LA COMMISSION SE PENCHE SUR LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DURABLE RENCONTRES PAR LES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT
Communiqué de Presse
ENV/DEV/426
LA COMMISSION SE PENCHE SUR LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DURABLE RENCONTRES PAR LES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT
19980423 Elle clôture son débat sur les approches stratégiques de la gestion des eaux douces, sur l'industrie et sur le transfert des technologiesLa Commission du développement durable a entamé cet après-midi son examen des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. M. Kenneth Ruffing, de la Division du développement durable, a présenté la documentation relative à ce point. Au cours du débat général qui a suivi, plusieurs intervenants ont reconnu que les obstacles spécifiques que les petits Etats insulaires en développement doivent surmonter pour parvenir à un développement durable ne pouvaient être éliminés sans un véritable partenariat mondial. La précarité des ressources en eau douce, la gestion des déchets, les changements climatiques, l'élévation du niveau des mers constituent autant de défis à relever qui nécessitent des ressources financières et humaines dont ne disposent pas ces pays. Partant, nombre d'entre eux ont plaidé en faveur d'un accroissement de l'assistance technique et financière internationale en vue d'un renforcement de leurs capacités institutionnelles. Ils ont en outre souligné la nécessité de trouver un équilibre entre les impératifs économiques, écologiques et sociaux dans les stratégies mises en place.
Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Samoa, Royaume-Uni (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Jamaïque, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Barbade, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Inde, Cuba, Australie, Fidji, Japon, Philippines, Iles Marshall, Canada, Guyana, Trinité-et-Tobago, Chine et Malte. Le représentant du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a également fait une déclaration.
La Commission a en outre achevé d'examiner le point de son ordre du jour relatif au transfert des technologies, au renforcement des capacités, à l'éducation, aux sciences et aux activités de sensibilisation. Elle a à ce titre entendu le représentant de la Fédération de Russie et du Bénin, ainsi que les représentant de l'UNESCO et de l'Institut international des océans.
(à suivre - 1a)
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La Commission a également achevé son débat sur les approches stratégiques de la gestion en eaux douces et sur l'industrie. Dans ce cadre, les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Norvège, Bolivie, Kenya, République arabe syrienne, Royaume-Uni (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Chine, Egypte, Inde, Colombie, République islamique d'Iran, Etats-Unis, Soudan, Cuba, Canada et Algérie. L'Observateur de la Suisse et les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de l'Organisation arabe pour le développement agricole et de la Fédération internationale des centres de développement humain et de voisinage sont également intervenus.
La Commission se réunira brièvement demain matin, à 10 heures, pour la présentation des projets de décisions qui doivent être examinés par les groupes de travail.
TRANSFERT DE TECHNOLOGIE, RENFORCEMENT DES CAPACITES, EDUCATION, SCIENCES ET ACTIVITES DE SENSIBILISATION
Débat
Mme GRACE IIJIMA, représentante de la Fédération internationale du vieillissement, a souligné que les personnes âgées ont des connaissances qu'elles peuvent partager utilement avec le reste de la société. C'est pourquoi, il faut reconnaître leur rôle et accroître leur participation dans l'action pour réaliser les objectifs du développement durable. Pour cela, elles doivent avoir accès aux ressources et pouvoir satisfaire leurs besoins essentiels en matière de logement, de soins de santé, et de transport, et pouvoir, en outre, exercer des activités rémunérées. Tous les pays doivent déterminer de nouvelles possibilités pour les personnes âgées pour qu'elles puissent participer au développement économique général. Il faut promouvoir un vieillissement actif, via l'accès au crédit, et donner aux personnes âgées des rôles clés dans les programmes de recherche et les campagnes de sensibilisation.
Mme ELIZABETH MANN BORGESE, représentante de l'Institut international des océans, a noté un document intitulé "gestion de l'eau et technologie" qui a été préparé par l'Institut. La représentante a estimé que des propositions concrètes ont été faites en ce qui concerne le renforcement des capacités et la coopération technologique. Il est nécessaire de créer des cadres juridiques institutionnels afin de renforcer la coopération entre le secteur public et le secteur privé. La représentante a souligné le fait que les transferts de technologie ne sont plus ce qu'ils étaient du fait que les techniques modernes sont différentes des technologies traditionnelles. La technique moderne est plutôt portée sur les logiciels et est basée sur l'information et les connaissances. Les techniques modernes doivent être apprises et il ne s'agit plus seulement de les acheter. Il est faut une meilleure coordination des initiatives qui sont lancées pour promouvoir le transfert des technologies et le développement durable.
M. GUSTAVO LOPEZ OSPINA, représentant de l'Organisation pour la science, l'éducation et la culture (UNESCO), a souligné l'impact très positif de la décision de la Commission en 1996 de lancer un programme spécial sur l'éducation, la sensibilisation du public et la formation. La poursuite du développement de ce programme permettrait à tous les acteurs concernés d'avancer plus vite et de manière plus efficace. On ne peut réussir qu'en unissant les forces pour créer des partenariats dynamiques, capables d'entreprendre des actions concrètes. Toute action doit comprendre une référence à la priorité des priorités si l'on veut parvenir à un développement durable, à savoir, l'éducation de base, en particulier celle des femmes et des petites filles. Pour la majorité de la population mondiale, l'éducation de base constitue, en effet, la clé pour sortir de la pauvreté. Pour le monde
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industrialisé, la question essentielle est de développer des modes de vie durables, en changeant les modes de consommation et de production néfastes. Bien que l'éducation ne constitue pas la solution magique à ces problèmes complexes, elle est néanmoins indispensable.
M. HONETO (Bénin) a souhaité que les données des rapports nationaux soient davantage pris en compte. L'effort fourni dans les différents pays doit être reconnu et encouragé. Une aide financière devrait être allouée aux pays en développement afin d'aider ces pays à fournir des informations plus complètes.
Examen des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement des petits Etats insulaires en développement
Débat
M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a demandé que tous les efforts soient faits pour préparer la session spéciale de l'Assemblée générale l'année prochaine qui sera consacrée au Programme d'action de la Barbade. Il a invité à réfléchir en particulier sur le type de partenariat susceptible de permettre le développement durable des petits Etats insulaires en développement et la définition des priorités. Il a, ensuite, attiré l'attention sur une série de problèmes particuliers, comme les changements climatiques, les ressources maritimes et côtières, la gestion des déchets, la biodiversité et la gestion des eaux douces. Selon lui, de nombreuses politiques durables sont hors de portée des capacités de ces pays. Un partenariat mondial est donc fondamental, notamment pour la gestion des déchets et l'élimination des déchets toxiques. La surexploitation et des pratiques de pêche non durables doivent être corrigées. Il faut une coopération au niveau régional, sous- régional et mondial. S'agissant du problème de la biodiversité, il a souligné la responsabilité hors proportion qu'ont à assumer les petits Etats insulaires en développement par rapport à leurs possibilités. La question de la gestion des ressources en eau douce doit être abordée avec beaucoup d'attention et de précaution en raison des caractéristiques géophysiques particulières de ces pays, a-t-il souligné.
M. TUILOMA NERONI SLADE, (Samoa), au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires - AOSIS, a indiqué qu'il restait beaucoup à faire et qu'il fallait une plus grande volonté politique pour mettre en oeuvre les principes du développement durable. Le représentant a regretté que la documentation fournie ne reflète pas toutes les initiatives qui sont prises tant au niveaux national que régional. Le défi pour cette présente session est d'obtenir des résultats concrets sur des sujets clés du développement durable. Au sujet de la question du changement climatique, les pays de l'Alliance encouragent les autres pays à signer le Protocole de Kyoto. Les problèmes causés par les changements climatiques et l'élévation du niveau des mers restent préoccupants pour les petits Etats insulaires. Des mesures internationales concertées doivent être prises de façon urgente. Une assistance financière de
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la communauté internationale aux petits Etats insulaires en développement est nécessaire afin que des programmes en faveur du développement durable puissent être mis en oeuvre. Le représentant a souligné la nécessité de développer la coopération régionale et internationale afin de répondre aux priorités des petits Etats insulaires en développement. Il a estimé qu'il était de la plus haute importance de garantir la protection de la biodiversité ainsi qu'une bonne gestion des eaux douces.
M. DEWDNEY (Royaume-Uni), prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, de Chypre et de la Norvège, a reconnu que les petits Etats insulaires en développement auront besoin d'assistance pour régler leurs problèmes, et en particulier pour s'adapter aux changements climatiques. Ces pays sont, en outre, particulièrement vulnérables aux chocs économiques externes, a-t-il souligné. L'Union européenne appuie les premières actions constructives de certains pays, mais veut voir davantage d'efforts. Outre les contributions bilatérales de ses Etats membres, l'Union européenne a octroyé une aide d'un milliards d'écus pour la période 1996-2000 dans le cadre des accords de Lomé au développement des petits Etats insulaires d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Par ailleurs, s'agissant des indices de vulnérabilité, le représentant a jugé prématuré d'utiliser un index composite ou des indices individuels pour déterminer le statut des pays les moins avancés. Le facteur principal dans la détermination du statut de ces pays devrait rester le revenu per capita. Toutes les interventions en faveur de ces pays requièrent qu'ils disposent de capacités institutionnelles adéquates qui font encore défaut dans la plupart d'entre eux, a-t-il encore souligné, estimant que ces capacités constituent une condition sine qua non pour obtenir l'appui des donateurs. Pour l'Union européenne, les problèmes spécifiques de ces pays sont généralement mieux traités au niveau régional et sous-régional. C'est pourquoi, ces pays doivent renforcer leur coopération à ces niveaux. Il a appelé les donateurs à revoir la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Outre l'attachement au renforcement des capacités, la communauté internationale devrait aider ces pays à s'adapter aux changements climatiques et à l'élévation du niveau des mers. A cet égard, toute solution à long terme exigera un partenariat mondial pour limiter les émissions de gaz à effets de serre. Il faut, en outre, que les gouvernements nationaux incorporent les préoccupations environnementales dans leurs politiques économiques et sociales.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a déclaré que la responsabilisation des entreprises est cruciale. Il est important de renforcer les institutions nationales et régionales. La Jamaïque a pu mettre en place des organes chargés de guider les politiques nationales en matière de développement durable. Des lois ont également été adoptées pour encourager le développement durable. La représentante a estimé qu'il était indispensable d'avoir
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des ressources financières et humaines appropriées. Dans les Caraïbes, le Secrétariat de la CARICOM s'est engagé à encourager les politiques de développement durable. Le développement des ressources humaines est une priorité pour le Gouvernement de la Jamaïque. La coopération régionale et internationale en matière de capacités et de ressources humaines devrait être renforcée. L'engagement national et régional des petits Etats insulaires en développement doit être encouragé par la communauté internationale.
M. ADAM VAI DELANEY (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a souligné les défis que rencontrent les petits Etats insulaires en développement pour lutter contre la pollution et gérer les déchets. Diverses initiatives régionales contribuent aux changements nécessaires. Mais, l'augmentation de la pollution, en particulier dans les zones urbaines, combinée à un espace habitable limité et aux efforts en vue de stimuler l'économie, ne font qu'exacerber ces problèmes. Il a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général ne fournisse pas d'indications sur l'impact des différents programmes des Nations Unies en matière de gestion durable des déchets. Les programmes régionaux s'efforcent de faire face à la pollution marine, a-t-il déclaré, soulignant toutefois la nécessité d'une stratégie globale. Outre les coûts importants, la difficulté pour les petits Etats insulaires en développement est de combiner le développement des activités économiques et une approche environnementale. Il a déclaré qu'il n'était pas d'accord avec le rapport du Secrétaire général lorsqu'il affirme qu'il n'y a pas eu d'efforts régionaux pour gérer les déchets. Des programmes de prévention de la pollution et de limitations des déchets ont, en effet, été adoptés. Ces programmes sont considérables par rapport aux moyens dont disposent ces pays, a-t-il souligné. Il a estimé que l'assistance au développement devrait aider à évacuer les déchets dangereux et toxiques, les moyens dont disposent les petits Etats insulaires étant en effet extrêmement limités. S'agissant de la préservation de la biodiversité, il a estimé que les recommandations tendant à prélever des taxes auprès des bateaux circulant dans les eaux territoriales serait contraires au droit de la mer.
M. CARLSTON BOUCHER (Barbade) a souligné l'importance d'un mécanisme de coopération régionale. Il est besoin de redoubler d'efforts et de donner un nouvel élan à ce mécanisme. Le représentant s'est dit conscient de l'importance du travail préparatoire qui est fait pour le succès de la session extraordinaire qui sera consacrée à l'examen des progrès accomplis dans l'exécution du programme d'action de la Barbade.
M. HAMBLEY (Etats-Unis) a souligné que la question de la gestion des ressources en eau douce était d'autant plus importante dans les petits Etats insulaires en développement que ces ressources sont limitées. Il a encouragé l'échange d'information dans ce domaine. Le représentant s'est félicité, par ailleurs, du niveau de coopération régionale entre les petits Etats insulaires en développement et a encouragé le renforcement de cette coopération.
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Il a loué les efforts entrepris pour mettre en oeuvre le Programme d'action de la Barbade. Il reste toutefois encore beaucoup à faire et les Etats-Unis attendent avec intérêt la session spéciale de l'Assemblée générale qui sera consacrée à l'évaluation de l'application de ce Programme d'action.
M. MICHAEL JOHN POWLES (Nouvelle-Zélande) a déclaré que son pays se félicite des efforts qui ont été faits pour aider les petits Etats insulaires en développement. Il a cependant déclaré que beaucoup restait à faire dans ce domaine. La montée du niveau des mers inquiète les Etats insulaires. Le problème de l'élimination des déchets solides est particulièrement sérieux pour ces pays insulaires du fait du manque de place. Des efforts sont nécessaires au niveau national pour éliminer les déchets solides et liquides. Le représentant a souligné la nécessité du renforcement des ressources humaines qui est un élément essentiel du développement durable des petits Etats insulaires en développement.
M. CHANDER (Inde) a estimé que la question du développement des petits Etats insulaires constituait un défi mondial. L'examen de suivi du Programme d'action de la Barbade l'an prochain devra déboucher sur des résultats concrets et pratiques. C'est pourquoi, cette session spéciale doit être préparée avec la plus grande attention, a-t-il déclaré.
Mme ALONSO (Cuba) a expliqué que sont pays devait faire face à une série de problèmes spécifiques, comme la gestion des déchets sur un territoire limité, les changements climatiques, ou encore l'élévation du niveau de la mer, qui ont une influence grave sur le bien être économique et social de la population. Elle a souligné la nécessité de renforcer la coopération technique avec les petits Etats insulaires en développement, en particulier en ce qui concerne la gestion des ressources en eau, ainsi que l'intégration de la coopération régionale et internationale, sur la base de l'égalité de tous les pays, sans exclusion ni exception. Pour sa part, Cuba s'efforce de renforcer ses activités de coopération avec les pays de la région afin de chercher des solutions communes aux problèmes communs, en unissant les efforts et en partageant les expériences. Il est important d'encourager l'octroi de nouvelles ressources supplémentaires aux petits Etats insulaires en développement.
M. TOOTH (Australie) a déclaré que son pays a activement encouragé la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. L'Australie s'est efforcée de respecter les principes énoncés dans le Programme d'action et de les intégrer dans ses politiques nationales. Malgré les progrès accomplis, beaucoup reste à faire. L'Australie considère que le changement climatique est un problème particulièrement sérieux pour les petits Etats insulaires. Le représentant a estimé que le Protocole de Kyoto est un pas dans la bonne direction. L'Australie est quant à elle engagée à faire tout ce qui est possible pour réduire l'émission des gaz à effets de serre.
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M. JONE DRAUNIMASI (Fidji) a souligné les difficultés rencontrées par les petits Etats insulaires en développement sur la voie du développement durable. Le renforcement des capacités institutionnelles doit aller de pair avec le renforcement de la prise de conscience des populations, a-t-il estimé. Pour sa part, le Gouvernement de Fidji est en train de préparer un projet de loi sur le développement durable, qui comprend des mesures de protection de l'environnement. La question de l'eau douce est particulièrement grave, en particulier la pénurie d'eau. La qualité et le service au consommateur ne sont pas non plus satisfaisants. Le développement des ressources humaines est un autre défi important. Pour les pays insulaires, il est difficile et très cher de développer des cerveaux qui ont d'ailleurs tendance ensuite à s'échapper. Il a appuyé le projet visant à partager les informations concernant le développement durable des petits Etats insulaires. Il s'est déclaré préoccupé par la question des indices de vulnérabilité qui permettent aux petits pays d'obtenir l'aide de la communauté internationale et a demandé à ce que cette question soit examinée d'urgence.
M. TAKEMOTO (Japon) a reconnu la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement à l'égard des changements climatiques. Le Protocole de Kyoto a marqué un tournant historique. Il est important d'encourager le secteur privé à participer au renforcement de la capacité des petits Etats insulaires en développement à promouvoir le développement durable. Le Japon accorde une grande importance à la coopération régionale et internationale et a déjà pu offrir son aide à des petits Etats insulaires en développement. Le Japon continue d'appuyer le Programme d'action de la Barbade et participe activement à l'évaluation des progrès réalisés.
M. LOTILLA (Philippines) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de l'Indonésie au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ainsi qu'à la déclaration du représentant de Samoa. Il a souligné l'importance de la ratification du Protocole de Kyoto sur les changements climatiques qui affectent particulièrement les petits Etats insulaires en développement. Le représentant a aussi félicité les petits Etats insulaires en développement qui ont progressé dans la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade.
M. JACKEO RELANG (Iles Marshall) a souligné l'importance de la biodiversité pour les petits Etats insulaires en développement. La tâche de préservation et de gestion des ressources est considérable. Il faudrait que les petits Etats insulaires en développement disposent de ressources humaines et financières plus importantes pour pouvoir la mener à bien.
M. MACARTNEY (Canada) a estimé que les mesures avaient été insuffisantes jusqu'à présent pour traiter de tous les défis auxquels doivent faire face les petits Etats insulaires en développement. Il a lancé un appel à l'action dans le domaine de la gestion des déchets, la gestion des ressources en eau et des changements climatiques. Il faut renforcer l'action aux niveaux régional,
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national et international pour aider les petits Etats insulaires à relever ces défis. Le Programme d'action de la Barbade fournit le cadre à cet effet et le rapport du Secrétaire général identifie les lacunes. Il faut renouveler notre engagement et trouver des ressources, a-t-il déclaré.
M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyane) a réaffirmé l'engagement de son gouvernement au Programme d'action de la Barbade. L'élévation du niveau des mers continue à menacer les petits Etats insulaires et il est urgent de trouver une solution à ce problème grave. Le représentant a évoqué les conséquences catastrophiques de El Niño sur les petits Etats insulaires en développement. On ne peut trop souligner la nécessité de mettre en oeuvre le Protocole de Kyoto. La CARICOM attache une grande importance au développement des ressources humaines qui doit permettre aux pays des Caraïbes d'être plus compétitifs dans le domaine économique et d'atteindre les objectifs du développement durable.
Mme ROSLYN LAUREN KHAN-CUMMINGS (Trinité-et-Tobago) a souligné les options limitées des petits Etats insulaires en ce qui concerne les ressources en eau douce. L'épuisement des ressources en eau dans les îles est une réalité et il faut évaluer d'autres options, comme la désalinisation de l'eau de mer. A cet égard, l'assistance technique de la communauté internationale est indispensable. Beaucoup de progrès doivent encore être réalisés pour atteindre les objectifs fixés dans le programme d'Action 21. Même si des mesures ont été prises au niveau national, nous attendons davantage d'assistance de la communauté internationale pour les mettre en oeuvre, a-t-elle souligné.
M. CHENG WEIXUE (Chine) a déclaré que la protection de l'environnement est une question clé qui doit permettre de réaliser les objectifs du développement durable. Il a reconnu que des progrès ont été effectués pour ce qui est de la mise en oeuvre d'Action 21 et du Programme d'action de la Barbade. Il est essentiel que les petits Etats insulaires en développement comprennent les difficultés qui doivent être surmontées pour arriver à un développement durable.
M. GAETANO BRINCAU (Malte) a signalé que la mise en oeuvre des politiques de développement durable des pays en développement et, plus particulièrement, des petits Etats insulaires en développement, nécessite des ressources humaines et financières considérables. Le rôle de la coopération internationale à cet égard est essentiel. L'insuffisance des ressources humaines et financières des petits pays insulaires en développement contribue à faire obstacle à leur développement durable. Le transfert des technologies vers les pays en développement est essentiel. Le traitement des déchets doit être étudié de façon prioritaire. Le gouvernement de Malte, qui accorde une grande importance à la protection de l'environnement, a élaboré une politique à ce sujet qui sera publiée au début de l'année prochaine. Cette politique
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devrait permettre entre autres de réduire la quantité des déchets et obliger les pollueurs à payer pour les dépenses de nettoyage. Malte joue un rôle essentiel dans la formulation d'un index de vulnérabilité qui est un outil utile. Une meilleure gestion des eaux douces est nécessaire.
M. HAJIMIE SASAKI, représentant du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a indiqué que le Centre du PNUE s'efforçait d'améliorer l'accès à l'information sur les techniques saines, ainsi que la coopération technique. Le Centre va publier un manuel sur la gestion des eaux douces dans les petits Etats insulaires et des manuels spécifiques pour les diverses régions du monde. Il a indiqué que le Gouvernement de Maurice allait accueillir en septembre prochain une conférence sur le tourisme durable dans les petits Etats insulaires en développement, qui examinera les conséquences sur l'environnement des transports et d'autres problèmes liés au développement du tourisme.
POURSUITE DU DEBAT GENERAL SUR LE THEME SECTORIEL : APPROCHES STRATEGIQUES DE LA GESTION DES EAUX DOUCES, ET SUR LE SECTEUR ECONOMIQUE/GRAND GROUPE : INDUSTRIE
M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé qu'on ne pouvait considérer l'eau uniquement comme un bien économique mais qu'il fallait considérer également son rôle social. Le prix de l'eau doit être étudié plus avant mais il faut tenir compte de l'état de développement des divers pays et la fixation d'un prix unique est prématurée. Il a également estimé préférable de ne pas confier au secteur privé la gestion des ressources en eau, si l'on veut conserver la justice sociale en ce qui concerne notamment l'accès à l'eau. Il a estimé que le PNUE doit jouer un rôle dans le domaine de l'eau et devrait insister sur la nécessité d'aider les pays en développement en vue de développer leurs capacités à gérer leurs ressources en eau. La communauté internationale doit, en outre, aider à renforcer les capacités et ressources humaines des pays en développement afin d'accroître leur compétitivité sur les marchés mondiaux. L'accès à l'éducation et à la santé est lié au rythme de l'industrialisation. Un accès universel à l'éducation fondamentale et un accès accru à l'éducation primaire sont fondamentaux, a-t-il estimé. Il a encore souligné le rôle du secteur privé dans le transfert des technologies et l'influence que peuvent exercer les gouvernements sur le transfert de technologies financées par des fonds publics.
M. HOLTHE (Norvège) s'est félicité du dialogue constructif qui a pu être engagé entre les différents groupes intéressés par le développement durable, et notamment par la question des eaux douces. Les représentants des pays en développement doivent participer activement au processus d'élaboration de stratégies promouvant le développement durable. Il faut que les initiatives volontaires soient examinées et que leur impact soit évalué. Le représentant a déclaré que l'intégration de la perspective d'égalité des sexes doit faire partie de toutes les activités concernant le développement durable.
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M. ALBERTO SALAMANCA PRADO (Bolivie), prenant la parole au nom du Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC), a présenté les conclusions de la Réunion des Ministres de l'Environnement d'Amérique latine et des Caraïbes, qui s'est tenue à Lima du 10 au 13 mars 1998. Lors de cette réunion, les Ministres se sont notamment engagés à élaborer et mettre en oeuvre des programmes et des politiques visant à une gestion intégrée des ressources en eau; à renforcer la coopération régionale et internationale dans le domaine du transfert de technologies écologiquement rationnelles et le financement de projets dans le domaine de la gestion des ressources en eau; à soutenir les efforts du Réseau interaméricain sur les ressources en eau; à garantir l'accès à l'eau potable et aux services sanitaires; à encourager les communautés à participer aux activités liées à l'exploitation et l'utilisation des ressources en eau; à promouvoir une consommation raisonnable de l'eau; et à renforcer la capacité institutionnelle dans le domaine de la gestion de l'eau. Ils se sont, en outre, engagés à promouvoir une utilisation efficace des sources d'énergie renouvelables et à adopter des politiques économiques, des législations et des mesures d'encouragement à l'intégration du concept de "production propre" dans le secteur industriel.
M. NJUGUNA MAHUGU (Kenya) a évoqué l'expérience de son pays en ce qui concerne la gestion des eaux douces. Le Kenya a beaucoup investi dans le secteur de l'eau du fait qu'il y a une répartition inégale des ressources nationales. Le représentant a reconnu l'importance de l'aide qui a pu être offerte par le secteur privé et la communauté des donateurs. Des politiques nationales ont été mises en place afin de préserver et d'allouer de façon rationnelle les ressources en eau. Un système de financement efficace doit être mis en oeuvre afin de permettre une meilleure gestion des ressources en eau. Le représentant a souligné l'importance du renforcement des programmes régionaux et internationaux pour favoriser le développement durable. La coopération régionale en Afrique est particulièrement importante, notamment pour la conservation de l'eau. Un soutien technique et financier est demandé à la communauté internationale afin de permettre aux pays en développement d'atteindre les objectifs du développement durable.
M. ALMASRI (République arabe syrienne) a souligné le rôle important du Groupe de travail intersessions. Des progrès ont été accomplis sur une base saine pour prendre des décisions. Il a souligné la nécessité de parvenir à un partage équitable et raisonnable de l'eau entre les Etats riverains de cours d'eau internationaux. A cet égard, il a estimé indispensable de respecter les dispositions de la Convention sur l'utilisation des cours d'eau à des fins autres que la navigation. Il faut tirer parti de l'expérience acquise au niveau international pour améliorer les situations régionales. Parmi les autres questions importantes dans ce domaine, il a cité le développement des ressources, les rachats d'eau, les utilisations non officielles d'eaux souterraines. Toutes ces questions exigent que l'on rationalise les utilisations de l'eau et que les gouvernements accroissent les investissements dans ce domaine, en tenant compte des intérêts des utilisateurs, a-t-il conclu.
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Mme McCABE (Royaume-Uni), au nom de l'Union européenne, a déclaré que les réunions d'experts et les réunions ministérielles contribuent aux travaux de la Commission du développement durable. Les gouvernements doivent créer des cadres propices à l'industrie afin de lui permettre de s'inscrire dans la perspective du développement durable. Il est nécessaire de définir clairement la base sur laquelle il faut travailler dans le domaine des eaux douces. Il est nécessaire d'avoir une démarche intégrée. L'eau a une valeur à la fois économique, sociale et écologique. Il faut dégager des ressources financières suffisantes pour assurer une bonne gestion de l'eau. La responsabilité primordiale de la gestion incombe aux gouvernements. Cependant, une coopération régionale et internationale est nécessaire. Il faut parvenir à une meilleure utilisation des compétences et à une mise au point de normes qui tiennent compte des principes de développement durable. L'Union européenne se félicite des discussions qui ont eu lieu sur l'industrie et de la proposition qui a été faite de mieux définir les politiques gouvernementales en matière de consommation.
M. CHENG WEIXUE (Chine) a souligné qu'il reste encore fort à faire dans le domaine de la gestion des ressources en eau, notamment en raison de la situation différente dans les pays en développement et dans les pays développés. Il faut tenir compte des différents stades de développement et des besoins spécifiques des pays en développement dans l'élaboration de stratégies internationales dans le domaine de la gestion des ressources en eau. Le retard technologique des pays en développement pose aussi un problème. Il faut aussi tenir compte de la dimension écologique dans les politiques industrielles. Chaque pays devrait adopter des normes adaptées en fonction du degré de développement qu'ils ont atteint. Il n'est donc pas souhaitable d'élaborer des normes internationales. Il importe, enfin, d'encourager les transferts de technologies.
M. EL-ATFY (Egypte) a déclaré que les ressources en eau sont viables aussi bien pour le développement économique que pour le développement humain. Il est essentiel d'assurer à l'ensemble de la population un accès à l'eau propre. Il est temps d'agir ensemble afin de mettre en place un système de gestion de l'eau efficace. La gestion des eaux au plan local et national doit permettre d'améliorer la gestion des eaux au plan international. Les transferts de technologies doivent contribuer aux efforts qui sont entrepris pour améliorer la gestion des eaux. Il est important de faire participer de façon coordonnée tous les acteurs concernés qu'ils proviennent du secteur public ou privé et qu'ils agissent sur un plan national, régional ou international.
M. CHANDER (Inde) a estimé que l'industrie a un rôle à jouer dans le développement économique mais aussi dans le développement durable. Il faut toutefois tenir compte des modes traditionnels de consommation et de production. Ainsi, l'écoétiquetage et l'écoemballage ne doivent pas devenir
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des obstacles aux échanges. Les normes de travail ne devraient pas être examinées au sein de la Commission mais au sein de l'Organisation internationale du travail (OIT). Il a souligné le fait que le travail de la réunion intersessions et de la Commission devait servir de base à toute décision prise dans ce domaine, mais ne pouvait se substituer aux négociations intergouvernementales. L'eau est un bien économique et social, a-t-il souligné. La gestion des cours d'eau internationaux doit se fonder sur les instruments juridiques existants. Dans de nombreuses régions, des accords régionaux ou sous-régionaux ont été conclus, ce qui semble une manière souple de résoudre les problèmes.
La représentante de la Colombie a estimé qu'il était important d'avoir un mécanisme de suivi de la mise en oeuvre d'Action 21. Il faut analyser les informations fournies par les Gouvernements notamment en ce qui concerne les eaux douces afin de pouvoir trouver des solutions appropriées et efficaces aux problèmes qui y sont associés.
M. MOJTAHED-SHABESTAR (République islamique d'Iran) a déclaré que la gestion des eaux douces est essentielle pour la satisfaction des besoins fondamentaux de l'homme. Le manque d'intérêt du secteur privé pour cette question exige un plus grand engagement du secteur public. Il faut prendre en compte les besoins plus spécifiques des secteurs industriel et agricole afin de pouvoir établir des politiques de développement durable plus efficaces.
M. YAKIA BAKOUR, Organisation arabe pour le développement agricole, a indiqué que la tarification de l'eau devait tenir compte de la situation de chaque pays et des groupes défavorisés de la population. Il faut garantir la non pollution des cours supérieurs de l'eau afin d'éviter la pollution des terres en aval et de porter atteinte aux programmes de développement des pays riverains du cours inférieur. Dans ce cadre, il importe d'établir un mécanisme permettant de garantir la propreté des eaux extraterritoriales. Tous les Etats riverains d'un cours d'eau ont droit à un quota raisonnable et juste. Par ailleurs, le représentant a souligné la nécessité d'assurer le transfert des technologies des pays développés vers les pays en développement et garantir à ces derniers les moyens de les absorber. Il faut, en outre, aider les pays en développement à faire face aux conséquences de la mondialisation du commerce mondial.
M. HAMBLEY (Etats-Unis) a estimé qu'il faut utiliser les recommandations émanant des Nations Unies dans le cadre des travaux de la Commission du développement durable. Il est impératif de s'appuyer sur Action 21 en ce qui concerne la question des eaux douces et de l'industrie. Une coordination plus efficace dans le domaine de la gestion de l'eau est nécessaire entre tous les différents acteurs concernés. Il est impératif de limiter les gaspillages. Même si les gouvernements demeurent responsables de la gestion des ressources en eau, il est nécessaire d'encourager une participation plus active du
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secteur privé. L'éducation sur l'eau douce est essentielle. Il est important de comprendre les liens entre la croissance démographique et la diminution des ressources en eau. En ce qui concerne les accords volontaires, il est important d'avoir des échanges d'idées. Il faut élaborer des directives précises afin d'encourager les efforts qui sont faits pour atteindre les objectifs du développement durable.
M. MUBARAK (Soudan) a souligné les liens entre le développement économique, le développement social et l'environnement. Il a insisté sur la nécessité de garantir l'accès à l'eau. Il importe, en outre, de renforcer la coopération internationale et le partenariat, notamment à travers l'échange d'informations et le transfert de technologies. Il faut aussi renforcer la coopération régionale, et les capacités d'alerte précoce en vue de prévenir les catastrophes. Le représentant a souligné le rôle primordial de la femme dans les politiques de gestion des ressources en eau. Le Soudan aborde, pour sa part, l'évaluation de l'eau douce dans ses dimensions sociales et environnementales, en mettant l'accent sur l'importance de protéger les besoins essentiels de tous, et en particulier des plus pauvres.
M. DIAZ MOREJON (Cuba) a souhaité qu'Action 21 soit pleinement mis en oeuvre. L'investissement étranger est indispensable. Les ressources en eau sont nécessaires pour satisfaire les besoins fondamentaux de l'homme notamment en matière de santé et d'alimentation. Cuba est en faveur de l'application de programmes et de politiques de gestion des bassins hydriques. Dans le domaine de l'industrie, le représentant a déclaré qu'il fallait établir des codes de conduite et utiliser des technologies écologiquement viables.
M. FRASER (Canada) a souligné l'importance du débat qui doit permettre de tirer parti des différentes expériences et des différents points de vue. Demain, le Gouvernement canadien va lancer un guide sur l'élaboration et l'adoption de codes volontaires, qui seront publiés au début de l'été. Il s'agit de déterminer les principes qui pourront être adoptés sur une base volontaire. Il a souhaité la tenue prochaine d'une réunion séparée sur l'industrie pour examiner cette question plus avant.
Mme SPILLMANN-STEIB (Suisse) a déclaré que la conservation des ressources en eau est essentielle. L'utilisation des pesticides en agriculture menace la qualité de l'eau. Il est important de protéger les écosystèmes. Il faut comprendre le lien qui existe entre la protection des sols et des ressources en eau. La Suisse apprécie le dialogue qui a eu lieu sur l'industrie. Il faut protéger les normes de base en matière de travail et encourager l'écoefficacité. La Suisse appuie la proposition qui a été faite au sujet d'un examen approfondi des initiatives volontaires.
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M. BAHLOULI, représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a souligné le fait que l'eau est indispensable au développement industriel. D'ici à 2025, l'industrie sera le secteur où la consommation de l'eau augmentera le plus et pourrait se multiplier par dix. A mesure qu'augmente la consommation, la pollution augmente également. Il est donc important de garantir un approvisionnement suffisant au secteur industriel, tout en préservant la qualité de l'eau. A cette fin, il faut adopter une politique globale, une tarification adaptée en fonction de la demande et de la qualité. Il faut, en outre, créer un environnement propice à une utilisation rationnelle de l'eau et prendre des engagements pour préserver la qualité de l'eau. Dans ses activités, l'ONUDI accorde la priorité à la diminution de la consommation de l'eau et à la prévention de la pollution. Les eaux de déchet doivent être traitées de façon appropriées avant d'être rejetées. Il est nécessaire d'assurer une planification mondiale et d'agir au niveau local. La coopération internationale et les partenariats entre secteurs public et privé doivent être encouragés.
M. BENAZOUT (Algérie) a déclaré que la stratégie industrielle doit intégrer les questions se rapportant à l'économie de l'eau et à la lutte contre la pollution. Concernant l'économie de l'eau, le secteur industriel doit développer des techniques et des systèmes permettant de mieux gérer les ressources en eau. Le secteur industriel doit intervenir comme acteur principal de la politique nationale de l'eau. S'agissant de la lutte contre la pollution, le secteur industriel doit donner l'exemple en tant que secteur de pointe. Les déchets industriels, qui engendrent souvent des situations irréversibles, doivent être traités. Il est nécessaire de développer des capacités d'une véritable ingénierie de l'environnement. Il faut réhabiliter les stations d'épuration existantes au niveau des unités industrielles en vue d'éliminer les charges polluantes. Les eaux de rejet doivent pouvoir être récupérées après avoir été traitées afin d'être utilisées par le secteur de l'agriculture. L'Algérie déploie de grands efforts pour la mobilistion de ressources financières pour réaliser des projets inscrits dans le programme du gouvernement, parmi lesquels figure la réalisation d'unités de dessalement d'eau de mer.
Mme CAROL LUBIN, représentante de l'ONG "Fédération internationale des centres de développement humain et des voisinages", a déploré le fait qu'on ne mette pas suffisamment l'accent sur les besoins sociaux et les besoins des familles. Ainsi, on n'accorde pas suffisamment d'attention à la consommation d'eau des ménages. Dans la tarification de l'eau, il faut tenir compte non seulement des familles pauvres, mais aussi des familles à revenus moyens. La notion de partenariat englobant les familles semble, en outre, avoir été abandonnée. De même, le rôle des ONG est sous-estimé dans la plupart des documents. L'élimination de la pauvreté doit constituer un objectif majeur.
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Les ONG peuvent aider à l'élaboration d'initiatives. Tous les groupes qui représentent la population doivent devenir partenaires de l'industrie et participer à l'évaluation de l'impact des politiques industrielles sur la vie des gens. Elle a appelé à ce que la consommation durable réponde aux besoins humains de base de tous les individus, tout en tenant compte de leurs traditions.
Documentation
La documentation relative aux trois points examinés au cours de cette séance a été présentée dans les communiqués de presse suivants : ENV/DEV/416 du 20 avril 1998; ENV/DEV/419 du 21 avril 1998; et ENV/DEV/424 du 23 avril 1998.
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