LE BUREAU DE L'ASSEMBLEE GENERALE RECOMMANDE L'INSCRIPTION DE 166 POINTS A L'ORDRE DU JOUR DE LA CINQUANTE-TROISIEME SESSION
Communiqué de Presse
AG/783
LE BUREAU DE L'ASSEMBLEE GENERALE RECOMMANDE L'INSCRIPTION DE 166 POINTS A L'ORDRE DU JOUR DE LA CINQUANTE-TROISIEME SESSION
19980911 Il décide de ne pas recommander l'inscription des points relatifs à la question de Taïwan et à la situation au BurundiLe Bureau de l'Assemblée générale, réuni aujourd'hui sous la présidence de M. Didier Opertti Banán (Uruguay), a adopté l'ordre du jour provisoire de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale et une série de recommandations proposées par le Secrétaire général dans un mémoire sur l'organisation de la session. Sous réserve des modifications qu'il pourrait apporter, le Bureau a d'ores et déjà décidé d'inscrire 166 questions à l'ordre du jour de la cinquante-troisième session, compte tenu de la pratique suivie les années précédentes.
Aux termes de l'une de ses décisions, le Bureau recommande à l'Assemblée générale de suspendre la cinquante-troisième session le vendredi 11 décembre 1998. Il recommande également à l'Assemblée générale que les Première, Troisième, Quatrième et Sixième Commissions achèvent leur travaux au plus tard le 20 novembre; la Deuxième Commission, le 27 novembre et la Cinquième Commission le 4 décembre 1998.
Afin d'éviter que les séances ne commencent avec du retard, le Bureau recommande en outre à l'Assemblée générale de lever l'obligation concernant le Quorum requis pour que le Président puisse déclarer la séance ouverte et permettre le déroulement des délibérations (un tiers au moins pour les séances plénières et un quart pour les séances des grandes commissions) et de rappeler aux délégations l'extrême importance de la ponctualité pour assurer un déroulement efficace des travaux et permettre aux Nations Unies de faire des économies.
Le Bureau recommande par ailleurs à l'Assemblée générale d'autoriser les organes subsidiaires ci-après à se réunir pendant la partie principale de la cinquante-troisième session: Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien; le Groupe de travail chargé d'étudier le financement de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
- 2 - AG/783 11 septembre 1998
Le Bureau a pris note des recommandations du Secrétaire général qui prévoient notamment que le débat général de l'Assemblée générale débutera le lundi 21 septembre et s'achèvera le vendredi 2 octobre 1998 et que la liste des orateurs pour le débat général sera close le mercredi 23 septembre à 18 heures. L'Assemblée générale prendra note du rapport sur l'activité de l'organisation, que le Secrétaire général présentera le lundi 21 septembre avant l'ouverture du débat général. Elle examinera également le rapport du Conseil économique et social dont les différents chapitres seront répartis entre les grandes commissions en fonction des compétences de chacune d'elles ou en séance plénière, conformément à la recommandation du Secrétaire général.
Le Bureau de l'Assemblée générale a décidé d'inscrire à l'ordre du jour de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale tous les points figurant dans l'ordre du jour provisoire (A/53/150) à l'exception du point 62 relatif à "la situation au Burundi" et du point 166 intitulé "la nécessité de revoir la résolution 2758 du 25 octobre 1971 au regard du changement radical de la situation internationale et de la coexistence de deux gouvernements de part et d'autre du détroit de Taïwan". Ces deux points ont été retirés. Quant aux points 92 et 93, respectivement relatifs à "la question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India" et à "la question du Timor oriental", leur examen a été reporté à la cinquante- quatrième session de l'Assemblée générale.
En outre, le Bureau a décidé de recommander à l'Assemblée générale de changer l'intitulé du point 89 qui serait désormais libellé comme suit: "Activités économiques et autres qui affectent les intérêts des peuples des territoires non autonomes". Le Bureau a également recommandé que le point 168 intitulé "Cinquantième anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide" soit inscrit comme un sous-point du point 46 qui porte sur le "Cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme".
Le Bureau a en outre décidé d'inscrire les points nouveaux suivants à l'ordre du jour de la cinquante-troisième session : le point 160 "Béthléem 2000" à la demande du Sénégal; le point 161 intitulé "Programme solaire mondial 1996-2005" à la demande du Zimbabwe, de la Géorgie et de la Chine; le point 162 relatif à l'"Octroi à l'Association des Etats des Caraïbes du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale"; point 165 relatif à l'"Octroi à l'Organisation de coopération et de développement économiques du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale"; le point 167 relatif au "Financement de la Mission d'observation des Nations Unies en Sierra Leone"; le point 169 qui porte sur "Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique" sur recommandation de la Namibie; le point 170 relatif au "Corps commun d'inspection" et le point 171 qui s'intitule "Election des juges du Tribunal international chargé de poursuivre les personnes présumées responsables de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie depuis 1991".
- 3 - AG/783 11 septembre 1998
L'inscription à l'ordre du jour provisoire, du point 166 relatif à "la nécessité de revoir la résolution 2758 du 25 octobre 1971 au regard du changement radical de la situation internationale et de la coexistence de deux gouvernements de part et d'autre du détroit de Taïwan" a suscité des interventions de la part de nombreuses délégations.
M. Ibra Deguene Ka (Sénégal) a demandé la réadmission de la République de Chine au sein du système des Nations Unies. La République de Chine a droit à la reconnaissance en tant que partie intégrante de la communauté internationale, a-t-il affirmé, rappelant que la République de Chine est un des membres fondateurs des Nations Unies et un des membres permanents du Conseil de sécurité jusqu'en 1971, date à laquelle, par la résolution 2758 (XXVI) de l'Assemblée générale, elle a perdu ce double statut. Si le contexte historique et géopolitique de l'époque a dû peser sur cette décision inédite et partiale, aujourd'hui, le monde a beaucoup changé, a plaidé M. Ibra Deguene Ka. La République de Chine à Taïwan, de part son poids économique et commercial, demeure une réalité incontournable. Elle l'est d'autant plus qu'elle remplit les conditions constitutives d'un Etat tel que défini dans le droit constitutionnel, a-t-il indiqué. Elle a son propre territoire, sa propre population et un pouvoir institutionnel qui s'exerce sur cette population de 22 millions d'habitants et dans les limites de ce territoire aux frontières bien identifiées et reconnues.
Le Sénégal estime qu'il est nécessaire, aujourd'hui, de prendre dûment en compte la réalité juridique, politique et économique que représente la République de Chine à Taïwan. Au delà des arguments politico-juridiques, il ne faut pas oublier, a indiqué le représentant sénégalais, le rôle de régulation et de stabilisation joué par Taïwan dans la récente crise financière en Asie. Il ne faut pas oublier non plus, que la République de Chine, grâce à son Fonds international de coopération, apporte une assistance bien appréciée à des dizaines de pays en développement, a-t-il conclu.
M. Qin Huasun (Chine), en réaction à la demande de certains pays d'inscrire à nouveau à l'ordre du jour de cette session la question de la "soi-disant représentation de Taïwan aux Nations-Unies", a exprimé la profonde indignation du gouvernement et du peuple chinois et leur condamnation de cette proposition. Celle-ci, a estimé le représentant, ne vise qu'à la partition d'un Etat souverain et à la création de "deux Chines" ou "d'une Chine et un Taïwan", au sein de cette institution. Reconnaissant que, depuis la fondation en 1949 de la République populaire de Chine, de nombreux changements tant sociaux, économiques que politiques étaient intervenus sur la scène internationale y compris également en Chine qui inclut Taïwan, M. Huasun a néanmoins réaffirmé qu'aucun de ces changements ne sauraient remettre en cause le fait que Taïwan est une province de la Chine et que celle-ci exerce sa souveraineté sur Taïwan.
- 4 - AG/783 11 septembre 1998
L'Organisation des Nations Unies est une organisation intergouvernementale composée d'Etats souverains a rappelé M. Huasun. De ce fait Taïwan en tant que province chinoise ne peut prétendre rejoindre les Nations-Unies. D'autre part, selon les principes du droit international, la souveraineté d'un Etat est indivisible. Il en résulte selon le représentant de la Chine, que la question de Taïwan ne peut-être comparée aux cas de l'Allemagne ou de la Corée qui sont la conséquence d'accords internationaux et que le principe de la représentation parallèle ne peut s'appliquer au cas de Taïwan. La question de Taïwan est un problème purement interne à la Chine et ne saurait souffrir d'aucune ingérence qu'elle émane d'un pays ou d'un individu sous quelque prétexte que ce soit, a réaffirmé M. Huasun. Il a soutenu en outre que depuis plus d'un an, le concept "un pays, deux systèmes" mis en place à Hong-Kong avait connu un grand succès. De même, le 20 décembre 1999, la Chine exercera à nouveau sa souveraineté sur Macao. La question de Taïwan sera également résolue, a assuré M. Huasun, qui a signalé les progrès accomplis en matière de renforcement des échanges entre les peuples de part et d'autre. A cet égard, la politique gouvernementale de "réunification pacifique et d'un pays, deux systèmes", ainsi que le programme en huit points du président Jiang Zemin pour le développement des relations de part et d'autre du détroit, ont conduit à prendre des mesures qui tiennent compte les intérêts de nos compatriotes taïwanais, a indiqué le représentant.
Pour conclure, M. Qin Huasun a estimé que les pays soutenant l'inscription de la question de Taïwan à l'ordre du jour de l'Assemblée générale, portaient un préjudice aux intérêts fondamentaux de la Chine et heurtaient les sentiments d'1,2 milliards de chinois en soutenant les activités séparatistes des autorités taïwanaises. Il a formé le voeu que ces pays retireront leur proposition et s'en tiendront aux principes de la Charte et des résolutions de l'Assemblée générale.
Les représentants des pays suivants ont soutenu l'inscription du point 166 à l'ordre du jour de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale: Malawi, Swaziland, Gambie, Iles Salomon, Paraguay, Burkina Faso, Libéria, Sao-Tomé-et-Principe, Honduras, Dominique, Tchad, Saint-Vincent-et- Grenadines, Nicaragua, Grenade et El Salvador.
En revanche, les représentants des délégations suivantes se sont opposés à l'inscription de ce point à l'ordre du jour de la présente session: Kazakhstan, Argentine, Sri Lanka, Iraq, Koweït, Géorgie, Mexique, Sainte Lucie, Chili, République-Unie de Tanzanie, Chypre, Népal, Myanmar, République populaire lao, Jamahiriya arabe libyenne, Bélarus, Brésil, Djibouti, Fédération de Russie, Italie, République arabe syrienne, Bangladesh, République islamique d'Iran, Mongolie, Algérie, Cuba, Soudan, Zimbabwe, Egypte, Turkménistan, Allemagne, Yémen, Suriname, Ouganda, Tunisie, Cameroun, Kenya, Lesotho et le Pakistan.
- 5 - AG/783 11 septembre 1998
En ce qui concerne la répartition des points inscrits à l'ordre du jour de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale, le Bureau recommande que, seront examinés en séance plénières, en plus des points 1 à 61 et du point 102, les points 160 à 162, 165, 168 en tant que sous-point séparé du point 46; les 169 et 171. Le Bureau recommande l'attribution du point 63 (question de Chypre) à une date ultérieure durant la présente session. Les points 64 à 81 devraient être renvoyés à la Première Commission; les points 94 à 101 devraient être examinés par la Deuxième Commission; les points 103 à 113 par la Troisième Commission; les points 82 à 91 par la Quatrième Commission, compte tenu du report des points 92 et 93 à la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale; les points 114 à 147, 163 ainsi que les points 167 et 170 par la Cinquième Commission; et les points 148 à 158 par la Sixième Commission.
Le Bureau recommande en outre à l'Assemblée générale que la "Cérémonie d'attribution de prix pour la cause des droits de l'homme en 1998" se tienne le jeudi 10 décembre 1998 à l'occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. De même, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la première opération de maintien de la paix, il recommande que le mardi 6 octobre 1998, dans la matinée, se tienne une séance commémorative destinée à rendre hommage à ceux qui ont participé aux opérations de maintien de la paix, en particulier à ceux qui sont morts sous le drapeau des Nations Unies.
Par ailleurs, le Bureau recommande que l'Assemblée organise, conformément à sa résolution 50/122 et à sa décision 52/480, un dialogue de haut niveau sur "les répercussions économiques et sociales de la mondialisation et de l'interdépendance et leurs incidences au niveau politique", les 17 et 18 septembre 1998.
Enfin, le Bureau recommande à l'Assemblée générale de tenir le mercredi 7 octobre 1998 une réunion commémorative pour célébrer le vingtième anniversaire de l'adoption du Plan d'action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en oeuvre de la coopération technique entre pays en développement.
Le rapport du Bureau sera examiné en séance plénière par l'Assemblée générale le mardi 15 septembre dans l'après-midi.
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