En cours au Siège de l'ONU

AG/767

LA COMMISSION RECOMMANDE A LA 20EME SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA DROGUE D'ADOPTER EN BLOC LA DECLARATION POLITIQUE ET LES AUTRES TEXTES SOUMIS

8 juin 1998


Communiqué de Presse
AG/767


LA COMMISSION RECOMMANDE A LA 20EME SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA DROGUE D'ADOPTER EN BLOC LA DECLARATION POLITIQUE ET LES AUTRES TEXTES SOUMIS

19980608 Ces autres textes traitent des principes de réduction de la demande des stupéfiants et des mesures de renforcement de la coopération internationale

Menant ses travaux parallèlement à la Plénière de la vingtième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la lutte contre le problème mondial de la drogue, la Commission plénière spéciale a tenu sa première réunion cet après-midi sous la Présidence de M. Alvaro Mendoça e Moura (Portugal), Président de la Commission des stupéfiants, organe préparatoire de la session extraordinaire. En fin de séance, la Commission a décidé de recommander à la Plénière de la session extraordinaire l'adoption des projets des documents finaux, adoptés à l'unanimité, par la Commission des stupéfiants.

Ainsi, la Plénière de la vingtième session extraordinaire devrait adopter le projet de Déclaration politique par laquelle les Etats Membres de l'ONU réaffirmeraient leur détermination à résoudre le problème mondial de la drogue grâce à des stratégies nationales et internationales visant à réduire à la fois l'offre et la demande. Elle devrait également adopter le projet de déclaration sur les principes fondamentaux de la réduction de la demande des drogues et les mesures propres à renforcer la coopération internationale pour faire face au problème de la drogue dans le monde.

Auparavant, le Commission avait tenu un débat qui a permis aux intervenants d'appuyer les documents présentés et de faire part de la détermination de leur pays ou de leur organisme à mettre pleinement en oeuvre les recommandations.

M. Pino Arlacchi, Secrétaire général adjoint et Directeur exécutif du Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime a déclaré que le 10 juin, les délégations présentes quitteront le siège des Nations Unies munies d'un accord sur la manière dont le monde prendra en charge le contrôle des trafics des drogues illicites au siècle prochain. Le PNUCID se propose pour sa part, de servir de système mondial d'alerte contre les nouveaux problèmes et les nouvelles tendances en matière de drogue.

Pour sa part, le Président de la Commission spéciale plénière a indiqué que la Commission des stupéfiants, organe préparatoire de la session extraordinaire, a mené pendant 15 mois un travail délicat qui a abouti à un consensus sur les documents finaux. Il est temps, a-t-il dit, de passer à des actions concrètes.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Hongrie, Royaume-Uni (au nom de l'Union européenne), Mexique, Chili, Suède, Uruguay, Tunisie, Pakistan, Japon, Indonésie, Syrie, Etats-Unis, Afrique du Sud, Sénégal, République islamique d'Iran, Inde, Ukraine et Maroc ainsi que les représentants de l'Organisation internationale du contrôle des stupéfiants, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Outre un témoin de la société civile, les représentants des organisations non gouvernementales suivantes ont également pris la parole : Comité de Vienne sur les stupéfiants, Project Outreach et Société des peuples en danger.

La Commission a élu outre le Président, quatre vice-Présidents : M. ALberto Scavarelli (Uruguay), Mme N. J. Mxakato-Diseko (Afrique du Sud), Mme Daniela Rozgonova (Slovaquie) et M. N. K. Singh (Inde). M. Sigh assumera également les fonctions de Rapporteur.

L'ordre du jour de la Commission spéciale plénière prévoit l'examen des questions suivantes : examen des instruments internationaux relatifs au contrôle des drogues; mesures propres à promouvoir l'application des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues et à renforcer la coopération internationale, et propositions pour l'adoption de nouvelles stratégies, méthodes et activités concrètes face au problème de l'abus et du trafic des drogues; et l'examen du régime international de contrôle dont le renforcement du mécanisme des Nations Unies en matière de contrôle des drogues. Tout comme aujourd'hui, les Etats Membres, les organismes des Nations Unies et les ONG invitées auront l'occasion de faire part de leurs observations sur tous ces points au cours des débats prévus dans les deux prochains jours.

La Commission spéciale plénière poursuivra son débat demain mardi 9 juin à 10 heures.

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Déclarations

Le Président de la Commission spéciale plénière, M. ALVARO DE MENDONÇA E MOURA (Portugal), a dit que tous les textes relatifs à la lutte contre les trafics de drogue ont été adoptés par consensus. L'organe préparatoire de la session extraordinaire, qu'il dirigeait, a mené pendant 15 mois un travail délicat pour arriver au stade actuel. Il est désormais temps de passer à des actions concrètes. Il a demandé à la Commission de ne pas revenir sur les problèmes qui avaient déjà trouvé solution lors de la phase préparatoire, et d'essayer d'adopter en bloc l'ensemble des propositions.

Le Secrétaire général adjoint, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour le contrôle de la drogue, M. PINO ARLACCHI, a déclaré que la réunion de cette semaine est un jalon qui doit guider la communauté internationale vers un monde sans drogue au XXIe siècle. Dans la lutte contre la drogue, les pessimistes ne doivent pas l'emporter car, comme pour la promotion des droits de l'homme et de la femme ou pour la protection de l'environnement, que serait-il advenu si le monde avait simplement baissé les bras ? La détermination des gouvernements à lutter contre les drogues est évidente lors de cette session. Et mercredi, les délégations présentes quitteront New York avec un accord sur la manière dont le monde prendra en charge les mesures de contrôle des trafics de drogue au siècle prochain. Les documents qui vont être adoptés auront un profond impact sur le travail du Programme des Nations Unies pour le contrôle de la drogue. Pour que ce programme s'adapte à une stratégie globale, il faut qu'il se mette à la hauteur des défis du XXIe siècle, il faut qu'il devienne un réseau mondial de recherche et d'expertise. Le PNUCID se propose de servir de système mondial d'alerte contre les nouveaux problèmes et les nouvelles tendances en matière de drogues.

Le représentant de l'Organe international de contrôle des stupéfiants a exprimé sa satisfaction devant l'engagement renouvelé des gouvernements dans un certain nombre de domaines où une prise de décisions et d'actions se fait pressante. L'Organe estime que l'exécution des mesures de lutte contre les trafics de stupéfiants doit être renforcée si l'on veut atteindre les buts ambitieux proposés. Les programmes devraient être conçus de façon réaliste et être financés de manière adéquate et substantielle, et la concentration sur les problèmes jugés les plus importants ne devrait pas conduire à la négligence des autres domaines. Les contrôles régulatoires qui étaient jusqu'à maintenant au coeur des traités internationaux de lutte contre la drogue devraient continuer.

Le représentant de la Hongrie a exprimé sa satisfaction sur la Déclaration politique. La Hongrie a joué un rôle actif dans la rédaction de ce texte et dans le travail préparatoire de la session extraordinaire. La solution la plus sage actuellement serait de procéder le plus rapidement

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possible, guidés par l'esprit qui a présidé aux travaux préparatoires menés à Vienne. La délégation de la Hongrie approuve tous les documents présentés et propose qu'ils soient adoptés par tous le plus tôt possible.

Le représentant du Royaume-Uni, au nom de l'Union européenne, a déclaré que les documents adoptés à Vienne devaient être rapidement adoptés par la présente Assemblée. Les Principes directeurs sur la réduction de la demande sont un domaine nouveau et une première dans les activités des Nations Unies en matière de contrôle des drogues. Ils définissent un cadre au sein duquel les programmes de réduction pourraient être adaptés. La coopération internationale doit être renforcée pour prévenir le détournement à des fins illicites de produits chimiques sans pour autant en perturber le commerce légal. Le document sur le développement alternatif a exprimé le point de vue de la communauté internationale dont les objectifs sont de promouvoir de nouveaux modes de vie des populations qui jusqu'à maintenant dépendaient des cultures de pavot, de cocaïer ou de cannabis. La solidarité de la communauté internationale est ici indispensable.

La représentante du Mexique a estimé que les documents finaux recommandés par la Commission des stupéfiants devraient contribuer à renforcer l'efficacité des efforts de lutte de la communauté internationale contre le trafic, la distribution et la consommation des drogues illicites. La représentante a ajouté que la Déclaration politique montre que les divisions traditionnelles entre pays producteurs et pays consommateurs n'existent plus. Soulignant l'importance du document sur les précurseurs chimiques, elle a estimé que le succès en la matière dépend de l'échange d'informations. Elle a donc appelé les exportateurs et les importateurs intéressés à coopérer dans la mise en oeuvre des mesures proposées. La représentante a également souligné l'importance de la coopération internationale dans les programmes d'élimination des cultures illicites de stupéfiants et de blanchiment d'argent.

Le représentant du Chili s'est félicité de ce que les documents finaux mettent l'accent sur la notion de responsabilité partagée dans la lutte contre la drogue.

La représentante de la Suède a estimé que le consensus dégagé à Vienne montre combien la communauté internationale est unie face au problème de la drogue. Elle a indiqué que le symposium organisé à Stockholm en mai dernier a adopté une déclaration pour marquer son appui à la session extraordinaire et la volonté des Etats participants de collaborer et de travailler étroitement à une action pratique.

Le représentant de l'Uruguay a souligné que le suivi de la session extraordinaire doit s'effectuer avec la participation de tous les Etats Membres, en tenant compte du fait que cette tâche concerne des questions techniques et hautement politiques. Il a appelé la Commission à réfléchir à des idées de mise en oeuvre des recommandations contenues dans les documents finaux.

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Le représentant de la Tunisie a souhaité qu'un système de contrôle soit créé pour garantir les progrès dans l'élimination ou la réduction de la demande des drogues illicites. Il a lancé un appel urgent aux Etats Membres pour qu'ils approuvent les recommandations contenues dans les documents finaux.

Le représentant du Pakistan a estimé que la meilleure façon de relever le défi du trafic illicite des drogues n'est pas de montrer du doigt certains pays. Tous les Etats doivent coopérer et travailler ensemble. Il s'est dit convaincu du succès de la mise en oeuvre des recommandations des documents finaux.

Le représentant du Japon a émis l'espoir que la session extraordinaire approuvera les documents par consensus. Il s'est félicité de l'équilibre des documents finaux même si certains estiment qu'ils sont décevants. Le Japon partage l'idée que les documents doivent être présentés à la Plénière comme un ensemble afin que les Etats membres puissent sans tarder s'attacher à leur mise en oeuvre.

Le représentant de l'Indonésie a déclaré que la lutte contre la drogue doit tenir aujourd'hui compte des nouvelles tendances dans la consommation et dans les circuits de production et de trafic. L'Indonésie est très sensible en particulier aux problèmes posés par le blanchiment de l'argent. L'Indonésie va mettre en place une stratégie en vue de lutter contre ce phénomène dans un cadre international concerté et de coopération.

Le représentant de la République arabe syrienne a dit que les documents présentés et examinés au cours de cette session sont des documents équilibrés dont le contenu a été atteint et élaboré par consensus. La Syrie réaffirme son souhait de coopérer avec le reste du monde en vue de lutter contre le fléau de la drogue. Les Nations Unies et leurs organes spécialisés ont un rôle important à jouer pour atteindre les objectifs visés.

Le représentant des Etats-Unis a déclaré que son pays se réjouit que les documents examinés aient été élaborés dans un esprit de consensus. Les Etats-Unis appellent à l'adoption rapide de ces documents de travail et se proposent de donner à tous les pays de la planète les compétences nécessaires pour la lutte contre la drogue, notamment à travers des sessions de formation et la mise en place d'un réseau de renseignements et d'informations.

Le représentant de l'Afrique du Sud a remercié toutes les délégations pour la coopération dont elles ont fait preuve et qui a permis de parvenir au consensus sur les documents. L'Afrique du Sud se réjouit de la conformité de ces documents avec ses objectifs et ses engagements dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre la drogue en Afrique. L'Afrique du Sud appelle donc à l'approbation rapide des documents présentés.

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Le représentant du Sénégal a dit qu'une préoccupation sur la volonté réelle d'aboutir à des résultats animait sa délégation lors des travaux préparatoires de Vienne, mais la diligence et l'esprit de travail ayant présidé à la réunion l'ont rassuré. Le Sénégal se réjouit de l'esprit de coopération qui a présidé aux travaux du PNUCID et qui anime la session extraordinaire. Le Sénégal insiste cependant sur le suivi nécessaire à la présente session. Le PNUCID renforcé disposera désormais d'un document- programme sur lequel il devra s'appuyer pour atteindre des résultats tangibles dans la lutte contre la production et le trafic des drogues illicites.

Le représentant de la République islamique d'Iran a déclaré que son pays est satisfait des mesures proposées et espère que ces documents préparés et élaborés sur la base du consensus seront adoptés pour une poursuite rapide des actions concrètes.

Le représentant de l'Inde a dit que les efforts déployés à Vienne durant la conférence préparatoire ont permis de parvenir à une approche novatrice dans la lutte contre la drogue. L'Inde espère que l'esprit de consensus qui a présidé à l'élaboration des documents préparatoires continuera de prévaloir et permettra d'aller rapidement vers l'application des mesures proposées.

Le représentant de l'Ukraine a fait part des mesures prises dans son pays dans le cadre du contrôle des stupéfiants en citant notamment la création d'un Comité de contrôle des drogues et l'élaboration d'une législation anti- drogues. Il a souligné qu'en dépit des efforts, l'élimination des cultures illicites demeure un objectif difficilement réalisable. L'an dernier, de vastes superficies de culture ont été éliminées et quatorze voies d'acheminement ont été barrées. L'Ukraine devenant de plus en plus un pays de transit et de production de la drogue, elle est convaincue de la nécessité d'efforts concertés à l'échelle internationale pour vaincre ce fléau. Elle souligne donc l'importance d'une mise en oeuvre pratique de toutes les décisions et recommandations de la Commission des stupéfiants.

Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a attiré l'attention sur le fait que la consommation de substances psychoactives (tabac, alcool, drogue) est responsable de 7% des maladies dans le monde. La drogue aujourd'hui est liée étroitement à un autre phénomène : l'épidémie du VIH/sida. L'approche doit être de réduire parallèlement l'offre et la demande en reconnaissant que les jeunes constituent un groupe à haut risque. Il faut donc leur apprendre à faire le bon choix en matière de santé et, à cet égard, l'expérience a montré que les mesures de protection sont beaucoup plus efficaces lorsqu'elles sont intégrées dans des actions de promotion de la santé. Pour ce qui est de l'implication des communautés, l'OMS élabore des modèles afin de leur permettre de s'attaquer à leurs problèmes de drogues, de les impliquer davantage dans les soins de santé primaires et d'appuyer leurs initiatives pour fournir des services sociaux de base.

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La représentante de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a souhaité que des efforts soient déployés contre la marginalisation en investissant dans le bien-être, l'éducation, les activités sportives, la formation et les mécanismes d'assistance. Il faut revoir les priorités budgétaires et suivre les programmes des divers gouvernements et ONG et, définir une stratégie traitant de l'offre et de la demande des drogues.

Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a estimé que la stratégie d'élimination des cultures illicites de stupéfiants exige une bonne planification. Il s'agit d'une initiative ambitieuse qui revêt une dimension pluridisciplinaire. La FAO le sait, une production agricole durable constitue un objectif difficile à réaliser. Il faut donc apporter une aide substantielle aux cultivateurs pour les aider à développer des cultures de remplacement. Il faut veiller à ne pas jeter les bases d'une nouvelle pauvreté rurale. Il faut mettre en place des alternatives durables fondées sur les principes du Sommet de Rio.

Le représentant du Maroc a souhaité une révision des moyens mis à la disposition du PNUCID. Il a appuyé les projets de documents finaux de la session extraordinaire en soulignant que son pays a participé à l'élaboration d'un certain nombre de ces documents. Maintenant, a-t-il dit, il appartient à tous de réfléchir à la nécessité d'une mise en oeuvre rapide de ces instruments et aux moyens d'en accroître l'efficacité, en particulier en ce qui concerne la question centrale de la réduction de la demande et des drogues synthétiques. Le Maroc, qui est une des victimes du trafic de ce genre de drogues, a établi une stratégie avec des objectifs réalisables appuyée par une volonté politique réelle et une solidarité avec le reste de la communauté internationale.

Le représentant du Comité de Vienne sur les stupéfiants a espéré que le principe fondamental de la réduction de l'offre et de la demande sera suivi. Il a également estimé que la coopération avec le PNUCID doit être renforcée et formalisée. Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, de porter les décisions prises à l'attention des ONG notamment de celles qui travaillent à la base pour leur faire comprendre l'importance de la réduction de la demande. Le Comité de Vienne voudrait participer à ce processus pour développer entre les ONG, le PNUCID et les Etats, un partenariat nécessaire et indispensable à la réalisation de l'objectif commun : une société exempte de drogues au cours des dix prochaines années.

Le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a indiqué qu'en 1997, environ 220 projets du PNUCID d'une valeur de 190 millions ont été approuvés, lancés ou terminés. Le PNUD contribue au financement de 80 de ces projets. Le PNUD, a précisé le représentant, appuie l'approche multisectorielle consistant à promouvoir des activités génératrices

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de revenus pour remplacer ceux de la culture des plantes narcotiques aux collectivités d'agriculteurs et à améliorer leur santé et leur éducation. Il finance ainsi plusieurs projets de développement alternatif dans le monde.

Le représentant du Project Outreach a déclaré que toutes les régions du monde ont exprimé leurs graves préoccupations face à ce qui est désormais le plus grand défi de cette fin de siècle : le trafic des drogues illicites. Toutes les nations du monde peuvent sombrer ensemble si elles n'agissent pas de façon concertée contre les trafics et les flux financiers liés aux drogues. Parce que travaillant sur le terrain, les ONG, au vu des souffrances liées à ces phénomènes, aimeraient qu'une plus grande attention soit donnée aux programmes. La session extraordinaire de l'ONU étant consacrée aux problèmes de la drogue, les ONG des pays en développement et celles du nord travaillant sur le terrain tiennent à lancer un appel pour qu'il soit compris que la marginalisation économique et la pauvreté sont à la source de la propagation de la production et de la consommation des drogues. De plus, les ONG, qui ont constaté que les épidémies du sida parmi les femmes et les enfants dans les pays pauvres sont liées aussi aux phénomènes liés à la drogue, s'élèvent contre la marginalisation dont elles sont l'objet de la part des gouvernements.

La représentante de la Société des peuples en danger a dit que le développement alternatif est un objectif souhaitable. En Bolivie, l'action appelée "Plan dignité de la Bolivie" a déclenché des conflits armés dans certaines régions. Les cultures de coca ont cependant diminué de manière dramatique dans certaines régions. La Société des peuples en danger approuve la teneur des propositions faites dans le cadre de cette session extraordinaire. Le trafic de drogue a des impacts négatifs sur l'évolution socio-politique des pays affectés. Mais il faut faire une distinction entre le trafic de cocaïne et la culture de la coca.

Une représentante de la société civile, ancienne droguée et atteinte du sida, a déclaré que les stratégies les plus viables pour éliminer les conséquences de la drogue doivent prendre en considération les points de vue et les expériences des toxicomanes et des anciens toxicomanes. Ceux-ci ne doivent pas être traités comme des parias. Les programmes de lutte contre la consommation mis en place à travers le monde ont souvent oublié de traiter des maladies contractées par les toxicomanes. Aux Etats-Unis par exemple les programmes de distribution de seringues n'existent pas sur le plan fédéral. La criminalisation a des conséquences négatives sur la vie des drogués et rend leur situation encore plus difficile. Il n'y aura jamais de société exempte de drogue comme il n'y aura pas de société exempte d'alcool. Plus d'ouverture et d'humanité doivent donc présider aux travaux de cette session extraordinaire.

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DOCUMENTATION

Examen du régime international de contrôle des drogues : RENFORCEMENT DU MECANISME DES NATIONS UNIES EN MATIERE DE CONTROLE DES DROGUES (A/S-20/2)

Le Secrétaire général transmet le Rapport du Groupe d'experts chargé d'examiner le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues et de renforcer le mécanisme pertinent des Nations Unies (A/S-20/2).

Ce groupe composé de 13 experts a estimé que les principales questions sont les suivantes : Situation actuelle dans le domaine des drogues; cadre institutionnel international; mécanismes de financement; cadre juridique propice; perspectives d'avenir.

En ce qui concerne la situation actuelle, le Groupe est parvenu à une série de conclusions notamment : La production mondiale de drogues illicites (opiacés, en particulier héroïne, cocaïne et cannabis) a augmenté au cours des 10 dernières années ou, dans certains cas, s'est stabilisée à des niveaux élevés; le nombre total de toxicomanes a considérablement augmenté tandis que les types d'abus ont notablement changé; les nouvelles tendances, en particulier la fabrication illicite, le trafic et l'abus de stimulants de type amphétamine, constituent de nouveaux défis graves auxquels il faudrait rapidement faire face; les nouvelles technologies, l'utilisation de moyens électronique pour les transferts de fonds, le fait que les organisations de trafic de drogues fonctionnent comme des sociétés multinationales qui tirent parti des avantages de la mondialisation et l'intégration accrue des marchés entravaient les efforts déployés pour lutter contre les drogues illicites; l'évolution de la manière dont est perçu le problème de la drogue dans la société, notamment dans certaines régions d'Europe occidentale, consécutive à l'insuffisance supposée des activités de répression, et une plus grande tolérance de la toxicomanie ont gravement compromis les efforts entrepris aux niveaux national et international.

En ce qui concerne les mécanismes de financement, le groupe observe notamment que le PNUCID ne dispose pas d'un financement suffisant. A l'heure actuelle, son infrastructure n'est pas utilisée de façon optimale en raison du manque de ressources notamment pour les activités opérationnelles sur le terrain. Les graves problèmes que pose le caractère imprévisible des mécanismes de financement ont rendu difficile la planification à long terme.

Le Groupe estime que le PNUCID devrait envisager des méthodes de financement novatrices, notamment la participation des institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale, à la lutte contre la drogue et l'instauration et la promotion d'un partenariat avec les entreprises.

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Le Groupe d'experts est d'avis que les questions relatives au financement et à l'amélioration des mécanismes institutionnels sont au centre des efforts entrepris à l'échelon international pour s'attaquer efficacement aux formes nouvelles du problème de plus en plus préoccupant que constitue la drogue.

Une Déclaration commune du Comité administratif de coordination à la session (A/S-20/3) est transmise par une note du Secrétaire général

Dans cette déclaration, les chefs de secrétariat des organisations et institutions du système des Nations Unies soulignent que bon nombre des problèmes multisectoriels que le système des Nations Unies s'efforce de résoudre, et dont certains ont fait l'objet de grandes conférences internationales dans les années 90, ont des prolongements liés au contrôle des drogues. Ils déclarent être décidés à tenir compte de la perspective du contrôle des drogues dans la planification et l'exécution de leurs activités.

Nous sommes entièrement acquis à la nécessité absolue, dans le contexte du développement, d'éliminer la pauvreté dans le monde entier et reconnaissons l'utilité d'avoir recours à ces activités de substitution pour atteindre cet objectif dans les zones de cultures illicites, déclarent-ils. Nous souhaitons mobiliser les ressources nationales et internationales nécessaires pour financer les activités de substitution qu'exige l'efficacité de ces programmes. Les chefs de secrétariat des organisations et institutions du système des Nations Unies engagent à travailler ensemble pour prévenir les problèmes qui se rattachent à la réduction de la demande dans les écoles, la famille, sur le lieu de travail et dans la communauté tout entière, notamment par l'éducation et la formation.

Le système des Nations Unies tout entier est résolu à résoudre les problèmes du VIH/sida qui se rattachent à l'abus des drogues. Les chefs de secrétariat des organisations et institutions du système des Nations Unies estiment que les jeunes constituent une ressource essentielle dans les efforts visant à prévenir l'abus des drogues et qu'il faudrait intégrer dans une stratégie globale visant à réduire la demande de toutes les substances faisant l'objet d'abus des programmes tendant à réduire la demande de drogues. Ils estiment que les activités menées par des organisations bénévoles et d'autres groupes de la société civile afin de prévenir l'abus des drogues par l'éducation au niveau communautaire requièrent leur plein appui et que les médias et Internet ont un rôle essentiel à jouer dans ce domaine.

Ils déclarent que la réduction de l'offre contribue également à protéger l'environnement, car la culture et la production illicites de drogues peuvent avoir des effets extrêmement néfastes sur l'environnement. La volonté politique, la détermination et la collaboration des divers organismes sont indispensables pour que l'action entreprise ait un impact maximum dans ce domaine.

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Notant qu'il existe des rapports étroits entre le contrôle des drogues et la lutte contre la criminalité internationale organisée, le rôle crucial joué par les politiques et législations de répression du blanchiment des capitaux, à l'appui de la lutte contre le trafic de drogues. Ils déclarent qu'ils sont résolus à promouvoir les principes d'une bonne gestion des affaires publiques et à établir et renforcer le professionnalisme, l'intégrité et les valeurs éthiques dans le service public en tant que moyen de lutter contre la corruption. Dans le contexte de la consolidation de la paix dans les situations de conflit et d'après-conflit, ils décident de tenir pleinement compte du problème de la drogue dans la planification stratégique des programmes de rééducation, en vue d'une paix durable, de la reconstruction et du développement.

La Commission est saisie également du Rapport de la Commission des stupéfiants agissant en tant qu'organe préparatoire de la session extraordinaire (A/S-20/4)

Ce rapport contient notamment le projet de déclaration politique; le projet de déclaration sur les principes fondamentaux de la réduction de la demande des drogues; et le projet sur les mesures propres à renforcer la coopération internationale pour faire face au problème de la drogue dans le monde.

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