En cours au Siège de l'ONU

GA/PAL/778

L'OBSERVATEUR DE LA PALESTINE JUGE INOPPORTUNE LA VISITE DU PREMIER MINISTRE ISR'LIEN AUX NATIONS UNIES

15 mai 1998


Communiqué de Presse
GA/PAL/778


L'OBSERVATEUR DE LA PALESTINE JUGE INOPPORTUNE LA VISITE DU PREMIER MINISTRE ISRAELIEN AUX NATIONS UNIES

19980515 Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a examiné ce matin la situation dans les territoires occupés, y compris Jérusalem, ainsi que l'état du processus de paix au Moyen Orient. La réunion de Comité, qui fait suite à celle des ONG au Caire et à la Conférence "Béthléem 2000" a donné l'occasion à l'Observateur de la Palestine d'évoquer les événements tragiques d'hier dans le territoire palestinien. Il a indiqué que le Secrétaire général et le Président du Conseil de sécurité ont été informés de ces événements. Il a estimé que la visite du Premier Ministre Israélien aux Nations Unies est inopportune. Il a demandé aux Etats-Unis, en leur qualité de parrain du processus de paix, d'honorer leurs obligations. Les représentants des pays suivants ont également pris la parole : République arabe syrienne, Cuba, Chypre et Malaisie. En début de séance le nouveau représentant permanent de la Turquie avait présenté ses condoléances aux famille endeuillées. Le Comité a décidé d'envoyer au Président Arafat un télégramme de condoléances et de soutien.

Le Comité, en début de réunion, a entendu son Président, M. Ibra Deguene Ka (Sénégal), qui l'a informé de la teneur de la Réunion internationale des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine et du Séminaire sur l'assistance au peuple palestinien qui se sont tenus au Caire respectivement les 25-26 et 27-28 avril derniers. Le Président a rendu compte de sa participation à la Conférence des participants "Bethléem 2000" qui s'est déroulée à Bruxelles les 11 et 12 mai derniers. Abordant la tenue les 15-17 juin prochains du Colloque ONG de l'Amérique du Nord sur la question de Palestine, M. Deguène Ka a précisé que cette manifestation aura pour thème principal "Cinquante ans de dépossession du peuple palestinien " et associera des personnalités du monde de l'enseignement et de la recherche, des journalistes, des représentants d'associations et des avocats. Le Comité a approuvé le programme de travail du Séminaire d'Amérique latine et des Caraïbes et le Symposium des ONG sur la question de Palestine qui aura lieu à Santiago au Chili du 26 au 29 mai 1998 sur le thème "Obtenir une solution juste et durable à la question de Palestine : le rôle de l'Amérique latine et des Caraïbes.

Le Comité a entendu en outre le représentant de l'Afghanistan et l'Observateur permanent de la Palestine qui ont souligné l'importance du projet "Bethléem 2000" pour la paix et pour l'ensemble de la communauté . internationale. Les deux représentants ont indiqué qu'ils demanderont l'inscription de "Bethléem 2000" à l'ordre du jour de la prochaine Assemblée.

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Réunion internationale des ONG sur la question de Palestine et Séminaire sur l'assistance au peuple palestinien, le Caire, 25-26 et 27-28 avril 1998, respectivement

Le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Ibra Deguène Ka (Sénégal), a indiqué que la Réunion internationale a rassemblé 73 organisations non gouvernementales, dont 21 dotées du statut d'observateurs, et 7 comités de coordination, de même que les représentants de 35 gouvernements, 1 délégation palestinienne, 3 organisations intergouvernementales et 7 institutions et organismes des Nations Unies. La Réunion avait pour thème "La question de Palestine : la responsabilité internationale 50 ans après." La première table ronde, a précisé M. Deguène Ka, a permis aux participants de tirer les conséquences historiques de l'évolution politique depuis l'adoption de la résolution sur la partition, d'examiner l'évolution politique récente liée au processus de paix et de souligner que la communauté internationale devait fournir protection et appui au peuple palestinien. La deuxième table ronde a donné l'occasion aux participants de débattre de l'action entreprise par les ONG pour donner aux instruments internationaux concernant la question de Palestine, en particulier la Quatrième Convention de Genève, les campagnes menées par les ONG contre les colonies de peuplement, et celles qu'ont lancées les ONG pour que Jérusalem- Est soit la capitale du futur Etat palestinien.

Outre ces deux tables rondes, deux ateliers ont été organisés à l'intention des ONG : La plupart des intervenants avaient souligné l'impasse dans laquelle se trouvait le processus de paix et la grave situation économiques des territoires palestiniens. Ils ont déploré que la communauté internationale n'ait pas su obtenir un règlement juste de ce problème. Plusieurs intervenants, a rappelé M. Deguène Ka, ont insisté sur le fait que les responsables palestiniens devraient proclamer un Etat palestinien indépendant sans plus tarder. La nécessité de donner un plus grand rôle aux forces de paix israéliennes a été également souligné. Dans ce contexte, la possibilité de créer un centre ONG au Caire pour promouvoir ce type de partenariats. Le texte de la déclaration finale des ONG a réitéré le Plan d'action des ONG adopté lors de la précédente réunion tenue en août 1997 à Genève.

Le Séminaire qui a immédiatement succédé a rassemblé les représentants de 61 gouvernements, 3 ONG, 10 institutions et organismes des Nations Unies sur le thème "Relever les défis de l'an 2000 : promouvoir le développement national palestinien. Le débat d'experts visait à encourager la communauté internationale à fournir au peuple palestinien l'aide lui permettant de vaincre les obstacles tant internes qu'externes à la mise en oeuvre de son plan de développement. Ce séminaire est le sixième d'une série de séminaires annuels organisés sous l'égide du Comité sur les questions économiques et sociales qui a fait porter l'accent sur le Plan de développement pour 1998- 1999 de l'Autorité palestinienne et le recensement de population qui vient de s'achever en Palestine.

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Lors de la première table ronde, les participants se sont penchés sur les buts, stratégies et priorités du développement national palestinien et ont examiné les principaux indicateurs économiques et la situation sociale de la Palestine. Le rôle des pays donateurs et le recours à des ressources extérieures a également été abordé. Les participants à la deuxième table ronde ont examiné, sur la base des résultats du recensement palestinien, la structure, les tendances et la perspective historique du peuple palestinien. Ils se sont également penchés sur certains aspects de la main d'oeuvre palestinienne. La troisième table ronde portait sur les obstacles auxquels se heurtent l'économie palestinienne et le rôle que peut jouer la communauté internationale dans leur élimination. Les activités et démarches entreprises par les programmes et organismes des Nations Unies et par les ONG sur le terrain ont été passés en revue.

Conférence des participants "Bethléem 2000", tenue à Bruxelles du 11 au 12 mai 1998

Le Président du Comité a indiqué que la Conférence a rassemblé MM. Jacques Santer, Président de la Commission européenne, Yasser Arafat, Président de l'Autorité palestinienne, Federico Mayor, Directeur général de l'UNESCO, le Maire de Bethléem, des représentants du PNUD et de la Banque Mondiale, de nombreux responsables religieux et des hommes d'affaires intéressés par le projet Bethléem 2000, initié par l'Autorité palestinienne depuis deux ans. Cette initiative donnera l'occasion de célébrer la naissance de Jésus Christ et permettra à tous les Chrétiens, à tous les Musulmans et à toute l'Humanité de prendre conscience de la force et de la nécessité du message de paix, d'espérance et de rédemption lancé par Jésus Christ.

Au cours de la Conférence, plusieurs projets élaborés par les Palestiniens et les firmes internationales impliquées dans le projet ont été présentés. Cinq secteurs importants sont concernés : redressement des infrastructures (109 millions de dollars); amélioration des services (51 millions de dollars); promotion touristique (21 millions de dollars); héritage culturel (32 millions de dollars) et secteur privé (85 millions de dollars). Le coût total des différents projets s'élèverait à 336 millions de dollars, dont 51 millions seraient financés par la prestation de services et 3 millions par l'Autorité palestinienne. Il s'agira donc de mobiliser la communauté internationale pour trouver 285 millions de dollars, a déclaré M. Deguène Ka, ajoutant que durant la réunion de nouveaux engagements et des réaffirmations d'engagements antérieurs d'assistance financière ont été annoncés par plusieurs pays et organisations. C'est de Bethléem, ville palestinienne, que le message de paix a été lancé au monde, c'est de Bethléem également, à l'aube du XXIème siècle, que l'étoile de la paix devra s'allumer pour les générations futures, a conclu le Président du Comité.

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M. RAVAN FARHADI (Afghanistan) s'est félicité de la participation du Président à la réunion de Bruxelles car Bethléem 2000 est d'une importance capitale pour toute l'humanité. C'est un événement d'importance car, outre son aspect spirituel, il concerne la paix et la tolérance. C'est le droit du peuple palestinien d'être l'hôte de cet événement puisque Jésus Christ est né sur cette Terre. C'est également un devoir, a précisé le représentant. C'est pourquoi la délégation afghane est reconnaissante à l'Autorité et au peuple palestiniens d'avoir pris cette initiative, dont l'aspect financier est très important. La durée prévue de l'événement, de décembre 1999 à Pâques 2000, permettra en outre de satisfaire non seulement le calendrier chrétien mais également d'autres religions, a observé M. Farhadi. L'Afgahnistan a l'intention de demander au Secrétaire général de l'Organisation, d'inscrire cette question à l'ordre du jour de la prochaine session de l'Assemblée générale.

M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a remercié le nouveau représentant de la Turquie pour son message de condoléances à la suite des événements tragiques survenus hier en Palestine. Il a adressé ses remerciements à l'Egypte pour avoir accueilli les réunions des 25-26 et 27-28 avril derniers dont le Président du Comité vient de rendre compte. Abordant la réunion de Bruxelles consacrée à Bethléem 2000, il a indiqué qu'il est du devoir de tous de transformer cet événement en moyen de concrétiser le message de paix. A cet égard, il est satisfaisant que l'Organisation envisage d'inscrire "Bethléem 2000" comme point supplémentaire de l'ordre du jour de la prochaine Assemblée générale. L'Observateur a souhaité que ce point aboutisse à l'adoption d'une résolution marquant l'intérêt que l'ensemble de la communauté internationale porte à la paix.

Processus de paix au Moyen-Orient et situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem

M. NASSER AL-KIDWA, Observateur de la Palestine, a fait état du cinquantième anniversaire de la "catastrophe" qui, a-t-il dit, a abouti au déracinement du peuple palestinien, qui s'est trouvé dépossédé de ses biens et de ses terres. Pour commémorer cette journée, une marche a été organisée dans tous les villages palestiniens et les camps de réfugiés, a indiqué M. Al-Kidwa qui a déclaré que l'armée occupante d'Israël a ouvert le feu sans discernement faisant ainsi 6 morts dont deux enfants. Les autres personnes blessées sont toujours dans un état critique. Ceci indique bel et bien que même Gaza reste sous occupation israélienne. Le représentant a évoqué également des actes de vandalisme commis dans un lieu saint il y a deux nuits par une bande de fanatiques israéliens. Ces crimes viennent s'ajouter à une longue liste d'exactions qui doivent être condamnées fermement et sans équivoque par la communauté internationale a dit l'Observateur. Il a précisé qu'il a transmis une lettre au Secrétaire général des Nations Unies et au Président du Conseil de sécurité pour leur demander de prendre les mesures qui s'imposent pour que ces actes criminels ne se reproduisent plus. M. Al-Kidwa a condamné les

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déclarations de responsables israéliens qui n'ont exprimé aucun regret au sujet des pertes en vie humaines. Ceux-ci, a précisé M. Al-Kidwa, ont même tenté de rejeter la faute sur le peuple palestinien ce qui dénote une attitude profondément raciste.

Face aux efforts déployés pour sauver le processus de paix, le Premier Ministre israélien a rejeté une invitation à une réunion trilatérale au sommet à Washington le 11 mai dernier. Ce refus était motivé par le fait que cette invitation était assortie d'une demande en faveur de la relance du processus de paix. La position d'Israël constitue une preuve supplémentaire que le Gouvernement actuel n'a aucune intention de mettre en oeuvre le Plan de règlement, et en particulier le redéploiement des troupes israéliennes de 13,1 % de la Cisjordanie qui est pourtant bien en deçà de nos attentes a déclaré l'Observateur.

L'argument d'Israël sur la sécurité est totalement faux. Les accords entre les parties stipulent que celles-ci doivent appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Comment Israël pourrait-il donc penser que ce faible redéploiement menace sa sécurité. Les colonies de peuplement sont illégales car il s'agit de notre terre. La revendication de ces terres pour des raisons de sécurité est le reflet d'une mentalité coloniale. Nous n'accepterons aucune modification aux accords déjà contractés. Le Gouvernement israélien sera tenu pour responsable des résultats de sa politique et nous demandons instamment aux Etats-Unis d'honorer leurs obligations en leur qualité de parrain du processus de paix. Nous sommes convaincus que les positions palestiniennes sont raisonnables et fondées sur la légitimité et qu'elles ont pour motivation de faire avancer le processus de paix. M. Al-Kidwa a évoqué la visite qu'effectue aujourd'hui le Premier Ministre israélien aux Nations Unies. Cette visite est inopportune et nous ne voyons pas ce que le Premier Ministre pourrait bien faire au sein d'un organisme dont l'objectif est la promotion de la paix.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a exprimé son appréciation au Comité pour les efforts déployés alors que les circonstances actuelles ne permettent pas d'être optimistes du fait des activités illégales d'Israël et des récents événements tragiques dans la région. Non seulement Israël ne se contente pas de massacrer le peuple palestinien et de violer ses droits, mais il viole également les droits du peuple syrien en occupant le Golan. L'assassinat, hier, de dix Palestiniens constitue un crime de plus qui s'ajoute aux milliers de crimes perpétrés par Israël. Où sont donc les valeurs de la paix et de la justice? Le représentant a souscrit à la déclaration de l'Observateur de la Palestine au sujet de la visite du premier Ministre israélien au siège des Nations Unies. A l'occasion de l'anniversaire de la "catastrophe", le peuple palestinien s'était lancé dans les rues pour réaffirmer sa lutte en faveur du recouvrement de ses droits et il poursuivra cette lutte jusqu'à la création d'un Etat palestinien sur son territoire.

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M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a souligné que la présente réunion se déroule dans des circonstances particulièrement difficiles. Il a transmis, au nom de son Gouvernement, ses plus sincères condoléances à l'Autorité et au peuple palestiniens. Il a réaffirmé la solidarité du peuple cubain à la cause palestinienne et arabe et a exprimé sa préoccupation devant l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. De l'avis de la délégation cubaine, les Nations Unies et la communauté internationale ont la responsabilité d'empêcher cette situation. Traditionnellement, Cuba est opposée à toutes les formes de racisme, y compris celui dont sont victimes les peuples arabes et palestiniens. Que va entreprendre le Conseil de sécurité pour assumer ses responsabilités? s'est interrogé le représentant. Que feront l'Assemblée générale, les mécanismes d'information des Nations Unies ainsi que les organes de protection des droits de l'homme? Jusqu'à quand aura-t-on à faire à deux poids deux mesures au sein même des Nations Unies? Il est temps que l'on restitue l'exercice de ses droits inaliénables au peuple palestinien, ainsi que sa terre pour qu'il jouisse de son territoire et de Jérusalem comme sa capitale.

M. SOTIRIOS ZACKEOS (Chypre) a exprimé ses condoléances à l'Autorité et au peuple de Palestine pour la tragédie survenue hier. Tous les accords qui ont été passés devraient être appliqués et honorés. Sans un règlement du problème palestinien, il ne peut y avoir de paix durable au Moyen-Orient, a estimé le représentant.

M. MOHAMAD ISA RASTAM (Malaisie) a transmis ses condoléances au peuple palestinien pour les pertes de vies d'hier. Il a réitéré la solidarité de son pays à l'égard de la Palestine et des efforts du Président Arafat. La délégation de la Malaisie attend avec impatience que le processus de paix soit relancé et que le Conseil de sécurité agisse rapidement à cet effet.

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