ENV/DEV/425

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE SOULIGNE L'IMPORTANCE DE L'EDUCATION ET DE L'INFORMATION DANS LA PROMOTION DES TRANSFERTS D'ECOTECHNOLOGIES

23 avril 1998


Communiqué de Presse
ENV/DEV/425


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE SOULIGNE L'IMPORTANCE DE L'EDUCATION ET DE L'INFORMATION DANS LA PROMOTION DES TRANSFERTS D'ECOTECHNOLOGIES

19980423 La Commission du développement durable a poursuivi ce matin son débat général sur le thème intersectoriel relatif au transfert de technologie, renforcement des capacités, éducation, sciences et activités de sensibilisation.

Au cours du débat, plusieurs intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'éliminer les obstacles aux transferts de technologies vers les pays en développement qui ne disposent souvent pas des moyens financiers adéquats pour en payer le prix réel. A cet égard, il a notamment été suggéré de combiner l'aide publique au développement et les investissements étrangers directs en vue de faciliter l'acquisition par les pays les plus pauvres de technologies écologiquement rationnelles. L'accent a également été mis sur l'importance de l'éducation et du renforcement des capacités des pays afin d'y développer ou de renforcer un cadre institutionnel adéquat susceptible de faciliter ces transferts. Toute stratégie visant à promouvoir un développement durable doit être élaborée sur la base d'un partenariat entre toutes les parties concernées.

Les représentants des pays suivants sont intervenus sur cette question : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), République de Corée, Royaume-Uni (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Chine, Etats-Unis, Pologne, Brésil, Pérou, Mexique, Fédération de Russie, Australie, Kazakhstan, France, Japon, Pakistan, Norvège, Canada, Inde et Cuba. L'observateur de la Suisse, les représentants du PNUD, de l'UNITAR et de l'ONUDI, ainsi que les représentants du Mouvement des étudiants et de la jeunesse et du Groupe des ONG sur l'éducation.

Auparavant la Commission avait entendu la présentation par le représentant de la Grèce des résultats de la Conférence internationale "Environnement et société : Education et sensibilisation du public à la durabilité", qui s'est tenue à Thessalonique du 8 au 12 décembre 1997, et un exposé du représentant des Pays-Bas sur les résultats de la Réunion internationale d'experts sur les pratiques environnementales dans les activités off shore pétrolières et gazières, qui a eu lieu du 17 au 20 novembre 1997 à Noordwijk. M. Aurelio Fernandez, Président de la Commission du développement social, a fait part des conclusions des travaux de la dernière session de la Commission du développement social, qui s'est tenue en février dernier.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures. Elle examinera les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement et poursuivra, ensuite, son débat général sur les approches stratégiques de la gestion des eaux douces.

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Déclarations

M. MICHAEL SCOULLOS, Président de la Conférence internationale de Thessalonique (Grèce) sur "l'environnement et la société : éducation et sensibilisation du public à la durabilité" qui s'est tenue du 8 au 10 décembre 1997, a déclaré que la Conférence a permis d'établir un dialogue constructif sur les différentes expériences novatrices en matière de développement durable. Elle a reconnu la nécessité d'engager des actions pour améliorer l'éducation en matière de développement durable. La Déclaration de Thessalonique a reconnu que l'éducation et la sensibilisation du public doivent être considérés comme un pilier de la durabilité. Il a été admis, que depuis Rio des progrès insuffisants ont été accomplis. Des améliorations dans les programmes scolaires sont nécessaires de façon urgente. Il est essentiel que la communauté scientifique vérifie le contenu des informations qui sont distribuées. D'autre part, il faut que l'information soit compréhensible par le large public. La Conférence de Thessalonique a été marquée par l'espoir et l'engagement. L'enthousiasme des éducateurs, des décideurs et de tous les participants a été très encourageant. Il est évident que l'éducation est l'instrument le plus puissant pour mettre en oeuvre des politiques viables de développement durable. La durabilité n'est pas un slogan vide de sens mais un objectif réel que l'éducation peut permettre d'atteindre.

M. DEKKER (Pays-Bas) a présenté les résultats de la Réunion internationale d'experts sur les pratiques environnementales dans les activités en mer des sociétés pétrolières et gazières, qui s'est tenue à Noordwijk (Pays-Bas) du 17 au 20 novembre 1997. Cette réunion a produit un document technique qui fournit des informations sur le type de production. Il est apparu que l'établissement de directives de meilleures pratiques et une discussion entre les diverses parties concernées peut rendre la notion de développement durable opérationnelle. Le partage des informations est, à cet égard, un facteur clé. La réunion a préparé des recommandations sur le contenu d'un système mondial d'information. Les résultats de cette réunion méritent d'être examinés plus avant lors de la prochaine réunion de la Commission du développement durable en 1999.

M. AURELIO FERNANDEZ (Espagne), Président de la Commission du développement social, a présenté les résultats de la dernière session de la Commission du développement social qui s'est tenue en février dernier. Il a expliqué que la Commission avait accordé une importance prioritaire à la promotion de l'intégration sociale, sous la perspective de la participation, de la réduction de la vulnérabilité, et au problème des drogues en tant que facteur de désintégration sociale. Les conclusions de la Commission fournissent des perspectives complémentaires concernant notamment la promotion de la justice sociale, l'examen d'objectifs sociaux dans les stratégies des entreprises, ainsi que des considérations sur les droits des consommateurs et la participation des citoyens. La Commission a, en outre, souligné la nécessité d'une participation conjointe des gouvernements, des secteurs public et privé, et de la société civile pour promouvoir une éthique dans les activités commerciales, notamment

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par le biais de codes de conduites volontaires. L'accent a aussi été mis sur l'importance d'investir dans les institutions sociales, d'accorder un appui aux familles, aux communautés locales et aux groupes vulnérables, ainsi que sur la nécessité d'une éducation et d'une formation de qualité en tant qu'élément d'intégration sociale. Un appel a été lancé aux gouvernements et aux secteurs public et privé afin qu'ils examinent l'impact de leurs stratégies et politiques sur le tissu social. M. Fernandez a encore rappelé que l'examen global de l'application des décisions du Sommet mondial de Copenhague sur le développement social aurait lieu en 2000. La phase préparatoire de cet examen commencera le mois prochain. A cet égard, il a souhaité les contributions de la Commission du développement durable.

THEME INTERSECTORIEL : TRANSFERT DE TECHNOLOGIE, RENFORCEMENT DES CAPACITES, EDUCATION, SCIENCES ET ACTIVITES DE SENSIBILISATION

Débat général

M. WYOSO PRODJOWARSITO (Indonésie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que la session spéciale de l'Assemblée générale qui s'est tenue en juin dernier a réaffirmé que le transfert des technologies est essentiel pour la mise en oeuvre des objectifs de développement durable dans les pays en développement. Les entreprises ont un rôle important à jouer en ce qui concerne le transfert de technologies et le renforcement des capacités. Il est nécessaire d'évaluer l'impact de ces transferts de technologies sur les pays en développement. Il faut également renforcer les capacités de gestion des pays en développement afin qu'ils puissent mieux utiliser les technologies transférées. La coopération entre les entreprises et les gouvernements est essentielle. Le Groupe des 77 et de la Chine estime qu'il est nécessaire d'établir des politiques et des programmes pour favoriser un transfert réussi des technologies. Les secteurs public et privé doivent être encouragés à entreprendre des initiatives novatrices dans ce domaine. Il faut que les pays en développement adoptent des mesures permettant d'encourager le transfert de bonnes techniques.

Le représentant a estimé que la protection de la propriété intellectuelle peut constituer une barrière supplémentaire au transfert des technologies. L'assistance des pays développés est nécessaire pour promouvoir le transfert des technologies. Les pays en développement ont besoin d'être aidés dans l'évaluation des programmes et des projets qu'ils mettent en oeuvre. Il faut élaborer des stratégies fondées sur la participation de tous les acteurs intéressés et adapter les technologies aux réalités locales.

Le représentant a souligné l'importance de l'information et de l'éducation. Il a demandé à ce qu'il y ait un meilleur partage des informations scientifiques et technologique qui permette un développement rationnel sur le plan écologique. Les technologies de communication peuvent encourager les transferts de technologies. Il faut orienter la recherche scientifique vers l'action et renforcer l'éducation scientifique à tous les niveaux. Le Groupe des 77 et de la Chine estime que l'éducation est un facteur décisif pour permettre

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aux populations de participer au développement durable. Les femmes, les enfants et les groupes marginalisés doivent avoir un accès égal à l'information. Le représentant a estimé que l'UNESCO a un grand rôle à jouer pour promouvoir l'éducation en faveur du développement durable. Il a fait remarquer que le secteur privé est une des sources de création d'emploi, de formation et de renforcement des capacités et que, de ce fait, il peut contribuer au développement durable. Le Groupe des 77 et de la Chine reconnaît que les gouvernements ont un rôle important à jouer pour développer les programmes d'éducation qui encouragent le développement durable.

M. CHO CHANG-BEOM (République de Corée) a présenté les résultats de la Réunion internationale d'experts sur le rôle de la recherche financée par des fonds publics et les technologies tombées dans le domaine public dans le transfert et la diffusion de technologies écologiquement rationnelles, qui s'est tenue à Kyongju (République de Corée) du 4 au 6 février 1998. Tout en reconnaissant le rôle essentiel du secteur privé, la réunion s'est centrée sur le rôle des gouvernements dans le développement et le transfert de technologies écologiquement rationnelles et a formulé des recommandations visant à éliminer les obstacles et faciliter ces transferts. Les participants ont notamment constaté que l'un des principaux objectifs du financement public du développement technologique est le renforcement de la compétitivité industrielle au niveau nationale. Par ailleurs, une part importante de la recherche qui pourrait contribuer à renforcer les capacités des pays en développement n'est pas utilisée. Il faudrait donc identifier un mécanisme permettant de mieux utiliser les résultats de ces recherches au bénéfice de la protection de l'environnement. Les chercheurs sont prêts à partager les résultats de leurs recherches mais ne disposent pas de suffisamment de fonds à cet effet. Les gouvernements doivent jouer un rôle essentiel pour encourager les partenariats, en tant que moteurs du développement. Leur autorité en ce qui concerne le brevetage des technologies leur donne, en outre, un rôle considérable dans le transfert des technologies.

Il faut toutefois voir comment réconcilier les impératifs nationaux et la coopération internationale dans le partage des technologies. La création de mécanismes multilatéraux, comme des centres ou des banques de technologies écologiquement rationnelles, devrait être envisagée. La réunion a confirmé les possibilités d'action dans le domaine des transferts de technologies. Il importe maintenant que les gouvernements aient la volonté de revoir leurs politiques de financement public avec l'objectif d'éliminer les obstacles et les barrières, et d'encourager les institutions publiques à faciliter les activités de transferts.

Mme McCABE (Royaume-Uni), prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, de Chypre et de l'Islande, a déclaré que les thèmes de l'élimination de la pauvreté et d'une consommation et une production durables devaient être au centre des travaux de la Commission au cours des prochaines années. Elle a appelé tous les gouvernements à adopter l'objectif de la réduction de moitié de la pauvreté d'ici à l'an 2015. Dans ce cadre, elle a mis l'accent sur l'importance d'une gestion intégrée des ressources en eau douce, soulignant que de nombreux problèmes comme la sécurité alimentaire,

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la santé et le développement industriel sont partiellement dus à une mauvaise gestion des eaux douces. L'Union européenne estime important de promouvoir des mesures positives dans l'industrie, en introduisant l'écoefficacité à tous les stades, de la production à la consommation. Le renforcement des capacités, en particulier dans les pays en développement, est essentiel et doit être encouragé dans le cadre des stratégies visant à assurer un développement durable et un développement économique responsable du point de vue social. Dans ce cadre, il importe d'établir un équilibre entre les problèmes sociaux, économiques et environnementaux, et d'assurer la participation de tous. Le transfert de technologies et la coopération sont essentiels pour l'industrie et le secteur de l'eau douce. L'industrie a, pour sa part, un rôle important à jouer dans le développement des technologies. Tous les gouvernements devraient mettre en place des cadres institutionnels appropriés visant à promouvoir les transferts de technologies et la coopération, en particulier entre les pays développés et les pays en développement. Les Etats qui veulent bénéficier des transferts de technologies doivent eux aussi mettre en place des cadres adéquats facilitant ces transferts et permettant d'attirer les investissements étrangers.

L'Union européenne et les Etats Membres ont, pour leur part, créé des mécanismes spécifiques permettant les transferts de technologies et l'adaptation des technologies au conditions locales des pays en développement et des pays en transition. A cet égard, la représentante a souligné le rôle important du secteur privé. Les entreprises devraient être incitées à développer des directives et des codes de conduite concernant les transferts de technologies et le renforcement des capacités dans les pays en développement. L'éducation et la sensibilisation du public sont des bases essentielles pour promouvoir le développement durable et lutter contre la pauvreté. Les programmes scolaires devraient intégrer une formation dans les domaines social, économique et écologique. La représentante a encore souligné le rôle de la science dans l'assistance aux pays développés et en développement pour parvenir à l'objectif d'un développement durable. Ce secteur devrait être intégré dans les plans nationaux de développement durable. Il importe aussi de développer des partenariats avec les pays en développement dans ce domaine. L'Union européenne appelle la Conférence scientifique mondiale qui doit se tenir en 1999 à aborder le thème de la science dans le développement durable.

M. ZHANG KUNMIN (Chine) a estimé que le transfert des technologies aux pays en développement doit permettre à ces pays de résoudre leurs problèmes en matière de développement durable. Le Gouvernement chinois a fait de nombreux efforts, à tous les niveaux, pour prendre des mesures encourageant le développement durable. Le représentant a souligné la nécessité d'une coopération internationale. Les pays développés ont les technologies écologiquement rationnelles les plus poussées et se doivent de les transférer aux pays en développement. Le représentant a reconnu que, bien que des efforts des pays en développement soient nécessaires pour parvenir au développement durable, il ont besoin de l'aide des pays développés du fait de leur manque de ressources financières. Le représentant a estimé qu'il est nécessaire d'établir

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un mécanisme efficace permettant un partage des technologies et le renforcement des capacités des pays en développement. Il a évoqué les technologies écologiquement rationnelles qui se trouvent dans le secteur privé. Il a regretté que la recherche de profit qui caractérise le secteur privé ait empêché que ces technologies soient transférées.

M. JOHN McGUINNESS (Etats-Unis) a déclaré que l'éducation est le fondement du développement durable. La décentralisation et la responsabilisation sont également essentielles. Le représentant a souligné la nécessité d'une plus grande transparence et coopération en ce qui concerne la question du transfert des technologies. Le représentant a souligné le rôle critique que joue le secteur privé pour encourager les technologies écologiquement rationnelles. Le partenariat technologique doit être renforcé entre tous les acteurs concernés. Les Etats-Unis estiment qu'un système de droit de propriété intellectuelle devrait encourager le transfert de technologie et non pas le freiner. Le représentant a souligné l'importance du rôle que doivent jouer les scientifiques en matière de transfert des technologies et de développement durable. Il a également reconnu la nécessité pour l'UNESCO de continuer à promouvoir l'éducation en matière de développement durable qui est nécessaire pour assurer le succès de la durabilité.

M. WIECKOWSKI (Pologne) a souligné l'importance de l'éducation qui est un instrument intersectoriel. L'éducation joue un rôle important pour éliminer la pauvreté et encourager un développement durable. Le représentant a rappelé que la mondialisation a un impact sur le développement. Les choix qui sont faits doivent être rationnels et respecter les principes du développement durable. Les Gouvernements se doivent de réformer les systèmes éducatifs à tous les niveaux. Les ONG qui jouent un rôle capital dans le domaine de l'information devraient être appuyées par les Gouvernements dans leurs activités. Chaque nation doit améliorer son système éducatif en tenant compte des spécificités de sa culture.

M. ENIO CORDEIRO (Brésil) a souligné que le grand défi était de passer de la parole à l'action dans l'application d'Action 21. Or, on est encore très éloigné les uns des autres dans les définitions des concepts. Il a déploré l'absence d'étude sur les conséquences politiques des droits de la propriété intellectuelle sur les transferts de technologies. Le Brésil fait de gros efforts pour appliquer le chapitre 34 d'Action 21 au niveau national.

Mme JORGENSEN, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a souligné que le grand défi est de renforcer les capacités visant à un développement durable qui existent déjà et d'en développer de nouvelles. La première mesure à prendre est d'assurer une large participation dans ce processus. Il faut, en outre, accorder une plus grande attention à la réforme du secteur public en vue de renforcer l'efficacité de l'exécution des programmes. Il faut assurer le respect des accords adoptés et évaluer les actions en vue de tirer les leçons des expériences. Il faut agir au niveau national et renforcer l'idée que tout pays, y compris les pays en développement, peut faire des progrès

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pour renforcer ses capacités en matière de développement durable à condition que cela soit mû par le secteur privé. Les pays doivent tirer des leçons de leurs expériences, les partager à tous les niveaux, et promouvoir une plus grande transparence. Les institutions financières doivent, pour leur part, appuyer le développement des capacités des pays.

Mme LINN-LOCHER (Suisse) a estimé qu'en matière de transfert de technologies, il est grand temps de passer de l'analyse à l'action. La représentante a souligné l'importance de l'éducation pour encourager le processus du développement durable. Les réseaux de partenariats entre tous les différents acteurs concernés, entre le secteur public et privé et entre les pays développés et en développement devraient être renforcés. La communauté scientifique a un rôle essentiel à jouer pour encourager le développement durable. La représentante a déclaré que les femmes et les petites filles doivent avoir un accès égal à l'éducation. Le rôle des Gouvernement en matière de transfert de technologie n'est pas assez clair. Les Gouvernements devraient agir en tant que facilitateurs.

M. ANGELO D'AMBROSIO, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, a rappelé que l'ONUDI est particulièrement intéressée par le transfert des technologies vers les pays en développement. Il a fait remarquer qu'il y a certaines réticences dans ces pays à utiliser les nouvelles technologies. Il est nécessaire d'être conscient des contraintes des pays en développement. L'ONUDI a mis au point un programme d'évaluation des besoins de ces pays. L'information doit être diffusée et des ateliers doivent être organisés sur place pour permettre de mieux partager l'expérience concernant les nouvelles technologies. M. D'Ambrosio a informé la Commission que l'ONUDI a préparé un manuel pour permettre aux entreprises de pays en développement d'identifier et d'évaluer les technologies écologiquement rationnelles.

Mme VALDIVIA (Pérou) a fait part des résultats obtenus au Pérou en matière de développement durable en dépit du manque de ressources. L'instauration d'un dialogue entre les institutions intergouvernementales a permis de mettre en oeuvre les décisions prises par les instances internationales. Aujourd'hui, les entreprises responsables adoptent des réglementations volontaires visant à une meilleure gestion des déchets et à la promotion de technologies plus propres,notamment dans le secteur des pêcheries qui constituent une activité essentielle dans l'économie du pays. Le Pérou est préoccupé par le manque de connaissances qu'ont les différents acteurs en ce qui concerne les possibilités d'opérer des transferts de technologies. Partant, le Gouvernement cherche à remédier à ce problème. Il s'efforce, en outre, de mieux comprendre l'environnement, notamment les effets négatifs d'El Niño.

M. HARVEY , représentant du Groupe des ONG sur l'éducation, Royaume-Uni, a souligné le rôle essentiel de l'éducation dans le développement durable. L'apprentissage commence à la naissance, dans la famille et continue pendant toute la vie. Il faut assurer une approche cohérente de l'enseignement et faire participer les éducateurs aux travaux de la Commission et à tous les aspects de

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la prise de décisions dans le domaine du développement durable. Toute politique dans ce domaine doit inclure des stratégies dans le secteur de l'éducation. La Commission doit, pour sa part, placer l'éducation parmi ses premières priorités.

M. ULISES CANCHOLA (Mexique) s'est dissocié de l'accent mis par certains intervenants qui semblent vouloir remettre les transferts de technologies aux seules forces du marché. Le rôle des Etats ne peut se limiter à mettre en place les conditions du marché car cela ne permettrait pas de renforcer les capacités nationales, a-t-il souligné. Le Mexique appuye, par contre, l'accent mis sur l'aspect interdisciplinaire que doit revêtir l'éducation dans le domaine du développement durable. L'éducation doit être un travail d'exploration constant et doit recevoir les apports des divers secteurs de la société pour parvenir au développement durable. Il a aussi souligné l'importance de l'échange des expériences nationales et estimé, à cet égard, que l'on peut faire un meilleur usage des rapports nationaux. Les informations disponibles sur Internet ne peuvent remplacer les analyses des gouvernements. Ces informations constituent une banque de données très riche à partir de laquelle il faut analyser les thèmes sectoriels. Le Secrétariat pourrait commencer à fournir ce type d'analyse à partir de la prochaine session de la Commission, en commençant par les océans et les mers, a-t-il suggéré, estimant que ces nouvelles modalités pourraient alimenter le travail de la Commission.

M. OLEG RUDENSKIY (Fédération de Russie) a estimé que l'élimination des technologies écologiquement non rationnelles est un processus inévitable. Il est essentiel d'établir un partenariat entre le secteur public et le secteur privé afin de promouvoir le transfert des technologies. Le développement de l'information, notamment par les systèmes informatiques, est nécessaire pour permettre un meilleur transfert. Il faudrait que les informations sur les écotechnologies existantes puissent être accessibles sur l'Internet. Le site Web de la Commission du développement durable a permis de franchir un premier pas. Le représentant a estimé que la science a un rôle essentiel à jouer pour atteindre le développement durable.

Mme DI SANO (Australie), co-Présidente du Groupe de travail spécial sur les ressources en eau douce, a souligné le rôle de l'aide publique au développement (APD) dans le transfert des technologies. Partant, elle a estimé qu'il fallait trouver des ressources nouvelles face à la réduction actuelle de l'APD. Il a admis le fait que certains pays en développement ont des difficultés à attirer des fonds de remplacement. Elle a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance de l'éducation dans le renforcement des capacités nationales. Il faut mieux former les décideurs à tous les niveaux. La science a aussi un rôle essentiel à jouer, notamment en ce qui concerne la gestion des ressources en eau douce. La réduction de la pauvreté est au coeur des programmes d'aide de l'Australie, a-t-elle souligné. On pourrait utiliser plus avant les stratégies mettant l'accent sur l'éducation et la participation dans le domaine du développement durable.

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Mme AKMARAL ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a rappelé qu'il y a une dégradation grave de l'environnement dans la région de la mer d'Aral. Il faut réduire les conséquences de cette catastrophe naturelle. La représentante a souligné la nécessité d'une aide financière de la communauté internationale. Il est important que les pays en développement disposent d'experts formés afin de permettre d'atteindre les objectifs du développement durable. Le rôle de l'ONU en ce qui concerne le transfert des technologies doit être plus actif. Il faut s'assurer que les pays en transition peuvent avoir accès aux technologies de base. Les pays donateurs et l'ONU devraient accorder une plus grande importance aux besoins spécifiques des pays en transition. La représentante a regretté que les pays en transition n'aient pas accès à toute l'information en ce qui concerne les technologies écologiquement rationnelles.

Mme AZIMI, Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche, a estimé que les membres du corps enseignant devraient participer à la planification des politiques et des stratégies en matière de développement durable et que les Ministres de l'éducation devraient participer aux travaux de la Commission. Il faudrait intégrer l'éducation aux activités de développement durable à toutes les étapes de la planification. Il faudrait créer un centre pour fournir les informations et des programmes d'éducation en matière de développement durable. Il faut, en outre, optimiser les ressources disponibles et rechercher des fonds dans les secteurs public et privé. Les ressources humaines, qui existent en dehors du secteur formel, pourraient contribuer à ce type d'éducation. Il est évident que les modes de production sont liés à l'éducation, a-t-elle souligné, estimant qu'il faut commencer au sein des institutions d'enseignement et des cours commerciaux.

M. ANDREANI (France) a mentionné un document que son gouvernement a élaboré en ce qui concerne le transfert des technologies. Ce document, qui présente des cas concrets de transfert de technologies opéré par le biais d'entreprises privées et publiques, est disponible dans la salle de conférence.

Deux représentants du Mouvement des étudiants et de la jeunesse, qui ont pris successivement la parole, ont estimé que l'éducation doit être gratuite et qu'il faut renforcer la qualité de l'éducation publique. Ils ont évoqué le problème du financement de l'éducation et ont demandé que l'on n'écarte pas les pauvres. Il faut qu'une évaluation ce qui a été fait pour appliquer la notion de développement durable dans les programmes d'éducation soit présentée à la Commission du développement durable.

M. TAKEMOTO (Japon) a souligné que son pays accorde une grande importance au transfert des technologies et au renforcement des capacités dans les pays en développement, que le Japon s'efforce de promouvoir dans un esprit de partenariat et via l'APD. La coopération Sud-Sud est également une bonne méthode et doit être développée, a-t-il estimé. Il a souligné le rôle important de la science, ainsi que des centres de coopération régionaux qui doivent être renforcés. L'éducation et la sensibilisation sont nécessaires pour comprendre les besoins

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des générations futures et encourager les individus à s'occuper d'activités de protection de l'environnement. Au niveau national, des programmes ont été organisés pour la jeunesse japonaise, comprenant des activités volontaires de protection de l'environnement.

M. NAVID HANIF (Pakistan) s'est associé à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. La technologie est nécessaire pour le développement économique et le développement durable de tous les pays. Les difficultés en ce qui concerne le transfert des technologies proviennent à la fois des fournisseurs et des demandeurs. La question de la propriété intellectuelle peut faire obstacle au transfert des technologies. Le représentant a estimé qu'il faut une volonté politique ainsi que des ressources adéquates. Les gouvernements ont un rôle important à jouer en créant des cadres institutionnels qui encouragent le transfert des technologies. Le rôle de l'ONU, du PNUD et de la CNUCED devrait être renforcé afin de promouvoir le transfert des écotechnologies. Le renforcement des capacités dans les pays en développement est un élément clé pour favoriser le transfert des technologies.

M. HOLTHE (Norvège) a demandé comment on peut renforcer l'efficacité des programmes d'éducation dans le domaine du développement durable. Il a suggéré une élaboration conjointe impliquant tous les partenaires. La Commission du développement durable devrait souligner que tout effort d'éducation en matière de développement durable devrait être mieux coordonner afin de favoriser les échanges dans ce domaine. Elle pourrait, par exemple, demander à l'UNESCO de créer un groupe de travail interinstitutions et de faire un rapport annuel sur ses travaux.

M. McCARTNEY (Canada) a souligné l'importance du partenariat entre tous les acteurs concernés afin de promouvoir le transfert des technologies et le renforcement des capacités. La question de l'éducation est essentielle. Elle est indispensable au développement durable et notamment au renforcement des capacités. Le développement de programmes de formation permet de faire davantage participer les différents acteurs concernés. Les écotechnologies sont indispensables au développement durable. Le représentant a fait remarquer que le secteur privé est la principale source de ces écotechnologies et qu'il doit activement participer aux efforts engagés en vue d'atteindre un développement durable. Il est nécessaire que les Gouvernements encouragent l'utilisation et le transfert des écotechnologies.

M. ANAND (Inde) a souligné l'étroitesse du lien entre pauvreté et dégradation de l'environnement. L'environnement ne peut être amélioré dans les pays en développement sans une réduction de la pauvreté. L'Inde s'efforce, pour sa part, de réduire l'impact négatif des activités des entreprises sur l'environnement dans le cadre de procédures écologiques contraignantes, et en tenant compte de la capacité de saturation de certaines régions. Les nouvelles entreprises doivent pouvoir appliquer les nouvelles écotechnologies existantes.

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Mais elles ne peuvent toutefois payer le plein coût des transferts de technologies. C'est pourquoi, les pays développés doivent faciliter ces transferts. Dans la plupart des cas, ce sont les pays développés qui se chargent de la recherche et du développement des technologies et sont propriétaires des droits intellectuels des brevets. L'Inde estime qu'il faut trouver des solutions concrètes à ce problème, par exemple en combinant l'APD aux investissements étrangers directs. Tant que l'on ne réglera pas la question des coûts, il sera difficile d'aller de l'avant, a-t-il souligné.

Mme ALONSO (Cuba) a déclaré que son pays accorde une grande importance à la question du transfert des écotechnologies. Il est essentiel que les pays en développement y aient accès. La représentante a estimé qu'il est nécessaire de renforcer les échanges des informations technologiques. Il importe de protéger les droits de propriété intellectuelle sans toutefois que cela freine les transferts de technologies. Il faut mettre en place des capacités institutionnelles qui privilégient le développement durable. Les pays en développement doivent avoir des ressources humaines qualifiées. Cuba a renforcé les activités qui sont menées dans le domaine du développement durable. La représentante a souligné la nécessité de réduire l'analphabétisme et de promouvoir une éducation qui tienne compte de l'environnement.

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