CD/G/389

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT REPREND LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 1998 AU LENDEMAIN D'UNE SÉRIE D'ESSAIS NUCLÉAIRES MENÉS PAR L'INDE

14 mai 1998


Communiqué de Presse
CD/G/389


LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT REPREND LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 1998 AU LENDEMAIN D'UNE SÉRIE D'ESSAIS NUCLÉAIRES MENÉS PAR L'INDE

19980514 Trente et un intervenants déplorent ces essais qui vont «à contre-courant des efforts de la communauté internationale»

Genève, 14 mai -- La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, la première séance publique de la deuxième partie de sa session de 1998, commencée officiellement le lundi 11 mai.

La Conférence a entendu les représentants des trente-deux pays suivants : Pakistan, Autriche, Japon, Mexique, Pays-Bas, Allemagne, Australie, Danemark, Royaume-Uni, Suisse, Ukraine, Nouvelle-Zélande, Inde, Norvège, Brésil, Suède, Belgique, Espagne, Hongrie, Fédération de Russie, Chine, Canada, Afrique du Sud, Irlande, Bangladesh, Turquie, Italie, Grèce, Iran, Venezuela, France et États-Unis.

L'Inde a déclaré qu'elle avait procédé avec succès à des essais nucléaires souterrains les 11 et 13 mai. Ces essais ont été menés après une retenue observée volontairement par l'Inde depuis vingt-quatre ans. Elle souligne qu'en procédant à ces essais, l'Inde n'a violé aucune de ses obligations ni aucun de ses engagements internationaux. L'Inde reste attachée à l'élimination complète de toutes les armes nucléaires.

Le Pakistan a souligné que son pays est aujourd'hui confronté à une puissance dotée d’armes nucléaires. Il a déclaré que son gouvernement prendra les mesures nécessaires pour assurer sa défense et veiller à ce que sa sécurité et son intégrité territoriale soient respectées. Ces mesures, il les prendra seul.

La Chine a dit que son gouvernement est consterné et condamne ces essais qui sapent les efforts des Nations Unies pour faire cesser les essais nucléaires et qui auront de graves conséquences pour la paix et la sécurité pour l'Asie du Sud et la communauté internationale dans son ensemble. Il a rejeté l'affirmation de l'Inde selon laquelle la Chine représente une menace pour elle. C'est un mensonge dans le but d'acquérir des armes nucléaires, a- t-il dit.

Le Bangladesh, à l'instar de la plupart des intervenants, a invité au calme dans la région sud-asiatique et a espéré que tous les pays de la région s'abstiendront d'appliquer des programmes de militarisation. Tous les intervenants ont déploré la décision de l'Inde de mener ces essais nucléaires alors que la communauté internationale mène d'importants efforts de non- prolifération. Certains ont souligné que ces essais ont brisé le moratoire international qui prévalait depuis 1995.

Certains pays, en particulier les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas ont annoncé les sanctions qu'ils ont prises ou comptaient prendre contre l'Inde pour protester contre les essais nucléaires auxquels elle a procédé.

La prochaine réunion plénière de la Conférence du désarmement a lieu cet après-midi, à 15 heures, d'autres délégations souhaitant intervenir dans le cadre de ce débat. La Conférence du désarmement devrait également prendre des décisions concernant son programme de travail.

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Déclarations

M. MOUNIR AKRAM (Pakistan) a souligné que la session de printemps de la Conférence du désarmement s'ouvre à un moment particulièrement important pour la sécurité de l'après guerre froide et pour la population du Pakistan. Depuis son indépendance, le Pakistan subit une hostilité endémique de son voisin, qui a démembré son territoire en 1971 et mène une guerre brutale pour refuser au peuple du Jammu-et-Cachemire occupé son droit à l'autodétermination.

M. Akram a rappelé que le nouveau Gouvernement indien avait déjà indiqué, en arrivant au pouvoir, que le pays mènerait des essais nucléaires et des essais de missiles et qu'il mènerait des opérations au Jammu-et-Cachemire. La prolifération des armes nucléaires est maintenant une réalité en Asie du Sud, a déploré le représentant pakistanais. Les essais indiens sont une grave menace pour la paix et la stabilité de la région et de la communauté internationale dans son ensemble.

La capacité des installations nucléaires de l'Inde s’est largement renforcée au cours des dernières années. Les missiles indiens pouvant transporter des ogives nucléaires ont fait l'objet de plusieurs essais, leurs cibles déclarées étant les installations stratégiques du Pakistan ainsi que ses villes. Il est probable qu'il sont mis au point pour attaquer la Chine et le Pakistan.

Le représentant a souligné que l'Inde a développé son programme nucléaire moyennant l’assistance active de plusieurs pays industrialisés, notamment le Canada, les États-Unis, la France. Quant à son programme de missiles, il a été développé grâce une coopération avec des pays occidentaux dont les États-Unis et la Suisse. Plusieurs pays occidentaux ont contribué au programme spatial indien, notamment la Russie. En même temps, les réactions aux mesures clairement orientées vers la mise au point d'un programme nucléaire militaire ont été faibles.

Le Pakistan est arrivé à mettre au point l'enrichissement du combustible nucléaire et des missiles en dépit de l'embargo discriminatoire de fait qui lui est imposé. Le Pakistan a fait preuve de retenue et n'a pas eu recours à des actes aventuristes ou irresponsables. Il n’a même pas réciproqué en 1974 après les premiers essais indiens. Il n'a effectué qu'un seul essai de vol de missiles à ce jour pour réagir à l'escalade menée par l'Inde.

M. Akram a rappelé que le Pakistan a demandé que des solutions politiques soient trouvées pour faire cesser la prolifération nucléaire en Asie du Sud et a fait des propositions d'accords bilatéraux, y compris en vue d'une adhésion simultanée au Traité sur la non-prolifération nucléaire. L'Inde s'est opposée à toutes ces initiatives sans qu'il lui en soit fait reproche. Cela n'inspire pas confiance, a souligné le représentant pakistanais.

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En ce qui concerne l'interdiction des essais nucléaires, l'Inde a fixé son prix : elle veut une «réciprocité» pour son adhésion au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Les essais des 11 et 13 mai ont modifié de manière très sensible la situation stratégique et sécuritaire dans la région et montrent que l'Inde a la capacité d'avoir un programme nucléaire militaire, y compris une capacité de simulation.

Le Pakistan est aujourd’hui confronté à une puissance dotée d’armes nucléaires et on continue de demander au Pakistan de faire preuve de retenue. Ainsi, la discrimination dont est frappé le Pakistan depuis longtemps continue. Le Pakistan n'acceptera des engagements dans le domaine de la non- prolifération que sur la base d'une approche non discriminatoire qui ne mette pas en danger sa sécurité. Il prendra les mesures nécessaires pour assurer sa défense et veiller à ce que sa sécurité et son intégrité territoriale soit respectée par la communauté internationale. Ces mesures, il les prendra seul

Les essais nucléaires indiens montrent que l'Inde continue de faire preuve d'un manque du sens des responsabilités et la communauté internationale a encouragé l'Inde a faire fi de toute prudence et à menacer la sécurité du Pakistan. La responsabilité des conséquences de cette attitude revient à l'Inde et à ceux qui ont permis la militarisation de l'Inde.

M. HARALD KREID (Autriche), a exprimé les regrets de son Gouvernement face aux essais nucléaires souterrains qui ont été effectués par l'Inde les 11 et 13 mai 1998. Il a affirmé que ces événements sont d'autant plus frustrants qu'ils ont lieu à un moment où il y avait de bonnes raisons de penser que l'on était sur le point d'exempter une bonne fois pour toute notre planète de toute explosion liée à des essais nucléaires. Il s'agit donc d'un retour en arrière majeur. Il est vrai que le Gouvernement de l'Inde a toujours gardé cette option ouverte. Il avait à cet égard donné des signaux clairs en restant à l'écart du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. D'autres pays, en revanche, ont jugé possible d'abandonner leur programme d'armement nucléaire et n'en ont pas perdu pour autant leur prestige ni leur influence. Au contraire, leur statut en a même été amélioré. Le Gouvernement de l'Inde, en revanche, n'a pas jugé possible de suivre ces exemples et a décidé que sa sécurité ne pouvait être préservée sans qu'il ne soit procédé à une démonstration de sa capacité nucléaire. L'Autriche estime qu'il est déplorable que le Gouvernement indien en soit arrivé à cette conclusion. En effet, la sécurité ne peut pas être garantie en jouant la carte nucléaire. «Au contraire, nous sommes inquiets que l'insécurité se soit accrue», a déclaré M. Kreid.

Les nouvelles qui nous parviennent de l'Inde sont mauvaises, car elles relèvent d'un acte qui peut entraîner une escalade régionale, a-t-il affirmé. Espérant que tel ne sera pas le cas, il a demandé aux autres gouvernements de ne pas se laisser entraîner dans une escalade d'actions qui ne pourrait qu'exacerber la situation. Il faut espérer que l'Inde, une fois satisfaite de ses capacités nucléaires, envisagera d'adhérer au Traité d’interdiction des essais nucléaires sans conditions.

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M. AKIRA HAYASHI (Japon) a fait état de la déclaration du Gouvernement japonais le 11 mai en réaction aux essais nucléaires effectués par l'Inde le 11 mai, qui juge «extrêmement regrettable que l'Inde ait mené ces essais, allant ainsi à contre-courant de la tendance universelle vers l'interdiction des essais nucléaires et alors que la communauté internationale, y compris de Japon, a maintes fois demandé au nouveau gouvernement indien de faire preuve du maximum de retenue en matière nucléaire». Le Japon exhorte vivement le gouvernement de l'Inde de cesser immédiatement la mise au point d'armes nucléaires. En dépit des appels lancés par des pays de toutes les régions du monde, l'Inde a mené deux autres essais hier. Le Japon est convaincu que ces essais porteront atteinte à la stabilité de la région entraînant un affaiblissement et non un renforcement de la sécurité nationale indienne comme le prétend le gouvernement. Le Japon espère que tous les pays concernés de la région ne suivront pas l'exemple de l'Inde et feront preuve de retenue. Ces essais indiens doivent encourager la Conférence du désarmement à oeuvrer davantage encore à l'objectif du désarmement nucléaire et de la non- prolifération. Dans ce contexte, il faut souligner l'importance de l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et de commencer les négociations sur l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires.

M. ANTONIO DE ICAZA, (Mexique), a rappelé que son Gouvernement avait réagi dès le 11 mai dernier à l'annonce du Gouvernement indien concernant les trois essais nucléaires souterrains auxquels l'Inde avait procédé en les condamnant et en affirmant que ces actes exacerbent les tensions régionales et ne sont pas propices au climat nécessaire à la mise en place d'un monde exempt d'armes nucléaires. Le Mexique estime que la cessation des essais nucléaires est indispensable pour la paix et la sécurité internationale. M. de Icaza a fait état d’un communiqué publié hier dans la ville de Panamá par le Groupe de Rio aux termes duquel le Groupe de déplore le recours aux essais nucléaires dans n'importe quelle partie du monde, en particulier les essais auxquels vient de procéder l’Inde, et réitère sa préoccupation quant à leurs conséquences sur la paix internationale, l'environnement et la santé de l'homme, que toutes les nations ont l'obligation de protéger et de préserver. Les pays du Groupe de Rio estiment que la communauté internationale doit agir de toute urgence pour entamer immédiatement des négociations sur le désarmement nucléaire. Le Mexique réitère sa proposition tendant à la création, sans délai, d’un comité spécial chargé d'entamer immédiatement des négociations concrètes au titre du point premier de l'ordre du jour intitulé «Cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire». Les pays du Groupe de Rio lancent un appel au Gouvernement de l'Inde pour qu'il s'engage à arrêter tout essai nucléaire.

M. FRANK MAJOOR (Pays-Bas) a déclaré que c'est avec une vive préoccupation que son gouvernement a appris cette semaine que l’Inde a procédé à des essais nucléaires. Ces essais, en plus des risques qu’ils font peser sur la paix et la sécurité, vont à l’encontre des efforts mondiaux visant le contrôle des armes nucléaires et le désarmement. Le Gouvernement des Pays-Bas est consterné car il estimait, étant donné la position de l'Inde en ce qui concerne le Traité sur la non-prolifération nucléaire et le Traité

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d'interdiction complète des essais nucléaires, qu'il était fort improbable que l'Inde se livre à un tel acte de défiance contre le renforcement des normes en matière de non-prolifération des armes nucléaires et d'interdiction des essais nucléaires. Face à cet acte, les Pays-Bas ont décidé, dans un premier temps, de geler toute aide directe macro-économique de gouvernement à gouvernement à l'Inde. En outre, plus aucun permis d'exportation d'armes ne sera délivré au profit de l'Inde. D'autres mesures seront examinées dans le cadre de l'Union européenne.

Le Gouvernement néerlandais exprime l'espoir que la région ne sera pas entraînée dans une course aux armements, nucléaires ou classiques. Les Pays- Bas lancent tout particulièrement un appel au Pakistan afin qu'il fasse preuve de retenue et ne suive pas l'exemple de l'Inde. Il souhaite qu'il s'associera au reste de la communauté internationale pour réaffirmer l'attachement aux efforts tendant à renforcer la paix et la sécurité internationale en contribuant de bonne foi aux mesures visant l'élimination complète des armes nucléaires. M. Majoor a exprimé l'espoir que la Conférence du désarmement réalisera de réels progrès vers la réalisation de cet objectif commun au cours de la présente session.

M. GUNTHER SEIBERT, (Allemagne), a déclaré que le Gouvernement de son pays a condamné les essais nucléaires effectués par l'Inde les 11 et 13 mai dernier. Il a souligné que le Ministre des affaires étrangères allemand, M. Klaus Kinkel, a lui-même affirmé publiquement que ces essais représentaient une gifle infligée aux 149 États qui ont signé le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. À l'instar de ses partenaires de l'Union européenne, l'Allemagne déplore la décision de l'Inde d'abandonner sa politique de retenue dans le domaine nucléaire et d'aggraver davantage, en procédant à cinq essais nucléaires, la situation de la région en matière de sécurité. En agissant de la sorte, l'Inde a défié les efforts déployés par la communauté internationale pour combattre efficacement toute nouvelle prolifération d'armes nucléaires. Aussi, le Gouvernement allemand lance-t-il un appel au Gouvernement indien pour qu'il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour appuyer les efforts internationaux concernant la non- prolifération nucléaire et le désarmement. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) doit être appliqué sur une base universelle, a déclaré M. Seibert. L'Inde ne doit pas indéfiniment rester en dehors de ce traité. L'Inde doit signer le TNP et engager avec ses voisins un dialogue concret sur les questions de sécurité pour éviter toute menace de course aux armements nucléaires dans la région. L'Allemagne demande parallèlement aux voisins de l'Inde de faire preuve de la plus grande retenue. L'Inde ne devrait plus faire obstacle au lancement de négociations sur la conclusion d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles et devrait y participer.

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M. JOHN B. CAMPBELL (Australie), a indiqué que son gouvernement, suite aux essais nucléaires effectués par l'Inde le 11 mai, a immédiatement fait connaître au Gouvernement indien sa profonde déception face à un acte de défiance de la volonté exprimée par la communauté internationale. Le Premier Ministre australien a publié une déclaration qui exprime fermement la gravité avec laquelle l'Australie considère les essais nucléaires indiens. L'Australie a rappelé son Haut Commissaire à New Delhi pour consultations. Les protestations de la communauté internationale n'a toutefois empêché l'Inde de procéder à deux essais supplémentaires hier. Cette attitude de l'Inde constitue une gifle infligée à la grande majorité de la communauté internationale qui s'est engagée à oeuvrer à l'élimination des armes nucléaires. L'attitude indienne ne peut qu'exacerber une situation déjà tendue dans la région. L'Australie demande aux voisins de l'Inde de faire preuve de la plus grande retenue face à cette provocation. L'Inde doit s'intégrer au régime de non-prolifération nucléaire international et signer puis ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, sans délai et sans conditions. L'Australie a décidé de suspendre ses relations bilatérales avec l'Inde en matière de défense, de suspendre son aide non humanitaire à ce pays et de suspendre toute visite officielle en Inde.

M. JOHN KIERULF (Danemark), a déclaré que son pays avait appris avec une grande déception que cinq essais nucléaires souterrains avaient été effectués par l'Inde les 11 et 13 mai dernier. Par cette attitude, l'Inde a sans conteste fait un pas dans la mauvaise direction. Ces cinq essais pourraient avoir de graves conséquences sur la stabilité et la sécurité en Asie du Sud et pourraient entraîner des réactions dans la région. Depuis l’adoption en 1996 le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, avec l'appui de la très grande majorité des États membres des Nations Unies, aucun essai nucléaire n'a eu lieu. Aussi, les essais nucléaires indiens sont-ils incompatibles avec l'attitude ferme adoptée en la matière par la communauté internationale. Par son action, l'Inde est lourdement responsable de mettre en danger les accords de désarmement qui existent dans le domaine nucléaire, contredisant de la sorte son intention déclarée de renforcer le désarmement nucléaire. Comme cela a déjà été indiqué au Gouvernement de l'Inde, la décision indienne d'ignorer la communauté internationale et de procéder à des essais nucléaires aura de sérieuses conséquences sur l'aide au développement octroyée par le Danemark à l’Inde. L'Inde ferait mieux de mettre un terme à ses ambitions nucléaires et de concentrer ses efforts sur la consolidation du développement économique nécessaire à l'amélioration des conditions de vie des nombreuses personnes vivant dans la pauvreté au sein de la société indienne. L'Inde devrait également rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire et le Traité d’interdiction des essais nucléaires en vue de renforcer ces Traités et de rétablir la confiance dans la région.

M. IAN SOUTAR (Royaume-Uni), a indiqué que la présidence de l'Union européenne a exprimé son effarement face aux essais nucléaires effectués par l'Inde. L'Union européenne a également décidé que la question de ces essais serait discutée au sein de son Comité politique. D'autre part, il est nécessaire que les voisins de l'Inde fassent preuve de retenue et que l'Inde

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signe le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, sans conditions, et participe aux efforts déployés au niveau international pour mettre fin aux essais nucléaires.

M. ERWIN HOFER (Suisse) a déclaré que les essais nucléaires auxquels l’Inde a procédé, bien qu’ils ne violent aucun traité international auquel l’Inde a adhéré, vont à l’encontre des efforts visant à empêcher la prolifération nucléaire. Ces essais peuvent en particulier faire craindre d’autres préparatifs dans le domaine nucléaire militaire et annoncer une dangereuse course aux armements dans la région. Enfin, la reprise d’essais nucléaires par l’Inde fait peser des risques sur la mise en oeuvre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires déjà signé par 149 États. La Suisse invite les autorités indiennes à s’abstenir d’effectuer d’autres expérimentations nucléaires, sous quelque forme que ce soit, et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, le TNP, ainsi qu’au Traité sur les essais.

La Suisse espère d’autre part que les États d’Asie du Sud ne céderont pas à la tentation d’une course aux armements nucléaires et éviteront toute action qui pourrait mettre en danger la paix et la sécurité dans cette région. Les explosions indiennes, a déclaré M. Hofer, reposent, il est vrai, la question des progrès du désarmement et de la non-prolifération nucléaires. Elles soulèvent aussi le problème de l’inégalité de l’ordre nucléaire mondial et de l’inquiétude profonde des États non dotés d’armes nucléaires à l’égard de la lenteur de la mise en oeuvre concrète des promesses de désarmement faites en vertu de l’article VI du TNP. Les faibles résultats de la deuxième session du Comité préparatoire de la Conférence d’examen du TNP de l‘an 2000, qui s’est terminée vendredi dernier ici même, ont à nouveau mis ce problème en lumière. La Suisse continue de penser que la Conférence du désarmement reste tout destinée à ouvrir des négociations sur certains domaines du désarmement nucléaire et de la maîtrise des armements nucléaires, à commencer par celui d’un traité prévoyant l’arrêt de la production de matières fissiles à des fins militaires.

M. MYKOLA MAIMESKUL (Ukraine), a affirmé qu'il aurait préféré prendre la parole pour faire part à la Conférence d'événements positifs survenus dans son pays, comme la décision du Gouvernement ukrainien d'éliminer 25 bombardiers lourds Tupolev-95 et 19 bombardiers lourds Tupolev-160 destinés à transporter des missiles de croisière nucléaires à longue portée. Malheureusement, la question des essais nucléaires qui était censée avoir été résolue à la fin de l'année 1996 retient une fois de plus l'attention de la communauté internationale. M. Maimeskul a donné lecture d'une déclaration du Ministère des affaires étrangères de l'Ukraine aux termes de laquelle il est affirmé que les trois essais nucléaires souterrains effectués par l'Inde le 11 mai ont suscité une vive préoccupation en Ukraine dans la mesure où ils violent le moratoire sur les essais nucléaires observé par la communauté internationale ces dernières années. L'Ukraine condamne cette mesure prise par l'Inde, qui

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constitue une menace pour les accords internationaux existants dans le domaine de la non-prolifération nucléaire. L'Ukraine demande aux gouvernements de l'Inde et d'autres pays de coopérer plus activement en faveur de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire et de redoubler d'efforts pour parvenir à l'élimination complète des armes nucléaires.

M. CLIVE WALLACE PEARSON (Nouvelle-Zélande) a déploré la décision de l'Inde de procéder à deux séries d'essais nucléaires. Elle condamne ces essais tout comme elle a condamné tous les essais nucléaires par le passé. L'Inde a toujours affirmé son engagement en faveur du désarmement nucléaire. C'est pourquoi le Gouvernement de la Nouvelle-Zélande est surpris et très déçu que l'Inde ne soit pas à la hauteur de cet idéal. La Nouvelle-Zélande, a indiqué M. Pearson, a rappelé son Haut Commissaire à New Delhi pour consultations. Il a lancé un appel aux autres pays de la région pour qu'ils continuent de faire preuve de retenue face à ces événements. Rien ne doit être fait pour affaiblir, de quelque façon que ce soit, la norme internationale contre les essais nucléaires. Les essais nucléaires indiens constituent une atteinte grave à la non-prolifération et aux efforts internationaux pour éliminer les armes nucléaires. La Nouvelle-Zélande lance un appel à l'Inde pour qu'elle prenne l'engagement de ne plus procéder à des essais nucléaires et pour qu'elle adhère au Traité sur la non-prolifération nucléaire et au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.

MME SAVITRI KUNADI (Inde) a déclaré que l'Inde a procédé avec succès à trois essais nucléaires souterrains le 11 mai. Ces essais ont été menés après une retenue observée involontairement par l'Inde depuis vingt-quatre ans. Ces essais ont été suivis de deux autres essais nucléaires souterrains le 13 mai. En procédant à ces essais, l'Inde n'a violé aucune de ses obligations ni aucun de ses engagements internationaux. La décision de mener ces essais a été prise par l’Inde en tenant compte de ses besoins nationaux en matière de sécurité. L'Inde reste attachée à l'élimination complète de toutes les armes nucléaires. Elle estime que des accords universels, globaux, non discriminatoires et effectivement vérifiables en matière de désarmement offre le meilleur moyen d'aborder la question du désarmement nucléaire et elle demeure disposée à coopérer avec d'autre pays dans ces efforts.

M. BJORN SKOGMO (Norvège), a condamné les essais nucléaires effectués par l'Inde les 11 et 13 mai dernier. Cette décision de l'Inde constitue un sérieux camouflet pour les efforts internationaux en matière de non- prolifération nucléaire et de désarmement nucléaire et met un terme au moratoire de fait qui existait depuis la conclusion du Traité d’interdiction des essais nucléaires en 1996. La Norvège demande à l'Inde de renoncer immédiatement à tout essai nucléaire et de s'abstenir de toute action qui pourrait détériorer davantage la situation. L'Inde doit signer et ratifier sans condition le TNP et le Traité d’interdiction des essais nucléaires. La Norvège exhorte les autres pays de la région à faire preuve de la plus grande retenue et à ne pas suivre l'exemple de l'Inde.

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M. CELSO LAFER (Brésil), a affirmé que son Gouvernement a exprimé dès le 11 mai sa consternation face aux trois essais nucléaires effectués par l'Inde ce jour-là et a exhorté l'Inde à adhérer au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Après les nouveaux essais auxquels l'Inde a procédé hier, le Gouvernement du Brésil réitère aujourd'hui son appel à l'Inde pour qu'elle s'abstienne de tout nouvel essai et demande à tous les pays de l'Asie du Sud de faire preuve de la plus grande retenue. M. Lafer a affirmé que les essais nucléaires peuvent avoir des conséquences imprévisibles pour la sécurité régionale et globale et risquent d'exacerber les tensions qui pourraient entraîner une nouvelle course aux armements. Aucune justification ne peut légitimer des armes de destruction massive dont la possession ne saurait assurer la protection de quelque État que ce soit. Le Brésil n'entérine pas la théorie de la dissuasion nucléaire qui équivaut à brandir une menace d'utilisation aveugle de la violence. Il faut que des engagements clairs et sans ambiguïté soient pris, par tous les pays dotés d'armes nucléaires, en faveur d'un programme d'élimination complète des armes nucléaires. Le désarmement nucléaire est le seul remède efficace permettant d'éviter la prolifération nucléaire. La Conférence ne doit pas être empêchée d'aborder comme il se doit la question du désarmement nucléaire qui reste la question politique essentielle de notre temps.

M. LARS NORBERG (Suède), a affirmé que son Gouvernement condamne les essais nucléaires souterrains auxquels l'Inde a procédé les 11 et 13 mai dernier. Ces essais inacceptables constituent un camouflet pour la communauté internationale et pour le régime de non-prolifération mondial. Il est impératif que l'Inde s'abstienne de toute action qui pourrait aggraver encore davantage la situation. L'Inde doit reconsidérer sa politique nucléaire et adhérer au TNP et au Traité d’interdiction des essais nucléaires. Le Gouvernement suédois demande aux États concernés de faire preuve de la plus grande retenue pour prévenir la course aux armements et maintenir la paix et la stabilité dans la région.

M. ANDRÉ MERNIER (Belgique) a déclaré que la décision du Gouvernement indien rompt de façon inadmissible avec la norme internationale en cette matière. Cette norme, c’est le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Sa violation est un anachronisme qu’on ne peut que condamner. Cette décision va à contre-courant des efforts déployés par tous pour réduire jusqu’à leur élimination totale les arsenaux nucléaires, a encore souligné M. Mernier. La Belgique en appelle au Gouvernement indien pour qu’il renonce au nucléaire militaire et rejoigne l’écrasante majorité des États en adhérant au Traité de non-prolifération nucléaire. Nul doute qu’une telle décision n’entraîne son voisin pakistanais à faire de même. L’accession de l’Inde et du Pakistan au TNP serait une contribution majeure à l’apaisement de la région et bénéficierait à tous ses États.

M. AMADOR MARTÍNEZ MORCILLO (Espagne) a déclaré que les actes récents posés par l'Inde vont à l'encontre du moratoire de fait qui était respecté par l'ensemble de la communauté internationale. Ils sont également contraires aux efforts visant à l'établissement de l'organisation chargée de surveiller l'application du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et à

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oeuvrer en faveur de la non-prolifération d'armes de destruction massive. L'Espagne exhorte l'Inde à adhérer au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Elle demande aussi aux pays d'Asie du Sud de ne pas se laisser entraîner dans une course aux armements qui pourrait avoir des effets déstabilisateurs dans la région et au-delà.

M. PÉTER NÁRAY (Hongrie) a déclaré que le Ministre des affaires étrangères de son pays a fait hier une déclaration exprimant les regrets du Gouvernement hongrois devant les essais nucléaires menés par l'Inde et s'associe à la déclaration faite le 12 mai par la présidence de l'Union européenne.

M. VASILY SIDOROV (Fédération de Russie) a donné lecture de la déclaration faite le 12 mai par le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, qui souligne l'anxiété et la préoccupation de la Russie en apprenant que l'Inde avait effectué trois essais nucléaires le 11 mai. Le gouvernement estime que ces essais vont à l'encontre des efforts internationaux pour renforcer le régime de non-prolifération. La Russie estime que de tels actes sont inadmissibles alors qu'il existe un moratoire international sur les essais nucléaires. En tant que proche ami de l'Inde, la Russie regrette profondément cet acte et lui demande de réexaminer sa politique nucléaire actuelle. M. Sidorov a ajouté que les essais réalisés le 13 mai ajoutant aux motifs de préoccupation de la Russie.

M. LI CHANGHE (Chine) a déploré que le gouvernement indien, faisant fi des réactions internationales à la suite des essais nucléaires effectués le 11 mai, a de nouveau mené des essais le 13 mai. Le Gouvernement chinois est consterné et condamne ces essais qui sapent les efforts des Nations Unies pour faire cesser les essais nucléaires et qui auront de graves conséquences sur la paix et la sécurité pour l'Asie du Sud et la communauté internationale dans son ensemble. Malgré les appels répétés lancés à l’Inde pour cesser ses essais nucléaires, ce pays a agi au mépris des souhaits de la communauté internationale dans ses efforts pour imposer son hégémonie sur l'Asie du Sud. L'Inde affirme que la Chine représente une menace pour elle. C'est un mensonge dans le but d'acquérir des armes nucléaires.

M. Li a souligné que la Chine s'est toujours efforcée d'avoir des relations amicales avec ses voisins. La Chine s'est en outre engagée à ne pas utiliser d'armes nucléaires contre des États non dotés d'armes nucléaires et demande à l'Inde de s'abstenir de tout acte qui pourrait aggraver la situation. La Chine continuera de suivre de près la situation.

M. DONALD SINCLAIR (Canada) a souligné que le Premier Ministre de son pays, M. Jean Chrétien, a, dans une déclaration le 13 mai en réponse à la seconde série d'essais nucléaires conduite par l'Inde, condamné l'attitude indienne. M. Chrétien a déclaré que le Canada était choqué et déçu par l'action de l'Inde qui pourrait entraîner une course aux armements nucléaires dans le sous-continent indien et amener d'autres pays de la région à construite et tester des armes nucléaires. Le Premier Ministre canadien a

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ajouté que les relations de son pays avec l'Inde étaient suspendues et a annoncé une série de mesure que le Canada appliquera immédiatement, y compris le rappel à Ottawa du Haut Commissaire canadien en signe de protestation. M. Chrétien a également assuré que d'autres mesures seraient annoncées après consultations avec les amis et alliés du Canada. Déjà, le 11 mai, après la première série d'essais effectuée par l'Inde, le Ministre canadien des affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy, avait, depuis Londres, exhorté l'Inde à renoncer à son programme d'armement nucléaire et à signer le TNP et le Traité d’interdiction des essais nucléaires. Il avait aussi demandé aux pays de la région de faire preuve de retenue.

M. J.S. SELEBI (Afrique du Sud) a déclaré que ce n'est qu'en recherchant ensemble le désarmement nucléaire et la non-prolifération nucléaire que la communauté internationale pourra assurer que le monde ne sera plus confronté à la menace de l'holocauste nucléaire que ne saurait manquer d'engendrer une nouvelle course aux armements nucléaires, qui semblait pourtant appartenir au passé. L'Afrique du Sud avait déjà hier exprimé sa profonde préoccupation devant les essais nucléaires indiens car elle s'oppose à tous les essais nucléaires, ayant elle-même détruit toute sa capacité en armes nucléaires. Elle exprime l'espoir que ces essais ne mèneront pas à une course aux armements en Asie du Sud.

MME ANNE ANDERSON (Irlande) a déclaré que le gouvernement de son pays a exprimé sa profonde consternation devant les essais nucléaires menés par l'Inde, qui démontrent son mépris pour l'opinion internationale. L'émergence d'une nouvelle puissance nucléaire constitue un sérieux obstacle à l'avènement d'un monde exempt d'armes nucléaires.

M. IFTEKHAR A. CHOWDHURY (Bangladesh) a prêché le calme dans la région sud-asiatique et a espéré que tous les pays de la région s'abstiendront d'appliquer des programmes de militarisation. Il a insisté sur le riche passé historique que partagent les peuples de cette région. Il y a des moments dans l'histoire où il vaut mieux attendre, face à une crise, que de se hâter pour ensuite le regretter. Le Bangladesh a adhéré au TNP et au Traité d’interdiction des essais nucléaires et engage tous les pays à suivre cette voie. Le Bangladesh a pour principal objectif de faire bénéficier son peuple des fruits du développement.

M. MURAT SUNGAR (Turquie) a rappelé que son pays a toujours appuyé les efforts internationaux en faveur de la non-prolifération nucléaire. À cet égard, les essais nucléaires effectués par l'Inde constituent un rebondissement regrettable dont il faut espérer qu'il n'aura aucune répercussion sur les efforts internationaux en cours.

M. GIUSEPPE BALBONI ACQUA (Italie), a affirmé que son pays est profondément déçu par les trois essais nucléaires souterrains effectués lundi dernier en Inde. Ce comportement de l'Inde va à l'encontre des efforts de la communauté internationale visant à consolider la non-prolifération et le désarmement nucléaire. Vis-à-vis d'un acte aussi déplorable, a-t-il

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poursuivi, il convient que tous sachent faire preuve de sens de responsabilité et de retenue et appuient la détermination de la communauté internationale à réaliser les objectifs inscrits dans le Traité pour l'interdiction complète des essais nucléaires, déjà signé par 149 pays et en voie de ratification. L'Italie invite le Gouvernement indien à revoir sa position et à adhérer le plus rapidement possible au Traité.

M. D. COUNDOUREAS (Grèce), a affirmé que son pays appuie l'élimination des armes de destruction massive et a signé le Traité d’interdiction des essais nucléaires car ce traité est une première étape vers l'élimination des armes nucléaires. La Grèce estime que les essais nucléaires constituent une menace très grave sur l'environnement et la santé publique. La Grèce est affligée par les essais nucléaires effectués par l'Inde cette semaine qui peuvent détruire les efforts déployés pour mettre en place un régime de non- prolifération. L'Inde doit signer et ratifier le Traité sur les essais, ce qui permettrait de renforcer la confiance et la stabilité en Asie du Sud. La Grèce s'oppose fermement à tout nouvel essai nucléaire en Asie du Sud ou ailleurs.

M. ALI KHORRAM (République islamique d'Iran) a affirmé que le désarmement nucléaire continue d'être l'objectif essentiel de la Conférence du désarmement. Malheureusement, une poignée d'États nucléaires se sont opposés à la réalisation de tout progrès en direction du désarmement nucléaire. La République islamique d'Iran a toujours pensé que le TNP et le Traité d’interdiction des essais nucléaires pourrait contribuer à l'objectif commun de désarmement nucléaire. Aussi, la République islamique d'Iran ne peut qu'exprimer sa préoccupation face aux essais nucléaires effectués cette semaine par l'Inde. Ces essais pourraient malheureusement servir de prétexte pour retarder la réalisation du désarmement nucléaire. Or, la création d'une zone dénucléarisée en Asie du Sud pourrait permettre de tendre vers cet objectif de désarmement.

M. V. RODRÍGUEZ CEDEÑO (Venezuela) a déclaré que les impératifs de sécurité invoqués pour justifier le recours aux essais et aux armes nucléaires ont en fait pour effet d'accroître l'instabilité au niveau régional et international. Le Venezuela est disposé à entamer dès que possible des négociations sur le désarmement nucléaire.

M. FRANÇOIS RIVASSEAU (France) a rappelé l'attachement de son pays à la cause du désarmement nucléaire et de la non-prolifération et à la stabilité en Asie du Sud. Les essais nucléaires menés par l'Inde constituent un développement profondément regrettable qui conduit la France à insister pour que l'Inde annonce sans ambiguïté sa renonciation définitive aux armes nucléaires et annonce sa décision de signer sans condition le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, pour qu'elle annonce également sa participation aux négociations sur l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires et fasse sa part pour stopper la prolifération des armes nucléaires.

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M. ROBERT GREY (États-Unis) a souligné la gravité de la situation en matière de sécurité internationale posée par la série d'essais nucléaires menés par l'Inde. Il a déploré à cet égard le fait que la Conférence n'ait pu tenir une réunion spéciale le 13 mai pour examiner d’urgence cette question, sapant ainsi encore davantage la capacité de la Conférence du désarmement à fonctionner de façon crédible en tant qu'instance efficace de désarmement multilatéral. M. Grey a donné lecture de la déclaration faite par le Président des États-Unis, M. Bill Clinton, suite aux essais du 11 mai, ainsi que des sanctions imposées à l'Inde par les États-Unis.

Les États-Unis déplorent vivement les essais nucléaires que vient de mener l'Inde. Les mesures prises par le Président Clinton en témoignent. Il a relevé que la communauté internationale est pratiquement unanime à les condamner. Les essais nucléaires de l'Inde sont particulièrement regrettables alors que la communauté internationale a pris des mesures importantes pour réduire les menaces posées par les armes nucléaires, notamment en négociant avec succès le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et en renforçant le Traité sur la non-prolifération nucléaire. Les États-Unis lancent un appel à l'Inde pour qu'elle s'associe aux efforts visant à renforcer le régime international de non-prolifération des armes nucléaires, notamment dans le cadre des négociations sur l'interdiction de la production des matières fissiles, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et le TNP lui-même. Il s'est dit certain que tout le monde est d'accord pour dire qu'une escalade de la course aux armements en Asie du Sud est contraire aux intérêts de tous.

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