ECOSOC/423

SUIVI DES CONFERENCES : LE ROLE DE COORDINATION ET DE GESTION DE L'ECOSOC DOIT SE FAIRE A LA FOIS AUX NIVEAUX INTERGOUVERNEMENTAL, REGIONAL ET NATIONAL

27 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/423


SUIVI DES CONFERENCES : LE ROLE DE COORDINATION ET DE GESTION DE L'ECOSOC DOIT SE FAIRE A LA FOIS AUX NIVEAUX INTERGOUVERNEMENTAL, REGIONAL ET NATIONAL

19980727 Il importe de tenir compte des liens entre le financement et les objectifs des programmes des grandes conférences et d'améliorer les instruments de suivi des dépenses

Le Conseil économique et social a entamé, ce matin, son examen de l'application et du suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et sommets organisés par les Nations Unies. Le responsable de l'assistance et de la coordination de l'ECOSOC, M. Sarbulan Khan, a présenté les rapports dont le Conseil était saisi au titre de cette question.

Rappelant que l'objectif ultime des grandes conférences mondiales de l'ONU doit être l'élimination de la pauvreté, les délégations se sont félicitées de l'importante contribution qu'a apportée le Conseil économique et social en examinant les thèmes communs aux conférences. Le rôle de coordination et de gestion du Conseil économique et social doit se faire à trois niveaux : intergouvernemental, régional et national. Elles ont estimé que l'un des défis de la présente session est de faire en sorte que l'ONU fournisse un appui approprié aux gouvernements pour qu'ils puissent traduire de manière efficace les objectifs internationaux dans des stratégies nationales cohérentes. Dans cette perspective, l'importance du rôle du Coordonnateur-résident a été mise en avant pour faciliter notamment le dialogue entre les partenaires, y compris les gouvernements, la société civile et les donateurs. Le Conseil devrait aussi exercer véritablement son rôle directif à l'égard des fonds et programmes afin que leurs activités d'assistance aux gouvernements en faveur du développement durable tiennent compte de la nécessité d'un suivi intégré et coordonné des conférences de l'ONU. Plusieurs représentants ont également fait observer que le suivi régional pouvait être amélioré et qu'à cet égard le rôle des commissions régionales devait être renforcé et défini plus clairement. Les examens futurs du suivi des grandes conférences devraient placer l'accent sur les résultats grâce notamment à l'établissement d'un ensemble cohérent d'indicateurs communs aux organes des Nations Unies et aux institutions de Bretton Woods, principalement. Compte tenu de la diminution générale des ressources dont dispose l'Organisation, il a été proposé d'examiner les liens entre le financement et les objectifs des grandes conférences et d'améliorer les instruments de suivi des dépenses liées aux activités découlant de ces conférences.

Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat général : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Chine, Autriche (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Etats-Unis, Norvège, Roumanie, Mexique, République de Corée, Fédération de Russie et Bélarus. Les représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), du Programme des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et de la Fédération internationale des centres de populations et de communautés se sont également exprimés.

En début de séance, et dans le cadre des questions de coordination, les questions relatives au programme et autres questions, le représentant du Bangladesh a présenté un projet de résolution sur l'Année internationale du microcrédit 2005 ainsi qu'un projet de résolution sur la Décennie internationale de promotion d'une culture de la non-violence et de la paix aux profit des enfants du monde (2001-2010). La représentante du Kirghizistan a présenté un projet de résolution sur l'Année internationale de la montagne. Le représentant de la Jordanie a pour sa part présenté un projet de résolution sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé. Au titre des questions relatives à l'économie et à l'environnement: développement durable, le représentant de l'Indonésie a présenté un projet de résolution sur le rapport du Comité de la planification du développement sur les travaux de sa trente-troisième session.

Le Conseil poursuivra ses travaux cet après-midi, à partir de 15 heures, en examinant l'application des résolutions 50/227 et 52/12 b de l'Assemblée générale, relatives au processus de réforme des Nations Unies.

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Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions

Présentation des projets de résolution

Aux termes d'un projet de résolution sur l'Année internationale du microcrédit (2005) (E/1998/L.25), présenté par le Bangladesh au nom des coauteurs l'ECOSOC recommanderait à l'Assemblée générale de proclamer l'année 2005 Année internationale du microcrédit et demanderait que sa célébration soit une occasion spéciale de donner un élan aux programmes de microcrédit dans le monde. L'Assemblée générale inviterait les gouvernements, les organismes des Nations Unies et toutes les organisations non gouvernementales concernées, ainsi que les autres acteurs de la société civile, le secteur privé et les médias à mettre en lumière et à faire mieux connaître le rôle que joue le microcrédit dans l'élimination de la pauvreté, la contribution qu'il apporte au développement social et les effets bénéfiques qu'il exerce sur les conditions de vie des personnes vivant dans la pauvreté. Elle inviterait tous ceux qui oeuvrent à éliminer la pauvreté à prendre de nouvelles mesures, notamment en renforçant les institutions de microcrédit existantes ou naissantes et leurs capacités, afin d'offrir à un nombre croissant de personnes vivant dans la pauvreté des services de crédit et services connexes leur permettant d'exercer une activité indépendante et des activités rémunératrices, et à continuer de mettre au point, selon qu'il conviendra, de nouveaux instruments de microfinancement.

L'Assemblée générale inviterait le Secrétaire général à lui présenter, à sa cinquante-huitième session, un rapport contenant un projet de programme d'action pour célébrer au mieux l'Année, en consultation avec tous les acteurs concernés, y compris les organes de l'ONU, au titre d'un point intitulé "Première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté" qui sera inscrit à l'ordre du jour provisoire de cette session.

Aux termes du projet de résolution sur la proclamation d'une Année internationale de la montagne (E/1998/L.21), présenté par le Kirghizistan au nom des coauteurs, le Conseil économique et social, prenant acte du rapport du Secrétaire général dans lequel il est reconnu que la proclamation d'une Année internationale de la montagne favoriserait la mise en valeur durable du développement des montagnes, recommande que l'Assemblée générale proclame à sa cinquante-troisième session l'année 2002 Année internationale de la montagne.

Aux termes du projet de résolution sur la Décennie internationale de promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010) (E/1998/L.14), présenté par le Bangladesh au nom des coauteurs, le Conseil économique et social recommanderait à l'Assemblée générale d'adopter, à sa cinquante-troisième session, en cette année du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, une résolution intitulée "Décennie internationale de promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde".

Le représentant du Bangladesh a indiqué qu'il présenterait ultérieurement une version révisée de ce projet de résolution à l'issue de nouvelles consultations avec les coauteurs.

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Répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem et de la population arabe du Golan syrien occupé

Présentation d'un projet de résolution

Par le projet de résolution sur cette question (E/1998/L.26), présenté par la Jordanie au nom des coauteurs, le Conseil économique et social soulignerait la nécessité de préserver l'intégrité territoriale de tout le territoire palestinien occupé et de garantir la libre circulation des personnes et des biens à l'intérieur du territoire, notamment en levant les restrictions en vigueur à l'entrée et à la sortie de Jérusalem-est, et la libre circulation à destination et en provenance du monde extérieur. Il soulignerait également l'importance vitale de la construction et de la mise en service de l'aéroport et du port maritime de Gaza ainsi que de la circulation dans des conditions de sécurité pour le développement économique et social du peuple palestinien. Il demanderait à Israël, puissance occupante, de mettre un terme à ses mesures à l'encontre du peuple palestinien, notamment le bouclage du territoire palestinien occupé, les mesures prises pour isoler les villes palestiniennes, la destruction d'habitations et les mesures prises pour isoler Jérusalem. L'ECOSOC réaffirmerait également que les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle au développement économique et social.

Le Conseil inviterait instamment les Etats Membres à encourager les investissements étrangers privés dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, en matière d'infrastructures, de projets créateurs d'emplois et de développement social, dans le but d'atténuer les privations dont souffre le peuple palestinien et d'améliorer ses conditions de vie. Il prierait le Secrétaire général de présenter à l'Assemblée générale à sa cinquante-quatrième session un rapport sur l'application de la présente résolution et de continuer à inclure dans le rapport du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés, une mise à jour sur les conditions de vie du peuple palestinien, en collaboration avec les organismes et institutions compétents des Nations Unies.

Questions relatives à l'économie et a l'environnement : Développement durable

Présentation d'un projet de résolution

Aux termes du projet de résolution sur le rapport du Comité de la planification du développement sur les travaux de sa trente-troisième session (E/1998/L.27), présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le Conseil économique et social, rappelant la nécessité d'évaluer l'utilité d'un indice de vulnérabilité comme critère d'identification des pays les moins avancés, déciderait de reporter la décision relative au retrait de Vanuatu de la liste des pays les moins avancés jusqu'à ce que le Comité de la

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planification du développement ait achevé son examen de l'utilité d'un tel indice comme critère d'identification des pays les moins avancés.

Application et suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et sommets organisés par les Nations Unies

Débat général

M. ARIZAL EFFENDI (Indonésie au nom du Groupe des 77 et de la Chine), a estimé que la principale contribution du Conseil économique et social en ce qui concerne le suivi intégré et coordonné des grandes conférences avait été l'examen des thèmes communs. L'élimination de la pauvreté et la promotion du bien-être des populations partout dans le monde doivent constituer l'objectif premier des efforts de l'ECOSOC dans ce domaine. Il est important que le Conseil s'efforce de maintenir l'équilibre entre la spécificité des résultats des conférences et la nécessité de traiter les questions communes. Pour l'Indonésie, le rôle de coordination et de gestion du Conseil économique et social doit se faire à trois niveaux : intergouvernemental, régional et national. Le défi de cette session est donc d'assurer que l'ONU fournisse un appui adéquat aux gouvernements pour qu'ils puissent traduire de manière efficace les objectifs internationaux dans des stratégies nationales cohérentes. Le représentant a appuyé l'idée d'un dialogue entre l'ECOSOC et les bureaux des commissions techniques. Il a estimé que le suivi régional pouvait être amélioré. A cet égard, il a souligné la nécessité d'une division claire entre les fonctions des commissions régionales et celles des commissions techniques chargées de l'application des activités opérationnelles. Il faudrait aussi une meilleure communication entre les commissions régionales et le Conseil.

Pour l'Indonésie, le Conseil devrait exercer véritablement son rôle directif à l'égard des fonds et programmes afin que leurs activités d'assistance au gouvernements en faveur du développement durable tiennent compte de la nécessité d'un suivi intégré et coordonné des conférences de l'ONU. Le représentant a estimé que la responsabilité du suivi coordonné interorganisations revenait au Comité administratif de coordination (CAC). Il est important que le mécanisme du CAC pour ce suivi soit pleinement utilisé et que l'interaction entre le Conseil et le CAC soit encore améliorée, de même que l'interaction et la coordination entre le Conseil et les agences spécialisées, et les institutions de Bretton Woods. Au niveau national, ce sont les gouvernements qui sont les principaux responsables de la mise en oeuvre du suivi des grandes conférences. A cet égard, il a souligné l'importance du rôle du coordonnateur-résident qui doit faciliter le dialogue entre les partenaires, y compris les gouvernements, la société civile et les donateurs. Il serait intéressant pour les pays en développement de pouvoir connaître les meilleures pratiques dans l'application des conférences dans les

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pays qui ne sont pas couverts par les coordonnateurs résidants. Le représentant a souligné le besoin de ressources supplémentaires si on veut mettre en oeuvre les résultats des conférences avec succès. A cet égard, il a déploré le déclin de l'aide publique au développement, qui constitue la principale source de financement pour les pays en développement. Partant, il a estimé crucial que le Conseil établisse des liens entre le financement et les objectifs des grandes conférences.

M. SHEN GUOFANG (République populaire de Chine), a rappelé qu'au mois de mai dernier, le Conseil économique et social et ses organes subsidiaires, les fonds et les programmes, les agences spécialisées et le Secrétariat de l'ONU ont débattu de l'intégration et du suivi des grands sommets et conférences des Nations Unies dans le domaine économique et social. La Chine estime que dans les conclusions que doit tirer la session actuelle de l'ECOSOC, les points suivants devraient recevoir une attention particulière: il faut renforcer l'interaction entre le Conseil économique et social et le Comité administratif de coordination. Les décisions prises par le Conseil devraient être fidèlement transmises au Comité de coordination et les actions de ce dernier, quant à elles, devraient être conformes aux demandes des Etats Membres. Un renforcement de la coordination entre l'ECOSOC d'une part et les fonds, programmes, et institutions spécialisées de l'ONU, y compris les institutions de Bretton Woods, est souhaitable. Les orientations concernant les activités opérationnelles de développement que donne l'ECOSOC, devraient en premier viser les résultats qui peuvent être obtenus sur le terrain. Des indicateurs pertinents doivent servir d'outils d'évaluation des progrès accomplis dans la mise en place des différents aspects des accords auxquels sont parvenues les grandes conférences internationales. Dans l'étude des différents indicateurs, l'intérêt ne devrait pas seulement être porté sur les opérations au niveau des pays au détriment de la coopération et de l'environnement internationaux. Le suivi des conférences internationales doit être global, tout comme doivent l'être les indicateurs pris en considération.

M. HANS PETER MANZ (Autriche au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie et de Chypre), a estimé que la tâche d'intégrer les programmes internationalement convenus dans les politiques nationales n'est pas encore achevée et c'est pourquoi le sujet d'aujourd'hui revêt une telle importance. Il est indéniable que la première responsabilité de l'application de ces programmes revient aux gouvernements, mais le système des Nations Unies peut leur apporter une aide de grande valeur. C'est là l'une des raisons d'être des processus de réforme dans les domaines économique et social que soutient l'Union européenne, a précisé M. Manz. La session spéciale de l'ECOSOC sur le suivi des conférences, en mai dernier, a été une brillante initiative dont l'Union européenne se félicite. A l'avenir l'accent doit être placé sur les résultats, grâce notamment à un ensemble commun et cohérent d'indicateurs entre les organes des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods ainsi que celles de l'OCDE, par exemple. De l'avis de l'Union européenne, l'objectif final des grandes conférences doit être la réduction et l'élimination de la pauvreté. L'extrême pauvreté devrait ainsi être réduite de 50% d'ici à l'an 2015. L'ECOSOC a un rôle clef à jouer en servant d'organe coordonnateur principal. Les organes subsidiaires, doivent quant à eux, donner à l'ECOSOC plus d'informations substantielles. Pour ce qui est du

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processus de suivi au sein de l'ECOSOC, il serait important d'examiner les aspects spécifiques des grandes conférences, a suggéré le représentant, ajoutant que les réunions extraordinaires sur une grande conférence devraient être envisagées au cas par cas et non être institutionnalisées. Pour ce qui est de l'application des conclusions convenues sur le segment d'intégration de 1997 consacré à l'intégration des perspectives sexospécifiques à l'ensemble du système de l'ONU, l'Union européenne appuie les éléments contenus dans le rapport pertinent du Secrétaire général. Elle se félicite des progrès au niveau intergouvernemental et notamment de l'initiative de certaines commissions fonctionnelles et d'organes subsidiaires de faire leurs les politiques d'intégration des questions sexospécifiques. Malgré ces efforts, le tableau général demeure insatisfaisant et des obstacles graves dans plusieurs domaines doivent être surmontés, notamment pour ce qui est de la formation et la désignation de points focaux et l'amélioration des instruments de suivi des dépenses liées à ces activités.

Mme BETTY KING (Etats-Unis) s'est félicitée des résultats de la session spéciale du Conseil économique et social en mai sur le suivi coordonné des grandes conférences. Les éléments mis en avant dans le projet de résolution constituent un pas positif en vue de donner aux agences de l'ONU les moyens adéquats pour mettre en oeuvre les résultats des conférences. Les Etats-Unis sont favorables à la tenue d'une autre session informelle de l'ECOSOC en mai pour poursuivre le travail entrepris, notamment en ce qui concerne la nécessité de disposer de meilleurs indicateurs. Abordant la question du suivi des conclusions agréées sur l'intégration d'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes, Mme King a estimé que l'ECOSOC devait continuer à accorder une attention particulière à cette question. Il s'agit d'une démarche relativement neuve qu'il importe de renforcer davantage. En outre, des progrès dans ce domaine aideront les agences de l'ONU à fournir une contribution substantielle à l'examen quinquennal du Programme d'action de Beijing. Mme King a rejeté l'idée selon laquelle le fait d'accorder la priorité à l'intégration de la sexospécificité diminuait l'attention accordée aux douze domaines critiques identifiés à Beijing. L'intégration d'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes est une stratégie et non un but en soi. L'objectif ultime est de réaliser l'égalité entre les sexes, a-t-elle souligné.

Abordant la question des eaux douces, la représentante s'est félicitée des mesures prises par le sous-comité du CAC dans le cadre de l'application des conclusions agréées de l'ECOSOC de 1997. Soulignant les carences de la coordination des activités de l'ONU dans ce domaine, elle a appelé tous les partenaires à poursuivre leurs efforts pour renforcer la coordination en vue de mieux utiliser les ressources et de mettre en oeuvre rapidement les conclusions agréées de l'ECOSOC et la décision sur l'eau douce prise par la Commission du développement durable lors de sa dernière session.

M. NIKHIL CHANDAVARKAR (Directeur de la Division des relations extérieures au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)) a rappelé que 5 défis principaux se posent à l'application et au suivi intégrés et coordonnés des grandes conférences de l'ONU. Le premier est la mise en place d'un suivi transectoriel horizontal des grandes conférences étant donné l'élan donné en la matière par les commissions fonctionnelles et les Conseil d'administration des différentes organes. Le deuxième défi est la question de la prévisibilité et de la suffisance des ressources nationales et

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internationales pour réaliser les objectifs fixés. La disposition de données et d'indicateurs fiables et appropriés pour assurer le suivi des conférences est aussi très importante, de même que la garantie de la participation au niveau national de la société civile pour mettre en place les programmes convenus lors des grandes conférences. Le dernier défi qu'il convient de relever est l'intégration des questions sexospécifiques dans l'ensemble des processus de suivi des conférences. De l'avis du PNUD, la résolution que l'ECOSOC adoptera à cet égard, lors de cette session, sera un véritable cadre de référence, notamment en ce qui concerne l'interaction entre les mécanismes intergouvernementaux et les institutions du système en vue d'assurer le suivi des grandes conférences. A cet égard, le plan-cadre des Nations Unies pour le développement, UNDAF, peut servir de cadre directeur important pour permettre davantage de cohérence et d'unité des activités du système et en se basant sur le niveau de chaque pays.

M. ADO VAHER, ( du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a rappelé que le suivi des conférences est un processus national dont la responsabilité première revient aux gouvernements nationaux. Le rôle de l'ONU est d'aider les gouvernements. Le suivi doit en outre impliquer toutes les parties, y compris les différents niveaux de gouvernement, les communautés locales, la société civile et les donateurs. Les objectifs doivent être adaptés en vue de refléter les besoins et les priorités spécifiques des pays. Le représentant a estimé que le suivi intégré des grandes conférences avait suscité une plus grande attention sur les grandes questions mondiales tout en mettant en avant les synergies et les interconnections. Parallèlement au maintien du rôle de l'UNICEF en tant que chef de file dans le cadre du suivi du Sommet mondial sur les enfants, la question des enfants est intégrée dans le suivi intégré et coordonné au niveau de tout le système des grandes conférences et sommets des Nations Unies. La réforme de l'ONU, en particulier le Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (UNDAF), ont ajouté une dimension supplémentaire à la mise en oeuvre des objectifs des conférences internationales. C'est en effet l'UNDAF et le système du coordonnateur résidant qui permettent le développement d'une réponse coordonnée au niveau de tout le système. L'UNDAF devrait progressivement devenir la pièce centrale pour la coordination des activités de développement de l'ONU au niveau des pays.

Le représentant de l'UNICEF a estimé que les rapports sur l'application des objectifs des conférences constituaient un instrument essentiel pour l'évaluation des progrès, l'échange d'informations et l'identification des problèmes. Toutefois, il faut veiller à rationaliser ces rapports et à éviter les doubles-emplois. Il revient aux coordonnateurs résidents d'aider les gouvernements à cet égard. Leurs rapports annuels devraient en outre constituer une base utile en vue d'assurer la cohérence des rapports et l'échange des meilleures pratiques. Abordant la question des ressources, le représentant a souligné le fait qu'un financement adéquat est essentiel pour la mise en oeuvre des objectifs et des plans d'action. Récemment, les efforts de plusieurs gouvernements ont été limités par le déclin de l'aide publique au développement (APD), les exigences des intérêts de la dette, et la restructuration des budgets nationaux. A cet égard, l'initiative 20/20 offre une nouvelle approche pour mobiliser des ressources complémentaires, a-t-il estimé.

M. FREDERIKCK WEIBGEN (Organisation des Nations Unies pour

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l'alimentation et l'agriculture) a dit que le souci principal de la FAO est le suivi de la Conférence mondiale de l'alimentation. Il faut se rappeler que dans ce but, la Conférence elle-même avait décidé que le Comité sur la sécurité alimentaire mondiale, responsable en premier de la surveillance de la mise en application du Plan d'action de la Conférence mondiale de l'alimentation, devrait, par l'intermédiaire du Conseil de la FAO, fournir des rapports réguliers à l'ECOSOC. La dernière conférence de la FAO, tenue l'an dernier, a demandé que le premier de ces rapports sois remis en 1999. La FAO pense que la session du mois de mai dernier, qui a été consacrée au suivi des plus importants sommets et conférences des Nations Unies, a été fort utile. Quelques remarques doivent cependant être faites sur certains des points de cette session: ainsi, des efforts intégrés et coordonnés ont été faits par différentes agences de l'ONU en vue d'éliminer la pauvreté; ces efforts entrent dans les actions de suivi du Sommet social et de la Conférence sur l'alimentation. Les activités menées ont été au centre d'une déclaration dans le cadre du développement social. De même, nous avons, au cours des délibérations de haut niveau du Conseil sur la promotion des femmes, fait connaître dans le détail les activités concertées menées pour le suivi de la Conférence de Beijing, et la sensibilisation à la sexospéficité. Nous rappelons qu'au mois d'avril dernier, un plan du Comité administratif de coordination sur le développement rural et la sécurité alimentaire, géré conjointement par la FAO et le Fonds international de développement agricole (FIDA) en étroite collaboration avec le Programme alimentaire mondial, été créé en vue d'assurer un suivi interinstitions coordonné de la Conférence mondiale sur l'alimentation. Bien qu'à l'état expérimental, c'est une approche interactive qui permet de mobiliser les connaissances et les ressources pour soutenir les actions au niveau des pays, augmenter les

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complémentarités et les synergies, et renforcer les liens entre les organismes onusiens et leurs partenaires.

M. ARMAN AARDAL (Chef de division au Ministère des affaires étrangères de la Norvège) a déclaré que pour atteindre l'objectif de la réduction de la pauvreté, il est important d'intégrer dans le cadre des débats et des programmes, des questions comme celle de l'équité entre les sexes; celles du respect des droits de l'homme, de l'environnement, des questions de population et des sujets liés à l'enfance. La responsabilité première du suivi des conférences revient aux différents gouvernements nationaux, et le rôle de l'ONU devrait être de les aider à appliquer les mesures recommandées. Les pays développés quant à eux, ont spécialement à charge de fournir les ressources nécessaires à ces programmes d'application. Il est vital que ces activités soient bien coordonnées, et la Norvège aimerait soutenir la recommandation du Secrétaire général qui demande au Conseil d'exiger que le suivi concerté des conférences soit assuré par le Comité administratif de coordination et ses mécanismes subsidiaires. Dans les débats portant sur la coopération régionale, il est apparu qu'il y avait un manque apparent de coordination au niveau régional des activités du système des Nations Unies, y compris celles liées au suivi des conférences. Il faut espérer que les réunions annuelles qui se tiennent à ce niveau sous l'égide du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, conduiront vers une meilleure efficacité des efforts déployés par tout le système de l'ONU pour suivre et favoriser la mise en place des recommandations et programmes issus des différents sommets et conférences.

Mme NINA SIBAL (UNESCO) s'est réjouie de la réaction positive et enthousiaste des Etats Membres à la session de l'ECOSOC sur le suivi des conférences, tenue en mai dernier. En ce qui concerne les travaux de la présente session, l'UNESCO aimerait voir ses préoccupations traduites en recommandations et propositions adressées aux Etats Membres. La représentante a suggéré que la promotion d'une culture de paix, thème de l'an 2000, fasse parti des sujets communs aux grandes conférences. Pour promouvoir une culture de la paix, il faudrait instaurer des équipes de haut niveau et organiser des manifestations aux niveaux régional et national pendant l'an 2000, a-t-elle précisé.

M. SORIN TANASESCU (Roumanie) a estimé que l'adoption de programmes nationaux inspirés par les programmes mondiaux, tout en identifiant des objectifs précis adaptés aux besoins et aux ressources disponibles au niveau national, constituaient un aspect essentiel de l'action des pays pur le suivi des grandes conférences. Les résultats et l'expérience acquise au niveau national sont, pour leur part, essentiels pour les débats et les décisions de l'ECOSOC. Le représentant a souligné les déséquilibres dans la mise en oeuvre des conférences et les processus de suivi. Ainsi, on a accordé davantage d'attention à la mise en oeuvre de l'Agenda 21, qu'aux programmes d'action du Caire et de Vienne. Des déséquilibres sont également apparus en raison des différents niveaux de capacités institutionnelles dans les pays. Il y a en outre des déséquilibres dans la participation des communautés locales et de la société civile dans le suivi.

Pour ce qui est de la Roumanie, grâce à la participation active du coordonnateur résident, une commission pour le développement durable a été mise en place. Un cadre institutionnel a été établi pour assurer un suivi

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coordonné des programmes d'action en faveur des femmes et des enfants. Suivre les progrès au niveau national nécessité une gamme d'indicateurs adéquats, un rassemblement systématique des données et une évaluation permanente. A cet égard, la Roumanie appuie le système de rapports nationaux proposé par la Division du développement durable dans le cadre de la préparation de la Session spéciale de l'Assemblée générale et estime que cette idée pourrait être étendue à d'autres divisions du Secrétariat. La Roumanie est en faveur d'un accès direct des gouvernements nationaux aux banques de données du Secrétariat en vue de mettre à jour et de compléter régulièrement les indicateurs et les résultats nationaux. L'ONU pourrait contribuer au processus de suivi en offrant le cadre de la Commission des statistiques pour débattre de nouveaux indicateurs qui refléteraient les différents aspects des évolutions économique, sociale et environnementale. La Roumanie appuie la contribution du PNUD en ce qui concerne l'identification d'indicateurs synthétiques pour le développement humain durable. Pour la Roumanie, les commissions techniques doivent garder la responsabilité de l'évaluation des tendances majeures dans la mise en oeuvre et le suivi des grandes conférences, tandis que la coordination du Conseil doit rester souple pour permettre d'identifier les nouveaux problèmes communs qu'il faut examiner au sein des commissions techniques.

M. RUGGERIO MARTINEZ-AGUILAR (Mexique) a déclaré qu'il est nécessaire d'adopter une perspective véritablement mondiale pour donner suite aux recommandations des conférences et sommets mondiaux des Nations Unies et d'éviter la tentation de faire des analyses partielles privilégiant certains sujets. Un examen à l'échelle mondiale doit se faire dans toutes les activités des Nations Unies pour les sujets qui ont fait l'objet d'une conférence, a insisté le représentant. Pour ce qui est du suivi des conférences et sommets au niveau national, le Mexique tient à souligner le rôle déterminant des gouvernements dans la conduite des efforts de coopération internationale sur le terrain. A cet effet, les coordonnateurs-résidents pourraient être mieux utilisés, en prenant toutefois garde à ce qu'ils ne deviennent pas ceux qui décident des tâches à accomplir, cette responsabilité revenant aux gouvernements, a suggéré le représentant. Le Mexique appuie les efforts visant à mieux coordonner les activités institutionnelles. La priorité doit être donnée aux questions intersectorielles et à cet effet, l'ECOSOC doit jouer un rôle plus vigoureux. L'objectif ultime est de lutter contre la pauvreté et le Conseil est particulièrement bien placé pour assurer un rôle de coordonnateur et faciliter l'intégration des conclusions des grandes conférences dans les activités du système des Nations Unies. Pour le Mexique, les réunions spéciales du Conseil consacrées au suivi d'une conférence donnée devraient se poursuivre.11

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a fait observer que les années 90 ont été marquées par le formidable élan donné par les grandes Conférences et Sommets des Nations Unies en vue de formuler un nouvel agenda pour le développement. Bien qu'elles aient toutes un thème donné, il est clair que les grandes Conférences du système ont des objectifs interdépendants et c'est pourquoi leur suivi doit être effectué de manière coordonnée et intégrée. C'est l'ECOSOC qui est l'organe clef pour effectuer ce suivi et à cet égard, l'initiative de la session spéciale de mai dernier est particulièrement utile. De l'avis de la République de Corée, la coordination au niveau des pays est l'aspect le plus important et par conséquent les capacités du Coordonnateur- Résident des Nations Unies doivent être utilisées de manière systématique pour

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garantir l'interaction entre les gouvernements et la société civile. Le suivi des grandes conférences devrait en outre être intégré dans les cadres nationaux tels que le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement l'UNDAF ou la note stratégique de pays.

La République de Corée se félicite des travaux de l'équipe spéciale du Comité administratif de coordination (CAC) en ce qui concerne notamment la coordination interinstitutions. Les résultats de ses travaux devrait être diffusés aussi largement que possible au sein du système et se refléter dans les activités de l'ONU sur le terrain, au niveau des pays. Il est nécessaire de garantir la transparence des activités du CAC et d'améliorer la communication entre le CAC et l'ECOSOC. Enfin, pour garantir la durabilité des efforts de coordination, il faudrait définir des arrangements de financement pour la coordination interinstitutions. Par ailleurs, l'interaction et la coopération avec les institutions de Bretton Woods, notamment au niveau national, doivent être améliorées et la participation de la société civile et du secteur privé doit être encouragée.

M. DIMITRI MAKSIMICHEV (Fédération de Russie) s'est félicité de la session extraordinaire de mai de l'ECOSOC sur le suivi intégré et coordonné des grandes conférences de l'ONU. Cette session fut un succès. Elle a permis d'évaluer les travaux réalisés par l'ONU et de mieux comprendre les objectifs et la tâche du CAC. Le représentant s'est déclaré favorable à d'autres réunions de ce type. Soulignant les progrès réalisés dans la coordination à l'échelle du système, il a estimé que les efforts futurs devaient être axés sur l'amélioration des travaux tout en veillant à éviter les doubles-emplois. Evoquant le projet de résolution qui doit être adopté par l'ECOSOC sur cette question, il a indiqué que la décision devrait permettre un développement positif à l'avenir du CAC, en soulignant l'importance de renforcer la coopération entre celui-ci et l'ECOSOC. Il faut aussi renforcer une corrélation pratique entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, notamment au niveau des pays. Le représentant s'est déclaré favorable à la mise au point d'un ensemble d'indicateurs en vue d'évaluer les progrès dans la mise en oeuvre des résultats des conférences. A cet égard, il a appuyé la tenue d'une réunion de deux jours de l'ECOSOC consacrée à la mise au point de ces indicateurs.

M. VLADZIMIR GERUS (Bélarus) a estimé qu'il est indispensable pour l'ECOSOC de remplir ses fonctions de coordonnateur dans le cadre des directives inscrites dans les documents internationalement convenus établis lors des grandes conférences. L'amélioration de l'utilisation des ressources nationales et le renforcement des efforts internationaux de mise en oeuvre passent, de l'avis du Bélarus, par le renforcement du Résident-coordonnateur, tout en s'appuyant sur les spécificités de chaque pays. Un transfert des activités de coordination devrait donc être fait en faveur du Résident- coordonnateur.

Il est également nécessaire de renforcer la coopération entre l'ECOSOC, les commissions techniques et les conseils d'administration des fonds et programmes du système. A cet égard, le représentant a estimé que des recommandations intégrées et cohérentes ne pourront être adoptées, que si les commissions techniques et les conseils d'administration présentent des rapports brefs et substantiels. Les commissions techniques de l'ECOSOC doivent rester les organes principaux contrôlant l'application des décisions

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des grandes conférences internationales. Pour le Bélarus, il est indispensable d'améliorer la coordination entre l'ECOSOC et le Comité administratif de coordination. En outre, les équipes spéciales doivent être mieux utilisées pour définir les orientations prometteuses de coordination au niveau du système en matière d'application des conclusions des grandes conférences. Le représentant a estimé que les commissions régionales pourraient, quant à elles, jouer un rôle de catalyseur. La coopération doit également être renforcée avec les institutions de Bretton Woods, grâce notamment à un meilleur échange d'informations et à une meilleure représentation des institutions de Bretton Woods dans les pays. De l'avis du Bélarus, l'ECOSOC peut créer les conditions propices à la mise en oeuvre coordonnée des décisions des grandes conférences internationales.

La représentante de la Fédération internationale des centres de population et de communautés a souligné l'importance de la contribution des ONG lors des grandes conférences, mais a déploré le manque d'engagements explicites permettant aux ONG d'utiliser leurs compétences dans le suivi et la mise en oeuvre. Ainsi, les compétences des ONG pourraient être utilisées dans l'évaluation, la responsabilité financière et les indicateurs sociaux, instruments que celles-ci utilisent de longue date, a-t-elle affirmé. En outre, les ONG ont une idée très précise de l'impact des programmes sur les populations puisqu'elles travaillent directement avec celles-ci. Partant, elle a lancé un appel en faveur du renforcement des efforts à tous les niveaux en vue d'impliquer directement les ONG dans la planification et l'exécution mieux coordonnée et pratique des programmes de mise en oeuvre.

La représentante a exprimé le souhait que les ONG puissent participer un jour pleinement aux débats des grandes conférences. S'agissant du suivi de la conférence d'Istanbul, elle a déclaré que celui-ci était de plus en plus confus pour de nombreuses ONG. Toute idée de participation des ONG dans le suivi semble, en effet, avoir disparu. Elle s'est félicitée du projet de résolution sur le suivi intégré et coordonné, tout en souhaitant que soit ajoutée une phrase reconnaissant le rôle des ONG en ce qui concerne le suivi technique et communautaire en tant qu'élément du processus d'évaluation.

Documentation

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L'APPLICATION ET LE SUIVI INTEGRE ET COORDONNES DES RESULTATS DES GRANDES CONFERENCES ET SOMMETS (E/1998/19)

Ce rapport a été établi par le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat des Nations Unies et s'attache plus particulièrement aux travaux que les trois équipes spéciales viennent de terminer et qui ont été examinés par le Comité administratif de coopération (CAC) et n'analyse donc pas en détail le suivi de chaque conférence. Ce rapport est une réflexion sur la coordination du suivi des organismes des Nations Unies aux conférences. Les diverses sections du rapport sont organisées de façon à faciliter les débats de groupe au cours de la session sur les sujets suivants : expériences nationales en matière d'application intégrée et coordonnée par l'Organisation des Nations Unies, les institutions spécialisées et les fonds et les programmes; le rôle des commissions régionales; et la relance du rôle de chef de file du Conseil économique et social.

Outre l'introduction qui donne un aperçu et une évaluation des travaux

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des équipes spéciales, le rapport comporte trois sections : la section II traite du suivi donné aux conférences au niveau intergouvernemental, tout en mettant l'accent sur les moyens qui permettraient au Conseil économique et social de mieux coordonner, gérer et contrôler les fonctions de ses organes subsidiaires; la section III porte sur l'examen des activités de suivi des conférences aux niveaux national et régional notamment les questions concernant la coordination en matière d'établissement des rapports et de suivi effectué par le CAC; et la section IV examine comment les organes interinstitutions existants assurent le suivi des résultats des équipes spéciales. Les thèmes communs énoncés dans le rapport sont les suivants : une politique économique stable favorisant le développement; financement du développement et dette extérieure; commerce international et produits de base; sciences et technologie; élimination de la pauvreté et de la faim; accès à des emplois productifs, plein emploi et revenu des familles; égalité des sexes, équité et émancipation des femmes; services sociaux de base pour tous : soins de santé primaires, nutrition, éducation, eau potable et assainissement, population et logement; promotion de l'intégrité sociale; environnement et ressources naturelles; participation, démocratie, droits de l'homme, responsabilités et alliances avec les grands groupes. Ces thèmes ont été regroupés autour de thèmes plus larges, à savoir " milieu favorable", "emploi et modes de subsistances viables", "services sociaux de base pour tous" et " environnement et ressources naturelles".

Le rapport rappelle que, au sein de l'Organisation des Nations Unies, le suivi des conférences se fait à trois niveaux : les commissions techniques qui en ont la responsabilité première, le Conseil économique et social, et l'Assemblée générale. Le présent rapport propose un certain nombre de dispositions que le Conseil et ses commissions techniques et régionales pourraient prendre pour assurer un suivi plus systématique des directives du Conseil en matière de suivi des conférences.

Le rapport examine également les directives du Conseil concernant sa collaboration avec les conseils d'administration des fonds et programmes des Nations Unies et avec les organes directeurs des institutions spécialisées. le Secrétaire général a notamment recommandé que, compte tenu des fonctions de coordination au sein du système et du rôle qu'il a joué dans l'examen des thèmes intersectoriels des conférences, l'ECOSOC puisse envisager de procéder à un examen d'ensemble des progrès accomplis eu égard à ces thèmes intersectoriels ainsi que de l'efficacité de l'appui des organismes des Nations Unies en faveur de la réalisation des objectifs des conférences en l'an 2000. Le Conseil pourrait inviter les organes directeurs des organismes des Nations Unies à contribuer à cet examen en considérant les thèmes intersectoriels relevant du domaine de compétence de leurs organisations respectives. Il pourrait également inviter ses commissions techniques et le Secrétariat à coopérer activement aux préparatifs des examens quinquennaux. Concernant la répartition des tâches et la coopération entre les commissions techniques de l'ECOSOC, il est suggéré que le Conseil puisse inviter ses commissions techniques et les comités préparatoires des examens quinquennaux des conférences à tenir compte, lors de la préparation des programmes de travail pluriannuels des commissions, des thèmes que d'autres commissions envisagent d'examiner ainsi que des autres activités internationales prévues dans une avenir proche. Lors de sa session de fond de l'an 2000, le Conseil pourrait procéder à un examen intégré des programmes de travail pluriannuels proposés par la Commission de la condition de la femme, la Commission de la

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population et du développement et la Commission du développement social pour assurer l'harmonisation et la coordination de l'étude des questions intersectorielles. Le Conseil pourrait également inviter ses commissions techniques à envisager de régulièrement inscrire un point à leur ordre du jour sur le suivi des conclusions concertées et recommandations du Conseil, et procéder à un examen intégré des questions découlant des travaux des commissions techniques. Par ailleurs, le Conseil pourrait inviter les conseils d'administration des fonds et programmes, dans les rapports qu'ils lui soumettent, à mettre l'accent sur les questions rappelant les décisions ou une orientation du Conseil afin d'indiquer comment ils contribuent au suivi coordonné des conférences mondiales.

Le rapport du Secrétaire général sur les activités concernant la question de l'eau douce : application des Conclusions concertées adoptées par le Conseil économique et social lors de son débat de 1997 sur les questions de coordination (E/1998/56) fait l'exposé des mesures qui ont été prises dans le sens des conclusions concertées que le Conseil économique et social a adopté à l'issue du débat de sa session de fond de 1997. Les recommandations du Conseil s'appliquaient aux activités des organismes des Nations Unies se rapportant à la question de l'eau douce, y compris l'approvisionnement en eau non polluée et non contaminée et l'hygiène publique; elles concernaient la rationalisation de ces activités, la mise en place de moyens logistiques, la gestion de l'information et l'étude de certains problèmes de contamination de l'eau. Suite à la recommandation du Conseil économique et social, les commissions régionales participent désormais plus largement aux sessions du Sous-Comité des ressources en eau, même si les contraintes budgétaires limitent malheureusement la part que les commissions peuvent prendre aux travaux du Sous-Comité.

Outre ce qu'ils font actuellement pour développer les moyens logistiques, les organismes des Nations Unies ont étudié un projet de stratégie commune présenté par le PNUD (voir ACC/1997/18, par.34). La stratégie vise à développer le volet humain de la gestion de l'eau et est axée tout particulièrement sur les jeunes, la formation professionnelle et la formation permanente. Il y est préconisé notamment de recenser systématiquement les moyens humains nécessaires, cibler les groupes prioritaires, mettre les matériaux qui conviennent à la disposition des écoles, intégrer dans l'action les enfants non scolarisés, s'occuper davantage du problème du manque d'eau et des questions de franchissement de frontière et ne jamais oublier de considérer la situation des femmes. Le Sous-Comité a jugé que cette stratégie pouvait constituer un très bon point de départ et qu'elle favoriserait en outre la coopération entre les organismes. Il a été décidé que le PNUD élaborerait plus avant cette proposition et la soumettrait ensuite pour observation aux différents organismes. Le Sous-Comité devrait normalement adopter à sa prochaine session cet ensemble de dispositions plus précises, indiquant concrètement des lignes d'action à partir duquel on pourra établir des directives applicables à l'ensemble des organismes.

La Commission du développement durable a demandé aux organismes des Nations Unies de coordonner et de diversifier leurs actions pour mieux aider les pays à recueillir et diffuser des données et autres informations.

Le Sous-Comité des ressources en eau a également étudié en détail une initiative portant sur la question de la qualité de l'eau, domaine dans lequel

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les données sont rarement fiables. Un projet conjoint de l'OMS, du Département des affaires économiques et sociale du Secrétariat de l'ONU, du PNUE, de l'UNESCO et de l'Université des Nations Unies prévoit d'établir un programme d'observation approfondi d'un certain nombre de bassins versants présentant la plus large gamme de conditions écologiques. L'OMS, organisme responsable doit réviser cette proposition pour intégrer l'étude des aspects qualitatifs et celle des aspects quantitatifs, articuler la gestion et la gestion des sols, faire comprendre que la gestion des écosystèmes aquatiques intérieurs, côtiers et marins forme un tout, faire comprendre que l'eau est un bien économique et social et soutenir les approches novatrices, reposant sur la participation. Le Sous-Comité examinera plus avant ce projet, en étudiant les modalités de sa mise en oeuvre à sa prochaine session.

En ce qui concerne la question de la pollution par l'arsenic et les substances organiques persistantes, sur laquelle le Conseil économique et social avait attiré l'attention, l'OMS a presque fini de réviser une évaluation des risques que présente l'arsenic. Il a par ailleurs été établi, dans le cadre du Programme de surveillance de la qualité de l'eau, un registre général des fleuves qui considère plus de 400 cours d'eau dans le monde et dresse le tableau des polluants, entre autres les polluants organiques persistants qui s'y trouvent. On est également en train de mesurer dans chaque région les polluants organiques persistants, présents dans les eaux de surface et les eaux souterraines.

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La Commission du développement durable, à sa sixième session, a jugé qu'il fallait réévaluer périodiquement les ressources mondiales en eau douce et elle a invité le Sous-Comité des ressources en eau à prendre les dispositions voulues pour que les résultats de ces évaluations soient regroupés et publiés. Le Sous-Comité étudiera les modalités d'une étude de la situation actuelle, qui sera soumise à la Commission lors du prochain bilan général d'application d'Action 21.

Le Sous-Comité a également recommandé de créer dans chaque pays pour s'occuper de la question de l'eau un groupe de travail dirigé par un représentant du coordonnateur résident.

Rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre des conclusions concertées du débat consacré par le Conseil économique et social aux questions de coordination en 1997 concernant l'intégration d'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans tous les programmes et politiques des organismes des Nations Unies (E/1998/64)

Le rapport vise à informer le Conseil économique et social de l'état d'avancement des activités de suivi sur l'intégration d'une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans tous les programmes et politiques de l'ONU, afin de lui permettre de prendre toute autre mesure nécessaire pour assurer la pleine application des conclusions concertées de 1997 sur cette question.

Le rapport souligne que l'application des conclusions concertées en est toujours à son stade initial, diverses entités de l'ONU ayant cependant quelque peu progressé à cet égard. Le Conseil est donc invité à encourager les organismes de l'ONU à prendre de nouvelles mesures pour intégrer d'urgence une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans tous leurs programmes. Il est aussi invité à faire observer que la prise en compte d'une telle démarche exige un effort continu de la part tant des organes intergouvernementaux que de leur secrétariat, et de décider que sa contribution à l'examen de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social se fera dans une perspective sexospécifique.

Déclaration d'engagement du Comité administratif de coordination en faveur des mesures visant à éliminer la pauvreté (E/1998/73)

L'élimination de la pauvreté est un engagement essentiel de la communauté internationale et constitue l'un des principaux objectifs du système des Nations Unies. Mais le monde vit aujourd'hui avec la mondialisation de l'économie et des échanges, une situation pour le moins paradoxale. Si la mondialisation a permis d'éliminer en un temps record la pauvreté pour des centaines de millions de personnes, il n'en reste pas moins que plus d'un milliard de personnes vivent toujours avec moins d'un dollar par jour. Le Comité administratif de coordination réaffirme que la pauvreté, étant une absence de choix et de possibilités d'action pour l'être humain, elle constitue une violation de la dignité humaine. Elle signifie précarité, absence de moyens d'actions et exclusion pour les individus, les ménages et les communautés qui en sont victimes. Le Comité est conscient que la pauvreté est un phénomène mondial, qui touche largement les pays en développement, mais qui existe aussi dans les pays industrialisés et se développe dans les pays en transition. L'élimination de la pauvreté est aujourd'hui un préalable indispensable à une paix durable, car si les pauvres ne participent pas

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pleinement et efficacement à la croissance mondiale, la paix et le développement seront impossibles à instaurer.

Le Comité lance un appel en faveur de la mise en oeuvre d'une vaste stratégie d'élimination de la pauvreté avec la participation des gouvernements et de tous les acteurs du développement. Le Comité insiste sur le fait qu'on ne peut éliminer la pauvreté si, à tous les niveaux, les gouvernements n'agissent pas dans la transparence et ne sont pas responsables de leurs actions. La démocratisation et le développement de la protection des droits de l'homme sont des éléments clefs d'une bonne gouvernance; et celle-ci implique également que l'on parvienne à un juste équilibre entre l'action des pouvoirs publics, du secteur privé, de la société civile et des collectivités. Le Comité insiste sur le fait qu'une réduction durable de la pauvreté dans les pays en développement passe par une croissance économique durable et plus rapide. Les gouvernements devraient donc mettre en oeuvre des politiques macro-économiques bien conçues et entreprendre les réformes nécessaires pour parvenir à un équilibre entre croissance, investissement et développement social. Les chefs de Secrétariat sont profondément préoccupés par les risques de marginalisation accrue des pays et des régions les plus pauvres, notamment de l'Afrique. Ils demandent à la communauté internationale de fournir toute l'assistance possible à ses membres les plus faibles afin de leur permettre de prendre leur place dans l'économie mondiale.

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