En cours au Siège de l'ONU

AG/782

L'ASSEMBLEE GENERALE OUVRE LES TRAVAUX DE SA CINQUANTE-TROISIEME SESSION ET ELIT M. DIDIER OPERTTI BADAN A SA PRESIDENCE

9 septembre 1998


Communiqué de Presse
AG/782


L'ASSEMBLEE GENERALE OUVRE LES TRAVAUX DE SA CINQUANTE-TROISIEME SESSION ET ELIT M. DIDIER OPERTTI BADAN A SA PRESIDENCE

19980909 A l'ouverture, cet après-midi, des travaux de sa cinquante-troisième session, l'Assemblée générale a élu par acclamation M. Didier Opertti Badán, Ministre des affaires étrangères de l'Uruguay, à sa présidence (voir communiqué de presse BIO/3180).

Dans son allocution inaugurale, le Président élu s'est engagé à diriger l'Assemblée générale dans une "perspective uruguayenne" du monde, c'est-à- dire, avec une vision humaniste, consensuelle et dénuée de tout préjugé. Il a lancé au nom de cette vision un appel à tous les Etats Membres afin qu'ils parviennent à une définition des intérêts communs et universels, qui feront des Nations Unies une institution indispensable dans laquelle, comme l'a dit le grand juriste uruguayen Irureta Goyena, "nous pourrons concilier la transparence des principes et l'opacité de la réalité".

M. Opertti a ensuite estimé que les Nations Unies devaient faire face à des défis particuliers au nombre desquels il a cité les turbulences qui affectent les marchés financiers internationaux et leurs conséquences néfastes sur les économies nationales; la résurgence dramatique des actes terroristes; l'influence pernicieuse des drogues; le crime international et l'insécurité des citoyens; la protection des personnes et des peuples défavorisés; celle de la nature et de l'environnement; les droits de l'homme et, pour finir, la réalisation de la paix sociale.

Le nouveau Président de l'Assemblée générale a en outre insisté sur la nécessité, aujourd'hui, d'approfondir la réflexion visant à dessiner les contours d'une Organisation des Nations Unies nouvelle qui, sur la base du respect de la justice et du droit international, permettrait à tous ses membres de se sentir totalement et collectivement responsables de la sauvegarde des valeurs fondamentales de l'Organisation. Créer un monde meilleur, plus équilibré, plus sûr et plus équitable qui, en dépit des différences historiques, religieuses, culturelles, économiques, scientifiques et technologiques, puisse parvenir à un consensus de base. C'est là, a estimé M. Opertti, le cap que doit suivre la communauté internationale.

Rappelant qu'il revient au Conseil de sécurité de veiller au maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. Opertti a insisté sur l'importance de la coordination entre l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité en tant que principe directeur de leurs relations. En outre, il

importe face aux changements technologiques et scientifiques rapides de poursuivre de manière continue sur la voie de la modernisation de l'Organisation des Nations Unies. Il ne s'agit pas, selon M. Opertti, uniquement d'un exercice juridique et diplomatique, mais également d'une réponse politique de la part des Etats destiné à améliorer l'unique instrument universel d'arbitrage et de règlement des conflits dont dispose le monde et qui soit conforme au droit et aux principes de justice. A cet égard, il a observé que la nature des conflits auxquels l'Organisation doit faire face a changé au cours de la dernière décennie puisque moins d'une dizaine de la centaine de conflits qui ont mis en danger la paix et la sécurité internationales sont de nature territoriale. L'objectif principal consiste donc désormais à établir un climat qui permette de tenir compte de ce problème et de promouvoir un animus societatis parmi tous les Etats Membres. Tout en soulignant le fait que les Nations Unies ne sont pas, et ne seront jamais en mesure de résoudre tous les problèmes et conflits, ainsi que les critiques à l'égard de l'Organisation qui en résultent, M. Opertti a néanmoins estimé qu'il serait dangereux d'ignorer les réalisations importantes de l'Organisation dans de nombreux domaines et a appelé tous les Etats Membres a ne pas se laisser gagner par le scepticisme et à ne pas perdre la foi en l'Organisation. Il les a également invité à aborder avec le plus de réalisme possible les points critiques qui pourraient compromettre la bonne marche de l'Organisation, mais également à ne pas confondre le fond et la procédure; ce qui est d'une importance capitale et ce qui est secondaire. M. Opertti a également souligné à cet égard l'importance pour les Etats d'honorer leurs engagements à l'égard de l'Organisation. Notant en outre que la transformation des Nations Unies est à la fois qualitative et quantitative, M. Opertti considère qu'elle ne doit pas uniquement porter sur le système des Nations Unies, mais également s'étendre à la conduite des Etats eux-mêmes, à leurs relations bilatérales, régionales et avec les organismes internationaux. Les défis auxquels doit faire face l'Organisation nécessitent une amélioration des instruments de réponse dont elle dispose, tant au niveau politique qu'au niveau du Secrétariat.

Pour conclure, M. Opertti a estimé que les Nations Unies doivent développer la coordination avec les autres organismes internationaux, oeuvrer à la promotion des mécanismes d'intégration économique et encourager toutes les formes de diplomatie préventive en vue du maintien de la paix et de la sécurité internationale.

L'Assemblée générale a ensuite procédé à l'élection des présidents de ses six grandes commissions. Les six représentants suivants ont été élus par acclamation: M. André Mernier (Belgique) à la présidence de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale); M. Bagher Asadi (République islamique d'Iran) à celle de la Deuxième Commission (économique et financière); M. Ali Hachani (Tunisie) à celle de la Troisième Commission (sociale, humanitaire et culturelle); M. Pablo Macedo (Mexique) à celle de la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation); M. Movses Abelian (Arménie) à celle de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) et M. Jargalsaikhany Enkhsaikhan (Mongolie) à la présidence de

( suivre)

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la Sixième Commission (juridique) (voir communiqués de presse BIO/3181 à 86).

En outre, l'Assemblée générale a élu à sa vice-présidence les 21 pays suivants: Cameroun, Lesotho, Libéria, Sénégal, Ouganda, Maroc, Brunéi Darussalam, Myanmar, République arabe syrienne, Turkménistan, Yémen, Géorgie, Nicaragua, Suriname, République de Saint-Marin, Allemagne, Chine, Etats-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni.

En début de séance, l'Assemblée générale avait observé une minute de silence consacrée à la prière ou à la méditation et en commémoration de la Journée internationale de la paix.

Egalement en début de réunion, M. Hennadiy Udovenko (Ukraine), Président de la cinquante-deuxième session de l'Assemblée générale, avait indiqué que le Secrétaire général l'avait informé qu'à ce jour les 19 Etats suivants étaient en retard dans le paiement de leurs contributions au sens de l'Article 19 de la Charte: Bosnie-Herzégovine; Burundi; Cambodge; Comores; Congo; Dominique; Géorgie; Grenade; Guinée équatoriale; Guinée-Bissau; Iraq; Libéria; République de Moldova; Sao Tomé-et-Principe; Somalie; Tadjikistan; Togo; Vanuatu et Yougoslavie. L'Article 19 de la Charte dispose qu'un Membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.

L'Assemblée générale a également décidé que la Commission de vérification des pouvoirs sera composée des neuf pays suivants: Chine, Fidji, Jamaïque, Mali, Fédération de Russie, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Venezuela et Zimbabwe.

En fin de séance, l'Assemblée générale, sur proposition du Président qui avait été saisi d'une demande du Président du Comité des Conférences, a autorisé le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), ainsi que le Comité des relations avec le pays hôte, à poursuivre leurs travaux pendant la session ordinaire de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale. Cette décision a été prise conformément au paragraphe 7 de la résolution 40/243 qui dispose qu'aucun organe subsidiaire de l'Assemblée générale ne peut se réunir au Siège des Nations Unies durant la session ordinaire de l'Assemblée générale sans l'autorisation expresse de l'Assemblée.

Le Bureau de l'Assemblée générale se réunira le vendredi 11 septembre 1998 à 10 heures dans la salle de conférence 2.

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