ECOSOC/389

LES EQUIPES SPECIALES INTERINSTITUTIONS PRESENTENT LEURS TRAVAUX POUR ASSURER UN SUIVI COORDONNE AUX CONFERENCES DE RIO, DE VIENNE, DU CAIRE, DE BEIJING ET DE COPENHAGUE

14 mai 1998


Communiqué de Presse
ECOSOC/389


LES EQUIPES SPECIALES INTERINSTITUTIONS PRESENTENT LEURS TRAVAUX POUR ASSURER UN SUIVI COORDONNE AUX CONFERENCES DE RIO, DE VIENNE, DU CAIRE, DE BEIJING ET DE COPENHAGUE

19980514 Le Conseil économique et social a poursuivi, ce matin, sous la présidence de M. Juan Somavia (Chili), les travaux de sa session sur l'application et le suivi intégrés et coordonnés des grandes conférences et sommets des Nations Unies.

Le Conseil a entendu les présentations par les Présidents des Equipes spéciales interinstitutions du Comité administratif de coordination (CAC) et les Présidents des Comités du CAC sur leur expérience au sujet de ce suivi : M. Mark Malloch-Brown (Equipe spéciale sur la création de conditions favorables pour le développement économique et social); Mme Nafis Sadik (Equipe spéciale sur les services sociaux de base pour tous); Mme Catherine Hagen (Equipe spéciale sur le plein emploi et des conditions de subsistance viables); Mme Angela King (Comité interinstitutions sur les femmes et la parité des sexes); Mme Mary Chinery-Hesse (Comité consultatif sur les programmes et les questions opérationnelles); et M. Nitin Desai (Comité interinstitutions sur le développement durable).

Les délégations ont ensuite procédé à un bref échange de vues, plusieurs d'entre elles soulignant la nécessité d'améliorer ce type de discussions. Les questions ont essentiellement porté sur la manière dont il sera tenu compte des travaux accomplis par les Equipes spéciales au sein des différents Comités et du CAC. Par ailleurs, la question relative au financement du suivi des conférences au niveau interinstitutionnel a également été évoquée.

A sa session de fond de 1995, l'ECOSOC avait pris une importante initiative pour permettre aux organismes des Nations Unies de donner suite de manière cohérente et bien coordonnée aux programmes mondiaux formulés lors des grandes conférences des années 90. Dans ce même objectif, en octobre 1995 trois équipes spéciales interinstitutions avaient été créées par le Comité administratif de coordination (CAC), respectivement chargées des services sociaux de base pour tous dont le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) était le chef de file; de l'emploi et des modes de subsistance

(à suivre - 1a)

- 1a - ECOSOC/389 14 mai 1998

viables, dont l'Organisation internationale du Travail (OIT) était le chef de file; et de la création des conditions favorables au développement social et économique, dont la Banque mondiale était le chef de file. Une fois leurs travaux accomplis, ces équipes ont été dissoutes et le CAC a pris un certains nombre de décisions pour veiller à ce que l'élan engendré soit entretenu. C'est au CAC et à ses organes qu'incombe au premier chef la responsabilité du suivi interinstitutions coordonné des conférences au Siège.

Le Conseil poursuivra ses travaux, cet après-midi à 15 heures, dans le cadre d'une Table ronde sur le suivi coordonné par les fonds et les programmes.

Table ronde avec les organisations qui ont présidé les groupes de travail interinstitutions duCAC et les présidents des Comités du CAC

Présentations

M. MARK MALLOCH-BROWN, Banque mondiale, Président de l'Equipe spéciale de la création des conditions favorables au développement économique et social, a passé en revue les principales conclusions des travaux de ce Groupe, et rappelé la position de la Banque mondiale sur les principaux thèmes de l'agenda du développement identifiés par l'ECOSOC.

Abordant les résultats auxquels est parvenu le Groupe de travail, M. Malloch-Brown, a présenté 4 grandes conclusions : il y a une plus grande identité de vues entre les Nations Unies et la Banque mondiale, sans pour autant qu'il y ait un consensus total, ce qui est constructif car il faut laisser une marge de manoeuvre aux Etats dans la définition de leurs politiques en matière de développement et cela ne peut se faire que si les institutions internationales proposent des approches différentes; le Groupe a constaté que la question de la bonne gouvernance est devenu une préoccupation majeure dans ses travaux, ce qui n'était pas le cas il y a de cela quelques années; le Groupe considère comme essentiel de progresser dans l'établissement d'un cadre commun d'évaluation des progrès en matière de développement et notamment d'avoir recours à des indicateurs; de plus, évaluant le coût de la coordination, le Groupe a décidé de donner la priorité à la coordination dans les pays, la coordination interinstitutions devant se faire, selon lui, plus facilement.

M. Malloch-Brown a ensuite abordé la position de la Banque mondiale sur les 4 thèmes retenus par les Nations Unies en matière de développement et a déclaré que dans le cadre de l'éradication de la pauvreté, la Banque mondiale a travaillé avec le PNUD et d'autres organismes sur une déclaration, soumise au CAC, qui reflète la volonté commune de voir le système des institutions internationales parler d'une seule voix. Concernant les droits de l'homme, la Banque mondiale est de plus en plus encline à prendre en considération cette question, ce qui se traduit par une collaboration étroite avec le Haut Commissaire aux droits de l'homme, Mme Robinson. Quant à l'égalité entre les sexes, il a déclaré que c'était un levier puissant pour assurer le développement dans les pays aux plans économique et social, d'où l'importance du soutien de la Banque mondiale à cet objectif. Le Groupe a déclaré que le succès d'un développement soutenu dépend de l'engagement de tous les acteurs, y compris la société civile. Quant à la coordination interinstitutions en matière de développement, les institutions de Bretton Woods tiennent mensuellement des réunions, et M. Malloch-Brown a invité les membres de l'ECOSOC à participer à une réunion qui se tiendra en juin à la Banque mondiale.

- 3- ECOSOC/389 14 mai 1998

Mme NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Présidente de l'Equipe spéciale chargée des services sociaux de base pour tous, a déclaré que le système des Nations Unies a montré son attachement à la mise en oeuvre des objectifs des grandes conférences internationales. L'Equipe spéciale a élaboré un rapport concernant une approche commune sur les différentes questions sociales. Il énumère tous les indices découlant des conférences et montre où en sont les pays dans la mise en oeuvre des plans et programmes d'action adoptés par les grandes conférences. Les indices et objectifs sociaux sur l'éducation et les mesures d'urgence ont été pris en compte. L'Equipe a mis au point un document intitulé "Plaidoyer pour les services sociaux de base". Des indices qualitatifs et quantitatifs ont été établis. Mme Sadik a indiqué qu'il incombe en premier lieu aux coordonnateurs résidents d'assurer l'application des directives. Mme Sadik a souligné la nécessité de renforcer la coordination entre les institutions des Nations Unies pour maintenir l'élan pour l'application intégrée des décisions des grandes conférences. Le Conseil d'administration du PNUD/FNUAP permet de mieux gérer les ressources disponibles. L'Equipe a présenté des recommandations à la Commission de la population et du développement, à la Commission de la condition de la femme et au Comité pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Mme CATHERINE HAGEN, Directeur général adjoint de l'Organisation internationale du travail (OIT), Présidente de l'Equipe spéciale sur le plein emploi et les modes de subsistance viables, a rappelé que les conclusions en matière de plein emploi du rapport intérimaire soumis au CAC l'année dernière restent valables aujourd'hui. Il s'agit notamment de la nécessité d'une action unifiée au niveau du système à travers une approche par pays qui s'appuie sur les points forts des différents éléments du système. Le Groupe a essentiellement travaillé sur des évaluations spécifiques par pays en matière d'emploi en mettant l'accent sur le niveau et la qualité de l'emploi. Cette approche a permis de dégager des critères plus larges, applicables au niveau du système notamment pour identifier les nouveaux besoins de soutien de la part des Nations Unies. Concrètement, la coordination interinstitutions sur le terrain en matière d'emploi s'est faite de manière constructive, en particulier au Népal, au Mozambique et en Zambie, en collaboration avec les gouvernements et avec l'OIT.

Des rapports spécifiques par pays ont été publiés qui permettent de diffuser l'information aux gouvernements et à la société civile. Le suivi des conférences a été intégré dans les travaux de l'Equipe en mettant l'accent davantage sur la mise en application des plans d'action sur le terrain, et notamment au niveau des pays. Concernant les interactions entre les institutions en matière de suivi des conférences, Mme Hagen a déclaré que les travaux de son Equipe ont été largement partagés avec la Commission du développement social dans le cadre de tables rondes en 1996 et 1997.

- 4- ECOSOC/389 14 mai 1998

Appuyant la recommandation du Secrétaire général sur la nécessité de développer une plus grande coopération entre les Nations Unies et les institutions spécialisées, Mme Hagen a souligné l'étroite collaboration de l'Equipe qu'elle préside avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et a préconisé un renforcement de l'interaction entre l'OIT et l'ECOSOC, particulièrement à travers l'organisation de tables rondes auxquelles participeraient les présidents des institutions spécialisées qui ont une responsabilité majeure en terme de suivi des grandes conférences internationales.

Echange de vues

Faisant référence à la présentation de la représentante de l'OIT, le représentant de la Fédération de Russie a souligné que conformément à son mandat, l'ECOSOC ne peut donner de directives au CAC. Il a demandé d'expliquer dans quelle mesure l'ECOSOC peut gérer une interaction renforcée. Appuyant les initiatives des institutions de Bretton Woods sur le suivi des conférences, il a demandé si l'on ne peut améliorer l'échange d'informations. Pour sa part, le Royaume-Uni s'est félicité des efforts de coordination déployés par le FNUAP, l'OIT et la Banque mondiale. Il a demandé d'indiquer des exemples concrets sur les points de divergence en matière de suivi intégré et coordonné des conférences. Concernant le Colloque tenu à Turin, en décembre 1997, il a regretté qu'aucun document officiel n'ait été communiqué aux délégations. La représentante de la Chine a estimé que le CAC qui est l'organe exécutif du système des Nations a accompli des travaux considérables en matière de coordination. Pour leur part, les gouvernements ont pris d'importantes mesures dans ce domaine. A tous égards, si l'on veut mesurer les progrès réalisés, il faudrait en déterminer et adopter les indicateurs principaux. A son tour, le représentant de la Suède a déclaré que son gouvernement se dit prêt à oeuvrer en étroite coopération avec toutes les institutions des Nations Unies en vue d'assurer une coordination efficace du suivi des conférences mondiales.

La représentante de l'UNESCO a demandé à l'ECOSOC de permettre à son Organisation de présenter ses travaux et d'engager ensuite un échange de vues avec les délégations. La représentante du Canada a souhaité que les conférenciers parlent des expériences au niveau des pays. Comment les équipes de travail gèrent-elles les chevauchements dans le cadre du suivi des conférences ? Le délégué du Liban a estimé que les différentes présentations ne couvrent pas les situations d'urgence, en particulier la situation des réfugiés. Il a souhaité savoir s'il existe un mécanisme d'application des décisions prises par les commissions techniques en matière de suivi des conférences. La représentante de la Zambie a souligné qu'il est important que les pays aient des options pour assurer la mise en oeuvre des programmes. Est-ce que l'absence de consensus porte sur les principes ? Pour sa part, le représentant du Guyana a demandé de préciser dans quelle mesure les institutions entendent la voix des pays en développement.

- 5- ECOSOC/389 14 mai 1998

Répondant à la question de l'identité de vues entre les institutions de Bretton Woods et celles de l'ONU, M. MALLOCH-BROWN, a déclaré qu'il s'agissait de définir des objectifs de développement mais que ces derniers peuvent être atteints par des tactiques et stratégies différentes. Les institutions internationales soumettent aux pays concernés différentes options de développement, qui reflètent parfois des divergences d'approche entre les institutions de Bretton Woods et les Nations Unies qui ne traduisent pas de divergences sur le fond, mais plutôt sur la forme car l'accent est mis différemment sur certains critères et conditions. M. Malloch-Brown a aussi souligné que les pays où les gouvernements fixent les priorités de développement sont ceux qui ont le mieux réussi par opposition à ceux où le processus de développement a été imposé par les institutions de Bretton Woods et des Nations Unies. En ce qui concerne les statistiques, il a préconisé de mettre en place un système d'indicateurs statistiques standardisés au niveau interinstitutions.

Répondant à son tour, Mme SADIK a déclaré que l'Equipe chargée des services sociaux de base pour tous, avait adopté une approche spéciale, ce qui traduit d'une certaine manière le profil de chaque organisation. Elle a souligné que le rôle de chacune des institutions spécialisées dans l'application et la promotion des grands thèmes identifiés dans le processus de développement n'a pas encore été défini très clairement, ce qui explique des approches parfois différentes d'une même question. En ce qui concerne les résultats du suivi des conférences, elle considère que c'est une question clef car cela concerne les progrès réalisés dans l'application de principes de base agréés. Dans le cadre de cet examen du suivi des plans d'action des grandes conférences, son Equipe s'attachera à mener des études visant à mettre à jour l'évolution pays par pays.

Mme HAGEN a été frappée par l'amélioration de la coopération entre le CAC et l'ECOSOC. Elle a déclaré que le CAC reste à la recherche de meilleures méthodes de travail, et a souligné que le CAC n'était peut-être pas aussi bien organisé que ce que pensent parfois les Etats Membres. Elle a partagé l'opinion de Mme Sadik et insisté sur le fait qu'il y a un caractère distinct entre les institutions spécialisées, ce qui ne signifie pas qu'elles ne cherchent pas à mieux collaborer à l'avenir. En ce qui concerne l'Equipe spéciale sur l'emploi, elle s'est rendue compte qu'il y avait très peu d'institutions qui étaient compétentes en la matière. Ses travaux ont donc beaucoup contribué à mieux faire prendre conscience aux différentes institutions, fonds et programmes des Nations Unies l'importance de cette question. Dans la mise en oeuvre des plans d'action, le système s'est souvent tourné vers l'OIT.

- 6- ECOSOC/389 14 mai 1998

Présentations

Mme ANGELA KING, Présidente du Comité interinstitutions sur les femmes et l'égalité entre sexes, a rappelé que depuis sa création, le Comité a été guidé par la nécessité de réaliser, à court terme, des progrès importants et de contribuer à oeuvrer sur le suivi des grandes conférences des Nations Unies, ailleurs dans le système du Comité administratif de coordination (CAC). En même temps, le Comité demeure très conscient que son rôle en tant que Comité permanent du CAC va au-delà de l'accomplissement de tâches bien définies et spécifiques. Elle a déclaré que le renforcement de la parité des sexes constitue peut-être le défi le plus important pour le Comité dans le suivi intégré et coordonné du suivi des conférences et sommets des Nations Unies. Parce qu'il s'agit d'une question intersectorielle, la question de la parité des sexes fait partie intégrante de toutes les conférences et devrait donc constituer un élément clé dans leur suivi. En d'autres termes, le suivi de la Plate-forme d'action de Beijing n'est pas seulement une responsabilité sectorielle des entités chargées des questions de la femme. La réalisation de l'objectif de parité des sexes exige que cette question soit intégrée dans le suivi d'Action 21, aux Programmes d'action de Vienne, du Caire et de Copenhague.

La Plate-forme de Beijing répond à de nombreuses questions qui sont examinées par les autres conférences, telles que la santé génésique. Le Comité a donc pour rôle principal celui de catalyseur et de facilitateur. Il encourage d'accorder une attention systématique à la parité des sexes dans les travaux des autres mécanismes du CAC et des Nations Unies, y compris sur le terrain. A cette fin, le Comité a mis en place trois équipes spéciales. Mme King a indiqué que la Mission interinstitutions sur la parité des sexes qu'elle a dirigée en Afghanistan en novembre 1997 a donné lieu à l'élaboration d'un ensemble cohérent de directives pour le personnel oeuvrant sur le terrain en vue de la mise en oeuvre d'une approche axée sur l'assistance humanitaire et pour le développement avec des indicateurs pour mesurer les progrès réalisés en matière de parité des sexes. Sur la base de ces travaux, le CAC a ensuite souligné que les questions liées à la parité des sexes devraient être pleinement intégrées au processus d'un cadre stratégique. En dépit des progrès réalisés, il faudrait mettre en place des mécanismes appropriés sur le terrain pour permettre aux coordonnateurs de s'acquitter efficacement de leur mandat.

Le Comité interinstitutions sur les femmes et l'égalité entre les sexes compile de "bonnes pratiques" sur la mise en oeuvre de la Plate de Beijing et sur le renforcement de la parité des sexes en vue de faciliter les travaux sur le terrain.

- 7- ECOSOC/389 14 mai 1998

Mme King a indiqué qu'il était plus aisé d'assurer la coordination horizontale. Parmi les instruments utilisés, elle a cité les consultations officieuses en cours, l'élaboration d'un rapport de collaboration ainsi qu'un site Internet commun aux institutions des Nations Unies. Par ailleurs, les liens entre le Siège des Nations Unies et le terrain, y compris au niveau régional, constituent une part importante de la coordination. Aussi, a-t-elle souligné la nécessité d'accorder la priorité à la création de groupes sur la question de la parité des sexes. Mme King a insisté sur une interaction régulière au niveau des Comités interinstitutions sur les femmes et le développement durable, des communications claires par le Comité aux responsables des institutions au niveau du CAC et une prise de conscience de la question de la parité des sexes dans les délibérations des Comités exécutifs et du Cabinet du Secrétaire général.

Mme MARY CHINERY-HESSE, Présidente du Comité consultatif sur les questions de programmes et les questions opérationnelles (CCQPO), a insisté sur l'importance des échanges de vue. Le système des Nations Unies doit faire en sorte de formuler une action commune pour le suivi des grandes conférences. Selon Mme Chinery-Hesse, à l'avenir, la coordination devra notamment viser à éviter les chevauchement au sein du système. Le CCQPO est particulièrement préparé pour cette tâche puisqu'il est à cheval entre les aspects de programmation et les aspects opérationnels de la mise en oeuvre des plans d'actions des grandes conférences. Elle a souligné que la collaboration entre le CCQPO et les institutions de Bretton Woods s'était très bien passée. Conjointement avec d'autres organes, le Comité a décide de faire en sorte de cultiver ce qui a été réalisé, en particulier sur le terrain, ce qui était l'un des objectifs de la réunion de Turin avec les coordonnateurs résidents. Les principes publiés par le Comité se veulent pratiques, et mettent l'accent sur l'action au niveau des pays et le rôle à jouer par les gouvernements dans la mise en oeuvre des programmes de développement. Le rôle du système des Nations Unies consiste, selon elle, essentiellement en un rôle de facilitateur de la mise en application des plans d'action des grandes conférences. Ce que le Comité essaye de faire est d'utiliser le personnel des Nations Unies pour définir les thèmes intersectoriels et identifier les domaines de convergence, de même que pour former le personnel au niveau des pays au travail d'équipe. Dans le cadre du suivi sur le terrain des conférences, le Comité essaye de collecter des informations au niveau des pays, notamment sur les meilleures pratiques, et passe en revue les travaux des coordonnateurs grâce à des rapports annuels. Abordant les problèmes que le Comité a rencontrés dans cette tâche, elle a souligné qu'il était souvent très difficile de créer un lien entre les initiatives régionales et les initiatives nationales. Par ailleurs, elle a indiqué ses inquiétudes quant à la difficulté des aspects opérationnels du suivi des conférences.

- 8- ECOSOC/389 14 mai 1998

M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, intervenant en sa qualité de Président du Comité interinstitutions du développement durable, a rappelé que le Programme Action 21 est très différent des travaux accomplis par les Nations Unies dans le domaine de l'environnement. Il concerne le développement de politiques nationales pour la préservation de l'environnement. Le PNUE, la FAO, l'OMS et le PNUD couvrent les questions liées à l'environnement relevant de leur domaine de compétence. Pour le suivi le Programme Action 21, le Comité interinstitutions du développement durable joue le rôle du CAC. La Commission du développement durable (CDD) n'a pas été assez efficace pour suivre les progrès accomplis au niveau des pays. Au niveau régional, on note une faiblesse dans la coordination du suivi des grandes conférences. C'est un des grands défis auquel nous sommes confrontés, a fait observer M. Desai. A bien des égards, il est nécessaire pour garantir l'efficacité des mécanismes de suivi intégrés et coordonnés des conférences et sommets des Nations Unies de disposer de ressources supplémentaires tant au niveau du système des Nations Unies qu'au niveau des pays.

Echange de vues

La représentante des Etats-Unis a soulevé la question de savoir comment se passera le suivi des travaux des Equipes spéciales, maintenant que leur tâche est achevée, et notamment comment cela sera intégré dans les mécanismes du CAC. Le représentant de la Suède a demandé des explications sur les mécanismes de financement des activités de suivi des conférences et notamment de la collaboration interinstitutions mentionnée par M. Desai. Il a déclaré qu'il souhaiterait éviter de parler de coordination des ressources, mais plutôt d'intégration des ressources ce qui sous-entend que ces ressources existent déjà au sein du système et seront réaffectées. Il souhaité savoir si des difficultés étaient apparues à ce sujet lors des conseils d'administration des fonds et programmes et quels sont les mécanismes de financement préconisés par M. Desai.

Le représentant du Royaume-Uni a noté que les Comité exécutifs crées par le Secrétaire général n'avaient pas été mentionnés dans les débats et il a souhaité connaître leur interaction avec les Comités interinstitutions et Equipes spéciales. Il souhaiterait également savoir de quelle manière il est tenu compte des travaux des Equipes spéciales et des Comités par le CAC et l'ECOSOC. Le représentant de l'Espagne a demandé des éclaircissements sur le mécanisme de financement décrit par M. Desai. Il a souligné que pour le suivi de la Conférence de Rio-plus 5, des politiques spécifiques devaient être mise en place au niveau des pays et, dans ce cas, quel est le mécanisme de financement.

- 9- ECOSOC/389 14 mai 1998

La représentante de la FAO a donné des informations sur une mise à jour faite par le CAC relative au développement rural et la sécurité alimentaire. Elle a indiqué que pour atteindre l'objectif de sécurité alimentaire fixé au Sommet mondial de l'alimentation, les pays devaient être assistés par les institutions internationales, et que l'action sur le terrain en est un élément très important, notamment à travers la formation. Elle a porté à l'attention du conseil l'existence d'un nombre important de groupes thématiques sur la question de la sécurité alimentaire en milieu rural. La FAO a une préoccupation majeure pour définir les indicateurs de la faim dans le monde. La mise en place d'un système d'information standardisé est en élaboration à cette fin, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et d'autres institutions concernées. Elle a insisté sur le rôle des gouvernements dans l'application des conclusions du Sommet.

Réponses

En réponse aux orateurs, Mme KING, a souligné qu'elle avait des échanges réguliers avec M. Desai, mais que de manière plus globale on pouvait encore renforcer la collaboration interinstitutions.

Mme CHINERY-HESSE a estimé que parfois les conseils d'administration devraient envisager d'accorder des ressources à la coordination et a dit partager l'avis de M. Desai selon lequel les fonds à cette fin manquent souvent.

M. DESAI a déclaré que l'axe principal du suivi des conférences se situera dans le cadre du CCQPO. Il espère que les autres mécanismes vont pouvoir également alimenter ce processus. Concernant les ressources, M. Desai a déclaré que son souhait est de voir les institutions renforcer leur collaboration, mais qu'il n'y avait pas de mécanisme de financement conjoint, surtout au niveau des pays, pour leur permettre d'assurer le suivi des conférences sur le terrain. Il s'agit de mettre en place des mécanismes communs de financement. Sur la question des réseaux d'information, M. Desai considère qu'ils constituent un élément clef pour la coordination entre les programmes et sont des mécanismes efficaces pour mobiliser la société civile.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.