En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/406

A LA TABLE RONDE SUR L'IMPACT DES ACTIVITES OPERATIONNELLES, LES DELEGATIONS DEMANDENT DES PRECISIONS SUR LES CRITERES D'EVALUATION RETENUS

13 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/406


A LA TABLE RONDE SUR L'IMPACT DES ACTIVITES OPERATIONNELLES, LES DELEGATIONS DEMANDENT DES PRECISIONS SUR LES CRITERES D'EVALUATION RETENUS

19980713 Le Conseil économique et social achève son débat général sur la suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale

Le Conseil économique et social a tenu, cet après-midi, une table ronde sur l'évaluation de l'impact des activités opérationnelles pour le développement, animée par M. Alfred Haemmerli, Directeur du Bureau de la coopération pour le développement du Département des affaires économiques et sociales et à laquelle ont participé MM. Peter Morgan, consultant auprès de plusieurs organisations bi- et multilatérales, membre de la mission d'évaluation au Pakistan et chercheur dans le domaine du renforcement des capacités; Eduardo Wiesner, ancien Ministre des finances de la Colombie et ancien Directeur exécutif de la Banque mondiale; Jehan Raheem, fondateur du Bureau d'évaluation du PNUD, Directeur de programme au PNUD, Coordonnateur résident au Myanmar et professeur adjoint à l'Université Brandeis; et Roger Maconick, ancien Coordonnateur résident en République centrafricaine. Les participants ont indiqué que l'objectif du rapport est d'évaluer l'efficacité des activités opérationnelles des Nations Unies, et non pas de porter un jugement sur les actions entreprises par les gouvernements. Les délégations ont posé des questions sur le bien-fondé et l'efficacité du système d'évaluation triennal du Groupe des Nations Unies pour le développement. On a ainsi demandé quels ont été les critères choisis pour procéder à une évaluation efficace et objective. Plusieurs intervenants ont insisté sur le besoin d'associer beaucoup plus les gouvernements des pays bénéficiaires de projets aux modalités de l'évaluation, et certaines délégations ont demandé s'il ne faudrait pas confier à des experts indépendants le soin de faire des évaluations comparatives à celles des Nations Unies en employant les méthodes en usage au sein des organes de gouvernement des pays développés et des institutions internationales de financement et de développement.

Auparavant, le Conseil avait achevé son débat général sur la suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale, en entendant les représentants des pays suivants : Norvège, Viet Nam, Tunisie, Colombie et Bélarus. Le représentant de la Tunisie a estimé que la documentation établie aux fins de l'examen de ce point est davantage destinée aux représentants des fonds et programmes qu'aux Etats Membres. Il a déploré que certaines questions qui ne sont pas fondamentales pour les pays, telle

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celle des attributions du Coordonnateur résident, aient fait l'objet d'un examen approfondi alors que d'autres, comme la diminution des ressources de bases, qui sont pourtant essentielles, n'ont guère retenu l'attention. Le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. Nikhil Chandavarkar, a apporté des compléments d'information.

Demain, mardi 14 juillet, à partir de 10 heures, le Conseil économique et social tiendra un dialogue avec les équipes de pays -Guatemala et Mozambique - (point 3 c de l'ordre du jour).

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Suite du débat général sur la suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s'est associé à la déclaration de l'Union européenne. Il a estimé que les activités des Nations Unies dans les domaines économique et social doivent être mesurées à l'aune de l'impact qu'elles ont sur les pays concernés. C'est pourquoi, l'appropriation nationale est l'un des meilleurs moyens d'assurer que les activités opérationnelles répondent aux besoins des pays et leurs apportent des bénéfices réels. La Norvège se réjouit de la coopération accrue entre les institutions du système sur le terrain, grâce notamment au plan-cadre et au Groupe des Nations Unies pour le développement. Tous les éléments du système des Nations Unies devraient reconnaître l'importance de joindre leurs efforts en vue d'appuyer les politiques de développement des pays bénéficiaires. A cet égard, le projet de création de Maisons des Nations Unies dans plus de 50 pays est une avancée positive.

De l'avis de la Norvège, l'UNDAF pourrait être davantage développé en vue de fournir un cadre de programmation conjointe de toutes les activités de développement des Nations Unies. Il est en outre fondamental de renforcer la position des coordonnateurs résidents en tant que guides et dirigeants de l'équipe des Nations Unies par pays. Par leur intermédiaire, les Nations Unies pourraient notamment améliorer la coopération avec les donateurs bilatéraux, les agences spécialisées, les fonds et programmes des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Il est aussi nécessaire d'améliorer la coordination pour garantir la cohérence des efforts à long terme visant à prévenir les conflits et à apporter une aide humanitaire ainsi qu'une assistance au développement. A cet égard, la Norvège attend une clarification des relations entre l'UNDAF et les cadres stratégiques. Le représentant a souligné, en conclusion, que l'objectif ultime des Nations Unies doit être d'obtenir les meilleurs résultats pour les personnes qui en ont le plus besoin et pour ce faire, il faut impérativement transformer les politiques en actions concrètes sur le terrain.

M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a présenté les résultats de la Conférence consacrée à l'examen des 20 années de coopération entre le Viet Nam et le système de développement des Nations Unies qui s'est tenue à Ha Noi en septembre dernier. La conférence a notamment conclu que l'impact de la coopération pour le développement entre le Viet Nam et les Nations Unies a été important. Cette coopération a contribué à surmonter les problèmes économiques et sociaux auxquels le pays faisait face depuis la fin des années 1970, à faire la transition entre la situation de guerre et le développement dans un contexte de paix, et à faire face aux catastrophes naturelles. Dans les années 1990, l'ONU a facilité la transition du Viet Nam vers un nouveau mécanisme de gestion économique et l'a aidé à entreprendre les réformes économiques et sociales nécessaires. Au cours des dernières années, la

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coopération a permis de faciliter l'intégration régionale et mondiale du Viet Nam. La conférence a estimé que, dans l'ensemble, les projets et les programmes des Nations Unies ont été mis en oeuvre de manière satisfaisante.

Parmi les leçons tirées de cette expérience, la Conférence a mis en avant le rôle décisif du pays partenaire pour assurer l'efficacité de la coopération. Ce rôle est de mettre en place des politiques macro- et socio- économiques saines, d'utiliser l'aide de manière appropriée et de faciliter la participation de la société dans le processus. Pour être efficaces, les programmes de l'ONU doivent être basés sur les plans et priorités nationaux. Ceci requiert un haut niveau de capacité de la part du pays partenaire et un soutien fort et imaginatif des agences de l'ONU. Ils doivent aussi comprendre un mélange d'assistance technique, d'appui matériel, de financement et de transfert de technologies. A cet égard, les transactions commerciales internationales et l'investissement étranger direct constituent des sources essentielles de transferts de technologies. L'ONU a toutefois un rôle important à jouer dans ce secteur en raison du fait que certaines technologies ne sont pas d'intérêt immédiat pour les relations commerciales internationales alors qu'elles sont d'une importance cruciale pour les pays en développement ou peuvent faciliter les transferts de technologies à un stade ultérieur. En outre, pour que certains projets d'élimination de la pauvreté soient durables, une intervention directe financée sur la base des ressources des Nations Unies ou en combinaison avec d'autres ressources est nécessaire en vue de mettre en pratique les capacités qui doivent être renforcées.

Le manque relatif de familiarité et de connaissance du système de développement des Nations Unies et le manque de connaissance des circonstances spécifiques du pays partenaire ont contribué à entraver la pleine utilisation des ressources et des possibilités offertes par la coopération. C'est pourquoi il faut continuer à améliorer les procédures du Gouvernement et des organismes de l'ONU en vue de mettre en oeuvre des approches flexibles et novatrices qui soient productives. En outre, il a été reconnu que l'information et la transparence sont essentielles pour que les ressources soient utilisées de la manière la plus efficace. Partant de son expérience, le Viet Nam propose que, dans le cadre de l'examen triennal d'ensemble par l'Assemblée générale, on décide d'examiner chaque année les activités de développement aux niveaux politique et opérationnel.

Le représentant a encore souligné le rôle important du système du coordonnateur résident. Déplorant la diminution des ressources pour les activités de développement, il a estimé qu'il ne fallait pas perdre de vue l'écart croissant entre les pays développés et les pays en développement et le danger que la marginalisation touche davantage de pays dans le cadre de la mondialisation.

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M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a déclaré que la suite à donner aux recommandations de politique générale est l'occasion pour la Tunisie de faire des remarques sur l'état actuel de la documentation. Il apparaît qu'à la lecture du document présenté par le Secrétaire général, on a l'impression qu'il s'adresse beaucoup plus aux organes des Nations Unies qu'aux Etats Membres. Les discours sur le statut du représentant résident et sur la Maison des Nations Unies ne sont pas la priorité pour les pays en développement. Les questions qui intéressent le plus les pays du tiers monde sont analysées de façon trop sommaire dans ce rapport. Pourquoi, par exemple l'harmonisation des programmes continuerait-elle à poser des problèmes dans le cadre de la réflexion actuelle et des actions à mettre en oeuvre?

La Tunisie se pose des questions sur les intentions finales des rédacteurs du rapport. Elle tient à rappeler que le PNUD traite avec des Etats, ce qui semble être oublié par ce rapport. D'autre part, du Paragraphe 70 au paragraphe 74 on dit que les flux de ressources ont atteint un point critique. Nous exprimons une grande inquiétude face à cette tendance qui ne semble pas s'inverser et à laquelle le rapport n'apporte aucune ébauche de réponse.

M. NIKHIL CHANDAVARKAR (Directeur du Bureau de la Division des relations extérieures pour les ressources et les affaires extérieures du Programme des Nations Unies pour le développement, PNUD) a expliqué que le document E/1998/110 remis ce matin aux délégations a été l'objet de consultations tenant compte de l'expérience des institutions et des directives du Comité administratif pour la coordination. Pour assurer une démarche coordonnée, il est demandé aux institutions d'intensifier leurs efforts pour intégrer la CTPD/CEPD. Le représentant du PNUD a attiré l'attention sur le fait que le document présenté recommande que les directives révisées soient adoptées par l'Assemblée générale après examen du Conseil économique et social.

Mme MARTA INES GALINDO (Colombie) s'est associée à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine. Les études d'évaluation doivent porter sur le lien entre les conférences mondiales et le système des coordonnateurs résidents ainsi que sur les résultats au niveau des pays. Les programmes nationaux doivent avoir la cohérence nécessaire pour être conformes aux engagements des grandes conférences et à cet égard, le Coordonnateur résident peut encourager le dialogue entre les institutions du système et les gouvernements locaux. Il est donc très important d'avoir des directives concrètes reflétant l'ensemble de la position du système. La coopération avec les institutions de Bretton Woods devrait, quant à elle, être améliorée pour rendre la lutte contre la pauvreté encore plus efficace. De l'avis de la Colombie, il faut que le cadre du programme de réforme des Nations Unies ait des objectifs communs, ainsi que l'exigent les processus actuels de mondialisation et libéralisation.

M. ZDANOVICH (Bélarus) a déclaré que les informations données dans le rapport du Secrétaire général sont un pas dans la bonne direction. Il convient de souligner que le Secrétariat de l'ONU et l'Administrateur du PNUD

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ont mis un plus grand accent sur l'exécution des activités dans les pays de la Communauté des Etats indépendants. Le Bélarus estime opportunes toutes les mesures prises en matière de décentralisation des activités du PNUD. La mise en oeuvre des projets et la révision des procédures administratives sont des pas positifs pour plus d'efficacité. Le Bélarus espère que le projet de nomination d'un coordonnateur résident se fera dans les meilleurs délais. Les responsabilités et les prérogatives de ce poste permettent de mieux évaluer les activités opérationnelles des différents organes des Nations Unies et des autres institutions de développement. Le Bélarus apportera un appui efficace au fonctionnement des tâches du coordonnateur résident sur son territoire. Il serait aussi intéressant d'examiner les moyens de conférer une plus grande efficacité aux travaux du titulaire de ce poste. Bien que le PNUD assume le financement de ce poste, le gouvernement du Bélarus est prêt à supporter 74% du budget dévolu aux locaux pour montrer l'importance qu'il attache à la mission du PNUD et du coordonnateur résident.

Table ronde sur l'impact des activités opérationnelles

Dans ses remarques liminaires, M. ALFRED HAEMMERLI, Chef du Bureau de la coopération pour le développement au Département des affaires économiques et sociales, a souligné que les rapports d'évaluation sont l'une des innovations importantes issues des derniers examens triennaux. Il a indiqué que le financement de ces rapports est fait grâce au fonds d'affectation spéciale pour les études de cas, mais que des problèmes de liquidités ont retardé la mise en oeuvre de ces études et en ont également limité le nombre à 6. Il a souligné la possibilité donnée par la présente table ronde de dialoguer avec des spécialistes extérieurs.

M. PETER MORGAN, consultant dans plusieurs organisations bi- et multilatérales et membre de la mission d'évaluation au Pakistan, a indiqué que la mission d'évaluation sur le Pakistan, a permis de constater que les activités communes de développement en sont encore à leurs tout débuts pour ce qui est de la coordination. Les études de cas font partie intégrante du processus d'apprentissage et elles ont permis d'analyser les performances de la famille des Nations Unies en tant que telle. Le rôle dirigeant des Nations Unies a une influence importante sur les donateurs. Le Pakistan, pays colossal de 130 millions d'habitants, reçoit une aide pour le développement de 4% des ressources du système dans ce domaine, aussi lorsque l'on parle de l'impact et de la capacité financière des Nations Unes à aider le Pakistan, faut-il se souvenir qu'elle est en réalité assez limitée. Malgré son retard en matière de développement, le Pakistan a un réservoir énorme de capacités et c'est pourquoi plutôt que de parler de construction des capacités, le rapport préfère parler de libération des capacités; ce que le système des Nations Unies s'efforce d'organiser. Les Nations Unies ont essayé de former des alliances créatives au Pakistan avec les autorités locales et les ONG, notamment, en surmontant les obstacles institutionnels qui existaient. Le rôle des Nations Unies a ainsi commencé à évoluer vers la coordination générale. Les projets-pilotes ont été particulièrement encouragés. Dans un

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premier temps et compte tenu des ressources financières limitées, les Nations Unies ont aidé le gouvernement pakistanais à mettre en place des programmes classiques, de vaccination et d'alphabétisation notamment. Puis au début des années 90, elles ont défini un nouveau rôle, en travaillant avec les villages, les communautés locales et la société civile. Aujourd'hui, on peut dire que l'action des Nations Unies au Pakistan a de nombreux points positifs, a conclu M. Morgan.

M. WIESNER, ancien Directeur exécutif de la Banque mondiale, a parlé des programmes de renforcement de capacités humaines en parlant des six pays qui sont cités dans le rapport. Il a déclaré être satisfait et surpris de ce qui a été fait par le biais des évaluations en si peu de temps. Sur la stratégie menée, il a dit que trop souvent les évaluations de l'ONU sont centrées sur les intentions des programmes non sur les restrictions et les contraintes qui pourraient empêcher la réalisation des programmes projetés. Il y a toujours sur le terrain des intérêts qui peuvent être en conformité avec les objectifs des Nations Unies. Il faut recenser ces intérêts après les avoir identifiés. Comment peut-on ensuite oeuvrer pour la réalisation des objectifs visés dans des pays comme le Zimbabwe ou le Brésil qui sont deux cas d'étude pertinents? On a vu par exemple 300 projets être planifiés pour exécution au Zimbabwe. Pourquoi les Nations Unies auraient elles 300 projets dans un pays? C'est dû aux intérêts divergents des consultants, de l'Etat receveur et des financiers. Par contre au Brésil, on a vu des séries de projets beaucoup plus cohérents. Les autorités ont axé leur stratégie autour des télécommunications. Il faut donc toujours cibler les travaux à faire sur un domaine de rentabilité reconnu. De même il faut mettre en place des incitations très fortes qui permettront aux pays receveurs de mieux tirer profit des programmes et des investissements planifiés. Le cas des télécommunications au Brésil peut être ici considéré comme un cas exemplaire. Ce n'est pas là quelque chose de nouveau, mais il faut réitérer que les restrictions aux projets viennent souvent des conflits d'intérêts qui existent sur le terrain.

M. JEHAN RAHEEM, fondateur du Bureau pour l'évaluation au PNUD, Directeur de programme au PNUD, coordonnateur résident au Myanmar et professeur adjoint à l'Université Brandeis, a estimé que la première mesure à prendre pour les efforts de développement est de fournir l'appui nécessaire, s'il est demandé, pour le renforcement des capacités nationales. Le plus important est d'utiliser le pouvoir de convocation du système des Nations Unies pour que les questions que se posent les pays soient plus transparentes et que les activités entreprises n'aient pas seulement un caractère administratif. Il faut aussi apporter le soutien nécessaire pour fixer les résultats et objectifs que l'on attend de ces activités. En appuyant les efforts nationaux, il faut créer davantage de capacités pour le développement en intéressant notamment le public concerné. Un appui doit également être fourni pour aider les pays à lier les différents éléments du système à servir la cause opérationnelle. Ce n'est pas tant la nécessité de ressources qui est ici en cause, mais la nécessité de processus ouverts et transparents, a

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fait observer M. Raheem, ajoutant qu'il faut pour cela analyser et utiliser correctement l'information.

Le représentant de la Suisse a déclaré que le renforcement des capacités est un outil important de l'action des Nations Unies. La Suisse aimerait savoir qu'elle est l'importance des procédures d'évaluation. Et au cours des 15 dernières années, les évaluateurs ont-ils constaté un progrès dans l'efficacité des programmes de ce genre. Faut-il parler ici du besoin de meilleures pratiques sur le terrain?

Le représentant du Bangladesh a observé que ce qui avait été dit au début de cette table ronde avait l'air d'une provocation. C'est la Banque mondiale qui, en fait, donne le ton sur le terrain et non pas le système de l'ONU. La Banque a un système efficace d'élaboration de projets et possède un Département qui en charge des évaluations d'impact de ces projets, évaluations dont la Banque malheureusement ne semble pas prendre en compte. Pour reprendre l'expression "la dépendance ne mène nulle part", il faut se demander à quel prix on peut espérer avoir des avantages positifs tirés des politiques actuelles. S'il faut que l'impact politique que paient les gouvernements soient tellement négatif que les avantages socio-politiques tirés des projets apparaissent nuls, il faudrait revoir toute la logique du système jusqu'ici en place.

Le représentant de l'Autriche a voulu savoir comment seraient rendus publics les résultats de la mission d'évaluation. Qu'en est-il de la perspective sexospécifique? A-t-on trouvé des résultats significatifs sous cet angle? Le Groupe des Nations Unies pour le développement pourrait-il tirer des recommandations sur les politiques de coordination dont on a tant parlé ces derniers temps?

M. HAEMMERLI, représentant du PNUD et animateur de la table ronde, a indiqué que le PNUD s'efforce de trouver un moyen de publier l'essentiel des six évaluations par pays réalisé jusqu'ici sous forme d'une brochure concise.

Prenant ensuite la parole, M. MORGAN, membre de la mission d'évaluation sur le Pakistan, a souligné les difficultés logistiques pour procéder à l'étude. Au fur et à mesure des années, les résultats des activités sont devenus plus crédibles. Toutefois, une difficulté demeure, à savoir le peu d'indicateurs disponibles pour juger du renforcement des capacités en matière de soins de santé primaires et d'éducation.

M. WIESNER, ancien Ministre des finances de la Colombie et ancien Directeur exécutif de la Banque mondiale, a quant à lui estimé que la Banque mondiale fait un travail sérieux et professionnel. Il s'est déclaré surpris par les sommes dépensées par les pays pour des projets qui n'incluent aucune prévision financière pour l'évaluation. Or l'évaluation est une partie intégrante des activités pour le développement.

M. RAHEEM, fondateur du Bureau d'évaluation du PNUD, a estimé que les progrès sur l'utilisation des indicateurs n'ont pas encore été suffisants. Le problème ne vient pas tant des indicateurs que de la base de référence, a-t-il

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fait observer. Les évaluations d'impact sont coûteuses si elles sont faites pour elles-mêmes, mais elles le sont nettement moins si elles servent à d'autres échelons du système. Les études de cas sont importantes car les expériences relatives au renforcement des capacités sont rarement partagées. Les études fournissent ainsi des cadres de référence et constituent une source d'informations pour le public, ouverte à tous.

M. MACONICK, ancien Coordonnateur résident en République de Centrafrique, a reconnu que les questions liées à la parité des sexes ne sont pas encore parfaitement prises en compte dans les études de cas. Il a précisé que la question coût/efficacité va au-delà de l'exercice d'évaluation lui- même.

Le représentant du Canada a dit que le lien entre la gestion et les ressources disponibles est une des questions brûlantes qui se posent aujourd'hui. Les ressources financières diminuent et le Canada estime que la contribution des Nations Unies devrait se faire sous un aspect catalyseur. Quel est l'avantage comparatif de l'ONU dans le domaine du développement? Faut-il évaluer le rôle de l'ONU dans son aspect catalyseur? L'examen de l'impact est-elle un outil fiable pour suivre ce qui se passe tous les trois ans? Faut-il aussi considérer différemment les pays? Car tous les Etats receveurs ne jouissent pas au départ des même atouts.

La représentante du Royaume-Uni a demandé comment la coordination avait évolué dans le cadre de l'évaluation d'impact durant la période 90-95. Le Mali est un des pays pilotes retenu pour évaluer les activités d'aide au développement et ses nouvelles modalités de fonctionnement. Le rapport aurait-il pu cerner les problèmes qui se sont posés après 1995 dans ce pays?

La représentante des Etats-Unis a dit que si le rapport est centré sur les projets expérimentaux, les Etats Membres aimeraient connaître les critères de viabilité des ces projets. Concernant le Zimbabwe, quel sont les effets négatifs du renforcement des capacités humaines mal orienté dont on a parlé dans ce pays, et d'autre part faudrait-il que des experts extérieurs aux Nations Unies aillent faire des enquêtes indépendantes pour faire des évaluations comparatives?

La représentante du Japon a dit que trop souvent, trop de raisons sont avancées pour prétendre que la coordination ne marche pas. Quant aux capacités humaines, leur renforcement assure la durabilité des projets et leur appropriation par les pays receveurs. Le Canada a parlé d'avantages comparatifs au Pakistan. Y-a-t-il d'autres cas ou les Nations Unies peuvent influer sur changements en matière économique? D'autre part y-a-t-il des cas ou les Nations Unies ont utilisé des cadres d'application semblables à ceux qu'utilisent les pays développés pour mesurer la réussite et l'efficacité dans la conception et la réalisation de projets?

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Le représentant de l'Egypte a estimé que les études d'évaluation contribuent à renforcer l'efficacité des activités opérationnelles. Il a demandé quelles sont les raisons qui ont motivé le choix des années retenues pour les études d'évaluation, à savoir 1980-1995. Les pays ont-ils été sélectionnés en raison de l'importance toute particulière qu'ils attachent au renforcement de leurs capacités? Y a-t-il eu, durant les périodes considérées, des différences d'objectifs entre le système des Nations unies et les institutions de Bretton Woods et des efforts pour l'action concertée ont- ils été entrepris? Une plus grande coordination est-elle prévue à l'avenir? En ce qui concerne le coût d'évaluation, le représentant a noté les différences d'estimation entre le rapport du Secrétaire général et celui des différents fonds et programmes et il a demandé si les critères d'estimation sont différents. Il serait sans doute nécessaire d'intégrer la question de l'évaluation au cadre UNDAF, a suggéré le représentant. Quelles sont les efforts déployés pour que les gouvernements fournissent des données plus fiables?

Répondant à cette nouvelle série de questions, M. MORGAN a rappelé que, dans le cas du Pakistan, les Nations Unies ont l'avantage de disposer de grandes capacités techniques. Elles ont ainsi la possibilité de lancer des idées qui sont très bien suivies par le Gouvernement pakistanais. Elles peuvent aussi travailler sur de petits projets expérimentaux bien adaptés aux circonstances. En outre, le personnel local est très compétent. Tous ces facteurs font qu'au Pakistan, les Nations Unies ont un bon potentiel, même si les ressources sont modestes. M. Morgan a ensuite expliqué qu'il y a une différence entre la capacité et le renforcement des capacités. La seule façon d'évaluer la capacité est de mesurer les progrès des performances sur le terrain, et pour cela il existe des indicateurs traditionnels. La question qui pose davantage de difficultés est la mesure du renforcement des capacités en tant que processus. Cet exercice doit tenir compte de l'organisation et de la gestion du développement ainsi que de la conception des institutions, ce qui n'est pas facile à faire, a-t-il fait remarquer. La question de la transposition à grande échelle ou à d'autres secteurs géographiques des projets est très délicate. La difficulté essentielle réside dans le manque de réflexion systématique concernant la dynamique de tous les projets en jeu. Il faut donc comparer les expériences et clairement établir les acquis. M. Morgan a également indiqué que les bureaux des Nations Unies sont très attachés à la coordination mais qu'ils doivent faire face à deux obstacles, à savoir la difficulté inhérente à la gestion d'un système pluraliste et l'augmentation des coûts.

M. WIESNER a indiqué que de nombreux problèmes se posent pour l'évaluation car elle répond rarement à une demande véritable. S'il y a contrainte institutionnelle qui empêche de faire le lien avec les ressources, on ne peut pas obtenir de bons résultats, a-t-il précisé, ajoutant également que certaines institutions et certains secteurs ont beaucoup de difficultés à changer, ce qui limite beaucoup la portée des évaluations.

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M. RAHEEM a répondu aux questions en disant que l'observation du fonctionnement des activités opérationnelles des organes de l'ONU même si elle n'est pas quantifiable, doit être poursuivie. Les concepts de droits de l'homme et de gouvernance qui entrent dans les stratégies de développement actuelles, ne sont pas quantifiables. Au sujet de la question posée par les Etats-Unis sur la volonté de conférer aux projets des dimensions permettant une gestion plus aisée, M. Raheem a indiqué que des spécialistes s'en occupent. Parlant de l'aspect négatif que peut avoir le renforcement des capacités humaines dans un pays comme le Zimbabwe, M. Raheem a rappelé que le PNUD et d'autres institutions ont sonné la sonnette d'alarme sur la coopération technique. A-t-on besoin à tous prix de coopération technique extérieure? Oui et non. Mais il faut être impérativement être à l'écoute du pays et de ses besoins réels.

M. MACONICK s'est félicité de ce que le processus d'évaluation de l'impact des activités opérationnelles entamé en 1980 se soit poursuivi dans les années 90. L'ONU a les compétences pour procéder à ces évaluations mais a besoin des ressources appropriées. Il est regrettable que chaque organisme du système ne dispose pas des ressources nécessaires à l'évaluation. Son coût a d'autre part montré que c'était une opération rentable, mais ces coûts ne sont pas disponibles en ce qui concerne les dépenses effectuées par chaque organe onusien.

Le représentant de la Finlande a fait des observations sur l'évaluation au niveau du système. Il y a des problèmes de méthodes qui empêchent d'avoir des réponses claires à certaines questions. Il faudrait sans doute consacrer plus de temps pour une discussion approfondie sur ce thème. Y-a-il des projets visant à renforcer la coopération, qui seraient menés par un groupe d'experts sur l'assistance? Des éléments nouveaux pourraient aider à mettre en place de nouvelles méthodes. L'ONU veut mettre en place un système d'évaluation des capacités au niveau local. Où en est cette réflexion, et comment la capacité locale a-t-elle été insérée dans ce projet?

Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a demandé comment on procède à l'évaluation de l'impact des activités opérationnelles, et notamment en fonction de quels critères puisque les Nations Unies n'ont pas encore convenu d'une série d'indicateurs. Les pays concernés ont-ils été pleinement associés à ce processus? Il a regretté qu'en l'absence de données de base, on ne sache pas quelle était la situation antérieure, ce qui rend difficile la mesure des réalisations et des obstacles. Les vues du coordonnateur résident ont-elles été prises en compte? Le représentant a par ailleurs rappelé les réticences de certains pays à l'égard du rôle du coordonnateur résident dans la mise en place de programmes et politiques qui les concernent au premier chef. Il a également relevé que l'évaluation peut-être subjective, influencée par les remarques du personnel du Bureau local du coordonnateur résident.

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M. HAEMMERLI a indiqué que les Etats Membres auront à l'avenir l'occasion de poser des questions supplémentaires concernant les activités d'évaluation. Il a rappelé que pour l'évaluation l'accent a été placé sur l'efficacité du système des Nations Unies et non sur les achèvements des gouvernements. Aucun jugement n'a été porté sur les réalisations des pays, a-t-il donné l'assurance.

M. MACONICK a fait observer que l'espoir était que les évaluations provenant des Nations Unies ne seraient pas la seule source d'information et que les pays ou les ONG procéderaient à leur propre évaluation. Or l'échec est total sur ce point, a t-il déploré. Les gouvernements sont pleinement consultés par le bureau du coordonnateur résident lors de l'évaluation, même s'ils n'y participent pas directement. De plus, les équipes chargées de l'évaluation étaient représentatives des pays du nord et du sud. sud.

M. RAHEEM a estimé que l'objectivité absolue ne peut pas être complètement assurée, en revanche la transparence du processus peut l'être.

M. MORGAN a rappelé que les équipes d'évaluation sont confrontées à de sérieux problèmes logistiques et qu'en conséquence les rapports présentés aujourd'hui sont ce qu'il était possible de réaliser au mieux.

Reprenant la parole le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a estimé que si l'on veut estimer l'impact des actions sur le terrain, le principal interlocuteur est le gouvernement du pays concerné. Celui-ci devrait donc être partie intégrante du processus d'évaluation et l'équipe d'évaluation devrait pouvoir entrer directement en contact avec lui, sans avoir à passer par le coordonnateur résident. Les gouvernements sont en outre à même de juger le travail des bureaux des Nations Unies sur le terrain, a-t-il fait remarquer.

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