AG/788

LE RENFORCEMENT DU ROLE DE L'ETAT CONSIDERE, COMME NECESSAIRE POUR CONTRER LES EFFETS PERVERS DE LA MONDIALISATION

18 septembre 1998


Communiqué de Presse
AG/788


LE RENFORCEMENT DU ROLE DE L'ETAT CONSIDERE, COMME NECESSAIRE POUR CONTRER LES EFFETS PERVERS DE LA MONDIALISATION

19980918 Dans le cadre du dialogue de haut de niveau sur la mondialisation entamé hier par l'Assemblée générale, une première table ronde ministérielle s'est tenue ce matin sur le thème de l"impact social et économique de la mondialisation : la réaction des Etats".

Au cours de la table ronde, l'ensemble des participants a reconnu le caractère irréversible de la mondialisation. Toutefois pour en limiter les effets néfastes, le rôle de l'Etat doit être renforcé. En effet, il lui incombe de consolider ses structures institutionnelles et d'assurer un filet de protection sociale. Les efforts nationaux doivent néanmoins être appuyés par une coopération internationale accrue en matière de développement, une réorganisation du système économique et financier international et l'élaboration de politiques macro-économiques communes.

Les participants à la table ronde ont admis que les bénéficies de la mondialisation - croissance économique et sociale -n'ont pas été répartis de manière équitable. Le fossé continue de se creuser entre les riches et les pauvres à l'intérieur des pays et entre les pays développés et les pays en développement.

Certains orateurs comme le représentant des Etats-Unis ont imputé les effets néfastes de la mondialisation à l'impuissance accrue des gouvernements face aux flux des capitaux et aux décisions parfois "irrationnelles" des investisseurs et des spéculateurs. Le Président de la table ronde, M. Helmut Schafer, Ministre d'Etat de l'Allemagne, a d'ailleurs rappelé qu'au cours du dialogue de haut niveau tenu hier par l'Assemblée générale, la nécessité de contrôler les mouvements érratiques des capitaux a été soulignée, la question étant de savoir de savoir si ces contrôles peuvent constituer des solutions à court terme. Pour le représentant de la Malaisie, la question des mouvements des capitaux est d'une importance vitale puisque leur caractère imprévisible compromet bien souvent la mise en place de politiques macro-économiques saines.

Intervenant à son tour, le Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie a estimé que la crise en Asie du sud-est a montré les dangers d'une ouverture trop rapide aux marchés des capitaux. Pour lui la libéralisation des marchés doit s'effectuer de manière progressive en s'assurant que l'infrastructure juridique et financière d'un pays donné est apte à faire face à la complexité de la scène financière internationale.

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Appuyant ces propos, le Ministre du développement et de la coopération de l'Irlande a estimé que pour atténuer les effets pervers de la mondialisation, les Etats doivent renforcer les capacités institutionnelles et augmenter les niveaux d'épargne et d'investissement. Ce dernier point de vue était également partagé par le Représentant du Mexique qui a expliqué que la reconstruction économique de son pays a été financée par une politique d'épargne forte assortie d'une politique fiscale bien pensée.

Le Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie a poursuivi en soulignant que pour la plupart des pays en développement, le développement économique passe d'abord par la confiance des investisseurs. Pour attirer ces derniers, l'Indonésie a mis au point une politique de stabilisation consistant à renforcer les institutions financières, à trouver une solution à la question de la dette du secteur privé, à développer la concurrence en luttant contre la constitution de monopoles et à garantir une plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques. Les représentants des Etats-Unis et de l'Irlande ont tour à tour plaidé en faveur d'un accroissement de l'aide publique au développement et de la conclusion d'accords commerciaux plus équitables. Le Ministre du commerce et de l'industrie du Ghana a appuyé ces propos en mettant l'accent sur la nécessité de faciliter l'accès des pays en développement aux marchés internationaux.

En ce qui concerne l'impact social de la mondialisation, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a expliqué que l'inversion des tendances macro-économiques, ajoutée à la réduction de l'aide publique au développement (APD) et à la crise financière internationale a provoqué un accroissement des inégalités. Le rôle de l'Etat doit, à cet égard, être mieux centré et plus transparent afin d'offrir une protection sociale et une égalité des chances pour tous. La création d'un filet de protection sociale est du ressort des Etats mais la communauté internationale a également une obligation morale de solidarité pour appuyer les efforts nationaux. Abondant dans ce sens, le représentant du Japon s'est déclaré convaincu de la nécessité de développer les systèmes de protection sociale mais surtout de répondre aux besoins considérables de développement des pays. A cet égard, il a souligné l'importance d'une démarche générale où l'APD garde un rôle crucial. La représentante du Canada a pour sa part fait valoir que les investissements privés ne se dirigent que vers les régions riches en ressources naturelles et humaines. La coopération internationale reste donc importante et doit appuyer les efforts nationaux dans le domaine social.

Le représentant de l'Inde a plaidé pour une approche plus éclectique en matière d'évaluation l'intégration de chaque pays dans le processus de mondialisation. Le représentant de l'UNICEF a, à cet égard appelé les Etats à s'inspirer des initiatives des institutions spécialisées des Nations Unies et à tenir compte des indicateurs sociaux dans l'aptitude d'un pays à s'intégrer à

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l'économie mondiale. Le Vice-Ministre de la coopération internationale de l'Egypte et le représentant des Pays-Bas ont mis l'accent sur l'importance du développement des ressources humaines notamment par l'éducation et l'accès aux technologies nouvelles.

Les participants à la table ronde ont également souligné l'interdépendance entre les efforts nationaux et internationaux. Dans le contexte de la mondialisation aucun pays ne peut assurer son progrès économique et social sans une stabilité internationale.

La deuxième table ronde, qui doit se tenir cet après-midi à 15 heures, portera précisément sur le thème de la réaction internationale face à l'impact social et économique de la mondialisation.

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