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ECOSOC/429

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL SE FELICITE DES INNOVATIONS APPORTEES AU DEROULEMENT DE SES TRAVAUX CETTE ANNEE ET ACHEVE SES TRAVAUX SUR UNE NOTE OPTIMISTE

3 août 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/429


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL SE FELICITE DES INNOVATIONS APPORTEES AU DEROULEMENT DE SES TRAVAUX CETTE ANNEE ET ACHEVE SES TRAVAUX SUR UNE NOTE OPTIMISTE

19980803 Il encourage le renforcement des liens avec les institutions de Bretton Woods et les Secrétariats exécutifs de l'ONU pour plus d'efficacité

Le Conseil économique et social a suspendu les travaux de sa session de fond de 1998, le 31 juillet sous la présidence de M. Juan Somavia (Chili). Les travaux du Conseil qui ont débuté le 6 juillet à New York, auront notamment porté sur la mondialisation et l'accès aux marchés depuis les accords du Cycle d'Uruguay, ainsi que sur l'examen des activités opérationnelles des Nations Unies en faveur de la coopération pour le développement. Le Conseil a en outre examiné les questions relatives à la coordination des activités des organes de l'ONU, la situation des droits de l'homme cinq ans après l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne, la condition des femmes et la mise en oeuvre du Plan d'action de Beijing, ainsi que les questions relatives à l'économie, à l'environnement, et aux problèmes sociaux. Le Conseil a renvoyé à une date à déterminer l'examen de la note du Secrétaire général sur les privilèges et immunités du Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme chargé de la question de l'indépendance des juges et des avocats.

Dans sa déclaration de clôture,le Président du Conseil économique et social, a mis l'accent sur les innovations de cette session qui a accueilli, pour la première fois en séance d'ouverture le Secrétaire général des Nations Unies. Les travaux se sont également déroulés en séries de tables-rondes pour la première fois. Ces présentations et séries de discussions ont, et c'est un fait nouveau, été animées par les chefs des Secrétariats des Fonds et Programmes du système des Nations Unies; les Secrétaires exécutifs des Commissions régionales; les Présidents de Commissions fonctionnelles; les chefs des groupes d'étude du Comité administratif de coordination, et les coordonnateurs résidents des agences de l'ONU travaillant sur le terrain.

( suivre)

La mondialisation et l'accès aux marchés depuis les accords du Cycle d'Uruguay

Lors de sa session de fond de l'année 1998, le Conseil économique et social a tenu un débat de haut niveau consacré à l'accès aux marchés et aux faits nouveaux intervenus depuis le Cycle d'Uruguay, notamment les incidences, les perspectives et les problèmes que rencontrent, en particulier, les pays en développement et les pays les moins avancés dans le cadre de la mondialisation et de la libéralisation de l'économie mondiale. Selon l'Etude sur la situation économique et sociale dans le monde en 1998, qui servait de base aux débats, la courbe de production est en baisse à la fois dans les pays en développement et dans les pays développés, tandis que la croissance du commerce international est en ralentissement. Dans le même temps, constate le rapport conjoint de l'Organisation mondiale du commerce et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, qui traite de l'accès aux marchés, les attentes des pays en développement quant à une plus grande ouverture des marchés des pays industrialisés à leurs produits, n'ont pas été satisfaites.

Dans ce cadre, le Groupe des 77 et la Chine ont fait remarquer que la mise en oeuvre des recommandations et des accords du Cycle d'Uruguay demeure incomplète dans de nombreux domaines touchant surtout les exportations importantes pour les pays en développement, et notamment les secteurs bénéficiant d'une libéralisation substantielle des tarifs douaniers et ceux caractérisés par une croissance dynamique des exportations. Les pays du Groupe des 77 et la Chine ont lancé un appel pour que les engagements pris en faveur des pays en développement se traduisent par des actes concrets, et ils ont dénoncé les mesures prises par certains pays en violation de la lettre des Accords du Cycle d'Uruguay. Certaines de ces mesures se traduisent par l'utilisation de mesures commerciales discriminatoires et par l'application extraterritoriale de législations nationales. Plusieurs délégations ont dénoncé l'usage de normes environnementales "fantaisistes" et de conditionnalités sur la main d'oeuvre qui ne viseraient qu'à réduire les avantages comparatifs des pays du Sud dans certains secteurs, notamment celui du textile. Pour l'Union européenne, l'intégration effective des pays les moins avancés dans le système mondial d'échanges devrait être une priorité pour la communauté internationale. La Communauté européenne, qui accorde déjà un accès préférentiel sans droits de douane aux produits en provenance des pays les moins avancés, a demandé aux autres pays développés et aux pays en développement les plus avancés de leur accorder les mêmes avantages. L'Organisation mondiale du commerce, quant à elle, a proposé d'accorder aux pays les moins avancés un traitement sans entrave sur une base préférentielle; mais ces mesures doivent s'accompagner d'initiatives de renforcement des capacités humaines pour permettre à ces pays de tirer pleinement avantage du cadre légal et technique qui leur est offert. C'est dans ce but qu'a été acceptée l'approbation du cadre intégré d'assistance technique au commerce lors de la dernière réunion ministérielle sur les pays les moins avancés. L'idée est de coordonner, mais aussi d'accroître les ressources allouées à l'assistance technique au développement du commerce international.

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- 3 - ECOSOC/429 3 aot 1998

Parlant des règles qui doivent s'appliquer à la poursuite de la libéralisation des échanges économiques internationaux, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan a estimé en séance d'ouverture que, pour réaliser les objectifs mondiaux en matière de législation du travail, d'environnement et de droits de l'homme, le système des Nations Unies était plus adapté que les règles commerciales de la mondialisation. Les finances, le commerce, la gouvernance et la justice sociale sont des domaines intimement liés, et l'économie internationale ouverte et participative que l'on veut mettre en place peut être le meilleur moyen de répartir plus largement les bénéfices de la mondialisation, a souligné le Secrétaire général. Les populations des pays du Sud sont inquiètes des risques de marginalisation et du manque de perspectives que font planer sur elles les processus actuels de cette mondialisation; les responsabilités des pays développés et de la communauté internationale sont de ce fait aujourd'hui plus grandes que jamais, a dit M. Annan. Les tendances actuelles du système financier et commercial international, le défi permanent de l'élimination de la pauvreté et de l'exclusion sociale, et la nécessité d'orienter les forces de la mondialisation de manière à équilibrer les impératifs de la croissance économique, de l'égalité sociale, des droits des travailleurs, de l'égalité des sexes et de la protection de l'environnement, représentent un défi qu'aucun gouvernement ou institution n'a les moyens de relever tout seul. Le Conseil économique et social des Nations Unies peut être le forum le plus approprié pour développer de nouveaux modes d'action et de pensée qui puissent satisfaire les besoins des individus, des familles, des communautés et des Etats face à la mondialisation de l'économie et à ses conséquences, a dit, pour sa part, le Président de l'ECOSOC, M. Juan Somavia.

Sur les conséquences de la mondialisation,un communiqué ministériel, a été adopté par le Conseil à l'issue du débat de haut niveau. Dans ce communiqué les ministres et chefs de délégations ont réaffirmé leur engagement en vue du renforcement du système commercial multilatéral qui contribue au progrès de tous les pays et de tous les peuples. Ils s'inquiétent de la marginalisation continue des pays les moins avancés et lancent un appel à la communauté internationale pour qu'elle mette un terme à cette marginalisation, en ouvrant plus largement leurs marchés aux produits des pays du Sud et en appuyant leurs efforts de renforcement des capacités. Les ministres et chefs de délégations ont d'autre part souligné qu'il est important que tous les pays membres de l'OMC appliquent effectivement toutes les dispositions finales de l'Acte final du Cycle d'Uruguay, compte tenu des intérêts spécifiques des pays en développement, et notamment de l'Afrique, pour laquelle les ministres et chefs de délégations demandent une aide à la diversification des économies, tout en remerciant le Secrétaire général d'avoir récemment énoncé un programme concret pour le développement de l'Afrique.

( suivre)

- 4 - ECOSOC/429 3 aot 1998

La crise asiatique et la situation financière internationale

La crise asiatique et ses répercussions sur l'économie internationale ont été au centre des débats sur les règles qui doivent s'appliquer à la poursuite de la libéralisation des échanges, et notamment des transferts financiers. Le Fonds monétaire international, par la voix de son Directeur général, M. Michel Camdessus, a estimé que dans le contexte d'une économie mondialisée, une surveillance permanente et particulière devra être accordée à la stabilité bancaire internationale. La crise financière qui s'est produite en Asie n'aurait pas pris les proportions qu'elle connaît si les gouvernements des pays concernés avaient conduit les affaires publiques de manière plus transparente et rigoureuse, et si les principaux pays industrialisés et les institutions financières opérant sur les marchés internationaux n'avaient pas pris de risques excessifs. Les programmes proposés par le FMI en vue de trouver une issue à cette crise vont au-delà de la simple restauration des balances fiscale et monétaire et de l'équilibre des paiements extérieurs. Ils ont pour objectif de renforcer les systèmes financiers, d'améliorer la gestion et la transparence, de restaurer la compétitivité économique, de moderniser l'environnement économique, et moderniser les systèmes juridiques et réglementaires. Le FMI doit aussi beaucoup plus jouer un rôle préventif, pour empêcher, par exemple, que la chute du yen japonais n'entraîne une autre crise majeure qui pourrait remettre en cause le relèvement en cours des économies touchées par la crise précédente, et qui aurait des conséquences désastreuses bien au-delà de l'Asie, notamment en Russie et dans certains pays en transition. La crise financière asiatique, ne peut être surmontée par un effort limité aux seuls pays d'Asie; des mesures globales doivent être prises et la communauté internationale doit appuyer les efforts des pays les plus sévèrement touchés. Il est important que les pays à fort excédent de balance de paiement recyclent ces excédents sous forme de prêts non liés et d'aide humanitaire aux pays sous ajustement structurel; pays auxquels il faudrait aussi accorder des conditions très généreuses de rééchelonnement de leur dette.

M. James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale, a pour sa part insisté sur le besoin de clarté et de transparence. La Banque mondiale essaie d'aider les pays déjà affectés par la crise et ceux qui ne le sont pas encore, mais qui en sont menacés. Mais dans le même temps, elle exige qu'il y ait plus de transparence dans le fonctionnement des structures de gestion économique et financière des pays qui empruntent auprès des institutions internationales de financement. C'est pourquoi des programmes favorables à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption font désormais partie des interventions de la Banque mondiale, qui s'attache de plus en plus à trouver des solutions à l'impact négatif des conséquences des chocs économiques sur les classes les plus pauvres et les plus vulnérables. Le retour ou l'arrivée des investisseurs, exigent que soient mis en place des structures de santé et de formation dans les régions du monde les plus affectées par les crises économiques; car sans une formation et un état de santé adéquats de la main d'oeuvre, les opérations d'ajustement macroéconomiques et de restructuration de la production seront difficiles à réaliser, a affirmé le Président de la Banque mondiale.

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- 5 - ECOSOC/429 3 aot 1998

Au cours du débat de haut niveau, le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Rubens Ricupero, allant dans le sens de nombreuses délégations, a fait observer qu'on ne peut pas sacrifier les conditions de vie des populations et la stabilité et la prospérité des pays par des mesures visant à satisfaire les créditeurs internationaux et les institutions financières locales. En fait, les conditions sociales très difficiles liées à la croissance de la pauvreté, font que les difficultés actuelles pourraient aller au-delà de cette crise et toucher la prochaine génération. Des mesures immédiates doivent être prises en vue de pallier les conséquences des crises sur les pauvres et les groupes les plus vulnérables; mais seule la reprise rapide d'une croissance durable pourra ramener le chômage et la pauvreté aux niveaux antérieurs aux chocs économiques négatifs qui se sont succédés dans les différentes parties du monde et notamment en Asie.

Sur ces points de discussion, Plusieurs résolutions et décisions ont été adoptées par le Conseil, notamment celles portant sur les activités opérationnelles des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement contenues dans le document E/1998/L.43; et la série de résolutions sur la coopération économique régionale contenues dans le rapport du Secrétaire général E/1998/65/Add.2, qui ont trait au renforcement et à la redynamisation des activités des Commissions régionales dont la Commission économique pour l'Afrique (CEA), la Commission pour l'Europe (CEE), la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) et la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

Proposition de création d'une organisation financière internationale

Concernant les questions liées au système financier international, une proposition, qui a fait l'objet d'un examen exhaustif, a été avancée par le Comité pour la planification du développement, groupe d'experts indépendants jouant un rôle de conseil auprès de l'ECOSOC. Cette proposition a trait à la création d'une organisation financière internationale, qui serait un organe mondial chargé d'élaborer et de fournir des normes et des codes de conduites régulant les activités des transferts financiers et des investissements transnationaux de capitaux privés, notamment ceux à court terme. La nouvelle organisation financière internationale jouerait en outre un rôle de liaison entre créditeurs et débiteurs dans les situations de crise pour prendre les meilleures décisions sur le remboursement et le rééchelonnement des emprunts. Plusieurs délégations se sont exprimées contre ce projet. M. James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale a déclaré au cours du débat de haut niveau, que le système financier international actuel fonctionnait bien, les institutions qui le constituent ayant, selon lui, parfaitement rempli les missions qui leur avaient été assignées. La Banque mondiale, par conséquence, ne voit pas le besoin de créer un nouvel organe de régulation financière internationale. La délégation des Etats-Unis a partagé ce point de vue, après avoir estimé que le Comité pour la planification du développement serait allé au-delà de ses prérogatives en faisant une telle proposition, et en rendant un document sur les causes et les retombées de la crise asiatique dont les conclusions ne sont pas conformes aux analyses du FMI et de la Banque mondiale.

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- 6 - ECOSOC/429 3 aot 1998

Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement

Le Conseil économique et social a en outre examiné de façon approfondie les activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement,ainsi que les questions de coordination des programmes de ces activités. Dans ce cadre, le Conseil a examiné le rapport du Secrétaire général sur l'examen triennal d'ensemble des activités opérationnelles. Un accord unanime s'est dégagé pour accroître le rôle du système des Nations Unies dans la promotion du développement durable, l'ONU étant reconnue par la majorité des délégations, comme la seule institution disposant d'avantages comparatifs qui lui permettent de pouvoir efficacement discuter et résoudre les problèmes transnationaux. Le forum de discussion a recommandé que les activités opérationnelles pour le développement répondent avant tout aux besoins et aux demandes des pays à qui elles sont destinées et non pas aux exigences et aux conditionnalités des donateurs. Les pays du Groupe de 77 et la Chine, par la voix de l'Indonésie, ont demandé que la coordination de ces activités soit accrue et que les commissions régionales, qui ont un avantage de terrain indéniable, soient étroitement associés à la conceptualisation et à la mise en oeuvre des activités pour le développement auxquelles un surcroît de ressources doit être dévolu. Selon le point de vue de la plupart des délégations et des organismes faisant partie du Groupe des Nations Unies pour le développement, les activités opérationnelles, qui sont la partie la plus visible de la politique en faveur de la promotion d'un développement durable, ont besoin de compter sur des financements substantiels, prévisibles et stables. L'amélioration de la coordination et le succès des activités opérationnelles ne seront jugés qu'à l'aune des progrès et des réussites enregistrés sur le terrain, ont souligné les chefs des secrétariats des Fonds et des Programmes des Nations Unies, parmi lesquels le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Programme alimentaire mondial (PAM), et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), dont les responsables ont participé à une série de tables-rondes organisées dans le cadre de la session de fond du Conseil économique et social.

Le lancement du Programme-cadre des Nations Unies pour l'assistance au développement (UNDAF), permettra d'améliorer de façon significative la coordination des différentes activités par la création de cadres de collaboration adaptés aux réalités de terrain et aux besoins spécifiques de développement de chaque pays, a-t-il été relevé. Dans sa phase pilote, douze équipes de pays travaillant en collaboration avec des gouvernements et d'autres partenaires ont contribué à la préparation de l'UNDAF, soutenus par des experts détachés par sept organismes membres du Groupe des Nations Unies pour le développement. La diffusion de données et d'informations fiables fait partie du processus de rationalisation et de coordination des activités opérationnelles de développement, et les propositions visant à l'élaboration d'une stratégie globale de gestion de l'information au sein du système des Nations Unies faciliteront, après leur adoption et réalisation, la coordination des tâches et missions des différents organes de l'Organisation.

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Le Conseil a, pour encourager les échanges nécessaires d'information et de connaissances, et faciliter la consultation entre les délégations et les organes exécutifs de l'ONU, adopté une résolution sur l'harmonisation et l'amélioration des systèmes informatiques de l'ONU (E/1998/L.16). Les délégations, soutenues par les chefs de secrétariats des Fonds et Programmes, ont recommandé la mise en place de réseaux de données informatiques sur les activités opérationnelles, qui faciliteraient l'interaction et la coordination entre les différents organes du Groupe des Nations Unies pour le développement. Sur un plan parallèle, le Conseil a adopté une résolution sur l'application et le suivi intégré et coordonné des résultats des grandes conférences et réunions au sommet organisés par les Nations Unies (E/1998/L.42). Par cette résolution, le Conseil a réitéré que les principaux objectifs du développement devaient être l'élimination de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie des peuples partout dans le monde, et il a enjoint le Comité administratif de coordination de diffuser largement à travers le système des Nations, notamment par une plus grande utilisation de l'Internet, les conclusions de ses délibérations, y compris les travaux de ses équipes spéciales. Toujours sur le suivi des sommets et conférences, le Conseil a adopté une décision relative aux indicateurs de base pour l'application et le suivi intégré et coordonné des résultats des grandes conférences et sommets internationaux organisés par l'ONU dans les domaines économiques et social et les domaines connexes (E/1998/L.41), de même qu'une résolution sur les mesures complémentaires pour restructurer et revitaliser l'Organisation des Nations Unies dans les domaines économiques et social et les domaines connexes (E/1998/L.18).

Condition de la femme et politiques de sexospécifité

Au cours de sa session, le Conseil économique et social a examiné, lors d'une réunion de haut niveau, la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing et le rôle des activités opérationnelles dans la promotion, le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources pour accroître la participation des femmes au développement. Plusieurs délégations ont souligné que pour atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté, il est fondamental de promouvoir la participation des femmes au processus de décision et de développer un cadre juridique qui leur soit plus favorable. Au sein des Nations Unies, Mme Angela King, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour les questions de parité entre les sexes et la promotion de la femme, en présentant le rapport du Secrétaire général sur la promotion de la femme, a dit qu'il reste à assurer dans le système, une formation à l'intégration d'une démarche soucieuse d'égalité entre les sexes. Un système d'évaluation et de suivi performant et efficace devrait aussi être mis en place, et le mécanisme de responsabilité récemment établi devrait être renforcé.

Concernant les activités socioéconomiques sur le terrain, de nombreuses délégations ont estimé que le plus grand défi actuel au système des Nations Unies au niveau des pays est d'assister les gouvernements à renforcer les capacités humaines; et une aire critique dans ce domaine, est celle de la collecte des données différenciées selon les sexes, qui permettraient d'identifier rapidement les secteurs où il y a des manques en matière de sexospécifité. Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, estime, quant à lui, que le rapport que le Conseil établira en l'an 2000 sur

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l'application du Programme d'action de Beijing, et qui portera sur les progrès accomplis dans l'intégration d'une dimension sexospécifique dans les activités opérationnelles, devra s'appuyer sur les données fournies par le Groupe des Nations unies pour le développement et le Comité interinstitutions sur les femmes et l'égalité des sexes, dans le but de faciliter l'intégration d'une démarche soucieuse d'équité sexuelle dans les activités opérationnelles.

Dans ce cadre, le Conseil a adopté les résolutions III et IV (E /1998/27) relatives à l'examen du plan à moyen à l'échelle du système de l'ONU en ce qui concerne la promotion de la femme, y compris la situation des femmes au Secrétariat des Nations Unies; et aux conclusions de la Commission de la femme sur les domaines critiques identifiés dans le Programme d'action de Beijing. Le Conseil a aussi adopté une résolution sur l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (E/1998/L.36) aux termes de laquelle il prie le Secrétaire général d'encourager le versement des contributions volontaires à l'Institut et invite les Etats Membres à et les organisations gouvernementales et non gouvernementales à verser des contributions au Fonds d'affectation spéciale pour l'Institut.

Droits de l'homme, assistance humanitaire et lutte contre le racisme et la discrimination raciale

Le Conseil économique et social a consacré deux segments de son débat général aux droits de l'homme et aux questions d'assistance humanitaire. Concernant l'assistance humanitaire, Plusieurs délégations ont estimé que le système d'appels d'urgence consolidés, qui est à la base de la mobilisation des ressources nécessaires à l'aide humanitaire d'urgence, devrait être perfectionné pour devenir un outil stratégique et inclure les questions touchant à la prévention, à la résolution des conflits, à la reconstruction des pays et des zones affectés par des affrontements armés et au respect des droits de l'homme. Mais, comme l'a stipulé le Secrétaire général dans son rapport sur la coordination de l'aide humanitaire d'urgence, la nature des programmes humanitaires se trouve fondamentalement transformée dans Plusieurs pays par le non-respect flagrant des principes du droit international humanitaire ces dernières années. Beaucoup de parties prenantes à différents conflits ne respectent pas les règles du respect de l'assistance humanitaire. Un programme d'action concerté doit être mis au point pour veiller à ce que les principes humanitaires soient appliqués et respectés par les combattants, et que les civils et les travailleurs humanitaires soient protégés dans toute la mesure du possible dans les zones affectées. Les organisations non gouvernementales, au nombre desquelles les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, ont estimé que la coordination des activités humanitaires, menées par les différents organismes et institutions, devrait être améliorée, et qu'il revenait sans doute aux gouvernements locaux et aux sociétés civiles de décider des modes d'assistance. L'une des contributions clefs des acteurs humanitaires se situe dans le domaine du renforcement des capacités, et il est regrettable dans ce sens que l'on ait systématiquement sous-estimé les compétences et les connaissances des organisations locales qui, pourtant sont essentielles au bon fonctionnement et à la réussite des interventions de secours, ont fait observé les représentants des ONG.

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D'autres interventions, notamment celle de la Banque mondiale, ont porté sur l'étude et la prévention des causes de la violence. Toutes les stratégies de développement économique et social dans un pays sortant d'un conflit devraient refléter les origines de ce conflit initial et les obstacles à son règlement. Une "Unité de l'action après les conflits" a été créée en juillet 1997 au sein du Département du développement social pour mettre en place les capacités de réponse rapide aux besoins des opérations de reconstruction de la Banque mondiale, a dit M. Mark Malloch Brown, Vice- Président chargé des affaires extérieures.

Concernant le suivi et l'application de la Déclaration et du Programme d'action de la Conférence de Vienne relatifs aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, Haute Commissaire aux droits de l'homme, a estimé que la prévention des violations des droits de la personne humaine doit constituer la première priorité de l'ONU dans ce domaine. Le rapport soumis par le Secrétaire général et présenté par Mme Mary Robinson, recommande que le Conseil économique et social préconise une formation aux droits de l'homme aux fonctionnaires de l'ONU à l'échelle du système, afin d'améliorer les connaissances intersectorielles du personnel et le sensibiliser davantage aux questions touchant au respect et à la protection de ces droits. L'interdépendance et le renforcement mutuel de la démocratie, du développement et des droits de l'homme est aujourd'hui reconnue. La Déclaration et le Programme d'action de Vienne réaffirment que le droit au développement est un droit universel et inaliénable, qui fait partie des droits fondamentaux de la personne humaine et constitue un moyen de combattre l'exclusion sociale et la marginalisation économique et culturelle qui frappent de nombreux groupes humains à travers le monde. Le racisme et les autres formes de discrimination et d'intolérance doivent être résolument combattues dans le cadre du respect et de la défense des droits de l'homme. La Commission des droits de l'homme recommande que l'éducation devienne le moyen par lequel pourrait être prévenus le racisme et la discrimination raciale. La convocation de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y associée, au plus tard en l'an 2000, sera l'occasion de relancer les activités prévues dans le Programme d'action pour la troisième Décennie de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Concernant les droits de l'enfant, l'UNICEF, appuyé par une majorité de délégations, a fait remarquer que la baisse inquiétante de l'aide au développement met en péril les programmes menés dans les pays en développement dont les gouvernements n'ont plus les moyens, du fait des conséquences de la crise économique qu'ils traversent, de fournir des ressources de financement public aux mesures en faveur de la protection des enfants. Amnesty international pour sa part, reflétant le point de vue des ONG, s'est déclarée profondément inquiète face au refus du Conseil de sécurité de reconnaître l'importance cruciale des droits de l'homme dans lesquels sont inclus les droits des femmes et des enfants, lorsqu'il examine la situation sociopolitique spécifique d'un pays en trouble. Les ONG ont demandé par conséquence au Conseil économique et social de recommander au Secrétaire général d'inclure dans tous ses rapports au Conseil de sécurité, une analyse de la situation du pays concerné dans le domaine des droits de l'homme; et de recommander l'adoption du Protocole facultatif sur la participation des enfants aux conflits, qui fixe à dix-huit ans au minimum l'âge de tout recrutement volontaire ou obligatoire dans les forces armées.

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Des décisions - de la décision 10 à la décision 20 - ont été adoptés, qui portent notamment sur la torture et les autres traitements cruels, inhumains ou dégradants; les disparitions forcées ou involontaires; à la restitution, à l'indemnisation et la réadaptation des victimes des graves violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales; les personnes déplacés dans leurs propres pays des suites de conflits, et les droits de l'enfant. La décision 38, quant à elle est relative à la liberté de circuler et aux déplacements de populations (E/1998/L.24) dans les zones affectées par des violations des droits de l'homme et des déplacements de population.

Le Conseil a, d'autre part, au cours de cette session, adopté des résolutions sur la célébration en l'an 2000 d'une Année internationale de la culture de la paix (E/1998/L.38). Et au terme de conclusions concertées sur l'aide humanitaire adoptées par consensus (E/1998/L.15) le Conseil a d'autre part réaffirmé qu'une aide humanitaire coordonnée et des ressources financières suffisantes sont nécessaires pour assurer que l'ONU dispose en permanence de la capacité d'intervenir rapidement, efficacement et en temps voulu, en cas de catastrophes naturelles et autres situations d'urgence, tant pour la fourniture immédiate de secours que pour une transition sans heurts entre les opérations de secours, de relèvement, de reconstruction et de développement à long terme, qui ne se suivent pas forcément dans le temps, et qui se déroulent souvent simultanément.

Composition du Bureau

Le 22 janvier dernier, le Conseil économique et social a élu M. Juan Somavia (Chili) à sa Présidence pour un mandat d'une année. MM. Paolo Fulci (Italie), Anwarul Chowdhury (Bangladesh), Roble Olhaye (Djibouti) et Alyaksandr Sychou (Bélarus) qui représentent respectivement le groupe des Etats d'Europe occidentale, et autres Etats, le groupe des Etats d'Asie, le groupe des Etats d'Afrique et le groupe des Etats d'Europe orientale, occupent les postes de Vice-Présidents.

Etats Membres du Conseil économique et social

Les 54 Etats membres du Conseil économique et social, pour 1998, sont les suivants : Algérie, Allemagne, Argentine, Bangladesh, Bélarus, Belgique, Brésil, Canada, Cap-Vert, Chili, Chine, Colombie, Comores, Cuba, Djibouti, El Salvador, Espagne, Etats-Unis, Fédération de Russie, Finlande, France, Gabon, Gambie, Guyana, Inde, Islande, Italie, Japon, Jordanie, Lesotho, Lettonie, Liban, Maurice, Mexique, Mozambique, Nicaragua, Nouvelle-Zélande, Oman, Pakistan, Pologne, République centrafricaine, République de Corée, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Sainte-Lucie, Sierra Leone, Sri Lanka, Suède, Togo, Tunisie, Turquie, Viet Nam, Zambie.

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