LA QUESTION DE LA COOPERATION "STRUCTURELLE" ET "OPERATIONNELLE" EN VUE DE LA PREVENTION DES CONFLITS A ETE EXAMINEE À LA REUNION AVEC LES ORGANISATIONS REGIONALES

13 août 1998

Communiqué de Presse
SG/SM/6658

LA QUESTION DE LA COOPERATION "STRUCTURELLE" ET "OPERATIONNELLE" EN VUE DE LA PREVENTION DES CONFLITS A ETE EXAMINEE À LA REUNION AVEC LES ORGANISATIONS REGIONALES

19980813 On trouvera ci-après la déclaration récapitulative que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a faite le 30 juillet à la séance de clôture de la troisième réunion entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales :

Je suis très satisfait que cette troisième réunion de haut niveau entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales se soit déroulée dans de bonnes conditions au Siège de l'Organisation. Je suis également satisfait que vous ayez répondu favorablement à mon invitation, comme en témoigne votre participation active à la réunion. Je me félicite en outre de l'appui que vous avez apporté à ma proposition tendant à organiser la réunion sur le thème de la "Coopération en vue de la prévention des conflits", ainsi que de l'esprit de dialogue constructif qui a animé les discussions.

Je vais maintenant essayer de résumer les discussions qui ont lieu pendant la réunion et de mettre en avant quelques-uns des principaux points qui m'ont paru particulièrement importants.

Les deux premières réunions, tenues en 1994 et 1996, portaient essentiellement sur les modalités et les principes généraux qui régissent la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales. La présente réunion s'est appuyée sur les résultats des deux précédentes réunions afin d'étudier la possibilité d'intensifier la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales en matière de prévention des conflits, dans le cadre de la Charte des Nations Unies et des mandats des organisations régionales. Nous avons notamment examiné la question de la prévention des conflits, la façon dont l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales y font face et les secteurs où elles pourraient collaborer à l'avenir afin de régler ce problème.

À une époque où de nouveaux types de conflits très divers constituent désormais la principale menace pesant sur la sécurité des populations, la question de la prévention des conflits est au coeur même de la mission commune de l'Organisation des Nations Unies et des organisations régionales. Il a été établi que, pour résoudre ce problème, il était nécessaire d'établir une culture de la prévention ainsi que certains types d'opérations et de

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coopération. Deux catégories distinctes d'activités de coopération ont été définies à cette fin. Tout d'abord, nous nous sommes penchés sur la "prévention structurelle", à savoir la nécessité d'étudier les causes profondes des conflits, notamment les causes économiques, sociales et ethniques, et de promouvoir un plus grand respect des droits de l'homme, l'observation de l'État de droit et le renforcement des institutions démocratiques. Nous avons ensuite débattu de la "prévention opérationnelle", qui englobe les formes traditionnelles de prévention des conflits et l'"alerte rapide". À ce sujet, il a été noté que les activités de prévention allaient de l'alerte rapide à la consolidation de la paix avant et après les conflits, en passant par la diplomatie préventive, le désarmement préventif (en particulier dans le cas des armes légères) et le déploiement préventif.

Il a également été noté que l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales possédaient différents atouts et diverses capacités en matière de prévention des conflits et que l'accent devrait désormais être mis sur la façon dont elles pourraient travailler ensemble de manière synergique en vue de devenir plus complémentaires et de mettre à profit leurs avantages comparatifs. L'Organisation des Nations Unies et certaines organisations régionales ayant récemment créé de nouveaux mécanismes d'alerte rapide et de prévention des conflits, il est vraiment nécessaire de partager les données d'expérience dans ce domaine.

On a notamment fait observer que la prévention des conflits passait par les États Membres et leur appui en faveur d'une intervention externe rapide visant à désamorcer les conflits et les crises. Les participants ont indiqué qu'une démarche "réglementée" était préférable car elle accroîtrait l'efficacité des efforts visant à éviter les conflits et serait plus acceptable pour la communauté internationale. Cette approche peut aider à créer une culture de la prévention et, partant, à surmonter la réticence de certains gouvernements à accepter une aide extérieure pour des raisons de souveraineté. Plusieurs intervenants ont souligné qu'il était important de mobiliser l'opinion publique en vue d'intensifier les efforts dans le domaine de la prévention des conflits.

L'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales ont affirmé qu'elles étaient résolues à mettre au point des procédures précises, pratiques et faciles à appliquer afin de renforcer l'efficacité de la coopération en matière de prévention des conflits. Tous les participants ont souligné qu'il fallait assurer le suivi de la réunion pour que ces procédures deviennent une réalité. Tout en reconnaissant qu'aucun modèle de coopération entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales ne peut, à lui seul, tenir compte de toutes les situations, les participants ont examiné diverses modalités, notamment des mesures de consultations plus régulières au niveau du Siège, y compris en cas d'alerte rapide; une coordination plus systématique des activités préventives sur le terrain, y compris, au besoin, des missions conjointes; la mise au point d'indicateurs communs relatifs à l'alerte rapide; l'établissement d'une base de données sur les capacités de prévention des conflits de l'Organisation des Nations Unies

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et des organisations régionales; une meilleure circulation de l'information; l'échange d'attachés de liaison; l'organisation de visites aux différents sièges à l'intention du personnel; la formation conjointe des effectifs aux activités de prévention; l'établissement de liens spécifiques avec la société civile (notamment les médias et les organismes professionnels) afin de la sensibiliser davantage à l'importance de la prévention; et l'adoption de mesures similaires au cas par cas. À ce sujet, on a souligné qu'il était nécessaire de mobiliser suffisamment de ressources pour appuyer les activités préventives et d'alerte rapide.

Pour assurer le suivi des propositions ci-dessus, le personnel de l'Organisation des Nations Unies et des organisations régionales pourrait, par exemple, tenir des réunions de travail afin de mettre au point les modalités de collaboration examinées au cours de la présente réunion. L'Organisation des Nations Unies est prête à convoquer la première de ces réunions avant la fin de l'année. L'utilité de réunions périodiques de haut niveau entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales a été reconnue, et on est convenu qu'elles devraient se poursuivre à l'avenir.

J'espère que ce résumé rend bien compte de notre réunion et j'attends vos observations avec beaucoup d'intérêt.

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