ECOSOC/404

DIALOGUE AVEC LES CHEFS DES FONDS ET PROGRAMMES : LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LA NECESSITE D'ASSOCIER PLEINEMENT LES PAYS AUX PROGRAMMES MIS EN PLACE

10 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/404


DIALOGUE AVEC LES CHEFS DES FONDS ET PROGRAMMES : LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LA NECESSITE D'ASSOCIER PLEINEMENT LES PAYS AUX PROGRAMMES MIS EN PLACE

19980710 Le Conseil tient une table ronde sur les résultats des conseils d'administration des fonds et des programmes

Poursuivant son examen des activités opérationnelles des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, le Conseil économique et social a achevé, cet après-midi, son dialogue officieux, entamé ce matin, avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies. Lors de cet échange de vues avec M. James Gustave Speth, Administrateur du PNUD; Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du FNUAP; Mme Catherine Bertini, Directrice exécutive du PAM et Mme Carol Bellamy, Directrice générale de l'UNICEF, il a été mis en garde contre toute évaluation hâtive du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (UNDAF), arguant qu'on ne saurait préjuger de ses résultats avant que le processus ne soit achevé.

Les participants ont notamment estimé que l'harmonisation des activités et des ressources des institutions spécialisées des Nations Unies avec les institutions de Bretton Woods n'est pas forcément souhaitable en raison des différences de leurs objectifs. Au travers de leurs questions et observations, les délégations ont insisté sur la nécessité d'associer pleinement les autorités nationales à la mise en place des programmes de pays prévus par l'UNDAF.

Le Conseil a ensuite tenu une table ronde sur les résultats des conseils d'administration des fonds et des programmes. Les rapports dont il était saisi à ce sujet ont été présentés pour le PNUD par M. Rafeeuddin Ahmed; pour le FNUAP par M. Stirling Scruggs; pour l'UNICEF par M. Ado Vaher; et pour le PAM par Mme Valérie Sequeira. Lors d'un bref échange de vues, la nécessité de simplifier les rapports présentés a été mise en avant afin notamment de permettre au Conseil économique et social d'exercer son rôle de contrôle et de suivi et d'établir des directives claires.

Le Conseil poursuivra les travaux de sa session de fond pour 1998 lundi 13 juillet, à 10 heures, en abordant la question de la suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale.

Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement : rapports des Conseils d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)/Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Documentation

Rapport sur les travaux des première et deuxième sessions ordinaires, de la reprise de la deuxième session ordinaire, de la troisième session ordinaire et de la session annuelle de 1997 du Conseil d'administration du Programme alimentaire (E/1998/37)

A sa deuxième session ordinaire de 1997, le Conseil a examiné le rapport du Groupe de travail à composition non limitée pour la révision des règles générales et Règlement financier du Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que le texte des Statut et Règlement général proposé pour le PAM. Le Statut du PAM proposé a été approuvé par le Conseil économique et social par sa décision 1997/217 du 8 juillet 1997, et par le Conseil de la FAO à sa 112ème session, et adopté par la Conférence de la FAO (résolution 11/97 du 17 novembre 1997) et par l'Assemblée générale des Nations Unies par sa décision 52/449 du 18 décembre 1997. Ce Statut est entré en vigueur le 1er janvier 1998.

Le Conseil d'administration du PAM a décidé de reconduire la Cour des Comptes de la France comme Commissaire aux comptes du PAM pour un deuxième mandat couvrant les exercices financiers 1998-99 et 2000-2001. Il a encouragé le PAM a poursuivre les efforts qu'il déploie pour atteindre son objectif, qui est d'allouer au moins 90% de l'assistance au développement aux pays à faible revenu et à déficit vivrier, et au moins 50% de cette assistance aux pays les moins avancés (PMA). Le Conseil a décidé que le PAM devrait sélectivement appliquer les stratégies suivantes dans les PMA: investir dans la capacité des PMA d'utiliser efficacement les programmes d'aide alimentaire; recourir davantage au mécanisme des fonds alimentaires et aux projets expérimentaux; favoriser l'entretien et le fonctionnement des services publics de base et des infrastructures grâce à une aide alimentaire dans les cas où de telles interventions sont essentielles pour résoudre les problèmes des personnes pauvres et vulnérables; et collaborer étroitement avec les autres organismes des Nations Unies, les donateurs bilatéraux et les ONG pour renforcer les programmes de développement du PAM et utiliser au mieux l'aide alimentaire dans les PMA.

Le Conseil a souligné que le caractère multilatéral du PAM devait faire l'objet d'une discussion plus approfondie dans le contexte de l'examen, prévu prochainement, des politiques en matière de dotation en ressources et de financements à long terme. Il a également noté que la solution des problèmes fondamentaux de la faim et de la pauvreté était l'un des thèmes centraux de la

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Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire. Le Conseil a d'autre part approuvé la préparation d'un budget consolidé d'environ 2,6 milliards de dollars, y compris un montant approprié au titre des dépenses administratives et d'appui aux programmes (AAP), pour la période 1998-1999, et il a demandé que lors de la préparation du prochain Plan stratégique et financier, le PAM tienne compte des observations formulées par le Comité pour les questions administratives et budgétaires de l'ONU et par le Comité financier de la FAO. Après l'examen de l'exécution du budget pour 1996, le Conseil, à sa session annuelle de 1997, a recommandé qu'un rapport complet sur l'exécution du budget pour l'ensemble des activités du PAM soit établi tous les deux ans. Ce rapport devrait comprendre des explications détaillées sur les recettes et les dépenses AAP engagées, avec une présentation qui permette au Conseil d'évaluer comment les propositions initiales avaient été appliquées et pourquoi on s'en était écarté, ainsi que des explications sur les carences enregistrées pendant l'exécution des opérations.

La vaste expérience acquise par le PAM dans les situations d'urgence prolongées ou complexes a montré que les réponses traditionnelles sont souvent inadaptées aux besoins réels des personnes qui s'efforcent de stabiliser et d'assurer leur subsistance dans une situation de conflit. Le Conseil est d'avis que les activités de développement exécutées à l'appui d'une action humanitaire peuvent contribuer à éviter une nouvelle détérioration des structures sociales et économiques, et à jeter les bases du redressement et de la réconciliation. Conformément aux orientations fournies par le Conseil, et pour veiller à ce que seules les populations les plus pauvres et vulnérables dans les pays les moins avancés reçoivent une assistance du PAM, les moyens du` Programme en matière de cartographie de la vulnérabilité, ont été renforcés, et les liens de collaboration avec d'autres organismes des Nations Unies tels que la FAO, l'OMS, le PNUD et l'UNICEF ont été resserrés. Des lignes directrices sur l'utilisation de l'aide alimentaire comme outil de développement dans certains secteurs sociaux tels que la santé et l'éducation ont été élaborées pour aider les bureaux de pays à mieux concevoir les programmes qui doivent s'inscrire dans un cadre d'assistance commun au système des Nations Unies.

Les autres rapports des conseils d'administration des Fonds et Programmes des Nations Unies ont été présentés dans notre communiqué publié ce matin, ECOSOC/403.

Echange de vues avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes

Le représentant de la France a estimé que la réforme devait permettre de renforcer les programmes et leur efficacité. Soulignant les attentes importantes placées dans le processus du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, il a demandé quelle était la réalité de ce processus actuellement et comment étaient jugées les premières expériences lancées dans les pays pilotes. Réalise-t-on un vrai travail d'analyse ? S'agissant du lien entre le processus du Plan-cadre et la programmation, il a demandé si à

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ce stade les expériences dans les pays pilotes avaient montré un début de traduction du processus dans la programmation et s'il existait déjà une claire vision de la manière dont ce processus sera traduit dans la programmation. Est-il opportun ou envisageable de déboucher sur des programmes communs ? Le processus peut-il et doit-il déboucher sur la multiplicité et la généralisation de programmes communs ? La France estime, pour sa part, que l'élaboration de programmes communs aux institutions des Nations Unies pourrait aider à l'élaboration de programmes communs à l'ensemble des bailleurs de fonds.

Le représentant de l'Australie a demandé ce que pouvait faire l'ECOSOC pour renforcer davantage la sexospécificité dans les programmes, compte tenu de la féminisation de la pauvreté et du rôle des femmes dans le développement. Il a prié instamment les chefs de programmes de faire preuve de fermeté et de vision dans la rationalisation des programmes.

Le représentant de la Chine a demandé si dans le passé l'établissement des budgets n'était pas fondé sur les résultats. Qu'entend-on exactement par établissement du budget sur la base des résultats ? S'agissant de l évaluation des indicateurs économiques en Afrique, il a estimé qu'il faut tenir compte de l'activité au niveau de chaque pays. A cet égard, il a demandé quelles mesures les responsables des fonds et programmes avaient l'intention de prendre pour assurer la participation de ces Etats au processus.

Le représentant de la Finlande a préconisé la prudence dans l'évaluation du processus du Plan-cadre. Il importe de voir comment il s'insère dans les autres cadres de développement qui existent déjà et qui fonctionnent. Pour la Finlande, il y a effectivement trop de programmes et il faut les réduire. Le représentant a ensuite souligné les liens étroits entre le financement et l'évaluation. Il faudra, en effet, convaincre les contribuables, qui sont à la base les donateurs, de l'utilité de nos programmes et cela ne peut se faire sans évaluation fiable, a-t-il souligné. Il y a-t-il des plans concrets visant à mettre en avant l'importance de la participation nationale dans le processus d'évaluation, a-t-il demandé.

Le représentant de l'Inde a reconnu qu'effectivement le succès de la réforme se mesurera par les effets positifs qu'elle aura sur la vie quotidienne des plus démunis. Le déclin général de l'APD est très préoccupant de même que l'afaiblissement de la participation des Nations Unies. La mobilisation des ressources est un élément fondamental et il est décevant que le processsus de réforme ne se soit pas encore traduit par une amélioration de la disponibilité de fonds. Il a mis en garde contre les réunions périodiques des bureaux des institutions car il a estimé qu'il n'est pas de leur ressort d'évaluer les mesures législatives. En ce qui concerne l'évaluation et la mise au point des indicateurs, il a insité sur la nécessité d'assurer la participation des pays concernés par les programmes mis en oeuvre.

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M. JAMES GUSTAVE SPETH, Administrateur du PNUD, a indiqué que la réorientation des bureaux vise à instaurer un processus global d'évaluation sur la base des résultats. Il ne faut pas préjuger du résultat de l'évaluation du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, il faut d'abord avoir la patience nécessaire et attendre l'achèvement de ce processus long. Toutefois, il a mis en garde contre les trop grandes espérances. Le processus plan-cadre fait partie d'un processus d'apprentissage et des espérances trop élevées risquent d'être suivies d'une forte déception. Il faut être prudent en matière d'harmonisation avec les institutions de Bretton Woods car leurs priorités sont parfois différentes. Il est impératif que les pays soient d'accord avec le contenu du plan-cadre les concernant pour parvenir à un quelconque résultat. Pour ce qui est des questions sexospécifiques, les propositions faites par le Secrétaire général pourraient être suivies d'effet à l'ECOSOC. Il faut envisager l'élimination pure et simple de certaines procédures, telle la note consultative, dans le cadre du processus d'apprentissage du plan-cadre. Pour ce faire, il faut que le début de mise en place des programmes et celui de la mise en place du plan- cadre correspondent. La question des indicateurs demande un dialogue plus approfondi encore. Pour l'heure la définition des budgets n'est pas entièrement fondée sur les résultats mais les efforts sont multipliés pour présenter des élements quantitatifs.

La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population, Mme NAFIS SADIK, a indiqué qu'il existait déjà des activités communes pré- UNDAF, comme le recensement, ainsi que des activités en matière de santé. Le processus du Plan-cadre permettra de multiplier ces activités, par exemple dans le domaine de l'obtention et du traitement des données. Le processus du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement a vraiment rapproché différentes parties du système. S'agissant de ce que peut faire l'ECOSOC concernant le renforcement de la sexospécificité dans les activités des fonds et programmes, Mme sadik a estimé important que ceux-ci devraient examinent cette question en utilisant les mêmes indicateurs. L'augmentation du nombre de femmes dans les programmes et sur le terrain contribuerait à la réalisation de l'objectif fixé.

La question des indicateurs est effectivement liée au processus de programmation. Pour une véritable prise en charge par les pays, il faut commencer par discuter avec les pays concernés. Il y a peut-être à cet égard une différence entre les institutions de Bretton Woods et le système de l'ONU qui a pour objectif d'aider les plus pauvres. Les critères de l'ONU ne sont peut être pas les mêmes que ceux de la Banque. Elle a souligné l'importance d'une évaluation indépendante du processus. On avance bien dans le débat sur la mobilisation des ressources dans les différents conseils d'administration. S'agissant des changements administratifs réalisés à la suite de la décentralisation des processus, le FNUAP s'efforcera de maintenir le rôle du siège et des divisions régionales. Même si cela posera des difficultés, tout le monde au FNUAP réalise que c'est la voie à suivre. S'agissant du budget fondé sur les résultats, elle a indiqué avoir demandé à tous les donateurs de lui faire part de leur expérience dans ce domaine.

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La Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Mme CATHERINE BERTINI, a expliqué que le budget du PAM est directement lié au volume de produits alimentaires qu'il reçoit. Il y a un lien entre les frais administratifs et le volume de l'aide distribuée. Pour l'instant, les réunions de chefs de secrétariat sont la réponse la plus efficace au manque de communication entre les entités du système.

La Directrice générale de l'UNICEF, Mme CAROL BELLAMY, a insisté sur le fait que l'analyse du Plan-cadre présentée dans les documents est en fait une évaluation de sa phase-pilote et non de l'ensemble du Plan-cadre. Il y a eu des améliorations importantes, même s'il demeure des préoccupations sur le problème de "main-mise" des programmes nationaux, a-t-elle affirmé. En ce qui concerne la budgétisation à partir des résultats, cette réforme a été très utile car elle a permis de fixer des cibles dans le temps. Il peut apparaître que les évaluations ont été trop quantitatives, car les progrès ne se mesurent pas seulement en nombre d'enfants vaccinés, par exemple, mais aussi par l'amélioration de leurs chances de poursuivre l'école.

Le représentant du Brésil a estimé qu'il serait peut-être utile de recevoir sur une base mensuelle des évaluations et des mises à jour de l'application des programmes. Quelles mesures sont prises pour garantir la participation des institutions nationales à la mise en oeuvre du processus du Plan-cadre? Quel suivi envisage-t-on au niveau national pour ce processus afin d'accroître l'obligation rédditionnelle? Il y a une nécessité absolue d'assurer la participation nationale. En revanche, la rédaction des notes de stratégie de pays devrait être effectuée sur la base du volontariat. Le Brésil estime qu'il est indispensable d'établir des indicateurs, ceux-ci doivent être définis de manière conjointe par le système des Nations Unies et les Etats Membres. La mise au point de tels indicateurs est particulièrement importante pour le suivi des grandes conférences internationales.

Le représentant de la République islamique d'Iran a déclaré que les conséquences de la crise asiatique risquaient d'affecter gravement les pays en développement et pourraient, en outre, saper les processus de suivi des grandes conférences des Nations Unies. Existe-t-il un mécanisme de coordination pour répondre à ces défis au système et améliorer, en particulier, la situation des femmes et des enfants dans ces pays et dans quelle mesure les fonds et programmes vont-ils pouvoir s'attaquer aux conséquences économiques et sociales négatives de cette crise ?

Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a estimé que le débat aurait dû aborder la question de la disponibilité des ressources pour la mise en valeur des ressources humaines dans les pays en développement. Il a appelé les donateurs à soutenir les fonds et programmes pour qu'ils puissent s'acquitter de leur mandat. Le Coordonnateur résident doit appuyer les gouvernements et s'abstenir de prendre des décisions qui risquent de nuire à ses relations avec ceux-ci. L'assistance de l'ONU doit être accordée en

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fonction des besoins des pays et non des priorités du système. Il faut donc rationaliser le cadre de coopération et évaluer en profondeur les programmes en tenant compte des faiblesses détectées dans le passé.

Le représentant de la Zambie a préconisé de se concentrer sur les résultats. Déplorant la lenteur des processus, il a indiqué craindre que les responsables, en particulier dans les petits pays comme la Zambie, dont les ressources humaines sont relativement faibles, ne soient surchargés par ce processus. On a passé trop de temps à rédiger les notes de stratégie. Le plan-cadre va exiger de nouvelles consultations et de nouvelles questions vont apparaître. Combien de temps faudra-t-il pour que ce processus se réalise ?

Le représentant du Mexique a préconisé la tenue d'une consultation intergouvernementale chargée d'évaluer les résultats et les progrès du PAM. Au cours des dernières années, le PAM n'a pas toujours évolué dans le cadre de son mandat initial. Tout en reconnaissant l'importance de l'aide alimentaire d'urgence, il a estimé que les activités de développement devraient être l'axe de ses programmes. Il vaut, en effet, mieux prévenir que guérir. Il est, en outre, préoccupant de voir que de nombreux pays réduisent leur contribution financière aux programmes de développement. Conformément à l'objectif de la sécurité alimentaire, le Groupe de l'Amérique latine et des Caraïbes a donc proposé la tenue de consultations intergouvernementales en vue de faire des propositions pour l'avenir, d'examiner les besoins et les disponibilités en matière d'aide alimentaire, de préparer des propositions d'amélioration des politiques et programmes, de réaliser une coordination plus efficace, et renforcer la participation active de tous les Etats au PAM.

Le représentant de la République de Corée a apporté son appui au processus de décentralisation mis en place dans le cadre de la réforme. Celle-ci doit être soigneusement gérée. Son principal mérite est d'améliorer la coordination sur le terrain, même si le rôle des principaux coordonnateurs au niveau du Siège demeure essentiel. Il serait bon d'avoir davantage de précision sur la collaboration entre le Comité exécutif des affaires humanitaires et le Groupe pour le développement. Le représentant s'est associé aux inquiétudes exprimées par d'autres délégations quant au déclin des ressources disponibles.

Le représentant de la Suède a rappelé qu'il y a seulement un an que les discussions autour de l'établissement du processus du plan-cadre ont démarré. La rapidité avec laquelle le processus du plan-cadre a été établi et les premiers résultats enregistrés est remarquable. Qu'a été fait pour le suivi de l'initiative du Secrétaire général pour l'Afrique? Comment ses activités de suivi sont-elles intégrées et mises en rapport avec le processus du Plan- cadre? Le Groupe pour le développement a-t-il discuté de la récente session extraordinaire de l'Assemblée général sur la lutte contre les drogues? Le système, en tant que tel, va-t-il réagir à ce qui a été décidé lors de cette session, ou Vienne est-il le seul siège à agir dans ce domaine?

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Le représentant du Venezuela a demandé s'il était possible de profiter du Fonds fiduciaire pour la coopération internationale pour renforcer l'UNDAF?

La représentante du Mozambique a fait observer que son pays n'a guère été associé à l'élaboration du programme en faveur de son pays dans le cadre de l'UNDAF, à tel point que l'on peut se demander à qui appartient ce programme.

L'Administrateur du PNUD, M. SPETH, a indiqué qu'il y aurait des consultations complètes avec les gouvernements dans le cadre du processus du Plan-cadre. Ceux-ci doivent prendre les choses en charge et donner leur approbation sans laquelle il n'est guère possible au processus du Plan-cadre de progresser. S'agissant des effets sur le développement des pays en développement de la crise asiatique, il a reconnu que le PNUD n'avait pas pris de mesures spécifiques pour l'instant. On s'efforce toutefois de faire au mieux dans les différents pays affectés. Force est, en tout cas, de constater qu'il y a un grand trou au milieu du processus. Il n'y a, en effet, pas d'instance permanente démocratique où l'on pourrait examiner ce genre de question. M. Speth a souligné l'effort considérable en cours pour appuyer le rapport du Secrétaire général sur le règlement des conflits en Afrique. Chaque Comité exécutif a élaboré son propre plan d'application. Ceux-ci sont intégrés les uns aux autres sous la direction de la Vice-Secrétaire générale. On a aussi travaillé à intégrer l'Initiative spéciale sur l'Afrique en donnant des directives aux Coordonnateurs résidents. Le troisième Forum des gouvernements africains va, pour sa part, examiner l'an prochain la question des conflits et de la gouvernance. L'Administrateur du PNUD a indiqué que le Programme n'avait pas encore vraiment examiné les résultats de la session extraordinaire sur les drogues mais participerait effectivement au suivi. Il a souhaité que le secteur privé puisse être mobilisé lors des prochaines étapes du processus du Plan-cadre. Certains projets pilotes seraient excellents à cet égard. Un certain nombre d'entreprises privées ont déjà manifesté leur désir de participer au financement de certains projets.

La Directrice exécutive du FNUAP, Mme SADIK, a estimé que les indicateurs devraient être examinés lors d'une réunion ouverte entre l'ECOSOC et les gouvernements. Evidemment, le système doit tenir compte des besoins des pays. Elle a souligné l'importance d'une évaluation globale, indiquant qu'une étude a été lancée qui doit permettre de dégager les besoins individuels et voir si ceux-ci correspondent aux besoins généraux. Rien ne s'arrête parce-que l'on est en train de revoir le processus, a-t-elle encore souligné. Mme Sadik a indiqué que le FNUAP s'efforçait d'obtenir des études sur les incidences de la crise asiatique sur le développement. Elle a souhaité que la question des taux de change soit examinée pour que leur détérioration n'affecte pas les Programmes et que ceux-ci bénéficient de ressources prévisibles.

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Mme BERTINI (PAM) a estimé qu'il n'est pas forcément possible et souhaitable que toutes les entités du système entame un suivi de toutes les conférences ou sessions extraordinaires. Il vaut mieux qu'elles se concentrent sur les domaines qui les concernent. C'est pourquoi après la session extraordinaire sur les drogues, le PAM n'a effectué aucun suivi dans ce domaine. Le PAM tient effectivement compte de l'initiative du Secrétaire général pour l'Afrique. Dans la définition de ses prochains programmes alimentaires, le PAM s'efforce d'avoir une vision à long terme des besoins.

Mme BELLAMY (UNICEF) a estimé qu'effectivement il doit y avoir une coopération encore améliorée pour les activités de vaccination. Il reste 20% des objectifs à réaliser dans ce domaine. En ce qui concerne la session extraordinaire sur les drogues, elle a rappelé qu'il existe d'autres mécanismes spécialisés. Mais il est vrai que la lutte contre les drogues peut s'intégrer dans une certaine mesure aux programmes par pays. Elle a insisté sur le fait que l'UNDAF n'est pas un programme mais un Plan-cadre et l'un des éléments clefs pour estimer sa réussite sera de voir quelle amélioration réelle est intervenue pour garantir la participation des pays. Le processus du Plan-cadre est une réponse aux priorités des gouvernements et aux stratégies des pays.

Table ronde sur les résultats des conseils d'administration des Fonds et Programmes

Echange de vues

La représentante des Etats-Unis a rappelé les préoccupations concernant la qualité analytique des rapports, dont l'amélioration doit permettre au Conseil d'exercer son rôle de contrôle et de suivi. Les Etats-Unis ne sont pas d'accord avec toutes les recommandations des fonds et programmes établies dans la liste consolidée sur les questions relatives à la coordination des activités opérationnelles. Le Conseil doit d'abord simplifier la présentation des rapports pour améliorer sa capacité de contrôler toutes les activités opérationnelles, a-t-elle souligné.

La représentante de l'Autriche a estimé elle aussi qu'il est important de simplifier et d'améliorer la qualité des rapports soumis par les Conseils d'administration des fonds et programmes et s'est félicitée des progrès accomplis en ce sens. Elle a demandé si les Fonds et Programmes accordaient suffisamment d'importance au suivi des grandes conférences.

L'Administrateur associé du PNUD, M. RAFEEUDDIN AHMED, a estimé que la liste avait permis de déceler certains problèmes. Si cela était utile, cette liste pourrait remplacer les rapports. Cela serait peut être plus intéressant qu'une longue description de ce qui a été fait par les fonds et programmes. S'agissant du suivi des grandes conférences, il a rappelé les rapports

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thématiques sur ce suivi. Il a, en outre, précisé que le travail se faisait essentiellement au niveau des pays, tout en insistant sur la nécessité de diviser les choses pour voir qui va faire quoi.

M. STIRLING SCRUGGS, Directeur à la division de l'information et des relations extérieures du FNUAP a indiqué que le travail d'élaboration de la liste consolidée s'est effectué à un niveau de coordination très élevé, jamais vu jusqu'à présent.

M. ADO VAHER, Directeur pour les questions interinstitutions du système à l'UNICEF a estimé que c'est un problème précis qui est en train de se faire jour : celui du suivi des grandes conférences. Pour l'heure, le suivi des grandes conférences est traité "à l'ancienne" dans les rapports. Aujourd'hui une approche plus générale, ayant pour objectif ultime l'élimination de la pauvreté, se dessine grâce à la constitution de plusieurs groupes de travail spécialisés. Au niveau des programmes, on commence à voir un changement important des méthodes de travail, mais les changements à introduire dans la rédaction des rapports d'activités doivent encore être définis. Si ce défi est relevé, une nouvelle manière de présenter les rapports s'imposera à l'ensemble du système.

Mme VALÉRIE SEQUEIRA, Secrétaire du Comité exécutif du PAM, a fait remarquer que le suivi de certaines conférences intéresse tout particulièrement le PAM, cela ne veut pas dire qu'il ne s'intéresse pas au suivi général.

Le représentant du Canada s'est réjoui du débat en cours sur les procédures. Il a reconnu que la liste globale constituait un outil supplémentaire, mais a souhaité qu'elle ne remplace pas les rapports individuels des diverses institutions. Il a demandé s'il y a déjà une certaine décentralisation qui permette que les décisions soient prises sur le terrain, notamment en matière budgétaire et a souhaité davantage d'informations sur la coopération entre les fonds et programmes et les institutions de Bretton Woods.

Le représentant de l'Indonésie, prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a proposé que M. Atul Kare (Inde) devienne le point de liaison pour rassembler les idées et propositions concernant les questions soulevées lors du débat de ce vendredi sur les résultats des conseils d'administration des fonds et programmes.

Le représentant de la Suisse a appuyé la déclaration de l'UNICEF, estimant difficilement concevable que la liste consolidée remplace les rapports des fonds et programmes. Il a souhaité qu'un rapport consolidé sur le suivi des grandes conférences soit préparé, afin d'avoir une idée relativement précise du travail qui se fait dans ce cadre.

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La représentante du Japon a souligné l'importance à la fois de la liste consolidée et des rapports des fonds et programmes. La liste consolidée ne peut pas remplacer les rapports annuels des Fonds et Programmes, a-t-elle insisté.

S'agissant de la question de la décentralisation, l'Administrateur associé du PNUD, M. RAFEEUDDIN AHMED, a déclaré que les Fonds et Programmes s'efforçaient de progresser vers une plus grande uniformité. On a déjà donné à nos délégations par pays, en tout cas au PNUD, davantage de pouvoir. La Banque mondiale va, pour sa part, multiplier ses représentants sur le terrain. Une certaine synergie va donc pouvoir s'instaurer. La Banque mondiale a déjà été associée à de nombreux processus dans divers pays. Une meilleure décentralisation de la Banque facilitera également l'interaction avec les Fonds et Programmes sur le terrain.

Reprenant la parole, M. SCRUGGS (FNUAP) a indiqué que la décentralisation sur le terrain est pratiquement achevée. La notion de programmes par pays est approuvée au Siège, mais ensuite les questions de financement et de gestion sont définies sur le terrain. Le suivi des grandes conférences est un véritable défi et le rapport des fonds et programmes est un bon outil. Chaque institution spécialisée s'efforce d'améliorer les rapports qu'elle présente. L'ECOSOC pourrait peut-être envisager de limiter le nombre de rapports qu'il demande pour sa session de fond.

M. VAHER (UNICEF) a expliqué qu'en matière de décentralisation, l'UNICEF a récemment modifié le rôle de ses bureaux régionaux, qui se chargent de responsabilités toujours plus importantes, tel notamment l'examen de qualité. La nature de la coopération avec la Banque mondiale ne devrait pas changée car la base des activités de l'UNICEF se situe avec les activités de programmes par pays. Le Siège participe en outre à l'examen des divergences de vues entre la Banque mondiale et le système des Nations Unies qui ne peuvent pas être réglées sur place.

Mme SEQUEIRA (PAM) a précisé que le PAM compte plus de 60% de son personnel sur le terrain. La décentralisation budgétaire est, quant à elle, différente car de nombreux facteurs sont en jeu. Il faut notamment que des systèmes financiers soient disponibles sur place et garantissent que l'Organisation demeure responsable.

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