En cours au Siège de l'ONU

AG/797

ASSEMBLEE GENERALE : IL FAUDRAIT DECOURAGER LES ETATS D'APPORTER LEUR APPUI AUX TERRORISTES

24 septembre 1998


Communiqué de Presse
AG/797


ASSEMBLEE GENERALE : IL FAUDRAIT DECOURAGER LES ETATS D'APPORTER LEUR APPUI AUX TERRORISTES

19980924 L'Inde annonce son intention de conclure les négociations en cours sur le CTBT afin qu'il puisse entrer en vigueur au plus tard en septembre 1999

L'Assemblée générale, réunie sous la présidence de M. Didier Opertti (Uruguay), a poursuivi ce matin son débat général au cours duquel les délégations ont souligné la nécessité de mettre un terme au terrorisme international et d'aboutir dans les négociations en cours sur la paix au Moyen-Orient et sur un arrêt complet des essais nucléaires. A ce sujet le Premier Ministre de l'Inde a déclaré que son pays s'engage à faire en sorte que les négociations avec des interlocuteurs clés mènent à une conclusion positive pour que l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) n'intervienne pas au-delà de septembre 1999. Au sommet de Durban des Non-Alignés, l'Inde a proposé de tenir une conférence internationale en 1999, qui associerait les Etats dotés de l'arme nucléaire, en vue d'adopter un programme de désarmement nucléaire en plusieurs phases, a-t-il ajouté.

L'Assemblée a entendu, d'autre part, le Premier Ministre israélien qui a évoqué les pourparlers en cours au Moyen-Orient et déclaré qu'une paix qu'on ne peut défendre ne pourra guère durer. Il a évoqué l'impasse en cours dans les négociations de paix dans la région et souligné que seuls des accords que respecteraient les parties en conflit pourraient conduire à une paix durable dans la région. Le Premier Ministre israélien, évoquant le terrorisme, a souligné que les territoires cédés aux Palestiniens ne doivent pas servir de base pour des campagnes terroristes contre son pays.

L'Assemblée générale a entendu les allocutions des Chefs d'Etat et de gouvernement suivants : M. Jacob Nena, Président des Etats fédérés de Micronésie; M. Carlos Roberto Flores, Président constitutionnel de la République du Honduras; M. Rafael Calderas, Président du Venezuela; M. Benjamin Netanyahu, Premier Ministre et Ministre du logement, de la construction et des affaires religieuses d'Israël; M. Atal Behari Vajpayee, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l'Inde; et M. Mesut Yilmaz, Premier Ministre de la Turquie. Elle a également entendu M. Bronislav Geremek et Mme Nadezhda Mihailova, respectivement Ministres des affaires étrangères de la Pologne et de la Bulgarie.

(à suivre - 1a)

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En début de séance, le Président a exprimé, au nom des délégations, sa profonde sympathie aux gouvernements et aux familles des victimes de l'ouragan Georges qui a frappé la région des Caraïbes.

L'Assemblée générale poursuivra son débat général cet après-midi à 15 heures, et entendra les allocutions des Chefs d'Etat d'El Salvador, de Moldova et du Nigéria, ainsi que des représentants des pays suivants : Monaco, Guinée, Liban, Slovaquie, Pays-Bas, Grèce, Maroc et Cuba.

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Allocution de M. Jacob Nena, Président des Etats fédérés de Micronésie

M. JACOB NENA, Président des Etats fédérés de Micronésie : mon pays a accueilli les 24 et 25 août derniers le Sommet du Forum du Pacifique Sud qui a recommandé de déployer des efforts pour garantir la stabilité macro-économique notamment en améliorant la discipline fiscale et en procédant davantage à des reformes du secteur public. Des recommandations particulières ont été formulées pour encourager la promotion des marchés compétitifs des télécommunications, le développement de l'infrastructure d'information et des activités liées à la zone de libre échange du Forum. La prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra en 1999 pour réexaminer le Plan d'action de la Conférence de la Barbade pour le développement durable des petits pays insulaires, constituera une étape importante pour la région. Le Forum a également reconnu les engagements pris dans le cadre du Protocole de Kyoto en tant que première mesure importante sur la voie d'une action mondiale efficace pour lutter contre les changements climatiques. A cet égard, notant que la Convention-cadre oblige les pays développés parties à engager la lutte contre les changements climatiques et les effets négatifs qui en découlent, le Forum a souligné l'importance de la mise en oeuvre des mesures visant à assurer des progrès rapides dans l'application du Protocole de Tokyo. Les pays membres du Forum anticipent la maximalisation des avantages qu'ils tirent des mesures et mécanismes de mise en oeuvre du Protocole de Tokyo, par le biais des travaux réalisés dans le cadre du Programme régional pour l'environnement du Pacifique Sud. Par ailleurs, le Forum est particulièrement préoccupé par la question du transit des déchets radioactifs des pays industriels dans les zones économiques des pays du Forum, en dépit des nombreuses protestations de ces derniers. Le Forum continuera à oeuvrer pour mettre en place un régime ferme de notification préalable et de consultations avec les pays côtiers en ce qui concerne le transport de déchets dangereux, le développement d'un régime d'indemnisation pour les pertes économiques causées au tourisme, aux pêcheries, résultant d'un accident d'un navire transportant ces déchets.

Les Etats membres du Forum ont subi et continuent de subir les souffrances humaines qui ont résulté de la prolifération des armes et des essais nucléaires. Les pays insulaires du Pacifique prennent des mesures au niveau régional pour s'opposer à la présence des armes nucléaires et aux essais nucléaires, par le biais du Traité faisant du Pacifique Sud une zone exempte d'armes nucléaires. Les Etats fédérés de Micronésie appellent les Etats-Unis à ratifier ce traité.

Tout en se félicitant de bénéficier d'une assistance substantielle de la part des Etats-Unis et d'autres Etats, le Gouvernement estime qu'à long terme, le pays ne peut et ne devrait pas dépendre de l'assistance bilatérale. En tant que pays en développement, les Etats fédérés de Micronésie entendent opter pour une économie plus souple qui puisse maximaliser les avantages de l'économie mondiale à laquelle ils appartiennent également. Le Gouvernement procède à une réforme en vue de créer un climat économique propice à la

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croissance du secteur privé, en particulier les activités qui permettent d'augmenter les gains en devises étrangères. Les Etats fédérés de Micronésie appuient le Tribunal pour le droit de la mer, ainsi que les résolutions visant à éliminer l'utilisation des filets dérivants et la pêche non autorisée dans les eaux territoriales. Le Gouvernement exige des mesures immédiates pour faire face aux pertes causées par ces pratiques.

Allocution de M. Carlos Roberto Flores, Président constitutionnel de la République du Honduras

M. CARLOS ROBERTO FLORES, Président constitutionnel de la République du Honduras : au cours des dernières décennies, le Honduras a réussi à maintenir et renforcer sa démocratie et ses institutions internes, et cela en dépit des circonstances difficiles qui prévalaient en Amérique centrale. En tant que Président du Système d'intégration de l'Amérique centrale, je tiens à rappeler que les gouvernements de la région déploient des efforts considérables en vue d'y consolider la paix. Alors que le Honduras n'a pas été directement touché par les conflits armés qui y ont sévi, il en a néanmoins enduré les conséquences négatives telles que l'instabilité, la violence et l'incertitude qui ont poussé des milliers de nos compatriotes à émigrer vers les Etats-Unis où ils ne bénéficient toujours pas d'un statut similaire aux émigrés originaires d'autres pays de la région.

Les Présidents de l'Amérique centrale, donnent actuellement un nouvel élan à l'intégration régionale dans les domaines politique, économique, social et culturel. Cette nouvelle dynamique inclut également le Bélize, le Panama et la République dominicaine, à travers des mécanismes participatifs plus larges et la signature de traités économiques bilatéraux et d'échanges multilatéraux. En ce qui concerne la réforme des Nations Unies, il existe un consensus en Amérique centrale en ce qui concerne la nécessité de réforme du Conseil de sécurité en vue d'une représentativité géographique plus équitable, basée sur un consensus des groupes régionaux et des mécanismes sous-régionaux. Pour ce qui est du terrorisme, le Honduras soutient l'initiative du Président des Etats-Unis de constituer une organisation internationale pour lutter contre le terrorisme. Par ailleurs, dans le domaine du trafic de drogue, notre gouvernement réitère son soutien à la session spéciale de l'Assemblée générale consacrée à cette question. Compte tenu de la situation géographique stratégique de l'Amérique centrale, le Honduras fait face au risque de devenir une zone de production et de transit et doit donc bénéficier d'une aide internationale importante afin de pouvoir combattre ce fléau.

Malgré les acquis indéniables du 20ème siècle, il est désolant de constater que l'on se souviendra également de ce siècle comme celui de deux guerres mondiales, des armes nucléaires, du terrorisme, de l'épidémie du Sida, d'une destruction massive de l'environnement, mais surtout comme celui d'une pauvreté accrue dans une majorité de pays. Nous sommes consternés qu'en période de grande prospérité, la richesse reste concentrée dans les pays les plus riches, et qu'en période de crise, les pays pauvres soient les premières

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victimes. Il est évident aujourd'hui que les retombées positives de la mondialisation de l'économie ne sont pas partagées de manière équitable entre tous les pays. Le fossé se creuse de plus en plus entre pays développés et pays en développement, ce qui produit des tensions politiques et sociales dans ces derniers et, par conséquent, y remet en cause les avancées démocratiques. La combinaison de facteurs tels que la baisse de l'aide au développement, les barrières à l'exportation de nos produits, la faiblesse des flux de capitaux privés et le poids de l'endettement extérieur, constituent des obstacles majeurs à la croissance économique et au développement social de nos pays. Il est temps de prendre des mesures concrètes au niveau international afin d'éviter une détérioration plus grande des conditions de vie de nos peuples et de promouvoir un ordre économique et social plus juste. Sous la pression de la mondialisation, de la modernisation et des ajustements économiques, le droit à de meilleures conditions de vie de millions d'habitants de ce monde a été mis en jeu. La stabilité dans nos pays a également été compromise. En effet, nous devons de plus en plus faire face à la violence et à la révolte de la part des plus démunis, des marginalisés et des exclus de ce monde, qui traduisent par leurs actes leur impuissance devant la difficulté, voire l'impossibilité, d'avoir accès à la santé, à l'éducation et au travail qui constituent pourtant des droits fondamentaux de tous. Le monde se trouve à un moment crucial pour envisager des alternatives telles que le renforcement des institutions multilatérales, une plus grande coopération en vue de créer plus d'opportunités pour ceux qui en ont le plus besoin, la réduction de l'écart qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres, la gestion de la mondialisation et la recherche de mécanismes pour alléger le poids de la dette des pays en développement. Les Nations Unies doivent devenir le Forum approprié d'examen de ces initiatives qui sont désormais nécessaires pour garantir de meilleures conditions de vie aux populations des pays en développement, et de mesures réalistes pour parvenir à la paix et l'harmonie universelles.

Allocution de M. Rafael Caldera, Président de la République du Venezuela

RAFAEL CALDERA, Président de la République du Venezuela : nous voici arrivés à la fin d'un siècle qui a laissé une empreinte profonde dans l'histoire de l'humanité. Pendant un demi-siècle, le maintien de la paix a connu des moments difficiles. C'est une tâche difficile et parfois impossible; la foi en certains idéaux n'a pas toujours suffi à régler les problèmes. L'Organisation des Nations Unies a, sans aucun doute, joué un rôle très important dans le maintien de la paix, malgré les imperfections et les erreurs dont on l'a accusée. L'ONU reste un forum irremplaçable où tous les pays peuvent se parler, où toutes les idéologies, tous les groupes ethniques, tous les systèmes politiques peuvent se côtoyer - avec comme but commun le souci d'encourager et d'entretenir la liberté partout dans le monde et de favoriser, par tous les moyens légaux possibles, la mise en place d'un système démocratique - le seul qui soit vraiment compatible avec le respect des droits de la personne et la possibilité, pour chacun, d'accéder au gouvernement de son pays.

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Nous sommes favorables au projet de réforme de l'Organisation des Nations Unies souhaité par le Secrétaire général. Nous sommes convaincus de la nécessité d'élargir la représentation au Conseil de sécurité. La mise en place d'une Cour criminelle internationale constitue une étape importante dans la vie juridique de la communauté internationale. La lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme sont des problèmes délicats, redoutables, qui ne peuvent être réglés qu'au niveau international.

Ces dernières années, la lutte contre la pauvreté a constitué l'un des objectifs les plus importants des efforts internationaux. Le travail de certaines institutions spécialisées, des projets tels que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), se concentrent sur la recherche d'une solution aux problèmes sociaux dans le monde entier et nécessitent l'ouverture la plus large possible sur toute la planète.

Ce phénomène complexe que nous avons appelé mondialisation, outre les effets positifs et les progrès qu'il engendre, peut aussi avoir des conséquences négatives sur les pays émergents. Confrontés à l'actuel déséquilibre mondial, nous devons souligner les effets nocifs de la spéculation financière internationale. L'équilibre de la terreur de la guerre froide a été remplacé par une absence de discipline financière. Les pays les plus pauvres sont les premiers à en souffrir; mais toute la communauté internationale est menacée par une situation qui risque de s'étendre aux pays les plus avancés. Je pense qu'il est essentiel que la communauté internationale se concentre sur ce point. Le Venezuela est favorable à la tenue d'une réunion pour examiner les finances des pays en développement.

La crise financière actuelle a des conséquences en Amérique latine : fragilisation des devises, réduction des marchés des capitaux, hausse des taux d'intérêt nationaux. Les effets visibles de la mondialisation ont fait apparaître les imperfections du système monétaire et financier international. Il faut encourager une meilleure compréhension entre les pays développés et en développement, qui sont tous affectés par l'instabilité financière. Le Venezuela estime que les questions financières et monétaires doivent être en permanence à l'ordre du jour des Nations Unies.

Dans quelques semaines, les Vénézuéliens seront appelés aux urnes pour désigner leurs nouveaux représentants. Le Venezuela s'est toujours distingué par son soutien constant à la paix universelle et a toujours offert sa modeste contribution à toute initiative en faveur de la paix et de la justice. C'est pourquoi je peux d'ores et déjà vous assurer que le prochain gouvernement du Venezuela, quel que soit le résultat du vote, continuera à suivre la même politique au sein de l'Organisation des Nations Unies.

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Suite du débat général

M. BENJAMIN NETANYAHU, Premier Ministre d'Israël : la reconnaissance extraordinaire de l'Etat d'Israël par la communauté internationale organisée, puis par l'Organisation des Nations Unies, a réaffirmé ce que le peuple juif a connu et ressenti pendant deux millénaires. Le lien entre le peuple d'Israël et la Terre d'Israël est éternel et la renaissance de l'Etat juif sur la Terre d'Israël est un impératif historique. C'est dans cet esprit qu'il y a 50 ans, les fondateurs de l'Etat d'Israël ont tendu la main de la paix à leurs voisins dans la Déclaration de l'indépendance. Israël souhaite un avenir exempt de guerre, un avenir de paix tant pour les enfants israéliens que pour les enfants palestiniens; une paix pour les peuples israélien et palestinien, dont les souffrances prolongées constituent l'une des conséquences cruelles des guerres qui les ont opposés. Israël est prêt à faire des compromis difficiles en faveur de la paix. Il espère que les Palestiniens en feront également. Il n'y a aucune raison que ces deux peuples ne puissent coexister. Après tout, ils sont les fils et les filles d'Abraham.

Dans la recherche de la paix, Israël se heurte à des crises, à des frustrations et à des obstacles. Mais ce n'est que par la voie des négociations que les problèmes peuvent être réglés. Toutefois, des négociations assorties de violences et de menaces de violence constituent une invitation à l'échec. Le recours à la violence doit être complètement écarté et rejeté de manière permanente. Ce qui a été accompli avec l'Egypte et avec la Jordanie, Israël peut également le réaliser avec les Palestiniens. Toutefois, une paix durable doit être fondée sur deux principes, dont le premier est la sécurité. Une paix qui ne peut pas être défendue ne saurait durer. C'est la principale leçon du 20ème siècle. Le second principe est la réciprocité. Seuls les accords respectés des deux côtés peuvent être couronnés de succès. L'accord entre Israël et les palestiniens repose sur une simple équation : les Palestiniens ont reçu la juridiction sur le territoire sur lequel ils vivent. En retour, ils doivent empêcher les attaques terroristes perpétrées à partir de ces territoires contre Israël. Ils jouissent de l'autonomie interne, ils ont leur drapeau, un gouvernement, des institutions législatives et judiciaires. Israël ne régit pas la vie des Palestiniens; mais Israël ne peut pas accepter une situation dans laquelle ils menacent la vie des Israéliens.

Le territoire au sujet duquel nous négocions n'est pratiquement pas peuplé par des Palestiniens. Dans un esprit de compromis et de réconciliation, Israël a convenu de transféré à l'autorité palestinienne une partie de sa terre sacrée, à condition que les principes de sécurité et de réciprocité soient respectés. Cela signifie qu'Israël se réserve le droit d'assurer sa défense et que les Palestiniens s'acquitteront pleinement de leurs engagements, notamment la lutte contre le terrorisme. En vertu des Accords d'Oslo, l'Autorité palestinienne et son Président Arafat ont accepté, notamment, de démanteler les infrastructures terroristes, d'arrêter et de poursuivre les auteurs d'actes terroristes, de confisquer les armes illégales

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et de réduire les effectifs de la police à ceux déterminés par les Accords d'Oslo. Israël ne s'oppose pas à l'Islam, qui est l'une des grandes religions du monde, et a une grande admiration et un grand respect pour ses institutions et son enseignement. Mais le terrorisme islamiste fanatique est une trahison de la religion. Il menace non seulement Israël, mais également les gouvernements et les sociétés arabes. Il met en péril la paix mondiale. Pour vaincre le terrorisme, il faudrait poursuivre et châtier les terroristes. Il faudrait mettre fin à tout appui dont ils jouissent dans certains pays. L'élimination du terrorisme conduira de manière indéniable à la prospérité de la région.

Israël souhaite établir une économie régionale de marché avec la Jordanie et l'Autorité de Palestine. Le Gouvernement procède à la levée des obstacles au commerce et à la promotion d'entreprises commerciales entre ces parties. Une fois que les pourparlers en cours seront achevés, le Gouvernement entamera les négociations en vue du statut final. L'objectif essentiel des Accords d'Oslo vise à parvenir à un accord de paix grâce à la négociation. La déclaration unilatérale, arbitraire d'un Etat palestinien constitue une violation flagrante des Accords d'Oslo et entraînerait la rupture totale du processus de paix. Israël appelle à poursuivre les négociations de manière inlassable jusqu'à la conclusion d'un accord final de paix. Il n'y a pas d'alternative.

Pour garantir le succès de la paix, les Palestiniens devraient être dotés de tous les pouvoirs pour gérer leur vie et aucun de ces pouvoirs ne devrait menacer la vie des Israéliens. Israël souhaite également engager des négociations en faveur de la paix avec le Liban et la Syrie, Il y a plus de six mois, Israël avait annoncé son intention de mettre en oeuvre la résolution 425 du Conseil de sécurité. Israël est prêt à retirer ses troupes du Sud Liban si la sécurité de la population civile est garantie des deux côtés de la frontière. Israël se trouve dans une position étrange, offrant de se retirer d'un pays arabe tout en se heurtant au refus arabe de négocier ce retrait. Mais Israël reste optimiste. La paix avec la Syrie et le Liban achèvera le cercle de paix avec les voisins les plus proches. Le succès d'une paix durable dans la région exige de faire face aux dangers existentiels qui continuent de menacer Israël au-delà de l'horizon.

Les Nations Unies peuvent contribuer à ces efforts en encourageant les organes créés par la Conférence de Madrid à relancer leurs travaux. Mais il incombe surtout aux peuples du Moyen-Orient de prendre les décisions cruciales en matière de développement économique, de contrôle des armements, du flux des réfugiés et d'environnement. La coopération et la paix peuvent faire du Moyen-Orient une force motrice dans le monde du prochain millénaire. Je forme le voeu que lorsque mes deux jeunes fils grandiront, la seule compétition qu'ils engageront avec des enfants palestiniens, égyptiens, jordaniens et syriens se fera sur les terrains de football et dans le cadre de débats. En ce nouvel an juif, je souhaite que l'année et ses malédictions prennent fin et que la nouvelle année et ses bénédictions commencent.

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M. ATAL BEHARI VAJPAYEE Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l'Inde : nous soutenons une Organisation des Nations Unies revitalisée et plus efficace, une organisation qui soit davantage à l'écoute des préoccupations de la vaste majorité de ses Etats Membres et qui soit mieux équipée pour répondre aux défis du vingt et unième siècle. Le Conseil de sécurité ne reflète pas les réalités de notre monde contemporain. Il n'est pas non plus le reflet de relations internationales démocratiques. A la suite de la guerre froide, le Conseil de sécurité a été en mesure d'agir librement, mais l'expérience montre que chaque initiative prise par le Conseil l'a été dans l'intérêt de ses membres permanents. Le Conseil de sécurité doit être représentatif des Etats Membres des Nations Unies. Les Etats en développement doivent en devenir des membres permanents et le nombre de sièges doit être le même que ceux occupés par les membres permanents actuels. Ce droit auquel ils aspirent est légitime d'autant plus que le Conseil de sécurité intervient presque exclusivement dans les affaires affectant les pays en développement. Le Conseil doit également élargir le nombre de sièges des membres non permanents pour qu'un plus grand nombre de pays en développement y soient représentés. L'Inde estime qu'elle est qualifiée pour y devenir Membre permanent.

Le terrorisme est une menace qui nous affecte tous de la même manière. De tous les crimes, il s'agit du plus vicieux et du plus pernicieux qui menace la vie des hommes et des femmes des sociétés démocratiques ainsi que la paix et la sécurité internationales. En Inde, nous menons une lutte sans répit contre le terrorisme alimenté par un pays voisin depuis presque deux décennies. Nous subissons ceci avec patience mais personne ne devrait douter de notre détermination et de notre capacité à relever ce défi. Le terrorisme a des tentacules qui se sont propagées dans le monde entier. Il existe aujourd'hui un lien entre terrorisme, trafic de drogues, trafic d'armes et blanchiment d'argent. En fait, le terrorisme est devenu une donnée mondiale et seule une action internationale peut en venir à bout. Toutes les sociétés démocratiques et pluralistes devraient s'attacher, en priorité, à développer des moyens conjoints de lutte contre cette menace. Lors d'une réunion au sommet à Durban, le Mouvement des Non-Alignés a pris l'initiative de demander l'organisation d'une conférence internationale en 1999 en vue d'aboutir à une réponse collective. Nous demandons instamment aux participants à cette conférence de lancer un processus de négociations en vue de l'élaboration d'une convention internationale qui permettrait de prendre des mesures collectives à l'encontre des pays ou des organisations terroristes ou contre ceux qui soutiennent le terrorisme.

Le désarmement nucléaire est une autre priorité de la communauté internationale. Au cours des dernières décennies, nous avons interdit les armes chimiques et biologiques. Mais ce siècle a assisté au développement et à l'emploi tragique des armes nucléaires. Nous devons faire en sorte de ne pas transmettre l'héritage des armes de destruction massive aux générations du siècle à venir. Au cours des cinquante dernières années, l'Inde s'est

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attachée à promouvoir la paix internationale ainsi que la défense de sa propre sécurité nationale. Ces concepts font partie des éléments fondamentaux de notre sécurité nationale. L'Inde a, tout au long des années, cherché à accroître sa sécurité en cherchant à promouvoir le désarmement nucléaire à l'échelle mondiale. L'Inde a participé activement aux négociations sur le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. L'Inde avait proposé à cet égard de lier le Traité à un programme de désarmement nucléaire mondial limité dans le temps. Les propositions de l'Inde n'ont pas été acceptées et le Traité, tel qu'il a été conclu, n'a pas été signé par l'Inde pour des raisons de sécurité nationale. Il était alors clair que la signature et la ratification par l'Inde du Traité étaient une précondition à son entrée en vigueur. Préoccupée par la détérioration de sa sécurité, l'Inde a alors entrepris cinq essais nucléaires souterrains les 11 et 13 mai 1998. Ces essais ne signifient pas un désengagement de l'Inde en matière de désarmement. Après avoir achevé son programme limité d'essais nucléaires, l'Inde a annoncé un moratoire volontaire sur ces essais nucléaires souterrains et de ce fait, elle a déjà accepté les obligations de base du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.

L'Inde, qui a maintenant harmonisé ses impératifs nationaux et ses obligations en matière de sécurité, est désireuse de poursuivre sa coopération avec la communauté internationale. Elle s'est lancée dans une série de négociations avec des interlocuteurs clés sur une palette de sujets, y compris le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Nous sommes prêts à faire en sorte que ces négociations mènent à une conclusion positive pour que l'entrée en vigueur du Traité n'intervienne pas au-delà de septembre 1999. La Conférence du désarmement à Genève s'apprête à entamer ses discussions sur le traité d'interdiction de la production de matières fissiles. Nous estimons encore une fois qu'il s'agit d'une démarche partiale car un tel traité n'éliminera pas les arsenaux nucléaires existants. Nous participerons néanmoins à ces négociations. L'Inde a, par ailleurs, mis en place un système de contrôle des exportations de telles armes et envisage de le renforcer. Il y a quelques semaines, l'Inde a proposé au Sommet du Mouvement des Non-Alignés de tenir une conférence internationale en 1999 dans le but d'obtenir un accord, avant la fin de ce millénaire, sur un programme de désarmement nucléaire en plusieurs phases. J'appelle tous les membres de la communauté internationale et, en particulier, les Etats dotés de l'arme nucléaire, de se joindre à cet effort.

M. BRONISLAW GEREMEK, Ministre des affaires étrangères de la République de Pologne : je tiens à assurer le Secrétaire général des Nations Unies du soutien de la Pologne à ses efforts inlassables afin que l'Organisation soit en mesure de faire face aux attentes du 21 ème siècle. Le monde est meilleur aujourd'hui qu'il y a de cela dix ans, notamment parce que, à maintes reprises, il a été possible d'éviter les conflits, grâce à des actions préventives de la part des états concernés. Ces actions peuvent prendre la forme de simples envoi de nourriture là où il n`y en a pas, ou d'interventions militaires concertées de plusieurs pays pour éviter de nouvelles effusions de sang basées sur des raisons ethniques, comme en Bosnie.

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L'économie mondiale passe actuellement par une crise financière sans précédent. Face à une situation aussi difficile, certains pays pourraient envisager de recourir à des remèdes de désespoir. Cependant, le vrai danger pour l'économie mondiale serait de se détourner des idéaux et principes du marché libre. Des mesures visant à limiter la prolifération des armes de destruction massive attestent des efforts déployés pour consolider la paix et la sécurité internationales. Nous accueillons favorablement la décision de la Conférence du désarmement de Genève d'entamer des négociations sur un traité visant à interdire les matières fissibles à des fins de fabrication d'armes nucléaires. Dans ce contexte nous regrettons les développements récents en Asie du Sud qui portent atteinte à la paix et la sécurité internationales. Ensemble, avec toute la communauté internationale, nous lançons un appel aux responsables indiens et pakistanais pour mettre fin à ces actes et pour souscrire immédiatement et inconditionnellement au Traité sur la non- prolifération nucléaire. La Pologne considère que la sécurité nationale passe souvent par la sécurité dans la région et que par conséquent, il est important d'y veiller de manière concertée. C'est la raison pour laquelle le concept de sécurité collective est devenu si populaire. A la veille du nouveau millénaire, le rôle et la capacité d'action des Nations Unies dans ce domaine dépendent largement du soutien que les Etats Membres lui apportent. Il n'est plus possible de repousser les réformes de l'Organisation et en particulier celle du Conseil de sécurité et de l'Assemblée. La crise financière constitue l'un des aspects les plus urgents de la réforme de l'Organisation. S'il est vrai qu'il y a eu par le passé de la mauvaise gestion des ressources financières, nous pouvons néanmoins largement attribuer cette crise au manque à gagner causé par le refus de certains Etats Membres de s'acquitter de leurs obligations financières en totalité et à temps.

Les conflits armés entre Etats sont en train de céder la place aux conflits internes, et, par conséquent les missions de maintien de la paix des Nations Unies font face à de nouveaux défis. Elles sont de plus en plus confrontées au dilemme posé par le principe de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats qui connaissent une guerre civile. La Pologne demeure convaincue que, s'il y a une menace pour la paix et la sécurité, il est du devoir des Nations Unies d'intervenir et de ne pas ignorer les situations humanitaires insoutenables.

La Pologne se trouve au centre des transformations européennes et aspire à intégrer les structures politiques et militaires européennes et transatlantiques. Cependant, plutôt que de nous détourner de nos voisins qui ne font pas encore partie de ces structures, nous cherchons à développer notre coopération avec eux. Cela est particulièrement vrai pour les pays d'Europe centrale. La Pologne, qui occupe actuellement la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), est solidement ancrée dans les structures de sécurité collective et de coopération régionale. Elle peut par conséquent contribuer de manière significative au développement des autres pays de la région. A cet égard, l'OSCE a arrêté deux priorités, à savoir la "dimension humaine" qui consiste en la prévention de conflits en

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s'attaquant à leurs causes pour renforcer les droits de l'homme et la démocratie, et, la "Charte européenne pour la sécurité" qui permettra de faciliter la coopération en matière de sécurité entre les pays membres de l'OSCE et donnera la possibilité à tous les Etats, indépendamment de leur appartenance à d'autres groupements régionaux, de participer à l'effort commun de construction d'une Europe plus sûre, plus démocratique et plus unie.

M. MESUT YILMAZ, Premier ministre de la Turquie : au moment où le monde connaît de grands changements, nous suggérons que les efforts des Nations Unies se concentrent sur certains points. Tout d'abord, la prévention des conflits en cas de crise potentielle. Les organisations régionales et les Nations Unies devraient mettre en place un mécanisme efficace de consultation et de coordination de manière à régler des crises avant qu'elles n'atteignent un point de non-retour. La Bosnie en est l'exemple le plus tragique. Les Nations Unies doivent ensuite aider à construire la paix en aidant les pays sortant d'un conflit, à travers des programmes et l'envoi d'experts. Elles doivent également aider les peuples à sortir de la pauvreté et encourager leur développement économique. L'importance accordée par les Nations Unies aux problèmes de l'Afrique constitue un point de départ encourageant. Les Nations Unies doivent également prôner une norme pour tous. Aucune nation dans le monde ne doit se sentir discriminée à cause de son identité religieuse ou culturelle. Les Nations Unies doivent, enfin, lutter contre le terrorisme. Ce combat doit demeurer en tête de liste de nos programmes. Il ne saurait y avoir d'excuse ou de justification.

Les besoins des Nations Unies ont énormément augmenté. Une réforme globale de l'Organisation s'avère vitale. Nous pensons qu'elle doit inclure une réforme du Conseil de sécurité dont la représentation doit être élargie, afin qu'il devienne un organe plus apte à réagir, plus transparent, plus efficace et plus démocratique, et qu'il puisse ainsi exercer son autorité.

Au confluent de l'Asie et de l'Europe, nous vivons dans une région du monde marquée par les conflits et l'instabilité, ce qui affecte notre sécurité et notre bien-être. Nous avons à coeur de participer aux efforts déployés en vue d'un règlement pacifique des conflits et du maintien de la paix et de la stabilité.

La situation dans la région des Balkans est un exemple de défis à relever dans l'ère de l'après-guerre froide. Nous devons prouver que des sociétés multi-culturelles et pluri-ethniques peuvent vivre ensemble dans la paix et l'harmonie. Cependant, les récentes violences au Kosovo, qui rappellent ce qui s'est passé en Bosnie-Herzégovine, relèvent de la même mentalité. Le Kosovo doit retrouver son statut d'autonomie de façon à satisfaire tous les groupes ethniques.

La stabilité régionale est une condition sine qua non de la paix internationale. C'est pourquoi nous avons pris des initiatives pour résoudre certains problèmes encore en suspens avec nos voisins. Un problème qui avait inquiété les relations turco-bulgares pendant presque un demi-siècle a ainsi

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été réglé avec succès grâce à la bonne volonté des deux pays. Plusieurs problèmes hérités du passé continuent de troubler les relations entre la Turquie et la Grèce. Nous souhaitons ardemment que ces questions soient débattues entre les deux pays par un dialogue concret, sans exclure une méthode de règlement pacifique prônée par les Nations Unies. Nous appelons le Gouvernement grec à entamer un dialogue avec la Turquie.

Le problème de Chypre en est à un moment crucial. La politique suivie par le Gouvernement grec constitue une sérieuse menace pour la sécurité de la République turque de Chypre Nord et pour la Turquie. Sur le front militaire, la tension a augmenté sur l'île. Sur le front politique, la décision de l'Union européenne d'entamer des négociations pour l'accession à l'Union avec les Chypriotes grecs a altéré le processus de règlement. Cela ne peut servir qu'à perpétuer la division de l'île. La Turquie soutient l'initiative du Président Denktas du 31 août 1998. Cette proposition historique envisage la mise en place d'une Confédération chypriote. Nous pensons que cette proposition est juste et conforme à la démarche des Nations Unies.

L'impasse dans le processus de paix au Moyen-Orient et le calvaire du peuple palestinien sont une source d'inquiétude pour la Turquie. Une paix inachevée pourrait conduire à plus d'instabilité au Moyen Orient. La Turquie est une amie des nations arabes, avec lesquelles elle partage une histoire commune et un riche héritage culturel. La Turquie est aussi une amie d'Israël. De même, nous plaidons en faveur de la réintégration de l'Iraq dans la communauté internationale, avec son intégrité territoriale intacte, à travers la pleine mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité et la levée des sanctions. Le conflit afghan menace également la paix et la stabilité dans la région, tout comme la situation dans le Caucase.

Je voudrais saisir cette occasion pour dire que nous sommes en lice comme candidat au Conseil de sécurité en l'an 2000. La Turquie est impatiente de jouer son rôle au service de la paix et de la stabilité régionale et mondiale, comme membre du Conseil.

Mme NADEZHDA MIHAILOVA, Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie: dans la région des Balkans, nous estimons que la présence prolongée de la SFOR (Force de stabilisation) contribuera à la consolidation de la paix et de la stabilité. La Bulgarie est particulièrement préoccupée par la situation au Kosovo. La crise s'est aggravée au point que les déclarations générales et les solutions palliatives ne suffisent plus. Nous sommes convaincus que la négociation entre les parties au conflit est la seule voie permettant de résoudre le conflit. En février, la Bulgarie a proposé que les pays contribuant à la stabilité dans la région, mettent en commun leurs efforts dans la recherche d'une solution pacifique à cette crise. La Déclaration commune des Ministres des affaires étrangères des pays d'Europe du Sud-Est, adoptée sur l'initiative de la Bulgarie, témoigne de la volonté de ces pays de contribuer aux efforts du Groupe de contact. Ces pays témoignent également du nouvel esprit qui règne dans les relations entre les Etats de la région et leur approche responsable vis-à-vis des questions de sécurité et de stabilité.

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Cette approche a permis de jeter les bases pour la création de mécanismes politico-diplomatiques en vue de gérer et de prévenir les crises. Les pays de la région se sont accordés à dire que toute mesure favorisant une solution doit tenir compte de la stabilité politique et économique de l'Europe du Sud- Est. Toutefois, ces mesures ne devraient pas empiéter sur les intérêts des pays concernés. Nous estimons aussi que, pour être véritablement efficaces, les mesures préconisées devraient être de nature politique et non pas économique. La question des sanctions économiques imposées par le Conseil de sécurité à l'encontre de la République fédérale de Yougoslavie est d'une importance particulière pour la Bulgarie et les pays de la région. La Bulgarie respecte strictement ce régime de sanctions tout en souffrant des pertes économiques qui en résultent. Nous estimons par conséquent qu'il faudrait envisager d'accorder une aide aux pays tiers touchés indirectement par un régime de sanctions.

Nous sommes persuadés que la coopération multilatérale en matière de sécurité, couplée à des infrastructures économiques et à d'autres facteurs d'intégration aux autres parties de l'Europe, sont en mesure de garantir une stabilité durable en Europe du Sud-Est. A cet égard, l'élargissement des organisations transatlantiques et européennes créeront une ceinture de sécurité dans la région et préviendront l'émergence d'autres crises. Faisant partie intégrante de l'Europe, la Bulgarie considère que son accession accélérée à l'Union européenne et à l'OTAN sera l'aboutissement de ses choix politiques qui reposent sur le soutien de l'opinion publique. Nous sommes pleinement conscients que nos aspirations en la matière sont déterminées par le succès de nos réformes économiques et législatives. C'est dans ce contexte qu'une stratégie nationale pour l'accession à l'Union européenne a été adoptée en mars dernier. Conformément à ses options politiques, la Bulgarie prend des mesures concrètes pour répondre, au niveau régional, aux objectifs du conseil euro-atlantique et à ceux du Partenariat pour la paix. Une initiative a été lancée en vue de créer une force de paix multilatérale en Europe du Sud-Est. La Bulgarie a proposé d'accueillir le siège d'une telle Force à Plovdiv. Un autre aspect clé de la coopération régionale est concrétisé par les relations de bon voisinage, processus entamé par les Ministres des affaires étrangères de l'Europe du Sud-Est en 1996, à Sofia.

La question du terrorisme et du crime international est intrinsèquement liée à celle du maintien de la paix et de la sécurité. Nous condamnons tous les actes terroristes et estimons que la lutte contre ce fléau exige une action concertée de la communauté internationale. Nous soutenons les activités des Nations Unies qui visent à établir des normes pour lutter contre le terrorisme et le crime international. Nous appuyons également l'initiative française et britannique d'organiser une conférence de haut niveau à Londres cet automne sur cette question.

Sur le plan des droit de l'homme, la célébration de l'année internationale des droits de l'homme devrait stimuler une restructuration davantage en profondeur des activités des Nations Unies dans ce domaine, le renforcement des effectifs et l'allocation de ressources financières adéquates

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pour l'Office du Haut Commissaire aux droits de l'homme. Pour ce qui est de la réforme des Nations Unies, la Bulgarie réitère son soutien à l'élargissement du Conseil de sécurité qui devrait garantir un équilibre entre les membres permanents et non permanents ainsi qu'entre les groupes régionaux. Puisque le nombre des Etats membres du Groupes des Etats d'Europe du Sud-Est a doublé, un siège non permanent supplémentaire devrait être accordé à ce groupe. Par ailleurs, la Bulgarie, pays en transition, coopère activement avec les institutions spécialisées du système des Nations Unies et nous souhaitons développer davantage cette coopération. Nous souhaitons une rationalisation des activités en exploitant pleinement le potentiel du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans le domaine de l'édification des capacités nationales et de l'aide au développement. Nous estimons que les Nations Unies et ses institutions devraient être plus impliquées dans la recherche de solutions aux problèmes des pays en transition.

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