ECOSOC/391

LES SECRETAIRES EXECUTIFS DES COMMISSIONS REGIONALES PRESENTENT LES TRAVAUX ACCOMPLIS DANS LE CADRE DU SUIVI COORDONNE DES CONFERENCES MONDIALES

15 mai 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/391


LES SECRETAIRES EXECUTIFS DES COMMISSIONS REGIONALES PRESENTENT LES TRAVAUX ACCOMPLIS DANS LE CADRE DU SUIVI COORDONNE DES CONFERENCES MONDIALES

19980515 Le Conseil économique et social a poursuivi, ce matin, sous la présidence de M. Juan Somavia (Chili), les travaux de sa session sur l'application et le suivi intégrés et coordonnés des grandes conférences et sommets des Nations Unies.

Le Conseil a entendu les présentations des Secrétaires exécutifs des commissions régionales suivantes : MM. K.Y Amoako (Commission économique pour l'Afrique - CEA); Yves Berthelot (Commission économique pour l'Europe - CEE); Adrianus Mooy (Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique - CESAP); et Hazem El Beblawi (Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale - CESAO).

Les commission régionales occupent une place privilégiée pour mettre en pratique les recommandations et les décisions adoptées aux niveaux régional et mondial dans la réalité de chaque région. Elles ont un mandat en vue de l'application et du suivi des grandes conférences. Il a été souligné que les particularités régionales, l'enveloppe de ressources et le mandat de chaque commission régionale déterminent ensemble la part que prennent les commissions régionales dans le suivi. La coopération entre les commissions régionales et les autres organisations régionales intergouvernementales a été renforcée depuis les conférences mondiales. Plusieurs mesures doivent être prises pour renforcer les initiatives prises par les commissions régionales pour aider les Etats Membres de leurs régions à appliquer les résultats de ces conférences. Les commissions régionales devraient participer aux initiatives telles que les notes de stratégie de pays et le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement. L'expérience a monté qu'il pourrait être utile de mettre en place des projets concertés par lesquels les organismes de financement du système fourniraient des ressources aux commissions régionales pour l'exécution de projets de portée régionale ou sous-régionale dans le cadre du suivi des conférences.

Après ces présentations, les délégations, puis les organisations non gouvernementales, ont procédé à un bref échange de vues avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales.

Le Conseil reprendra ses travaux, cet après-midi à 15 heures, dans le cadre d'une Table ronde sur le rôle des organisations non gouvernementales (ONG) pour assurer le suivi intégré et coordonné des conférences. Après la présentation des activités des ONG sur la question, le Conseil reprendra son débat général avant d'entendre une récapitulation des travaux de cette session par son Président, M. Somavia.

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Table ronde avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales sur "Le rôle des commissions économiques régionales dans l'application et le suivi intégrés et coordonnés des conférences"

Présentations

M. K.Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a déclaré que la participation des commissions régionales au suivi des conférences mondiales est fondée sur deux considérations importantes. En premier lieu, les commissions régionales se trouvent au carrefour des entités au niveau mondial et de celles chargées des activités opérationnelles au niveau des pays. Cet aspect particulier permet aux commissions régionales de porter les préoccupations mondiales à l'attention des régions et celles des régions à l'attention des instances internationales. Deuxièmement, un suivi intégré et global interviendra aux niveaux national, régional et mondial. La CEA contribue à appuyer et renforcer les efforts déployés au niveau national pour assurer la mise en oeuvre des objectifs adoptés par les grandes conférences. Les mesures prises consistent à établir un échange d'expériences entre les Etats Membres; à poursuivre des actions concertées sur les questions sectorielles; et à fournir des services consultatifs techniques aux Etats Membres dans les domaines prioritaires identifiés par les conférences. La Commission joue un rôle de catalyseur, visant à assurer le suivi et à en faire rapport au niveau régional sur les progrès accomplis.

M. Amoako a indiqué qu'à l'occasion de son quarantième anniversaire, la CEA a organisé récemment une conférence internationale sur le thème "Les femmes africaines et le développement économique : investir dans notre avenir", en avril dernier. Cette Conférence a permis à des responsables ou représentants des institutions du système des Nations Unies d'expliquer les mesures et actions prises par ces institutions respectives pour encourager la mise en oeuvre de la Plate-forme de Beijing. Elle a en outre établi un lien vital pour échanger les expériences et les perspectives aux niveaux national, régional et international, en particulier entre les institutions.

M. Amoako a fait remarquer que le suivi du Sommet de Rio constitue toutefois une expérience différente. Dans le cadre des travaux préparatoires de la Session spéciale de l'Assemblée générale de 1997, les pays africains ont bénéficié d'une assistance pour préparer des dossiers par pays sur la mise en oeuvre des stratégies pour l'environnement et le développement durable au niveau national, qui ont été ensuite présentés à la Commission du développement durable. Les commissions régionales n'ont pas pris part à cet exercice. Il aurait été souhaitable d'établir une interaction à double sens. Cela aurait permis à la CEA de contribuer à mobiliser les institutions nationales chargées des questions liées au développement durable de manière coordonnée.

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De l'avis du Secrétaire exécutif de la CEA, l'ECOSOC peut faciliter et renforcer les activités des commissions régionales sur le suivi et la mise en oeuvre des conférences mondiales. Etant donné que l'ECOSOC est le seul organe intergouvernemental qui reçoit et délibère sur les rapports de suivi des grandes conférences présentés par les commissions régionales, les fonds et programmes, ainsi que les commissions techniques, il jouit d'une place unique pour exhorter de manière vigoureuse et même insister sur la coordination et la collaboration entre les institutions des Nations Unies. M. Amoako a recommandé que les conférences régionales de suivi organisées par les commissions régionales soient pleinement utilisées pour présenter des analyses et des rapports consolidés de pays dans chaque région. L'ECOSOC devrait également renforcer l'interaction entre les commissions régionales et les commissions techniques par le biais d'un échange d'informations sur les programmes de suivi. La convocation de la réunion d'experts des fonds et programmes et des commissions régionales constitue une première étape dans cette voie.

M. YVES BERTHELOT, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe (CEE), a présenté le cadre général de suivi des grandes conférences adopté par la CEE. Il a rappelé que tous les programmes adoptés lors des conférences des Nations Unies comprennent un niveau régional qui fait explicitement appel aux commissions régionales pour jouer un rôle important dans leur mise en application. La CEE est donc actuellement engagée dans le suivi des conférences de Rio, du Caire et d'Istanbul, elle inclut également dans ses programmes les conclusions de Beijing. M. Berthelot a considère que les commissions régionales offre un cadre de travail dans lequel toutes les entités du système des Nations Unies peuvent avoir, notamment dans le contexte des réunions régionales des membres du Comité administratif de coordination (CAC), des échanges d'informations et identifier des domaines de coopération future dans le cadre des grands thèmes abordés dans les conférences. Les Commissions régionales développent également des contacts bilatéraux avec d'autres institutions des Nations Unies, et des organisations régionales et subrégionales telles que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans le domaine de la coopération régionale entre les Etats Membres, les commissions régionales ont des activités qui permettent à ces Etats d'échanger leurs expériences en termes de progrès réalisés et d'obstacles rencontrés dans le suivi des conférences internationales. Ces activités visent également à identifier des priorités à l'échelon régional et à étudier des initiatives régionales y répondant.

En outre la CEE, organise des réunions de suivi des conférences au niveau intergouvernemental qui couvrent des aspects spécifiques des plans d'action adoptés. M. Berthelot a notamment rappelé la Conférence ministérielle sur le transport et l'environnement, organisée dans le cadre du suivi de l'Agenda 21, qui s'est déroulée en novembre 1997 à Vienne.

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Tout en rappelant qu'il faut maintenir les activités actuelles, M. Berthelot a proposé que dans le futur la CEE mette un accent particulier sur le développement de liens entre les programmes régionaux et la programmation régionale et la programmation au niveau régional, cela notamment à travers le Plan-cadre des Nations Unies; ainsi que sur les moyens de lier les activités régionales aux activités internationales en matière de suivi des conférences internationales. A cet égard, il a proposé que les Commissions régionales soient associées à tous les débats de l'ECOSOC portant sur cette question. M. Berthelot a suggéré également que ces débats soient organisés de manière informelle afin de permettre un échange de vues spontané. M. Berthelot considère que les conférences mondiale ont aussi un rôle de sensibilisation, aux niveaux régional et national.

M. ADRIANUS MOOY, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a rappelé que pour répondre à la recommandation de la Conférence du Caire visant à promouvoir les initiatives régionales et sous-régionales en matière de population et de développement, et pour réaffirmer la Déclaration de Bali, adoptée en 1995, la CESAP s'est félicité de la mise en place d'un Sous-Comité interinstitutions sur la population et le développement en Asie et dans le Pacifique en vue de promouvoir une stratégie cohérente dans ce domaine. La CESAP met actuellement au point de nombreux projets sur les questions liées à la population, en tant que partie intégrante du cycle de programmation du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour la période 1996-1999, en vue de renforcer la sensibilisation aux paradigmes adoptés sur le plan international et d'adopter de nouvelles orientations pour formuler des politiques démographiques.

Concernant les activités opérationnelles, la CESAP a assuré des services consultatifs aux Etats Membres de la région en vue d'appuyer la mise en oeuvre de la Déclaration de Bali et du Programme d'action du Caire. Des campagnes de sensibilisation dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations adoptées par la Conférence de Beijing ont été lancées par la CESAP. Un annuaire des organisations de femmes en Asie centrale a été publié avec la collaboration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Concernant le suivi du Sommet de Rio, M. Mooy a indiqué que la coopération entre la CESAP et les programmes sous-régionaux mis en place en matière d'environnement, tels que l'Association pour la coopération en Asie du Sud (SAARC) et le Programme pour la coopération en matière d'environnement en Asie du Sud, a été renforcée. La plupart des pays de la région, souvent avec l'assistance de la CESAP, ont mis en oeuvre les principes du Programme Action 21. L'Indonésie, la Malaisie, le Népal et le Pakistan ont intégré ce Programme d'action à leurs plans nationaux de développement à long terme. Des ressources extrabudgétaires à court terme ont été mobilisés pour assister le Centre des activités dans la région du Pacifique de la CESAP pour financer ses travaux sur le développement durable, notamment la création d'un mécanisme

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de suivi. Le Secrétariat de la CESAP assure actuellement les travaux préparatoires pour la tenue du quatrième sommet ministériel sur l'environnement et le développement en Asie et dans le Pacifique, en l'an 2000. Une série de réunions sous-régionales sur l'urbanisation sont envisagées à la même date.

M. HAZEM EL BEBLAWI, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a déclaré que, depuis 1994, la Commission a opté pour une approche thématiques pour tous ces programmes de suivi des grandes conférences. Les questions de développement durable sont abordées dans le cadre d'une approche pluridisciplinaire et intégrée qui vise à créer des liens entre les aspects sociaux, économiques, culturels et environnementaux. La Commission a mis en place un projet opérationnel de suivi des grandes conférences qui lui permet notamment de mieux assurer son rôle de coordonnateur régional interinstitutions, mais également entre d'autres organisations régionales et nationales. Ce projet permet un suivi des conférences au niveau régional à la fois sur le plan normatif et sur le plan opérationnel. M. El Beblawi a souligné que au niveau national, des Comités composés de représentants des gouvernements et de la société civile ont été établis à cette fin. Chacun de ces comités nationaux a été crée en réponse à une conférence internationale spécifique (par exemple le Comité national sur la population et le Comité national sur les femmes).

M. El Beblawi s'est félicité des nouveaux mécanismes de suivi des conférences mis en place dans le cadre des réformes des Nations Unies, tels que le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (UNDAF) et les notes de stratégies par pays, qui permettent d'améliorer la planification et la mise en application des programmes au niveau national. Il a insisté sur la nécessité de développer des liens plus étroits entre les activités de suivi des conférences au plan régional et au plan national. La coordination régionale entre les Etats Membres, avec un soutien interinstitutions au niveau régional, permettrait de mettre l'accent sur les questions et politiques communes à la région et de définir des plans d'action régionaux. Le développement d'une telle approche régionale commune entre les états de la région se répercuterait alors sur les actions de suivi des conférences au niveau des pays.

M. El Beblawi a rappelé que, en 1995, un Groupe de coordination interinstitution régional a été établi à Aman en Jordanie. Le Groupe s'est acquitté de ses fonctions de diffusion de l'information entre les bureaux régionaux des institutions des Nations Unies basées à Aman. Dans le cadre du suivi des conférences internationales, le Groupe a notamment apporté son soutien à la réunion de la Ligue des Etats arabes sur le suivi de la Conférence de Beijing. Suite aux résultats très satisfaisants de la collaboration entre le Groupe et la Ligue des Etats arabes, la CESAO a proposé de formuler un projet interinstitutions commun pour le suivi des conférences internationales, projet qui s'adresserait à la fois aux institutions des Nations Unies présentes dans la région et aux autres organisations régionales.

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Echange de vues

Le représentant du Royaume-Uni a estimé que chaque commission régionale devrait établir des priorités et ne pas reproduire ce qui a été adopté par les grandes conférences. Il a demandé aux Secrétaires exécutifs d'expliquer les succès et les échecs de leurs expériences en matière de suivi de ces conférences. Il leur a également demandé de donner des précisions sur le rôle de coordination de l'ECOSOC, du point de vue des commissions régionales, des relations entre l'ECOSOC et les commissions régionales, ainsi que des relations entre l'ECOSOC et les fonds et programmes des Nations Unies. Pour sa part, le représentant du Japon a souligné l'importance de fréquents échanges de vues entre les délégations et les secrétaires exécutifs des commissions régionales. Le représentant du Liban a estimé que le rôle des commissions régionales devraient insister sur les priorités de la région. C'est le meilleur moyen d'intégrer les objectifs des grandes conférences. La représentante des Etats-Unis a rappelé que les rapports des pays devraient être présentés aux commissions régionales, qui à leur tour les soumettent aux commissions techniques en vue de leur examen par l'ECOSOC. Quels enseignements peut-on tirer des expériences des commissions régionales ? Quels sont les obstacles au suivi des grandes conférences ? Le représentant de l'Iran a demandé d'expliquer dans quelle mesure des recommandations adoptées par une conférence mondiale ne sont pas imposées de façon absolue aux pays d'une région. Le représentant du Swaziland a souhaité que les déclarations faites par les secrétaires exécutifs des commissions régionales soient communiquées par télécopie au moins la veille aux missions permanentes afin de permettre aux délégations de procéder à un échange de vues fructueux. Il a reconnu les efforts louables accomplis par la CEA concernant le suivi de la Conférence de Beijing mais il a estimé qu'il reste beaucoup à faire dans d'autres domaines tout aussi prioritaires. Pour sa part, le représentant de la Jordanie a demandé d'indiquer s'il existe un bureau de coordination au niveau régional pour assurer le suivi des grandes conférences. Serait-il opportun d'en créer un ? Soulignant que les commissions régionales ont un rôle crucial à jouer dans le suivi des conférences mondiales, la représentante de la Chine a regretté qu'il subsiste encore un manque de coordination des les mesures prises par les Nations Unies. Le représentant de la Fédération de Russie a noté que la coordination du suivi des grandes conférences entre les commissions régionales et les organisations régionales et sous-régionales extérieures au système des Nations Unies n'apparaît pas clairement. Il a souhaité obtenir des précisions sur ce type de coordination. Il a demandé si de nouvelles formes de coopération et de coordination des activités des commissions régionales ont été introduites depuis la réforme des Nations Unies.

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Répondant aux questions, M. AMOAKO a expliqué que, pour ce qui est de la coordination des activités des Nations Unies au niveau régional, la CEA joue un rôle de chef de file ce qui découle directement de l'Initiative spéciale des Nations Unies pour l'Afrique. A titre d'exemple d'action, il a cité le Forum sur la gouvernance en Afrique, organisé en collaboration avec le PNUD. M. Amoako a insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre des mécanismes permettant d'éviter les chevauchements au niveau sous-régional. En tant que Coordonnateur des commissions régionales, M. Amoako a fait remarquer que, les activités opérationnelles se faisant au niveau des pays, les questions de financement de ces activités se posent par conséquent à ce niveau. M. Amoako a déploré qu'il n'existe pas de mécanismes efficaces de transmission des résultats des travaux et des rapports des commissions régionales à l'ECOSOC. Il faudrait envisager, selon lui, que les Secrétaire exécutifs soient invités à participer aux débats de l'ECOSOC sur le suivi des conférences internationales.

M. BERTHELOT, sur la question des exemples concrets de succès et d'échecs des commissions régionales, a rappelé le succès de la réunion au niveau ministériel sur les transport et l'environnement organisée par la CEE. Il considère que ce succès est largement dû à l'implication active des gouvernements. Quant aux échecs, M. Berthelot a évoqué les réunions au niveau régional des institutions appartenant au CAC, et cela parce que la CEE n'a pas les moyens techniques et humains pour organiser efficacement ces réunions. Concernant les relations de la CEE avec les fonds et programmes et autres organisations ne faisant pas partie du système des Nations Unies, M. Berthelot a insisté sur la différence dans les activités opérationnelles de ces institutions. Cependant dans les domaines couverts par une commission régionale et qui sont aussi prioritaires pour un fonds ou programme, il est important que les institutions respectent les accords signés par les gouvernements avec les commissions régionales dans ces domaines. M. Berthelot a demandé à ce que les commissions régionales soient invitées à participer aux débats de l'ECOSOC ce qui permettrait de développer une culture commune au sein du système des Nations Unies. L'avantage essentiel du travail des commissions régionales, est précisément qu'elles relèvent des Nations Unies et qu'elles peuvent faire passer le message des conférences internationales aux gouvernements, et organisations au niveau sous-régional. Sur la coopération entre commissions régionales, M. Berthelot a insisté sur le fait que par exemple dans le cadre du suivi de la conférence de Rio, la CEE a été invitée par d'autres commissions régionales à venir exposer son expérience.

M. MOOY a répondu aux questions concernant directement la CESAP et a déclaré que pour ce qui est de la coopération régionale, elle repose avant tout, selon lui, sur l'échange d'informations et la mobilisation de ressources au niveau régional pour le suivi des programmes et activités conjointes. Sur la notion de région et de sous-région, M. Mooy a déclaré qu'il s'agissait de deux notions différentes pour la CESAP, qui distingue entre différents

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sous-programmes en fonction des sous-régions concernées. En ce qui concerne la participation à la coordination au niveau régional, M. Mooy a souligné que la CESAP a par nature des activités impliquant plusieurs pays. Au niveau des pays, la CESAP se limite à des activités consultatives à la demande des gouvernements.

De son côté, M. EL BEBLAWI a mentionné le cas de la collaboration entre la Commission économique et sociale pour les pays d'Asie occidentale et la Ligue des Etats arabes dans le cadre de la réunion au niveau ministérielle du suivi de la Conférence de Beijing en vue de l'élaboration d'un plan d'action régional. Concernant la relation entre les commissions régionales et les commissions techniques et institutions de l'ONU, il considère qu'elle est très complexe sur le terrain. Les mandats respectifs des commissions régionales et techniques doivent être plus clairement définis, de même que leur collaboration. Pour faciliter cette collaboration, il serait souhaitable que tous les bureaux des Nations Unies pour une région donnée se trouvent au même endroit.

Echange de vues (suite)

Poursuivant l'échange de vues, la représentante d'une ONG a demandé si des activités de coordination ont été développés par les commissions régionales, en particulier en Europe de l'est, avec des ONG. Une autre a souhaité obtenir des précisions sur les moyens permettant de renforcer la coordination des travaux accomplis par les commissions régionales et l'ECOSOC.

Le Président du Conseil a constaté qu'aujourd'hui, on est loin de l'arrogance qui prévalait dans le passé. Toutes les conférences mondiales ont pour objectif de déployer des efforts considérables pour assurer un développement économique et social durable, en mettant l'accent sur l'intégration des femmes, le respect de la nature et des droits de l'homme. Les pays reprennent-ils bien l'ordre du jour des grandes conférences dans leurs priorités nationales ?

Répondant à ces observations, M. AMOAKO a indiqué qu'aujourd'hui le rôle de la CEA est de promouvoir notamment la participation des femmes au processus de développement rural et le respect des droits de l'homme. Les Etats ont toujours un rôle à jouer mais il est nécessaire d'établir un équilibre entre tous les acteurs. La Conférence régionale sur les femmes africaines a renforcé le partenariat avec les ONG. Pour ce qui est du commerce, la CEA dispose d'un comité auquel participent des syndicats. Pour sa part, M. BERTHELOT a rappelé que les ONG ont été très actives à la Conférence de Beijing. Une conférence qui se tiendra prochainement au Danemark pour renforcer l'échange de l'information, bénéficiera de leur participation active. Lorsque cela est nécessaire, la CEE coordonne des réunions avec des institutions des Nations Unies et des institutions régionales en Europe.

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L'intégration de l'économique, du social et du politique est essentielle au suivi des conférences mondiales. M. MOOY a indiqué que des discussions entre les ministres du commerce de la région d'Asie du Sud et du Pacifique ont été engagées pour analyser les incidences de la crise financière actuelle. De l'avis de M. EL BEBLAWI, la réforme politique doit aller de pair avec la réforme économique. Il est essentiel que la paix soit instaurée dans la région pour garantir un développement économique et social durable.

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