ECOSOC/405

LES ACTIVITES OPERATIONNELLES POUR LE DEVELOPPEMENT DOIVENT REPONDRE AUX DEMANDES ET AUX BESOINS DES PAYS ET NON AUX EXIGENCES DES DONATEURS

13 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/405


LES ACTIVITES OPERATIONNELLES POUR LE DEVELOPPEMENT DOIVENT REPONDRE AUX DEMANDES ET AUX BESOINS DES PAYS ET NON AUX EXIGENCES DES DONATEURS

19980713 Dans le cadre de son examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, le Conseil économique et sociale s'est penché, ce matin, sur la suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale. A ce titre, il était notamment saisi du rapport du Secrétaire général sur l'examen triennal d'ensemble des activités opérationnelles, présenté par M. Patrizio Civili, Sous-Secrétaire général pour la coordination des politiques et les questions interinstitutions.

Les délégations ont estimé que les efforts en faveur du développement constituent l'activité principale du système des Nations Unies, qui détient en effet un avantage comparatif indéniable, en particulier pour résoudre les problèmes transnationaux. Dans la mesure où elles doivent aider les pays en développement, ils ont insisté pour que ces activités répondent avant tout à la demande et aux besoins de ces pays et non aux exigences des donateurs. Il est essentiel que les actions entreprises respectent pleinement les principes d'universalité, de neutralité et d'impartialité inscrits dans la Charte et qu'elles accordent un rôle accru aux pays concernés. Rappelant que c'est en regard des progrès sur le terrain que l'on mesurera véritablement l'efficacité des activités opérationnelles, plusieurs délégations ont plaidé en faveur d'une simplification des procédures, le Plan-cadre pour l'aide au développement ne devant en aucune manière représenter une charge supplémentaire pour les pays bénéficiaires. Les intervenants se sont également accordés sur la nécessité de renforcer le rôle des coordonnateurs résidents qui doivent disposer d'une parfaite connaissance de toutes les institutions du système. A cet égard, l'importance des critères de sélection des coordonnateurs ainsi que leur formation a été particulièrement mise en avant.

Le représentant du PNUD a fait état des progrès réalisés au cours des trois dernières années dans les divers domaines analysés dans le rapport. Il a indiqué que des réformes importantes avaient été introduites en vue de mieux définir les activités, forger de nouveaux partenariats, et renforcer l'efficacité et la capacité d'organisation afin de mieux répondre aux besoins des pays. Ainsi, des mesures ont été prises notamment dans les domaines de la programmation et de la planification; de la mise en oeuvre; de l'évaluation; de la gestion, de l'administration; de la logistique; ainsi qu'en ce qui concerne les ressources et le financement.

Le Conseil a entendu les interventions des représentants des pays suivants : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Autriche (au nom de l'Union européenne et des pays associés), République de Corée, Cuba, Canada, Fédération de Russie, Chine, Roumanie, Japon, Etats-Unis et Egypte. L'observateur de la Suisse est également intervenu ainsi que les représentants de la Banque mondiale, de UNAIDS, du PNUD, de l'ONUDI, de l'UNESCO et de l'OMS.

MM. Civili et Fred Haemmerlie, Directeur du Bureau de la coopération pour le développement du Département des affaires économiques et sociales, ont répondu aux questions soulevées par les délégations.

Le Conseil devrait achever son débat général sur ce point cet après-midi, à partir de 15 heures. Il tiendra ensuite une table ronde sur le rapport d'impact.

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Suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale (point 3 b)

Documentation

Rapport du Secrétaire général : Examen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (E\1998\48 et add1)

Le rapport contient une analyse et une évaluation de la mise en oeuvre des directives de politique générale énoncées dans les résolutions 50\120 et 52\203 de l'Assemblée générale.

L'examen triennal en cours est l'occasion de commencer à définir ce que seront les activités opérationnelles du système des Nations Unies au cours des premières années du prochain millénaire, Les examens antérieurs portaient sur des questions opérationnelles bien précises, mais le contexte actuel exige une approche plus large. Ces dernières années, les activités opérationnelles se sont considérablement multipliées et diversifiées du fait des situations et des besoins de plus en plus variés auxquels le système des Nations Unies doit faire face. Dans le même temps, les mandats et les travaux sont exécutés d'une manière plus intégrée car l'on comprend mieux les liens entre les différents aspects du développement. Les activités en faveur de la paix et les activités d'aide humanitaire, de relèvement et de développement sont programmées de manière synergique sur la base d'initiatives approuvées par le Comité administratif de coordination (CAC) sous l'égide du Secrétaire général. Le système des Nations Unies assure le suivi des conférences internationales, en se fondant de plus en plus sur les objectifs communs et la programmation coordonnée au niveau national. En outre, la coopération pour le développement s'inscrit de plus en plus dans un contexte d'interdépendance entre les pays - du fait de la mondialisation - et entre des thèmes tels que les flux de capitaux privés, l'évolution des technologies nouvelles et la communication. Au nombre des priorités figurent la lutte contre la pauvreté et les questions économiques et sociales connexes (population santé, sécurité alimentaire, éducation et impact sur l'environnement en particulier). Les thèmes intersectoriels tels que les droits de l'homme, la condition de la femme, les enfants et l'administration publique permettent de définir les priorités nationales qui vont dans le sens des activités opérationnelles de développement.

L'ONU s'intéresse de plus en plus aux fonctions de décision et de plaidoyer "en amont", remplace l'approche-projet par une approche-programme et participe, s'il y a lieu, aux assemblées et mécanismes tels que les tables rondes qui facilitent le dialogue de politique générale entre les partenaires du processus de développement et permettent d'en fixer le cadre. L'ONU reçoit des demandes de plus en plus variées et complexes concernant ses activités opérationnelles et doit en conséquence resserrer ses liens non seulement avec les gouvernements mais encore avec la société dans son ensemble. Le cadre opérationnel de la coopération pour le développement est de plus en plus

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hétérogène, et il faut d'une part assouplir le système et mieux l'adapter aux besoins nationaux en matière de développement et d'autre part rendre plus cohérentes les mesures opérationnelles afin d'optimaliser l'utilisation des ressources et les résultats obtenus. Le volume extrêmement variable de l'assistance fournie à différents pays par l'intermédiaire du système exige des approches différentes et des modalités adaptées à la situation de chaque pays. Les défis nouveaux qui se posent aux pays et à la communauté internationale mettent en évidence la nécessité pour les organisations du système de se rapprocher encore des entités nationales et d'adapter aux différents besoins nationaux leurs politiques, leurs programmes, leurs méthodes de travail ainsi que leur action et leur savoir-faire. Le programme de réformes de l'ensemble du système des Nations Unies, y compris les programmes et les fonds, commence à avoir un impact sensible sur l'efficacité et la pertinence des activités opérationnelles de l'Organisation. Le système est en pleine réorganisation et devrait devenir mieux à même de résoudre les problèmes liés au développement dans des contextes nationaux plus variés.

A l'évidence, il est urgent d'inverser la tendance au déclin et à la stagnation du financement (ressources de base en particulier). L'utilité, la cohérence et l'impact des activités de coopération pour le développement entreprises par le système des Nations Unies augmentent sensiblement à mesure que les fonds nécessaires se libèrent, en particulier les ressources de base qui forment l'ossature du maintien de l'aide au développement fournie par le système. Les progrès réalisés dans l'étude du financement des activités opérationnelles seront déterminants pour la réussite de l'examen en cous et de la mise en oeuvre de ses conclusions.

Le rapport passe en revue l'impact des activités opérationnelles, à partir de six évaluations, dont trois étaient axées sur le renforcement des capacités en matière de soins de santé primaire et d'éducation , tandis que les trois autres avaient trait au renforcement des capacités en matière de transfert de technologie, de consolidation de la paix et d'environnement. Les évaluations soulignent l'instabilité et la fragilité qui caractérisent une grande partie du secteur public, lequel n'est souvent plus le principal prestataire de services sociaux. Il s'avère aussi que l'efficacité du renforcement des capacités nationales dépend fortement de l'efficacité du renforcement infrastructurelle du pays considéré. Le renforcement des capacités n'est plus considéré comme faisant partie intégrante des objectifs d'autres projets et programmes, mais au contraire comme un objectif précis qui, pour être atteint, nécessite des ressources. Généralement, les évaluations montrent que les activités opérationnelles donnent de bons résultats lorsqu'il s'agit de traiter des questions multidisciplinaires, comme par exemple le renforcement des capacités. L'absence d'impact bénéfique tient aux raisons suivantes: multiplication des efforts autour de projets trop nombreux; pressions exercées pour que soient entrepris des projets recommandés par différents organismes du système des Nations Unies, alors que le nombre et la diversité des propositions dépassent la capité de gestion du pays intéressé; enfin, échec du transfert du contrôle et des responsabilités.

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Il ressort des rapports d'évaluation que les activités du système des Nations Unies ont permis de créer les conditions favorables à la mise en oeuvre de programmes plus ambitieux. Les évaluations indiquent que l'un des principaux facteurs de réussite est l'existence d'une masse critique de ressources financières, dont dépend l'efficacité des programmes nationaux financés par le système des Nations Unies. En conclusion, cette évaluation d'impact pilote tend á indiquer que la participation du système des Nations Unies au renforcement des capacités a eu des incidences positives dans les pays étudiés. Ces incidences sont souvent directes et immédiates, mais elles peuvent être complexes et variées, se manifester à long terme et ne devenir évidentes que lorsque des changements se produisent. Les six évaluations réalisées pourront servir de pont de départ á une analyse plus approfondie d,un échantillon plus large, faisant appel à des techniques plus précises.

Le rapport contient les chiffres des contributions versées aux fonds et programmes au cours des trois dernières années. Il ressort de ces chiffres que les ressources mises à la disposition des fonds et programmes des Nations Unies ont diminué. Les ressources de base ont accusé une baisse beaucoup plus nette que l'ensemble des ressources. L'Afrique reçoit près de 40% des ressources du système des Nations Unies, l'Asie et le Pacifique 22%, l'Amérique latine 22%, l'Europe, 6,6% et l'Asie occidentale 6%. L'ADP provenant des fonds et programmes des Nations Unies est répartie entre 130 pays. Les Etats-Membres, pays donateurs et bénéficiaires, ont exprimé leur ferme volonté de soutenir les activités opérationnelles de développement du système des nations Unies mais se sont déclarées préoccupés parle courant actuel en ce qui concerne les ressources de base. Les conseils d'administration et l'Assemblée générale devraient examiner les idées émises par le Secrétaire général. (A\52\847). L'Additif présente les données statistiques globales sur les activités opérationnelles au service du développement pour 1996.

Note du Secrétaire général : Directives révisées pour l'examen des politiques et procédures concernant la coopération technique entre pays en développement

La coopération technique entre pays en développement est, en substance, un processus par lequel deux ou plusieurs payse en de développement cherchent à se développer conjointement ou séparément par le biais d'échanges de connaissances, de ressources et de savoir-faire technique. En théorie, les activités de coopération technique devraient être amorcées, organisées et gérées par les pays en développement eux-mêmes sous la direction de leurs gouvernements respectifs et avec la participation d'institutions publiques ou privées, d'ONG et de particuliers. De par son caractère multidimensionnel, la coopération technique entre pays en développement s'étend à tous les secteurs et à toutes les formes de coopération technique des pays en développement, qu'elle soit bilatérale ou multilatérale, sous-régionale, régionale ou interrégionale.

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Compte tenu des changements intervenus dans le système économique international depuis les années 80, au premier rang desquels viennent la mondialisation des marchés et des structures de production ainsi que de la libéralisation des échanges commerciaux internationaux, la Coopération technique entre pays en développement (CTPD) est plus que jamais un instrument utile et valable pour aider les pays en développement à participer pleinement au nouvel ordre économique international. Les organismes des Nations Unies devraient prendre les mesures nécessaires pour mieux intégrer la CTPD dans leurs programmes et projets, ainsi que dans les activités opérationnelles qu'ils mènent en faveur du développement et encourager les autres institutions internationales compétentes à faire de même; les organismes de l'ONU devraient aussi privilégier les initiatives dans les domaines qui revêtent une importance particulière pour le développement, en appuyant les initiatives propres à favoriser la réalisation d'objectifs de développement économique à long terme dans des domaines prioritaires: lutte contre la pauvreté, augmentation de la production, création d'emplois et protection de l'environnement. Les organes des Nations Unies identifieront les pays pouvant jouer un rôle de catalyseur dans la mise en oeuvre de la CTPD, faciliteront l'accès des pays les moins avancés et des petits Etats insulaires en développement au Système d'orientation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour l'information en matière de CTPD et à d'autres réseaux d'information visant à promouvoir le développement et collaboreront avec le Groupe spécial de la CTPD pour continuer de promouvoir l'intégration de la CTPD dans les activités du système des Nations Unies.

Financement, formation et procédures

Si c'est aux pays en développement qu'il appartient au premier chef de promouvoir et de mener des activités de CTPD, ils devraient néanmoins bénéficier d'un soutien sans faille de la part de l'ONU. Le PNUD devrait notamment augmenter le montant de ses affectations par pays et de ses ressources de programmation et mobiliser des ressources additionnelles auprès des organisations non gouvernementales et du secteur privé. Les pays développés et leurs institutions de financement devraient être encouragés à conclure des arrangements triangulaires pour appuyer la CTPD. Il conviendrait ici d'encourager les pays en développement à prévoir des fonds CTPD dans leur budget national; de tirer pleinement parti des affections du PNUD par pays pour mettre en oeuvre des projets CTPD; de revoir régulièrement les règles et procédures des organismes des Nations Unies et de les renforcer, le cas échéant, de façon à donner la priorité à la CTPD lors de la formulation des projets de coopération technique, dans lesquels il conviendrait de prévoir des ressources suffisantes pour les activités de CTPD. Il conviendrait aussi, en matière de financement, de recourir, dans la mesure du possible, à des fonds d'affectation spéciale et à des ressources bilatérales pour renforcer les institutions et favoriser la conclusion d'accord de coordination et le jumelage d'institutions dans les pays en développement, et d'encourager le versement de contributions au Fonds d'affection spéciale de la coopération Sud-Sud.

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Les activités actuelles de coopération technique entre pays en développement font une large place à la formation, qui devrait être renforcée par l'organisation, à l'intention du personnel d'exécution des différents organismes , de séminaires internes d'orientation et de sensibilisation consacrés à la coopération technique entre pays en développement. Ces séminaires devraient porter sur les approches, méthodes et techniques propres à promouvoir la coopération technique entre pays en développement, sur ses modalités opératoires, ses rentabilité et avantages comparatifs, et sur les procédures de négociation, de conclusion et de mise en oeuvre d'accords bilatéraux et multilatéraux de coopération technique entre pays en voie de développement.

Concernant les procédures, les organismes du système des Nations Unies devraient adopter des politiques et des procédures en vue de faire de la CTPD une partie intégrante de leurs programmes et projets en veillant, comme le demande la résolution 1992/41 du Conseil économique et social, à ce que ce type de coopération soit considéré comme un thème prioritaire par les Etats Membres et par les organes et organismes des Nations Unies. Il serait bon que chaque organisme des Nations Unies définisse clairement des critères et des orientations pour l'utilisation des fonds inscrits au budget-programme ordinaire à l'appui des activités de CTPD. Les organismes de l'ONU devraient aussi donner des indications sur le type d'interventions à financer, la présentation à suivre pour le dépôt des propositions et les méthodes à appliquer pour leur examen et leur approbation.

Le Secrétaire général recommande à l'Assemblée générale d'approuver, après examen par le Conseil économique et social, les directives révisées sur les politiques et les procédures à suivre en matière de coopération technique entre pays en développement, ci-dessus résumées.

Débat général

M. HERIJANTO SOEPRAPTO (Indonésie) s'est exprimé au nom du Groupe des 77 et la Chine pour faire observer que ce point revêt une importance particulière pour les pays en développement. Il s'agit en fait des activités principales du système des Nations Unies. La mondialisation et la libéralisation accrues font qu'il faut tenir compte des particularités de chaque pays, de manière plus urgente que jamais. Les pays en développement doivent en effet faire face à des difficultés croissantes en raison de l'effet pervers de la mondialisation. C'est pourquoi les activités opérationnelles des Nations Unies sont un instrument fondamental pour faire aboutir leurs efforts en faveur du développement. L'examen triennal donne l'occasion aux Etats membres de contrôler et de faire le bilan des activités pour la développement, dont les caractéristiques fondamentales sont et doivent demeurer l'universalité et l'orientation multilatérale pour répondre aux besoins des pays en développement. Puisqu'elles doivent bénéficier aux pays en développement, ces activités doivent être réalisées selon leurs demandes, leurs besoins et leurs priorités. Le système de développement des Nations Unies doit, en outre,

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constamment évoluer pour assurer une plus grande efficacité et fournir de meilleurs services. La réforme des activités opérationnelles a eu des incidences sur le terrain et le Groupe des 77 et la Chine tient à insister sur l'importance qu'il accorde au rôle accru que les pays bénéficiaires de ces activités doivent jouer. Les activités doivent être déterminées en fonction des besoins des bénéficiaires et non des exigences des donateurs pour être efficaces et promouvoir le développement. Le représentant s'est également inquiété de la réduction globale des ressources pour le développement. Il faut inverser la tendance qui caractérise notamment les ressources de base, sinon il faudra réduire considérablement les activités des Nations Unies pour le développement, a-t-il mis en garde. C'est pourquoi, il est nécessaire d'assurer le succès du dialogue entrepris entre les fonds et programmes. Il faut également assurer une meilleure répartition des tâches entre les fonds et programmes, l'ECOSOC et l'Assemblée générale. Au niveau régional, il faut accroître la coordination des activités et à cet égard, les commissions régionales ont un avantage indéniable. Elles devraient être davantage plus associées aux activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement.

Prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale et de Chypre, M. ERNST SUCHARIPA (Autriche), a souligné l'importance qu'accorde l'Union européenne à l'examen triennal d'ensemble. Cet examen permet en effet de réviser les activités opérationnelles à travers le système des Nations Unies, d'examiner les changements qui ont eu lieu depuis le dernier examen triennal d'ensemble et d'envisager de nouvelles mesures qui pourraient être nécessaires. Il y a, en effet, certains domaines où des améliorations sont nécessaires. La priorité de l'Union européenne dans cet exercice est de maximiser l'impact et l'efficacité des activités opérationnelles de l'ONU à l'intérieur des pays pour appuyer les efforts des pays en développement qui cherchent à réaliser un développement durable. Pour l'Union européenne, la coordination effective sur le terrain constitue un facteur essentiel de l'impact des activités opérationnelles. Beaucoup reste à faire, par exemple, pour assurer la pleine participation de toutes les institutions spécialisées de développement de l'ONU. De plus, il faudrait déployer des efforts renouvelés pour que tous les principaux acteurs jouent le rôle qui leur revient, y compris les gouvernements et le système du coordonnateur résident. A cet égard, l'Union européenne estime que le processus de sélection des coordonnateurs résidents devrait être pleinement transparent et accorder une plus grande importance à la formation. L'Union européenne estime que l'UNDAF doit permettre de développer des priorités thématiques communes aux institutions spécialisées participantes. Pour assurer une efficacité maximale, il est essentiel que ces institutions spécialisées participent pleinement au processus, de même que les institutions de Bretton Woods. Avec le temps on devrait d'ailleurs trouver les moyens d'assurer la cohérence entre UNDAF et la Stratégie d'évaluation par pays de la Banque mondiale. Le dialogue sur l'UNDAF devrait en outre être maintenu avec les autres acteurs concernés comme les donateurs bilatéraux et les organisations de la société civile. Il importe, en outre, de simplifier

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les procédures administratives et de planification, ce qui permettrait en même temps de renforcer l'efficacité des activités opérationnelles. Il faudrait aussi intégrer davantage les stratégies et objectifs des grandes conférences des Nations Unies dans les activités opérationnelles en particulier les questions sexospécifiques, les droits de l'homme, les dimensions sociales et environnementales, ainsi que les droits de l'enfant.

Pour l'Union européenne, il est encore possible d'améliorer la manière dont l'ONU évalue l'impact des activités opérationnelles sur le terrain. Le représentant a proposé des évaluations régulières de tous les projets sur la base de critères clairs et a demandé que les leçons qui en seraient tirées soient reflétées dans tout le système. Des évaluations externes sont également utiles. L'Union européenne estime par ailleurs que des efforts supplémentaires devraient être déployés pour établir des services administratifs communs sur le terrain et, si besoin est, au niveau des sièges. En tant que contributeur important aux activités opérationnelles, l'Union européenne souligne l'importance d'un financement stable et prévisible des programmes et activités des Nations Unies, y compris par l'utilisation plus efficace des fonds disponibles.

M. JI'WON SUH (République de Corée) a regretté que la documentation concernant les activités opérationnelles soit insuffisante. Une bonne documentation est fondamentale pour tout processus d'évaluation. Le représentant a mis en avant l'importance de la dimension régionale des activités opérationnelles, tout en reconnaissant que ce sont les pays, à titre individuel, qui sont intéressés en premier lieu. Il a estimé que le système des Nations Unies jouit d'un avantage comparatif pour l'examen des problèmes transnationaux. S'il est vrai que les institutions pour le développement doivent jouer un rôle de catalyseur, il n'en demeure pas moins qu'elles se doivent de respecter les principes d'universalité, de neutralité et d'impartialité, Il a souhaité l'instauration d'un nouveau type de partenariat entre les gouvernements et les agences pour le développement. Après avoir évoqué l'expérience de la République de Corée dans ce domaine, le délégué a indiqué que son pays appuie pleinement le processus de renforcement de la coordination sur le terrain. Toutefois, a-t-il ajouté,une démarche dans ce sens doit avant tout avoir pour but de renforcer l'efficacité des activités. La coordination doit viser l'élimination de tout double-emploi et faire en sorte que le travail des Coordonnateurs résidents soit suivi de près par le Groupe des Nations Unies pour le développement, ce qui permettrait de mieux atteindre les objectifs poursuivis. Par ailleurs, les différentes institutions, y compris humanitaires, présentes sur le terrain devraient pouvoir apporter leur soutien pour permettre aux pays de passer rapidement d'un processus d'assistance humanitaire à un processus de reconstruction. La République de Corée est en outre fortement préoccupée par la diminution des ressources disponibles pour le développement. A cet égard, la collaboration tripartite entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods doit être renforcée pour définir de nouvelles formes de financement.

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M. FRANCOIS ROHNER (Suisse) a estimé que l'examen triennal était d'une portée particulière en raison des changements intervenus au cours des trois dernières années, dont la mondialisation des marchés, la crise économique et sociale en Asie, les nombreux pays souffrant de conflits internes, la baisse des budgets pour l'aide au développement, et la réforme des Nations Unies. S'agissant de l'aide publique au développement, il a estimé qu'il faudrait chercher à faire mieux avec des budgets à très faible croissance. Les institutions de développement des Nations Unies devront tout faire pour améliorer encore leurs performances et chercher à mobiliser d'autres types de ressources pour pouvoir répondre de manière adéquate aux besoins des pays en développement et des pays les moins avancés. Le représentant a souligné l'importance de l'interdépendance croissante entre les activités de développement, l'aide l'urgence et les mesures d'appui visant à rétablir la paix après les conflits. Il a déploré le fait que le rapport fasse peu mention des activités aux niveaux régional et inter-régional. S'agissant du système des coordonnateurs résidents, il s'est réjoui que la gestion de ce système reste dans les mains du PNUD. Dans le cas contraire, la Suisse ne pourrait plus assurer son appui financier à ce système. Le maintien d'un réseau de bureaux extérieurs ne peut être mesuré que par rapport aux ressources centrales du PNUD, a-t-il souligné. Il a appuyé, en outre, les mesures envisagées en vue d'améliorer la cohérence et la complémentarité des activités du système.

S'agissant de l'évaluation externe, la Suisse se félicite des premiers échos positifs et souhaite que le travail se poursuive. Concernant les aspects du financement du système, il a souhaité que les consultations en cours aboutiront à une solution permettant d'assurer une base financière sûre aux programmes

M. PEDRO PEDROSO (Cuba) a constaté avec préoccupation que les ressources destinées aux activités opérationnelles pour le développement ne cessent de diminuer. L'efficacité des activités ne pourra être réellement amélioré sans une augmentation importante des ressources, celles-ci devant être fiables et prévisibles. La diminution constante des ressources de base aura des incidences négatives sur le développement, comme elle en a déjà eu sur la coopération. Il faudrait donc parvenir à un accord pour garantir une base financière solide. Les décisions qui seront prises en septembre prochain sont essentielles pour les activités de développement. Certes, il est indispensable de déployer de nouveaux efforts pour s'assurer que les mesures de réforme du Secrétaire général sont appliquées sur le terrain, mais ce faisant, il ne faudrait pas oublier les principes d'intégrité et de souveraineté des pays bénéficiaires. Dans ce contexte, il y aurait certaines choses à revoir sur le terrain quant à la nature des activités des Nations Unies. Le système des coordonnateurs résidents et les plans-cadres ne peuvent remplacer le rôle des gouvernements et Cuba tient à souligner que c'est au gouvernement bénéficiaire d'assumer ses responsabilités conformément à ses propres politiques nationales. Le renforcement des Coordonnateurs résidents ne peut donc être un objectif en soi. Il vaut mieux appuyer les programmes

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nationaux plutôt que de se limiter à la vision somme toute réductrice des recommandations et conclusions des conférences internationales, a conclu le représentant.

M. ROLANDO BAHAMONDES (Canada) a rappelé qu'au cours des trois dernières années, un large éventail de réformes a été mis en place au sein des Nations Unies. Des progrès ont été accomplis mais il reste cependant du travail à faire pour en arriver à la pleine réalisation de toutes les décisions prises en rapport avec les activités opérationnelles des Nations Unies. Il est temps maintenant de passer à la mise en oeuvre de ces réformes au niveau des pays. Il est important de faire valoir les résultats et l'incidence de l'action de l'ONU au niveau des pays. L'ONU doit être en mesure de prouver que ses efforts contribuent à atteindre les objectifs qui ont été établis par les conférences mondiales. Il faut donc multiplier les efforts pour renforcer les systèmes de contrôle, d'évaluation et de mesure du rendement de chaque organisation, pour donner une attention particulière aux indicateurs de rendement, pour élaborer des approches plus harmonisées et pour encourager des évaluations conjointes.

Le second point auquel il faut attacher une attention particulière est la coordination au niveau des pays. A cet égard, le représentant a souligné l'importance des programmes de formation des coordonnateurs résidents pour aider à développer des compétences en constitution d'équipes et en relations interpersonnelles. Le Canada appuie également l'établissement de meilleurs critères de sélection et de profils de compétences des coordonnateurs résidents. En ce qui concerne les plans-cadres des Nations Unies pour l'aide au développement, il faut garantir la participation pleine et active des institutions spécialisées dans le processus. Il serait bon également d'identifier les moyens d'utiliser ces plans-cadres pour encourager un partenariat plus étroit entre les fonds et programmes, les institutions de Bretton Woods et les banques de développement régional au niveau des pays. En outre, les plans-cadres pour le développement devraient mener à une programmation complémentaire des fonds et programmes ainsi qu'à une révision des procédures de planification et de programmation. En matière de programmation, il est important de renforcer la capacité locale de faciliter l'exécution, l'engagement et la viabilité à long terme ainsi que d'assurer un suivi efficace des conférences de l'ONU au niveau des pays. Une des difficultés de la programmation est le lien entre les activités d'urgence, de consolidation de la paix et de développement. Il importe de définir plus clairement les rôles et les responsabilités des différents intervenants de l'ONU et d'assurer une meilleure transition des activités de secours ou d'après-conflits aux activités de développement. La question de la mobilisation des ressources est également vitale et le Canada appuie les travaux en cours au PNUD, à l'UNICEF, au FNUAP et au PAM pour fournir des ressources sûres et prévisibles.

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M. YURI ISAKOV (Fédération de Russie) a estimé que le renforcement des capacités nationales revêtait une importance prioritaire dans le cadre des activités opérationnelles. Ainsi, il a souligné notamment l'importance de la préparation et de la formation des cadres nationaux, de la consolidation de la démocratie, de la transparence dans la gestion publique et du renforcement de la société civile. Les efforts des programmes et des fonds doivent viser à assurer une participation pleine et active au processus du Plan-cadre pour l'aide au développement. La coordination sur le terrain doit être renforcée, et en particulier le système des coordonnateurs résidents. Le représentant a souligné l'importance d'une unité interinstitutions centrale pour le suivi des activités opérationnelles au niveau des pays et de l'octroi aux coordonnateurs résidents de responsabilités plus importantes, y compris en ce qui concerne leurs rapports avec le pays hôte et les institutions de Bretton Woods. Le représentant a souligné la nécessité de poursuivre l'évaluation du système. Il a jugé positif la nomination de coordonnateurs résidents provenant de diverses agences des Nations Unies. C'est le PNUD qui a plus large mandat dans le domaine du développement et le plus d'expérience dans le système d'appui sur le terrain.

Le représentant s'est félicité des progrès accomplis par les programmes et fonds opérationnels dans les pays bénéficiaires d'Europe de l'Est où ils ont accru leur efficacité. Il a jugé important de se concentrer sur une utilisation plus efficace du suivi et des résultats des processus d'évaluation en vue d'améliorer les programmes sur le terrain. A cette fin, les résultats doivent être plus facilement disponibles pour les bureaux sur le terrain.

M. YUAN SHAOFU (Chine) a estimé que le système des Nations Unies en faveur de la coopération pour le développement a fourni à la grande majorité des pays en développement une aide technique très utile dans les domaines économique et social. Les activités opérationnelles et l'aide technique devraient être encore renforcées. Le représentant s'est inquiété de la tendance à la baisse des ressources de base allouées aux fonds et programmes des Nations Unies. Le manque de ressources de base a mené à la réduction ou au report de la mise en oeuvre de nombreux programmes d'aide. Il nous faut montrer une réelle détermination politique et un sens de responsabilité vigoureux si nous voulons trouver les modalités pour accroître les ressources financières, a souligné le représentant. Pour celui-ci, les ressources de base devraient continuer à être fournis par les pays développés. A cet effet, il a souhaité que la résolution 50/120 de l'Assemblée générale et les autres résolutions pertinentes soient scrupuleusement mises en oeuvre.

Pour ce qui est du Plan-cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF), le représentant a dit attendre avec impatience le rapport d'évaluation sur les tests pilotes réalisés dans 18 pays. Nous estimons que le Plan-cadre ne pourra jouer son rôle que si les pays bénéficiaires sont efficacement associés au processus. Le représentant s'est félicité des efforts déployés au sein du système des Nations Unies pour mettre en oeuvre le programme de réforme du Secrétaire général et des progrès qui ont permis de

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renforcer la coordination des activités menées au Siège et aux niveaux national et régional. A nos yeux, le but ultime de la coordination est d'accroître la capacité des activités opérationnelles à répondre aux besoins accrus des programmes de pays. Nous pensons que le résident coordinateur devrait en même temps être le représentant au niveau du pays d'un programme ou d'un fonds. Par ailleurs, la participation des organisations non gouvernementales aux activités opérationnelles devrait fait l'objet d'une décision émanant du pays bénéficiaire. Le rôle complémentaire des capitaux privés devrait être pris en compte dans la mesure où la nature des activités opérationnelles des Nations Unies n'est pas modifiée.

M. ALFREDO SFEIR-YOUNIS (Banque Mondiale) a indiqué que la Banque mondiale relève le défi de l'élimination de la pauvreté depuis sa création. Ses politiques macro-économiques ont été améliorées et la Banque s'efforce de faire participer les gouvernements et la société civile à tous les niveaux de décision. La relation entre la Banque et l'ONU s'est également améliorée et un nouveau niveau de dialogue a été atteint. Il semble qu'il y a un avis très favorable devant le processus de décentralisations de la Banque. Il est en effet essentiel qu'elle se rapproche des pays-clients. La coordination en tant que fonction et pratique doit demeurer une prérogative des gouvernements souverains. Pour ce qui est du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, comme de la stratégie d'assistance par pays de la Banque mondiale, il est clair qu'une approche unilatérale n'est pas viable et il faut absolument tenir compte des besoins des pays. La stratégie par pays de la Banque mondiale fait l'objet de consultations larges avec les gouvernements et la société civile. Le représentant a indiqué également qu'un dialogue a lieu entre la Banque mondiale et les institutions de l'ONU, dont notamment le PNUD, immédiatement après les grandes conférences mondiales. La Banque mondiale est attachée à une coopération étroite entre toutes les institutions des Nations Unies. Elle estime également que les pays concernés doivent avoir le pouvoir de décision ultime en ce qui concerne les programmes et activités opérationnelles pour le développement.

M. SORIN TANASESCU (Roumanie) a déclaré que les débats du Conseil économique et social sur la revue générale des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sont une part importante des discussions qui ont démarré lors de la session du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP); ces débats de l'ECOSOC continueront durant la prochaine Assemblée générale. Il est remarquable que la revue triennale prenne place dans le cadre de la réforme des Nations Unies lancée par le Secrétaire général en 1997. En fait la réforme mène à une nouvelle culture en matière d'assistance multilatérale, basée sur une meilleure coordination des programmes et des fonds au niveau des pays, de même que pour une meilleure synchronisation des activités des institutions de Bretton Woods, et plus d'efficacité et d'identification des objectifs communs. Des concepts comme ceux du "Groupe des Nations Unies pour le développement", du "Plan-cadre

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d'assistance des Nations Unies pour le développement" (UNDAF), du "Système de coordonnateurs résidents", de la "Maison des Nations Unies" sont adaptés à la nouvelle culture.

La Roumanie a été inclue dans la phase pilote du plan-cadre en 1997, ce qui est un pas en avant dans la bonne coordination de toutes les activités opérationnelles au niveau des pays où sont menés des programmes. Le document signé il y a deux semaines à ce sujet est l'aboutissement d'un processus continu de consultations entre les institutions roumaines, y compris le Bureau du Premier Ministre, et tous les membres des équipes des Nations Unies en activités en Roumanie. Au vu des implications dans ces programmes du Gouvernement et de la société, le plan-cadre suscite un sérieux engagement envers les activités du système des Nations Unies, et répond aux besoins d'assistance de la Roumanie en cette période caractérisée par de profondes transformations politiques et socio-économiques. La Roumanie soutient cette nouvelle forme de coordination et considère que la personnalité et l'expérience du coordonnateur résident sont déterminants pour l'élaboration et la bonne mise en place du plan-cadre.

M. SOMAR WIJAYADASA, Représentant du Programme commun des Nations Unies pour le VIH/SIDA, a souligné l'importance de la présentation du rapport du Secrétaire général sur l'examen d'ensemble des activités opérationnelles dans le cadre des mesures de réforme de l'Organisation. Le Programme commun des Nations Unies pour le VIH/sida, établi en 1996, est une des premières manifestations du système des Nations Unies de coordinateur résident. Le Programme est un programme des Nations Unies co-parrainé par six organisations, à savoir le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale. L'approche du Programme a été novatrice à l'échelle des pays et a été citée en exemple par le Secrétaire général comme pouvant être utilisée dans d'autres domaines du développement. Au niveau des pays, le Programme des Nations Unies pour le VIH/sida permet de coordonner, par l'intermédiaire de Groupes de réflexion des Nations Unies pour le SIDA, les activités des représentants des pays, de tous les co-parrains et des autres membres du système des Nations Unies. Les Groupes de réflexion donnent aux différentes institutions une structure qui leur permet notamment d'aider les gouvernements à identifier les besoins prioritaires, à trouver des réponses nationales, et à assurer que les politiques des institutions des Nations Unies dans le domaine du sida répondent aux priorités stratégiques du pays. Les résultats des activités menées par les groupes de réflexion sont encourageants et doivent être poursuivis.

M. NIKHIL CHANDAVARKAR, Directeur de la Division du Bureau des relations extérieures pour les ressources et les affaires extérieures du PNUD, a déclaré qu'au cours des trois dernières années, le PNUD avait fait de grands progrès dans les divers domaines analysés dans le rapport. Les directives qui ont été

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adoptées s'intègrent dans le cadre du renforcement de la présence des Nations Unies dans le domaine du développement au niveau des pays. Ces directives réaffirment les principes guidant les activités opérationnelles du PNUD, y compris la nécessité d'assurer la participation des gouvernements nationaux, édifier la capacité nationale pour le développement humain durable, en particulier l'élimination de la pauvreté et la mobilisation de ressources supplémentaires pour le développement. Des réformes importantes ont été introduites, visant à mieux définir les activités, forger de nouveaux partenariats, renforcer l'efficacité et la capacité d'organisation en vue de répondre aux besoins des pays. Ainsi, des mesures ont été prises notamment dans les domaines de la programmation et de la planification; de la mise en oeuvre; de l'évaluation; de la gestion, de l'administration; de la logistique; ainsi qu'en ce qui concerne les ressources et le financement.

S'agissant de la programmation et de la planification, de nouveaux instruments ont été introduits et ceux existants ont été améliorés. Des mesures ont, en outre, été prises en vue, notamment, d'accroître les activités en faveur des objectifs et des priorités du Conseil d'administration; d'assurer que la majorité des ressources vont aux pays les plus nécessiteux; d'introduire une approche stimulante pour la formulation de programme en faveur du développement durable; de renforcer la flexibilité dans l'allocation des ressources aux pays qui connaissent des conditions de développement particulières; d'appuyer la fonction opérationnelle du système du coordonnateur résident; et de décentraliser l'autorité vers les pays. Le PNUD procède, en outre, actuellement à une révision des cadres de coopération par pays et travaille avec vigueur à la mise en oeuvre de l'UNDAF au niveau des pays, avec ses partenaires. A cet égard, l'un des défis est d'assurer une meilleure participation des pays bénéficiaires de programmes dans ce processus. Il est en outre essentiel de tendre vers une plus grande harmonisation et intégration des instruments de programmation. Environ 70% des programmes et projets soutenus par le PNUD sont actuellement mis en oeuvre au niveau national. Cette mise en oeuvre constitue un instrument essentiel du renforcement des capacités de gestion et de l'expertise technique des institutions nationales. Afin d'assurer le renforcement à long terme des capacités, les bureaux locaux du PNUD sont invités à définir une stratégie de sortie claire avec les gouvernements nationaux. Le PNUD a, en outre, oeuvré avec les pays bénéficiaires de programmes et ses autres partenaires au renforcement de la fonction d'évaluation et à une meilleure utilisation des résultats en vue d'améliorer les performances à tous les niveaux. Le réseau de bureaux locaux a également été renforcé, couvrant des programmes dans 174 pays et territoires. Dans ce cadre, l'accent a été mis sur la décentralisation, l'amélioration des compétences du personnel, et un meilleur flux d'information entre les bureaux des pays et entre ces bureaux et les sièges. S'agissant des ressources et du financement, il a indiqué que le PNUD travaillait avec le Conseil d'administration en vue d'assurer des ressources de base en croissance et prévisibles pour les activités de développement. Le Conseil d'administration prendra une décision concernant la nouvelle stratégie de financement du PNUD lors de sa session de septembre.

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M. WATARU NISHIGAHIRO (Japon) a estimé que le présent examen triennal est particulièrement important car il a lieu au moment où les réformes du Secrétaire général sont toujours en train d'être mises en place. Les plans- cadres des Nations Unies pour le développement (UNDAF) sont une initiative très intéressante pour la promotion de liens organiques entre les institutions des Nations Unies qui participent aux activités de développement. C'est pourquoi, l'UNDAF devrait être utilisé non seulement par les fonds et programmes mais également par l'ensemble des institutions du système. Pour ce faire, une plus grande couverture de pays bénéficiaires est nécessaire et la participation accrue des institutions de Bretton Woods devrait être encouragée. Le système des coordonnateurs résidents devrait également être renforcé à cet effet.

L'amélioration de la capacité des coordonnateurs résidents semble nécessaire, notamment pour intégrer l'ensemble des institutions du système aux activités opérationnelles. Un manuel et des directives sur la nature de leurs travaux devrait être fournis et le programme de formation renforcé. Le Japon aimerait, à cet égard, obtenir des informations supplémentaires sur le programme de formation de Turin. En ce qui concerne la coordination, elle ne devrait pas représenter un fardeau supplémentaire pour les pays bénéficiaires. Il faut donc normaliser les programmes et simplifier les procédures, a suggéré le représentant. Les capacités doivent être également renforcées, non seulement au niveau des pays mais aussi des institutions. Par ailleurs, le Japon attache une grande importance à la coopération sud/sud, dans la mesure où elle permet à tous les pays en développement de tirer partie de l'expérience de leurs semblables.

M. HASSAN H. BAHLAOUI, Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel (ONUDI), a souligné que l'ONUDI a intégré la politique d'évaluation triennale des actions opérationnelles pour le développement des Nations Unies dans le cadre de son programme de réformes afin de renforcer ces activités sur le terrain. Dans le cadre de son programme de décentralisation, l'ONUDI a signé en octobre 1997 un accord avec le PNUD pour renforcer la coordination sur le terrain. Cet accord souligne l'importance du rôle des représentants locaux de l'ONUDI en matière de mobilisation de fonds. De plus, le Plan d'activité de l'ONUDI, adopté en 1997, prévoit l'amélioration de la coordination fonctionnelle et des programme entre les représentants de l'ONUDI et ceux des autres institutions des Nations Unies sur le terrain. C'est ainsi que les Bureaux locaux de l'ONUDI seront intégrés dans une représentation commune des Nations Unies à chaque fois que ce sera possible. En janvier 1998, le Directeur général de l'ONUDI, M. Carlos Magariños, a organisé la première réunion de tous les représentants locaux de l'ONUDI afin de discuter, entre autres, des interactions entre leurs représentations et le Siège, de la délégation des pouvoirs administratifs et financiers aux représentations locales et de la coopération avec les autres institutions du système des Nations Unies. Cette réunion a également servi de forum pour un dialogue entre les institutions des Nations Unies et les institutions de développement bilatérales afin d'établir un meilleur mécanisme

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de coopération et de coordination entre ces institutions et l'ONUDi au niveau des pays. M. Magariños a également décidé de coopérer pleinement avec les système des Nations Unies à travers un programme conjoint, la participation au processus de l'UNDAF et la contribution au développement d'instruments communs pour renforcer les activités opérationnelles au niveau des pays.

Mme BETTY KING (Etats-Unis) a estimé que le défi actuel était d'identifier les domaines prioritaires sur lesquels il faudrait concentrer les efforts en vue d'améliorer les activités opérationnelles au cours des trois prochaines années. Ainsi, pour les Etats-Unis, le renforcement du système des coordonnateurs résidents constitue une priorité. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer leur formation afin d'assurer que les meilleures pratiques sont respectées dans la constitution des équipes et que toutes les agences mandatées sont reflétées par le coordonnateur résident, même lorsque l'une d'elles n'est pas présente dans le pays. Il faut, en outre, assurer la plus grande impartialité et neutralité, tout en maintenant le lien entre le coordonnateur résident et le représentant du PNUD sur place pour que le coordonnateur résident demeure un acteur important dans le processus de programmation. Les Etats-Unis encouragent les fonds et programmes à travailler sur la base des notes stratégiques des pays lorsqu'ils établissent les cadres de coopération par pays, et à consulter les gouvernements concernés qui n'ont pas établi de notes stratégiques afin d'assurer la cohérence avec les priorités nationales.

La représentante a préconisé de nouvelles mesures en vue de renforcer l'intégration des agences spécialisées dans le Plan-cadre et a encouragé la collaboration sur le terrain avec les institutions de Bretton Woods. L'un des priorités de l'examen triennal d'ensemble devrait être le rôle des activités opérationnelles pour le développement dans les situations d'urgence complexes et les situations de crise après les conflits. Les Etats-Unis appuient les efforts des fonds et programmes en vue d'assurer la transition sans heurt de l'aide d'urgence vers l'aide au développement, en particulier dans les pays qui sortent de situations de conflits armés. A cet égard, ils encouragent l'implication précoce des institutions de l'ONU chargées du développement dans le processus de reconstruction après les conflits. Il faudrait, en outre, envisager de créer un mécanisme en vue d'intégrer effectivement les composantes du développement dans la réponse qui est apportée aux urgences humanitaires et en vue d'assurer la transition sans heurt de l'aide d'urgence vers les activités de développement. La représentante a indiqué que les contributions volontaires des Etats-Unis pour 1996 s'élevaient à près de 700 millions de dollars, soit 17% des contributions totales. Elle a assuré que son pays était déterminé à trouver une solution satisfaisante à la question de la mobilisation des ressources.

Mme GENEVIEVE ROUCHET (UNESCO) a estimé que le dialogue entamé entre les fonds et programmes aurait mérité de bénéficier de 6 mois de plus, notamment pour les évaluations de l'impact des activités opérationnelles sur le terrain. Elle a rappelé que ce sont les institutions spécialisées qui ont proposé de

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participer au Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement. Elles n'ont pas participé à l'élaboration de ses directives, a regretté Mme Rouchet, ajoutant que si la participation en amont était plus importante, le rôle des institutions spécialisées sur le terrain n'en serait que plus efficace. Pour l'UNESCO, la note de stratégie par pays ne doit pas être purement et simplement abandonnée, il faut seulement en revoir son contenu et ses objectifs dans le cadre du Plan-cadre. Il faudrait revoir également les phases du processus de programmation et le processus d'évaluation par pays doit être retenu dans ce processus de programmation. Par ailleurs, les fonds et programmes devraient harmoniser dans la durée de leur cycle de programmation, qui devraient également être harmonisés avec ceux des institutions financières internationales qui sont tous biennaux.

L'UNESCO estime que le Coordonnateur résident doit jouer le rôle de chef d'orchestre des activités de développement des Nations Unies. Mais il doit aussi reconnaître et avoir une parfaite connaissance des fonctions et mandats des institutions spécialisées; c'est pour cela qu'une formation appropriée du Coordonnateur résident est essentielle. En outre, le PNUD ne doit pas oublier ses fonctions de collaboration avec l'ensemble des autres acteurs du système, qui ne sont pas tous situés à New York. En ce qui concerne les services et locaux communs, au niveau national, il faut avoir une démarche souple. Ainsi les institutions spécialisées pourraient participer à une mise en commun si cela n'est pas plus coûteux. Or elles bénéficient déjà souvent des locaux attribués par les Etats d'accueil, a rappelé la représentante. Il faut donc appréhender cette question de manière bilatérale car les institutions spécialisées peuvent elles-mêmes proposer des locaux.

M. ADEL ABDELLATIF (Egypte) a déclaré qu'il fallait saisir l'occasion de l'examen triennal d'ensemble pour repositionner les activités opérationnelles sur une base solide pour l'avenir. Il importe de trouver, à l'avenir, davantage de ressources afin de pouvoir financer l'examen de l'impact des activités opérationnelles dans d'autres pays et d'en tirer les leçons. Le représentant a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général accorde trop d'importance à la réforme et qu'il n'y ait pas, en particulier, de paragraphe séparé sur le rôle exact du Groupe pour le développement des Nations Unies. L'Egypte souhaite davantage d'informations sur le rôle de ce Groupe. S'agissant du Plan-cadre, il a souhaité avoir davantage de précisions sur ce que sera l'avenir de ce processus. Il a estimé que le rapport contenait aussi trop d'informations concernant le système du coordonnateur résident, soulignant que bien que son rôle soit important, d'autres questions, comme les ressources, méritaient davantage d'attention. S'agissant de la collaboration avec les institutions de Bretton Woods, il a souligné le rôle central joué par les gouvernements qui signent les accords et recherchent l'appui des fonds et programmes et des institutions spécialisées.

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Pour l'Egypte, si l'on veut poursuivre les activités opérationnelles de développement, il faut assurer la prévisibilité et la stabilité des ressources, sinon les activités opérationnelles seront vouées à l'échec. Sans ressources adéquates, on limite les possibilités d'obtenir des résultats, a-t-il souligné.

M. FERDINAND LITTAWA, Organisation mondiale de la santé (OMS), s'est félicité du présent processus d'examen triennal des activités opérationnelles du système. Il a indiqué que le Mali, la Pakistan et l'Ouganda sont les trois études de cas présentées par l'OMS ont été réalisés. La perspective adoptée par l'OMS porte sur le long terme et l'évaluation va de 1980 à 1995. Elle dépasse ainsi la simple efficience et considère l'impact et la viabilité. Au niveau de la politique générale, il faut que le système des Nations Unies travaille de manière unie pour avoir un réel impact dans les pays, a estimé M. Littawa, ajoutant que cela pourra être facilité notamment par le recours au Plan-cadre et à l'évaluation commune aux pays. Il faut aussi développer le partenariat entre les institutions des Nations Unies, les ONG, les institutions financières internationales, les autorités et gouvernements concernés ainsi que la société civile. Il est également nécessaire d'harmoniser la stratégie entre toutes les institutions des Nations Unies qui travaillent toutes avec le même objectif et d'entamer une collecte de données permettant de mieux évaluer les activités. L'OMS se réjouit que dans le cas du Mali, le fait de permettre aux communautés de gérer leurs propres soins de santé primaires est le résultat le plus positif des efforts déployés. L'OMS est prête à collaborer aux activités du système, surtout lorsque la santé peut véritablement faire la différence, a déclaré M. Littawa, précisant que l'OMS est présente dans tous les pays et qu'il faut l'utiliser là où elle peut véritablement faire la différence.

Remarques finales

M. PATRIZIO CIVILI, Secrétaire général adjoint pour la coordination des politiques et les affaires interinstitutionnelles, a assuré avoir pris bonne note des commentaires des délégations et indiqué que ceux-ci seraient repris dans le document révisé qui sera présenté à l'Assemblée générale dans le cadre de l'examen triennal d'ensemble. Il a indiqué que des évaluations avaient été réalisées dans le passé au niveau des pays mais que celles-ci n'avaient jusqu'à présent pas été inclues dans le processus d'examen triennal.

M. FRED HAEMMERLIE, Directeur du Bureau de la coopération pour le développement du Département des affaires économiques et sociales, a expliqué que des ateliers avaient été mis sur pied sur le terrain visant à améliorer la collaboration entre les diverses agences et partenaires. 90 pays environ ont été couverts jusqu'à présent. De nombreux programmes de pays trouvent leur origine dans ces ateliers. Il existe, en outre, des formations individuelles à l'intention des coordonnateurs résidents. Ce type de formation est prévu pour les coordonnateurs résidents qui occupent un tel poste pour la première fois mais aussi pour ceux qui sont déjà en place.

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