ECOSOC/411

TABLE RONDE SUR LES CATASTROPHES NATURELLES : LA COORDONNATRICE/RESIDENTE AU PEROU PROPOSE LA CREATION D'UN FONDS D'AFFECTATION SPECIALE

16 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/411


TABLE RONDE SUR LES CATASTROPHES NATURELLES : LA COORDONNATRICE/RESIDENTE AU PEROU PROPOSE LA CREATION D'UN FONDS D'AFFECTATION SPECIALE

19980716 Le Conseil économique et social achève son débat général sur l'assistance économique spéciale, l'aide humanitaire et les secours en cas de catastrophe

Le Conseil économique et social a tenu, ce matin, une table ronde avec les coordonnateurs/résidents humanitaires sur les catastrophes naturelles. M. Alfredo Witschi-Cestari, Coordonnateur/résident humanitaire en Afghanistan; M. Ravi Rajan, Coordonnateur/résident des Nations Unies en Indonésie; et Mme Kim Bolduc, Coordonnatrice/résidente des Nations Unies au Pérou ont présenté leurs activités sur le terrain, dans le cadre de situations d'urgence récentes. Mme Bolduc a notamment proposé qu'un Fonds d'affectation spéciale pour les catastrophes naturelles soit créé et que tant les institutions spécialisées du système que les organisations non gouvernementales participent à la définition de ses objectifs.

Auparavant le Conseil avait achevé son débat général sur l'assistance économique spéciale, l'aide humanitaire et les secours en cas de catastrophe. Les représentants des pays suivants sont intervenus au débat: République de Corée, Bélarus, Mozambique, Pakistan, Malaisie, République-unie de Tanzanie, Afrique du Sud, Pérou, Viet Nam, République populaire et démocratique de Corée, République islamique d'Iran et ex-République yougoslave de Macédoine. Les pays suivants, observateurs du Conseil économique et social, se sont également exprimés : Congo, Azerbaïdjan, Saint-Siège, Soudan et République démocratique du Congo. Le représentant de Associazoni per Il Servizio Internazionale, Organisation non gouvernementale ayant un statut consultatif auprès du Conseil, est aussi intervenu.

Les délégations ont essentiellement déploré la diminution et le manque de prévisibilité des ressources financières disponibles pour les opérations d'assistance d'urgence.

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Conseil devrait achever sa table ronde sur les catastrophes naturelles puis tenir une autre table ronde avec les coordonnateurs/résidents humanitaires sur les situations d'urgence complexes.

Assistance économique spéciale, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe

Suite du débat général

M. HENRI BLAISE GOTIENNE (République du Congo) a déclaré que trois mois après la fin de la guerre civile qu'a connue le Congo, un forum national sur la réconciliation, l'unité, la démocratie et la reconstruction du pays a été convoqué par le gouvernement . Les principales décisions de ce forum ont été l'organisation des élections avec l'assistance de la communauté internationale dans un délai de trois ans, et l'adoption par le gouvernement d'un programme de reconstruction pour les cinq années à venir et d'un programme d'assistance humanitaire qui est en discussion avec les institutions financières internationales avec la participation du système des Nations Unies. Les grands axes du programme de réformes sont l'assainissement et la restructuration du secteur financier, la privatisation des entreprises publiques non financières, la réhabilitation des infrastructures administratives et sociales, et la protection de l'environnement. Le développement des ressources humaines et la lutte contre la pauvreté nécessitent encore la préparation d'une stratégie qui définisse les responsabilités respectives de l'Etat et des institutions de la société civile.

La situation du Congo demeure fragile et difficile du fait des destructions massives, de la faible diversification de son économie, et surtout de son endettement extérieur considérable dont l'amortissement requiert la coopération de ses créanciers et l'apport d'une assistance financière extérieure substantielle. Le Congo lance un appel de secours, et observe que l'Appel uni interinstitutions de 23 millions de dollars lancé par les Nations Unies en sa faveur n'a pu recueillir que d'infimes contributions, les pays donateurs hésitant à contribuer alors que la plupart d'entre eux n'atteignent pas les 0,7% de leur PNB qui devraient être consacrés à l'aide au développement.

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a déclaré que l'expérience de la République de Corée démontre parfaitement le lien stratégique qui existe entre les programmes de secours à court terme et l'aide au développement à long terme. Dans bien des cas en outre, les pays en crise ont besoin à la fois et simultanément d'une aide d'urgence et d'une aide au développement. C'est pourquoi il est si important d'adopter une approche globale permettant la participation coordonnée de tous les acteurs du secours d'urgence et du développement. La République de Corée soutient pleinement le fonctionnement harmonieux d'un mécanisme de coordination sur le terrain qui facilitera la compréhension de toute la complexité d'une situation d'urgence donnée. Les appels consolidés doivent permettre d'adopter et de mettre en oeuvre une stratégie à long terme. La République de corée attend notamment de ces efforts que les réponses du système des Nations Unies dans les cas de catastrophes naturelles ou écologiques soient nettement améliorées. Dans de

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nombreux cas, la mauvaise gestion des éco-industries exacerbent les conséquences des catastrophes naturelles. Les gouvernements nationaux doivent donc faire des efforts pour améliorer la gestion des industries.

L'assistance humanitaire aujourd'hui doit faire face à de nombreuses difficultés, parmi lesquelles le flux croissant des personnes réfugiées. Les réfugiés sont souvent la cible et la cause des conflits. Parallèlement, les travailleurs humanitaires sont de plus en plus pris pour cible, c'est pourquoi il est impératif de prendre des mesures fermes pour garantir la sécurité des personnels humanitaires. Des efforts supplémentaires doivent être déployés pour assurer la formation du personnel local. Des programmes de formation et d'éducation du grand public doivent être mis en place pour rendre le public sensible aux principe du droit humanitaire. Il apparaît utile également de renforcer les liens et la coopération entre les gouvernements locaux, les organisations non gouvernementales et les Nations Unies. La République de Corée estime qu'une coopération étroite entre les parties concernées est absolument indispensable. Dans le cadre des secours, il est fondamental d'assurer une consultation franche et directe entre les acteurs des Nations Unies, les donateurs et les pays bénéficiaires afin d'éviter tout malentendu. En outre, la répartition de l'aide doit être contrôlée le plus strictement possible pour garantir qu'elle parvient effectivement aux personnes qui en ont le plus besoin.

M. ALEG LAPTSENAK (Bélarus) a déclaré que la dépendance vis à vis des ressources financières de la communauté des donateurs est la plus grande faiblesse du secteur humanitaire des Nations Unies. L'ONU se trouve confrontée à deux problèmes importants. Il lui faut d'une part accroître l'efficacité du secteur humanitaire et améliorer la répartition et l'utilisation des ressources disponibles et d'autre part améliorer sa relation avec la communauté des donateurs et chercher des sources additionnelles de financement des opérations humanitaires. Le représentant s'est félicité du processus de réforme dans le domaine de l'humanitaire. Il a évoqué la création du Bureau de coordination des affaires humanitaires ainsi que le transfert des fonctions opérationnelles du Département des affaires humanitaires au Programme des Nations Unies pour le développement et au Département des opérations de maintien de la paix. Un tel partage du travail doit permettre de renforcer les capacités de l'ONU à répondre aux situations d'urgence humanitaire. Il est toutefois nécessaire d'accélérer le processus de transition qui est difficile pour les agences des Nations Unies concernées. Bien qu'il y ait eu des améliorations en ce qui concerne la coordination des activités humanitaires sur le terrain, il existe toujours des situations où la compétitivité entre les agences a contribué à réduire l'efficacité de leurs actions. Il est nécessaire d'avoir une stratégie globale des activités humanitaires qui serait élaborée avec l'aide du Comité permanent interagences. Cette stratégie devrait permettre de confier la coordination de l'aide humanitaire à des coordonnateurs résidents. Il est important d'élargir la coopération entre les pays donateurs et les pays bénéficiaires afin d'assurer la mise en oeuvre efficace des programmes humanitaires.

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M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a déclaré que la situation actuelle des urgences humanitaires à travers le monde présente de sérieux défis à la communauté internationale. Les populations en détresse, particulièrement les femmes et les enfants, ne peuvent jouir de leurs droits essentiels, et attendent que la communauté internationale allège leurs souffrances. Ce n'est pas toujours le manque de ressources qui pose des défis, mais souvent la difficulté de savoir où et comment intervenir pour que les secours soient fournis aux gens au moment où ils en ont le plus besoin. Le Mozambique accueille favorablement les efforts que déploie le Secrétaire général en vue de renforcer la coordination des activités humanitaires des Nations Unies, spécialement à travers le renforcement des fonctions de coordination du Coordonnateur des secours d'urgence et la création du Bureau de la coordination des affaires humanitaires. Le Mozambique soutient aussi la proposition visant à donner aux Coordonnateurs résidents un rôle de coordination de l'assistance humanitaire.

L'expérience récente que nous avons connue au Mozambique a montré qu'au cours des opérations d'assistance humanitaire d'urgence, certains groupes sur le terrain, sont oubliés et ne bénéficient donc pas des retombées des secours, de la réhabilitation, de la reconstruction et de relance du développement. La coordination entre les activités des différentes parties remédierait à ce problème. Le Mozambique pense aussi qu'il faudrait développer des normes de mise en oeuvre des secours humanitaires qui favoriseraient plus de coordination des opérations. Ces normes devraient inclure des consultations permanentes avec les gouvernements, le système de l'ONU, les ONG et la société civile. Dans ce cadre, le Mozambique se réjouit de la reconnaissance par la Banque mondiale, qu'elle a besoin de créer un dialogue avec les agences humanitaires et de participer, dès le départ, au développement de mécanismes de coordination liés à la situation des pays sortant d'un conflit.

M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a fait observer que les situations d'urgence continuent de sévir dans toutes les parties du monde, ce qui entraîne les souffrances extrêmes de millions de personnes. Unes des questions les plus préoccupantes est le déni total de la part de certains des principes les plus élémentaires du droit humanitaire. Cette question, et notamment celle des réfugiés est une question très importante pour l'Azerbaïdjan en raison de l'agression armée de l'Arménie, qui continue d'occuper près de 20% de son territoire. Cette situation continue de forcer des milliers d'Azerbaïdjanais à vivre loin de leurs foyers. Malgré les difficultés de la période de transition et ses ressources financières limitées, le Gouvernement de l'Azerbaïdjan fait tout ce qui est en son pouvoir pour soulager et résoudre les problèmes des personnes déplacées sur son propre territoire.

Avec la réforme du système des Nations Unies, un certain nombre de changements positifs pour les affaires humanitaires ont eu lieu. Le représentant a apporté son plein appui au Coordonnateur des secours d'urgence, M. De Mello. Il est réconfortant que malgré les contraintes financières, des résultats aient pu être enregistrés suite à l'amélioration de la coordination.

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Toutefois le manque d'appui financer pour la mise en oeuvre des programmes est des plus préoccupants. L'absence de ressources a des effets directs sur les victimes de conflits ou de catastrophes naturelles et met en danger les chances de développement durable après les conflits. Les personnes victimes doivent pouvoir continuer de compter sur l'appui financier et moral de la communauté internationale. En conclusion, le représentant a évoqué le tremblement de terre de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter dont son pays a été victime la semaine dernière. Aujourd'hui ce sont 700 000 Azerbaïdjanais qui ont besoin d'aide et il a appelé la communauté internationale à faire preuve de générosité.

M. HANIF (Pakistan) a déclaré qu'il s'associait à la déclaration que l'Indonésie a faite au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a estimé qu'il fallait réunir de meilleures conditions pour mieux répondre aux situations d'urgences humanitaires qui se multiplient. Le rapport du Secrétaire général propose dans ce cadre des approches novatrices qu'approuve le Pakistan, dont la création du Bureau des affaires humanitaires et le du poste de Coordinateur des secours d'urgence. Ces innovations devraient s'avérer efficaces en cas de catastrophe. Le délégué a approuvé la mise en oeuvre de réformes et a indiqué, au sujet de appels de fonds, qu'ils ne répondent pas toujours aux besoin des pays en situation difficile. Maintenir un fossé entre les secours et l'aide au développement ne va pas dans le sens de la mise en oeuvre d'un développement durable en faveur des populations. Les médias et les visées politiques ne devraient pas déterminer les choix et les stratégies humanitaires, a-t-il ajouté.

Mgr. GEORGE PANIKULAM, Observateur du Saint Siège, a estimé que la communauté internationale devrait considérer l'aide humanitaire comme un devoir de solidarité et une contribution importante à la paix. Par vocation, l'Eglise perpétue une pratique ancienne consistant à alléger les souffrances. Le programme spécial d'aide économique et humanitaire est une modeste expression des services multiples que rend l'Eglise à travers le monde. Lorsque la dignité de la personne est en danger, la solidarité ne devrait pas connaître de frontières. Le Saint Siège a alloué 2.240 millions de dollars en 1997 et au cours du premier semestre 1998 pour venir en aide aux nombreux pays touchés par les diverses catastrophes naturelles qui les ont frappés.

Pour ce qui est de l'assistance économique spéciale, le Saint Siège a financé 157 projets en 1997 pour un coût total de 1. 313 million de dollars en faveur des peuples autochtones et des populations les plus pauvres. A travers la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel, une somme de 1.800.000 dollars a été affectée à la formation du personnel spécialisé dans la lutte contre la désertification et la sécheresse dans neuf pays de la région du Sahel. La contribution de l'Eglise catholique s'est également manifestée à travers les organisations catholiques. L'organisation Caritas Internationalis, une confédération de 146 organisations présente dans 194 pays et territoires, a alloué un total de 58.461 millions de dollars a divers programmes d'aide humanitaire en 1997 et au cours de la première moitié de 1998.

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M. MUBARAK HUSSEIN RAHMTALLA (Soudan) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Il a fait part de l'expérience de son propre pays qui traverse une crise humanitaire très complexe. Il a rappelé que l'opération "Survie au Soudan" a démarré en 1986 à la demande du gouvernement soudanais qui a accepté que des institutions externes apportent des secours aux régions en rébellion. Le Gouvernement s'est engagé dans cette initiative malgré les preuves selon lesquelles l'assistance est détournée par les rebelles pour n'en faire profiter que leurs combattants. Cela a donné lieu à la marginalisation de la population civile qui a grand besoin de cette assistance. Après des années de paix, une attaque récente dans le sud du pays a engendré une nouvelle détérioration de la situation. Afin d'assurer la sécurité du personnel humanitaire, le gouvernement a dû prendre des mesures et en avril dernier, il a ouvert tous les couloirs d'assistance humanitaire. Le représentant a également rappelé qu'en 1997, seulement 40% du montant totale demandé dans l'appel lancé pour cette opération a été reçu. Aussi le Programme alimentaire mondial n'a-t-il pu entreprendre que 2 vols au lieu des 14 planifiés et l'UNICEF 3 sur les 20 vols acceptés. Le Soudan n'est pas le seul pays victime de la baisse du niveau des ressources consacrées à l'aide humanitaire.

Le représentant a demandé à la communauté internationale d'exercer aujourd'hui des pressions sur les rebelles pour qu'ils permettent le passage et la distribution de l'aide humanitaire aux civils qui en ont besoin. Il incombe également à la communauté internationale d'apporter le soutien technique et financier nécessaire pour que le cessez-le-feu tienne et pour que s'installe une atmosphère favorable aux négociations, qui doivent commencer le mois prochain, a conclu le représentant.

M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a déclaré que son Gouvernement soutient les réformes en cours au sein du système des Nations Unies dans le domaine des affaires humanitaires, et notamment la transformation du Département des affaires humanitaires en Bureau du Coordonnateur des secours d'urgence. La réduction de la taille de ce mécanisme entraînera l'identification de priorités et une concentration sur les activités les plus importantes, de même que le renforcement de la coordination des opérations humanitaires. Cependant, une diminution des ressources diminuerait la capacité et l'efficacité du Bureau. La Malaisie espère que le Comité interinstitutions oeuvrera pour atteindre une plus grande coordination sur le terrain par la promotion d'une vision plus claire des responsabilités, de la transparence et de la bonne gestion financière.

Nous tenons à exprimer notre préoccupation quant au déclin du niveau des contributions financières au cours de l'année écoulée comme l'indique le rapport du Secrétaire général. En prenant en compte les analyses du Groupe des 77 et de la Chine sur cette question, la Malaisie déclare que la proposition faite par le Secrétaire général pour un examen du financement des opérations humanitaires mérite une attention sérieuse de la part des Etats Membres. La Malaisie suggère d'autre part qu'en plus des interventions humanitaires liées aux conflits et aux catastrophes naturelles, la communauté

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internationale se penche sur les réponses d'urgence qui devraient être apportées pour parer aux drames humanitaires nés de désastres économiques internes aux nations ou dûs à la situation internationale.

M. DAUDI N. MWAKAWAGO (Tanzanie) a souligné le fait qu'une économie stable permettait de mieux répondre aux problèmes résultant de catastrophes naturelles. La pauvreté et les inégalités nourrissent les conflits. Or, les ressources consacrées au développement et à la reconstruction économiques sont bien plus faibles que celles consacrées à l'aide humanitaire et aux secours d'urgence, ce qui a un impact direct sur l'orientation générale du développement et sur l'avenir des pays en développement, et donc sur la paix et la sécurité internationales. Il importe donc de renforcer la coordination des activités humanitaires dans un cadre plus large incluant l'économie, le développement humain et les secours d'urgence. A cet égard, le représentant a souligné le fait qu'au niveau opérationnel, c'est le Gouvernement hôte, s'il est bien organisé, qui peut assurer la meilleure coordination. La majorité des situations nécessitant une action humanitaire se trouvent dans les pays en développement, et en particulier en Afrique. Si l'on ne se penche pas sur le progrès économique de l'Afrique, il y aura encore de nombreuses autres catastrophes humanitaires, a-t-il averti.

Le représentant a encore souligné la nécessité de dégager d'urgence des ressources adéquates. Il faut assurer la coordination entre l'aide économique, l'aide humanitaire et les secours d'urgence. Un travail louable est réalisé dans ce sens par le Secrétaire général et les Nations Unies. Il appartient à l'ECOSOC de donner les directives pour l'établissement des normes afin qu'au cours du prochain millénaire, l'efficacité de l'aide humanitaire soit encore renforcée, a-t-il conclu.

M. MATHE DISEKO (Afrique du Sud) a déclaré que l'Afrique du Sud approuve les mesures proposées par le Secrétaire général en vue de renforcer le Bureau du Coordonnateur des secours d'urgence et en vue de mieux harmoniser les programmes de secours et de développer le fonctionnement du système d'intervention, de promouvoir les questions humanitaires et de coordonner les opérations d'urgence. Des défis sérieux continuent de se poser au système des Nations Unies dans le domaine des interventions humanitaires. Pour qu'elle puisse y faire face efficacement, l'Organisation doit faire en sorte que ses différents organes travaillent mieux ensemble, et en coopération avec les Etats et la société civile. L'un des problèmes les plus sérieux auquel doivent faire face le système des Nations Unies et la communauté internationale est le non respect des principes les plus élémentaires des demandes humanitaires. Il faut renforcer la sécurité des personnels humanitaires et l'Afrique du Sud est d'avis que cette question devrait être soumise à une cour criminelle internationale à laquelle on demanderait de considérer les attaques contre les personnels humanitaires comme des crimes de guerre.

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L'Afrique du Sud regrette la diminution constante du niveau des financements destinés aux interventions de secours d'urgence. Nous connaissons les pressions que subissent les gouvernements dans ce domaine, mais des réformes ne seront efficaces que si les moyens suivent et si les financements et contributions des donateurs sont prévisibles et planifiables à des niveaux acceptables. Comme l'ont dit d'autre délégations, on ne peut pas accepter qu'un aspect aussi important des missions de l'ONU soit financé sur des ressources extrabudgétaires.

M. DAUL MATUTE (Pérou) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de Chine. Il a déclaré que les affaires humanitaires constituent un élément fondamental du développement. Au Pérou, les affaires humanitaires sont une véritable priorité en raison des aspects sociaux, économique et culturels qu'elles recouvrent. Le pays doit périodiquement faire face au phénomène météorologique El Niño. Les impacts de ce phénomène ont été très différents selon les zones. Ils sont dévastateurs, frappant surtout les femmes, les enfants et les personnes âgées et créant un environnement insalubre. Ce sont en outre, les activités les plus productives et celles de subsistance qui sont les plus touchées. Pour faire face à une période pendant laquelle El Niño s'est fait fortement sentir l'an passé, le gouvernement a mis en place un plan d'urgence s'articulant en trois phases : prévention, atténuation des effets et reconstruction. Les dégâts et pertes ont pu être ainsi atténués en comparaison de l'ampleur du phénomène. L'appel lancé par le Pérou à la communauté internationale pour lutter contre ce phénomène est également adressé au système des Nations Unies, a rappelé M. Matute. Le Pérou a proposé la création d'un programme international de coopération rassemblant des experts sur ce phénomène, ainsi que la convocation d'une conférence internationale. Ce phénomène extrême mérite un traitement international qui pourrait servir ensuite de modèle, d'autant qu'il y a une relation claire entre l'ampleur de son impact le niveau de développement des pays touchés. Pour cette raison, les Nations Unies doivent veiller à ce que l'aide qu'elles fournissent soit véritablement efficace.

Le Pérou doit aussi faire face à un flux important de personnes déplacées à l'intérieur des frontières suite à la violence terroriste dont il a été victime dans les années 80. En réponse à ces violences, le gouvernement a dû accordé une attention particulière aux soins de santé et aux soins sociaux. Un programme d'appui au repeuplement et au développement d'urgence a été mis en place, qui a permis d'aider plus de 13 000 personnes. C'est le développement humain durable qui est recherché, a précisé le représentant. En raison de son expérience directe des catastrophes et conflits, le Pérou est fort préoccupé par la baisse sensible des ressources disponibles pour l'aide humanitaire.

M. LE LUONG MINH (Viet Nam) s'est associé à la déclaration faite hier au nom du Groupe des 77 et la Chine par le représentant de l'Indonésie. Tout en soutenant les efforts pour mettre en place une structure de coordination plus cohérente sur le terrain, M. Luong Minh insiste sur la nécessité de maintenir une répartition claire des responsabilités entre les institutions concernées.

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Le Vietnam considère que l'une des conditions essentielles pour garantir l'efficacité et la rentabilité des activités humanitaires et de développement des Nations Unies est d'éviter les chevauchement. Il attache une grande importance à la relation qui existe entre le développement est la construction des capacités d'une nation pour faire face aux situations d'urgence. Par conséquent il soutient l'idée qu'il faut intégrer les programmes de secours et de développement en vue de formuler un cadre stratégique claire et cohérent pour diminuer l'écart qui persiste entre les activités de secours et de développement. Face à des situations humanitaires de plus en plus complexes, le Vietnam partage l'inquiétude relative à la baisse de la réponse internationale aux appels d'assistance humanitaire. M. Luong Minh a également réaffirmé son attachement au principe du respect de la souveraineté nationale et à l'importance d'associer les gouvernements nationaux à toutes les étapes.

M. CHANG-GUK (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que son pays comprend et soutient l'importance et la nécessité des missions de l'ONU en matière humanitaire. La Corée pense qu'un renforcement du système humanitaire de l'ONU est important pour le bien-être de l'humanité. Comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général, les montants financiers destinés à l'assistance et au secours humanitaires sont en diminution constante, et c'est un phénomène regrettable et totalement inexcusable. La Corée approuve que la discussion sur ce thème ait été inclue au sein des débats de l'ECOSOC. Un consensus devrait être atteint par les Etats Membres sur les modalités de fonctionnement des opérations, et l'assistance humanitaire devrait être fournie sans conditionnalités et sans visées politiques. Elle devrait être considérée comme une question d'urgence, et par conséquence, l'ONU devrait traiter les appels de fonds comme des outils d'intervention d'urgence. La Corée estime nécessaire que des mesures efficaces soient prises en vue d'améliorer l'efficacité des opérations et de les adapter à la situation interne des pays. En vue d'éviter le double emploi, la division du travail entre l'Assemblée générale et le Secrétariat devrait être précisée. La République populaire démocratique de Corée a beaucoup souffert de calamités naturelles au cours de ces quatre dernières années et a demandé pour la première fois une aide internationale. Elle remercie les Nations Unies pour l'appel lancé en sa faveur. En vue d'un retour à la normale, la Corée a lancé avec le PNUD une série de réflexions sur la relance agricole et le retour à l'autosuffisance alimentaire.

M. SEYED MEHDI MIR-AFZAL (République islamique d'Iran) a estimé que la coordination des secours humanitaires d'urgence, la participation des différents départements et programmes concernés et la désignation d'un coordonnateur des secours d'urgence sont des efforts utiles en vue de parvenir à une plus grande efficacité du système des Nations Unies. L'Iran estime qu'une structure de coordination plus simple et cohérente mettant l'accent sur la collaboration sur le terrain pourrait aussi améliorer l'efficacité des activités humanitaires. Malheureusement tous ces efforts n'ont pas été suivis de la fourniture des ressources nécessaires de la part de la communauté des donateurs, a déploré le représentant. Le niveau de réponse de la communauté internationale aux appels consolidés ne fait que diminuer, ce qui entraîne un

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grave fossé entre les besoins en aide humanitaire et les ressources disponibles. C'est pourquoi tout cadre de programmation commune devrait tenir compte de manière explicite des liens entre les efforts internationaux de secours et les priorités et initiatives des gouvernements. Il devrait également faire en sorte de garantir le caractère prévisible des ressources.

M. Mir-Afzal a ensuite rappelé que l'Iran est l'un des 20 pays au monde les plus vulnérables aux catastrophes. Régulièrement il est frappé par des tremblements de terre ou des inondations. Les Nations Unies devraient mettre en place un système d'alerte, de secours et de réhabilitation en faveur des pays en développement. L'Iran estime que la question des réfugiés dans les pays en développement exige une attention particulière. Les effets des flux de réfugiés sont multiples et s'étendent au développement économique et social, ainsi qu'à l'environnement pour le pays hôte. C'est pourquoi les efforts des pays hôtes en développement, accueillant les réfugiés de pays voisins, devraient être relay és par l'assistance internationale. A cet égard, un mécanisme de coordination interagences est nécessaire, notamment pour fournir les services de base aux réfugiés, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées. En plus des difficultés économiques et sociales, les afflux de réfugiés entraînent des dommages environnementaux importants, tels la déforestation, la pollution des eaux de source, le pâturage excessif et la désertification. Or les Nations Unies peuvent aider les pays victimes de ces phénomènes en leur fournissant les ressources financières, techniques et technologiques appropriées.

M. WAWA (République démocratique du Congo) a demandé au Conseil économique et social de tenir pleinement compte de la résolution 49/24 adoptée par l'Assemblée générale en 1994 et relative à l'assistance spéciale à accorder aux pays ayant hébergé des réfugiés. A cet égard, il a rappelé qu'en juin 1994, et en l'espace d'une semaine, la République démocratique du Congo (à l'époque dénommée Zaïre) a accueilli sur son territoire près de 2 millions de réfugiés provenant d'un pays voisin. Or dans le cas de son pays, depuis l'adoption de la résolution, les résultats observés sur le terrain sont insignifiants, a déploré le représentant. La République démocratique du Congo demande le soutien des Nations Unies pour la mise sur pied rapide d'une logistique de secours d'urgence en Afrique australe et notamment dans la région des Grands Lacs, en attendant que le système mette en place des structures plus efficaces et durables.

M. VASKI GRKOV (ex-République yougoslave de Macédoine) a estimé que les deux problèmes principaux étaient la coordination des activités humanitaires et le déclin des ressources à cet effet. Il a estimé que des progrès avaient été réalisés en ce qui concerne la coordination. Par contre, la question des ressources n'a pas été résolue de manière satisfaisante. L'ex-République yougoslave de Macédoine appuie toutes les mesures nécessaires qui permettraient d'accroître les activités humanitaires. Pour le représentant, le Conseil économique et social doit donner la priorité à la mobilisation des ressources. Les activités humanitaires ne doivent pas être considérées

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isolément. Il faut aborder cette question de manière interdépendante en tenant compte de nombreuses autres questions, comme la prévention des conflits, la promotion de projets de développement, la promotion des investissements directs, a-t-il indiqué.

M. EZIO CASTELLI, Vice-Président de l'Organisation non gouvernementale "Associazione Volontari per il Servizio Internazionale", a indiqué que son organisation travaille depuis longtemps dans le domaine de l'aide humanitaire et du développement, en particulier dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale, en Ouganda et dans le sud du Soudan, en coopération avec l'UNICEF, le HCR et le PAM, ainsi qu'avec des entités locales, gouvernementales et non gouvernementales. Pour lui, on ne peut pas dissocier l'assistance humanitaire de la protection et de la promotion des droits de l'homme, ni de la prévention et de la gestion des conflits. M. Castelli a indiqué partager l'opinion du Secrétaire général selon laquelle la notion de continuum entre la phase de secours et celles des programmes de développement laisse à désirer. Il a estimé qu'il fallait développer une approche commune pour répondre aux besoins des réfugiés et des personnes déplacées. A cet égard, il a souligné la nécessité d'augmenter les ressources disponibles. Il faut, en outre, promouvoir les ressources humaines et la capacité interne des pays, en utilisant les appels consolidés.

Abordant la situation des enfants dans les conflits armés, il a préconisé le renforcement des efforts visant à résoudre les conflits de manière pacifique. Pour M. Castelli, il faut, en outre, assurer la formation adéquate de ceux qui travaillent avec les enfants qui se trouvent dans cette situation. Il a indiqué que son organisation appuyait les propositions visant à encourager les gouvernements à mettre en oeuvre des politiques sociales conformes à la Convention relative aux droits de l'enfant; à promouvoir la coopération internationale en vue de répondre aux besoins des réfugiés et des populations des pays en développement; à promouvoir la résistance des individus, des communautés et des cultures dans les zones de conflits; et à renforcer les capacités et les ressources des communautés locales en vue d'encourager l'autosuffisance et de les aider à faire face aux urgences.

Table ronde avec les coordonnateurs/résidents humanitaires sur les catastrophes naturelles

Présentations

M. ALFREDO WITSCHI-CESTARI, Coordonnateur/résident humanitaire des Nations Unies en Afghanistan, a donné des précisions sur la réponse mise en oeuvre par les Nations Unies aux deux récents tremblements de terre qui ont eu lieu en Afghanistan en février et en mai dernier. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que, pour la première fois, la réponse a été pleinement coordonnée au niveau du système, même si lors du premier séisme il avait fallu quelque peu improviser, a insisté le coordonnateur/résident. La coordination s'est faite depuis plusieurs endroits et après 3 ou 4 semaines, les acteurs humanitaires avaient la situation sous leur contrôle. Ils ont pu bénéficier

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de 2,5 millions de dollars de ressources et ont alors lancé les activités de reconstruction. C'est alors qu'un second tremblement, plus puissant encore, a eu lieu. Cette fois, les acteurs humanitaires ont fort bien réagi, a précisé M. Witschi-Cestari. Islamabad est devenu en 24 heures le seul centre de coordination et les ONG et les personnels humanitaires étaient sur le lieu du séisme 24 heures après qu'il ait eu lieu. Le travail de secours a obéi à une répartition claire des tâches. Le Programme alimentaire mondial s'est occupé de la logistique et des vivres, car il dispose d'une expertise particulière dans ces domaines. Le Comité international de la Croix Rouge et Médecins sans frontières se sont occupés de la santé,et le Programme des Nations Unies pour le développement de la coordination. 134 villages ont été touchés, dont 50% ont été presque complètement détruits et 80% ne pouvaient être atteints que par hélicoptères. Si la préparation avait été plus poussée, il y aurait certainement eu moins de victimes, a fait observer le coordonnateur/résident, ajoutant que la communauté internationale sait parfaitement quels sont les pays les plus vulnérables aux tremblements de terre. C'est pourquoi, une liste de pays devrait être dressée pour que les acteurs humanitaires se préparent d'avance et puissent répondre le plus rapidement possible à toute catastrophe naturelle.

M. RAVI RAJAN (Coordonnateur résident des Nations Unies en Indonésie) a dit que les feux de forêts qui ont ravagé l'Indonésie ont ajouté a la crise économique dans ce pays: Les 400.000 hectares qui ont brûlé ont entraîné des pertes de l'ordre de 400 milliards de dollars. La raison principale de ces feux est d'origine agricole, économique et écologique. Cela fait partie du cycle naturel des techniques de travail agricole des populations de ce pays. Il faut se préparer à donner une réponse adéquate aux conséquences économiques et humaines de ces feux. Ces incendies, ont commencé avant la saison des pluies de septembre, et un mécanisme a été mis sur place dont les moyens ne pouvaient pas être à la hauteur de la catastrophe. Le PNUD a aussitôt sonné l'alarme pour la constitution d'un Groupe d'assistance de 5 équipes de lutte contre les feux et de 5 équipes d'assistance aux populations. Il s'agissait de travailler aussi en coordination avec les efforts faits par les équipes du gouvernement. Un groupe de travail spécial a été mis en place pour le choix des matériels anti-incendies en vue de réduire les périodes de formation à l'usage de ces matériels. Les efforts nationaux ont largement dépassé les apports de la communauté internationale, et la portée de la catastrophe a été telle que les apports internationaux ont rarement été à la hauteur des besoins. Les constats faits après la catastrophe démontrent que le pays sera très vulnérable dans l'avenir aux désastres de même nature. Les groupes communautaires travaillent de près avec le gouvernement et les ONG pour anticiper les catastrophes de ce genre qui pourraient se reproduire. La prévention et l'éducation reviendraient moins chers que les interventions pour contrer ces phénomènes.

( suivre)

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Mme KIM BOLDUC, Coordonnatrice/résidente au Pérou, a déclaré que le phénomène El Niño est à de nombreux égards atypiques. De janvier à juin 1998, les Péruviens ont beaucoup souffert de ce phénomène, qui a réduit à néant des décennies d'efforts pour le développement. Des régions entières ont été balayées par des pluies torrentielles et des inondations, alors que les experts prévoyaient une période de grande sécheresse. Le phénomène du Niño en 1998 est considéré comme un "méga-Niño", ses effets étant beaucoup plus forts et dévastateurs qu'auparavant. Dans le cadre des efforts considérables déployés pour pallier les destructions, 5 grandes rivières ont été détournées de leur lit vers un grand lac, dénommé La Niña, ce qui a permis d'ouvrir des milliers d'hectares à l'agriculture pour les prochaines années. Dans la mesure où le plan de prévention s'est fondé sur l'expérience très différente du phénomène de 1982-83, cette mauvaise préparation a rendu très difficile l'atténuation réelle des souffrances. Il faut s'attendre à l'avenir à que ces phénomènes soient de plus en plus puissants, a mis en garde la coordonnatrice/résidente.

Les activités des Nations Unies ont été coordonnées et réparties entre les institutions spécialisées selon leurs compétences respectives. Les activités ont été réalisées en commun entre le PNUD/Pérou et le PNUD/Equateur. Des campagnes d'information et de préparation de la population ont été mises en place. Mme Bolduc a rappelé qu'en dépit du fait que le Gouvernement péruvien n'avait pas officiellement demandé une assistance humanitaire d'urgence, les Nations Unies sont quand même intervenues. Elles ont divulgués les informations pertinentes et permis grâce à des consultations avec les autorités de procéder à des choix judicieux sur les mesures à prendre. Outre la répartition de vivres, les activités ont visé à l'évaluation des dégâts et au maintien de quelques communications. Le coût de la phase de réhabilitation et de reconstruction est évalué à 1 milliard de dollars. Il est clair que l'ampleur des activités de prévention a permis à la fois de réduire les pertes en vies humaines ainsi que le coût des dégâts. Il serait souhaitable que les pays s'inspirent de cette expérience et intègrent dans leurs stratégies nationales respectives de préparation aux catastrophes un mécanisme permettant une grande coordination avec les acteurs des activités d'urgence des Nations Unies. Ceci pourrait être complété par un système d'alerte avancée sur le terrain, a également suggéré Mme Bolduc. Les Nations Unies travaillent en ce moment à un système d'indicateurs communs pour tenir compte des enseignements tirés. Mme Bolduc a mis l'accent sur l'importance de la notion de culture de prévention sans laquelle aucun moyen ne sera suffisant pour faire face à l'ampleur des besoins lorsqu'une catastrophe naturelle s'abat sur un pays qui n'est pas préparé. C'est pourquoi la création d'un Fonds d'affectation spécial pourrait répondre à ces besoins, a-t-elle proposé. Le système des Nations Unies et les ONG devraient participer à l'établissement des objectifs de ce Fonds. En outre, le système des Nations Unies au Pérou appuie fermement la proposition de la délégation péruvienne en vue de convoquer une série de conférences internationales sur El Niño.

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( suivre)

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