ECOSOC/424

LE PROCESSUS DE REFORME DOIT ABOUTIR AU RENFORCEMENT DU ROLE DE COORDINATION ET DE DIRECTION DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

27 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/424


LE PROCESSUS DE REFORME DOIT ABOUTIR AU RENFORCEMENT DU ROLE DE COORDINATION ET DE DIRECTION DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

19980727 Les délégations appellent à une collaboration plus étroite entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods dans la conception et la mise en oeuvre des programmes

Poursuivant cet après-midi l'examen de l'application des résolutions 50/227 et 52/12B de l'Assemblée générale, relatives à la réforme des organes subsidiaires du Conseil économique et social et de ses commissions régionales, les délégations ont largement appuyé le processus de réforme, estimant notamment que la prolifération des organes subsidiaires de l'ECOSOC au cours des dernières années avait abouti à un affaiblissement de son rôle de direction et de coordination. Les échanges d'expériences sur la mise en oeuvre des résultats des grandes conférences mondiales et l'évaluation des progrès réalisés dans ce cadre devraient contribuer à mieux utiliser le potentiel de l'ONU, ont-elles estimé. Le processus de réforme doit en outre s'accompagner d'une amélioration des méthodes de travail, d'un recentrage des débats généraux et du renforcement de l'interaction avec les experts et la société civile. Un accent particulier a aussi été mis sur le renforcement de la collaboration entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, tant au siège que sur le terrain, dans les domaines de la programmation, du renforcement des capacités et de l'assistance technique. Tout en appuyant la création d'un Compte pour le développement, plusieurs délégations ont estimé que le débat sur l'utilisation des dividendes pour le développement devait se tenir au sein des organes intergouvernementaux compétents en matière budgétaire, à savoir les Deuxième et Cinquième Commissions.

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration au cours du débat : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Autriche (au nom de l'Union européenne et des pays associés); Chine; Norvège; République de Corée; Mexique; Etats-Unis; Bélarus; Japon; Fédération de Russie; Egypte; Pakistan; Ghana; Cuba; Argentine; et Vanuatu.

Répondant ensuite aux questions et commentaires des délégations, M. Alfredo Sfeir-Younis, représentant de la Banque mondiale, a notamment expliqué que la Banque s'appuie sur des principes de base immuables pour inclure les questions de droits de l'homme et de bonne gouvernance dans ses programmes; un environnement où ces droits sont respectés est en effet

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beaucoup plus apte à promouvoir et soutenir un développement durable qu'un environnement au sein duquel les droits de l'homme et la bonne gouvernance n'existent pas.

Les rapports dont était saisi le Conseil pour l'examen de cette question ont été présentés et commentés par M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales; M. Rafeeuddin Ahmed, Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); M. Alfredo Sfeir-Younis, représentant de la Banque mondiale; et M. Sarbuland Khan, fonctionnaire chargé de l'assistance et de la coordination avec l'ECOSOC au sein du Département des affaires économiques et sociales.

Le Conseil économique et social entamera demain/mardi à partir de 10 heures l'examen des questions sociales et des questions relatives aux droits de l'homme.

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Application des résolutions 50/227 et 52/12B de l'Assemblée générale

Présentation et déclaration

M. ALFREDO SFEIR-YOUNIS, Représentant spécial de la Banque mondiale auprès des Nations Unies, a déclaré que la collaboration de la Banque avec l'ECOSOC est une réalité qui s'est traduite par la participation de la Banque, à travers son Président, M. James Wolfenshon, au débat de haut niveau du Conseil économique et social. Plusieurs proches collaborateurs du Président de la Banque ont part ailleurs pris part aux débats de l'ECOSOC. Ces interventions viennent en complément de la collaboration directe de la Banque avec la Deuxième Commission de l'Assemblée générale sur les questions liées au financement du développement, domaine dans lequel des experts de la Banque mondiale ont fait part de leurs analyses sur la crise asiatique et sur de nouvelles formes innovatrices et plus efficaces de financement du développement. La Banque attache beaucoup d'importance aux travaux de l'ECOSOC, et dans les prochains mois, elle a l'intention d'identifier son action dans les sens de la dissémination des résultats de ses études et recherches à tous les niveaux de prise de décision. La Banque, en tant qu'institution de développement , croit qu'il est essentiel d'insérer la plupart de ses actions et programmes dans le canevas global que fournissent les débats du Conseil économique et social. L'organisation de séminaires pour les hauts fonctionnaires de l'ECOSOC et leurs assistants est un des moyens qu'emploie la Banque pour renforcer sa collaboration avec l'ONU, et dans ce cadre, 9 de ses vice-présidents ont visité le siège de l'ONU au cours de l'année écoulée. La collaboration avec le PNUD, s'est exprimée à travers un atelier destiné à la région d'Amérique latine et des Caraïbes. Le 11 mai dernier au cours de cet atelier, des accords avaient pu être trouvés sur des questions opérationnelles et de financement avec le PNUD et d'autres institutions de l'ONU.

Aujourd'hui, la Banque, dans les relations qu'elle entretient avec le système de l'ONU, veut mette à exécution les recommandations des différentes conférences internationales touchant au champ du développement. La Banque aimerait que l'on ne parle plus simplement de coopération, mais que l'on pratique cette coopération. Elle voudrait que l'on ne parle plus simplement de coordination et de recommandations, mais que l'on pratique cette coordination et que les recommandations soient appliquées. Mais la mise en application ne sera pas une tâche facile, à moins qu'on ne se mette d'accord sur les valeurs et les principes qui doivent gouverner les actions institutionnelles de tous les acteurs du développement, et la Banque souhaite donc que de nouvelles valeurs de coopération soient arrêtées. Par exemple, les considérations bureaucratiques et institutionnelles ne devraient pas prendre le pas sur le fait que nous devons d'abord mettre en avant la recherche de résultats concrets dans les pays d'opération. Ensuite, l'expérience a montré que les avantages comparatifs, l'efficacité des coûts

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et la diversité des mandats au sein d'un système institutionnel ayant les mêmes objectifs, demandent la mobilisation de ressources consistantes. Mais à la fin, ce sont les pays clients qui paient les coûts finaux des opérations. Nous devons donc être à l'écoute de ces pays.

Débat général

Mme PRIANTI GAGARIN D. SINGGIH (Indonésie), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que le segment de haut niveau de l'ECOSOC avec les institutions de Bretton Woods avait montré le rôle que peut jouer l'ECOSOC dans les problèmes internationaux comme la crise asiatique. Elle a estimé important d'encourager ce type de réunions à l'avenir.

M. HANS PETER MANZ (Autriche), prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, et de Chypre, a déclaré que les résolutions 50/227 et 52/12B constituaient des mesures importantes pour le renforcement et la revitalisation de l'ECOSOC. L'Union européenne considère le mécanisme intergouvernemental comme faisant partie intégrante du processus global de réforme, parallèlement aux efforts de réforme aux niveaux organisationnel et de gestion. La prolifération des organes subsidiaires de l'ECOSOC au cours des dernières années a abouti à un affaiblissement de son rôle directif et de coordination. C'est pourquoi, l'Union européenne accorde une grande importance au processus de réforme dans le cadre de ces deux résolution. Pour ce qui est des quatre organes prioritaires, l'Union européenne appuie la fusion du Comité sur les sources d'énergie renouvelables et du Comité sur les ressources naturelles en un seul organe d'experts. En assurant la cohérence entre les programmes de travail respectifs du Comité du développement durable et du nouveau Comité sur l'énergie et les ressources naturelles, l'apport de ce dernier Comité aurait un plus grand intérêt pour le processus intergouvernemental.

Les nouveaux arrangements pour le Comité de planification du développement devraient également contribuer à rendre le travail de cet organe plus conforme aux besoins et intérêts des organes intergouvernementaux, en particulier de l'ECOSOC. En se concentrant sur les besoins de la Commission du développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le travail de la Commission sur la science et la technologie pour le développement deviendra plus pointu. Ceci devrait également être facilité par la réduction de ses membres. Pour l'Union européenne, les échanges d'expériences sur la mise en oeuvre des résultats des conférences et l'évaluation des progrès réalisés dans ce cadre devraient contribuer à mieux utiliser le potentiel de l'ONU. Ce processus doit s'accompagner d'une amélioration des méthodes de travail, d'un recentrage des débats généraux et du renforcement de l'interaction avec les experts et la société civile. Le rôle des bureaux des commissions techniques ainsi que le renforcement de la coordination entre ceux-ci et le bureau de l'ECOSOC sont essentiels pour assurer une meilleure cohérence du travail des commissions.

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Le représentant a estimé qu'il y avait encore de grandes possibilités d'amélioration en ce qui concerne la restructuration et la revitalisation des Nations Unies dans les secteurs économique et social, en particulier pour ce qui est des activités de suivi. Pour l'Union européenne, il faudrait notamment réduire le nombre de résolutions en deuxième Commission et améliorer les méthodes de travail de cette Commission, en particulier simplifier les exigences des rapports et rationaliser l'ordre du jour du segment général de l'ECOSOC. L'Union européenne attache, en outre, une importance particulière à une collaboration étroite tant au siège que sur le terrain entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. Des efforts continus sont nécessaires pour renforcer davantage cette collaboration, notamment au niveau des pays dans les domaines de la programmation, du renforcement des capacités et de l'assistance technique. L'Union européenne appuie la proposition de créer un compte pour le développement et d'utiliser ces fonds pour des programmes axés sur des questions mondiales, interrégionales et régionales, visant à aider les pays en développement à appliquer les engagements des grandes conférences. A long terme, l'élaboration des activités financées par ce compte pour le développement devraient être guidées par une approche reflétant les priorités des pays en développement. En outre, les débats sur l'utilisation de l'enveloppe existante ne doivent pas préjuger du format futur du compte pour le développement.

M. SHEN GUOFANG (République populaire de Chine) a déclaré que la réforme des Nations Unies concerne tous les membres de l'Organisation, et seules les mesures qui auront été discutées et adoptées par un large consensus pourront passer le test du temps. Concernant les organes subsidiaires qui se sont révélés inefficaces et ont échoué dans le rôle qui leur avait été assigné, la solution proposée par la Chine n'est pas celle, simpliste, de leur élimination pure et simple ou de leur incorporation dans d'autres organes. Au contraire, nous sommes pour la conception de solutions adaptées aux problèmes spécifiques que rencontrent ces organes. La Chine tient à souligner que l'adoption de mesures de réformes n'est qu'un premier pas dans les efforts que nous faisons pour revitaliser le rôle de l'ONU dans les domaines économique et social.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s'est félicité de l'importance accrue des échanges au sein de l'ECOSOC qui permettent de mieux comprendre et de mieux identifier les problèmes, et de tirer les leçons des diverses expériences. La consolidation du travail des organes subsidiaires du Conseil est particulièrement importante pour ce qui est des questions intersectorielles et devrait permettre de renforcer le support au rôle directif et de coordination de l'ECOSOC. Il importe également de renforcer la coopération avec le système plus large des organisations multilatérales. A cet égard, la Norvège se félicite du dialogue accru avec les institutions de Bretton Woods. Les mesures de décentralisation des activités de l'ONU et de la Banque mondiale permettent en effet une plus grande coopération sur le terrain.

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Le représentant a jugé important d'étendre les résultats positifs réalisés dans le cadre du suivi de la résolution 50/227 en vue de renforcer les capacités de l'ONU à traiter des questions importantes dans les domaines économique et social. Pour la Norvège, il faut notamment s'efforcer de resserrer les corrélations entre les travaux des Deuxième et Troisième Commissions de l'ONU, améliorer l'établissement des rapports, renforcer les liens entre les fonds et programmes et les institutions spécialisées, ainsi qu'avec les institutions de Bretton Woods. Enfin, des efforts pour une action intégrée doivent être faits au niveau des pays. La création du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement constitue un jalon important dans ce sens. La Norvège appuie les propositions visant à assurer un financement prévisible continu et garanti. Un engagement en faveur d'une Organisation forte et efficace doit s'accompagner de ressources accrues de tous les Etats Membres conformément à leurs capacités, a-t-il souligné.

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a déclaré que son pays est heureux de constater que des discussions sérieuses et productives ont lieu sur le financement des fonds et des programmes. Les réformes en vue de rationaliser les structures organisationnelles et les méthodes de travail ont aidé à économiser des ressources en évitant de nombreux doubles emplois dans les activités de l'Organisation. Ces réformes ont aussi contribué à ce que l'ONU soit mieux préparée à faire face aux défis que présente la mondialisation de l'économie et les problèmes sociaux qui l'accompagnent. Concernant les commissions fonctionnelles, l'ECOSOC devrait pleinement y exercer ses fonctions de coordination et de gestion. Une harmonisation de leurs programmes de travail est essentielle. L'ECOSOC devrait jouer beaucoup plus un rôle de direction et de planification des politiques, en tirant avantage de ses avantages comparatifs dans les domaines multidisciplinaires. La République de Corée est satisfaite de l'évaluation menée sur les commissions régionales et par ces commissions elles-mêmes sur leur travail. Mais, ces commissions devraient continuer à être vigilantes et devraient veiller à répondre aux besoins changeants de leurs Etats membres, en tenant compte des conditions économiques et sociales constamment changeantes à l'intérieur des régions.

M. ROGELIO MARTINEZ-AGUILAR (Mexique) a déclaré que pour faciliter l'intégration et la cohésion des activités du Conseil, il faut garder l'unité de la période de la session de fond. Pour ce qui est de la proposition de tenir des sessions de travail communes entre les Deuxième et Troisième Commissions, le Mexique estime que le moment n'est pas venu de modifier les directives de la résolution 50/227 relatives à la coordination entre ces deux Commissions. Le Mexique réitère l'importance d'intensifier la coopération entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, en particulier pour répondre aux effets négatifs de la volatilité des marchés financiers, pour développer des politiques macro-économiques qui tiennent compte des priorités du développement social et pour coordonner les efforts et les activités des diverses organisations de l'ONU dans le domaine du développement.

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Le représentant a estimé que la réunion de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods avait jeté les bases permettant d'assurer la préparation d'autres réunions du même type, de renforcer les perspectives de succès et d'établir des mécanismes de suivi des résultats.

Mme DEBORAH LINDE (Etats-Unis) a dit que son pays apprécie la manière dont la question du Compte pour le développement a été traitée par le Secrétaire général dans son rapport. Mais bien que les Etats-Unis n'aient pas d'objections sur le concept de technologie de l'information tel que décrit dans le document E/1998/81, ils ont des réserves à exprimer concernant l'utilité de cette approche pour les pays en développement, qui en principe sont les bénéficiaires des fonds dont il est question dans le document. Bien que le projet proposé soit favorable aux travaux effectuées par les Nations Unies dans ce domaine, les Etats-Unis se demandent si ces projets sont vraiment une priorité, et si une approche pays par pays peut réellement rentabiliser au maximum les investissements prévus. Nous pensons que plus de discussions sont nécessaires sur la question du Compte pour le développement. Le Secrétariat devrait démontrer aussi que les projets sont faisables sur des échéances biannuelles, tout en gardant à l'esprit que leur impact doit être mesurable et démontré dans les propositions faites, qui doivent contenir de clairs indicateurs de performance.

M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus) a déclaré important d'adopter des décisions tournées vers l'avenir. Le Bélarus appuie le projet de conclusions concernant l'examen des mandats des organes subsidiaires de l'ECOSOC en matière de réforme dans les domaines économique, social et connexes. Il appuie également l'adoption et l'harmonisation de programmes pluriannuels de travaux, la préparation d'un rapport sur les perspectives d'harmonisation des travaux et la tenue de réunion de coordination régulières entre l'ECOSOC et les commissions techniques. Le Bélarus estime que les commissions régionales peuvent jouer un rôle de catalyseur des activités au niveau régional. Toutefois, la situation complexe dans laquelle se trouvent ces commissions en raison du déficit de ressources financières peut affecter leur rôle. Il est donc indispensable que la réforme n'aboutisse pas à la réduction des activités des commissions régionales mais à l'amélioration et au renforcement de leurs capacités opérationnelles.

Le représentant s'est félicité de la réunion sur l'intégration financière mondiale à laquelle ont participé des institutions de Bretton Woods. La Banque mondiale et le FMI fournissent des ressources pour la réalisation de projets de développement qui peuvent constituer un appui important aux activités des Nations Unies dans le domaine du développement, a-t-il souligné. Il est donc important de renforcer la coopération entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, notamment par l'échange d'informations. Le Bélarus estime indispensable de se pencher sur la façon de rendre cette coopération plus régulière.

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M. YOSHITAKA KITAZAWA (Japon) a dit que les Nations Unies bénéficient aujourd'hui d'un regain de soutien par la communauté internationale grâce aux projets de réformes en cours. Le Japon a toujours été en faveur d'une réaffectation des ressources économisées vers des activités de développement. Le Japon est convaincu que l'usage par les pays en développement des technologies modernes de l'information, les aiderait à s'intégrer plus rapidement dans l'économie mondiale. Le Japon soutient la création de réseaux informatiques pouvant faire circuler mieux et plus vite les informations et les connaissances. Le Japon est aussi partisan de la proposition visant à créer un centre pour le développement "en ligne" sur Internet. Mais il faudrait que plus d'informations soient fournies par le Secrétariat sur ce concept pour aider à budgétiser son coût.

M. ALEXANDRE PANKIN (Fédération de Russie) a estimé qu'il ne faut pas lancer de nouvelles initiatives avant d'avoir achevé les tâches fixées précédemment par la résolution 50/227. L'ECOSOC est aujourd'hui plus dynamique et plus scrupuleux dans l'examen de la coordination au niveau du système. Toutefois, il ne faut pas se laisser aller à diviser l'examen de la coordination en plusieurs étapes. Le format actuel est bon, même si autant que de besoin, on peut continuer à tenir des sessions extraordinaires. Le représentant s'est félicité des progrès réalisés en ce qui concerne les commissions techniques. Il s'est réjoui de la dynamique de la corrélation actuelle entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods mais a souligné la nécessité d'intensifier davantage les efforts conjoints. Ces deux organisations doivent développer ensemble une approche stratégique quant aux objectifs à long terme, a-t-il déclaré. On pourrait ainsi réfléchir à l'organisation de réunions sur des thèmes particuliers en fonction de l'actualité ou des thèmes d'intérêt pour l'ONU et l'ensemble du monde.

Mme AMANY M. FAHMY (Egypte) a dit que sa délégation partage les déclarations des délégués du Pakistan et de l'Indonésie. L'Egypte souhaite réaffirmer que le rôle de l'ECOSOC est un rôle de coordination, et elle estime que le rapport du Secrétaire général n'est pas conforme aux prérogatives des différents organes, et notamment du Conseil économique et social. Le rapport du Secrétaire général à travers le traitement qu'il fait du Compte pour le développement, empiète sur les débats du budget ordinaire qui relèvent de la 2ème, de la 5ème Commissions et du Comité du programme et de la coordination (CPC). Le compte du développement est le dernier chapitre des statuts budgétaires de l'Organisation et l'ECOSOC n'a pas les pouvoirs lui permettant de traiter de ce thème.

M. SYED MAROOF (Pakistan) a déclaré que le rapport du Secrétaire général sur l'emploi des dividendes pour le développement (E/1998/81) devait être examiné par les organes intergouvernementaux adéquats, à savoir les Deuxième et Cinquième Commissions. Il a indiqué que sa délégation ferait une déclaration sur le rapport lorsque celui-ci sera examiné au sein des instances concernées.

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M. HENRY HANSON-HALL (Ghana), Mme DULCE BUERGO (Cuba), et MM. ENRICO (Argentine) et JEAN RAVOU-AKII (Vanuatu), ont appuyé la position défendue le 23 juillet dernier par le représentant de l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, estimant que la question de l'utilisation du Compte pour le développement doit être débattue dans les Commissions appropriées. Ils ont estimé que l'ECOSOC n'avait pas à se prononcer sur cette question avant qu'elle n'ait été examinée par les organes intergouvernementaux pertinents.

Réponses aux questions

M. ALFREDO SFEIR-YOUNIS (Banque mondiale) a répondu aux questions et observations de certains délégués sur le rôle de la Banque mondiale en ce qui concerne le respect des droits de l'homme, en disant que la Banque mondiale s'appuie sur des principes de base pour inclure les questions de gouvernance et de droits de l'homme dans ses programmes. Un environnement respectueux de ces droits est beaucoup plus apte à promouvoir et soutenir un développement durable qu'un environnement où ces droits n'existent pas. Le respect des droits de l'homme est essentiel pour la Banque. Parlant de questions de coordination et de collaboration, il a dit que la collaboration entre le représentant de la Banque et le coordonnateur-résident du PNUD dans la plupart des pays, est un élément stratégique, car il permet à la fois de mettre en commun des expériences de terrain,de renforcer l'efficacité des activités au niveau national et d'épargner des ressources. Aux Nations Unies, le débat que mène la Banque avec les organes de l'Organisation a permis d'améliorer la coopération interinstitutions. Quant aux liens entre des indicateurs mondiaux et les opérations-pays, la Banque estime que le respect de ce genre d'indicateurs permettra d'avoir une meilleure idée et une analyse plus objective de ce qui se passe sur le terrain. Mais la mise en place de ces indicateurs est une tâche de longue haleine qui implique des expertises de tous horizons. Le consensus sur les questions sexospécifiques doit quant à lui être pris en compte et recherché dès l'élaboration des projets. Les systèmes de valeurs dont parle la Banque ont un sens quand on veut chercher à comprendre la signification même des actions de développement. Il faut s'adapter à des environnements changeants et comprendre les traits sous-jacents de ces environnements, qui tiennent à des facteurs sociaux, politiques, économiques et culturels.

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