REUNION DE HAUT NIVEAU : LES PAYS EN TRANSITION DEMANDENT UNE AIDE INTERNATIONALE ACCRUE POUR RELEVER LES DEFIS ENVIRONNEMENTAUX AUXQUELS ILS FONT FACE
Communiqué de Presse
ENV/DEV/432
REUNION DE HAUT NIVEAU : LES PAYS EN TRANSITION DEMANDENT UNE AIDE INTERNATIONALE ACCRUE POUR RELEVER LES DEFIS ENVIRONNEMENTAUX AUXQUELS ILS FONT FACE
19980430 La Commission du développement durable a poursuivi, cet après-midi, sa réunion de haut niveau. Plusieurs ministres et hauts responsables de pays en transition ont mis l'accent sur les difficultés économiques et écologiques qu'ils rencontrent dans le cadre de la transition vers l'économie de marché. Ce n'est pas la volonté d'utiliser des technologies écologiquement rationnelles qui manque, mais les moyens financiers, ont-ils souligné. Partant, ils ont appuyé la création d'une base de données sur les nouvelles technologies à laquelle tous les pays et tous les secteurs intéressés pourraient avoir accès. En outre, plusieurs intervenants ont déploré le manque d'aide de la communauté internationale pour faire face aux conséquences des catastrophes écologiques, comme l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, il y a 12 ans, ou la pollution dans la mer d'Aral. Ils ont lancé un appel en faveur du renforcement de la coopération internationale et régionale en vue de prévenir ce type de catastrophes et de se donner les moyens d'y faire face.Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat : Nouvelle-Zélande, Monaco, Ukraine, Kirghizistan, Islande, Fédération de Russie, République islamique d'Iran, Bélarus, Egypte, Philippines et Norvège. Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), du Caucus de la jeunesse, du Caucus des ONG du Sud et du Groupe des femmes ont également pris la parole.
La Commission se réunira demain matin à partir de 10 heures pour achever sa réunion de haut niveau.
Débat
M. SIMON UPTON, Ministre de l'environnement de la Nouvelle-Zélande, a estimé qu'il faut avoir un débat franc sur les questions du développement durable afin de pouvoir parvenir à un consensus. Il est essentiel d'élaborer des politiques de suivi des activités de développement durable. Il faut traiter les questions environnementales d'une façon large qui tienne compte de tous les aspects de la durabilité. Il serait bon d'intégrer les idées avancées durant la période intersessions dans le texte qui est négocié au cours de cette session. La Nouvelle-Zélande estime que le travail intersessions est capital et doit être mieux utilisé. Il ne s'agit pas ici de mener une diplomatie classique et d'aboutir à un texte juridiquement contraignant mais plutôt de permettre un échange d'idées permettant d'aller de l'avant et de réaliser les objectifs du développement durable. La Nouvelle-Zélande estime qu'il est important de renforcer les capacités technologiques des pays en développement, particulièrement des petits Etats insulaires en développement. Pour cela, il est nécessaire que ces pays disposent de ressources humaines et financières adéquates.
M. BERNARD FAUTRIER (Principauté de Monaco) a déclaré que Monaco, dès hier, a signé le "Protocole de Kyoto". Mais il est clair que ce consensus minimum sera loin de résoudre les problèmes de changements climatiques et il est donc évident qu'il faudra, à l'avenir, accroître les efforts dans ce domaine, si l'on veut espérer assurer réellement le développement durable. Monaco se sent spécialement concerné par les problèmes des ressources en eau douce et du rôle de l'industrie dans le développement durable en raison de l'activité industrielle qui y est déployée sur un territoire exigu et de son appartenance à une région méditerranéenne où les problèmes d'eau douce sont particulièrement aigus. A cet égard, le Ministre a évoqué l'importante contribution que la Commission méditerranéenne du développement durable aux travaux de laquelle Monaco participe activement.
Le Ministre a expliqué que les premiers textes monégasques instituant des périmètres de protection pour les sources d'eau potable remontent à 1892. Aujourd'hui, la totalité de la population a accès à l'eau potable et la consommation s'établit globalement à 172m3 par habitant et par an; ce qui est un des taux les plus faibles de la région méditerranéenne. Toutes les nappes aquifères et les sources de la Principauté sont instrumentées, ce qui permet tout à la fois de suivre leurs réactions par rapport aux contraintes d'exploitation, mais aussi de réagir rapidement à leurs éventuelles pollutions. Les seules observées jusqu'à présent, au demeurant très rares, étaient causées par des fuites d'hydrocarbures venant de chantiers souterrains ou de cuves non étanches. L'arrivée du flux polluant a été détecté par les mesures des caractères physico-chimiques, ce qui a permis de stopper immédiatement l'exploitation.
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Une partie de l'eau exploitée à Monaco provient d'une nappe en équilibre avec la mer, ce qui rend nécessaire une gestion adaptée permettant de préserver la nappe d'eau douce de toute intrusion saline. En dépit de la progression de la population et de l'activité économique, la consommation en eau n'a pas évolué durant les quinze dernières années; ceci parce que le taux de fuite, le plus bas du bassin méditerranéen, est de l'ordre de 5% à peine des volumes mis en distribution. D'autre part, il y a une sensibilisation constante auprès des usagers domestiques mais également auprès des usagers publics et collectifs et des industries. Dans le même esprit, la plus grande partie des activités industrielles a mis en place des systèmes de recyclage de l'eau utilisée.
M. V. BRATISHKO, Premier Vice-Ministre pour la protection de l'environnement et la sécurité nucléaire de l'Ukraine, a souligné l'importance d'une approche intégrée de la gestion des ressources en eau qui tienne compte des réalités économiques, sociales et environnementales, et a souhaité le renforcement du dialogue politique international sur cette question. L'Ukraine rencontre d'énormes problèmes économiques et écologiques, a-t-il souligné. L'industrie du pays exige beaucoup d'eau et constitue une source de pollution importante. C'est pourquoi, il est nécessaire d'introduire des changements technologiques. Toutefois, cela exige d'énormes ressources financières dont le pays ne dispose pas. Le représentant a préconisé la création d'une base de données concernant les nouvelles technologies qui permettrait à tous les pays et tous les secteurs d'avoir accès à ces informations. Rappelant la catastrophe de Tchernobyl, il y a 13 ans, il a souligné le fait que la solution des problèmes de sécurité liés à la centrale et la réhabilitation de l'environnement exigeaient d'énormes ressources financières. Or, jusqu'à présent le pays doit gérer ces problèmes de manière quasi autonome. Il a affirmé que la catastrophe de Tchernobyl avait causé des pertes évaluées à environ 120 dollars de milliards de dollars, soit 6 budgets annuels du pays. Un milliard de dollars est en outre nécessaire pour le financement des programmes sociaux en faveur des populations touchées par la catastrophe. L'Ukraine a des difficultés à assumer seule les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, a-t-il souligné. Partant, il a lancé un appel à la communauté internationale en faveur d'un renforcement de la coopération pour surmonter les problèmes écologiques. Il a fallu plus de 10 ans pour que la communauté internationale reconnaisse que la catastrophe de Tchernobyl est le prix que doit payer l'humanité pour ses recherches de nouvelles technologies. L'Ukraine a dû attendre 11 ans pour obtenir une aide pour la construction du sarcophage de la 4ième turbine de Tchernobyl.
Dans le cadre de ses efforts dans le domaine du développement durable, le Gouvernement ukrainien a créé une commission nationale du développement durable et a commencé à mettre en place une expérience écologique et économique. L'Etat finance également des projets visant à l'amélioration
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de la qualité de l'eau potable. On examine, en outre, le problème des ressources transfrontalières. Le représentant s'est réjoui du fait que la coopération entre son pays et l'Union européenne ouvre de nouvelles possibilités pour résoudre ensemble les problèmes du développement durable du pays.
M. CARLOS SERSALE DI CERISANO, Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel - ONUDI, a déclaré, au nom de M. Carlos Magariños, Directeur général de l'ONUDI, que le travail de la Commission sur les questions relatives à l'industrie, l'eau et les transferts de technologie offre l'occasion d'évaluer les progrès réalisés dans ces secteurs et d'étudier les nouvelles voies à prendre. Il a rappelé les réalisations de l'ONUDI en matière de transferts de technologie et de promotion des technologies écologiquement rationnelles. La nouvelle orientation politique de l'ONUDI se base sur le concept clef de développement industriel durable et comprend trois éléments interdépendants à savoir le développement d'une économie forte et compétitive; la création d'emplois productifs; et la protection de l'environnement. Il a souligné que la protection de l'environnement a pris une importance croissante au cours des dernières années dans les activités liées au développement de l'ONUDI. Dans le cadre de cette nouvelle approche, l'ONUDI met en application les décisions et résolutions de la Commission du développement durable, et intensifiera ses efforts dans les programmes communs avec d'autres organismes du système de l'ONU, et notamment l'UNEP. Elle renforcera aussi ses travaux sur le terrain et intensifiera ses activités en vue de la construction de capacités nationales de développement industriel durable et en particulier à travers des programmes dans les industries agricoles en Afrique. M. di Cerasino a déclaré que le développement durable constitue un défi mondial qui nécessite une réponse mondiale et que les problèmes de pauvreté, d'exclusion économique et sociale et de dégradation écologique dépassent les frontières nationales. Il considère que seul un système efficace de coopération multilatérale peut parvenir à relever ces défis.
Mme ZAMIRA ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a déclaré que la présente session de la Commission du développement durable fournit une opportunité d'échanges de vues et de recherche de consensus sur les actions nécessaires au lancement d'une stratégie d'approche favorable à la mise en place de politiques durables de l'usage socio-économique des ressources en eau potable. L'eau est l'un des éléments les plus importants de la survie humaine, de la croissance économique et du développement. Elle est irremplaçable en ce qui concerne la satisfaction des besoins alimentaires, sanitaires, agricoles, halieutiques, industriels, hydroélectriques, et autres activités de transport et de loisirs. La plupart des cours d'eau prennent naissance dans les zones montagneuses, qui sont aussi des réservoirs d'eau potable sous la forme de glace, de neige, de lacs et de retenues. Etant donné que 35% de la population mondiale risque de connaître des pénuries d'eau potable à partir de l'an 2025, la gestion
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de l'eau et la coopération économique entre les territoires situés en amont, fournisseurs d'eau à ceux situés en aval des cours d'eau, qui se retrouvent consommateurs, deviendront extrêmement importantes au 21ème siècle. Le Kirghizistan se réjouit que cela soit reflété dans le paragraphe 15 de la proposition de rapport du Groupe de travail intersessionnel ad-hoc sur les stratégies de gestion des ressources en eau potable.
En vue d'attirer l'attention de la communauté internationale sur l'importance exceptionnelle des massifs montagneux, le Kirghizistan a proposé que soit proclamée une année internationale des montagnes, et une résolution du Conseil économique et social, coparrainée par 45 Etats, a été adoptée à ce sujet par consensus, l'année dernière. Cette résolution, favorable à la mise en place de voies et moyens susceptibles d'assurer le développement des pays montagneux, permettra aussi de dégager et de répartir les différentes genres d'activités à promouvoir dans le domaine du développement durable des zones de montagnes. Ceci sera fait dans le cadre de la Commission du développement durable, de manière à encourager les gouvernements à démarrer des actions aux niveaux national et régional en préparation de la célébration de l'Année internationale des montagnes.
M. TRYGGVI FELIXSON, Ministère de l'environnement de l'Islande, a déclaré qu'une gestion intégrée des ressources en eau, visant à améliorer la qualité de toutes les eaux, était directement liée à la santé des océans. Environ 80% de la pollution des océans est d'origine terrestre. Il a donc préconisé l'application effective du Programme mondial d'action pour la protection de l'environnement marin à partir des sources terrestres, adopté en 1995 à Washington, qui permettrait de réduire la pollution des océans et aurait, en plus, un impact positif sur la gestion et la protection des ressources en eau douce. Les produits chimiques, et en particulier les polluants organiques, qui polluent les ressources en eau douce constituent également une menace pour la vie des océans. A cet égard, il a estimé qu'un effort considérable et un soutien politique seraient nécessaires pour parvenir à un accord mondial sur ces produits d'ici l'an 2000. Le représentant a estimé, par ailleurs, que la croissance industrielle et des politiques environnementales rationnelles pouvaient se renforcer mutuellement. Une utilisation croissante des sources d'énergie renouvelables, l'écoefficacité et un entreprenariat responsable peuvent montrer la voie vers des schémas de production plus durables. Il a conclu en appelant à la mise en oeuvre des engagements pris au titre du Protocole de Kyoto en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre et a invité la communauté internationale à résoudre d'urgence toutes les questions laissées en suspens dans ce cadre.
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M. NIKOLAI V. TCHOULKOV (Fédération de Russie) a souligné le fait que les questions liées au développement durable influencent de plus en plus le processus de prise de décision aux niveaux national, régional et international. Il estime cependant que les tâches à accomplir dans le cadre du nouveau programme de la Commission pour 1998-2000 nécessitent davantage d'efforts concertés de la part de tous les Etats Membres. Il a rappelé que la Fédération de Russie a développé un concept nouveau de politique nationale des ressources en eau dont les principes fondamentaux sont entre autre l'approche des bassins; la minimisation des effets négatifs sur la population et l'environnement et la décentralisation de la gestion de ces ressources. Parallèlement à cette politique, des stratégies locales sont progressivement mises en place et testées. Il a déclaré que sa délégation a suivi avec intérêt les discussions de cette session car cela lui a permis de comparer ses propres efforts aux diverses actions internationales entreprises dans ce domaine. En ce qui concerne le rôle de l'industrie dans le développement durable, il a estimé que ce rôle peut être renforcé à travers la combinaison de mesures régulatrices de la part des gouvernements et d'initiatives volontaires du secteur industriel dans le cadre d'un partenariat constructif entre l'Etat, le secteur industriel et la société civile.
M. OSHOTA, Représentant du Caucus des jeunes, a notamment cité, parmi les obstacles les plus importants au développement durable, la diminution de l'aide publique au développement et le déclin des systèmes d'éducation. Il a estimé que les générations futures ne sauront survivre sans dirigeants responsables. Le représentant des jeunes a préconisé l'adoption, sous l'égide des Nations Unies, de codes de conduite pour les sociétés transnationales. Il faut, en outre, aider les petits pays à mettre en place des stratégies durables de développement. Les ONG de jeunes entretiennent un dialogue visant à renforcer leur poids dans les décisions qui sont prises. L'éducation doit être gratuite et accessible à tous et des mesures doivent être prises pour en améliorer la qualité. Il faut, en outre, mettre fin à l'enseignement privé et relever le niveau de l'enseignement public. Il faut reconnaître que les problèmes de développement constituent des défis pour le monde entier et permettre aux étudiants de participer à l'élaboration des cours de développement durable. Il a indiqué que les jeunes s'efforceraient de mobiliser la volonté politique en vue d'obtenir les moyens financiers adéquats pour le financement de politiques durables. Dans ce cadre, il a appelé tous les Etats membres, et en particulier le plus grand débiteur des Nations Unies, à s'aquitter de leur contribution. Enfin, le représentant a souhaité que les jeunes soient mieux représentés dans les diverses instances afin de renforcer la participation de la société civile dans la recherche de solutions.
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M. GUANGCHANG SHI, Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a déclaré que depuis l'adoption d'Action 21, la CESAP a contribué à promouvoir une coopération entre les Etats membres et les membres associés en vue d'atteindre les objectifs de durabilité. Suite à la Conférence ministérielle de 1995 sur l'environnement et le développement en Asie et dans le Pacifique, la CESAP a mis en oeuvre un Programme d'action régional pour le développement durable de l'Asie et du Pacifique pour la période 1996-2000. Ce programme d'action prend notamment en compte les questions relatives à la réduction de la pollution, à la protection et la gestion des ressources naturelles et des écosystèmes, à l'établissement d'indicateurs de développement durable. Le transfert de technologie demeure un élément clé de la mise en oeuvre d'Action 21. Des projets ont été élaborés afin d'intégrer les considérations écologiques à la planification économique. Des efforts ont été faits en vue de promouvoir une planification stratégique de l'environnement tant au niveau national que régional. La CESAP encourage une plus grande coopération des organisations régionales et sous-régionales afin de renforcer les activités de développement durable.
M. HADI NEJAD-HOSSEINIAN (République islamique d'Iran) a estimé que toute tentative d'imposer la protection de l'environnement comme préalable au développement ou vice versa mènerait à une impasse, voire à la paralysie. Ni l'un, ni l'autre ne peuvent être sapés aux dépends de l'autre. Pour le représentant, l'expérience, les réalités sur le terrain et les écarts entre les pays montrent la valeur d'une démarche globale en matière de développement durable. Le succès des efforts entrepris dans le cadre de la Commission exige une ferme volonté politique, la réalisation des engagements pris et la création d'un environnement international favorable à une croissance économique et un développement durables. Il faut, en outre, mettre fin aux mesures coercitives économiques imposées par certains pays développés à des pays en développement, promouvoir le transfert de technologies, fournir une assistance technique, ainsi que les ressources financières, et changer les modes de consommations, surtout des pays développés. Au niveau national, la gestion des ressources en eau constitue une priorité pour l'Iran qui est particulièrement touché par la désertification et la sécheresse. Dans le cadre de la mises en oeuvre des premier et deuxième plans de développement quinquennaux (1989-1999), des ressources importantes ont été attribuées au secteur de l'eau. Ainsi, près de 99% de la population urbaine a aujourd'hui accès à l'eau potable. Des efforts sont, en outre, entrepris pour diversifier la base industrielle du pays et réduire progressivement la dépendance de l'économie à l'égard du secteur pétrolier afin de préserver ces richesses pour les générations futures. La protection de l'environnement est une priorité pour l'Iran étant donné l'écosystème fragile du pays. Ainsi, le Gouvernement s'efforce d'intégrer dans toutes ses politiques des considérations relatives à l'environnement.
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M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) a souligné qu'il a été important, au cours de cette session, d'examiner la gestion de l'eau douce et d'établir un lien entre l'industrie et le développement durable. Il a rappelé que la Conférence de Rio a coïncidé avec la période initiale de transition de son pays vers une économie de marché. Six ans après Rio, le Bélarus a fait d'énormes efforts pour atteindre les objectifs de développement durable. Des mesures ont été prises pour mettre en oeuvre la Stratégie nationale de transition vers un développement durable du pays. De nouvelles bases législatives prenant en compte les principes de durabilité ont été élaborées. Le Bélarus accorde une grande importance à la question de la diversité biologique, du changement climatique et des forêts. La coopération internationale est essentielle dans le domaine de l'environnement et le Bélarus espère pouvoir y contribuer activement.
En avril 1997, le Bélarus, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement, la Commission économique pour l'Europe et le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, a organisé une Conférence internationale sur le développement durable des pays ayant des économies en transition. La Conférence a permis d'identifier les problèmes particuliers de ces pays et de déterminer les moyens d'y remédier efficacement. Le Bélarus étudie la possibilité d'établir un centre régional pour le développement durable à Minsk. M. Sychou a rappelé que cela fait douze ans que l'un des réacteurs de Tchernobyl a explosé. Cette catastrophe est un des plus tragiques événements de l'histoire du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l'Ukraine, en les empêchant d'atteindre les objectifs de développement durable. Une coopération internationale est nécessaire afin de résoudre les problèmes complexes qui découlent de cette catastrophe. M. Sychou a rappelé qu'il est nécessaire que la communauté des donateurs continuent à fournir une aide financière afin que les initiatives qui ont été lancées à la suite de l'explosion de Tchernobyl puissent être pleinement mises en oeuvre.
M. TOLBA, Conseiller principal auprès du Gouvernement pour l'environnement de l'Egypte, a regretté qu'il n'y ait pas eu un dialogue plus interactif entre les participants au débat de haut niveau. M. Tolba a estimé qu'il fallait que les pays en développement soient mieux représentés dans les segments consacrés à des sujets spécifiques organisés au cours des sessions de la Commission. Il faudrait que ces pays soient mieux représentés au cours de la prochaine session de la Commission qui traitera notamment des questions du tourisme et des océans. M. Tolba a évoqué les problèmes sociaux qui accompagnent le développement du tourisme. Il a par ailleurs demandé ce qu'il est advenu des recommandations qui ont été adoptées sur les modes de production et de consommation. Il faudrait que le Secrétariat évalue les événements qui se déroulent parallèlement aux réunions officielles de la session. M. Tolba a regretté que la documentation soit présentée de façon tardive. Il a par ailleurs évoqué la question de la participation des ministres autres que les ministres de l'environnement. Il aurait fallu que les ministres responsables des questions de l'industrie et des ressources en eau soient représentés.
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M. DELFIN GANAPIN, Vice-Ministre de l'environnement et des ressources naturelles des Philippines, a indiqué que le monde des affaires était un partenaire important qui dispose de ressources technologiques et financières qui peuvent être mises au service du développement durable. Tous les partenaires pertinents, les syndicats, les ONG, les secteurs public et privé, doivent être impliqués dans les processus de décision. Il a appuyé la proposition visant à promouvoir une plus forte participation des pays en développement aux débats de la Commission. S'agissant de l'eau douce, il a préconisé l'adoption d'une démarche hautement participative, impliquant en particulier les femmes et les jeunes. Il a indiqué que, pour leur part, les Philippines s'efforceraient de faire intervenir davantage les jeunes lors de la prochaine session de la Commission. Le représentant a déploré le faible niveau de l'APD, estimant que les investissements directs ne peuvent la remplacer.
M. LEIV LUNDE, Secrétaire d'Etat pour le développement international et les droits de l'homme (Norvège), a estimé que les politiques nationales de gestion des eaux devaient combiner les objectifs de réduction de la pauvreté et une approche écologique. Ce qui manque encore, a-t-il souligné, c'est une assistance technique bien coordonnée des donateurs multilatéraux et bilatéraux. Il faut, en outre, surmonter l'inertie actuelle liée au système relativement compliqué du Comité administratif de coordination. Il faut aussi élaborer des mécanismes pour faire rapport et obtenir une véritable orientation intergouvernementale au sein des Nations Unies. Soulignant le fait que les eaux transfrontalières peuvent être source de problèmes et de conflits, il a préconisé de développer une vision commune et d'élaborer des solutions bénéficiant à toutes les parties sur l'utilisation et la gestion communes de ces eaux. Il s'est félicité de la volonté qui a été exprimée au cours du débat sur l'industrie d'examiner attentivement les accords volontaires. Ceux-ci ne peuvent toutefois remplacer les lois et les réglements, a-t-il souligné. Un cadre légal et fiscal réglementaire est nécessaire pour attirer les investissements pour le développement économique durable, ainsi que les investissements étrangers directs. L'abaissement des normes environnementales et du travail n'est pas, en effet, un moyen d'attirer de tels investissements. Il faut, en outre, assurer un appui international aux pays dont les capacités institutionnelles sont insuffisantes. Le représentant a encore souligné l'importance de l'éducation au service du développement durable. Il s'est félicité du fait que les propositions visant à faire avancer l'éducation dans ce domaine ont fait l'objet d'un débat important. A cet égard, il a souligné la nécessité d'assurer la participation des femmes en vue de favoriser le changement des attitudes et des comportements.
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M. MAGDI IBRAHIM, Représentant de l'organisation non gouvernementale ENDA, au nom du Caucus des ONG du Sud, a appelé à une participation plus équitable aux travaux de la Commission du développement durable, sur une base de représentativité régionale, notamment en ce qui concerne les débats liés à l'industrie et aux affaires, dans lesquels les pays du Sud n'ont pas été suffisamment impliqués. Les ONG du Sud soutiennent la proposition des gouvernements, qui ont suggéré que l'eau potable garde sa valeur et son statut de besoin social de base. Les ONG appellent à une meilleure gestion participative de cette ressource.
En ce qui concerne la 7ème session de la Commission du développement durable, les ONG du Sud souhaitent qu'une approche intersectorielle soit de mise lorsque seront abordées les questions relatives à l'écotourisme, aux océans, et aux modes de consommation et de production. De même, la lutte contre la désertification et la pauvreté devrait être abordée de manière globale, et l'accent devrait être mis sur les aspects critiques de ces problèmes ayant un impact sur la sécurité alimentaire. Les ONG lancent aussi un appel au Secrétariat pour que les travaux de la CDD se fassent dans le respect de l'esprit de Rio, c'est-à-dire qu'ils soient un forum où les aspects du développement durable sont traités de manière intégrée et inclusive. Les gouvernements sont invités, s'agissant des financements économiques et de développement, à analyser minutieusement les négociations en cours sur l'Accord Multilatéral sur les Investissements (AMI), et à mesurer ses impacts et ses implications potentiels sur les pays en développement et sur leur souveraineté.
Mme ORAL ATANIYAZOVA, Coordinatrice du Caucus des femmes, a estimé qu'il est essentiel que l'eau soit protégée car elle répond à un droit humain. Elle a évoqué le problème de la mer d'Aral et a demandé à ce que des solutions qui prennent en compte les principes de durabilité puissent être trouvées. La question de la pollution de l'eau doit être examinée de façon urgente. Mme Ataniyazova a estimé que les pollueurs de l'eau devraient être imposés.
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