En cours au Siège de l'ONU

AG/768

LA LUTTE CONTRE LA DROGUE EXIGE LA CREATION DE NOUVEAUX PARTENARIATS ENTRE LES SECTEUR PRIVE ET PUBLIC

8 juin 1998


Communiqué de Presse
AG/768


LA LUTTE CONTRE LA DROGUE EXIGE LA CREATION DE NOUVEAUX PARTENARIATS ENTRE LES SECTEUR PRIVE ET PUBLIC

19980608 La promotion des valeurs morales, éthiques et familiales est préconisée pour aider les jeunes à résister à la tentation de la drogue

Réunie sous la présidence de M. Hennadyi Udovenko (Ukraine), la XXème session extraordinaire de l'Assemblée générale, consacrée au problème mondial de la drogue a poursuivi, ce soir, son débat général. Dans ce cadre, les personnalités suivantes ont pris la parole : M. Kuniwo Nakamura, Président des Palaos; Mme Tiiu Aro, Ministre des affaires sociales de l'Estonie; MM. Alberto Scavarelli, Secrétaire d'Etat de l'Uruguay; Thorsteinn Palsson, Ministre de la justice et des affaires ecclésiastiques d'Islande; Mme Carme Sala Sansa, Ministre de l'éducation, de la jeunesse et des sports d'Andorre; et M. Ahmad Abdulla, Ministre de la santé des Maldives. Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Iraq, Guyana, République de Corée, Bénin.

Le Président des Palaos a déclaré que la consommation de la métamphétamine constituait un problème majeur dans son pays et a demandé des stratégies spéciales pour les petits Etats insulaires, dont les ressources sont limitées. Le Ministre d'Etat de l'Uruguay a reconnu qu'il est nécessaire d'agir contre le blanchiment de l'argent obtenu par le biais du trafic de drogues et du détournement des précurseurs. Il est évident que sans blanchiment d'argent il n'y a pas de trafic de drogue, et que sans demande, l'offre perd de son importance.

Pour sa part, le Ministre de la santé des Maldives a déclaré que les fléaux sociaux contribuent à créer une atmosphère propice au développement des drogues. Il a estimé que tous les Etats doivent faire preuve de détermination et de courage pour traduire les paroles en action.

Le Ministre de la justice islandais a souligné la nécessité d'établir un partenariat entre les pouvoirs publics et le secteur privé pour mettre en oeuvre des mécanismes de lutte contre la drogue efficaces. Pour sa part, la Ministre des affaires sociales de l'Estonie a estimé qu'il fallait mettre davantage l'accent sur les valeurs positives comme la santé et le bien-être social et encourager la renaissance des valeurs morales, éthiques et

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familiales. Pour la Ministre de l'éducation, de la jeunesse et des sports d'Andorre, les activités sportives, l'éducation orientée vers le développement de capacités productives et l'encouragement d'un sens d'appartenance et d'estime de soi chez les jeunes pourraient aider ceux-ci à résister à la pression d'essayer des drogues.

Les représentants de Guyana, de l'Iraq et du Bénin ont insisté sur l'absence de ressources financières et d'expérience suffisante pour la mise en oeuvre de mécanismes de prévention et de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants. Le représentant de la République de Corée a reconnu que tous les membres de la communauté internationale sont responsables de la prolifération des drogues illicites. Il a également estimé qu'il est nécessaire d'avoir une approche équilibrée entre le contrôle de l'offre et la réduction de la demande.

La session extraordinaire reprendra son débat, demain mardi 9 juin, à partir de 10 heures.

Débat général

Mme TIIU ARO (Ministre des Affaires sociales de l'Estonie) : Les documents préparés pour la session spéciale font preuve d'une démarche globale et approfondie à l'égard des mesures à adopter à l'avenir. L'année dernière, le Parlement estonien a adopté la nouvelle loi sur les stupéfiants. Le programme national pour la prévention de l'alcoolisme et la consommation de drogues est en cours d'application. L'Estonie est consciente que les problèmes liés à la drogue et aux substances psychotropes vont s'accroître dans un avenir proche. Certaines de nos difficultés sont dues à un héritage social et démographique des dernières cinquante années et au fait que l'Estonie est maintenant plus ouverte aux influences extérieures, y compris les aspects sociaux négatifs. Au cours des dernières années, il y a eu une mondialisation du comportement public et de la culture de la jeunesse, ainsi que de l'utilisation des drogues. Au sein de certains groupes de la société, on trouve l'ignorance et le refus d'adhérer à la législation internationale et nationale sur les drogues. Pour éviter cet état de fait, il faudrait mettre davantage l'accent sur les valeurs positives comme la santé, le bien-être social et la sécurité sociale. La renaissance des valeurs morales et des valeurs éthiques et l'importance d'une famille forte aideront à réduire la toxicomanie, ainsi que les maladies et la violence qui y sont associées.

M. ALBERTO SCAVARELLI (Ministre d'Etat de l'Uruguay) : le problème des drogues constitue un danger réel et il dépend de nous, Etats souverains, d'ouvrir la voie pour qu'aucune personne ne court le risque d'y être exposé. La Commission des stupéfiants a permis de lancer un processus de négociations complexes et fructueuses. L'Uruguay approuve sans réserves la Déclaration politique et le Plan d'action qui doivent être adoptés. L'Uruguay a relevé les défis de la lutte contre la drogue en participant à l'élaboration de la "stratégie anti-drogue dans l'hémisphère américain". L'Uruguay reconnait que le principe de la demande est un aspect essentiel du problème des stupéfiants. Il a mis en place un plan d'action contre l'utilisation de stimulants de type amphétamine et le détournement de ses précurseurs. Sans produits précurseurs, il est impossible de fabriquer de la drogue. Les Etats, conformément à leur propre juridiction nationale, doivent coopérer efficacement pour qu'il n'y ait pas un seul endroit au monde où les criminels du trafic de drogue puissent chercher refuge. Il faut agir contre le blanchiment de l'argent obtenu par le biais du trafic de drogues et du détournement des précurseurs. Il faut un contrôle efficace des stupéfiants par tous les Etats. Il est essentiel de s'en prendre aux bases des organisations criminelles. Il est évident que sans blanchiment d'argent il n'y a pas de trafic de drogue, et que sans demande, l'offre perd de son importance. L'Uruguay réaffirme l'importance de l'élimination des cultures illicites. Il faut remplacer les cultures illicites par d'autres cultures afin de permettre le développement durable des sociétés les plus pauvres. Il faut protéger la liberté et la dignité des femmes et des hommes et forger des sociétés plus libres et plus solidaires. Les efforts ne doivent pas être dispersés. Les Etats doivent montrer leur engagement irréversible à coopérer et lutter contre le problème de la drogue.

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La coopération internationale doit en effet permettre de faire face au grave problème de la drogue. Il est important que cette coopération respecte l'intégrité territoriale de chaque pays et ne s'ingère pas dans les affaires internes des pays. Développement durable et élimination de la pauvreté sont les défis de notre époque. L'Uruguay agit pour être à la hauteur de la responsabilité que tous les Etats partagent en matière de lutte contre la drogue.

4 MME CARME SALA SANSA (Ministre de l'éducation, de la jeunesse et des sports d'Andorre) : l'âge d'initiation à la drogue tombe d'année en année, en particulier en ce qui concerne l'opium. Ce phénomène n'affecte pas seulement les pays développés, mais aussi les pays en développement. Que peuvent faire les gouvernements ? La réponse pourrait se trouver davantage dans une action décentralisée au niveau des petites communautés que dans de vastes programmes gouvernementaux. L'encouragement d'activités sportives, l'éducation orientée vers le développement de capacités productives, l'encouragement d'un sens d'appartenance et d'estime de soi chez les jeunes doivent les aider à résister à la pression d'essayer des drogues. Andorre a la chance d'avoir une très faible consommation. Aider les jeunes à sortir de la toxicomanie est toujours plus difficile que la prévention. La réhabilitation et l'intégration sociale des toxicomanes constituent une priorité du Gouvernement d'Andorre, de même que la prévention des maladies comme le sida. Les sept banques d'Andorre ont adopté un code de conduite interne, dont les dispositions ont été intégrées en 1992 dans le droit pénal Andorran. Aujourd'hui, le pays ne connaît pas le problème du blanchiment de l'argent. Le Gouvernement veille, en outre, à prévenir tout placement et entrée d'argent de la drogue dans le pays. Dans ce domaine, il importe que tous les pays travaillent ensemble pour éliminer de telles pratiques. Il faut également faire des efforts sur le plan de la coopération judiciaire et policière pour promouvoir le contrôle des drogues. A cet égard, la police d'Andorre, en agissant avec Interpol et les forces de police des pays voisins, a toujours lutté avec diligence contre le trafic de drogue et continuera à le faire.

Il ne faut pas oublier la manière dont ce fléau frappe aussi les pays en développement. L'élimination des cultures illicites et leur remplacement ne doivent pas être laissés aux seuls pays en développement. Les pays développés doivent aussi assurer leur part de responsabilité. Ainsi, Andorre envisagera cette année, outre une augmentation de sa contribution au Fonds pour la jeunesse de celle aux fonds pour l'élimination des armes de petits calibre, de nouveaux moyens de collaboration plus efficaces avec les pays producteurs de drogues pour les aider à remplacer les cultures illicites.

M. AHMED ABDULLAH (Ministre de la santé des Maldives) : il serait naïf de conclure que le problème de la drogue est le résultat du développement. Il est plutôt le résultat d'un échec à arriver à une croissance équilibrée tout en réduisant les iniquités sociales. L'accroissement de l'écart entre les riches et les pauvres a engendré des difficultés sociales et une escalade du crime. Les drogues sont un des symptômes d'une maladie sociale. Le problème

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de la drogue est aussi le résultat d'une impossibilité de s'occuper de la dimension spirituelle du développement. Il est regrettable de devoir constater que le problème des stupéfiants est lié au fait que les jeunes d'aujourd'hui sont guidés par leurs désirs rebelles plutôt que par des valeurs morales. Les drogues sont devenues l'un des problème les plus graves. En 1977, la première loi en matière de drogue a été promulguée aux Maldives. Les Maldives ne sont pas un pays producteur de drogue mais les trafiquants ne respectent aucune frontières. Les drogues sont importées de pays voisins. Il est de ce fait nécessaire d'améliorer les contrôles douaniers et de mettre en place un contrôle national des drogues. La consommation du tabac est un problème aussi grave que celui des drogues. Les Maldives reconnaissent l'importance des initiatives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) contre la drogue et le tabac. Elles ont pris des mesures pour réduire la consommation du tabac. Il est important de promouvoir des programmes préventif auprès des jeunes pour éviter qu'ils ne consomment des drogues. Il faut aborder le problème de la drogue à sa racine. Les fléaux sociaux créent une atmosphère propice au développement des drogues. Il est nécessaire de renforcer la coopération internationale, de réduire la demande, de contrôler le blanchiment de l'argent, les précurseurs et les drogues synthétiques, et de renforcer la coopération judiciaire. Il faut que tous les Etats fassent preuve de détermination et de courage pour traduire les paroles en action.

M. THORSTEINN PALSSON (Ministre de la justice de l'Islande) : Le gouvernement islandais a lancé en février 1997 le projet intitulé "Une Islande exempte de drogues". Ce projet quinquennal associe les efforts du gouvernement, de l'Union des autorités locales et de l'Association des villes européennes contre la drogue. C'est un projet ambitieux dont le succès dépendra toutefois de l'engagement international en faveur de l'élimination du problème mondial de la drogue. Il vise à mobiliser la société islandaise tout entière et à parvenir à un consensus national sur l'objectif d'une Islande exempte de drogue. En lançant des activités spécifiques et des stratégies de réduction de la demande, l'Islande entend sensibiliser la population aux dangers de la consommation de la drogue et bénéficier ainsi de l'appui actif à tous les niveaux en ce qui concerne les mesures nécessaires. Des études périodiques visant à mesurer l'abus des drogues, en particulier chez les adolescents. Le gouvernement augmente les ressources nécessaires au renforcement des services de douane et de police pour assurer une meilleure efficacité de leurs activités en matière de lutte contre le trafic illicite et la distribution des stupéfiants. Le trafic illicite des stupéfiants par voie maritime est particulièrement visé. En outre, le gouvernement développe des relations avec des associations de parents pour les sensibiliser aux dangers de la consommation de la drogue chez les adolescents. De même, des mesures préventives ont été adoptées pour lutter contre l'alcoolisme et la drogue. Le partenariat entre les institutions publiques et le secteur privé est essentiel pour parvenir à l'élimination de la drogue. Pour l'Islande, les Nations Unies jouent un rôle crucial pour mobiliser la communauté internationale dans la lutte contre la drogue.

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M. SHAWKI MARCUS (Sous-Secrétaire au Ministère de la santé de l'Iraq) : Les stupéfiants constituent un phénomène social grave qui sape les structures économiques dans de nombreux pays dans le monde. L'Iraq a adhéré aux conventions pertinentes des Nations Unies. Le gouvernement a, dès 1965, mis en place un dispositif législatif en la matière. Les drogues sont utilisées à des fins médicales. Les sanctions économiques imposées à l'Iraq empêchent tous les efforts accomplis par le gouvernement, y compris dans la lutte contre les stupéfiants. L'Iraq ne peut importer la technologie nécessaire pour faire obstacle à tout trafic illicite de stupéfiants. Dans la mesure du possible, le Gouvernement iraquien informe l'organe compétent des Nations Unies de toutes les mesures prises visant à faire face aux problèmes posés par la drogue.

M. S.R. INSANALLY (Guyana) : Son pays n'a pas été épargné par le trafic illicite des stupéfiants. En raison de sa géographie et de sa proximité de quelques unes des plus grands producteurs de drogue du monde, le Guyana est en train de devenir un centre majeur de transit sur le trafic illicite des stupéfiants vers les marchés des pays développés. Le gouvernement ne dispose pas des ressources nécessaires pour mettre en place des mécanismes efficaces pour faire obstacle aux activités des trafiquants de drogue. Il ne dispose pas non plus des ressources nécessaires à la création d'un cadre juridique approprié pour faire face aux questions liées au trafic des stupéfiants. La campagne nationale contre l'abus des drogues et le trafic des stupéfiants absorbent les maigres ressources qui pourraient être utilisées pour le développement du pays. En outre, l'absence d'expérience des institutions financières nationales pour traiter du blanchiment de l'argent renforce le risque de pénétration et de corruption. C'est pour cette raison que le Guyana estime important qu'il faudrait reconnaître à la cour criminelle internationale la compétence pour le crime du trafic illicite des stupéfiants. Au niveau régional, le Guyana s'est engagé, avec les autres membres du CARICOM, à mettre en oeuvre le Plan d'action de la Barbade. Une réunion régionale aura lieu prochainement au Suriname pour évaluer les progrès réalisés en matière de coordination et de coopération. Pour renforcer les contributions régulières au financement des activités du PNUCID, il faudrait créer un fonds spécial avec les avoirs confisqués provenant d'activités criminelles.

M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) : la prolifération des drogues est un défi mondial qui demande une réponse mondiale. Tous les membres de la communauté internationale sont responsables de la prolifération des drogues illicites. La République de Corée souligne l'importance de la déclaration politique qui sera adoptée au cours de cette session. Il faut traduire les engagements pris par la communauté internationale en réalités, en s'adressant aux problèmes de fond de l'offre et de la demande. Tout au long du processus préparatoire de cette session, les Etats Membres ont prouvé leur aptitude à harmoniser les mécanismes de coopération judiciaire et à établir un cadre législatif pour combattre le blanchiment de l'argent. Il faut trouver une approche équilibrée entre le contrôle de l'offre et la réduction de la

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demande. La Déclaration relative aux principes directeurs en matière de réduction de la demande de drogue est un pas en avant. Il est important d'examiner en profondeur la question des stimulants de type amphétamine et de leurs précurseurs. La République de Corée se félicite de l'intention du Secrétaire général de renforcer les efforts internationaux pour combattre le crime, les drogues et le terrorisme en établissant le Bureau pour le contrôle des drogues et la prévention du crime qui regroupe le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) et le Centre pour la prévention du crime international. La République de Corée se félicite des initiatives des Nations Unies pour éliminer les cultures illicites, notamment celles du pavot à opium et du cocaïer. Il faut renforcer la coopération internationale, régionale et sous-régionale. La République de Corée a ainsi entamé un processus de consultations bilatérales avec ses pays voisins et a contribué à promouvoir la coopération notamment dans la région Asie Pacifique. Les programmes et campagnes d'éducation du public doivent être intensifiés afin de lutter efficacement contre la drogue.

M. FASSASSI ADAM YACOUBOU (Bénin) : Son pays est devenu partie aux trois conventions des Nations Unies qui sont à la base des efforts internationaux pour contrôler l'abus et le trafic des stupéfiants, des substances psychotropes et des précurseurs chimiques. Le Bénin qui dispose déjà d'un laboratoire national d'analyse des drogues, a adopté une loi, en date du 18 juillet 1997, relative au contrôle des drogues et des précurseurs ainsi que les textes réglementaires appropriés. La création et l'installation d'une banque nationale de données chargée de collecter et de communiquer les informations sur l'abus et le trafic des drogues aux services nationaux et internationaux compétents, viendront parachever les efforts du gouvernement béninois pour le renforcement des structures nationales de coordination de la lutte contre l'abus et le trafic illicite de la drogue au Bénin. Le gouvernement s'appuie sur les organisations non gouvernementales pour mettre en oeuvre sa politique, notamment dans les domaines de la formation et de la réinsertion socio-économique des jeunes toxicomanes et des alcooliques. Les Nations Unies devraient accorder une plus grande importance à la coopération technique dans les domaines du contrôle, de la prévention et de la réduction de la toxicomanie en vue de l'élimination de la demande illicite toujours croissante des stupéfiants. Les Nations Unies devraient accorder davantage de ressources financières et humaines à l'Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (UNAFRI), seul instrument compétent en la matière. Le défi qui reste à relever est la revalorisation et le renforcement des structures familiales dans les sociétés africaines. La 21ème session de la Commission des affaires sociales de l'OUA tenue à Prétoria, du 13 au 18 avril 1998, a tenu compte des effets négatifs de la drogue sur la société dans ses recommandations.

M. KUNIWO NAKAMURA (Président de Palaos) : La drogue aux Palaos constitue un vrai problème, de plus en plus important. Au cours des dernières années, une drogue nouvelle, la méthamphétamine, communément appelée "ice", est devenue un problème majeur, à côté de celui de la consommation de

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cannabis. L'âge de la consommation de l'"ice" a baissé jusqu'à 13 à 14 ans. Ce phénomène cause un absentéisme croissant dans les écoles, une baisse dramatique des résultats, une baisse de la concentration dans les classes, un manque d'intérêt pour le sport et les autres activités. Malgré des forces de l'ordre bien entraînées et respectées, les Palaos n'ont pas la technologie, l'expertise et les connaissances techniques pour combattre avec efficacité le terrible problème des drogues illicites. La lutte contre les drogues illicites constitue une grande priorité nationale. Les Palaos ont renforcé leurs capacités d'application de la loi, en augmentant notamment les peines pénales. Ainsi, le trafic d'"ice", de cocaïne et de drogues similaires peut entraîner une peine minimale de 25 ans de prison et des amendes s'élevant jusqu'à un million de dollars. Le Gouvernement a mis en place des programmes de lutte contre la consommation, des programmes dans le domaine de la justice juvénile et un programme spécial visant à sensibiliser et encourager les citoyens, et en particulier les jeunes, à éviter le fléau des drogues. Ces programmes ne sont toutefois pas suffisants et les Palaos travaillent à des plans visant à augmenter le financement du personnel et des ressources, l'éducation et l'application de la loi. Les Palaos appellent l'Assemblée générale a tenir compte du fait que les petits pays ont besoin de formation, de technologies et d'assistance pour lutter contre les drogues. Des stratégies spéciales doivent être développées pour les petits Etats insulaires, dont les ressources sont limitées et les frontières et zones accessibles relativement peu protégées.

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