LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE TIENDRA SA SIXIEME SESSION
Communiqué de Presse
ENV/DEV/415
LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE TIENDRA SA SIXIEME SESSION
19980417 La gestion des eaux douces et le transfert de technologie seront au centre des travaux de cette sessionLa sixième session de fond de la Commission du développement durable se tiendra du 20 avril au 1er mai 1998 au siège des Nations Unies à New York. Cette année, la Commission a choisi pour thème sectoriel, les approches stratégiques de la gestion des eaux douces, et comme thème intersectoriel, le transfert de technologie, renforcement des capacités, éducation, sciences et activités de sensibilisation. Elle consacrera, en outre, un débat à l'industrie et examinera les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. La réunion de haut niveau, à participation ministérielle, sera axée sur les thèmes prioritaires de la session.
Dans le Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21, qu'elle a adopté lors d'une session extraordinaire (Sommet planète Terre + 5) en juin dernier à New York, l'Assemblée générale a préconisé l'instauration d'un dialogue sous les auspices de la Commission, dès sa sixième session, dans le but de réaliser un consensus couvrant les mesures à prendre afin d'envisager la mise en oeuvre d'une stratégie d'exploitation durable des ressources en eau douce à des fins économiques et sociales qui tienne compte des différents aspects de la question. L'Assemblée générale a également décidé que la Commission continuerait d'offrir aux pays un cadre qui leur permette d'échanger, par la voie notamment de communications et de rapports présentés à titre facultatif, des données d'expérience et des renseignements sur les pratiques les plus performantes dans le domaine du développement durable. Dans ce cadre, la Chine, le Zimbabwe et le Venezuela présenteront leur exposé, le lundi 20 avril, au Groupe de travail spécial intersessions sur les approches stratégiques de la gestion des eaux douces. Le projet de programme de travail de la Commission prévoit dans ce cadre la mise en commun des données d'expérience des différents pays dans le domaine de la gestion des eaux douces.
Outre l'examen, de manière intégrée, des questions relatives au transfert de technologie, renforcement des capacités, éducation, sciences et activités de sensibilisation, la Commission consacrera, les 21 et 22 avril, un débat particulier à l'industrie qui vise à établir un dialogue interactif entre les représentants de ce secteur, les organisations non gouvernementales,
les gouvernements et les organisations internationales. Le Bureau de la Commission a exprimé le souhait que les gouvernements comme le secteur industriel se fassent représenter à un haut niveau, et a souligné qu'il fallait assurer une représentation équilibrée des milieux d'affaires, des syndicats et des organisations non gouvernementales tant des pays industrialisés que des pays en développement.
En outre, après avoir procédé en 1996 à un examen à mi-parcours de certains domaines d'activités visés par le Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, la Commission doit examiner, au cours de cette session, tous les chapitres non traités et toutes les questions en suspens du Programme d'action.
La Commission consacrera, par ailleurs, deux jours et demi à une réunion de haut niveau, à participation ministérielle, sur les questions prioritaires de la session. Dans le Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21, l'Assemblée générale a, en effet, décidé que la Commission devrait faire des efforts concertés pour associer plus étroitement à ses travaux les ministres et hauts responsables nationaux qui sont chargés de secteurs économiques et sociaux spécifiques et qui sont en particulier invités à participer à ses débats de haut niveau aux côtés des ministres et décideurs responsables des problèmes d'environnement et de développement. Cette réunion a pour objectif d'avoir une vue globale de l'exécution d'Action 21, examiner les questions d'orientation générale et imprimer l'élan politique nécessaire pour donner suite aux décisions de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992) et aux engagements qu'elles contiennent.
Au titre des questions diverses qu'elle examinera le dernier jour de sa session, la Commission sera saisie de trois rapports du Secrétaire général. Le premier relatif à la protection du consommateur présente les recommandations formulées par la réunion du groupe interrégional d'experts concernant les principes directeurs sur les modes de consommation viables. Les deux autres portent respectivement sur l'évaluation des informations figurant dans les rapports nationaux soumis à la Commission du développement durable sur les pratiques les plus performantes dans le domaine du développement durable, et sur les modalités relatives à l'échange d'informations au niveau régional.
Information de base
La Commission du développement durable, composée de 53 membres, a été créée par l'Assemblée générale, à la demande de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992), afin de suivre l'application d'Action 21 par les gouvernements, les entreprises, les organisations non gouvernementales et d'autres entités. Le Département des affaires économiques et sociales lui apporte un soutien technique. La Commission, qui se réunit tous les ans, fait rapport au Conseil économique et social, dont elle est un organe subsidiaire, et présente des recommandations à
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l'Assemblée générale. La Commission et ses groupes de travail se penchent, entre autres, sur les moyens de favoriser le transfert de technologies non nuisibles à l'environnement vers les pays en développement et de leur apporter l'aide financière nécessaire pour mettre en oeuvre Action 21. L'un des mécanismes essentiels de financement est le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), qui subventionne des projets nationaux. Des fonds sont également disponibles par le biais de Capacité 21, une initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) destinée à étoffer les connaissances et les institutions dans les pays en développement, afin qu'ils puissent mettre en oeuvre les politiques préconisées dans Action 21.
L'ONU a joué un rôle essentiel dans la définition et la promotion de la notion de "développement durable", à savoir un développement qui répondrait aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. L'action globale menée par l'ONU en vue du progrès économique et social est guidée par l'objectif du développement durable. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), créé à la suite de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement (Stockholm, 1972), a pour mission de montrer la voie et d'encourager le partenariat dans le domaine de la protection de l'environnement en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures. Son rôle de catalyseur et de coordonnateur fut renforcé en 1992, lorsque la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement adopta Action 21, un plan complet de développement durable à l'échelle mondiale.
Connue sous le nom de Sommet planète Terre, cette conférence, qui rassembla le plus grand nombre de dirigeants mondiaux de l'histoire, prit des mesures pour inverser la détérioration de l'environnement mondial et poser les bases d'un mode de vie durable à l'aube du XXIème siècle. Action 21 recommande des actions précises visant à modifier les comportements qui nuisent à la santé des individus et à l'environnement, dans les domaines de la protection de l'atmosphère, la lutte contre la déforestation, la désertification, la prévention de la pollution de l'air et de l'eau, l'arrêt de l'appauvrissement des stocks de poissons, et la gestion sans risque des déchets toxiques. Action 21 aborde également les modes de développement qui ont des conséquences néfastes sur l'environnement, à savoir, la pauvreté et la dette extérieure des pays en développement, les modes de production et de consommation non viables des pays industrialisés, la pression démographique, et la structure de l'économie internationale. Lors du Sommet planète Terre + 5, auquel ont participé de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, l'Assemblée générale, dressant le bilan des progrès accomplis cinq ans après la Conférence de Rio, a souligné le fait que l'état de l'environnement mondial ne cessait de se détériorer. Elle a également reconnu que, si certains progrès ont été accomplis dans la mise en place des institutions et la recherche d'un consensus international, beaucoup restait à faire dans le domaine des modes de consommation et de production durables et de la gestion écologiquement rationnelle des ressources naturelles.
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Le Sommet de Rio avait demandé, entre autres, à l'ONU d'organiser une conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Cette conférence, qui s'est tenue à la Barbade en 1994, a adopté un programme d'action concernant les problèmes des petites îles, notamment l'isolement économique, la surpopulation, la dégradation des milieux terrestre et marin, et l'élévation possible du niveau de la mer dû au changement climatique. Par ailleurs, au cours des années 1970, le Comité des ressources naturelles, créé par le Conseil économique et social, attira l'attention sur une nouvelle crise : l'état des ressources mondiales en eau face aux besoins humains, commerciaux et agricoles. Sur son initiative, une conférence des Nations Unies sur l'eau se réunit en 1977 à Mar del Plata (Argentine). Le Plan d'action de Mar del Plata adopté à cette occasion devait guider les efforts déployés à l'échelle mondiale pour assurer l'aménagement, la mise en valeur et l'utilisation des ressources en eau. Pour accélérer son application, l'Assemblée générale lança en 1980 la Décennie internationale de l'eau potable et de l'assainissement (1981-1990). Une Conférence internationale sur l'eau et l'environnement (Dublin, 1992) fut organisée en préparation du Sommet planète Terre. Les activités de l'ONU dans ce domaine visent plus particulièrement à mettre en valeur de manière durable des ressources fragiles et limitées qui sont de plus en plus sollicitées en raison de l'accroissement de la population, de la pollution et des demandes croissantes de l'agriculture et de l'industrie. En 1994, le Comité des ressources naturelles a prié le Secrétaire général d'élaborer un rapport sur l'état des ressources mondiales en eau douce, qui a été examiné par la session extraordinaire de l'Assemblée générale en juin dernier.
Composition de la Commission
La Commission du développement durable compte 53 Etats membres : Allemagne, Antigua-et-Barbuda, Arabie saoudite, Australie, Bahamas, Bangladesh, Belgique, Bénin, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Burundi, Canada, Chine, Colombie, Djibouti, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Ethiopie, Fédération de Russie, Finlande, France, Gabon, Ghana, Guyana, Hongrie, Inde, Indonésie, République islamique d'Iran, Irlande, Japon, Mexique, Mozambique, Niger, Pakistan, Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, République centrafricaine, Royaume-Uni, Sénégal, Slovaquie, Soudan, Suède, Suisse, Thaïlande, Ukraine, Venezuela et Zimbabwe.
Composition du Bureau
Le 22 décembre 1997, la Commission a élu par acclamation M. Cielito Habito (Philippines) Président et M. Michael Odevall (Suède), M. Rogatien Biaou (Bénin) et Mme Marta Inés Galindo (Colombie) Vice-Présidents. Elle a reporté l'élection d'un vice-président.
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