intégré. Le nombre de nouveaux membres au sein du Conseil de sécurité doit être au moins égal à onze et les pays en
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développement doivent y être représentés en respectant strictement les principes de la représentation géographique équitable et de l'égalité des Etats; aucune tentative d'élargissement sélectif ou partiel n'est acceptable; il ne peut y avoir de limite dans le temps pour achever le processus d'élargissement de la composition du Conseil; et s'il fallait adopter une résolution pour amender la Charte, elle devrait être adoptée par une majorité des deux tiers des Etats Membres. A ces conditions, l'Egypte joint la décision du Sommet de l'OUA de 1997 qui demande cinq sièges non permanents et deux sièges permanents pour l'Afrique, dont l'attribution sur un principe de rotation se fera sur des critères agréés au sein du Groupe africain.
S'agissant du Moyen-Orient, l'embargo contre l'Iraq doit prendre fin naturellement. Nous espérons aussi que la bonne volonté prévaudra de part et d'autre en ce qui concerne le problème de Lockerbie. Sur un autre plan nous estimons que rien ne doit être fait pour augmenter les tensions dans la région. Le changement négatif de la politique israélienne a conduit le processus de paix dans l'impasse. Si Israël impose des demandes exorbitantes au Pays arabes, c'est parce qu'il s'imagine qu'aucune personne, aucun gouvernement ou Etat ne peut se mettre en travers de son chemin et faire pression sur lui ou refuser ses exigences.
l'Egypte condamne cette politique israélienne qui a recours au prétexte de sécurité pour justifier l'occupation vidant ainsi la notion de sécurité de tout son contenu. Les pays arabes demandent à Israël de réviser sa politique car tout ce qui sera imposé aujourd'hui sans équité s'effondrera demain.
M. JACQUES F. POOS, Vice-Premier Ministre des affaires étrangères du Luxembourg : au Kosovo, la violence dirigée contre les populations civiles doit cesser. Elle montre que la République fédérale de l'ex-Yougoslavie continue à adhérer à des voies qui ne peuvent que compromettre les progrès vers son intégration dans les structures internationales et européennes. Les actions armées menées par des groupes albanais du Kosovo doivent également cesser. Le mépris que manifestent les dirigeant serbes et les extrémistes du Kosovo pour la souffrance humaine est incompréhensible. La violence risque de provoquer une fois de plus un drame humanitaire.
Un nouveau statut du Kosovo, a poursuivi le Vice-Premier Ministre, doit voir le jour. Il est inconcevable qu'un tel statut puisse émerger sous l'empire de la menace, ou pire encore d'une violence froide et implacable qui ne fera qu'approfondir le fossé, au point de rendre absurde l'idée même d'entente. Une solution politique devra être négociée entre les parties en présence, sous l'égide de la communauté internationale. Une cohésion sans failles entre l'Europe, les Etat-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie devrait permettre aux acteurs de la région comme cela a été le cas précédemment, d'aborder leur avenir de manière plus rationnelle et ordonnée.
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Parlant en outre de la Bosnie-Herzégovine M. Poos indiqué que des progrès politiques ont rapidement pu être traduits en résultats concrets sur le terrain, et le pays dévasté par la guerre se trouve aujourd'hui engagé dans un effort de reconstruction. Il est réconfortant de noter qu'un nombre croissant de personnes inculpées de crimes de guerre ont pu être déférées au Tribunal de La Haye.
Dans son tour d'horizon politique, le Vice-Premier Ministre a évoqué les problèmes du continent africain. Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durable en Afrique, a-t-il dit, appellent des réponses d'ensemble. Le débat au niveau ministériel que le Conseil de sécurité vient de tenir sur ces thèmes a été bénéfique. l'Assemblée générale aura l'occasion d'examiner cette question au cours de la présente session en vue d'une discussion sur d'éventuelles mesures à prendre. Si l'avenir de l'Afrique dépend en premier lieu de l'action des Africains eux-mêmes, la communauté internationale doit être activement engagée pour faire respecter le droit international et pour accomplir son devoir de solidarité.
M. Poos estime que la réforme de l'ONU constitue un sujet prioritaire pour le Luxembourg. Un certain nombre de progrès ont été réalisés durant la 52ème Assemblée générale et nous nous en félicitons. Mais la réforme ne saurait être un événement isolé, elle doit devenir un processus qui sous-tende notre action dans son ensemble. Nous nous engageons à continuer de soutenir activement l'action du Secrétaire général, et à joindre nos effort aux siens en vue de doter les Nations Unies de la capacité de répondre de façon souple et évolutive aux défis du 21ème siècle.
La crise financière grave que l'Organisation connaît depuis plusieurs années doit être considérée comme étant en elle-même une menace compromettant l'efficacité de l'ensemble. Notre projet de réforme ne pourra être porteur que lorsque tous les Etats Membres auront accepté de remplir pleinement leurs obligations en vertu de la Charte des Nations Unies, en remboursant les arriérés qu'ils doivent à L'ONU et en versant à temps et sans conditions le montant intégral de leurs contributions obligatoires, tant au budget ordinaire de l'Organisation qu'au budget des opérations de maintien de la paix.
Dans le domaine du développement, le Luxembourg a entrepris un effort de longue haleine en vue d'apporter sa contribution propre. Nos efforts visent à atteindre l'objectif fixé par les Nations Unies, qui consiste à consacrer 0,7% du produit national brut à l'aide publique au développement, avant la fin du millénaire. Notre action se place prioritairement dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, qui représente l'un des obstacles majeurs au développement. A l'heure actuelle, notre contribution se monte à 0,56% du PNB et équivaut à une aide publique au développement de $195 des Etats-Unis par tête d'habitant. Selon ce dernier critère, le Luxembourg figure en 5ème position des pays donateurs regroupés dans le Comité d'aide au développement.
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M. LLOYD AXWORTHY, Ministre des affaires étrangères du Canada : les contours de l'avenir commencent à se dessiner puisque l'on assiste à l'émergence d'un nouveau système fondé sur des normes humanitaires et des pratiques inédites découlant des besoins humains et de la sécurité des personnes. Les efforts communs pour éliminer les mines antipersonnel constituent peut-être le meilleur miroir de cette nouvelle réalité. La Convention d'Ottawa a été saluée comme une réalisation sans précédent, issue d'un partenariat unique entre les ONG et les gouvernements. Le Burkina Faso ayant déposé, la semaine dernière, le 40ème instrument de ratification, le seuil nécessaire à l'entrée en vigueur du Traité a été franchi. Ce dernier, qui a déjà recueilli 130 signatures, deviendra le 1er mars, une composante du cadre juridique international. L'entrée en vigueur de ce Traité est une première étape importante. Il convient maintenant d'atteindre les objectifs énoncés dans le document et par l'intermédiaire de son service de l'action antimines, l'ONU peut mobiliser le groupe des donateurs, les ONG et les Etats touchés par le problème des mines et coordonner leurs efforts. A la signature du Traité sur les mines terrestres antipersonnel à Ottawa en décembre dernier, les pays se sont engagés à verser un milliard de dollars pour l'action contre les mines.
Le Canada a fourni la somme de 100 millions de dollars qui est déjà utilisée au Mozambique, au Cambodge, en Bosnie et dans certains pays d'Amérique centrale. Les mines terrestres ne sont pas les seules armes qui entraînent des conséquences tragiques.
Les problèmes que posent la prolifération et l'usage généralisé des armes légères sont inquiétants et complexes. A cet égard, le Canada mène une approche portant sur le commerce légitime et le trafic illégal de ces armes et sur les difficultés que leur prolifération entraîne pour la consolidation de la paix. Le trafic illégal des drogues menace aussi la sécurité des citoyens. C'est pourquoi, le Canada propose la création d'un groupe de réflexion formé des Ministres des affaires étrangères des Amériques. La paix et la stabilité sont indispensables à la sécurité des personnes. Il y a deux ans, le Canada a lancé l'initiative canadienne de consolidation de la paix ayant pour objectif de trouver des solutions aux problèmes particuliers des sociétés qui se relèvent d'un conflit. Dans ce cadre, des projets ont été lancés au Guatemala, en Bosnie, au Mozambique et en Afrique occidentale. Un rapport intitulé "Evolution de la paix" est d'ailleurs publié, qui fournit un compte rendu des résultats obtenus à ce jour et de la multitude de partenaires avec lesquels le Canada a travaillé.
De l'avis du Canada, il faut profiter du dynamisme que suscite du 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Dans ce cadre, il a publié un document intitulé "Le système des droits humains à l'ONU : bilan 1997" qui est une compilation faite à partir de sources des Nations Unies et placée sur Internet pour fournir de l'information concernant les droits de la personne dans le monde. Le respect des droits politiques et civils ne suffit pas à instaurer les conditions propices à la stabilité des
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sociétés. Partant, au Sommet de l'OUA tenu à Ouagadougou en juin dernier, le Canada a annoncé le versement d'une contribution de 20 millions de dollars à la Banque africaine de développement pour l'aider à alléger la dette des pays les plus endettés. C'est pour cela aussi que le Canada a dispensé les pays les moins développés du remboursement de la quasi totalité de la dette liée au développement, soit près d'un demi-milliard de dollars.
Il n'existe pas de plus grande menace pour la sécurité que la prolifération des armes nucléaires. La crédibilité du régime de non- prolifération a été, en particulier, sérieusement mise à l'épreuve par les essais nucléaires de l'Inde et du Pakistan au cours du mois de mai dernier. La Canada se félicite donc aujourd'hui de leur intention de signer le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le phénomène de mondialisation aggravant les difficultés, le Canada est convaincu qu'un système onusien dynamique, réceptif et souple est le meilleur moyen de relever les défis. Dans ce contexte, le Conseil de sécurité continue d'être au centre même de l'ONU mais aujourd'hui sa crédibilité est de plus en plus mise en doute. Il doit se montrer plus cohérent dans la manière dont il intervient. Il ne peut continuer de concentrer son attention sur une région et rester indifférent à d'autres. Le Conseil doit fonctionner de manière transparente et permettre aux Etats parties à un conflit d'exercer les droits que leur confère la Charte. La tendance croissance des membres permanents à contrôler de plus en plus l'ordre du jour du Conseil et à marginaliser les membres élus est contraire aux principes démocratiques qui animent les institutions politiques de cette fin de siècle.
M. NGUYEN MANH CAM, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Viet Nam : le monde a été le témoin de nombreux changements depuis la 52ème session de l'Assemblée générale. Outre les répercussions accablantes et imprévisibles de la crise financière et monétaire sans précédent, la communauté internationale doit toujours faire face à des défis considérables nés des tensions et des conflits dans différentes régions, de la politique d'hégémonie, de l'injustice sociale et de la disparité croissante entre pays riches et pays pauvres. Le contexte mondial, caractérisé par une interdépendance croissante et par l'accélération de la mondialisation qui va de pair avec le régionalisme, place la communauté internationale devant autant d'opportunités que de défis. Le développement de l'économie mondiale en tant qu'ensemble n'est pas réalisable si la participation active des pays en développement, qui représentent la majorité, n'est pas assurée. La crise financière actuelle qui a dépassé les frontières de l'Asie pour faire tâche d'huile dans le monde entier, constitue une preuve supplémentaire que plus la mondialisation s'accélère, plus les économies développées et les économies en développement doivent coopérer les unes avec les autres. C'est pourquoi, nous sommes convaincus que dans la mise en oeuvre de mesures incitatives à la libéralisation, il faut tenir compte de la diversité des économies nationales et régionales. Nous souhaitons donc que les pays développés facilitent plus que jamais l'accès à leurs marchés en accordant la clause de la nation la plus favorisée aux pays en développement et mettent en place pour eux des systèmes
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préférentiels. Il est également nécessaire de maintenir le niveau de l'aide publique au développement et d'enrayer leur tendance à la baisse. Afin de pouvoir régler les difficultés à court et à long terme des pays en développement, le rôle des institutions multilatérales et surtout de l'ONU est très important. Nous espérons que l'ONU prêtera une attention encore plus grande aux questions de développement et créera des conditions plus favorables à la mise en oeuvre des soutiens accordés aux pays en développement et aux pays les moins avancés. Le resserrement des liens entre les Etats, à travers des organisations régionales, interrégionales et planétaires, constitue également un catalyseur nécessaire à l'assistance mutuelle qui permet un développement plus équilibré dans chaque région.
La paix, la stabilité et le développement sont des éléments étroitement liés, de véritables compagnons de route vers la prospérité. Or, si nous examinons le bilan de la sécurité dans le monde, nous constatons deux tendances contradictoires. D'une part d'innombrables événements montrent que la tendance à l'amélioration des relations entre les Etats continue de prévaloir; et d'autre part, des scènes quotidiennes d'effusion de sang ou de tensions se perpétuent dans de nombreuses régions, du Proche-Orient au continent africain, des Balkans à l'Asie du Sud. La course aux armements ne s'est guère arrêtée, les attentats terroristes se multiplient et la liste est longue des pays soumis à un régime de sanctions, dont les victimes directes ne sont autres que des vieillards, des femmes et des enfants. Dans le monde contemporain, une paix solide et durable ne sera possible que si elle est bâtie avec la participation de tous les peuples, sans distinction, et si elle est fondée sur le respect strict de l'indépendance, de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, du principe de la non-ingérence et du non-recours à la force. Une telle paix ne sera possible que si l'objectif d'un désarmement total est atteint. Dans cet esprit, tout Etat est tenu d'arrêter la production, l'expérimentation, le stockage, la prolifération et le recours ou même la menace de recours aux armes de destruction massive. Ainsi en Asie du Sud est, un traité en faisant une zone exempte d'armes nucléaires a été signé. Cependant, des problèmes à résoudre y persistent, y compris sur des disputes de souveraineté en mer du Sud de la Chine.
Il est regrettable que l'Asie orientale en général, et l'Asie du Sud-Est en particulier, connues dans le monde pour leur dynamisme économique au cours des dernières décennies, traversent actuellement une crise sans précédent. Toutefois, l'existence et la maturité de l'ANASE sont un facteur favorable au redressement et au développement de ces régions. En dépit des difficultés, l'ANASE continue de promouvoir la coopération et de jouer un rôle actif. A cet égard, le Viet Nam accueillera en décembre prochain le sixième Sommet de l'ANASE ayant pour thème "renforcer la solidarité, intensifier la coopération pour une Asie du Sud-Est de paix, de stabilité et de développement équilibré". Le Sommet adoptera la Déclaration et le Plan d'action de Hanoï qui serviront de fil conducteur pour l'entrée de la région dans le prochain siècle.
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Pour consolider la paix et soutenir le développement, le grand thème qui s'impose d'urgence est la réforme de l'Organisation des Nations Unies. Le Viet Nam, de concert avec ses partenaires du Mouvement des non alignés, continue de demander que les pays en développement soient représentés au Conseil de sécurité en qualité de membres permanents. Si la plupart des pays soutiennent cette demande, le Viet Nam approuvera également la formule de "rotation". Notre pays se rallie aussi à la proposition visant à limiter, dans l'immédiat, le droit de veto avant de le supprimer.
M. INDREK TARAND, Sous-Secrétaire permanent du Ministère des affaires étrangères de la République d'Estonie : l'économie mondiale paraît s'enfoncer aujourd'hui dans une crise profonde. Les pays qui en souffrent le plus sont les plus pauvres. Nous réalisons que la mondialisation comprend des risques et des défis pour les économies et les sociétés, et nous sommes convaincus qu'il n'y a pas d'alternative. La seule formule crédible pour une économie mondiale viable, est la promotion d'un commerce plus libre à travers l'abolition des barrières commerciales et la poursuite de réformes économiques et démocratiques durables. Une fois engagés sur cette voie , aussi difficile qu'elle puisse paraître, il ne peut y avoir d'arrêt sur le coté pour des considérations politiques à courte vue. Le succès de l'Estonie en est un exemple vivant. Avec d'autres pays, nous avons commencé notre transition d'un régime communiste vers un régime de démocratie, et d'une économie étatisée vers une économie de marché, en 1991. En 1997, l'Estonie avait la plus forte croissance économique en Europe, et les premières estimations de 1998 montrent que la croissance continue d'y être forte. L'inclusion de l'Estonie parmi les six pays accédant aux négociations avec l'Union européenne, est une reconnaissance de notre réussite dans la construction d'une société civile et d'une économie de marché opérationnelle. Nous sommes fiers de cette invitation de l'Europe; l'Europe dont le processus d'intégration est une des tâches les plus ardues, mais aussi les plus gratifiantes pour notre continent, aujourd'hui et dans l'avenir.
Sur le plan de la sécurité, il y a eu à chaque moment en 15 et 16 conflits à travers le monde inscrits au programme de travail du Conseil de sécurité. Les conflits entre Etats et à l'intérieur des Etats se sont multipliés de l'Europe à l'Afrique, du Moyen-Orient à l'Asie. Ces conflits sont souvent déclenchés par la pauvreté des conditions socio-économiques ou par des manifestations ethniques. Reconnaissant le rôle essentiel des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, l'Estonie soutient les efforts en vue de maintenir et de renforcer la capacité de l'Organisation à organiser et à conduire efficacement ses opérations de maintien de la paix. En tant qu'Etat contributeur de troupes, l'Estonie est engagée à continuer sa participation à ces opérations, et est prête à envoyer sur le terrain le bataillon conjoint estonien, lettonien et lithuanien, ou BALBAT, pour son tour inaugural de permanence dans un proche avenir. Nous avons aussi l'intention de continuer notre participation et notre engagement
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en Bosnie-Herzégovine au sein de la force de police internationale, et comme mesure de prévention de conflit, nous soutenons la coopération accrue entre l'ONU et les organisations ou les arrangements régionaux. Nous pensons en particulier qu'une plus grande coopération avec l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) et l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) présente beaucoup de possibilités.
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