ECOSOC/403

POUR LES CHEFS DES FONDS ET PROGRAMMES, L'AMELIORATION DE LA COORDINATION DES ACTIVITES OPERATIONNELLES SERA JUGEE A L'AUNE DES PROGRES ENREGISTRES SUR LE TERRAIN

10 juillet 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/403


POUR LES CHEFS DES FONDS ET PROGRAMMES, L'AMELIORATION DE LA COORDINATION DES ACTIVITES OPERATIONNELLES SERA JUGEE A L'AUNE DES PROGRES ENREGISTRES SUR LE TERRAIN

19980710 Poursuivant son examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, le Conseil économique et social a procédé, ce matin, à un dialogue officieux avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies, M. James Gustav Speth, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP); Mme Catherine Bertini, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM) et Mme Carol Bellamy, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Les participants ont fait part des changements intervenus dans les activités de développement et de coopération du système suite à la mise en oeuvre du processus général de réformes des Nations Unies. Il a été notamment souligné que si le principe de coordination des activités des différentes entités de l'Organisation est un résultat positif, il ne représente pas une fin en soi, mais plutôt un moyen pour arriver à la mise en place de programmes plus efficaces, intervenant au moment le plus opportun. Les participants se sont accordés pour reconnaître que la coordination sera jugée à l'aune des résultats concrets atteints sur le terrain et des améliorations de la vie quotidienne des personnes les plus démunies vivant de par le monde. Ils ont en outre tous fait part de leur grande préoccupation face à la diminution des ressources destinées aux activités opérationnelles, situation qui reflète directement la baisse de l'aide publique au développement (APD). L'accent à été placé sur la nécessité d'aborder en profondeur la question de la mobilisation des ressources, dans le cadre des réformes de l'ONU. Une solution doit en effet être trouvée pour établir des mécanismes de financement permettant d'avoir une meilleure vue prévisionnelle des budgets et un financement sans interruption des activités menées.

Certaines délégations ont attiré l'attention sur le danger d'un blocage des activités opérationnelles sur le terrain si les efforts de coordination n'aboutissent pas dans les délais voulus. Plusieurs ont estimé que la réforme de l'ensemble du système des Nations Unies ne devait pas prendre le pas sur les opérations, et notamment celles destinées à la lutte contre la pauvreté.

Le dialogue officieux avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies reprendra cet après-midi, à 15 heures. A partir de 16 heures, le Conseil économique devrait procéder à une table ronde sur les résultats des conseils d'administration des fonds et des programmes.

Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement : rapports des conseils d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement/Fonds des Nations Unies pour la population, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance et du Programme alimentaire mondial

Documentation

Rapport du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) sur les travaux de sa première session ordinaire (DP/1998/12 et Corr. 1, Corr.2)

La première session ordinaire du Conseil d'administration du PNUD et du FNUAP s'est tenue à New York du 19 au 26 janvier 1998. En ce qui concerne l'application des recommandations formulées par le Comité des commissaires aux comptes, le Directeur exécutif adjoint (politiques et administration) a fait des progrès réalisés dans les domaines intéressant la gestion du FNUAP : modalité d'exécution nationale, arrangements applicables aux services d'appui techniques et gestion des services de consultants. Il a signalé que le Fonds avait effectué une évaluation indépendante des modalités d'exécution qui avait permis de souligner la nécessité pour le FNUAP d'évaluer plus soigneusement un grand nombre de compétences techniques et en matière de gestion qui avaient un impact sur la bonne exécution des projets. Le Directeur exécutif adjoint a ensuite signalé que le Fonds avait achevé la révision de ses directives de programmation et adopté un processus reposant sur une évaluation démographique du pays, une stratégie nationale mettant l'accent sur le renforcement des capacités, et l'application de la formule du cadre logique au niveau du programme et des projets. Il a signalé que le Fonds avait aussi apporté des améliorations sensibles à la gestion du système des arrangements applicables aux services d'appui technique, notamment pour ce qui était de la publication de directives opérationnelles révisées et une meilleure coordination des services d'appui technique au sein du Fonds. Des mesures d'application des recommandations du Comité des commissaires aux comptes concernant le recrutement des consultants et leurs services ont également été prises.

La Directrice exécutive a exposé la situation financière actuelle du FNUAP et a signalé que le montant total des recettes du Fonds en 1997 serait de 319 millions de dollars. Le FNUAP prévoit que ses recettes ordinaires s'établiront autour de 300 millions de dollars en 1998.

La Directrice exécutive adjointe a présenté au Conseil d'administration les cinq programmes de pays et un programme sous-régional : Assistance au Gouvernement algérien; Assistance au Gouvernement chinois; Assistance au Gouvernement égyptien; assistance au Gouvernement nicaraguayen; Assistance au Gouvernement paraguayen; et Assistance à la sous-région du Pacifique.

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Dans le cadre du débat consacré au PNUD, l'Administrateur a fait un rapport oral sur l'état d'avancement de l'initiative PNUD 2001, qui a porté sur les questions relatives au renforcement des bureaux de pays, à l'amélioration de l'efficacité et la refonte des procédures, et à la transformation du PNUD en une organisation qui ne cesse d'évoluer. Il a expliqué que la nouvelle structure matérielle et financière du PNUD avait permis de regrouper la planification et la gestion des ressources en un bureau unique. Le Conseil d'administration a adopté une décision sur le "recentrage de l'action du PNUD" dans laquelle il souligne que l'adoption de l'approche- programme devrait se traduire par des interventions moins nombreuses mais de plus grande envergure et prie le PNUD de développer encore davantage ses compétences techniques pour pouvoir aider les pays bénéficiaires de programmes à renforcer leurs capacités en vue d'éliminer la pauvreté et de promouvoir la participation de la population au développement. Il souligne que si le rôle qui incombe au PNUD dans chaque pays bénéficiant d'un programme et au niveau mondial est clairement défini, il sera plus facile de mobiliser des ressources en faveur du Programme.

En ce qui concerne la mobilisation des ressources, le Conseil d'administration a approuvé une décision sur l'"examen des incidences du processus de gestion du changement et du financement par des ressources autres que les ressources de base" dans laquelle il se déclare profondément préoccupé par la diminution des ressources de base et par son effet négatif sur les activités futures du PNUD et demande que l'importance relative des ressources de base et des autres ressources soit tenue à l'étude. Il reconnaît l'importance des ressources autres que les ressources de base et demande que, lorsque le PNUD élabore, exécute et gère des activités financées par des ressources autres que les ressources de base, les dépenses additionnelles qui en découlent lui soient pleinement remboursées. Le Conseil d'administration a également adopté une décision sur la stratégie de financement du PNUD dans laquelle il engage tous les pays membres à verser des contributions supplémentaires aux ressources de base du PNUD et à payer rapidement leurs contributions et décide de réunir un groupe de travail spécial sur la stratégie de financement du PNUD chargé d'examiner divers mécanismes de financement et d'autres options de manière à placer le financement du PNUD sur une base prévisible, assurée et continue.

Les Conseil d'administration du PNUD/FNUAP et de l'UNICEF ont tenu leur première réunion commune le 26 janvier.

Ce rapport est complété par un rapport sur les décisions adoptées par le Conseil d'administration du PNUD/FNUAP à sa première session de 1998 (DP/1998/13) et un rapport sur les décisions adoptées par le Conseil d'administration du PNUD/FNUAP à sa deuxième session ordinaire de 1998 (DP/1998/16 et Corr.1).

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Rapport annuel de l'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement et du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population au Conseil économique et social (E/1998/45)

Le rapport de l'administrateur du PNUD souligne qu'en matière de coordination sur le terrain, le plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement devrait permettre d'accélérer l'harmonisation de la programmation du système des Nations Unies et des activités mises en oeuvre pour répondre aux besoins des pays. Il offre au système un cadre pour l'analyse stratégique, permet de fournir avec plus d'efficacité une aide au développement conforme aux priorités nationales et aux mandats, et contribue à améliorer les résultats obtenus au niveau des pays.

Le PNUD appuie le plan-cadre par le biais du réseau de coordonnateurs résidents qui constitue un mécanisme particulièrement utile à cet effet. Le PNUD a continué d'élargir la base de sélection des coordonnateurs. Ainsi, 30% des coordonnateurs résidents nommés en 1997 venaient d'organismes autres que le PNUD. Le PNUD participe activement aux travaux du groupe de travail du Groupe des Nations Unies pour le développement sur les questions relatives aux coordonnateurs résidents, qui étudie comment améliorer la sélection de ces derniers. A cet effet, le PNUD dirigera un groupe interinstitutions chargé de mettre au point un modèle d'évaluation des compétences pour la sélection des coordonnateurs résidents.

Le renforcement des capacités est l'un des principaux volets de l'aide fournie par le PNUD. Il s'agit à la fois de créer un environnement favorable au renforcement des capacités des institutions et de valoriser les ressources humaines. Le PNUD met surtout l'accent sur la nécessité pour les pays de créer et de renforcer leurs capacités et de retenir le personnel formé et de mieux utiliser ses compétences.

Des efforts ont été entrepris pour harmoniser les cycles de programmation grâce à la présentation de cadres de coopération de pays et de demandes de prolongation de programmes de pays en cours. Les nouveaux arrangement relatifs aux programmes offrent une certaine souplesse en ce qui concerne la durée des cadres de coopérations de pays, ce qui facilite l'harmonisation des cycles de programmation. Actuellement, les cycles de programmation sont harmonisés dans 27 pays et ils le seront dans 54 autres pays d'ici à 1999.

La note de stratégie de pays a été décrite comme exprimant la demande, c'est-à-dire les besoins du pays en matière de coopération pour le développement, tels qu'ils sont recensés par le gouvernement. Elaboré en concertation avec le gouvernement, le plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, qui complète la note de stratégie du pays, a été décrit comme exprimant l'offre, c'est-à-dire la réponse du système des Nations Unies

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aux besoins de coopération déterminés par le gouvernement. A ce jour, 27 pays ont établi des notes de stratégie. Au total, 92 pays ont exprimé leur intérêt pour cette formule.

Le dernier Conseil d'administration a créé un groupe de travail spécial à composition non limitée chargé d'élaborer une stratégie de financement durable pour le PNUD. Le Groupe de travail examinera les divers mécanismes de financement ainsi que les autres formules qui permettraient de financer le PNUD sur une base prévisible, continue et assurée, en tenant compte des différents cycles budgétaires des pays contribuants ainsi que de la nécessité de répartir plus équitablement les charges entre les pays donateurs. Le groupe de travail établira en outre des directives et des critères qui serviront à fixer des objectifs de financement au titre des ressources de bases du PNUD en se fondant sur les objectifs et priorités des programmes, les priorités et les besoins en matière de développement des pays bénéficiant des programmes, tels qu'indiqués dans les cadres de coopération de pays, les contributions prévues aux ressources de base, le rôle du PNUD dans le cadre plus large du financement du développement international et les stratégies, et les engagements à long terme actuels.

Il est également souligné dans le rapport que tout au long de 1997, le PNUD a continué de collaborer avec le secrétariat du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et d'autres organismes coparrains pour faire face aux incidences que l'épidémie a sur la développement et a participé à de nombreuses initiatives interinstitutions. Le rapport fait également état des actions du PNUD dans le cadre de l'application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et sommets internationaux organisés par les Nations Unies.

Selon le rapport du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, les petites organisations, en particulier comme le FNUAP, se sont heurtées à des difficultés en ce qui concerne le plan-cadre. Le processus demandera beaucoup de travail et de ressources, notamment lors des phases de formation et les ressources humaines limitées du Fonds seront mises à rude épreuve.

Le plan-cadre sera mené à bien si l'on réussit à tenir compte des priorités et des besoins de chaque pays tout en maximisant les avantages comparatifs offerts par le système des Nations Unies dans son ensemble et en mettant à profit les compétences propres à chaque organisation participante.

Le FNUAP a tout particulièrement conscience qu'il faut que les équipes de pays comprennent et évaluent correctement les différents mandats et objectifs de chacune des organisations participantes. Le Fonds continuera donc de veiller à ce que l'on accorde la place voulue aux questions intersectorielles (population et problématique hommes-femmes, par exemple). Lors de la mise en oeuvre du plan-cadre, il faudra absolument éviter d'imposer des exercices qui ne feraient que répéter des activités de programmation

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exécutées antérieurement ou exigeraient que l'on revienne sur des processus déjà achevés. Il faudra en conséquence énoncer des mesures souples qui permettent d'adapter les impératifs du plan-cadre aux activités exécutées ou en voie de l'être, de manière à ce que tous les intéressés participent au processus. Le plan-cadre devra en outre être inclusif et non pas exclusif.

En ce qui concerne le système des coordonnateurs résidents des améliorations s'imposent toutefois dans certains domaines, notamment : l'élaboration et la mise en oeuvre d'un système participatif d'évaluation des performances des coordonnateurs résidents; l'introduction d'une évaluation indépendante des compétences, qui sera menée à l'échelon interorganisation; la définition et l'adoption d'un processus de sélection transparent et participatif; l'adoption et la mise en oeuvre de mandats révisés.

Le FNUAP, fermement convaincu que la Coordonnateur résident doit pouvoir défendre avec détermination et impartialité les objectifs de tous les organismes du système des Nations Unies et les besoins en matière de développement du pays dans lequel il agit, participe à tous les travaux, réunions d'information et stage qui visent à approfondir et clarifier cet aspect.

Rapport du Conseil d'administration du Fonds des Nations Unies pour l'enfance sur les travaux des sa première session ordinaire de 1998 (26-28 et 30 janvier 1998)

Le Rapport du Conseil d'administration du Fonds des Nations Unies pour l'enfance sur les travaux des sa première session ordinaire de 1998 (E/1998/35 partie I) transmet les travaux du Conseil d'administration. Dans son Rapport annuel au Conseil économique et social, la Directrice générale a rappelé que l'objectif du plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement était de répondre aux besoins des pays. Le plan-cadre a été au-delà de sa conception initiale en y incluant les institutions spécialisées. Le Groupe des Nations Unies pour le développement a commencé à examiner des questions telles que l'utilisation de locaux communs ainsi que le système des coordonnateurs résidents. Celui-ci tend à devenir un produit de l'ensemble du système des Nations Unies, avec quatre coordonnateurs résidents provenant de l'UNICEF, soit une augmentation de trois. L'UNICEF s'est engagé à apporter son soutien au renforcement du système.

Le Président du Conseil d'administration du PNUD/FNUAP a ouvert la première réunion mixte des Conseils d'administration du PNUD/FNUAP et de l'UNICEF. Il s'est félicité du fait que l'idée d'avoir une réunion commune qui faisait l'objet de discussions depuis deux ans, se concrétisait enfin. Il a rappelé que, à la fin de l'année 1997, les bureaux des deux Conseils étaient convenus de tenir une réunion commune d'une demi-journée sur le thème de la réforme des fonds et programmes des Nations Unies et de son incidence au niveau des pays. L'équipe du Viet Nam avait été invitée à partager l'expérience qu'elle avait acquise en tant qu'équipe d'un pays pilote pour le

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plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement. Le Coordonnateur résident du Viet Nam a donné un aperçu du contexte dans lequel le système des Nations Unies opérait au Viet Nam, et a souligné que l'on estimait que le plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement contribuait utilement à l'établissement d'un consensus au sein du système des Nations Unies ainsi qu'à l'identification d'activités communes concrètes.

Le Contrôleur a pour la première fois présenté au Conseil d’administration le budget d'appui pour l'exercice biennal 1998-1999 de l'UNICEF sous sa forme harmonisée, tel qu'il avait été approuvé à la première session ordinaire en janvier 1997 (E/ICEF/1997/12/Rev.1, décision 1997/5). L'UNICEF a appliqué la méthode de budgétisation intégrée, approuvée par le Conseil. Le processus a été ouvert, participatif et transparent, et a établi un lien entre le plan de gestion des programmes de pays et un examen décentralisé du programme et du budget. Le document E/ICEF/1998/AB/L.4, qui ne faisait pas partie de l'exercice d'harmonisation, a été établi de manière à fournir une récapitulation par pays de la répartition des postes et des ressources pour le budget-programme et le budget d'appui. Le Contrôleur a passé en revue les principaux éléments du budget d'appui pour 1998-1999. Les projections du plan à moyen terme de 1996 pour les recettes au titre de la masse commune des ressources en 1998-1999 ont été ajustées à la baisse (82 millions de dollars) principalement en raison du raffermissement du dollar des États-Unis. Dans le projet de budget d'appui de croissance zéro, l'UNICEF avait réussi à réaliser des économies considérables qui ont permis d'absorber les nouveaux budgets d'appui de 25 bureaux de pays, l'augmentation automatique des coûts et les investissements nécessaires à la mise au point de trois nouveaux systèmes informatiques. Grâce à ces économies, le Contrôleur a montré comment 33 millions de dollars seraient réaffectés aux activités relevant des programmes. Tous les pays membres ont approuvé le projet de budget d'appui pour 1998-1999.

Le Conseil d'administration a examiné le plan de travail et le projet de budget de l'Opération Cartes de voeux (OCV) pour 1998 (E/ICEF/1998/AB/L.3 et Corr.1). Le rapport a été présenté par le Directeur de l'OCV, qui a également évoqué les principaux aspects de l'activité de l'OCV et les changements intervenus en 1997 en ce qui concerne les méthodes de commercialisation et de mobilisation de fonds. La Directrice générale a par ailleurs présenté un rapport oral sur la stratégie de mobilisation des ressources. Elle a décrit la tendance à la baisse de l'aide publique au développement (APD) ainsi que de la masse commune des ressources et des recettes au titre des fonds supplémentaires de l'UNICEF. D'emblée, elle a déclaré qu'elle craignait que la capacité de l'UNICEF de mener à bien sa mission en faveur des droits de l'enfant n’en souffre.I.À titre de mesure exceptionnelle, la Directrice générale avait réuni une équipe spéciale chargée d'examiner les initiatives prises par le Fonds en matière de mobilisation des ressources, de définir les priorités et de faire des recommandations en vue de corriger ces tendances.

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S'agissant de l'examen à mi-parcours des 14 programmes de pays dont le Conseil d'administration est saisi, le Directeur de la Division des programmes a donné un aperçu de certains des sujets évoqués auprès des bureaux de pays et a décrit les différents aspects du processus des examens à mi-parcours. La Directrice régionale pour l’Afrique de l’Est et australe a présenté les notes de pays de l’Angola (E/ICEF/1998/P/L.8) et du Kenya (E/ICEF/1998/P/L.10)., et a souligné les aspects importants du résumé des examens à mi-parcours et des principales évaluations réalisées en 1997 (E/ICEF/1998/P/L.1). La Directrice régionale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre a présenté les notes de pays du Bénin, de la Guinée équatoriale, de la Gambie et de la Mauritanie (I/ICEF/1998/P/L.11 à E/ICEF/1998/P/L.14, respectivement), et a exposé les points saillants du résumé des examens à mi-parcours et des principales évaluations effectués dans la région en 1997 (E/ICEF/1998/P/L.2). La Directrice régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes a introduit les notes de pays de l’Équateur (E/ICEF/1998/P/L.15) ainsi que le résumé des examens à mi-parcours et les principales évaluations des programmes de pays effectués dans la région (E/ICEF/1998/P/L.3). Elle a déclaré que l’examen à mi-parcours relatif au Brésil avait été achevé trop tard pour être incorporé dans le rapport mais qu’un document séparé le résumant serait mis à la disposition du Conseil d’administration pour son information. Le Directeur régional pour l’Asie orientale et le Pacifique a présenté les notes de pays des Philippines (E/ICEF/1998/P/L.6) et de la Thaïlande (E/ICEF/1998/P/L.17). Le Directeur régional pour l’Asie du Sud a présenté les notes de pays pour l’Inde (E/ICEF/1997/P/L.9), les Maldives (E/ICEF/1998/P/L.18) et le Pakistan (E/ICEF/1998/P/L.19), soulignant certaines des similarités dans les stratégies de programme entre les pays et y voyant un reflet de l’orientation régionale de l’appui de l’UNICEF. Le Directeur régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a présenté la note de pays pour Djibouti (E/ICEF/1998/P/L.20) et le résumé des bilans d’étape et des principales évaluations des programmes de pays (E/ICEF/1998/P/L.6), et a parlé de l’environnement de programmation dans la région. Le Directeur régional pour l’Europe centrale et orientale, la Communauté d’États indépendants et les États baltes a présenté le résumé des bilans d’étape de huit pays ainsi que des principales évaluations effectuées dans la région (E/ICEF/1998/P/L.7). Le Directeur régional pour l’Europe a déclaré que le bureau régional de Genève avait pour priorités de représenter et de défendre l'UNICEF dans la région et de l’aider à gérer ses relations avec les 37 comités nationaux. Au niveau régional, par l’intermédiaire de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, des développements politiques importants menent à un renforcement de l’environnement en faveur des droits des enfants, bien que les gouvernements nationaux continuent d’être les principaux responsables de l’application de la Convention. Pour appuyer ces efforts.

La Directrice générale adjointe a rendu compte oralement de la suite donnée aux recommandations du Comité des commissaires aux comptes et a présenté un calendrier mis à jour indiquant les dates auxquelles des mesures devront avoir été prises dans les domaines nécessitant une intervention. Le Conseil d'administration a été saisi d'une recommandation de la Directrice générale, approuvée par le Bureau du conseil, afin d'attribuer le prix Maurice Pate de l'UNICEF au Groupe d’éducation aux droits de l’homme du Pacifique

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(Pacific Regional Human Rights Education Resource Team) en raison de son importante contribution dans le domaine de l’éducation aux droits de l'homme, y compris à ceux de l’enfant, en faisant oeuvre de pionnier dans le domaine de l'éducation et de la sensibilisation aux droits de l'homme dans la région du Pacifique.

L'Extrait du Rapport du Conseil d'administration du Fonds des Nations Unies pour l'enfance sur les travaux de sa session annuelle de 1998 (E/1998/L.11) transmet six décisions adoptées par le Conseil d'administration à sa session annuelle de 1998 relatives aux questions suivantes : la Stratégie de mobilisation des ressources nécessaires à l'UNICEF (1998/8), la Politique de l'UNICEF en matière de communication (1998/9), le Suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement (1998/10), la Mise en oeuvre du programme de perfectionnement des méthodes de gestion de l'UNICEF (1998/11), l'éradication de la poliomyélite (1998/12), et la Suite donnée au Sommet mondial pour les enfants (1998/13).

Rapport annuel de la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance au Conseil économique et social (Point 3b) (E/1998/16)

Le rapport de la Directrice générale de l'UNICEF au Conseil économique et social stipule dans son premier chapitre que la coordination sur le terrain entre l'UNICEF et les autres fonds et programmes du Groupe des Nations Unies pour le développement et ave le système des Nations unies de manière générale sera désormais grandement facilité par deux éléments clefs: le plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement et le renforcement du système des coordonnateurs résidents. Le Secrétaire général a décidé de faire de ce plan- cadre des Nations Unies un élément moteur pour le renforcement et la coordination des activités de développement du système des Nations Unies au niveau des pays. Contribuant à améliorer l'efficacité de l'Organisation, le plan-cadre servira de cadre de référence pour le suivi au niveau des pays des récentes conférences internationales et des décisions de l'Assemblée générale. Il servira également de cadre pour la planification des objectifs et calendriers communs sur la base desquels les programmes de pays seront établis et présentés. Tous les fonds et programmes des Nations Unies exécutant des activités de développement dans un pays donné conjugueront leurs efforts, sous la direction du coordonnateur résident en sa qualité de chef de l'équipe de pays des Nations Unies, pour mettre au point le plan-cadre en consultation avec le gouvernement concerné, pour appuyer son action. Concernant le système des coordonnateurs résidents, des mesures ont commencé à être appliquées pour améliorer la coordination et la gestion des activités opérationnelles. Il s'agit notamment de la mise au point d'un système de notation fondé sur la participation; de l'institutionnalisation de la fonction de coordonnateur en tant qu'objectif de carrière pour l'ensemble du système des Nations Unies; de la mise au point de directives spécifiques pour que les rapports annuels des pays comprennent des objectifs en matière de planification des travaux pour la fonction de coordination, et de la définition des prérogatives des coordonnateurs résidents.

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Le plan-cadre pour l'aide au développement, qui avait initialement été conçu comme un instrument de l'ONU, a retenu l'attention des institutions spécialisées et de la Banque mondiale. Les autres institutions du système des Nations Unies sont tenues régulièrement informées des progrès réalisés par l'intermédiaire du Comité consultatif pour les questions relatives aux programmes et aux opérations (CCQPO) et dans le cadre de réunions d'information spéciales. L'UNICEF considère que la Convention relative aux droits de l'enfant peut servir de base à la coopération pour le développement dans le contexte général des plans-cadres. En tant qu'élément moteur de la coopération des Nations Unies au développement au niveau des pays, les plans- cadres serviront notamment de base pour aider les gouvernements à appliquer les dispositions de la Convention et à respecter les engagements qu'ils ont pris à cet égard. Ainsi, les problèmes de l'enfance seront au centre des projets de développement et feront l'objet d'une priorité distincte dans le cadre des politiques nationales.

L'appui apporté par le Siège au coordonnateur résident est en train d'acquérir une dimension interorganisations. C'est ainsi qu'un fonctionnaire de haut niveau de l'UNICEF a été détaché en tant que directeur associé auprès du Groupe des Nations Unies pour le développement, où il a rejoint des collègues du PNUD, du FNUAP et du PAM dans un service interorganisations qui fournit un appui aussi bien à la fonction de coordonnateur résident qu'au Groupe des Nations Unies pour le développement et à son Comité exécutif.

Aide humanitaire d'urgence et lutte contre la pauvreté

Dans le domaine de l'aide humanitaire d'urgence, l'UNICEF coopère avec le PAM et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à la réalisation d'une étude conjointe des enseignements tirés de la coordination de l'aide humanitaire dans la région des Grands Lacs en Afrique. La participation au réseau d'apprentissage actif en matière d'obligation redditionnelle et de résultats, parrainée conjointement par des donateurs bilatéraux, des organismes des Nations Unies et des ONG, constitue une autre forme de collaboration dans ce domaine qui, non seulement facilite le partage accéléré des leçons tirées de l'expérience acquise et favorise l'apprentissage , mais encore aide à identifier de nouvelles possibilités d'activités conjointes en matière d'évaluation. En matière de lutte contre la pauvreté, l'UNICEF participe avec la Banque mondiale, le PNUD et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) au suivi des activités mises en oeuvre en vue de la réalisation de l'objectif fixé par le Comité d'aide au développement (CAD) pour 2015, qui consiste à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans des conditions d'extrême pauvreté. En sus du suivi de l'indicateur monétaire de pauvreté -représenté par le pourcentage de la population dont le revenu est inférieur à un certain seuil (souvent un dollar par jour)-, l'UNICEF assurera le suivi des mesures anthropométriques (nombre d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale) ainsi que

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celui de l'évolution enregistrée en ce qui concerne l'équité entre les sexes, en surveillant l'évolution de la part des revenus dont disposent les 20% de la population les plus pauvres.

Questions liées à la gestion, au personnel et au financement

Le 15 septembre 1997, le Secrétaire général a annoncé la nomination d'un Coordonnateur des services communs responsable de l'Equipe spéciale chargée des services communs. L'UNICEF fait partie de ce groupe, basé à New York, qui doit examiner les arrangements existants afin de généraliser le recours aux services communs partout où cela a pour effet d'en améliorer l'efficacité. Cette approche a pour objectif principal de fournir en temps voulu des services rentables et de qualité, qui doivent être en même temps compétitifs et satisfaire pleinement la clientèle. L'Equipe spéciale a mis en place des groupes de travail chargés de formuler des propositions pour chaque domaine concerné: achats; technologie de l'information; systèmes intégrés de gestion; services du personnel; services financiers; services juridiques; services des transports et du trafic marchandises; gestion des installations; services d'impression; gestion des archives et des dossiers.

Lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine et le syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/SIDA)

L'UNICEF travaille en étroite coopération avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (UNAIDS) à la réalisation de programmes mis en place pour lutter contre la transmission verticale du VIH/sida. Les activités en cours comprennent l'élaboration de directives à l'intention des travailleurs sociaux et des responsables politiques pour aider les travailleurs sociaux à conseiller les femmes enceintes et séropositives, et à leur fournir des informations complètes et exactes qui leur permettent de prendre des décisions en pleine connaissance de cause. L'UNICEF mène plusieurs études de projets pilotes pour élaborer une approche globale axée sur la lutte contre la transmission verticale de la maladie, projets qui seront exécutés en collaboration avec le Programme commun UNAIDS. D'autre part, l'UNICEF soutient les essais cliniques que le Programme réalise actuellement en Afrique et procèdera à la mise en oeuvre du projet dès que les résultats seront disponibles. Le thème de la campagne mondiale de 1997 contre le sida est consacré aux "enfants vivant dans un monde marqué par le sida", problème qui préoccupe particulièrement l'UNICEF et est un domaine de programmation prioritaire. Selon les statistiques, le sida devrait faire des millions d'orphelins au cours des prochaines années, et il se pourrait donc que les activités de l'UNICEF dans ce domaine se développent considérablement.

Femmes, population et développement

Les aspects de la Conférence de Beijing (Quatrième Conférence mondiale sur les femmes) touchant l'équité entre les sexes ont été intégrés dans les programmes-pays en collaboration avec les gouvernements, les ONG et les

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groupes communautaires concernés. L'éducation des filles a été reconnue comme un domaine prioritaire et un volet devant impérativement être intégrés dans les programmes. Près de 70 pays ont incorporé des projets et activités touchant l'éducation des filles dans leurs programmes d'éducation en cours qui bénéficient de l'appui de l'UNICEF, et qui visent à assurer l'enseignement primaire pour tous. Concernant la pratique des mutilations génitales dont sont victimes les femmes, une stratégie de lutte a été adoptée l'année dernière pour la région d'Afrique orientale et australe, et des progrès notables ont été réalisés dans d'autres pays comme le Burkina Faso, l'Egypte, la Gambie, le Mali, le Nigéria et le Soudan. Concernant la réduction de la mortalité et de la morbidité liées à la maternité, les principes sur lesquelles se base l'UNICEF pour établir ses programmes ont été confirmés par la Conférence internationale sur la population et le développement et la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Il s'agit notamment de la participation des femmes et des collectivités à la conception des programmes et à leur mise en oeuvre, de la prise de conscience par les planificateurs et les prestataires de services de santé, de la discrimination à l'égard des femmes et de la corrélation entre l'accès à des services de qualité et la promotion de la santé.

Deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)

Les activités de l'UNICEF visant à assurer le suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) ont été mises au point en partenariat avec les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les ONG. Au cours du Sommet villes et cités qui s'est tenu à Istanbul, l'UNICEF a lancé l'Initiative des villes amies des enfants, approche destinée à atteindre les enfants des zones urbaines non couvertes par ses programmes. L'Initiative vise à encourager les maires à jouer un rôle plus actif dans la promotion et la coordination des travaux des nombreux acteurs qui s'emploient à améliorer la condition des enfants des villes, en dirigeant les opérations au niveau local. L'Initiative établit et renforce des liens de partenariat pour entreprendre une action concertée en faveur des enfants pauvres des villes, et met au point des plans d'action au niveau local centrés sur l'enfant qui permettent de décentraliser la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant.

Rapport annuel du Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (E/1998/62)

Le PAM a fourni en 1997 des secours à 29,1 millions de personnes. Sur ce chiffre, 21,4 millions ont été secourues au moyen d'opérations d'urgence et 7,7 millions d'interventions prolongées de secours (IPS). En outre, 19,1 millions de personnes ont été victimes de catastrophes dues à l'homme (4,2 millions de réfugiés et de rapatriés et 14,9 millions de personnes déplacées dans leur propre pays ) tandis que 10 millions ont été affectées par des catastrophes naturelles comme sécheresses,inondations ou mauvaises

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récoltes. L'aide au développement fournie par le PAM atteint 23,8 millions de personnes de plus. Pour ce qui est de la répartition par région, l'Afrique a représenté environ 39 pour cent des bénéficiaires, l'Asie et le Pacifique 37 pour cent, la région de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de la CEI 15 pour cent et la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, enfin neuf pour cent.

Les quantités de denrées alimentaires expédiées ou achetées localement ont augmenté de 28 pour cent par rapport à 1996 pour atteindre au total 2,7 millions de tonnes si l'on fait abstraction des contributions bilatérales et 2,9 millions de tonnes si celles-ci sont incluses.

En 1997, les dépenses totales du PAM se sont montées à 1 199 millions de dollars. La majeure partie des dépenses effectuées en 1997 a correspondu à l'achat de denrées alimentaires. L'objectif du PAM est de livrer au moins 90 pour cent de son aide alimentaire pour le développement aux pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) et aux pays les moins avancés (PMA). En outre, 50 pour cent au moins du total de l'aide au développement va en priorité aux PMA. Parvenir à atteindre les populations des PMA dans le besoin est une tâche ardue. En octobre 1997, le Conseil d'administration a approuvé une série de mesures visant à accroître la concentration des programmes et à rationaliser la fourniture de l'aide au développement en faveur des pays les plus pauvres. Les stratégies mises en oeuvre sont notamment les suivantes: adopter une approche évolutive souple de l'élaboration des programmes qui s'efforce d'adapter ces derniers aux conditions locales plutôt que d'appliquer des directives standard rigides, investir dans les capacités nationales par une formation du personnel de contrepartie et la fourniture d'apports non alimentaires et de services essentiels au succès des interventions alimentaires; recourir davantage aux mécanismes de fonds alimentaires et aux projets expérimentaux, si les conditions s'y prêtent et sous réserve d'une gestion rigoureuse; lorsque cela est indispensable pour résoudre les problèmes des populations pauvres vulnérables, favoriser l'entretien des services publics de base et des infrastructures par une aide alimentaire tout en reconnaissant la nécessité d'un retrait progressif.

Rapport sur les activités menées par le Conseil d'administration et le secrétariat de l'UNICEF en vue de l'établissement de la stratégie de mobilisation des ressources nécessaires à l'UNICEF (E/1998/70)

La première et la plus importante condition que l'UNICEF doit satisfaire pour mobiliser efficacement des ressources consiste à poursuivre la mise en place, au niveau national, de programmes judicieux et viables qui donnent des résultats tangibles en faveur des enfants et des femmes. L'UNICEF doit être en mesure de montrer l'impact de ses programmes, y compris ses efforts en matière de renforcement des capacités et de plaidoyer. L'élaboration et l'application de directives et d'indicateurs pour une programmation axée sur les droits seront déterminantes pour l'évaluation de l'impact des programmes de l'UNICEF. Le secrétariat de l'UNICEF, qui transmet ce rapport, tente de résumer la

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contribution de l'UNICEF à l'amélioration de la situation des enfants dans le monde et les résultats tangibles obtenus dans divers rapports et publications visant différents publics. Il s'agit notamment du rapport du Directeur général, qui est présenté au Conseil d’administration chaque année à la session annuelle; des deux publications vedettes, à savoir La situation des enfants dans le monde et le Progrès des nations; et d'autres publications plus techniques. Dans la stratégie de communication qui sera présentée au Conseil d’administration à sa session annuelle (E/ICEF/1998/10) est examinée la possibilité pour l'UNICEF de recourir à la presse et aux autres formes de communication pour attirer l'attention sur les besoins des enfants.

Malgré les progrès remarquables accomplis à ce jour, les données disponibles laissent présager des difficultés quant à la réalisation des objectifs fixés au niveau mondial et dans de nombreuses régions pour la décennie. Parmi les problèmes influant sur la situation des enfants, et donc sur la réalisation des objectifs, figurent l'augmentation croissante de la pauvreté et de l’inégalité, la réduction de l'aide publique au développement et des dépenses publiques consacrées aux services sociaux de base, la propagation du VIH/sida, le nombre croissant de situations d’urgence ayant une incidence sur les enfants et la disparition des filets de sécurité subventionnés par les gouvernements dans les pays en transition, dont les économies planifiées s'ouvrent aux forces du marché.

Pour aborder ces problèmes et d'autres questions connexes, la Directrice générale a mis en place, à la fin de 1997, un «groupe de réflexion sur l'avenir» de haut niveau chargé de définir un programme d'action pour l’UNICEF au cours du siècle prochain. Le travail de ce groupe, qui est un processus permanent, permettra de définir les priorités du Fonds et d'affirmer son identité dans les années à venir et sera déterminant pour la collecte de fonds et la mobilisation des ressources non seulement pour l'UNICEF mais aussi pour le programme mondial en faveur des enfants. L'exécution de programmes judicieux doit également se traduire par l'établissement de rapports convenables à l’intention des donateurs. La Directrice générale a souligné que chacun, à l'UNICEF, jouait un rôle en matière de collecte de ressources, que le secrétariat était parfaitement conscient du fait que dans certains pays donateurs le processus de prise de décisions était décentralisé, et que les comités nationaux jouaient un rôle essentiel et que, de ce fait, l'UNICEF essayait de travailler en collaboration encore plus étroite avec eux.

Dialogue officieux avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes

M. JAMES GUSTAVE SPETH, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a estimé que le présent dialogue intervient à un moment clef puisque voilà un an que le Secrétaire général a présenté son programme de réformes et qu'il permettra d'apporter des éléments très importants pour l'examen triennal des activités, prévu cette année. L'une des principales réformes du Secrétaire général consiste à souligner qu'une forte cohésion devrait exister au niveau des pays, où il devrait y avoir une équipe d'ensemble des Nations Unies sous la direction du Coordonnateur résident,

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représentant à la fois son institution d'origine et le système des Nations Unies dans son ensemble. Certes des problèmes se posent dans le renforcement du système mais des progrès réels ont déjà eu lieu, a affirmé M. Speth. Une liste claire de tâches et de responsabilités a ainsi été établie pour le Coordonnateur résident, qui doit parfaitement comprendre ses fonctions et doit également disposer des ressources et du temps nécessaires pour les accomplir. Par ailleurs, un système de consultation amélioré et un programme de formation ont été mis au point. Les Coordonnateurs résidents ont pour la première fois cette année fait l'objet d'une évaluation systématique de leur rendement en matière de coordination. L'objectif est d'élargir le choix des coordonnateurs résidents. Il est aujourd'hui besoin de davantage de femmes, qui sont au nombre de 30 pour un total de 131 coordonnateurs. Pour l'an 2000 , l'objectif est d'avoir 50 femmes assumant cette fonction. Les ressources mises à la disposition des coordonnateurs sont essentielles bien que modestes. Le PNUD place désormais l'accent dans ses programmes sur la possibilité donnée aux coordonnateurs de soutenir de multiples initiatives facilitant le travail de l'ensemble du système.

Des tâches importantes demeurent à accomplir, notamment quant à la mise au point de l'évaluation des coordonnateurs et l'établissement d'une optique intégrée sur l'ensemble du système. Le plan-cadre pour l'assistance au développement constitue à cet égard une véritable révolution. Bien que seule la première étape ait pour l'heure été lancée, les objectifs d'assistance aux pays ont déjà connus des progrès concrets. Le PNUD a joué un rôle de chef de file dans le premier plan d'action visant à éliminer la pauvreté. En tant qu'entité individuelle, le PNUD a toujours cherché et trouvé le moyen d'améliorer son respect des normes. Il serait bon aujourd'hui de lancer des évaluations communes aux autres entités et d'améliorer la capacité nationale d'évaluation.

Il faut aussi améliorer le lien entre les activités normatives des Nations Unies, les activités opérationnelles et les actions humanitaires. Dans le monde actuel, l'activité normative est, de manière indéniable, considérablement enrichie par l'expérience des activités opérationnelles. Il est ainsi évident que les programmes des activités de développement doivent prévoir des interventions dans des situations d'urgences, telles les catastrophes naturelles. Il faut aussi assurer la pérennité des effets des actions humanitaires une fois que celles-ci sont achevées. Le Groupe pour le développement et les questions humanitaires des Nations Unies a un travail énorme à réaliser pour faire de la notion de la "maison des Nations Unies" une réalité. Le contact entre les conseils d'administration des entités et institutions spécialisées des Nations Unies peuvent aussi permettre des progrès en matière d'harmonisation.

Pour pouvoir bien fonctionner, il faut avoir des ressources suffisantes et prévisibles, a insisté l'Administrateur du PNUD. Les ressources de base sont le fondement des activités opérationnelles et les entités font tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer les ressources nécessaires. Il faut

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espérer que d'ici septembre des progrès significatifs auront pu être effectués dans ce domaine, a-t-il souhaité, avant de conclure que l'épreuve finale de la réussite des activités opérationnelles et le facteur qui doit sous-tendre l'examen des politiques est l'impact positif que l'action des Nations Unies a dans la vie quotidienne des personnes les plus pauvres de par le monde.

Mme NAFIS SADIK (Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population) a déclaré que le FNUAP demeure engagé dans la mise en application des réformes du système de l'Organisation des Nations Unies. Le principe de coordination des activités des différents organes de l'Organisation est un résultat positif, néanmoins, il ne représente pas une fin en soi, mais plutôt un moyen pour arriver à la mise en place de programmes plus efficaces et réalisés au moment le plus opportun. La coordination sera donc jugée à l'aune des résultats concrets atteints sur le terrain. Il est d'autre important de se rappeler de la masse de temps et d'efforts consacrés à la coordination des activités opérationnelles, et il faut se demander si nous ne consacrons pas trop de temps aux procédures. Plus d'attention doit être accordée aux avis émis par le personnel travaillant sur le terrain, et nous devons être sûrs que nous créons des produits qui seront acceptés à la fois par les équipes de pays et par les pays récipiendaires eux-mêmes.

Concernant le système des coordonnateurs résidents, le Groupe de développement des Nations Unies travaille sur l'amélioration du concept. Parmi les problèmes à résoudre, il y a notamment celui de faire la part des choses entre les coordonnateurs résidents et le représentant résident du PNUD. Il est important de noter qu'il y aura des aspects financiers et d'infrastructures à résoudre, et que certaines des initiatives en cours devront faire l'objet de beaucoup d'attention. L'intérêt principal du FNUAP vis-à-vis des futurs services communs est qu'ils soient développés dans un esprit d'efficacité pour assurer une haute qualité de service et inclure un système et des procédures de gestion et de contrôle qui garantissent la transparence et la justesse comptable. Le FNUAP est aussi préoccupés quant au financement des activités opérationnelles. La mobilisation des ressources doit être abordée sérieusement dans le cadre des réformes de l'ONU, et nous espérons que des solutions seront trouvées pour mettre en place des mécanismes de financement permettant de prévoir le montant des budgets et d'assurer la continuité des activités.

Mme CATHERINE BERTINI, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondiale (PAM), a expliqué que lorsque les Nations Unies interviennent dans certains pays, il peut y avoir à la fois des programmes d'urgence, des programmes de développement et des programmes pour les réfugiés qui peuvent être développés en parallèle et parfois dans des domaines communs. Ainsi dans certaines zones géographiques, tous les programmes peuvent-ils fonctionner en même temps, alors que dans d'autres, ils interviennent par étapes. Dans tous les cas, le premier défi est de définir la situation donnée. Il faut une fois l'urgence passée définir que faire et quand, notamment lorsque l'on aborde la phase de reconstruction. Pour l'heure, par exemple, ce travail est fait dans

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le contexte des orientations du Secrétaire général relatives à l'Afghanistan. Le deuxième défi est de travailler avec les responsables locaux et nationaux, qui ne sont pas nécessairement un gouvernement. Il faut donc identifier les autorités. En cas de grandes catastrophes, la communauté locale subit des souffrances incommensurables et il est important de l'associer pour définir parfaitement les besoins. Or, le problème est que souvent toutes les structures de dialogue ont été détruites, a fait observer la Directrice exécutive. Il faut s'assurer en outre que les programmes s'adressent aux personnes les plus exposées et défavorisées. Il faut en troisième lieu établir comment associer les femmes au processus d'aide humanitaire et de reconstruction de leur propre communauté. En cas de guerre, les femmes sont bien souvent les seules adultes dans les villages.

Le personnel des Nations Unies doit quant à lui être adaptable aux situations différentes. Il faut le bon personnel au bon moment qui puisse traiter les situations d'urgence et les situations de développement. A l'intérieur du système et entre les différents fonds et programmes la coordination doit être renforcée, mais il faut aussi améliorer la coordination avec les ONG. Mme Bertini a également expliqué que les donateurs bilatéraux ont une responsabilité particulière et que le travail doit être coordonné avec eux. Les pays quant à eux doivent développer et améliorer leurs propres mécanismes d'appui. La reconstruction des infrastructures est essentielle. Un autre problème essentiel qui se pose est celui du financement. L'Aide publique au développement est en baisse ce qui ne rend que plus difficile le passage du redressement au développement, a déploré Mme Bertini, ajoutant que bien souvent de très fortes sommes sont dépensées pour sauver des vies, mais qu'ensuite les pays victimes n'ont plus les moyens de procéder au redressement, facilitant ainsi le retour du conflit. Un dialogue comme celui d'aujourd'hui est d'une importance capitale, car pour que le Conseil économique et social donne des conseils et recommandations permettant de progresser, il faut qu'il comprenne parfaitement le travail des fonds et programmes. Il est donc impératif qu'il y ait une cohérence dans les directives données, a conclu la Directrice exécutive du PAM.

Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré que les décisions qui seront prises au cours des quatre prochaines années au sein du système de l'ONU en matière de réforme des activités des organes de l'Organisation affecteront de manière sans précédent. Les opérations intergouvernementales, l'administration des différents Fonds et Programmes et l'efficacité sur le terrain des activités opérationnelles. Le processus de réforme est en marche et il ne doit point y avoir de complaisance dans son application. Grâce au lancement du Programme-cadre des Nations Unies pour l'assistance au développement (UNDAF), la coordination sur le terrain des différents programmes est entrée dans une phase nouvelle. Les lignes directrices proposées ont permis de créer des cadres de collaboration adaptés aux réalités de terrain et aux besoins spécifiques de développement de chaque pays. Dans la phase pilote, douze équipes de pays travaillant avec des gouvernements et d'autres partenaires, ont contribué à la préparation de

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l'UNDAF, et sept organes membres du Groupe de développement des Nations Unies ont nommé des experts pour soutenir les équipes de pays. Le Groupe de développement de l'ONU et la Banque mondiale ont choisi deux pays, le Mali et le Viet Nam, dans lesquels seront étudiées les relations entre l'UNDAF et la Stratégie d'assistance aux pays de la Banque mondiale. L'UNICEF est fière d'avoir présidé le sous-groupe du Groupe de développement de l'ONU qui a été à l'origine de ces développements au sein de l'UNDAF.

La réforme doit cependant aller beaucoup plus loin que la création de nouvelles structures et l'adoption de nouvelles procédures. La réforme exige une revue des systèmes et conditions actuels, dans le but d'éliminer ou de réduire les anciennes lourdeurs là où de nouvelles procédures doivent être appliquées. Des mécanismes de collaboration améliorés ne suffiront pas en eux-mêmes pour changer la situation. Il doit être mis en place des systèmes pour mesurer l'impact des programmes, surveiller les progrès accomplis, échanger les informations sur les réussites et les pratiques positives, faire une revue des leçons apprises, identifier les problèmes et faire les ajustements nécessaires. Les coordonnateurs peuvent sous cet aspect soutenir les gouvernements des pays récipiendaires, et leurs rapports annuels peuvent devenir l'outil- clef pour assurer une consistance dans l'élaboration des rapports et dans l'échange d'informations et de pratiques fiables.

La manière d'établir des rapports et de faire circuler l'information au niveau des mécanismes intergouvernementaux notamment, a besoin d'être encore rationalisée et basée sur des thèmes centraux et communs. Bien que l'ONU soit aujourd'hui mieux préparée que jamais à faire face aux défis de l'avenir, les résultats que nous souhaitons atteindre dépendent de financements qui doivent être adéquats, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. L'UNICEF estime que l'accès à des services sociaux de base exigera une augmentation de 50% du niveau actuel des dépenses. Les récents travaux menés au courant de différents sommets et forums ont montré que 80 milliards de dollars supplémentaires sont nécessaires chaque année pour une satisfaction des besoins sociaux de la planète.

Echange de vues

Le représentant de l'Autriche s'exprimant au nom de l'Union européenne s'est félicité de l'effort commun à l'ensemble du système pour parvenir à une meilleure complémentarité, compatibilité et harmonisation des activités. Il a demandé quelles sont les perspectives d'arrangements entre les entités du système, notamment celles qui ne sont pas situées à New York? Quel est l'impact actuel et potentiel de la décentralisation sur la collaboration avec les pays? Jusqu'à quel point les fonds et programmes participent-ils à l'élaboration des concepts, tel le "Partenariat pour le développement"? Rappelant que l'expérience montre que les étapes de secours et de reconstruction ne sont pas consécutives mais simultanées et se chevauchent, il

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a demandé comment peuvent être renforcés les liens entre ces deux types d'intervention. Serait-il profitable de renforcer les liens entre les appels consolidés et le plan-cadre?

Le représentant de l'Indonésie a rappelé que, tout en reconnaissant la nécessité de changements et de réformes, il ne faut cesser de consulter les pays en développement pour que les activités opérationnelles des Nations Unies soient conformes aux besoins des pays et non pas aux envies des donateurs. Il faut renforcer le sentiment de propriété des pays en développement. En attendant l'évaluation de l'impact du système des Coordonnateurs résidents, on ne devrait pas préjuger de la mise en oeuvre des programmes locaux et individuels mandatés. L'Indonésie s'inquiète fortement de la stagnation et de la baisse des ressources affectées aux activités opérationnelles, reflétant la diminution générale de l'aide publique au développement (APD). Cela est préjudiciable pour les objectifs généraux de développement, a-t-il fait observer, ajoutant qu'il faut, comme l'Administrateur du PNUD l'a déclaré, renverser la tendance en matière de financement.

Le représentant de la Fédération de Russie a noté qu'un élément clef dans la réforme des activités opérationnelles des Nations Unies réside dans la décentralisation, la gestion et le renforcement du rôle des coordonnateurs résidents, passant par une plus grande délégation de pouvoirs. Il est naturel que cela entraîne des changements dans les fonctions des bureaux régionaux et des sièges. Notant que de nouvelles fonctions et tâches des bureaux du PNUD sont envisagées, le représentant a demandé si un travail similaire a été accompli pour d'autres activités opérationnelles. Comment les problèmes qui se posent lors d'un tel processus sont-ils réglés? En ce qui concerne l'UNICEF, comment le Fonds va-t-il accomplir ses travaux pour l'élaboration d'un nouveau Programme en faveur des enfants après l'an 2000. Des mesures concrètes sont-elles déjà envisagées à cet effet? Le représentant a demandé à la Directrice exécutive du PAM son opinion sur la transformation du rôle du Programme. Le Programme est désormais le premier fournisseur d'aide alimentaire, alors que l'aide bilatérale est en baisse et que les besoins en aide alimentaire d'urgence augmentent. Comment la direction du PAM envisage la réforme du Programme étant donné ses éléments?

Le représentant du Japon a estimé que l'UNDAF est un excellent point de départ, même s'il est encore prématuré d'évaluer son impact sur les activités de terrain. En ce qui concerne les activités du Coordonnateur résident, la nouvelle notion de représentation de l'ensemble du système est très importante. Compte tenu des nouvelles délégations de pouvoir, il est essentiel d'effectuer un choix judicieux des Coordonnateurs et de maintenir des contacts réguliers entre le Coordonnateur et le Siège. Pour assurer une bonne coordination, il faut un bon partage des informations entre les institutions concernées. le Japon est préoccupé par la diminution de l'APD. Pour renverser cette tendance, le plus important est d'accroître la prise de conscience du grand public. A cet égard, il est essentiel de diffuser largement les informations sur les activités entreprises. Le Japon, associé à

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d'autres pays, dont le canada et la Suède entend présenter bientôt un plan permettant de garantir la stabilité du financement.

M. SPETH (PNUD) a répondu aux questions et remarques en faisant observer que l'analyse du plan-cadre qui est en cours sera présentée à l'Assemblée générale dans le cadre de l'examen triannuel des procédures et opérations. Pour répondre à l'Autriche et à l'Union européenne, les sous-groupes existant auparavant ont été remplacés par ceux créés au sein du Groupe de développement des Nations Unies. Il y a une différence entre les anciens sous-groupes et ceux qui ont été mis en place au sein du Groupe de développement qui ont été conçus dans un but beaucoup plus opérationnel. Des questions ont été posées sur les activités de programmation dont le PNUD à la présidence. Nous sommes très attachés à la coordination et à la décentralisation des opérations au sein du système des Nations Unies, et il faut ici se réjouir du soutien que la Banque mondiale apporte à ce mouvement. Mais la décentralisation doit aussi être appuyée par les donateurs internationaux et bilatéraux, notamment par la Commission européenne. Le PNUD est en ce moment, avec ses partenaires, dans des efforts de coordination au niveau des pays, où il s'avère que la participation du donateur, qu'il soit un pays ou une institution, est cruciale. Au Mali où ce processus est en cours, il s'avère que la mobilisation de nouvelles ressources s'impose et qu'une approche de développement plus large à la fois sur le terrain et au niveau de la communauté des donateurs doit se faire. Il y a plusieurs modèles de coopération et de coordination renforcés qui pourraient être appliqués. La division entre les groupes consultatifs et les tables rondes devrait être revue, et en ce moment il faudrait réfléchir aux voies et moyens de mieux aider les pays pauvres. Les notes de stratégies par pays de l'ONU et les stratégies d'assistance aux pays que fait de son côté la Banque doivent le plus possible s'harmoniser. Les procédures des organes de l'ONU doivent être aujourd'hui réformées dans les pays récipiendaires dans le cadre plus large de la réforme de l'Organisation.

Mme SADIK (FNUAP) a dit que la décentralisation devrait être elle aussi faire partie des débats que mène le Groupe de développement des Nations Unies, de même que la mobilisation des ressources. Le FNUAP estime que la santé en matière de reproduction devrait recevoir plus d'attention et se réjouit des efforts que lui consacre actuellement la Banque mondiale. Pourquoi le Groupe de développement de l'ONU devrait-il être en charge de la réflexion globale, se demandent certains. Le FNUAP partage l'avis de ceux qui pensent que les stratégies devraient tenir compte de l'avis de ceux qui en seront les bénéficiaires, et les coordonnateurs résidents devraient voir leur rôle renforcé dans ce sens. L'utilisation des fonds pourrait être faite dans le sens d'un meilleur impact de telle façon que les résultats suscitent un soutien du public pour une augmentation de leur niveau et pour une nouvelle discussion sur l'aide publique au développement qui devrait revenir à un niveau plus consistant. Le suivi des conférences, notamment concernant les

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services sociaux de base devraient constituer une base pour le processus de programmation, des consensus ayant été atteint dans des domaines clefs comme la promotion de l'égalité entre les sexes et le développement social.

La Directrice exécutive du PAM, Mme BERTINI, répondant aux questions relatives à la participation des organes qui ne sont pas situés à New York aux délibérations et à la mise au point des activités, a donné l'assurance que la participation active de tous est toujours recherchée. Le Secrétaire général, lui-même, est très attaché à ces questions et il a fait mettre au point un système performant de téléconférence. A Rome, par exemple, des réunions régulières ont lieu avec tous les chefs de secrétariat situés dans la ville. En réponse aux suggestions faites pour qu'une réunion de tous les bureaux et conseils d'administration des fonds et programmes ait lieu une fois par an, Mme Bertini a proposé que la première d'entre elles ait lieu à Rome. Pour ce qui est de combler le fossé entre les activités de développement et celles de secours, elle a indiqué que cette question est examinée par le Groupe pour le développement. Le processus d'appels consolidés de ressources pourrait être effectivement incorporé mais de manière à ne pas ralentir les activités de secours d'urgence. Les statistiques récentes montrent que la part du PAM dans l'aide alimentaire mondiale est de 40% aujourd'hui contre 20%, il y a 10 ans. Toutefois ces chiffres donnent une impression de forte augmentation trompeuse car, dans le même temps, l'aide alimentaire a fortement baissé. C'est pour cela que sans connaître une augmentation en volume de l'aide distribuée, le PAM est aujourd'hui le premier fournisseur mondial. Le problème essentiel qui se pose est en fait la raréfaction des ressources. Aujourd'hui les deux tiers des activités du PAM concernent des situations d'urgence. Cette limite a été fixée quant aux pays à revenus moyens, soit 22 pays, afin de concentrer les efforts sur ceux les plus pauvres. La manière dont les projets sont exécutés a été modifiée. Désormais, une approche programmatique, en coordination avec d'autres donateurs, est adoptée, les secours sont planifiés, les bureaux sont décentralisés vers le terrain, ainsi que les pouvoirs de décision. En outre, l'obligation redditionnelle a été renforcée ainsi que les fonctions de vérification des comptes et de gestion financière.

La Directrice de l'UNICEF, Mme BELLAMY, a estimé que ce qui compte avant toute chose c'est la qualité de la coordination et de la réalisation des programmes. Désormais la prise de décision est effectuée en commun par les différents acteurs. En revanche, la décentralisation n'est pas un fait nouveau. La programmation est un processus par pays. Tous les bureaux régionaux ont cherché à améliorer leurs apports aux pays et l'approche est de plus en plus tournée vers la régionalisation. L'UNICEF collabore étroitement avec la Banque mondiale notamment. En ce qui concerne les propositions de mise en commun des ressources entre l'UNICEF et la Banque mondiale, étant donné l'ampleur des fonds dont dispose la Banque, il faut éviter que l'UNICEF devienne un simple agent d'exécution. Dans les deux années qui restent d'ici l'an 2000, on va accélérer certaines activités puisqu'il n'est pas possible de revoir l'ensemble d'entre elles, ni d'atteindre de manière universelle tous

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les objectifs fixés. Une chose est certaine, c'est que les travaux de l'UNICEF ne s'arrêteront pas le 31 décembre 2000 et qu'un ordre du jour pour les enfants après l'an 2000 va être mis en place, a conclu Mme Bellamy.

Le représentant de la Pologne a dit que la présence du PNUD dans son pays était de la plus grande importance pour permettre à la société civile et notamment aux ONG de jouer leur rôle de façon harmonieuse. Pour la Pologne, l'assistance au développement est cruciale en cette période. Le PNUD aide à mettre en place un cadre efficace pour une participation future du pays dans les activités de l'Union européenne. La Pologne est satisfaite des tâches effectuées par le représentant résident du PNUD et souhaiterait que rien ne soit fait pour changer le statut actuel du PNUD à Varsovie. Par conséquent les autorités polonaises notent avec inquiétude les signes annonciateurs d'une réduction de la présence du PNUD à Varsovie. Si la présence du PNUD n'était plus jugée nécessaire en Pologne, elle reste cependant hautement indispensable aux pays d'Europe de l'Est.

Le représentant de la Norvège a fait observer que la présente réunion donne enfin une occasion de dialogue avec les chefs de fonds et de programmes du système des Nations Unies. C'est là une amélioration notable des procédures de l'Organisation. En matière de coordination, le représentant a souligné la nécessité de structures de travail claires pour éviter tout blocage des activités opérationnelles. Les chefs de fonds et de programmes ont fait mention de leur souci concernant la priorité du rôle de coordonnateur résident, il faudrait éclaircir les vues et les donnés actuelles, à la fois au niveau des institutions et au niveau des opérations de terrain pour définir les prérogatives affectées à ce poste.

Le représentant de la Suisse a dit qu'il est important de se rappeler que les réformes ne sont pas un but en soi, et il partage sur ce point l'avis émis par Mme Nafis Sadik. Le combat actuel est d'abord celui de la lutte contre la pauvreté. Le système de coordonnateur résident dont on parle devrait éveiller un débat sur le renouvellement et l'amélioration des personnels des organes faisant partie du Groupe de développement des Nations Unies. On ne doit pas seulement se préoccuper de vouloir placer des candidats aux postes de résidents, mais revoir en profondeur tout le système de travail des organes de développement social. Concernant le plan-cadre pour l'aide au développement, comme l'a dit Mme Sadik, il faut espérer que sa mise en place sera simple, transparente et réalisable en peu de temps. Mais il faudrait y associer le plus d'acteurs possible, sans pour autant surcharger cette démarche. Une marge de manoeuvre doit être laissée aux équipes de pays de Nations Unes pour qu'elles puissent continuer à entretenir un dialogue avec les gouvernements et les acteurs locaux fondé sur les réalités de terrain. Quant au concept de "Maison des Nations Unies", il faut penser à l'harmonisation des services et procédures administratives et financières. Le renforcement des capacités, sur lequel une évaluation vient d'être menée par les services de M. Desaï, devrait faire l'objet de la plus grande attention du Conseil économique et social.

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- 23 - ECOSOC/403 10 juillet 1998

Le représentant du Danemark s'est réjoui de l'accent placé sur la coordination des activités à l'échelle du système qui est fondamentale. Il a fait observer qu'il est essentiel qu'une stratégie nouvelle de financement permette d'investir la tendance à la diminution des ressources destinées aux activités opérationnelles. Des efforts sont actuellement développés dans ce sens et la proposition du G5 semble particulièrement intéressante. La réunion d'hier a fait ressortir qu'un effort considérable a été consenti en vue de mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing. L'évaluation des résultats de ces efforts exige la collecte de toutes une série de données et à cet égard, le représentant a demandé si les Nations Unies ont établi des directives et en ont coordonné la collecte.

Le Danemark accorde la plus grande importance au développement du Plan- cadre des Nations Unies pour l'assistance au développement et attend avec impatience le premier rapport le concernant. Le Danemark est en faveur de la programmation conjointe, ce que devrait notamment viser le plan-cadre pour éviter que cette initiative ne se limite à un simple exercice administratif. Quel est le contrôle de qualité que pourrait effectuer le Groupe pour le développement en la matière? Le Danemark se félicite des efforts en cours pour renforcer le système des coordonnateurs-résidents et il est clair que seuls les candidats les plus qualifiés doivent être sélectionnés. En ce qui concerne l'évaluation des résultats, il estime toutefois qu'il serait injuste que seuls les Coordonnateurs soient jugés. Il faudrait également tenir compte de l'aide qui leur est fournie par les institutions.

Le représentant de l'Allemagne a demandé si la coopération des institutions spécialisées avec le plan-cadre va bientôt être rendue officielle? Il a reconnu avec la Directrice exécutive du PAM l'importance de la bonne gouvernance des pays en matière d'activités de développement. Malheureusement, il persiste un manque d'information concernant les activités du PAM, et des efforts devraient être entrepris dans ce domaine. Le PAM pourrait peut-être ainsi informer officieusement, une fois par an, l'ECOSOC, a suggéré le représentant.

Reprenant la parole, l'Administrateur du PNUD, M. SPETH, a estimé que le lien entre le plan-cadre et les pays est fondamental et il qu'il faut encourager la rédaction de notes de stratégies par pays plus concrètes. Il faudrait réaliser une analyse conjointe des programmes par pays entrepris par les Nations Unies. Pour l'heure, il est essentiel d'achever le processus d'évaluation entamé, ainsi lorsque l'Assemblée générale procèdera à l'examen triennal de politique générale toutes les réponses seront disponibles. L'une des questions les plus difficiles est de savoir comment réaliser le contrôle de qualité du plan-cadre. Il est important que toutes les équipes par pays fassent l'objet d'une évaluation. La coopération entre les institutions spécialisées du système et le plan-cadre a fait l'objet d'un grand enthousiasme et l'on peut espérer qu'elle sera très bientôt rendue officielle, a indiqué M. Speth.

( suivre)

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Mme SADIK (FNUAP) a continué le débat en revenant sur l'importance du plan-cadre. L'évaluation de ce programme qui a lieu en ce moment suscite des questions sur la valeur ajoutée de cette initiative. On peut citer, sous cet angle, de nombreux programmes dans le domaine de l'éducation et des statistiques. Mais il ne faut pas croire que tout le monde pourra participer au plan-cadre, car cela surchargerait le processus qui ne peut pas vraiment faire à l'heure actuelle l'objet d'un passage en revue détaillé, ses différents aspects étant encore dans des phases initiales ou d'ajustement. Comme l'a dit la Suisse, il ne faut pas surcharger le système, et il ne faut pas y confondre les directives et les procédures. Concernant les évaluations réalisées dans 6 pays, elles sont de haute qualité et il revient aux différents organes de tirer parti du travail excellent accompli par les missions d'évaluation.

La position de coordonnateur résident va-t-elle devenir une motivation de carrière, c'est la question que se posent certains. Mais à sa conception, ce poste n'était pas perçu sous un angle de carrière. Quant au renouvellement et au déroulement des carrières des personnels de l'ONU, le Secrétaire général lui-même a dit que la situation devait être analysée dans le détail, mais il est sur qu'il faudra faire beaucoup plus attention à un usage judicieux des talents des jeunes administrateurs qui évoluent au sein du système. Les indicateurs sexospécifiques peuvent être pris en compte sans pour autant qu'ils soient employés de manière exclusive,en ce qui concerne la promotion aussi bien au niveau des opérations de terrain qu'ailleurs, et une série de méthodologies communes dans ce domaine pourrait être mises en place dans la cadre des efforts de coordination.

Pour la Directrice exécutive du PAM, Mme BERTINI, l'objectif des changements actuels est d'abord de déléguer la prise de décision aux bureaux hors siège. Elle a estimé que le système est encore assez loin de la pleine réalisation d'une programmation commune. A cet égard, l'exemple de programmation commune avec le Fonds de développement agricole est encourageant. La notation du coordonnateur-résident devrait relever non seulement du PNUD mais également des autres fonds et programmes. Les échanges de personnel entre les institutions pourraient être beaucoup plus fréquents pour renforcer la coordination, a reconnu Mme Bertini, exprimant ensuite son accord avec la proposition de l'Allemagne selon laquelle le PAM devrait organiser annuellement une réunion d'information pour l'ECOSOC.

Mme BELLAMY, Directrice générale de l'UNICEF, a indiqué qu'il était très important de faire démarrer le plus rapidement possible le processus de réforme des Nations Unies. C'est pourquoi, pour le moment les directives relatives au plan-cadre sont préliminaires. Il existe un sous-groupe concernant les indicateurs. L'évaluation par pays permet de tenir compte d'une série d'indicateurs communs de manière à ce qu'il y ait des éléments communs plus nombreux. L'UNICEF incorpore dans son système de notation pour les chefs de bureaux un élément concernant l'engagement en faveur de la réforme et de la coopération, a-t-elle également indiqué.

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( suivre)

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