En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/415

TABLE RONDE SUR LA COOPERATION REGIONALE : LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION EXIGE DU TEMPS ET DES RESSOURCES

20 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/415


TABLE RONDE SUR LA COOPERATION REGIONALE : LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION EXIGE DU TEMPS ET DES RESSOURCES

19980720 Le Conseil économique et social a entamé, ce matin, son examen de la coopération régionale. A ce titre, il a tenu une Table ronde, animée par M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), et rassemblant les secrétaires exécutifs des commissions régionales, M. Yves Berthelot de la Commission économique pour l'Europe (CEE); M. Adrianus Mooy de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP); M. Jose A. Ocampo de la Commission économique et sociale pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et M. Hazem El-Beblawi de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO). Ceux-ci ont donné un aperçu de la situation et des perspectives économiques dans les régions de leur ressort et fait état de la mise en oeuvre des réformes des Commissions régionales.

Lors de l'échange de vues qui a suivi, l'accent a été placé sur le processus de réforme général de l'ONU et ses effets sur les activités et l'organisation des commissions régionales. Plusieurs secrétaires exécutifs ont fait remarquer que la réforme est intervenue à un moment où les Nations Unies voyaient leur niveau de ressources diminuer sensiblement, ce qui les a obligés à définir des priorités pour mettre en oeuvre leurs activités. Le renforcement de la coordination entre les commissions régionales et les entités de l'ONU d'une part, mais aussi, avec les organisations extérieures au système des Nations Unies, d'autre part, a fait l'objet de nombreuses questions et observations. Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, M. Berthelot, a, à cet égard, fait remarquer que la coordination demande à la fois du temps et des ressources, deux facteurs qui ont parfois manqué lors de la phase la plus intensive de la réforme, et qui exigent, dans tous les cas, que les efforts de coordination ne soient déployés que lorsqu'ils peuvent déboucher sur des résultats utiles, en permettant par exemple de réduire les doubles emplois. Les participants ont estimé que les commissions régionales pouvaient jouer un rôle de chef de file pour l'ensemble des activités entreprises sur le terrain par les Nations Unies. Le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale, M. Hazem El-Beblawi, a préconisé la séparation entre les rôles de bailleur de fonds et d'exécutant des programmes, estimant que lorsque ces deux rôles sont assumés par une même organisation, celle-ci ne peut évaluer correctement la mise en oeuvre des programmes.

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Conseil entamera son débat général sur la coopération régionale.

COOPERATION REGIONALE

Documentation

Dans son rapport : "Les commissions régionales et la réforme de l'ONU" (E/1998/65 et Add. 1 à 3), le Secrétaire général signale que le Secrétariat et les organes intergouvernementaux de l'ONU se sont préoccupés d'étendre la réforme, dans toute son ampleur, aux commissions régionales. Celles-ci, se conformant aux directives de l'Assemblée générale (résolution 50/227 du 24 mai 1996) et du Conseil économique et social (résolution 1996/41 du 26 juillet 1996), ont toutes pris des mesures de réorganisation pour pouvoir opérer plus rationnellement et mener des actions mieux adaptées et qui produisent davantage de résultats. Dans la réforme de l'ONU telle qu'elle a été proposée par le Secrétaire général, le Conseil économique et social est appelé à étudier ce que doit être la fonction des commissions régionales, par rapport à leur sphère géographique d'une part, et par rapport à l'action mondiale de l'Organisation d'autre part. Pour que les commissions régionales remplissent bien leur rôle de maillon de l'action générale de l'ONU, il faut que la répartition des responsabilités – entre le Siège, l'échelon régional et l'échelon national – soit établie de façon précise. Lorsqu'on entreprend la répartition géographique des attributions fondamentales (niveau général, régional ou national) il faut considérer la nature des activités, qui sont soit normatives (analyses de situation, établissement de directives), soit opérationnelles (assistance technique, exécution de projets, formation). Les commissions régionales doivent étroitement coopérer, en tant que composantes de la structure institutionnelle de leur région, avec les autres organismes faisant partie de cette structure afin de renforcer l'effet de synergie et d'éviter le plus possible que des activités ou parties d'activité ne se recouvrent, ce qui est le grand risque lorsque la commission et ces organismes desservent pratiquement les mêmes pays. Ces problèmes devront être traités à la fois par le Secrétariat et par l'appareil intergouvernemental. Il s'agit là d'un ensemble de questions complexes, qu'il faudra essayer de résoudre progressivement dans le cadre de la réforme de l'ONU, au long d'un processus de transformation et d'adaptation.

Les quatre voies proposées dans le rapport pour tirer le meilleur parti de ce que les commissions régionales peuvent offrir pour aider l'ONU à promouvoir le développement et la coopération internationale, sa mission première, sont les suivantes. La première voie est celle de la refonte interne que les commissions ont entreprise essentiellement sous la conduite de leur structure intergouvernementale afin d'améliorer leur fonctionnement. La deuxième voie est celle de la bonne division du travail. Il faut répartir rationnellement les tâches du Secrétariat, y compris sur le plan géographique – c'est-à-dire établir quelles entités doivent être responsables de quelles activités et à quel niveau – général, régional ou national. La troisième voie est celle de la coordination des activités des commissions régionales avec

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celles que les autres organismes des nations Unies mènent au même échelon – coordination que le Secrétariat et les pays devront s’appliquer à améliorer. La quatrième voie, enfin, consiste à renforcer l'effet de synergie et à éviter le plus possible que les activités des commissions régionales ne recouvrent celles des organismes régionaux ou sous-régionaux extérieurs aux Nations Unies.

Dans le premier additif, le Secrétaire général examine le rôle des commissions régionales dans l'optique élargie des réformes de l'ONU. Le premier additif vise à analyser l'application des réformes à l'intérieur de chaque commission et traite en outre de quelques activités entreprises entre les sessions de fond de 1997 et de 1998 du Conseil, notamment le suivi des récentes conférences mondiales.

Dans le second additif figurent des résolutions et décisions adoptées lors des sessions les plus récentes des commissions régionales et qui appellent une décision de la part du Conseil économique et social ou qui doivent être portées à son attention. Le rapport porte sur la période allant de la session de fond de 1997 à la session de fond de 1998 du Conseil économique et social. Au cours du premier semestre de 1998, trois des cinq commissions régionales ont tenu leur session ordinaire.

Le troisième additif transmet une lettre datée du 18 mai 1998, adressée au Président de la session de fond de 1998 du Conseil économique et social par le Président de la 54ème session de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), tenue à Bangkok du 16 au 22 avril 1998. Ce dernier transmet, en annexe, la partie pertinente d'un rapport, examiné par la CESAP à sa 54ème session, établi par le secrétariat de la CESAP intitulé «Le rôle de la CESAP en faveur du développement économique et social en Asie et dans le Pacifique : projet de note de synthèse de la CESAP à l'intention du Conseil économique et social». Le Président de la 54ème session de fond de la CESAP souligne l'effort constant engagé par la Commission pour examiner et réviser la structure de son appareil de conférence dans le but de rationaliser et de réaménager ses travaux et d'en améliorer l'efficience et l'efficacité. Il précise que, lors de ses débats concernant le processus continu de réforme de la CESAP, la Commission a mis l'accent sur certains domaines requérant une action plus poussée et a notamment décidé de : rationaliser son programme de travail eu égard à ses compétences de base; renforcer systématiquement le suivi et l'auto-évaluation à la fois des projets en cours et des projets achevés; réduire davantage la part de ressources allouée aux activités d'appui aux programmes; réaffecter à des activités d'assistance technique des ressources initialement prévues pour des réunions et des publications; appliquer rapidement les recommandations du Bureau des services de contrôle interne.

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Résumé de l'étude sur la situation économique de l'Europe en 1997 (E/1998/11)

En 1997, la situation économique s'est sensiblement améliorée dans la majeure partie de la région de la Commission économique pour l'Europe (CEE). Dans les pays occidentaux à économie de marché (Europe occidentale et Amérique du Nord), la croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint son plus haut niveau depuis 1989 (3,3% en moyenne). Dans les pays en transition de l'Europe orientale, les Etats baltes et la Communauté d'Etats indépendants (CEI), elle a été positive (1,7%) pour la première fois depuis 1989, conséquence de la poursuite d'une croissance régulière en Europe orientale et de la fin apparente d'une période de sept années consécutives de recul du PIB en Fédération de Russie. La demande intérieure a connu une amélioration régulière, quoique nullement spectaculaire, ce qui tend à avoir un effet multiplicateur sur l'ensemble des économies de la région en raison des liens commerciaux très étroits qui les unissent. Néanmoins, la croissance de l'Europe occidentale a été encore largement induite par les exportations, notamment à destination de l'Amérique du Nord, des pays en transition de l'Europe orientale et de la CEI et des pays en développement extérieurs à l'Asie de l'Est.

Tout comme on compare souvent le dynamisme de l'économie des Etats-Unis et la lente croissance de l'Europe occidentale, on compare souvent en Europe la vigueur économique du Royaume-Uni à la léthargie du continent. Mais cette comparaison est trompeuse, car bon nombre de petits pays connaissent une expansion rapide depuis 1993, avec des taux qui dépassent souvent ceux du Royaume-Uni. A l'intérieur de cet échantillon de petits pays, le contexte institutionnel de l'activité économique, eu égard notamment à la réglementation du marché du travail, varie considérablement, ce qui remet sérieusement en question, compte tenu de leurs performances économiques, l'affirmation simpliste selon laquelle les marchés du travail européens seraient rigides par rapport à la souplesse de ceux du Royaume-Uni et de l'Amérique du Nord en matière de création d'emplois.

Le taux de croissance moyen de l'Europe centrale et orientale (2,8%) a certes été inférieur à celui de 1996 (4,1%), mais cela vient en grande partie de la chute du PIB en Albanie, en Bulgarie et en Roumanie et d'un fort ralentissement en République tchèque. L'écart qui se creuse en matière de réforme économique et de développement entre, d'une part, ces pays de l'Europe du Sud-Est ainsi que la Bosnie-Herzégovine et la Yougoslavie, et de l'autre , les pays d'Europe centrale et les Etats baltes est de plus en plus préoccupant, ceci non seulement en raison du lourd tribut qu'il impose aux populations d'Europe du Sud-Est, mais aussi des risques qui s'ensuivent pour la stabilité économique et politique de l'ensemble de la région. L'un des traits essentiels de la reprise en Europe centrale est l'essor rapide du secteur industriel. En 1997, la production industrielle a augmenté de plus de 11% en Hongrie et en Pologne et d'environ 7% en Croatie; elle a dépassé 6% en Lettonie et 13% en Estonie.

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Concernant l'emploi, malgré une vigoureuse croissance économique, il n'a enregistré qu'une très légère progression en Europe orientale, due surtout à la Pologne, où la production est en forte hausse depuis cinq ans. Les taux de chômage restent élevés -11,6% en moyenne pour l'Europe orientale à la fin de 1997 et 6,3% dans les Etats baltes-, et la Pologne a de nouveau été la seule à afficher une amélioration sensible puisqu'elle a ramené son taux de 13,2% à 10,5% entre décembre 1996 et décembre 1997. Malgré les graves revers subis par certains pays de l'Europe du Sud-Est, les taux d'inflation ont affiché un net recul dans la plupart des pays en transition au cours des dernières années, encore que les progrès aient été moins sensibles au cours de l'année 1997 en Europe orientale. Mis à part l'Albanie, la Bulgarie et la Roumanie, la hausse moyenne des prix à la consommation en Europe orientale et dans les Etats baltes en 1997 a été comprise entre 4% en Croatie et plus de 18% en Hongrie.

En ce qui concerne la CEI, le fait macro-économique le plus important en 1997 a été la fin apparente de sept années de baisse de la production en Fédération de Russie. LE PIB n'a que légèrement augmenté, et les perspectives de maintien de la relance sont incertaines, mais on note des signes d'amélioration dans diverses branches. La principale source de croissance a été l'industrie manufacturière, avec une reprise dans plusieurs secteurs. L'un des principaux résultats de l'économie russe a été la chute de l'inflation, qui a été ramenée du taux trimestriel annualisé de 400% au début de 1995 à 2,8% pour le dernier trimestre de 1997. La production a aussi augmenté en 1997 dans tous les autres pays de la CEI, à l'exception du Turkménistan et de l'Ukraine, et la plupart d'entre eux ont enregistré un net recul de leur inflation. Ce recul est dû en grande partie au resserrement des politiques monétaires et à la stabilisation des taux de change, l'accroissement de la productivité et la meilleure stabilité des prix en Fédération de Russie.

Perspectives pour l'année 1998

Les perspectives économiques de la région pour 1998 dépendent essentiellement de la gravité que risquent d'avoir les répercussions de la crise survenue en Asie l'année précédente. Selon les prévisions nationales actuelles, le taux de croissance annuelle moyen du PIB ne devrait pas varier en Europe occidentale, c'est à dire qu'il devrait se maintenir aux alentours de 2,7% par an. Dans les pays où, depuis quelques années, la croissance est lente (Allemagne, France et Italie), il devrait se redresser progressivement pour atteindre 2,5% à 2,8%, mais ce redressement sera compensé par un ralentissement au Royaume-Uni et dans bon nombre de pays européens plus petits.

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Les effets directs de la crise asiatique sur les pays en transition seront sans doute modestes. Les marchés de l'Asie de l'Est n'absorbent qu'environ 2% des exportations totales de l'Europe orientale et une part plus faible encore de celles des Etats baltes. La Fédération de Russie a des liens importants avec la Chine, mais pas avec les autres pays d'Asie. Les pays en transition pourraient rencontrer une plus grande concurrence des exportateurs asiatiques sur leurs principaux marchés mais, bien que cette possibilité ne soit pas exclue, les produits exportés par l'Asie ne constituent pas en général des substituts proches de ceux qu'exportent les pays d'Europe orientale et les pays baltes. Le principal effet sur l'Europe orientale d'un éventuel choc mondial sera son incidence sur la demande d'importations de l'Europe occidentale. On attend, pour 1998, une hausse globale d'environ 4,5% du PIB de l'Europe orientale. Dans les pays où la croissance a été plus forte en 1997 (Croatie, Pologne et Slovaquie), il y aura un certain fléchissement dû au resserrement des politiques visant à enrayer la croissance des déficits courants, mais on prévoit malgré tout une croissance égale ou supérieure à 5%.

Incertitudes

L'une des grandes incertitudes qui pèsent en 1998 sur les économies mondiales et sur celles de la CEE est la question de savoir si la crise asiatique aura sur l'activité réelle, des effets beaucoup plus défavorables que ce qu'on prévoit actuellement. Le point de vue des optimistes qui tendent à souligner que la plupart des économies de marché occidentales sont commercialement peu dépendantes de l'Asie du Sud-Est, ne tient pas compte d'un certain nombre de facteurs. Le premier est que de nombreux postes des comptes extérieurs autres que le commerce des marchandises seront touchés par la crise. Bon nombre de sociétés occidentales réalisent des profits substantiels grâce à l'Asie sans rien y exporter, de même que bon nombre de banques qui y ont placé des fonds, dont une grande partie est actuellement à risque.

Le deuxième facteur a trait à la manière dont les pays asiatiques chercheront à résoudre leurs difficultés. Leur problème fondamental est d'assurer le service et le remboursement de leur dette extérieure. Ils pourraient obtenir les fonds nécessaires en empruntant davantage, mais cela ne paraît pas possible pour l'instant; ils devront donc stimuler leurs exportations et/ou réduire leurs importations afin de trouver les devises nécessaires. Comme la réduction des importations sera sans doute limitée par des contraintes sociales, l'essentiel de l'ajustement devra venir de l'accroissement des exportations; mais cet accroissement nécessite une progression de la demande ailleurs dans l'économie mondiale.

Au seuil de l'euro et incidence de la monnaie unique

L'adoption d'une monnaie unique, qu'on peut considérer comme un complément au marché unique, a pour objet d'approfondir encore davantage l'intégration économique et financière des pays européens. Il faudra voir

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si l'euro constituera aussi un moyen d'accélérer l'intégration politique de l'Union européenne. En fait, une union monétaire sans union politique est quasiment inédite pour un groupe aussi nombreux et hétérogène de pays industrialisés.

L'adoption d'une monnaie unique entraînera les économies européennes en terre inconnue, de sorte qu'il est virtuellement impossible d'en évaluer l'incidence sur les membres de l'UME et l'économie mondiale en général. Elle reviendra à transformer fondamentalement le système monétaire international, trois des membres du G7 abandonnant leur monnaie nationale. On peut tout au plus spéculer sur le rôle que jouera l'euro, par exemple comme monnaie de réserve internationale, et sur l'importance qu'auront les avoirs financiers libellés en euro dans les portefeuilles des investisseurs internationaux. Il faudra aussi voir qu'elle sera la vigueur de l'euro par rapport au dollar et au yen, et si le taux de change entre l'euro et le dollar sera plus ou moins instable que le taux de change entre le dollar et le mark allemand.

Résumé de l'étude sur la situation économique et sociale en Afrique, 1997 (E/1998/12)

Il indique que la situation économique de l'Afrique témoigne une fois de plus de la fragilité de la reprise et met en lumière le rôle prédominant joué par les facteurs extérieurs dans la détermination des résultats. On estime le taux de croissance à 2,9% contre 4% en 1996. Cette évolution est due à la fois au bas prix du pétrole et aux facteurs climatiques qui ont affecté la production agricole dans les sous-régions d'Afrique australe et d'Afrique septentrionale. Dans l'hypothèse d'un taux de croissance de la population de 2,8%, le revenu par habitant pour l'ensemble de la région a augmenté de 0,1%.

Sur le front extérieur, le commerce a continué à enregistrer un taux de croissance positif en 1997. Cependant, l'encours total de la dette continue de constituer un obstacle majeur pour la reprise et pour le maintien d'un taux élevé de croissance économique, particulièrement en ce qui concerne les pays pauvres très endettés.

Quelques-uns des problèmes sociaux durables de l'Afrique ont continué à s'aggraver et la malnutrition, la faim, la maladie, la mauvaise santé et le manque de logements étaient encore très répandus. En outre, on observait encore un peu partout une crise de la gestion des affaires publiques caractérisée par des problèmes bien connus concernant notamment la responsabilité et la transparence dans le domaine politique et les faiblesses des politiques générales et des institutions.

En 1997, l'attention des dirigeants était centrée sur trois domaines distincts, mais liés et interdépendants, qui préoccupaient les gouvernements africains : atténuer l'impact des conditions climatiques défavorables sur les populations tributaires de l'agriculture; entretenir le rythme de croissance

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acquis au cours des trois années précédentes et poursuivre la mise en oeuvre de mesures de réforme des politiques générales. Dans la plupart des pays, on se préoccupait activement de favoriser la diversification des activités économiques et la mobilisation de ressources financières.

La réduction et l'éventuelle élimination de la pauvreté est restée le défi principal auquel étaient confrontés les gouvernements africains dans l'immédiat et pour l'avenir prévisible. Pour relever ce défi, les dirigeants africains doivent concevoir des modalités d'action qui permettront de réaliser un taux de croissance élevé et durable, de développer l'emploi, d'effectuer une répartition équitable des revenus tout en maintenant la stabilité des prix et d'affermir la balance des paiements.

On prévoit que le taux de croissance de l'économie africaine montera en 1998 pour se situer entre 4 et 5%. La limite supérieure de la fourchette est fondée sur l'hypothèse de meilleures conditions climatiques, d'une amélioration des prix du commerce extérieur et du maintien de la paix et de la stabilité dans la région. La limite inférieure serait applicable si l'une de ces trois conditions ne se réalisait pas.

En ce qui concerne les grandes orientations, l'Afrique fera face dans l'avenir immédiat aux défis suivants : la mise en oeuvre de programmes d'ajustements structurels orientés vers le développement, l'intégration et la mondialisation, les investissements directs et l'environnement offert aux entreprises.

Résumé de l'étude de la situation économique et sociale en Asie et dans le Pacifique pour 1998 (E/1998/13)

Il indique que le ralentissement des échanges mondiaux, en particulier dans les secteurs importants pour les exportations des pays en développement de la région, a contribué à creuser fortement les déficits des paiements courants d'un certain nombre de pays de la région. Le ralentissement des échanges et la réduction des flux financiers sont deux aspects majeurs de la conjoncture économique internationale qui ont eu des effets néfastes sur les économies de la région, plongeant certaines d'entre elles dans une crise grave. Par ailleurs, la baisse des apports d'aide a davantage touché les pays les moins avancés (PMA) et les économies insulaires du Pacifique.

Les performances économiques des pays les moins avancés de la région (à l'exception des cinq PMA du Pacifique) se sont améliorées en général en 1995-1996 et sont restées relativement élevées en 1997. La plupart des pays se sont employés à stabiliser leurs économies et à améliorer les perspectives de croissance à moyen et long terme, en mettant en oeuvre des mesures de stabilisation et des réformes structurelles. Certains d'entre eux ont prévu des taux de croissance de 7 à 8% par an jusqu'à la fin de la décennie.

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Dans cette perspective, il sont pris des mesures pour réduire le déficit budgétaire et le déficit de la balance des paiements, diminuer l'inflation et améliorer la situation épargne-investissement en mobilisant davantage les ressources internes.

Les résultats économiques des économies insulaires du Pacifique ont continué de refléter la diversité des structures économiques. Ces dernières années, avec un taux de croissance généralement inférieur à 3% (en-deçà du taux de croissance démographique) ces pays n'ont guère réussi à améliorer leur niveau de vie. En 1997, les perspectives étaient incertaines en raison d'évolutions divergentes des prix des produits agricoles et des matières premières dont ces pays dépendent pour une large part.

En 1996-1997, la plupart des économies de l'Asie du Nord et d'Asie centrale étaient parvenues à renverser la tendance au déclin économique et à retrouver le chemin de la croissance. Ces bons résultats reflètent les progrès des réformes organisationnelles, institutionnelles et politiques lancées quelques années auparavant en vue du passage de l'ancien état d'économie planifiée à celui d'économie de marché moderne. Le succès des réformes économiques s'est essentiellement traduit par la réduction de l'inflation et par la stabilisation des taux d'intérêt et de change.

En Asie du Sud et du Sud-Est, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a été relativement forte et régulière (6 à 7% en 1996-1997) en Inde, en République islamique d'Iran et en Turquie. Globalement les performances des pays de la sous-région dépendent énormément des conditions météorologiques compte tenu du rôle majeur du secteur agricole dans l'économie. Pendant la majeure partie de l'année 1996 et une bonne partie de l'année 1997, les économies d'Asie du Sud-Est avaient continué d'enregistrer de bons résultats. Ces pays ont subi le contrecoup du ralentissement des échanges mondiaux en 1996, en particulier dans certains secteurs d'importance majeure pour les exportations d'Asie du Sud-Est. Le ralentissement de la croissance du PIB a également mis en évidence certaines faiblesses fondamentales des économies, au premier rang desquelles l'aggravation des déficits des opérations courantes au cours de la période 1994-1996. Les créanciers ont perdu confiance dans le système financier et dans la capacité des pays à rembourser leurs dettes, d'où l'aggravation de la crise qui s'est propagée à un certain nombre de pays. Les monnaies de ces pays ont été soumises à de fortes pressions face auxquelles il n'était plus possible de défendre des parités semi-fixes avec le dollar et on les a laissé flotter à partir du second trimestre 1997. Depuis lors, face à la chute précipitée de leur devise, un certain nombre de pays ont dû négocier un sauvetage financier avec le Fonds monétaire international (FMI). Tous les pays concernés ont réduit leurs prévisions de croissance pour les deux ou trois prochaines années au moins.

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Les économies de la Chine, de Hong Kong (Chine) et de la Province chinoise de Taïwan ont été les moins touchées par la crise financière qui sévit en Asie et dans le Pacifique. Le pays de loin le plus touché en Asie de l'Est a été la République de Corée qui, en novembre 1997, a été contrainte de recourir à l'aide du FMI, lequel a mis en place en décembre 1997 l'un des plus vastes plans de sauvetage financier de tous les temps (57 milliards de dollars).

L'Australie, l'un des trois pays développés de la région, a continué à enregistrer de bons résultats économiques, avec une croissance du PIB qui devrait dépasser 3% pour 1997. Par ailleurs, au Japon et en Nouvelle-Zélande, la croissance a ralenti, voire stagné, en 1997. L'effondrement de la demande a été un facteur du ralentissement commun des deux pays, mais l'économie japonaise est confrontée à certains problèmes structurels plus graves ainsi qu'aux difficultés persistantes de son secteur financier.

L'incidence de la pauvreté a diminué dans tous les pays de la région au cours des 20 à 30 dernières années, mais le taux de réduction a fléchi dans quelques-uns d'entre eux ces dernières années. En ce qui concerne la réduction de l'inégalité, la situation est nuancée. Si elle est meilleure dans un certain nombre de pays, elle s'est détériorée dans quelques autres. La question de l'équité doit donc demeurer à l'ordre du jour dans tous les pays.

Tous les pays se sont engagés à poursuivre le processus de réforme et de libéralisation, non point dans le cadre d'une décision facultative rétractable à leur guise, mais sur la base d'engagements contraignants pris dans le cadre des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans le contexte de la crise financière qui touche actuellement les économies de la région, de nombreux pays risquent d'éprouver plus de difficultés à mettre ne oeuvre leurs programmes de réforme. La crise a servi à mettre en relief deux aspects cruciaux: la mise en place d'un régime de taux de change approprié et la nécessité de remédier aux faiblesses du secteur financier interne.

Pour l'essentiel, la crise régionale actuelle s'explique par les doutes qu'on a sur la capacité de certaines économies à faire face à leurs engagements extérieurs, en particulier à leurs dettes à court terme. Ces doutes sont apparus parce que les opérateurs du marché ne semblaient pas conscients de l'ampleur véritable de la dette des pays concernés, cela essentiellement pour la raison que la dette à court terme n'avait pas jusqu'alors été incluse dans les données officiellement relatives à la dette. Toutes les économies ont à faire de grands progrès dans ce domaine (informations rapides et complètes sur leur endettement pour contrer les effets nuisibles des rumeurs et de la spéculation). Les gouvernements pourraient étudier les modalités de mise en oeuvre (en particulier, élaboration collective de définitions et de normes d'établissement de rapports communs, notamment).

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Résumé de l'étude sur la situation économique dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, 1997 (E/1998/14)

Il fait apparaître que les économies de cette région ont enregistré en 1997 leurs meilleurs résultats depuis un quart de siècle. Le taux de croissance moyen sera de 5,3% (contre 3,2% pendant la période 1991-1996), avec un taux d'inflation moyen inférieur à 11%. Le Produit intérieur brut (PIB) par habitant a augmenté de 3,6% ce qui correspond à une progression de 14% depuis le début de la décennie.

Cette croissance résulte d'une forte reprise des investissements et d'une augmentation régulière des exportations, laquelle est entièrement imputable à des augmentations en volume. Les importations ont toutefois dépassé les exportations et le déficit courant s'est considérablement aggravé, passant de 36 milliards de dollars en 1996 à 60 milliards de dollars en 1997 (soit 3,2% du PIB). Les apports de capitaux étrangers, qui totaliseront au moins 73 milliards de dollars, permettront néanmoins de combler largement ce déficit. Les deux tiers de ce montant proviennent d'investissements directs. En 1997, la dette extérieure de la région a atteint 645 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 2,5%. Les indicateurs du poids de la dette extérieure dénotent une amélioration générale et sont en fait comparables à ce qu'ils étaient avant la crise de la dette extérieure enregistrée pendant les années 80.

L'application de mesures fiscales et monétaires restrictives au cours des années précédentes a permis de ramener l'inflation à son niveau le plus bas depuis 50 ans, parfois au prix d'une surévaluation des taux de change, ce qui a également contribué au déficit de la balance commerciale. Au cours des dernières années, le taux moyen d'inflation dans la région a diminué progressivement, tombant de 882% en 1992 à 335% en 1994, 26% en 1995, 18% en 1996 et 11% en 1997. Il faut ajouter à cela que 13 des 22 pays considérés connaissent une inflation inférieure à 10%.

La situation de l'emploi s'est aussi légèrement améliorée, même si le pourcentage de chômeurs reste très élevé dans plusieurs pays. Dans bon nombre des pays de la région, les mesures de restructuration économique entraînent de nombreuses suppressions d'emplois, que les secteurs plus dynamiques ne peuvent pas toujours remplacer par des emplois de bonne qualité. C'est ainsi qu'une forte proportion des emplois nouvellement créés sont des emplois précaires et instables et que les salaires réels progressent lentement ou stagnent. Ce taux élevé de chômage entrave les efforts déployés pour lutter plus efficacement contre la misère, qui demeure un grave problème dans un contexte plutôt favorable par ailleurs.

Le contrecoup de la crise financière asiatique ne devrait être que faiblement ressenti dans la région, tant en termes d'échanges commerciaux que de mouvements de capitaux. Les mouvements de capitaux à court terme

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prédominent dans certains pays, ce qui introduit un facteur d'instabilité dans le paysage économique. Cependant, la région devrait être moins vulnérable du point de vue financier car la composition des capitaux investis en Amérique latine est plus stable qu'il y a quelques années. En outre, le secteur bancaire est en passe de résoudre certains de ses problèmes. Selon le scénario le plus probable, la région enregistrera en 1998 un taux de croissance inférieur à celui de 1997, plus proche du taux moyen des années 90 (un peu plus de 3%). Dans ce cas, la situation de l'emploi restera une source de préoccupation. En revanche, la baisse de l'inflation se poursuivra sans doute et le déficit de la balance courante pourrait diminuer.

Aperçu de l'évolution économique et sociale dans la région de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) 1997-1998

En 1995, la situation économique générale de la région de la CESAO s'est améliorée. D'après les estimations, le produit intérieur brut (PIB) de la région, à l'exclusion de l'Iraq, a progressé de 3,4% en valeur réelle; bien que ce chiffre soit inférieur au taux de croissance de 5,5% enregistré en 1996, il indique un taux de croissance positif pour la deuxième année consécutive. Cependant, le taux de croissance des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) était nettement différent de celui des pays à économie plus diversifiée de la région (Egypte, Iraq, Jordanie, Liban, République arabe syrienne, Yémen, et Cisjordanie et bande de Gaza). D'après les estimations, alors que le taux de croissance des pays membres du CCG tombait de 5,9% en 1996 à 3% en 1997, le taux de croissance des pays à économie plus diversifiée restait stable à 4,4%. Le PIB réel devrait augmenter de 2,1% dans la région de la CESAO en 1998, un taux inférieur au taux de croissance démographique de 2,5 % prévu pour la même année.

Parmi les éléments qui ont contribué le plus à la croissance de 3,4% enregistrée en 1997, figuraient : une augmentation notable de la production de pétrole dans plusieurs pays qui a permis de maintenir les recettes pétrolières de 1997 approximativement au même niveau qu'en 1996 malgré la baisse du prix du pétrole, et le progrès rapide de réformes économiques dans de nombreux pays de la région. Parmi les principales raisons qui ont empêché les Etas membres de la CESAO d'atteindre un taux de croissance plus élevé en 1997, figuraient les facteurs suivants : une baisse estimée à 7,9% des cours internationaux du pétrole, la fermeture périodique des frontières de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, l'instabilité politique due à la stagnation du processus de paix au Moyen-Orient, les attaques de terroristes contre des touristes et la continuation des sanctions imposées par les Nations Unies à l'Iraq.

Le problème du chômage est resté un défi redoutable pour beaucoup de pays de la région, en particulier parmi ceux qui ont une économie plus diversifiée; ce problème a été aggravé au cours des années par le taux de

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croissance démographique relativement élevé, les faibles taux de croissance économique et les effectifs pléthoriques du secteur public qui prévalent dans la région. Un nombre croissant de gouvernements de la région ont mis fin à la pratique qui faisait d'eux des employeurs de dernier recours, et les nouveaux venus dans la population active ont davantage de difficultés à trouver un emploi. Quant aux taux d'inflation, le plus élevé enregistré en 1997 parmi les pays du CCG était celui des Emirats arabes unis, estimé 2,8%, alors que le taux le plus bas parmi les pays à économie plus diversifiée était celui de la Jordanie, estimé à 4,7%.

En 1997, la politique monétaire des Etats membres de la CESAO a continué à avoir pour but principal de maintenir la stabilité des taux de change. Cette politique a aussi contribué à garder un taux d'inflation relativement bas et stable, et a entretenu la confiance du secteur privé. La pénurie d'eau, aggravée par l'augmentation de la consommation d'eau due au taux de croissance élevé de la population et à l'accroissement des activités de développement a confronté les planificateurs et les dirigeants de la région à un défi majeur : réaliser un développement optimal des ressources en eau et les gérer efficacement. Des ressources en eau non conventionnelles comme l'eau de mer dessalée, les eaux usées et les eaux d'écoulement de l'irrigation traitées, ont été de plus en plus utilisées comme supplément des ressources naturelles dans les secteurs familial, industriel et agricole.

Table ronde avec les Secrétaires exécutifs des commissions régionales

M. YVES BERTHELOT, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe (CEE), a déclaré que l'aggravation de la crise asiatique augmente les incertitudes économiques en Europe. Evoquant les tendances économiques européennes, M. Berthelot a précisé que les échanges commerciaux dans la région ont grandement compensé les effets négatifs de la crise asiatique. Toutefois, a-t-il fait observer, l'aggravation de la crise en Asie et le ralentissement économique aux Etats-Unis se traduiront par une réduction des exportations nettes. Les conditions associées à la mise en place de l'Euro empêcheront les gouvernements de stimuler la demande intérieure au cas où le bas niveaux des taux d'intérêt n'y suffirait pas. M. Berthelot a indiqué d'autre part qu'un ralentissement de la croissance à l'Ouest et, surtout, les incertitudes sur l'évolution de la situation en Russie peuvent compromettre une situation dans l'ensemble favorable aussi bien en Europe centrale que dans les Etats baltes. Dans les pays de la Communauté des Etats indépendants, la baisse des cours des matières premières et surtout le désarroi financier en Russie ont remis en cause les timides reprises observées en 1997 et parfois même dès 1996. Selon M. Berthelot, la meilleure solution serait de mettre en oeuvre le programme de réformes institutionnelles annoncé.

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Abordant la question des réformes décidées par la Commission dans le Plan d'action, il a indiqué que celles-ci avaient été mises en oeuvre intégralement tant par les gouvernements et les organes subsidiaires que par le Secrétariat. Dans les activités d'assistance technique, l'effort se concentre sur la mise en oeuvre des conventions et normes développées par la Commission et, dans le souci de renforcer l'intégration du continent, sur les pays qui n'ont pas entamé le processus d'adhésion à l'Union européenne. Se référant à la Conférence des ministres de l'environnement qui s'est tenue à Aarhus en juin, le Secrétaire exécutif a rappelé qu'une convention sur l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement a été signée par plus de 30 pays ainsi que deux protocoles sur les métaux lourds et les polluants organiques persistants. La semaine suivante une négociation s'ouvrait à Montréal en vue d'un accord mondial sur les polluants organiques persistants. Le protocole de la CEE a été considéré comme une référence essentielle dans ce cadre. M. Berthelot a encore évoqué les contributions de la CEE au Forum économique de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). En outre, les coopérations avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) seront intensifiées en 1998/1999. La Plan d'action a jeté les bases d'une CEE qui répond et s'adapte aux besoins. Sa mise en oeuvre se poursuivra, a-t-il conclu.

M. ADRIANUS MOOY, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a indiqué qu'un an après l'éruption de la crise dans la région de l'Asie et du pacifique, les pays sont encore aux prises avec ses effets néfastes, et enregistrent des taux de croissance négatifs et des taux de chômage en hausse. L'une des raisons premières de ces difficultés est le manque de capitaux disponibles à court terme. Le défi aujourd'hui est de trouver la meilleure façon de libéraliser à l'heure de la mondialisation. M. Mooy a ensuite rappelé que le processus de réforme interne de la CESAP n'est pas un phénomène nouveau, mais remonte en réalité à 1987. Il en résulte que la nouvelle structure organisationnelle de la Commission, qui doit être mise en place pour l'exercice 2000-2001, comprendra 7 sous-programmes. Lors de sa dernière session à Bangkok, la Commission a estimé que les activités de suivi régulier ainsi que les capacités d'évaluation des effets devaient être renforcées. De nouvelles directives vont être établies dans le domaine des publications de la commission en vue d'en améliorer la qualité, de les rendre plus proches des demandes des clients, ainsi que d'en diminuer le coût. En outre, des évaluations sur le terrain, auxquelles sont associés les représentants des donateurs, sont effectuées depuis l'an passé pour certains projets. En 1994, un comité interorganisations pour la région à caractère consultatif a été créé. Pour parer les effets de la crise financière, et notamment son impact sur le secteur social, la CESAP envisage de formuler, avec ses partenaires pour le développement, un projet conjoint de lutte.

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M. JOSE A. OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a présenté l'évolution de la situation dans la région et a indiqué que, malgré l'impact de l'instabilité des marchés financiers internationaux au cours des derniers mois, les économies de la région avaient connu leurs meilleures performances depuis les 25 dernières années. Toutefois, les taux de chômage élevés sapent les efforts visant à accélérer la réduction de la pauvreté qui constitue un problème grave dans ce contexte autrement positif dans son ensemble. Il a expliqué que la CEPALC avait continué à concentrer ses activités sur les conditions économiques et sociales dans la région, en consolidant son rôle de source importante d'information sur les tendances macro-économiques et sociales notamment par la diffusion de diverses publications. La CEPALC a aussi poursuivi l'analyse du processus de restructuration économique et de l'élaboration de politiques visant à renforcer la compétitivité des pays de la région, par des études sur l'impact de la libéralisation de l'économie sur le secteur manufacturier ou des activités d'assistance technique notamment. Les activités se sont poursuivies dans le secteur agricole et dans le domaine du développement social. La CEPALC a aussi continué à jouer son rôle de forum de rencontre pour les responsables politiques et les agents sociaux travaillant dans le secteur du développement. Une réunion ministérielle sur le Plan d'action des petits Etats insulaires en développement a été organisée en novembre dernier et la CEPALC a poursuivi sa collaboration avec les organisations régionales et sous-régionales.

Abordant la question des réformes, il a indiqué que le mandat du Groupe spécial de travail chargé d'établir les priorités avait été renouvelé. Ce Groupe de travail constitue l'une des pièces maîtresse de la réforme. Des mécanismes internes en vue de parvenir à un système d'évaluation plus complet de la gestion et des résultats vont être mis en place. Un système parallèle permettra d'établir les coûts de toutes les activités de la CEPALC. La Commission va renforcer la diffusion des résultats de ses recherches. S'agissant de la coordination, il a mis l'accent sur l'importance de la décision tendant à élargir les activités dans le domaine de l'environnement et de l'habitat, en collaboration avec le PNUD et le PNUE, et sur accords de participation de la CEPALC dans les activités de suivi des sommets des Amériques. Il s'agira notamment de fournir un appui aux petits pays d'Amérique latine et des Caraïbes. La CEPALC participera aussi à certains groupes concrets sur des questions spécifiques.

M. HAZEM EL-BEBLAWI, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a indiqué que dès 1994, suite à un certain nombre d'événements survenus dans la région, la CESAO a procédé à une série de réformes programmatiques et administratives. L'initiative de réforme générale du Secrétaire général, lancée l'an passé, a donné un nouvel élan au processus de réforme interne de la CESAO. En mars dernier, une réunion extraordinaire des membres de la Commission a eu lieu pour examiner les effets

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et la mise en oeuvre de la réforme. La Commission a ainsi obtenu de nouvelles directives de réforme de la part de ses membres. La Commission est désormais réinstallée dans son siège permanent au Liban, ce qui a été une opération couronnée de succès bien que compliquée. Il s'agissait non seulement d'une réinstallation, mais également d'une renaissance inaugurée par le Secrétaire général en personne. Le nouveau siège a été baptisé "Première Maison des Nations Unies". Le transfert à Beyrouth a coïncidé avec la fin du programme de travail 1996-1997, et aucun effet préjudiciable sur la réalisation de ce programme n'a été enregistré. La Commission jouit en fait de son plus fort taux d'efficacité depuis 25 ans.

La situation économique et sociale dans la région a continué de s'améliorer même si le rythme a connu un ralentissement par rapport aux années précédentes, a précisé M. El-beblawi. Pour 1998, la chute des cours du pétrole fera baissé la croissance. En outre, l'impasse persistante du processus de paix au Moyen-Orient et les sanctions contre l'Iraq constituent des obstacles à la croissance. Le chômage est parvenu à un niveau alarmant dans les territoires palestiniens occupés. Aux problèmes sociaux, s'ajoutent des problèmes environnementaux, notamment liés à la distribution de l'eau. La réorientation de la Commission s'effectue compte tenu de ces facteurs. Toutefois la Commission sait qu'elle ne peut à elle seule répondre pleinement et efficacement à ces défis. C'est pourquoi, elle s'efforce de développer des liens plus étroits avec d'autres entités du système. Le Groupe de coordination interagences est à cet égard un moyen de plus en plus efficace. Un projet conjoint de suivi des conférence mondiales a été soumis par la commission au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); il envisage une approche intégrée du suivi des conférences au niveau régional. Des mémorandums d'accord avec des organisations extérieures ont également été signés. Au niveau des activités opérationnelles, la coopération est privilégiée. La collaboration est également renforcée avec plusieurs universités afin de profiter davantage des ressources humaines de la région.

M. K. Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a évoqué l'évolution de la situation en Afrique pour déclarer que les réformes économiques se poursuivent dans la région et que l'an dernier un grand nombre de pays d'Afrique ont connu une croissance positive. Il a affirmé que si l'Afrique n'a pas subi jusqu'ici les répercussions de la crise asiatique, c'est parce que le continent est insuffisamment intégré dans l'économie mondiale et que les mécanismes de transmissions sont les moins développés. La question qui se pose est de savoir comment intégrer le continent africain dans l'économie mondiale tout en créant des mécanismes permettant d'éviter certains pièges, a-t-il souligné.

Abordant la question des réformes de la CEA, il a dit que la dimension sous-régionale des travaux de la Commission était très importante et a souligné les efforts en vue de la décentralisation des ressources et du personnel. L'année dernière, des études approfondies sur les relations

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entre la CEA et les organisations africaines ne dépendant pas de l'ONU ont été entreprises. Des consultants ont rencontré les responsables de diverses organisations et des mesures ont été prises pour renforcer la collaboration. Des mémorandums d'entente ont été signés avec les organisations sous- régionales dans le cadre desquels la CEA fournit une assistance technique. La CEA accorde une attention particulière à la collaboration avec les organisations de la société civile, en particulier sur les questions de gouvernance économique. Un centre de ressource a été créé qui permet de réunir les responsables politiques et les représentants de la société civile pour discuter des questions d'orientation économique. La CEA crée des réseaux avec des organismes de recherche. Rappelant l'importance de la présence des Nations Unies en Afrique, M. Amoako a souligné la nécessité de rationaliser les activités sur le continent. Dans le cadre de la réforme, la CEA a identifié certaines questions, relatives notamment aux chevauchements des structures de coordination pour les différentes activités et à la multitude de secrétariats créés dans le cadre de ces diverses initiatives. Il est nécessaire d'organiser des consultations régionales plus fréquentes pour harmoniser les programmes, a-t-il insisté.

Répondant aux questions posées par les délégations, M. AMOAKO de la CEA, a indiqué que la question des chefs d'équipe concerne toutes les commissions régionales, indépendamment de leurs particularités géographiques. Les Commissions régionales font à la fois partie du paysage de l'ONU et du paysage institutionnel de la région qu'elles représentent, c'est pourquoi elles sont très bien placées pour jouer un rôle de chef de file. Pour le cas de l'Afrique, le nombre des activités entreprises par les Nations Unies est énorme et il est essentiel que quelqu'un s'efforce de superviser tous ces efforts. Il faut rationaliser les activités et également les coordonner. Les propositions du Secrétaire général vont représenter à cet égard un progrès en Afrique, notamment par le biais des réunions consultatives régulières. L'empiétement sur les activités est lié lui-aussi au nombre très élevé des entités de l'ONU présentes dans une région donnée. Il serait préférable de s'adresser directement aux commissions régionales, pour disposer des forces déjà sur place et garantir la cohérence des décisions prises entre les mécanismes intergouvernementaux et celles prises par les fonds et programmes. Il est donc essentiel de tirer pleinement partie des avantages comparatifs. Pour ce qui est du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (UNDAF), même s'il est centré sur un pays particulier, les commissions régionales peuvent tout à fait jouer un rôle utile, notamment pour faire connaître au pays en question les pratiques rentables employées dans des pays voisins. Les commissions régionales n'ont en revanche pas participé aux projets pilotes, a reconnu M. Amoako. Les coordonnateurs régionaux sont membres du Groupe des Nations Unies pour le développement, mais pour l'heure leur participation est limitée par un problème d'éloignement et de communication. Le problème du suivi des grandes conférences mondiales demande un échange et un dialogue plus approfondi. Les problèmes principaux

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rencontrés dans ce domaine entre les commissions sont d'ordre procédural, a précisé M. Amoako, ajoutant qu'il faut encourager les échanges sur toutes les questions liées à la coordination. Pour ce qui est des ressources financières, la CEA a procédé à une rationalisation de ses activités, à un moment où l'Organisation voit ses ressources diminuer, ce qui a entraîné des coupes budgétaires. Des priorités ont donc été établies. A cet égard, le Secrétaire exécutif a rappelé que le Comité des programmes et de la coordination (CPC) a insisté sur la nécessité d'attribuer davantage de ressources à la CEA. La Commission s'efforce en même temps de renforcer sa collaboration avec les institutions de Bretton Woods. Toutes les activités entreprises par la CEA visent à faire reculer la pauvreté. Des indices sur le niveau de pauvreté ont été définis et en décembre prochain une réunion sur le suivi de la Conférence mondial sur le développement social aura lieu au Kenya.

M. BERTHELOT, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe - ONU (CEE), a fait observer que la coordination exigeait du temps et qu'il importait donc de la mettre en place lorsqu'elle peut déboucher sur des résultats utiles. La coordination doit notamment aboutir à la réduction des doubles emplois. Elle doit en outre se dérouler dans un contexte de respect mutuel. Ainsi, en ce qui concerne la coopération avec les entités globales, comme la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), il y a une claire division du travail. Evoquant un autre type de collaboration, il a souligné le fait que les cinq Commissions régionales participent au Centre pour la facilitation du commerce depuis sa création. M. Berthelot a indiqué que la coopération avec les entités qui ne faisaient pas partie du système des Nations Unies se faisait assez naturellement. Des arrangements formels avaient été proposés mais ces entités n'y sont pas favorables. S'agissant des "comités administratifs de coordination régionaux", il a mis l'accent sur la nécessité d'identifier les entités qui souhaitent développer des activités communes.

Abordant la question de l'assistance technique, il a indiqué que la priorité était la mise en oeuvre des normes, des conventions et des règles formulées au sein de la CEE. A cet égard, la Commission offre un terrain neutre qui peut faciliter les échanges régionaux. La CEE s'efforce en outre de faire connaître au PNUD et à la Banque mondiale ces normes, règles, et conventions qu'ils en tiennent compte lors de l'élaboration de leurs stratégies et politiques. M. Berthelot a estimé que l'étape la plus importante actuellement était la décentralisation en matière de gestion du budget et du personnel. Encore faut-il que les pays membres puissent vérifier la capacité des Commissions à faire leur travail. A cette fin, la CEE est en train d'établir des critères d'évaluation des résultats.

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M. MOOY, Secrétaire exécutif de la CESAP, a, pour sa part, rappelé que la CESAP a mis en place un Comité interorganisations pour l'Asie et le Pacifique afin de satisfaire aux exigences de cohésion et de coordination. Les commissions régionales sont représentées uniquement au niveau régional, et non au niveau mondial ou national, ce n'est donc pas elles qui peuvent être à l'origine de l'empiétement sur les activités, a-t-il affirmé. Les commissions ne sont pas des centres de financement et leur problème clef est de savoir comment mieux gérer les fonds. A cet égard, l'ECOSOC et les Etats Membres ont un rôle à jouer pour parvenir à une synergie entre les différents fonds et programmes. La volonté politique est très importante car le travail des fonds et des commissions régionales est dépendant des décisions prises au niveau mondial. Pour ce qui est de la gestion de la mondialisation, la situation est rendue très difficile par le manque de prévisibilité des tendances nouvelles. Il faut donc faire en sorte d'améliorer les prévisions liées à la mondialisation pour mieux adapter le processus de libéralisation.

Au niveau régional, les commissions pourraient avoir un rôle dans ce domaine, notamment pour assurer une fonction de suivi et d'alerte. Les programmes mis en oeuvre par les commissions ont une certaine flexibilité et s'ils sont mis en oeuvre à l'échelle régionale, il leur est cependant possible de mettre l'accent sur les besoins spécifiques d'un pays lorsque cela est nécessaire. En ce qui concerne les activités, des réunions mensuelles ont lieu et il est fait rapport régulièrement aux Etats Membres. En matière de contrôle et d'évaluation, la CESAP dispose d'un système de rapports semestriels, présentés par les chefs de programmes. Ces rapports sont financés pour la plupart par des ressources extrabudgétaires. En raison du gel du recrutement, un taux de vacance assez élevé a été maintenu ces dernières années, mais cette situation s'améliore progressivement. M. Mooy a en conclusion lancé un appel aux Etats Membres pour qu'ils répondent au questionnaire établi par les commissions régionales.

Répondant à son tour aux commentaires et questions des délégations, M. OCAMPO, Secrétaire exécutif de la CEPALC, a appuyé avec vigueur le renforcement de la coordination dans le cadre de la mise en oeuvre des réformes. Les vues souvent complémentaires entre les diverses institutions devraient favoriser cette coopération. La CEPALC entreprendra prochainement une vaste évaluation de ses activités et de leurs coûts. Le principal problème est la coordination avec les programmes régionaux du PNUD. La CEPALC a commencé à travailler au cours des derniers mois sur les échanges d'informations entre les institutions et organisations régionales. La gestion de la mondialisation représente un problème fondamental dont l'ECOSOC devra continuer à évaluer les diverses dimensions.

M. EL-BEBLAWI, Secrétaire exécutif de la CESAO, a fait observer que la coordination était tributaire des relations personnelles et des "atomes crochus". Le problème est que les mandats des Commissions n'indiquent pas clairement qu'elles devraient jouer le rôle de chefs de file au niveau

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régional. La multiplication des bureaux régionaux et sous-régionaux pour les activités techniques risque en outre de provoquer des chevauchements supplémentaires. Ces bureaux devraient d'ailleurs être installés là où se trouvent les sièges des Commissions, la proximité physique faciliterait en effet la collaboration. Pour ce qui est des ressources, il a mis l'accent sur la nécessité de donner aux Commissions suffisamment de souplesse en ce qui concerne leur utilisation. On pourrait en effet faire davantage avec le même volume de ressources pour autant que l'on ait la souplesse nécessaire. Il a encore souligné la nécessité de séparer les rôles de bailleur de fonds et d'exécutants des programmes. Lorsque ces deux fonctions sont cumulées par une même institution, celle-ci ne peut pas juger de la bonne exécution des programmes.

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